• pour vivre libres, soyons autonomes (Marcel GUEDJ)

    2011     221 p.    25,30 €

     

       -Tirer le meilleur parti de son potager ;
      -Conserver facilement et durablement les fruits et les légumes de son jardin ;  
      -Entretenir un rucher dans son jardin et produire sans difficulté son miel ;
      -Economiser l'eau et réduire sa facture d'électricité en produisant sa propre énergie ;
     -Confectionner soi-même ses produits d'entretien ;
     -Récupérer et retaper de vieux meubles, de vieux vêtements.
     Avec des explications claires, simples et richement illustrées, ce Manuel pratique de débrouillardise permet d'être autonome dans tous les grands domaines de la vie quotidienne et de réaliser de petites ou grandes économies qui, mises bout à bout, représenteront un réel gain pour le budget de la famille. Dans la plupart des cas, ces gestes sont utiles pour l'environnement et donnent la satisfaction de pouvoir dire fièrement " C'est moi qui l'ai fait ! ". La mise en pratique au quotidien des théories très en vogue de l'autosuffisance (self-sufficiency) comme remède à la sur-consommation.
      Successivement éditeur de livres pratiques (maison, jardin, santé, développement personnel...) et directeur de collection, Marcel Guedj s'est finalement mis à composer lui-même les ouvrages qu'il avait en tête. Une manière sans doute de se mettre à l'épreuve et de passer à l'acte. Depuis 2003, il est auteur de nombreux ouvrages dont
       -La Décoration écologique, Bricoler sain (Fleurus),
      -52 semaines pour vivre avec la Lune (Rustica),
      -Encyclopédie visuelle du potager et du verger (Artémis),
      -Pollutions électromagnétiques, danger (Dangles)...
        Bricoleur averti, Marcel Guedj est aussi conseiller littéraire pour le "Grand livre du mois" dans le domaine de la littérature régionale.

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  • 2006     271 p.     20,90 €

     

     
     
     
     
    Philippe Desbrosses est agriculteur, docteur en science de l'environnement, expert-consultant auprès de la Commission de Bruxelles et président de la Commission nationale de l'agriculture biologique, au ministère de l'Agriculture. Il met en pratique dans sa ferme-école de Sainte-Marthe des méthodes qui ont permis de créer vingt-cinq emplois en réhabilitant de nombreuses espèces de fruits et légumes en voie d'extinction. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont :   
       -La Vie en bio, Hachette 2001 ;
       - Nous redeviendrons paysans ! Éditions du Rocher, 1993 ;
      -  L'Impasse alimentaire, livre collectif avec Nicolas Hulot, éditions Fayard, 2004.

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    Pour se nourrir, ils ont besoin d'eau potable

     

     


    Bonjour,

    Effectivement, c'est déconcertant, mais sans eau, on peut mourir de faim.

    Ainsi, au Tchad, outre le manque de pluie et la sécheresse qui ont entraîné deux mauvaises récoltes consécutives, les familles, pour leur consommation d’eau, puisent les eaux stagnantes de mares ou de puits non couverts. Les bactéries présentes dans ces eaux entraînent des diarrhées, notamment chez les jeunes enfants.

    Or, quand un enfant en souffre de manière récurrente, son organisme ne peut pas retenir les nutriments et se retrouve très vite menacé de malnutrition. Et inévitablement, quand un enfant est malnutri, il est beaucoup plus fragile face aux bactéries présentes dans l’eau, tel le vibrion choléra.

    C’est un cercle vicieux, et l’approvisionnement en eau de bonne qualité est une solution qui permet d’en sortir.

     Expertes dans ce domaine, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL sur le terrain ont identifié des solutions. Pour les mettre en place nous avons besoin de votre soutien !

    Grâce à vos dons, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL peut aider les populations sur plusieurs fronts :

    En leur assurant au préalable un accès à l’eau potable qui, nous venons de le voir, garantit l’assimilation des denrées alimentaires distribuées. La réhabilitation de puits et la promotion à l’hygiène permettront à 4000 familles de se prémunir contre les maladies hydriques.

    En poursuivant des distributions alimentaires jusqu’aux prochaines récoltes grâce aux foires alimentaires : un dispositif local et innovant qui permet de préserver la dignité de ces familles et de respecter leurs habitudes alimentaires.

    Enfin, la distribution de semences permettra aux populations de relancer l’agriculture dès la prochaine saison des pluies.

    Pour vous informer, n’hésitez pas à lire les témoignages en provenance du terrain, révélateurs de la situation sur place.

    Je vous remercie de votre soutien à nos côtés !
    Sincèrement,

     

    C
    ette information est susceptible d'intéresser vos proches. Partagez la sur Facebook et Twitter

    SOLIDARITÉS INTERNATIONAL - Association loi 1901 - 50 rue Klock, 92110 CLICHY LA GARENNE - Tél : (0)1 80 21 05 05
     

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    Faudra-t-il cultiver en ville pour nourrir la planète ?

    Publié le 03-07-2012

     
    Urban Farm Unit
    Urban Farm Unit
    Damien Chivialle

    La perspective d'une planète sans pétrole, habitée par neuf milliards d'habitants en 2050 pose la question des solutions pour nourrir une population qui sera concentrée dans les villes. Urbanistes, architectes et designers rivalisent d'imagination pour concevoir les fermes urbaines de demain.

    Tout a commencé en 2005, lorsque le cabinet d’architectes SOA répond à un concours d’idée pour concevoir une tour écologique. Leur projet de « Tour Vivante » dont les trente étages enchevêtrent bureaux et production agricole sur plus de cent mètres de hauteur gagne le concours. Cette vision futuriste incarne une préoccupation contemporaine exacerbée par la perspective du réchauffement climatique : et si un jour la campagne ne suffisait pas ou était trop éloignée des centres urbains pour les approvisionner en nourriture ? L’agriculture en ville est petit à petit devenue un sujet attisant les esprits créatifs. « La Tour vivante était un projet « manifeste » (…) nous considérons que l’agriculture maraîchère en milieu urbain permettrait de résoudre un besoin social des habitants », résume Océane Ragoucy, architecte et animatrice du Laboratoire d’urbanisme agricole (LUA). La création du LUA en avril 2012 incarne la vitalité des réflexions. L’association regroupe des architectes, mais aussi des urbanistes, designers, économistes, agronomes et tente de capitaliser l’ensemble du travail réalisé autour de l’agriculture en ville.

    Tours nourricières

    Ces images de tours nourricières, attirent l’œil et soulèvent des questions : d’ici à 2050 les besoins alimentaires devraient augmenter de 70 % et la tendance à consommation locale se confronte à la densification des populations dans des aires urbaines qui ne cessent de s’étaler. « La question se justifie car la coupure actuelle entre ville et campagne est inédite dans l’histoire. Il n’y a pas si longtemps, le maraîchage et des bergeries étaient beaucoup plus intégrés à la ville que maintenant. Or la ville va devoir s’adapter à l’après pétrole », souligne Genevière Savigny, membre de la Confédération paysanne.

    Carrot City à Bercy
    Carrot City est une exposition sur les projets innovants d’agriculture urbaine. Née à Toronto, elle a déjà été exposée à Berlin et New York et s’est enrichie d’expériences locales, de photographies et de visuels qui illustrent la conception, l’aménagement et le développement des projets d’agriculture urbaine et nourrissent la réflexion sur la revitalisation de différents espaces urbains.

    «Carrot City», exposition gratuite et en plein air, du 21 juin au 15 septembre, dans le parc de Bercy, Paris XIIe.

      Si aucune de ces tours n’a été conçue pour voir le jour, les toits des immeubles, au Québec ou au Japon, accueillent de plus en plus de jardins suspendus, parfois sous serre, qui fournissent une production vivrière aux habitants. A Romainville (Seine-Saint-Denis), la ville a missionné une équipe pluridisciplinaire autour du cabinet SOA pour élaborer un projet de ferme en maraîchage faisant vivre deux paysans sur les toits de la cité Cachin qui fait l’objet d’un plan de rénovation. Le projet n’en est qu’à sa phase préparatoire, mais le cas est très concret et c’est le plus avancé en France.

    Aussi extravagant que sérieux, le concept de ferme verticale pose autant de problèmes qu’il n’en résout : renouer avec l’agriculture par le développement d’une production hors-sol relève du paradoxe, sans parler du caractère énergétivore du fait de la faible exposition au soleil d’une production en étage. Par ailleurs, si ces fermes urbaines rapprochent géographiquement le citadin du légume, leur dimension laisse entrevoir un besoin d’investissement réservé à des acteurs financiers et industriels qui reproduirait le hiatus entre l’agro-industrie et le consommateur d’aujourd’hui. « Il faudrait une dimension collective dans la gestion économique pour répondre réellement à la préoccupation de sécurité alimentaire », estime Geneviève Savigny. « Il faut réfléchir à des solutions adaptées à chaque contexte », répond Océane Ragoucy, qui met en avant le concept de mini ferme développé au sein du LUA : des serres maraîchères verticales mais de taille réduite, conçues comme un élément d’animation des rues et exploitées par des paysans, dans une gestion partagée avec les habitants d’un quartier.

    Ferme container

    Dans un autre genre, la ferme container du designer Damien Chivialle joue sur le détournement d’usage d’un des objets les plus emblématiques de la circulation des marchandises et renouvelle par la même occasion le concept du jardin ouvrier. Le bloc de métal, plus connu pour s’empiler sur les docks, est coiffé d’une serre pour cultiver hors sol quelques légumes selon la technique de l’aquaponie. Le concept inspiré d’applications réelles dans les secteurs rizicoles, associe l’hydroponie (la culture hors-sol où les racines reposent dans une canalisation où circule une eau dotée de tous les nutriments nécessaires) à l’aquaculture. La canalisation est reliée à un bassin d’élevage de poissons bio, leurs déjections remplaçant les nutriments de la plante. Le designer ne mise pas sur une application commerciale de son concept, bien que trois fermes containers aient déjà été installées à Zurich, Berlin et Bruxelles. Mais il symbolise parfaitement cette nécessité de produire de l’alimentation selon des critères imposés par la ville, à commencer par la faible emprise au sol. Un container n’occupe pas plus de 15 m², soit à peine plus qu’une place de parking. « Dans la perspective de la fin du pétrole, le container pourrait devenir un objet statique. C’est pourquoi j’ai tenté de penser à d’autres usages, plutôt incongru, de l’objet », explique Damien Chivialle. L’avenir nous dira si ces concepts créatifs recouvraient une dimension prophétique.

    Philippe Chibani-Jacquot
    © 2012 Novethic - Tous droits réservés

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  •   Date de parution : 05/06/2012, prix indicatif : 19.99 Euros

    Pendant trois ans, WASTE LAND suit l’artiste brésilien Vik Muniz de Brooklyn, où il vit, à Jardim Gramacho en banlieue de Rio de Janeiro. Dans la plus vaste décharge du monde, il retrouve son Brésil natal pour un projet artistique inédit : photographier les « catadores » (les ramasseurs de déchets recyclables) dans des mises en scène composées à partir d’objets et matériaux rescapés des poubelles.

    Tout au long de cette aventure, le projet va prendre une toute autre dimension. Au fur et à mesure de sa collaboration avec ces personnages hors du commun, Vik va saisir tout le désespoir et la dignité des catadores, alors même qu’ils parviennent à réinventer leur vie en prenant part à son œuvre d’artiste.

    Produit par Ferando Meilrelles et rythmé par les mélodies de Moby, le film de Lucy Walker propose une réflexion sur la responsabilité de l’artiste envers son environnement et sur l’idée utopique qu’une œuvre peut parfois changer une vie.

    Un documentaire étonnant et original au coeur des conséquences de notre société de consommation. Au delà des idées reçues, les catadores ne sont pas peu fiers de leur métier. 

    Waste Land - Exclusivité FnacDe la poubelle au Musée

    • DVD Zone 2. Pal .

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  • Une vision spirituelle de la crise (Collectif )

    2012      280 p.     19 €

     

     
    Altruisme plutôt qu'avidité : le remède à la crise

     Collectif - Forum de l'Université Rimay

    Retranscription du forum « Économie et spiritualité » qui s’est tenu à l’Institut bouddhiste tibétain Karma Ling, en Savoie, en septembre 2011, sous le parrainage d’Edgar Morin et Pierre Rabhi. Le forum a permis la rencontre entre des acteurs et penseurs de l’économie altermondialiste et des représentants de nombreuses traditions spirituelles.

    Le forum Économie et Spiritualité, retranscrit ici, a été organisé par l’Université Rimay-Nalanda à l’Institut bouddhiste Karma Ling (Savoie) en septembre 2011, sous le parrainage d’Edgar Morin et Pierre Rabhi. Il a permis la rencontre entre des acteurs et penseurs de l’économie altermondialiste et des représentants de nombreuses traditions spirituelles. L’objectif du forum était de favoriser la communication et la coopération entre des personnes de sensibilités différentes autour de projets d’avenir fondés sur une vision éthique, spirituelle, humaniste et écologique de l’économie.

    Nombre de thématiques ont été abordées : l’approche bouddhiste de la crise économique, le système bancaire islamique, l’Economie Sociale et Solidaire (RSE), les monnaies alternatives, la finance éthique, le commerce équitable, etc.

    Fruit de cet échange riche et constructif, ce livre a pour but de favoriser l’émergence d’une vision commune des causes et des remèdes à la crise économique et de favoriser la coopération entres réseaux d’initiatives écologique et solidaire.

    Participants de ce forum

    Colibri, Alter Eco, la NEF, ADOME, Denys Rinpoché, Grand Rabbin Marc Raphaël Guedj, Cheick Bentounès, Pierre Rabhi, Edgar Morin, Jean-Baptiste de Foucauld, Bernard Perret, Christian Arnsperger, Éric Julien, Michel Giran, Laurent Muratet, Ben Cramer, Alain Chevillat, Vanessa Mendez, Bernard Ginisty, Alain Aubry, Philippe Leconte…

     Agriculteur, écrivain et penseur français d'origine algérienne, Pierre Rabhi est un des pionniers de l'agriculture biologique et l'inventeur du concept "Oasis en tous lieux". Il défend un mode de société plus respectueux des hommes et de la Terre et soutient le développement de pratiques agricoles accessibles à tous et notamment aux plus démunis, tout en préservant les patrimoines nourriciers.

     La Communauté Rimay et le Mouvement pour la Terre et l'Humanisme créé par Pierre Rabhi partagent nombre de valeurs : l'écologie, fondée sur l'interdépendance de tous les éléments constitutifs de la vie, l'humanisme, fondé sur la générosité, le partage, la responsabilité et la compassion, ou encore le respect de la vie et de la nature. Pierre Rabhi est le principal parrain de l'Écosite d'Avalon et une des personnalités centrales des rencontres organisées par l'Université Rimay sur le thème "Écologie et Spiritualité".

      Philosophe, sociologue penseur transdisciplinaire, maître de recherche et directeur émérite au CNRS, Edgar Morin a été président de l'Agence européenne pour la culture. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages de sociologie et de philosophie. Il est connu pour avoir conçu la "pensée complexe" dans son oeuvre maîtresse, La Méthode. Edgar Morin est également parrain de l'Écosite d'Avalon.

       Guide spirituel du Sangha Rimay, Denys Rinpoché est l'héritier spirituel direct de Kalu Rinpoché, supérieur du Sangha Rimay (communauté internationale de pratiquants du Dharma reconnue par le gouvernement français en 1994). Denys Rinpoché oeuvre à la transmission des enseignements du Bouddha en France et dans le monde depuis une trentaine d'années. Longtemps président de l'Union Bouddhiste Européenne, il contribue à nombre d'initiatives promouvant les valeurs humaines fondamentales, la coopération inter-traditions et l'écologie

     


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    Faudra-t-il cultiver en ville pour nourrir la planète ?

    Publié le 03-07-2012

     
    Urban Farm Unit
    Urban Farm Unit
    Damien Chivialle

    La perspective d'une planète sans pétrole, habitée par neuf milliards d'habitants en 2050 pose la question des solutions pour nourrir une population qui sera concentrée dans les villes. Urbanistes, architectes et designers rivalisent d'imagination pour concevoir les fermes urbaines de demain.

    Tout a commencé en 2005, lorsque le cabinet d’architectes SOA répond à un concours d’idée pour concevoir une tour écologique. Leur projet de « Tour Vivante » dont les trente étages enchevêtrent bureaux et production agricole sur plus de cent mètres de hauteur gagne le concours. Cette vision futuriste incarne une préoccupation contemporaine exacerbée par la perspective du réchauffement climatique : et si un jour la campagne ne suffisait pas ou était trop éloignée des centres urbains pour les approvisionner en nourriture ? L’agriculture en ville est petit à petit devenue un sujet attisant les esprits créatifs. « La Tour vivante était un projet « manifeste » (…) nous considérons que l’agriculture maraîchère en milieu urbain permettrait de résoudre un besoin social des habitants », résume Océane Ragoucy, architecte et animatrice du Laboratoire d’urbanisme agricole (LUA). La création du LUA en avril 2012 incarne la vitalité des réflexions. L’association regroupe des architectes, mais aussi des urbanistes, designers, économistes, agronomes et tente de capitaliser l’ensemble du travail réalisé autour de l’agriculture en ville.

    Tours nourricières

    Ces images de tours nourricières, attirent l’œil et soulèvent des questions : d’ici à 2050 les besoins alimentaires devraient augmenter de 70 % et la tendance à consommation locale se confronte à la densification des populations dans des aires urbaines qui ne cessent de s’étaler. « La question se justifie car la coupure actuelle entre ville et campagne est inédite dans l’histoire. Il n’y a pas si longtemps, le maraîchage et des bergeries étaient beaucoup plus intégrés à la ville que maintenant. Or la ville va devoir s’adapter à l’après pétrole », souligne Genevière Savigny, membre de la Confédération paysanne.

    Si aucune de ces tours n’a été conçue pour voir le jour, les toits des immeubles, au Québec ou au Japon, accueillent de plus en plus de jardins suspendus, parfois sous serre, qui fournissent une production vivrière aux habitants. A Romainville (Seine-Saint-Denis), la ville a missionné une équipe pluridisciplinaire autour du cabinet SOA pour élaborer un projet de ferme en maraîchage faisant vivre deux paysans sur les toits de la cité Cachin qui fait l’objet d’un plan de rénovation. Le projet n’en est qu’à sa phase préparatoire, mais le cas est très concret et c’est le plus avancé en France.

    Aussi extravagant que sérieux, le concept de ferme verticale pose autant de problèmes qu’il n’en résout : renouer avec l’agriculture par le développement d’une production hors-sol relève du paradoxe, sans parler du caractère énergétivore du fait de la faible exposition au soleil d’une production en étage. Par ailleurs, si ces fermes urbaines rapprochent géographiquement le citadin du légume, leur dimension laisse entrevoir un besoin d’investissement réservé à des acteurs financiers et industriels qui reproduirait le hiatus entre l’agro-industrie et le consommateur d’aujourd’hui. « Il faudrait une dimension collective dans la gestion économique pour répondre réellement à la préoccupation de sécurité alimentaire », estime Geneviève Savigny. « Il faut réfléchir à des solutions adaptées à chaque contexte », répond Océane Ragoucy, qui met en avant le concept de mini ferme développé au sein du LUA : des serres maraîchères verticales mais de taille réduite, conçues comme un élément d’animation des rues et exploitées par des paysans, dans une gestion partagée avec les habitants d’un quartier.

    Ferme container

    Dans un autre genre, la ferme container du designer Damien Chivialle joue sur le détournement d’usage d’un des objets les plus emblématiques de la circulation des marchandises et renouvelle par la même occasion le concept du jardin ouvrier. Le bloc de métal, plus connu pour s’empiler sur les docks, est coiffé d’une serre pour cultiver hors sol quelques légumes selon la technique de l’aquaponie. Le concept inspiré d’applications réelles dans les secteurs rizicoles, associe l’hydroponie (la culture hors-sol où les racines reposent dans une canalisation où circule une eau dotée de tous les nutriments nécessaires) à l’aquaculture. La canalisation est reliée à un bassin d’élevage de poissons bio, leurs déjections remplaçant les nutriments de la plante. Le designer ne mise pas sur une application commerciale de son concept, bien que trois fermes containers aient déjà été installées à Zurich, Berlin et Bruxelles. Mais il symbolise parfaitement cette nécessité de produire de l’alimentation selon des critères imposés par la ville, à commencer par la faible emprise au sol. Un container n’occupe pas plus de 15 m², soit à peine plus qu’une place de parking. « Dans la perspective de la fin du pétrole, le container pourrait devenir un objet statique. C’est pourquoi j’ai tenté de penser à d’autres usages, plutôt incongru, de l’objet », explique Damien Chivialle. L’avenir nous dira si ces concepts créatifs recouvraient une dimension prophétique.

    Philippe Chibani-Jacquot
    © 2012 Novethic - Tous droits réservés

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    Non aux plantations d'hévéas et de palmiers au Gabon
    Les nouvelles autorités gabonaises, devenus des hommes d'affaires au sommet de l'Etat sont en train de concéder d'énormes superficies à l'entreprise singapourienne Olam pour les monocultures sur les terres ancestrales des populations. En même temps qu'elles font le tour du monde pour parler de Gabon vert, les terres gabonaises sont bradées en violation des droits des populations. Nous disons non à cette nouvelle colonisation de nos terres par ceux qui ont causé des dégats en indonésie et en Malaysie avec ces mêmes monocultures.
    Signez la pétition

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  • Nucleaire, un mensonge francais (Paul QUILES )

      2012     93 p.    10 e

      Est-il sérieux et même responsable de remettre en cause le fameux "consensus" français sur l'armement nucléaire ? Est-il utile de soulever cette question alors qu'elle ne semble passionner ni les politiques ni les commentateurs ? Paul Quilès juge que cela est indispensable et qu'il est urgent de sortir de ce " mensonge français " fait d'approximations, de contrevérités, de slogans répétés à l'envi, de silences et d'arguments d'autorité. L'absence de débat masque le caractère vital des enjeux. Au-delà de la problématique éternelle de la guerre et de la paix. c'est en effet l'avenir de l'humanité qui serait en cause, si l'hypothèse fondatrice de la dissuasion - l'arme nucléaire, arme de" non-emploi " - ne se vérifiait pas. La lecture de ce petit livre permet de mieux appréhender le sujet. II contient, outre l'analyse de Paul Quilès, la présentation d'organisations qui se battent au niveau mondial en faveur du désarmement nucléaire, ainsi que quelques textes de référence.

      Paul Quilès a été ministre à plusieurs reprises et notamment Ministre de la défense (1985-1986). A l'Assemblée nationale, il a été Président de la Commission de la défense (1997-2002), puis vice-Président de la Commission des affaires étrangères (2004-2007). Il a été responsable national du Parti socialiste, chargé des questions de stratégie et de défense (1995-2008). Il est actuellement maire de Cordes-sur-Ciel (Tarn). Il est membre du réseau Moires pour la paix et a signé l'appel de Global Zero.
      A la légitimité, le devoir, qu’a tout citoyen d’intervenir, il ajoute les compétences technique et politique. C’est dire que le petit ouvrage "Nucléaire, un mensonge français - Réflexions sur le désarmement nucléaire" qu’il publie en avril 2012 aux Éditions Charles Léopold Mayer, mérite l’attention. L’ancien ministre affirme à bon droit que "la prolifération nucléaire constitue, en revanche, le principal risque pour la sécurité du monde", cependant pour éviter toute ambiguïté à l’égard des puissances nucléaires, dont la France évidemment, il ajoute "c’est plus par le multilatéralisme et les traités qu’on la combattra que par la dissuasion". On montre assez dans ces colonnes que la compétition se révèle, toujours, moins efficace que la coopération pour ne pas être sensible à ce constat d’un connaisseur.
    ATTAC France

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  • Et si on règlementait le commerce des armes?

    02/07/2012
     

    La Conférence de l’ONU sur le commerce des armes est une occasion historique de freiner ce commerce criminel, estime Amnesty International.

    La France a-t-elle perdu l’esprit? En accueillant mi-juin dans un Salon à Villepinte l’entreprise d’armement russe qui fournit le régime sanglant de Bachar Al-Assad, elle a envoyé un bien mauvais signal.

    Alors que les ONG comme Amnesty International France, Oxfam-France et le CCFD-Terre Solidaire étaient déclarées persona non grata à Eurosatory, la centrale de vente russe Rosoboronexport, principale fournisseur connu de la Syrie, présentait son matériel militaire, lors de l’immense foire aux armements qui s’est tenue à Paris du 11 au 15 juin dernier.

    Rosoboronexport, qui dispose du monopole à l’exportation de tout le spectre d’armes russe, est aujourd’hui le bras armé de la politique étrangère de la Russie. Ses exportations n’ont cessé de croître depuis la fin des années 1990, devenant ainsi le deuxième exportateur mondial derrière les Etats-Unis.

    Outre la Syrie, ses principaux clients incluent l'Algérie, l'Inde, le Myanmar, le Soudan, le Venezuela et de nombreux pays d'Afrique.

    La Russie cherche de nouveaux acheteurs d'armes

    Pour autant, dans les domaines technologiques clés, l'industrie russe de l'armement accuse une perte de vitesse qui explique notamment l’achat de navires BPC Mistral à la France. La Russie cherche des partenaires de pointe, mais également de nouveaux marchés pour ses produits comme en Amérique latine.

    Sur la Syrie, le directeur général de l’entreprise publique de fabrication d'armes Rosoboronexport cité par l’hebdomadaire Russia & CIS Defense Industry Weekly, a déclaré que "tant qu'aucune sanction n'est prévue et que nous ne recevons pas d'instructions ou de directives du gouvernement, nous sommes obligés d'honorer nos obligations contractuelles, et c'est ce que nous faisons actuellement."

    Pas d’embargo des Nations Unies sur les armes. La Russie s’y oppose.

    En soutien à cet argumentaire cynique, le sous-directeur du Centre russe d’analyse des stratégies et technologies (CAST) a ajouté que la Russie pourrait perdre quatre milliards de dollars de revenus en cas d'embargo sur les armes à destination de la Syrie.

    Enfin, plus récemment et pour la première fois, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a défendu lui-même la légalité des ventes d'armes russes à la Syrie. Une légalité incontestable puisqu’il n’existe pas d’embargo des Nations Unies sur les armes, pour la simple raison que la Russie s’y oppose.

    Après tous les refus essuyés de rentrer sur le territoire syrien et face au caractère exceptionnel de la situation, Amnesty International a décidé d’envoyer malgré tout une équipe de recherche sur le terrain. Le rapport de retour de mission intitulé Syria. Deadly reprisals: Deliberate killings and other abuses by Syria’s armed forces a été publié le 14 juin dernier.

    Les nouveaux éléments livrés font état de violations généralisées et systématiques – dont des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre – perpétrées dans le cadre d’une politique gouvernementale visant à se venger de groupes soupçonnés de soutenir l’opposition et à intimider la population dans le but de la forcer à se soumettre.

    Depuis le début des manifestations en février 2011, Amnesty International a recueilli les noms de plus de 10.000 personnes ayant été tuées. Mais ce chiffre pourrait être bien en-deçà de la réalité, et déjà les Nations Unies évoquent le chiffre de plus de 14.000 morts. L’organisation exhorte le gouvernement russe à suspendre immédiatement l’ensemble de ses transferts d’armes. Mais côté russe, on entend les choses d’une toute autre manière.

    La Russie, mais aussi la France, l’Egypte, et l’Italie… qui fournit les armes à la Syrie?

    Par ailleurs, si l’on sait que la Russie exporte 10% de ses armes (missiles, lance-missiles, avions de combat MIG…) à la Syrie, le manque de transparence rend difficile la collecte de données sur les armes vendues ou fournies au régime syrien par d’autres pays.

    En effet, rares sont ceux qui rendent compte officiellement de leurs ventes d'armes notamment à ce pays. La France, l’Egypte, l’Italie, l’Inde, l’Iran ou encore la Chine ont tous vendu par le passé, mais seule la Russie a reconnu continuer à équiper le régime de Bachar Al-Assad; tandis que la liste des morts s’allonge.

    Dans ces conditions, un Traité international sur le commerce des armes classiques (TCA) qui sera négocié du 2 au 27 juillet 2012 au siège des Nations Unies, à New York, est une occasion historique à ne pas manquer. Cet instrument, s’il est fort et contraignant, révolutionnera le droit international en imposant l’interdiction de tout transfert d’armes dans un pays dès lors qu’il existe un risque substantiel de violations graves des droits humains.Un TCA protégerait les populations civiles de ventes irresponsables comme celles que subissent actuellement le peuple syrien.

    Il y a un vide juridique et il y a urgence à le combler. A ce jour, le commerce des armes classiques est le grand oublié en matière de contrôle des armements. Souhaitons que les Etats présents à l’ONU auront le courage de prendre leur responsabilité. Ils doivent mettre de côté les préoccupations économiques au profit du respect des droits des populations qui continuent de payer le prix fort d’un commerce dérégulé, de la Colombie à la Syrie en passant par le Soudan ou encore la République Démocratique du Congo, théâtres continus d’une violence armée sans nom.

    Photo: Un happening organisé par Amnesty International pour réguler le commerce des armes, à New York. Crédit: Bob Scott/AI. Suivez la campagne contre le commerce des armes d'Amnesty International sur Facebook.

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    Les guerres des matières premières

    Pétrole, céréales, métaux stratégiques... Sur la planète dont les ressources se raréfient ou se dégradent, les prix de l'énergie, des denrées alimentaires ou des minerais explosent. A travers reportages, portraits, récits, analyses de marchés, graphiques et illustrations, ce hors-série offre un tour du monde des matières premières désormais au cœur de toutes les tensions.

    Un numéro réalisé en partenariat avec Cyclope, l'annuaire des marchés mondiaux et rédigé par les meilleurs spécialistes. A découvrir absolument pour comprendre les enjeux de demain.

    La malédiction des matières premières, c'est, croit-on, surtout un problème de pauvres. Un malheur qui accable les États du Sud incapables de convertir leur rente pétrolière, agricole ou minière en développement industriel et en emplois. Soit que leurs dirigeants sont corrompus ou incompétents. Soit qu'il est difficile de sacrifier la consommation immédiate des recettes d'exportation sur l'autel des investissements de long terme. Soit que les termes de l'échange avec les pays riches ne cessent de se dégrader. En général, tout cela à la fois.

    De l'or de Cajamarca à la cassitérite du Kivu, du coton burkinabé à l'huile de palme de Bornéo, des terres rares de Mongolie intérieure au charbon du Jarkhand, les histoires racontées dans ce numéro, par le texte et par l'image, montrent à quel point ce qui est en définitive à la base de notre vie de tous les jours - les matières premières - reste aujourd'hui produit dans des conditions qui relèvent d'un autre âge.

    Un âge d'abondance. Durant " le court XXe siècle ", celui de l'avènement de la consommation de masse, la disponibilité de l'énergie ou des produits agricoles bon marché favorisait le plus souvent les clients, véritables rois dictant leurs prix et fixant les règles du jeu. Mais depuis une petite dizaine d'années, ce monde a disparu. À la suite du pétrole, les cours de toutes les matières premières ou peu s'en faut se sont envolés. C'est à peine si la crise qui, depuis 2008, freine la demande des pays développés, tempère ce mouvement tiré par la demande des grands émergents. La malédiction des matières premières n'est plus seulement du côté des producteurs, elle est aussi, désormais, du côté des pays consommateurs, riches inclus.

    Cette hausse généralisée des prix n'est pas un de ces coups de sang dont les produits de base offrent régulièrement le spectacle, suivis de retournements non moins spectaculaires. On le mesurera mieux à la lecture des analyses de nombreux marchés présentées ici grâce aux contributions des experts de CyclOpe, l'annuel des matières premières avec qui Alternatives Internationales s'est associé pour réaliser ce numéro.

    Les " fondamentaux " poussent à des prix durablement élevés. La raison ? Essentiellement, la tension croissante entre d'une part un monde physique fini, dont bien des ressources, comme les terres arables, sont souvent au bord de l'épuisement, et d'autre part une consommation qui continue de croître indéfiniment. Les pays émergents, Chine en tête, et ceux qui suivent n'ont aucune intention de renoncer à cueillir à leur tour les fruits du paradis, fussent-ils empoisonnés.

    Cette tension a atteint la zone rouge. En atteste le retour d'un jeu que les États avaient longtemps délaissé : la restriction de leurs exportations au nom de leurs intérêts nationaux. L'Inde et le Vietnam ont ouvert la partie en suspendant en 2008 leurs ventes de riz. Des petits joueurs : en 2010, la Chine a fait plus fort en abaissant ses plafonds d'exportation de métaux stratégiques. Mais les Occidentaux ne sont pas crédibles quand ils vilipendent cet égoïsme de nouveaux riches. Les États-Unis envisagent très sérieusement de garder par-devers eux leur gaz, tellement abondant que les prix du mètre cube sont au plancher outre-Atlantique, au grand dam des Européens qui seraient volontiers acheteurs, eux qui rament avec des prix de l'énergie nettement plus élevés.

    L'énergie plus chère : c'est l'ultime mauvais tour des matières premières. Au niveau actuel des prix, les progrès technologiques rendent économiquement exploitables des réserves de combustibles fossiles non conventionnels dont le niveau est proprement ahurissant. Au point que si l'humanité chavire dans un siècle ou deux sous les chocs du changement climatique, ce devrait être avec encore beaucoup de carburant dans ses soutes. Pour voir chuter les émissions de gaz à effet de serre, impossible d'attendre de la contrainte physique qu'elle se substitue à l'absence de volonté politique. Malédiction !


    Antoine de Ravignan
    Alternatives Internationales Hors-série n° 011 - juillet 2012

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  •     Les sacrifiés des ondes

    avec   Pr Dominique Belpomme, Pr Luc Montagnier, Dr Pierre Souvet, Dr Philippe Lebar, 

     Dr Gérard Dieuzaide, Maître Richard Forget, Dr Annie Sasco...

     

    Réalisation   Jean-Yves Bilien

     

    Une enquête de   Maxence Layet

     

    Montage    Etienne Brault

     

    Durée : 70 minutes

     

    © BigBangBoumFilms - 2012     DVD    22 euros

      

    Résumé

    Pollutions Electromagnétiques et Electro-hypersensibilité
    Micro-ondes 3G, Wi-fi, téléphones mobiles, réseau électrique… Nous sommes tous "électrosensibles", soumis aux ondes électromagnétiques traversant notre environnement. 
    Intangibles, invisibles, ces ondes électromagnétiques aujourd'hui sont partout et ont envahi notre quotidien. La France compte par exemple 64 millions de téléphones portables. Cette pollution insidieuse provoque une électrocution progressive des organismes humains. Une nouvelle maladie émerge : l'électrohypersensibilité.

      

    Nous sommes tous "électrosensibles". Des êtres sensibles aux ondes électromagnétiques traversant notre environnement. Micro-ondes 3G, Wi-fi, téléphones mobiles, réseau électrique…

    Intangibles, invisibles, ces ondes électromagnétiques aujourd'hui sont partout et ont envahi notre quotidien. La France compte par exemple 64 millions de téléphones portables. Cette pollution insidieuse provoque une électrocution progressive des organismes humains. Une nouvelle maladie émerge : l'électrohypersensibilité.

     

    Les victimes de ce syndrome sont évaluées de 3 à 6% de la population. Leur nombre est sans doute bien plus élevé, tant ses manifestations peuvent varier. Chaleur dans l'oreille, maux de tête, problème de sommeil, fatigue inexpliquée... Les plus atteintes sont contraintes à s'éloigner des lieux d'exposition, se retrouvant fortement handicapée professionnellement et personnellement.

     

    Ce film documentaire de 70 minutes va à la rencontre de chercheurs dédiant leur travail à l’étude de ce mal du monde moderne, ainsi que de personnes témoignant d’électrohypersensibilité. Des solutions concrètes sont aussi proposées afin de réduire ces effets néfastes sur nos organismes. Il s'agit, en somme, d’avertir le public sur la possibilité d’une prévention active.

    Maxence Layet est journaliste scientifique, spécialiste santé et environnement électromagnétique. Auteur de nombreux livres et articles sur ces sujets, il est membre fondateur du Criirem (Centre de Recherche et d'Information indépendant sur les Rayonnements Electromagnétiques) etco-auteur du documentaire Sous le Feu des Ondes (Arte/Mosaique Films) diffusé en 2009.


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  •   Dossier - Alimentation, déplacements, loisirs : avec « Terra eco », on reprend tout de zéro. Voilà l’été du changement. Et aujourd’hui, c’est facile grâce à la consommation collaborative. Tondeuse, voiture, maison : le partage n’est plus une mode, c’est une épidémie ! Suivez-nous et découvrez le guide du nouveau départ.

               
    Article publié dans le

    N° 38 - juillet août 2012

    Vivre autrement

    Dans le train qui file vers Nantes, Emile, 10 ans, reste bouche bée devant une petite photographie jaunie. « Mais pourquoi vous ne montiez pas ensemble dans les voitures ? » Retrouvé la veille, en plein déménagement, le cliché est vieux de vingt-deux ans. Il montre une ribambelle d’autos à un seul occupant, à l’arrêt, à l’entrée de Lille (Nord), un lundi matin de mars 2000. Un « embouteillage ». Le mot vous était presque devenu étranger. Vous jetez, tout penaud : « Ben, parce que personne ne faisait ça avant ! » Pas convaincu, le fiston recommence à jouer avec ses figurines, celles qu’il a fabriquées avec Luc, le fils de votre voisin. En tentant de calculer le temps de votre vie perdu dans ces bouchons, un sentiment d’absurdité vous gagne et vous ramène deux décennies en arrière. Vous aviez pris cette photo depuis votre bureau, avec votre appareil dernier cri. Un boîtier que vous avez jeté depuis : à l’époque, les fabricants ne fournissaient pas de notice pour réparer soi-même. Il fallait une garantie, puis envoyer l’objet en panne par courrier… Un parcours du combattant !

    Des inconnus dans votre Titine

    Vous possédiez alors votre propre voiture. Elle vous avait coûté un bras – trois mois de salaire – mais elle vous remplissait de fierté. Un sourire vous échappe au souvenir de ce voyage avec vos amis, pendant l’été 2002, où vous aviez préféré conduire seul jusqu’à Budapest, en Hongrie, plutôt que de laisser le volant… Dire qu’aujourd’hui, vous ne prenez plus la route que dans des voitures en libre-service ! Les paysages défilent sous vos yeux et les souvenirs remontent. C’est à l’époque qu’est né le covoiturage. En France et en Allemagne, les premières plateformes permettaient à Monsieur et Madame Tout-le-monde de partager l’auto d’un inconnu sans lever le pouce pendant des heures au bord de la route. Aujourd’hui, les livres d’histoire retiennent que c’est via l’automobile – pourtant symbole de la consommation individuelle effrénée au siècle précédent – qu’a débuté la « révolution du partage ». La jolie formule ne correspond pas vraiment à votre quotidien de l’époque. Certes, vous échangiez – illégalement – de la musique en peer to peer, mais l’idée de faire grimper des inconnus dans votre titine ne vous effleurait même pas l’esprit. Vous utilisiez Wikipedia, l’encyclopédie collaborative en ligne créée en 2001, mais il vous a fallu plusieurs années avant d’acheter votre nourriture en circuit court dans une Amap, une Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, dont le concept est pourtant né la même année. Et il a fallu une grève des transports à Paris, en 2009, pour que vous enfourchiez un vélo en libre-service. Vous aviez fait les premiers pas de côté, sans vraiment vous en rendre compte.

    Farfelu et révolutionnaire

    Et puis est arrivée « la grande crise ». Les prix de l’énergie ont d’abord grimpé brusquement, en 2007, bloquant la croissance du PIB (produit intérieur brut), le principal indicateur de richesse de l’époque. Dans la foulée, la plus grave crise économique de l’histoire frappait les Etats-Unis, puis le monde. L’endettement des pays occidentaux grimpait à vue d’œil, alors même que les voyants environnementaux étaient au rouge. Il fallait changer de modèle : les solutions sont venues « d’en bas ». Dès 2012, on estime qu’entre 3 et 4 millions de Français covoituraient. Vous avez rejoint leurs rangs cet été-là, pour rendre visite à votre oncle Bernard. Des centaines de sites de partage émergeaient dans le monde entier, permettant de louer, voire de troquer ou de donner n’importe quel bien, de la scie sauteuse inutilisée à la maison inoccupée. En 2012 toujours, la plateforme américaine Airbnb fêtait la millionième location d’appartement entre particuliers réalisée depuis sa création, en 2008, tandis que plus de 270 000 Français s’alimentaient déjà via les 1 600 Amap du pays.

    Bientôt, d’autres sites ont proposé de partager son jardin, son parking ou même sa machine à laver, de cofinancer des projets, d’échanger des idées, des savoirs, des services… Ces initiatives, parfois farfelues, étaient révolutionnaires. Certes, votre grand-père n’avait pas attendu Internet pour distribuer ses potirons à ses voisins, les bibliothèques permettaient depuis des lustres de partager des bouquins et, bien avant cela, les Amérindiens pratiquaient le troc et le don dans les cérémonies du potlatch (1). Mais, désormais, la Toile avait rendu possible l’échange entre des gens qui ne se connaissaient pas. Les communautés locales qui se formaient ainsi étaient pleines du nouveau carburant de l’économie : la confiance. Très vite, elles n’ont plus eu besoin du Web pour prospérer. Les projets d’habitat groupé, rêvés dans les années 1960, sont revenus au goût du jour. En 2017, 24 % des Allemands, et 7 % des Français vivaient en habitat partagé. Un an plus tard, le monde atteignait le « pic des objets », le peak stuff. Le nombre de biens matériels possédés par Européen cessait brutalement de croître. La quantité d’objets achetés s’effondrait même, à la suite du boom de l’« autofabrication » permise par les imprimantes 3D.

    Depuis, les objets sont pensés pour durer et avoir plusieurs vies. Sinon ? Ils ne sont plus achetés, tout simplement. Un changement qui vous a offert votre nouveau job : expert en durabilité des produits. Votre voisin d’en face porte d’ailleurs le coup de maître de votre boîte sur les oreilles : un casque audio réparable à l’infini. Les communautés locales ont peu à peu créé leurs propres activités, notamment grâce à leurs monnaies aux noms fleuris : le sol-violette, le sol alpin, l’occitan… Ces monnaies complémentaires pesaient même 12 % du PIB en France en 2019. Impossible de savoir si cette part a augmenté depuis : dépassé, cet indice n’est plus utilisé aujourd’hui ! Mais vous pourriez parier que tous les passagers de votre voiture ont une monnaie alternative dans les poches. En voyant votre fils échanger son jouet avec sa voisine de banquette, vous vous dites que l’essayiste américain Jeremy Rifkin s’était trompé en annonçant, dans L’Age de l’accès (Pocket, 2000), que « d’ici à 2025, l’idée même de propriété paraîtra singulièrement dépassée, voire complètement démodée ». Nous sommes en 2022 et la société a au moins trois ans d’avance sur cette prédiction.

    Une famille cobaye volontaire

    Dring, dring, dring, on se réveille ! Trêve de rêverie. C’est pas demain la veille que tout changera comme ça. Et pourtant… ces solutions existent. Partout dans le monde, des milliers de gens les expérimentent. Et si on essayait, nous aussi ? A Terra eco, nous avons lancé ce défi, et une famille de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), les Proix, l’a relevé. Elle va devenir le cobaye volontaire et le témoin de cette transition dans les semaines qui viennent, en suivant le petit guide que nous avons concocté. En route ! —

    (1) Ce rituel a notamment été étudié dans « Essai sur le don » (PUF, 2007), de l’anthropologue Marcel Mauss.


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  •   IKEA, bien pire qu'un marchand de meubles

    Pour 99 euros, IKEA propose la table JOKKMOKK et ses quatre chaises en « pin massif, un matériau naturel qui embellit avec l'âge ». Pour assumer une vente annuelle mondiale de 100 millions de meubles, l'entreprise suédoise a des besoins gigantesques en bois : 12 millions de mètres cubes par an ! La nature en paie le prix.

    Prix bas pour les meubles, coûts élevés pour la nature

    Une grande partie des bois utilisés dans les meubles d'IKEA proviennent de l'extrême nord de la Russie, comme le révèlent leurs très fines cernes / fins anneaux de croissance. Dans le froid climat subarctique, les arbres poussent très lentement. La filiale d'IKEA Swedwood possède un bail en République de Carélie (Russie) sur 300.000 hectares de forêts naturelles, dont certaines zones encore vierges.

    Des arbres plusieurs fois centenaires abattus en quelques secondes : à la cadence de 800 arbres par jour, les abatteuses coupent, ébranchent et empilent les troncs d'arbres avant leurs transport vers l'usine de meubles. Du haut de leurs pneus gigantesques, les machines sillonnent les marais. Ils leurs faudra des décennies pour s'en remettre. Jour après jour, IKEA détruit de nouvelles forêts primaires et leurs riches écosystèmes. Les coupes rases ne cessent de s'étendre.

    Coupes à blanc certifiées par le FSC

    IKEA considère la destruction de la taïga (ou forêt boréale) comme manifestement responsable, puisque cette zone de Carélie a reçu le label FSC (Forest Stewardship Council). Les organisations écologistes condamnent depuis longtemps la supercherie de la certification par le FSC.

    Soutenons les revendications des associations Protect the Forest et Spok. IKEA doit cesser immédiatement la destruction des forêts naturelles.

    Début de l'action: 2 juil. 2012


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  •  

    2012   153 p. 18 €

    Si pendant longtemps les hommes ont ignoré, voire nié, le phénomène d'extinction des espèces, celui-ci est aujourd'hui au coeur du débat écologique et suscite de nombreuses idées reçues :

    • "La sélection naturelle conduit à l'extinction des espèces",
    • "Les dinosaures se sont éteints brutalement",
    • "Le changement climatique est un facteur majeur de l'extinction des espèces",
    • "Le dodo a été exterminé par l'homme",
    • "Il est possible de faire revivre des espèces disparues",
    • "L'espèce humaine pourrait, elle aussi, disparaître"...

    A l'aube de ce que certains présentent comme la 6e extinction de masse de la biodiversité, Eric Buffetaut nous éclaire sur le cycle complexe de l'évolution des espèces, au travers d'une approche historique et scientifique, illustrée par de nombreux exemples.

      Il est spécialiste de la paléontologie des vertébrés, docteur ès sciences, et Directeur de Recherche au CNRS (Laboratoire de Géologie de l'Ecole Normale Supérieure, Paris).


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  •   L'économie réelle encore oubliée

    Lundi 2 Juillet 2012    Philippe Murer - Tribune (Marianne 2 )

    «Françaises, Français, faites des économies, pour que nous achetions de la dette italienne sur les marchés !» Philippe Murer, professeur à la Sorbonne et membre du Forum démocratique dénonce un abandon de l'économie réelle à une spirale négative de rigueur et de chômage.   

    ( Euro - Fluger Rene Horazny Jose/AP/SIPA)
    ( Euro - Fluger Rene Horazny Jose/AP/SIPA)    
    Françaises, Français, faites des économies, pour que nous achetions de la dette italienne sur les marchés !

    Le sommet européen a débouché sur un accord d’union bancaire et d’une surprise : les gouvernements européens ont signé un accord pour acheter de la dette de pays en difficultés (dette italienne et espagnole) si jamais ceux-ci se sont comportés en bon élève (si l’Espagne et l’Italie ont respecté la règle d’or, tout fait pour être dans les clous et que les marchés les punissent malgré tout avec des taux élevés).

    François Hollande demande aux Français d’économiser milliard après milliard et de saborder ainsi l’économie française puisque :
    - L’investissement des entreprises est en baisse
    - La consommation est au point mort avec un pouvoir d’achat en baisse et des licenciements
    - Les dépenses de l’Etat seront réduites après inflation de 2% par an
    - Une demande extérieure en baisse avec nos principaux partenaires européens qui ont la même politique de Gribouille

    Ce qui implique automatiquement une récession avec toutes les composantes de la croissance négatives.

    Si jamais cette politique aboutit comme il se doit à une dépression généralisée en Europe à partir de septembre, et que les marchés continuent en réponse à faire monter les taux espagnols et italiens, l’Europe jettera ces milliards patiemment économisés dans les marchés financiers ou se traitent 2.800 milliards de dette italienne et de dette espagnole ! C’est le projet. On ne prêtera même pas à l’Italie et à l’Espagne cet argent, on rachètera de la dette sur les marchés financiers à des assureurs ou banquiers en difficulté.

    Comme en septembre, on se retrouvera avec une économie réelle en récession avancée, un nouveau sommet de crise se tiendra pour pousser Mme Merkel à demander à la BCE un prêt (au MES) pour acheter de la dette italienne et espagnole. Et là, que fera Mme Merkel ? Le minimum comme d’habitude pour tenir le système quelques mois de plus ?

    Mais pendant que nos dirigeants font tout pour calmer les marchés, l’économie réelle, celle que subissent tous les Français au jour le jour, est abandonnée à sa spirale négative. Et il est à peu près certain que nous allons rentrer en dépression en septembre ou en décembre. Cette politique économique est immorale vis-à-vis des Français à qui on demande des efforts et à qui l’on propose plus de rigueur, plus de chômage, moins d’espoir. 
      
     Commentaire:
      Posté par Pierre HERAS le 02/07/2012 08:16

    pierreheras
    La raison et la colère.

    Une fois de plus les états viennent au secours des aventuriers de la spéculation qui spolient les nations et les particuliers. Nos camarades socialistes qui nous ont annoncé le changement, ne font que poursuivre la politique de protection et de servitude des rentiers spéculateurs qui ne paient pas d'impôts et qui pillent la France. Racheter les dettes des aventuriers des banques sans rien exiger en échange, par exemple, limiter tous les hauts revenus à 5 fois le salaire minimum, supprimer les distributions de dividendes jusqu'à résorption des dettes, supprimer tous les avantages fiscaux et en nature... voilà une politique vertueuse et "JUSTE" comme l'a annoncé le président. Mais pour cela, il faut avoir des ministres non corrompus qui ne pensent pas qu'à leur développement de carrière et qui ne se moquent pas des intérêts de la France en prenant les Français pour des cons. Aujourd'hui, seuls un quart des revenus sont fiscalisés dont 100% des revenus du travail, moins de 40% seulement du PIB sont des revenus distribués aux salariés, fonctionnaires et retraités, cotisations sociales comprises, 60% , soit 1200 milliards d’euros, sont distribués aux rentiers, héritiers, spéculateurs. Il est là le scandale, et l'état dont le pouvoir est accaparé par nos élites ENArques ainsi que les imposteurs économistes qui n'en portent que le nom, feignent de l'ignorer. Sans redistribution, il n'est pas de redressement possible, sans rééquilibrage de la distribution des richesses, rien n'est possible. Seulement voilà, nos élites corrompues par les oligarques, ne veulent pas lâcher une miette de ce qu'ils se sont accaparé, et cherchent à rentabiliser leur pactole d'un montant très nettement supérieur à la croissance. Nos élites sont-elles capables de raison ? Nos élites sont-elles capables de comprendre la colère du peuple ? 
     

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  • Manifeste pour un retour à la terre (Ph. DESBROSSES,

    2012      64 p.     6 €

       La planète a perdu en trente ans un tiers de ses terres arables. Ce désastre préfigure des tragédies sanitaires et sociales pour l'ensemble des peuples qui n'auront pas su vivre en heureuse harmonie avec leur sol. Partout, de l'Ukraine à la Californie, de l'Alaska au Sahel ou du Mexique à la Chine, la terre disparaît avec ses derniers paysans…

      Pourtant, seul le milieu rural permettra renaissance économique durable dans une perspective de protection de l'environnement, de préservation des ressources, d'économie d'énergie, de qualité des produits et services, de sécurité, d'innovation, de développement soutenable et, plus généralement, de qualité de vie. Il est urgent de sortir de l'impasse de l'agriculture pétrochimique.

      Réinventons le métier de paysan, organisons la « révolution verte » de l'agro-écologie. Il est urgent que la Terre redevienne notre « patrie commune ».

       Philippe Desbrosses, agriculteur, docteur en sciences de l'environnement et écrivain est un des pionniers de l'agriculture biologique en Europe. Il fut expert-consultant auprès de la Commission de Bruxelles et président de la Commission nationale de l'Agriculture biologique au ministère de l'Agriculture. Il s'est investi dans le sommet mondial de Rio + 20 aux côtés d'Edgar Morin et de Stéphane Hessel.

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  •   Vers une ratification « rapide » du Pacte budgétaire par la France:

    François Hollande renie sa parole, les électeurs doivent être consultés

    Á l'issue du sommet européen des 28 et 29 juin, le président de la République vient d'annoncer qu'il va demander au Parlement une ratification « rapide » du Pacte budgétaire. Il renie ainsi l'une de ses principales promesses électorales, celle de renégocier ce traité. Les décisions du sommet européen ne comportent en effet aucune mesure de nature à stopper la plongée aujourd'hui engagée de la zone euro dans un gouffre économique, social et démocratique. La ratification du Pacte budgétaire et les politiques d'hyperaustérité qu'il commande vont au contraire accélérer cette plongée. Pour Attac, la seule manière d'éviter ce désastre est que les citoyens s'emparent du débat et exigent d'être consultés par un référendum. 

      Durant la campagne électorale, François Hollande avait affirmé de façon répétée que la France ne ratifierait pas le Pacte budgétaire sans l'avoir renégocié de façon substantielle. Il avait précisé lui-même les trois points clés de cette renégociation: la possibilité pour la Banque centrale européenne de financer directement les États, la mise en place d'euro-obligations pour que les pays de la zone euro puissent emprunter solidairement, et des mesures de relance de la croissance en Europe. Sur ces trois points, et malgré l'enthousiasme habituel, après chaque « sommet de la dernière chance », des éditorialistes et des marchés financiers devant « des mesures enfin courageuses et décisives », l'échec est total:

    non seulement la BCE ne financera pas directement les États, mais elle n'aura plus besoin, après le sommet du 28-29 juin, d'acheter des obligations des pays attaqués par les marchés financiers, comme elle avait du le faire à son corps défendant – en 2011. Désormais, c'est le Fonds européen de stabilité financière (puis le Mécanisme européen de stabilité qui va lui succéder) qui interviendra pour réduire la pression sur les États attaqués. Même le FESF (puis le MES) ne pourront pas être financés directement par la BCE : ils devront se financer eux-mêmes sur les marchés. En outre les pays recourant à l'aide du FESF-MES – comme l'Espagne et l'Italie très prochainement - devront signer un mémorandum les soumettant à la Troïka (Commission, BCE, FMI) ;
    la perspective des euro-obligations est remise aux calendes grecques, et même pas évoquée dans les conclusions du sommet ;
     
    quant au « pacte pour la croissance » de 120 milliards d'euros, c'est une opération de communication politique sans grande signification économique. 60 milliards proviennent de fonds structurels « redéployés »: des sommes déjà votées et programmées pour 2012-2013. C'est comme remettre un cadeau dans son emballage pour l'offrir à nouveau... L'autre moitié sont des prêts hypothétiques de la Banque européenne d'investissement pour des « grands projets » d'investissements privés dont on ne connaît encore rien.

    Ce sommet européen marque une étape supplémentaire dans la décomposition des solidarités et de la démocratie en Europe. Même si les trois promesses de François Hollande étaient pour nous très insuffisantes pour remédier à la crise, leur abandon signifie un renoncement à tout espoir d'enrayer la catastrophe qui s'annonce. En France et en Europe, il appartient aux mouvements sociaux et citoyens de s'opposer à cette démission des dirigeants européens. La pétition initiée par Attac et La Fondation Copernic peut être un outil en ce sens (http://www.france.attac.org/lettre-ouverte-francois-hollande-pour-un-referendum-sur-le-pacte-budgetaire).

    Attac France,   Paris, le 30 juin 2012
    Adhérez, réadhérez à Attac : http://www.france.attac.org/adherer


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  • L'humanisme réinventé

    180 pages, 2012, ed. Cerf, 22 euros

    En cette période de dialogue et de rapprochement des cultures, alors que de nombreuses études montrent les liens et les convergences entre les civilisations et les cultures, leurs emprunts réciproques, contribuant à renforcer ainsi le concept d'humanisme, il est très important d'éclairer ces débats par des travaux antérieurs, entrepris il y a déjà soixante-cinq ans, par l'Unesco au lendemain de sa création.

    Dans le cadre de son enseignement et de ses recherches, Joseph Yacoub a été amené à découvrir la richesse des enquêtes de l'Unesco et de ses déclarations sur les fondements philosophiques des droits de l'homme, les rapports entre les civilisations, la démocratie, les relations philosophiques et culturelles entre l'Orient et l'Occident de 1946 à 1952.

    Pour compléter cette étude, la deuxième partie de l'ouvrage, à la fois théorique et pratique, traite des liens entre l'universel et le particulier. L'auteur aborde les concepts de culture, de diversité culturelle et de droits de l'homme en illustrant son propos d'un exemple concret : la Mésopotamie ancienne et syriaque.

    Il révèle ainsi des antécédents au débat en cours sur l'humanisme et montre que les valeurs humanistes n'ont pas de frontières : elles ont été partagées par toutes les civilisations.

    Professeur honoraire de l'université catholique de Lyon, Joseph Yacoub est spécialiste des droits de l'homme, des minorités ethniques, linguistiques, religieuses et culturelles, des peuples autochtones et des chrétiens d'Orient. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels : Fièvre démocratique et ferveur fondamentaliste. Dominantes du XXIe siècle (Éditions du Cerf 2008).


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  • 2012     360 p.     22 € 

       L'agriculture et les menaces de crises alimentaires, la misère de centaines de millions d'êtres humains, l'empreinte écologique des sociétés industrielles, la perte de la biodiversité, le brevetage du vivant : voici des sujets gravissimes bien peu traités par la classe politique...
       Cet ouvrage à plusieurs voix présente l'état du monde et les grands défis du troisième millénaire : l'écologie, la lutte contre la misère et le mal-développement, la nécessité d'un nouveau type de développement et d'une nouvelle civilisation. Il met en valeur le concept de non-violence appliquée aux grands défis contemporains : les luttes sociales et politiques, l'économie, l'écologie, le changement individuel et collectif.
      Les questions du réapprentissage des valeurs de la vie, de la revalorisation du travail manuel, de l'altruisme, de la transformation personnelle indissociable du changement sociétal et des moyens de cette transformation personnelle (la vie dans l'instant présent, la méditation, le yoga, l'art, l'apport des traditions spirituelles, la spiritualité laïque) sont autant de thématiques abordées. Un livre dense, à lire au fil des jours, en y piochant des inspirations et des idées pour se donner de l'énergie. Un livre fort qui parle à la raison, mais aussi au coeur avec des raisons d'espérer et de s'engager.

       Un livre dense, à lire au fil des jours, en y piochant des inspirations et des idées pour se donner de l’énergie. Un livre fort qui parle à la raison, mais aussi au cœur avec des raisons d’espérer et de s’engager.

     

       Avec les interviews et participations d’Akhenaton, Christophe André, Thomas d’Ansembourg, Pascal Biteau, Bernard Boisson et Claire Carré, Philippe Desbrosses, Dominique Bourg, Louis Campana, Carine Dartiguepeyrou, Marc Dufumier, Jean-Baptiste de Foucauld, Gaël Giraud, les représentants indigènes Haru Kuntanawa et Ninawa Kaxinawa, Eric Julien, Nicolas Mounard, Jean-Marie Muller, Gaïa Orion, Jean-Marie Pelt, Solen A.M.K Penchèvre, Pierre Rabhi, Mathieu Ricard, Denys Rinpoché, Edouard Rousseau, Patrice Sauvage, Marc de Smedt, Annick de Souzenelle, Sjoerd Wartena, Jean Ziegler. Photos et texte correspondant d’Eric Garnier.

        Laurent Muratet est directeur marketing et communication citoyenne de l'entreprise de commerce équitable Alter Eco.

       Etienne Godinot est secrétaire de l'association Gandhi International.
     

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  • L'élévation du niveau de la mer due au réchauffement climatique pourrait se révéler deux à trois fois plus importante que prévu au cours de ce siècle, indique une étude publiée vendredi par le Conseil national de la recherche américain.

    Les experts se sont penchés sur des estimations des Nations unies et les ont mises à jour avec de nouvelles données concernant l'état de la calotte glaciaire, dont la fonte serait responsable de l'accélération de la montée du niveau des océans.

    Dans leur étude, les chercheurs prévoient une montée des eaux tout autour du globe allant de 8 à 23 cm d'ici 2030, par rapport au niveau de 2000, de 18 à 48 cm d'ici 2050, et de 50 cm à 1,40 m d'ici 2100.

     

    Cette dernière estimation est nettement plus grande que celle avancée par le Groupe d'experts des Nations unies sur l'évolution du climat (Giec) dans leur rapport de 2007. A l'époque, le Giec avait tablé sur une hausse de 18 à 59 cm d'ici la fin du XXIe siècle.

    "Avec la montée du niveau des océans, on s'attend à une multiplication des tempêtes de puissance extrême et de plus longue durée, ainsi qu'à des vagues plus grandes, ce qui accroît le risque d'innondation, d'érosion côtière et de perte de zones marécageuses", soulignent Robert Dalrymple, président du comité d'experts, et Willard Hackerman, professeur d'ingénierie civile à l'Université Johns Hopkins (Maryland, est), co-auteurs de cette étude.

    La Californie devrait être particulièrement affectée par la montée du niveau de l'océan Pacifique en raison notamment d'une forte érosion.

    Sur la côte, au sud de Cap Mendocino Nord de l'Etat), l'océan devrait ainsi gagner de 42 cm à 1,67 m d'ici 2100.

    En revanche, le reste de la côte Ouest devrait voir une augmentation moindre, avec un gain prévu entre 10 cm et 1,43 m, indiquent les experts.

    Dans cette région, qui englobe l'extrême-nord de la Californie et les Etats de l'Oregon et de Washington, le sol s'élève sous l'effet de la tectonique des plaques.

    Mais un séisme de magnitude 8 ou davantage pourrait provoquer une montée soudaine d'un mètre voire plus dans cette région, sujette à de fréquents tremblements de terre.


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  •   Produire en France : possible ou impossible ?

    Les conditions qui s'appliquent aux entreprises implantées en France diffèrent-elles selon que celles-ci sont françaises ou étrangères ? Il est parfois légitime de se poser la question.
    Prenons l'automobile par exemple : pour PSA et plus encore pour Renault, produire dans l'Hexagone est de plus en plus difficile, en raison de charges et de coûts salariaux trop élevés, de main-d'œuvre inadaptée, etc. Résultat, la production est délocalisée, les usines ferment, des alliances « stratégiques » sont signées, qui risquent d'aggraver encore les choses

    Toyota Yaris Hybrid et Smart Electric "made in France". © Toyota, Smart

    Pourtant, deux autres constructeurs qui assemblent eux aussi des véhicules en France augmentent quant à eux leurs capacités de production. Smart par exemple : c'est en Lorraine et nulle part ailleurs que sont fabriquées les petites Fortwo, Brabus exceptées. Loin de vouloir délocaliser cette production ailleurs, la filiale de Daimler-Benz a au contraire décidé d'y ajouter celle de la Smart Electric, fabriquée à Hambach depuis ce mois de juin 2012. Idem chez Toyota, qui vient de lancer la production de la Yaris Hybrid. L'usine de Valencienne — 4 300 salariés — va même augmenter ses cadences pour exporter ce nouveau modèle écologique en Amérique du Nord. C'est semble-t-il la première fois que Toyoya exportera des véhicules d'Europe vers l'Amérique du Nord. Ces exportations permettront de compenser en partie la baisse du marché automobile européen en général, français en particulier.

    Yamaha XT 660Z et XMAX 125, fabriqués en France, en Picardie. © Yamaha

    Passons de quatre à deux roues. Un autre Japonais ne semble pas non plus rebuté par les conditions déplorables que l'Hexagone réserve aux entreprises : propriétaire de MBK — feue Motobécane — depuis les années 1980, Yamaha vient en effet de transférer à Saint-Quentin la production de son usine espagnole, qu'il a fermée. Le site français, le dernier en Europe, produit désormais la majorité des scooters 50, 125 et 250 cm 3 de Yamaha-MBK, auxquels il convient d'ajouter certaines motos — YZF 125, 660 XTZ et MT03 — et des moteurs de hors-bord, exportés dans le monde entier. Une trentaine d'années après sa reprise, MBK n'est plus aujourd'hui qu'une marque apposée sur des modèles Yamaha. Mais l'usine picarde est toujours debout et, grâce à ses salariés et à la direction japonaise du groupe, des motos sont encore made in France.
    Plus à l'Est, en Alsace et en Franche-Comté, Peugeot Scooters réduit au contraire ses effectifs. Cela à mesure que la proportion de ses modèles fabriqués en Chine augmente…


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  •   Sauver l'euro : une politique «criminelle» selon un prix Nobel d'économie

    Dimanche 1 Juillet 2012
     
    Roland Hureaux
    Enarque, essayiste français, et maire d’une commune rurale, Roland Hureaux a derrière lui une longue carrière dans la politique et l’administration. Président-fondateur de l’association Touche pas à ma commune, il est l’auteur de nombreux ouvrages d’analyse politique.
     

    Pour les prix Nobel Joseph Stilglitz et Paul Krugman, la politique économique menée par les dirigeants européens rend la récession inévitable. De ce constat, notre chroniqueur associé Roland Hureaux tire deux conclusions : le cycle de récession dans lequel s'est engagée l'Europe inquiète tous ses partenaires. De plus, les psychologies des peuples de la zone euro sont trop différentes pour que la réussite économique de l'Europe soit assurée.   

    (Paul Krugman - Francisco Seco/AP/SIPA)
    (Paul Krugman - Francisco Seco/AP/SIPA)    
    «Criminelle», rien de moins : c’est ainsi que Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, qualifie la politique actuelle de l’Europe visant à sauver l’euro et basée sur toujours plus de rigueur : politique d’Angela Merkel comme de François Hollande, malgré les velléités de politique de croissance de ce dernier, politique de Draghi, de van Rompouy et de Barroso. Le raisonnement est clair : les politiques menées par l’Europe et particulièrement celles qui sont imposées aux pays faibles ne peuvent qu’entraîner l’Europe dans la récession : «Les conséquences de cette précipitation de l’Europe vers l'austérité seront durables et probablement sévères. Si l'euro survit, ce sera au prix d'un chômage élevé et d’une énorme souffrance, notamment dans les pays en crise.»

    Il ajoute que «la souffrance que l’Europe, notamment celle des jeunes et des pauvres, est en train de subir, n'est pas nécessaire». «C'est ainsi que le plus grand atout d'une société, son capital humain, est en train d'être gaspillé voire anéanti.» «Il n'est aucun exemple d'une grande économie – et celle d’Europe est la plus grande au monde – qui se redresse grâce à l'austérité.» C’est ainsi que l’illustre économiste va jusqu’à dire que «l'obstination de ses dirigeants dans l'ignorance des leçons du passé est criminelle».

    De quelles leçons du passé parle-t-il ? Celles des années trente évidemment : voulant à tout prix sauver le mark, l’Allemagne s’engagea à partir de 1930 dans une politique de déflation qui aggrava le chômage et conduisit où on sait. Contrairement à ce qu’on croit, l’euro n’est pas aujourd’hui ce qui sauve la paix en Europe ; bien au contraire, la volonté de le sauver à tout prix la met en péril.

    Paul Krugman [1], autre Prix Nobel, est à peine plus modéré. Pour lui, la relance de la croissance en Europe est urgente. Elle passe par un minimum d’inflation, surtout en Allemagne et non une austérité renforcée. A la question «Que pensez-vous des programmes de croissance qui sont actuellement débattus au sein de la zone euro ?», il répond : «c’est un pistolet à eau contre un rhinocéros qui charge. Ce sont des choses ridicules et insignifiantes». François Hollande appréciera.    

    L’Europe, trou noir du monde

    Ce n’est pas seulement Stiglitz et Krugman qui regardent avec un œil sévère et angoissé les politiques européennes. C’est le monde entier. Le cycle fou dans lequel l’Europe s’engage : déficit, rigueur, récession, encore plus de déficits, préoccupe le reste de la planète. Le continent européen représente le premier marché mondial. La récession dans le vieux continent signifierait la baisse des ventes pour le reste du monde : déjà l’économie chinoise est au point mort ; Obama, inquiet pour sa réélection, voit avec appréhension la récession européenne annihiler ses efforts de relance. L’Europe est analogue au trou noir de la cosmologie : s’effondrant sur lui-même, l’astre vieillissant, dans son cataclysme, aspire tout ce qui se trouve à proximité.

    Y a-t-il d’autre solution à ce cycle infernal que la fin de l’expérience de l’euro ? Paul Krugman, qui ne veut sans doute pas désespérer ses interlocuteurs en propose une : que l’Allemagne relance l’inflation chez elle. Le comportement de Mme Merkel prouve qu’on en est loin. Toute l’histoire de l’Allemagne contemporaine montre qu’attendre une politique inflationniste de ce pays est totalement irréaliste.

    On ne change pas en un tournemain la psychologie des peuples. Si l’euro est en train d’échouer sous nos yeux, c’est précisément parce que le facteur psychologique a été mis entre parenthèses. Avec une incroyable légèreté, on a cru que la mise en commun de la monnaie allait effacer en cinq ou dix ans les particularités nationales. C’est même le contraire qui s’est passé : comme l’application d’un exposant en arithmétique, l’euro a aggravé les divergences ! Un projet fondé sur l’ignorance des réalités, cela s’appelle une utopie. La plupart se sont avérées, d’une manière ou d’une autre, criminelles. C’est précisément ce que Joseph Stiglitz dit de l’euro. C’est pourquoi il est urgent de mettre un terme à l’expérience.

    [1] Der Spiegel, 23 mai 2012

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    « L’eau, l’énergie et la santé doivent être gérées sans motivation de profit »


    (Inauguration du pavillon brésilien. Crédit photo : MCTI Brasil)
     
    Interview - Dans les coulisses de Rio+20, on croise des délégués, des membres d’association, des personnalités. Aujourd’hui, David Boys, Canadien et directeur d'une ONG, venu défendre l'importance des services publics.
    Le Baromètre de cet article
    ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE

    David Boys est Canadien et directeur de Public Services International, une structure qui représente 650 syndicats dans 148 pays et œuvre pour le maintien et la mise en œuvre de services publics de qualité pour l’eau, l’énergie et la santé.

    Terra eco : Pourquoi venir à Rio ?

    Pour ne pas laisser tout le champ libre au marché qui a déjà mis en place un lobby très efficace auprès de l’ONU mais aussi à Davos. Rendez-vous compte qu’avant, ce lobby n’était financé que par Veolia et Suez. Aujourd’hui, la plupart des grandes entreprises se battent pour que l’accès à l’eau ne soit pas restreint pour leurs productions industrielles. Il faut être à Rio pour réaffirmer la nécessité impérieuse que l’eau, l’énergie ou la santé soient gérées par des services publics dont la motivation n’est pas de faire du profit. Enfin, nous sommes là pour renforcer les liens entre les syndicats que nous représentons et la société civile, présente au Sommet des peuples ; des liens qui se sont effilochés avec les attaques constantes contre les syndicats et qu’il faut resserrer aujourd’hui.

    Quelle est votre priorité ici ?

    Nous disposons d’un réseau de chercheurs qui travaillent toute l’année sur ces questions et qui a identifié les meilleures pratiques pour la gestion de ces biens et services. Notre priorité est de distribuer cette information à la société civile présente ici. Pourquoi par exemple l’Afrique doit-elle rejeter la privatisation ? Il faut expliquer nos arguments, donner les moyens aux associations et aux autorités locales de connaître les conséquences de la privatisation.

    Vous avez de l’espoir sur le résultat de ce Sommet ?

    Non, je crois que les résultats seront si déprimants que nous allons être forcés de trouver des solutions ailleurs que dans les grandes conférences et les promesses vides des gouvernements. Je pense que ce Sommet va augmenter un peu plus la mobilisation citoyenne contre le statut quo institutionnel.

    Crédit photo portrait : Anne Vigna  redactrice a Terraeco.net

    A lire aussi sur Rio+20 : 
    - Raoni : « Le Brésil ne respecte pas les droits des peuples indigènes » 
    - A Rio, on s’écharpe sur le droit à l’eau 
    - Le PIB vert est-il sur le point de naître ?


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  • Maudite pluie (film ) de Satish MANWAR

     

    Maudite pluie !

    De Satish Manwar
    Avec Girish Kulkarni, Sonali Kulkarni, Jyoti Subhash, Aman Attar, Veena Jamkar, Mukund Vasule et Madhukar Dhore
    Genre : Comédie dramatique - Nationalité : Indien
    Durée : 1h35min - Année de production : 2009
    Titre original : Gabhricha Paus
    Date de sortie : 1 juin 2011

    Kisna et Alka s’aiment et affrontent ensemble le sort difficile que leur réserve leur vie d’agriculteurs dans la région du Maharashtra, en Inde. En effet, les sécheresses à répétition poussent un grand nombre de paysans ruinés au suicide. Alka, craignant que son mari ne subisse le même sort, convainc son entourage d’établir une "garde rapprochée" pour veiller sur lui. Malgré la sécheresse redoutée, Kisna continue à cultiver sa terre, mais chacun de ses faits et gestes est désormais au centre est désormais au centre des plus grandes inquiétudes. Surtout lorsque la pluie tarde à arriver... 

      En partenariat avec:

              

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    Pour toute autre demande:
    Programmation - Promotion - Presse
    DAMNED DISTRIBUTION
    Yohann Cornu
    20 rue Saint Fargeau - 75020 Paris
    06 68 82 20 03
    yohann@damneddistribution.com

     
    Cannes Cinéphiles 2011 - Sélection officielle
    En compétition des Ecrans Juniors

    Festival du Film Asiatique de Deauville 2011
    Sélection Panorama (hors compétition)

    Festival International de Cinéma Jeunes Publics - Ciné Junior 2011
    Sélection officielle

    2èmes Rencontres Parisiennes Eau & Cinéma 2011
    Film d'ouverture

    Festival International du Film de La Rochelle 2010
    Sélection ‘Le nouveau cinéma indien’

    Festival International du Film de Rotterdam 2009
    Première mondiale, Hubert Bals Fund (Soutien à la distribution)

    Festival International du Film de Pune 2009
    Meilleur film Marathi

    Maharashtra State Awards 2009
    Prix spécial du jury

    V. SHANTARAM Awards 2009
    Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur son, meilleur montage, meilleur acteur enfant

    Festival International des Cinémas d’Asie - Vesoul 2010
    Grand Prix du Jury, Coup de cœur du jury Langues O’

    Festival International du Film d’Ahmedabad 2009
    Meilleur montage

    Festival International du Film Asiatique / Rome
    Sélection officielle

    Festival du Film Indien de Los Angeles
    Sélection officielle

    Festival International du Film de Varsovie
    Sélection officielle

    Festival International du Film de Vancouver
    Sélection officielle

    Festival International du Film de Durban (Afrique du Sud)
    Sélection officielle

    Festival International du Film de Transylvanie
    Sélection officielle

    FestAsia Film Festival de Bucarest 2009
    Sélection officielle

    Bollywood and Beyond / Stuttgart
    Sélection officielle

    Festival du Film Indépendant d’Asie du Sud / Tasveer Seattle
    Sélection officielle

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  •   Chers amis, chères amies,



    Depuis qu’elle a été enlevée, violée et torturée par la police afghane, Lal Bibi, 18 ans, se bat contre l'impunité de la police et la coutume qui voudrait qu'elle se suicide. Les procureurs échouent à juger ses violeurs, mais une mobilisation mondiale peut convaincre les pays donateurs, qui sont sur le point de remettre des milliards à l'Afghanistan, d’user de leur influence pour exiger des changements réels pour Lal Bibi et toutes les femmes afghanes. Signez la pétition:

     Signez la pétition

    À 18 ans, Lal Bibi a été kidnappée, violée, torturée et enchaînée à un mur pendant 5 jours par un gang de puissants officiers de police afghans. Courageuse, elle fait ce que l’on demande aux Afghanes de ne pas faire: elle se défend. Ensemble, nous pouvons aider Lal Bibi et toutes les femmes afghanes à faire triompher la justice.

    Selon des règles culturelles ancestrales, parce qu’elle a été violée, Lal Bibi est "déshonorée" et devrait se tuer – or elle déclare publiquement qu’elle s’y soumettra, sauf si ses violeurs sont traduits en justice. Le système judiciaire afghan échouant systématiquement à poursuivre les violeurs, les principaux suspects de l’affaire Lal Bibi n’ont pas été poursuivis, et les juges espèrent que l’attention de la communauté internationale va retomber. Chaque jour qui passe sans arrestation rapproche Lal Bibi du suicide -- mais il y a de l'espoir.

    Ce week-end, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et d'autres pays riches devraient promettre 4 milliards de dollars à l'Afghanistan -- l’argent-même qui va payer le salaire des forces de police responsables du viol de Lal Bibi. Seul un tollé international peut confondre les pays donateurs et les pousser à agir, en conditionnant leur aide à une véritable action pour lutter contre les viols et protéger les femmes. Nous n’avons plus beaucoup de temps -- cliquez ci-dessous pour le changement qui peut sauver la vie de Lal Bibi, et notre pétition sera remise directement à la conférence des pays donateurs à Tokyo:

    https://secure.avaaz.org/fr/justice_pour_lal_bibi_fr/?bvVpjbb&v=15827

    Une coutume locale encore vivace dans certaines régions d’Afghanistan veut que les femmes humiliées par un viol se tuent pour restaurer l'honneur de leur famille et des générations futures. Fait rare, Lal Bibi et sa famille cherchent courageusement à sauver sa vie en essayant d’obtenir coûte que coûte la poursuite des tortionnaires, pour faire changer la honte de camp aux yeux de la société.

    La police afghane responsable du viol dépend fortement des financements étrangers qui seront promis ce week-end lors de la rencontre à Tokyo des principaux pays donateurs de l'Afghanistan. Ceux-ci peuvent et doivent exiger que les fonds ne soient pas utilisés pour renforcer une police qui agit dans une effrayante impunité et pour que les policiers protègent les femmes, au lieu de les attaquer!

    Des centaines de femmes et de filles partout en Afghanistan sont soumises à une justice tribale, à l’instar de Lal Bibi. Des milliers d'autres retiennent leur souffle en attendant de voir comment le gouvernement afghan et le monde répondront à la jeune fille qui se défend et refuse de mourir en silence. Montrons notre solidarité -- signez et diffusez largement la pétition ci-dessous:

    https://secure.avaaz.org/fr/justice_pour_lal_bibi_fr/?bvVpjbb&v=15827

    La guerre mondiale contre les femmes est sans répit. Mais notre communauté ne cesse de lutter pour gagner cette guerre. Nous avons réussi à empêcher la lapidation de Sakineh Ashtiani en Iran, et combattu pour rendre justice aux rescapées de viols en Libye, au Maroc et au Honduras. Montrons à tous la force mondiale de notre communauté pour rendre justice à Lal Bibi et à des millions de femmes en Afghanistan.

    Avec espoir et détermination,

    Dalia, Emma, Alaphia, Ricken, Laura, Antonia et toute l’équipe d’Avaaz

    P.S.: Avaaz a lancé le Site de Pétitions citoyennes, un nouveau site épatant qui permet de lancer une pétition en quelques clics sur une cause qui vous tient à cœur. Créez la vôtre en cliquant ici: http://www.avaaz.org/fr/petition/start_a_petition/?do.ps.lal_bibi


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  • Severn, porte-voix de l’urgence… et de l’espoir

    (Crédit photo : Abdou Diouri)
     
    Portrait - Il y a vingt ans, le discours de Severn Suzuki au sommet de la Terre de Rio avait bouleversé les participants. Elle avait alors 12 ans. Vingt ans plus tard, elle s'apprête à rappeler les chefs d’Etat à leurs responsabilités.
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    ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE

    « Perdre mon futur n’est pas comme perdre des élections ou quelques points à la bourse. Je suis ici pour parler de toutes les générations à venir… N’oubliez pas pourquoi vous venez à ces conférences et pour qui vous le faites. »Nous sommes en 1992. Juchée sur la tribune, trop grande pour elle, du sommet de la Terre de Rio, une adolescente rappelle à l’ordre les grands de ce monde, avec une assurance et une fermeté déconcertantes. Six minutes en suspens, dans le cycle rodé d’une grande conférence des Nations unies.

    « Ils ne s’attendaient pas à ce que ce soit si radical, se souvient Severn Suzuki. Tout s’est décidé au dernier moment. Le président de l’Unicef nous avait vus dans une conférence annexe et a glissé notre nom. On a reçu un coup de fil alors qu’on était en train de faire nos bagages : on avait une heure pour être devant le micro. J’ai retravaillé le discours en vitesse, à l’arrière du taxi. » Avec trois camarades de l’association écologiste qu’elle avait fondé trois ans plus tôt, Severn Suzuki s’était payé le voyage depuis Vancouver, sa ville natale. Leur but : faire entendre la voix des enfants dans cette première conférence sur le développement durable. « Je n’avais pas anticipé l’impact que ce discours aurait, surtout quand, des années après, il a été diffusé sur YouTube. »

    Symbole puissant

    Bientôt vingt ans plus tard, la séquence a été vue sur Internet par des millions de personnes et des messages affluent du monde entier. La jeune femme est devenue une icône. « Je ne suis pas certaine que mon discours ait eu un impact sur le processus mais je pense que le monde a besoin de ce genre de vérités. Seul un enfant pouvait dire ces mots. Face à la complexité des enjeux et aux compromis nécessaires quand on gouverne, cette radicalité est un symbole puissant. »

    Aujourd’hui âgée de 32 ans, biologiste de formation, Severn Suzuki a épousé un Amérindien de la communauté d’Haïda Gwaï. Avec leur petit garçon de deux ans, ils vivent sur un archipel sauvage de Colombie-Britannique au Canada, non loin de l’Alaska. Issue d’une famille de militants – son père, David Suzuki, est une figure du monde écologique et sa mère, Tara Elizabeth Cullis, une intellectuelle féministe –, la jeune femme n’a jamais renoncé à la cause, mais n’a rien d’une idéaliste. « Depuis 2002, je ne vais plus aux conférences internationales. Je ne m’y sens pas utile. Les objectifs que nous nous sommes fixés en 1992 n’ont pas été atteints. Il faut renforcer notre système de gouvernance. Mais nous devons nous poser cette question : est-ce que les gouvernements sont capables de gérer la destinée de l’humanité ? Si ce n’est pas le cas, il faut réparer le système. »

    Immersion totale en pleine nature

    Réparer le système ? Il faut, assure-t-elle, reconnaître nos liens de dépendance avec notre écosystème naturel. Et puis, prendre conscience de notre destin commun. L’idée ne va pas de soi, quand des élus cantonnent l’écologie à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « J’ai eu la chance, très jeune, de prendre conscience de la fragilité des êtres humains et des écosystèmes. J’ai grandi au contact de la nature et j’ai eu des clés pour comprendre. Mais la déconnexion est de plus en plus grande entre les hommes et la nature. C’est même devenu une pathologie, le "natural deficit disorder" (trouble du déficit de nature, ndlr), qui touche beaucoup d’enfants en Amérique du Nord. » Avec le sien, elle a juré de passer, tous les ans, un moment d’immersion totale dans la nature. « Je ne sais pas avec quelles technologies il vivra plus tard, mais s’il a pris conscience de ce lien, il ne l’oubliera pas. »

    L’espoir des initiatives locales

    Pressée par les associations de jeunes écologistes canadiens de revenir à Rio dans quelques mois, l’icône Severn construit le message qu’elle y portera, finalement. « La situation globale a de quoi déprimer. Mais je vois de nombreux signes d’espoir dans les mouvements sociaux qui s’épanouissent localement. » Elle cite des amis, qui cultivent la moindre parcelle de gazon disponible à Vancouver pour produire des légumes biologiques. Leur entreprise serait florissante. Elle raconte longuement comment, sur son île, la communauté amérindienne et les bûcherons employés des grandes compagnies forestières ont scellé un pacte contre l’exploitation abusive des ressources, qui les menaçait tous. « Je ne peux pas redire les mêmes mots qu’il y a vingt ans. Cette fois-ci, j’ai envie de porter ce message, habité par l’urgence mais aussi par l’espoir. »

    Ce portrait est extrait d’un supplément réalisé en partenariat avec Les Ateliers de la Terre.

     


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    Du local au global, reconquérir les biens communs

    Le futur que nous voulons : du local au global, reconquérir les biens communs

    La Conférence officielle de Rio+20 s'est terminée par l'adoption d'une déclaration marquée par son extrême faiblesse. Sans engagement prescriptif, encore moins contraignant, sans date de mise en œuvre, cette déclaration n'impose en rien un changement de paradigme pour construire « le futur que nous voulons ».

    L'engagement volontaire de chaque Etat à mettre en oeuvre les dispositions évoquées prime. Seule ouverture vers la continuation d’un processus multilatéral, la définition d'Objectifs du développement durable (ODD) dont se félicitent les négociateurs. Mais ils sont pauvrement définis, comportent des régressions sur les droits des populations et seront plombés par l’absence de limites données à la prédation des ressources.

    La soumission des États aux exigences de la finance globale est entérinée par ce texte. Toujours pas d'engagement sur des taxes internationales sur les transactions financières ou sur l'énergie en mesure de financer la transition vers des sociétés justes socialement et soutenables sur le plan écologique. La « croissance » économique, terme repris près de trente fois dans le texte, reste l'horizon indépassable, sans qu'aucune limite ne soit fixée ; plus aucune référence n'est faite à la « justice environnementale ». Aucune régulation sérieuse des agissements du secteur privé n'est prévue, uniquement des engagements volontaires. Par contre, les exigences portées par les différents groupes de pression du secteur privé, tels que le BASD (Business action for sustainable development) très actif lors de Rio + 20 au sein du Pacte Mondial des entreprises (Global compact), sont elles bien intégrées au texte. De nombreuses ONG ont dénoncé le texte, exigeant de ne pas y être associées et dénonçent la main-mise des entreprises sur le processus onusien (voir la campagne Libérons l’ONU de l’influence des entreprises (1).

    Le Sommet des peuples, qui s'est tenu toute la semaine et a rassemblée plusieurs dizaines de milliers de citoyen-en-s autour d'ateliers thématiques puis d'Assemblées plénières, a été une réussite : populaire, mobilisateur, un espace d'expression des luttes et de convergences. Il s'est clôturé hier par une déclaration finale qui se prononce clairement contre l'économie verte comprise comme une nouvelle phase du capitalisme financier étendu à la nature et “pour la garantie d'une série de droits humains et de la nature, pour la solidarité et le respect des cosmovisions et croyances des peuples, comme par exemple la défense du “buen vivir” comme forme d'existence en harmonie avec la nature qui présuppose une transition juste qui doit être construite avec les travailleurs et les peuples ”. Elle marque une volonté de construire des alliances entre toutes les populations affectées et donne une feuille de route aux organisations et mouvements des sociétés civiles : du local au global, reconquérir les biens communs.

    Rio, 24 juin 2012.

    (1) Pour plus d’information : www.amisdelaterre.org/liberons-onu


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  •   Rigueur budgétaire : Allons chercher l'argent dans les paradis fiscaux d'Europe !

    Rédigé par J-C Slovar le Lundi 2 Juillet 2012  (marianne2 )

    Alors qu'elle est en pleine crise financière, l'Europe subirait une évasion fiscale annuelle de 1.000 milliards d’euros, sans compter son économie noire. Qu'attendent les chefs d'état et de gouvernement à la recherche de recettes ?   

     
    Dans toute l'Europe, on ne fait que parler de coupes budgétaires et de mesures d'économies drastiques. La dernière mode étant à la liquidation du moindre acquis social et du droit du travail. Hé oui, nous répète t-on les caisses des états sont vides !
     
    Or, à la lecture d'un petit article de L'Express.be daté du 29 juin, on s'aperçoit que de l'argent, il y en a beaucoup. La seule condition pour le trouver étant de s'intéresser aux paradis fiscaux européens et à leurs clients qui eux se portent à merveille !
     
    Que nous apprenent-ils ?
     
    « La Commission Européenne vient d’épingler plusieurs pays européens dans un rapport dans lequel elle les accuse d’avoir permis une évasion fiscale de l’ordre du millier de milliards d’euros, le double des 5 plans de sauvetage additionnés (492,5 milliards d’euros), et même, dans certains cas, de s’opposer à la mise en place de législations pour lutter contre les paradis fiscaux.
     
    Le rapport met ainsi en cause la Bulgarie, Chypre, ainsi que la Grèce, pour l’importance de leurs économies souterraines, respectivement 30%, 26% et 24% de leur PIB. Chypre a été très critiquée pour ne pas avoir implémenté de façon adéquate la législation européenne existante. Au total, la valeur de l’économie noire est estimée à 2.000 milliards d’euros en Europe (...) »
     
    Rappelons à ceux qui l'ignoreraient que Chypre s'apprête à prendre la présidence semestrielle de l'UE et à fait appel à l'Union européenne pour son secteur bancaire en difficultés. Et même si le directeur du Réseau pour la justice fiscale concède que : « En termes d'échelle, c'est un acteur insignifiant dans le secteur des services financiers offshore (...) à côté des monuments européens : « (...) c'est une niche pour les flux illicites entre les ex-pays de l'Union soviétique » Les monuments européens étant : Londres, Luxembourg ou Zurich !
     
    Quelques chiffres qui en disent long !
     
    Ainsi, Algirdas Šemeta, le commissaire européen à la Fiscalité et à l’Union Douanière, indique que : « (...) 35% des dépôts non bancaires des pays de l’UE sont détenus par des sociétés-écran à l’étranger, dont 20%, soit 1.400 milliards d’euros seraient placés en Suisse et aux Iles Caïman, un territoire britannique ». Algirdas Šemeta n'oublie pas dans sa liste l'île de Jersey qui s'impose de plus en plus en plus : « (...) comme paradis fiscal et centre de placement non bancaire (...) »
     
    Il semble que les britanniques eux même commencent à être excédés par la facilité avec laquelle cerains contribuables pratiquent l'évasion fiscale. En effet, cette évasion représente 5,6 milliards d'euros par an !
     
    Jersey est dans le collimateur des autorités britanniques, qui ont de plus en plus de mal à justifier une rigueur accrue à la population, alors que des particuliers et des entreprises profitent du statut de paradis fiscal pour échapper au fisc.
     
    Pour la petite histoire, sachez que le ministre-adjoint au premier ministre de l'île de Jersey a menacé ... de devenir indépendante du Royaume-Uni. Mais pas l'Union européenne à laquelle elle est est associée !
     
    Alors, on fait quoi ?
     
    Face à cette situation, la Commission européenne devrait : « (...) s'atteler à donner forme aux idées exposées (...) Avant la fin de l'année, elle présentera un plan d’action pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, contenant des mesures spécifiques qui pourraient être mises en place rapidement. Parallèlement, la Commission présentera également son initiative sur les paradis fiscaux et la planification fiscale agressive (...) »
     
    Autrement dit, vu le temps nécessaire à à la Commission pour présenter son plan d'action et, celui que l'ensemble des pays adhérents à l'union européenne mettra à se mettre d'accord, il est assez vraissemblable que l'évasion fiscale a encore de longs et beaux jours devant elle.
     
    Pendant ce temps là, les gouvernements continueront d'appliquer à leurs populations toujours plus de coupes budgétaires et de mesures d'économies dratiques !
     
     
    Crédit photo   FlickR CC - Finnish Eye

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  •   Rio+20 : «Ce que nous voulons n'est pas ce qu'ils veulent»   20 juin 2012

    reportage- Un collectif d'associations organisait mercredi à Paris «une grande vente aux enchères de la Terre» pour la Journée mondiale du Sommet des peuples.

    Par Fanny Delporte   (Libération)

    «Et le soleil, lui, il est pas à vendre ?» Des rires fusent parmi les membres du collectif réunis mercredi, place de la Bourse, dans le IIe arrondissement de Paris. Ils protestent contre le concept d'«économie verte» défendu en ce moment même à Rio au sommet de la Terre.

    Cette journée d’action, l’un des temps forts de leur campagne «La nature est un bien commun, pas une marchandise. Non à leur "économie verte !" », visait à offrir en public le spectacle de la «marchandisation de la planète» que ce collectif — à durée de vie limitée — récuse.

    «On a fait le choix de ne pas être à Rio, explique Stephen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’environnement, et de rester là où on est efficace, car on refuse de faire du tourisme militant.» Sur ce point, le discours diffère selon les associations du collectif. L’ONG Les Amis de la Terre communique notamment avec une envoyée sur place, ainsi que la Fondation France Libertés, qui compte une antenne à Rio et qui est représentée au sommet par trois personnes. «Il y a les assos qui sont dans la négociation, et les autres», tranche Stephen Kerckhove. Toutes, néanmoins, se sont entendues sur un mot d’ordre : ne pas laisser les questions écologiques et environnementales entre les mains des responsables économiques et financiers. «Aujourd’hui, les sociétés civiles sont en mesure de communiquer et de se mobiliser, regardez ce qui s’est passé en Tunisie, ce qui se passe au Canada, explique Emmanuel Poilâne, directeur de France Libertés, c’est à nous de peser sur les Etats pour qu’ils jouent un rôle actif.»

    «Le vernis vert»

    Dans la bouche des militants présents, entre deux morceaux de musique, une expression revient systématiquement : celle d'«économie verte», vantée par les négociateurs et participants du sommet Rio+20. Pour eux, ce concept va à l’encontre même de leur action. «Après Rio, on va en reprendre pour dix ans avec leur "croissance verte", on veut nous faire croire que la solution passe par les entreprises, peste Stephen Kerckhove. Pourtant, et sans être un étatiste fou, c’est d’abord aux dirigeants politiques de peser pour apporter des solutions.»

    Pour le délégué général d’Agir pour l’environnement, le concept de «croissance verte» équivaut au «développement durable» du premier sommet de la Terre, en 1992. «C'était déjà une notion ambivalente, qu’on a eu du mal à définir, et avec le concept d'économie verte, on ajoute une nouvelle ambivalence.» «Or on sait très bien [que sur les questions écologiques et environnementales], les outils du marché ne fonctionnent pas. Par exemple, aujourd’hui, on peut compenser les émissions de CO2, mais d’un autre côté on continue d’en produire autant !»

    Sylvain Angerand, des Amis de la terre, martèle : «A Rio en ce moment, il y a 1 500 chefs d’entreprises et 500 représentants étatiques : à eux seuls, ces chiffres illustrent le décalage qu’on dénonce aujourd’hui.» «Les décideurs prétendent s’occuper d’environnement, tempête Geneviève, alors qu’on sait qu’ils sont dans une optique de financiarisation de la nature.» Cette secrétaire adjointe des Amis de la Terre, membre de l’ONG depuis deux ans, attend des dirigeants français «une politique agressive, comme par exemple sur les questions du nucléaire ou du gaz de schiste.»

    «Une question de choix»

    Pour Stephen Kerckhove, la possibilité de l’action collective passe d’abord par la résolution d’un autre décalage : «Le devoir de cohérence entre le local et le global.» Parmi les militants présents mercredi, ils sont peu à se réjouir de la présence de François Hollande à Rio : «Les chefs d’Etat ne savent même pas pourquoi ils vont à Rio», assure Sylvain Angerand.

    «C’est important qu’il y soit, tempère Stephen Kerckhove, mais on a le sentiment que c’est un passage obligé. C’est une chose d’aller à Rio, mais si la France continue de développer une vingtaine de projets autoroutiers, de construire des aéroports... il n’y a aucune ambition.» Localement, reconnaît-il, «on est schizophrènes». «Beaucoup de citoyens estiment que leur mode de vie n’est pas négociable. Or les dirigeants politiques sont aussi prisonniers de cet immobilisme.»

    Pour lui, ces incohérences sont visibles au quotidien. «Tant qu'on croisera, par exemple, des panneaux publicitaires éclairés en traversant des gares, ce sera le signe d’un échec.» A l’image d’Agir pour l’environnement, les associations mobilisées place de la Bourse ne laisseront pas le choix aux décideurs de Rio : «Si c’est ça la croissance verte, ils nous trouveront sur leur chemin.»


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