•   Jeudi 28 Mars 2013

    Jean-Claude Jaillette - Marianne


    Au-delà de la question économique, les études de ce genre servent avant tout à réveiller les consciences.


    FIEVEZ/SIPA
    FIEVEZ/SIPA
    Le JDD du 10 mars a allumé la mèche. Il y a moins d'un mois, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) publiait un rapport remarqué de quelques rares spécialistes sur le coût économique des accidents nucléaires pouvant survenir en France. Conclusion : entre 120 et 400 milliards. Le scoop du quotidien du dimanche est d'avoir déterré le premier rapport de ce type réalisé en 2007 et resté depuis confidentiel. A la vue du chiffre, on comprend pourquoi : entre 760 et 5 800 milliards. Cette fois, le travail de l'IRSN n'est pas passé inaperçu.

    Une question dès lors tombe sous le sens, que le JDD a bien évidemment posée au directeur de l'institut, Jacques Repussard : ces chiffres étaient-ils si effrayants, à ce point inacceptables psychologiquement par la population menacée de ruine, que l'institut aurait été sommé de revoir sa copie par les autorités politiques ? «Aucune pression n'a été exercée», a répondu tranquillement le directeur général. Même réponse fournie par l'auteur des deux rapports, l'économiste de l'IRSN Patrick Momal, qui selon l'hebdomadaire du dimanche a néanmoins manifesté un certain «embarras».

    Quelques heures après la révélation de ces chiffres, l'institut publiait un communiqué : «L'objectif de ce genre de rapport n'est pas d'obtenir un coût réaliste d'un accident nucléaire majeur, mais d'établir une analyse de sensibilité des conséquences économiques par rapport à différentes situations analysées.» Jolie langue de bois qui, décryptée, signifie que le chiffrage d'un scénario ultime n'a qu'un but politique, celui de réveiller les consciences.

    Chiffrer, à quoi ça sert ?

    Ce type de travail a été engagé par l'IRSN en 2005 à la demande de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), sans qu'aucun feu vert du gouvernement ait été demandé. Belle preuve d'indépendance, qu'aucun écologiste ne conteste. A dire vrai, les pouvoirs politiques et les responsables d'EDF ont une fâcheuse tendance à vouloir ignorer les coûts de la prévention nucléaire. Il convient donc d'agiter régulièrement un chiffon rouge sous leurs yeux aveugles, avant que les professionnels du catastrophisme ne s'en chargent. «S'il n'y a pas d'argent, il n'y a pas de sûreté, explique Jacques Repussard dans Libération (12 mars). C'est le cas de Tchernobyl où l'un des facteurs de l'accident est la pénurie d'électricité qui a conduit à reporter un exercice de sûreté, par ailleurs mal conçu, et contribué à provoquer l'accident.» L'IRSN a mis au point un modèle économique incluant les coûts liés à la perte du réacteur, les frais de décontamination, les pertes de denrées alimentaires, les conséquences de boycotts économiques, les effets sur le tourisme, etc. Les conséquences politiques et économiques des nouvelles exigences en matière de sûreté ont même été évaluées, ainsi que les déplacements de populations. En 2007, la référence était Tchernobyl, cette année, Fukushima a permis d'affiner le modèle. Selon le premier scénario, considéré comme «majeur», l'IRSN a imaginé que le nuage atteindrait l'Allemagne, dans le second, ramené au rang de «grave», il resterait à l'intérieur des frontières, sans même atteindre Paris. Non par chauvinisme, mais parce qu'entre 1986 et 2012 les dispositifs de sécurité ont considérablement progressé, expérience aidant.

    Pourquoi ces chiffres sortent-ils ?

    Michèle Rivasi, députée européenne (Europe Ecologie-Les Verts), spécialiste des questions nucléaires, avance une analyse : «Il faut obliger EDF à augmenter son niveau d'assurance qui pour l'heure n'est fixé qu'à 91,5 millions d'euros.» Sans commune mesure avec l'hypothèse même la plus basse. Pis, alors que l'ASN a fixé à 10 milliards la mise à niveau en matière de sécurité des centrales, l'opérateur n'a fourni ni plan d'action ni calendrier d'investissement. Selon la députée, les rapports de l'IRSN sont faits pour rappeler EDF à ses obligations, tout en montrant, au fond, qu'un accident nucléaire grave «n'est pas gérable». Message envoyé à ceux qui imaginent que les vrais chiffres sont cachés, comme toujours, alors qu'à l'évidence ce n'est pas le cas : la transparence bien gérée permet l'amélioration du débat démocratique.

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  •     " Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire,

        ce n'est pas de subir la loi du mensonge triomphant qui passe".

    (Jean Jaurès)

       

    « Chinua Achebe est un écrivain dont la fréquentation fait tomber les murs des prisons ».

       Nelson Mandéla


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  •   La privatisation rampante de la Sécurité sociale

    Lundi 25 Mars 2013     Laurent Mauduit*   (Marianne)
     
    Maison de retraite Sainte Marie, Angers - JS EVRARD/SIPA
    Maison de retraite Sainte Marie, Angers - JS EVRARD/SIPA
    De prime abord, on pourrait penser que la réforme des retraites annoncée pour le printemps prochain n'est qu'un nouvel épisode de la politique d'austérité que le gouvernement socialiste met en œuvre à marche forcée. En tout cas, cela y ressemble furieusement. Evoquant l'indispensable redressement des comptes sociaux, Jérôme Cahuzac le premier, Marisol Touraine ensuite, ont promis ces derniers jours au pays de la sueur et des larmes.

    C'est l'ancien ministre du Budget qui a sonné la charge dans un entretien aux Echos, le 15 janvier. Applaudissant sans retenue une proposition du patronat qui préconisait une violente désindexation des retraites complémentaires pouvant entraîner une perte de pouvoir d'achat de 1 % à 1,5 % l'an, il s'était empressé de dire qu'une telle voie, si elle était ratifiée par les partenaires sociaux, pourrait être «un élément d'appréciation très important» pour le gouvernement, avant qu'il ne mette en chantier la réforme du régime général.

    Car, c'est bien connu, les retraités vivent dans l'opulence. Les chiffres du dernier rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) en font foi : à fin 2010, le montant moyen de la pension dite de droit propre (hors réversion et hors majoration pour trois enfants et plus) s'élève à 1 216 € par mois (1 552 € pour les hommes et 899 € pour les femmes). Exorbitant, n'est-ce pas ?

    C'est ensuite la ministre de la Santé et des Affaires sociales qui est montée au front, le 10 mars, pour prévenir que, forcément, «des efforts» seront demandés à «tous les Français», de sorte que le déficit de tous les régimes de retraite n'atteigne pas 20 milliards d'euros d'ici à 2020, comme le redoute le COR. «Rien ne doit être a priori exclu», a prévenu la ministre. Ni l'allongement de la durée d'activité, ni une nouvelle réforme des régimes spéciaux de retraite.

    Bref, tout cela ressemble à une préparation psychologique : attention, une nouvelle purge sociale arrive ! Après les arbitrages en faveur d'une politique salariale très restrictive, après plusieurs plans d'économies budgétaires, dont le dernier vient à peine d'être annoncé, ce sont donc les comptes sociaux qui vont être passés à la Moulinette de la politique d'austérité. L'austérité, encore et toujours. L'austérité pour seul horizon. L'austérité sans fin.

    Mais on aurait tort de ne voir dans ces annonces qu'un simple prolongement des plans de rigueur de ces derniers mois. Il y a beaucoup plus grave que cela ! C'est une privatisation rampante de la Sécurité sociale qui est actuellement à l'œuvre et que la prochaine réforme pourrait accélérer.

    Nulle exagération dans ce constat ! Au fil des ans et des réformes des retraites qui se sont succédé - et, à chaque fois, promis, juré, ce devait être «la der des ders» -, les conditions de départ à la retraite ont été allongées ou se sont détériorées. En particulier, la variable-clé, celle du taux de remplacement, c'est-à-dire le montant de la pension de retraite en pourcentage de ce qu'était le salaire, n'a cessé de se dégrader. Dans un précédent rapport, le COR escomptait ainsi une baisse de 8 % du taux de remplacement à l'horizon 2020 - c'est-à-dire une violente baisse de pouvoir d'achat pour les personnes arrivant en âge de partir à la retraite. Et une projection faite par un organisme de retraite complémentaire estimait qu'un complément d'épargne annuel de 40 à 110 milliards d'euros serait nécessaire pour maintenir le niveau de vie des futurs retraités.

    En clair, les régimes de retraite par répartition remplissent de moins en moins bien leur office. Et, par contrecoup, cette défaillance fait le jeu des systèmes de retraite par capitalisation - individuels ou d'entreprise. En quelque sorte, la misère des régimes par répartition fera la fortune demain des systèmes d'assurance privée.

    Or, ce qu'il y a de très inquiétant, c'est que le même processus de siphon est à l'œuvre avec l'assurance maladie. Car de moins en moins de Français ont les moyens de souscrire à une mutuelle ou à un régime complémentaire - près de 4 millions de personnes n'ont pas de ressources suffisantes et doivent donc renoncer aux soins (dentaires, etc.) les moins bien remboursés. Et, du fait notamment des déremboursements qui se sont multipliés depuis deux décennies, la part des dépenses de santé qui reste à la charge des ménages après remboursement de la Sécu et des complémentaires santé ne cesse de progresser, pour atteindre désormais presque 10 % - pour être précis, 9,6 %, selon la dernière statistique officielle.

    Il faut donc bien mesurer ce dont la Sécurité sociale, et notamment les régimes de retraite, ont besoin : ce n'est pas d'un énième replâtrage. Non, c'est d'une véritable refondation. Pour éviter que l'une des plus belles promesses du Conseil national de la Résistance, mise en chantier dès la Libération par l'ordonnance du 4 octobre 1945, ne soit remise en cause. Car, pour l'heure, c'est ce qui se profile. Voilà quelques années, l'ancien numéro deux du patronat, Denis Kessler, avait, dans une formule provocatrice, demandé à la puissance publique de se fixer pour projet de «défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance». Insidieusement, c'est ce qui est en train d'advenir...

    *laurent.mauduit@mediapart.fr

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  • 2013    220 p.   14,50€

     

      La loi " Royer " devait protéger les petits commerçants et favoriser un aménagement harmonieux du territoire. Aucun de ces objectifs n'a été atteint, mais encore, alors que les pouvoirs publics ont de longue date la claire conscience de sa faillite, le régime établi en 1973 a été conservé jusqu'à aujourd'hui. L'Etat a systématiquement tranché en faveur de la grande distribution. Les dégâts en sont immenses, c'est notre modèle social qui est ravagé.
      Après avoir exercé la profession d'avocat pendant dix ans, Vincent Le Coq enseigne depuis 2000 le droit à l'Université Toulouse II Le Mirail.
      Anne-Sophie Poiroux exerce la profession d'avocat à Marseille. 

      La France a adopté en 1973 l’appareil législatif encadrant l’ouverture des grandes surfaces commerciales, le plus restrictif d’Europe : la loi Royer. Le pays détient aujourd’hui le record européen de mètres carrés de grandes surfaces par habitant. Comment expliquer ce paradoxe ?

      En contrepartie du financement de la vie politique en général mais également de l’enrichissement personnel de certains décideurs en particulier, ces derniers n’ont pas hésité, avec l’appui de l’appareil d’État, à brader la France à la grande distribution. Les fortunes industrielles ou bancaires qui dominèrent la hiérarchie patrimoniale de notre pays jusqu’aux années 1970 ont aujourd’hui cédé la place à celles des distributeurs.

      Les villes ont été vidées de leurs aménités avec la disparition des petits commerces, les paysages périurbains saccagés, la désindustrialisation de la France accélérée, l’environnement détruit et la santé des Français désormais mise en péril.

      Il est plus qu’urgent de prendre conscience que seule la volonté en action des consommateurs est susceptible de stopper, peut-être de renverser ce processus déjà bien engagé de destruction de la France.
      Commentaire trouvé sur le site Souffle d'Or

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  •   Générations Futures publie ce jour sa nouvelle enquête sur les insecticides perturbateurs endocriniens.

      Enquête EXPPERT 1 EXposition aux Pesticides PERTurbateurs endocriniens.

      Quelles expositions des enfants aux insecticides perturbateurs endocriniens au quotidien? 1er volet de l’enquête de Générations Futures sur les pesticides perturbateursendocriniens?

      Pesticides PE. Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances étrangères à l’organisme qui peuvent avoir des effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants. Le fœtus et le jeune enfant sont les plus menacés par ces substances. De nombreux pesticides ou biocides sont des perturbateurs endocriniens avérés ou fortement suspectés.

    Agir maintenant. Afin de montrer l’urgence de l’action préventive dans ce domaine des PE, Générations futures a décidé de réaliser une série de plusieurs rapports basés sur des analyses et enquêtes fouillées montrant l’omniprésence de très nombreux pesticides PE dans notre environnement qui engendre une exposition très importante de la population à ces PE : ce sont les rapports EXPPERT ( pour EXposition aux Pesticides PERTurbateurs endocriniens).

    Un rapport ciblé. Le rapport EXPPERT 1 démontre que nous sommes quotidiennement exposés à des insecticides perturbateurs endocriniens de deux familles connues : les organophosphorés et les pyrèthrinoïdes. Cette exposition peut être alimentaire (EXPPERT 1 étudie la contamination par ces insecticides PE de produits à base de céréales), mais aussi par l’exposition à des insecticides ménagers, pour le jardin, la literie, les textiles, à usage vétérinaire ou humain.

    Pour les produits alimentaires à base de céréales, 75% des échantillons analysés contiennent des résidus de pesticides – sans dépassement de LMR – et sur ces 75%, tous contiennent une ou plusieurs substances, organophosphorées ou pyrethrinoides, suspectées d’être perturbatrices du système endocrinien.
     Pour les produits non alimentaires, sur les 181 produits commerciaux étudiés dans ce rapport, 108 contenaient – au moment des relevés – une ou plusieurs substances organophosphorées ou pyrethrinoides, suspectées d’être PE.

       « Il est urgent d’agir dès aujourd’hui pour réduire au maximum l’exposition du public à ces substances perturbateurs endocriniens. C’est à cette réduction de l’exposition aux perturbateurs endocriniens de la population qu’a appelé le Parlement européen par l’adoption le 14 mars 2013 du rapport Westlund sur la protection de la santé publique contre les PE. » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

      « Notre rapport permet de prendre clairement conscience de l’exposition ubiquitaire à des insecticides PE. Son but ultime est de faire prendre conscience à nos responsables politiques de l’urgence d’une action préventive dans ce domaine. Nous remettrons officiellement ce rapport, et les suivants, au comité qui travaille sur la mise en place de la future Stratégie Nationale sur les PE lors de la réunion du 22 mars ainsi qu’aux différents ministères concernés pour que demain aucun organisme ne contienne de perturbateurs endocriniens et ce afin de protéger la santé des enfants à naître » conclut-il.

     Voir l'interview de F. Veillerette au JT de France 3 nationale à 16min33

     Les autres retombées presse sont à lire sur le site de Générations Futures ainsi que le rapport complet.


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  •   Existera-t-il bientôt un pays où les grandes entreprises paient vraiment leurs impôts ? L'Inde s'est lancée en tout cas à grande échelle dans la chasse à l'optimisation fiscale des multinationales. Plus d'une trentaine d'entreprises sont concernées. Par quel miracle ce pays encore très pauvre parvient-il à faire ce que la riche Europe est incapable de mener à bien ?

    Alternatives économiques (mars 2013)


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  •   Il neigeait

    Samedi 23 Mars 2013    Guy Konopnicki - Marianne

    LECONTE EMANUEL/SIPA
    LECONTE EMANUEL/SIPA
    Un événement exceptionnel s'est produit les 11 et 12 mars : la neige a recouvert le Nord, la Picardie, la Normandie et l'Ile-de-France. Selon le calendrier, nous étions en hiver, mais Valérie Pécresse, en sa qualité de présidente du groupe UMP à la région Ile-de-France, a réclamé une commission d'enquête. Le phénomène semble, en effet, des plus mystérieux. Certes, nous savons, grâce à Raymond Queneau, que la neige est tombée sur Le Havre, au cours d'«un rude hiver», celui de 1916. Mais c'était la guerre, et le premier roman de Queneau. En littérature, la neige tombe toujours sur les batailles. Elle produit des effets connus : l'aigle baisse la tête, les poilus gèlent dans les tranchées, von Paulus capitule à Stalingrad.

    Sur un tableau de bataille, la neige produit un effet fantastique. L'inquiétude de Valérie Pécresse est légitime. Dans l'histoire, la neige ne s'est pas contentée de servir la guerre, elle a porté le communisme. Si la révolution d'Octobre s'était produite sous un climat moyen, avec un ciel variable, des averses, un petit crachin, elle n'aurait pas eu plus d'importance qu'un renversement de majorité au Palais-Bourbon. Les rêves révolutionnaires sont toujours associés aux climats extrêmes, ils ont besoin des crues du fleuve Jaune, des moussons de l'Asie ou de la chaleur écrasante d'une sierra. L'effet le plus durable a été produit par les neiges de Russie. Enlevez les flocons de la photo, et Lénine n'est plus qu'un petit bonhomme sans charme, retirez le chasse-neige de la locomotive, et le train blindé de Trotski devient un tortillard de banlieue.

    On comprend, dans ces conditions, qu'à la moindre chute de neige Valérie Pécresse imagine le pire. Tombe la neige, impossible manège, Adamo trempe dans ce complot bolchevique. Les trains de banlieue sont en retard, Mélenchon est en embuscade, près des glaces, sur l'ancienne voie du canal Saint-Denis, avec son convoi rouge orné de fresques futuristes.

    Pouvait-on éviter ça ? Le Parisien n'hésite pas à poser la question, sur fond d'automobiles patinant sur une artère de la capitale. On peut saler, sabler, de manière à rendre les chaussées à peu près praticables, mais pour «éviter ça», il faudrait interdire que la neige tombe. Est-ce ainsi congère, demande Valérie Pécresse ? Sous une gauche molle et froide, n'ayant d'autre objectif que la fonte des déficits, l'hiver se permet tous les excès.

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  •  Créé le 19-03-2013 à 15h35 - Mis à jour à 16h26

    Le Nouvel Observateur avec AFP  Par Le Nouvel Observateur avec AFP

    Son directeur général a été convoqué par la justice, qui envisage des poursuites pour homicide involontaire.

    Des comprimés de Mediator. (AFP PHOTO FRED TANNEAU)

    Des comprimés de Mediator. (AFP PHOTO FRED TANNEAU)

     Le directeur général de l'Agence du médicament (ANSM) Dominique Maraninchi a été convoqué mardi 19 mars après-midi par les juges en charge de l'instruction de l'affaire Mediator, en vue d'une possible mise en examen de l'Agence, a annoncé l'ANSM.

    Les magistrats "envisagent une mise en examen de l'ANSM, en la personne de son représentant légal, pour les chefs d'inculpations d'homicide involontaire et blessures involontaires, pour des fautes de négligence commises entre 1995 et 2009", explique l'agence dans un communiqué.

    "Il serait ainsi reproché à l'Agence d'avoir contribué à créer la situation qui a engendré le dommage des victimes et de n'avoir pas pris les mesures permettant de l'éviter", indique encore l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) qui à l'époque des faits s'appelait Afssaps (l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).

    De 500 à 2.000 décès

    A la mi-février, les juges d'instruction chargés de cette enquête pour tromperie et prise illégale d'intérêt, avaient déjà mis en examen deux anciens responsables de l'Afssaps, Jean-Michel Alexandre et Eric Abadie, respectivement pour "participation illégale d'un fonctionnaire dans une entreprise précédemment contrôlée" et pour prise illégale d'intérêt.

    Le Mediator, qui contient une molécule coupe-faim, le benfluorex, a été prescrit pendant trente ans, d'abord contre l'excès de graisses dans le sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d'être retiré du marché le 30 novembre 2009. Il a causé de 500 à 2.000 décès, selon plusieurs études.


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  •     Chypre connaît une crise bancaire à l'échelle irlandaise ou islandaise: un système bancaire en faillite, dont l'Union européenne exige le sauvetage par les contribuables. L'Irlande et l'Islande avaient pris des décisions radicalement opposées, l'une favorable aux banques, l'autre aux citoyens. Chypre prend une troisième voie qui sera riche d'enseignements.

      L'Irlande avait obei à l'UE et reporté la totalité des dettes de ses banques sur les citoyens pour éviter des pertes aux autres banques européennes. Elle a connu une explosion du chômage et les Irlandais ont recommencé à émigrer.

      L'Islande, elle, sous la pression des mouvements sociaux et manifestations citoyennes, a refusé d'endosser les pertes de ses banques. Bravant l'UE et le FMI, elle a laissé ses banques faire faillite en préservant les petits et moyens déposants. Ce sont les clients etrangers attirés par des taux d'intérêt élevés et les créanciers des banques qui ont subi les pertes. L'Islande connaît aujourd'hui une bien meilleure situation économique, et la Cour de justice de l'AELE (association européenne de libre-échange) a validé juridiquement sa décision.

      En finançant le sauvetage de ses banques par un prélèvement progressif sur les avoirs bancaires, Chypre innove radicalement. L'objectif de la Commission, poussée par le gouvernement allemand, est double: faire payer les oligarques russes [1] - on ne peut pas le regretter - et épargner les oligarques européens, c'est-à-dire les actionnaires des banques européennes, qui ont imprudemment prêté aux banques chypriotes.

      Cette décision est évidemment inacceptable pour les petits et moyens déposants, spoliés pour une affaire qu'ils ne comprennent pas et dans laquelle ils n'ont aucune responsabilité. Ils doivent être exonérés d'une mesure qui ne doit toucher que les plus riches. Elle est également inacceptable du fait qu'une nouvelle fois, les créanciers imprudents sont sauvés par l'argent du public.

      En revanche, que l'Union européenne valide une taxe exceptionnelle et progressive sur les grandes fortunes pour rembourser la dette des banques constitue un précédent très intéressant. Il est donc possible de faire payer les riches par une méthode ô combien expéditive, un prélèvement direct voté par le Parlement sur les avoirs bancaires, y compris les produits financiers.

    Le réseau des Attac d'Europe demande depuis plusieurs mois la mise en place d'une taxation exceptionnelle sur les grandes fortunes pour réduire les besoins de financement des Etats. Le précèdent chypriote, avec toutes ses limites, montre qu'il suffit d'une volonté politique.

       Attac France,  18 mars 2013

      [1] Chypre est un paradis fiscal, ses banques recyclant des capitaux venus de l'étranger, et la taxation prévue des dépôts devrait porter un sérieux coup à l'un des paradis fiscaux de l'Union européenne.  

    Adhérez, réadhérez à Attac : http://www.france.attac.org/adherer


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  • Je démarre mon potager bio

    2012     96 p.    12 €

      Jean-Paul Thorez est ingénieur agronome et jardinier amateur depuis de nombreuses années. Il est actuellement directeur adjoint de L’Agence régionale de l’environnement en Haute Normandie. Il est également journaliste spécialisé en jardinage bio et auteur de nombreux ouvrages sur le thème.

       Sandra Lefrançois est médiatrice scientifique et journaliste pour les magazines de jardinage bio et d’environnement. Elle crée et anime des activités pédagogiques sur le thème des plantes et du jardinage en Haute Normandie. . 


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  •  

    2012   300 p.  24 €

      L’atmosphère, l’eau, les sols, les substances naturelles animales et végétales sont les ressources mises à la disposition de l’Homme par la nature. Les réactions chimiques, les molécules et les éléments qui en régissent le fonctionnement et l’évolution sont complexes et riches dans leur diversité. L’homme doit les connaître et les comprendre non seulement pour préserver l’équilibre, la beauté et la diversité de la nature mais aussi pour savoir en exploiter intelligemment les richesses dans le présent et dans l’avenir.
      Ce livre, écrit par des experts industriels et universitaires, présente entre autres le recyclage des métaux, les agroressources, la chimie des écosystèmes, l’écologie des sols etc.
     Sous la direction de Paul Rigny, rédacteur en chef de la revue « l’Actualité chimique » et sous la coordination de Minh-Thu Dinh, une quinzaine de spécialistes apportent leur connaissance du domaine. 

      Terra eco en partenariat avec EDP Sciences vous propose de gagner ce livre. Pour cela, rien de plus simple, répondez à la question suivante : quel animal est souvent pointé du doigt lorsque l’on parle des émissions de CO² ? Envoyez votre réponse par mail à l’adresse jeux@terraeco.net avec vos coordonnées postales complètes
    Bonne chance !!

      Face aux impacts de l’activité humaine sur la nature (qualité, santé, ressources), comment la chimie agit-elle pour la protéger ? Il s’agit de comprendre les milieux naturels : atmosphère, sols, eaux. Puis d’enrayer leurs dégradations : c’est la naissance de l’écologie ou de la chimie des écosystèmes (restauration des sols par les plantes, etc.), ou encore le traitement des émissions de CO2.

      L’homme s’inspire aussi des mécanismes ingénieux de la nature pour inventer matériaux et médicaments. Il recycle les métaux et exploite la matière végétale comme alternative au pétrole. Il analyse la façon dont la nature capte et utilise l’énergie du Soleil d’où elle tire la vie, et se prépare à s’en inspirer, nous faisant rêver d’un monde nouveau. Les meilleurs acteurs présentent ici toutes ces démarches.


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  •   Mis en cause lors du printemps arabe, deux fabricants européens de logiciels de surveillance font l'objet d'une plainte devant l'OCDE, pour violation des principes de responsabilité des multinationales. En ligne de mire, le logiciel Finfisher, développé par un ancien hacker. En France, l'instruction judiciaire contre Amesys vient simultanément d'être relancée.

      Pour l'ancien hacker Martin J. Muench, il s'agit d'accusations infondées et même, d'une véritable « chasse aux sorcières ». “ Notre logiciel (Finfisher) aide à attrapper des criminels sérieux et à sauver des vies », se défendait-il lors d'une de ses rares interviews, en novembre dernier. A 31 ans, Martin J. Muench est patron et co-actionnaire de la filiale allemande de Gamma International, une grosse PME anglaise spécialisée dans les logiciels de surveillance. Mise en cause depuis 2012 pour avoir approvisionné les services de sécurité de Bahrein, cette entreprise est, avec l'allemande Trovicor, sous le coup d'une plainte inédite devant les Points de contact nationaux de l'OCDE en Angleterre et en Allemagne (sur ces instances de conciliation, voir notre article sur les principes de l'OCDE à l'intention des multinationales) « Il y a matière à investiguer si les produits de surveillance fournis par Gamma International et Trovicor ont été utilisés dans les nombreuses atteintes aux droits de l'homme à Bahrein », argumente Privacy International, une des cinq ONG à avoir déposé la plainte formelle, aux côtés d'associations de défense des droits de l'homme de Bahrein et de RSF Allemagne.
    D'après elles, les deux sociétés ont violé les principes directeurs de l'OCDE, qui représentent un des principaux cadres légaux (non contraignants) sur la responsabilité des multinationales, avec celui de l'ONU. Leur dépôt intervient deux ans après le début du « printemps arabe » à Bahrein et alors que le régime en place s'oppose toujours aux défenseurs des droits humains, d'après le Bahrein Center for Human Rights.

    Finfisher, un logiciel de surveillance créé par un hacker

    Selon les cinq ONG, « il existe des preuves que les informations recueillies (avec les produits des deux entreprises) en espionnant des communications téléphoniques et sur Internet ont été utilisées pour détenir et torturer des activistes et opposants politiques » à Bahrein. La plupart des logiciels de surveillance, dont le marché est estimé à 5 milliards de dollars par an, sont vendus sous le sceau du secret, mais dans le cas de Bahrein, cette confidentialité a volé en éclat quand des opposants au régime ont pu faire expertiser des messages malveillants reçus sur leurs comptes email. D'après un laboratoire de recherche canadien rattaché à l'Université de Toronto, le Citizen Lab, ils étaient bien infectés par FinSpy, un composant de la suite Finfisher qui permet de prendre le contrôle d'un ordinateur ou d'un smartphone.

    Points de contact OCDE : une procédure de conciliation

    Si la plainte est acceptée par l'un des deux points de contact nationaux (PCN) de l'OCDE, une procédure de conciliation débutera entre les ONG et les entreprises, avec pour objectif d'arriver à un accord à l'amiable. Pour Eric King de Privacy International, cet accord doit passer par des mesures précises : « Gamma peut tout à fait désactiver Finfisher au niveau du serveur central de son client à Bahrein, ce qui rendrait la surveillance au niveau des chevaux de Troie déjà installés inopérante». Une telle désactivation serait d'ailleurs prévue dans le business model de Gamma, qui repose sur une grille de licences utilisateur dont le prix varie en fonction du nombre de personnes espionnables et du nombre de « surveillants ».

    Interrogé par Bloomberg, Martin J. Muench a jugé prématuré de commenter la procédure, tout en se disant prêt à coopérer. De son côté Trovicor insiste sur le fait que la liste de ses clients est confidentielle, refusant ainsi par avance l'autre demande des ONG, de dévoiler les pays équipés. Et Trovicor d'ajouter qu'il respecte scrupuleusement la loi (il n'y a pas d'embargo sur Bahrein). Ce à quoi les ONG rétorquent que la responsabilité d'entreprise va au-delà de l'obligation légale et passe par le respect des principes de l'OCDE.

    Suivant ces principes et le cadre onusien « Protéger – Respecter - Réparer », les entreprises responsables doivent notamment mettre en place une « diligence raisonnable », ce qui reviendrait, dans ce cas précis, à vérifier les antécédents de violations des droits de l'homme par les services de sécurité des pays et, en cas de passif « lourd », à ne pas leur vendre les logiciels, estime Eric King. Or sur les 250 entreprises opérant dans le secteur des technologies de surveillance, une soixantaine (dont Trovicor) ont établi une politique RSE et sont donc sensées s'intéresser aux principes de l'OCDE.

    Réglementer l'export des logiciels de surveillance

    Simultanément, les organisations des Droits de l'homme appellent à une régulation européenne sur l'exportation de ce qu'elles appellent les armes numériques (digital weapons), dont les logiciels de surveillance de masse font selon elles partie. En Europe, la réglementation ad hoc pourrait être le Règlement 428/2009 sur les technologies duales (d'usage civil et militaire), mais il est actuellement inadapté à ces logiciels, estiment les ONG. Cette position est aussi celle du Parlement européen. Les parlementaires ont adopté en octobre 2012 des amendements à ce règlement, destinés à prendre en compte ces nouvelles technologies. Pour l'eurodéputée Marrtije Schake, très impliquée sur ce dossier, « le commerce des armes numériques est dérégulé et il est temps que les politiques établissent un cadre pour l'encadrer». Les amendements sont pour l'instant bloqués au niveau de la Commission, d'après l'eurodéputée.

    Assumer ou non le risque de réputation

    Jusqu'en 2009, le logiciel phare de Trovicor était détenu par une filiale commune de Siemens et Nokia, mais ces entreprises l'ont ensuite revendu à un fonds d'investissement allemand, Perusa, peut-être pour se libérer du risque de réputation lié au logiciel. Quant aux nouveaux propriétaires, comme d'ailleurs ceux de Gamma International, la famille de William Nelson et Martin J. Muench, ils pourraient fort bien s'accommoder, eux, d'une mauvaise réputation.

    En France, le groupe Bull a aussi été accusé de contribuer à des violations des Droits de l'homme, via le logiciel de surveillance Eagle de sa filiale Amesys, qu'il avait vendu à la Libye de Kadhafi. Bien que l'entreprise ait annoncé la revente du logiciel en mars 2012, Amesys fait toujours partie de Bull, d'après son site web.

    Quant à la plainte contre Amesys déposée par la FIDH et la Ligue des droits de l'homme, pour « complicité d'actes de torture » en octobre 2011, elle sera finalement instruite, d'après une décision prise par la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris, le 15 janvier dernier. Une décision saluée par Patrick Baudouin, Président d’honneur de la FIDH.

      Thibault Lescuyer
    © 2013 Novethic - Tous droits réseevés

     


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  • Que vont devenir les hommes sans les abeilles?

    Le documentaire "Des Abeilles et des Hommes" s'interroge sur la disparition mystérieuse de 50 à 90% des abeilles en quinze ans.

    Qui va polliniser nos fleurs, vergers et récoltes, si les abeilles ne le font plus? Pure science-fiction il y a quelques décennies, cette question est aujourd’hui d’actualité. Les abeilles meurent en masse partout dans le monde, à cause de virus qui ravagent les ruches, des pesticides, mais pas seulement. Des colonies entières disparaissent sans laisser de traces et sans raison apparente.

    Comment expliquer la disparition de ces insectes? Quelles en pourraient être les conséquences? Dans "Des Abeilles et des Hommes", le réalisateur suisse Markus Imhoof part à la rencontre d’apiculteurs de différentes parties du globe et de scientifiques. Il révèle le fonctionnement de l’animal prodigieux et montre comment l’homme l’apprivoise, le maîtrise, jusqu’à conduire l'insecte à sa perte.

    Markus Imhoof n’insiste pas sur l'effet désastreux des pesticides en particulier, même s'il l'évoque dans les images d'une méga-exploitation californienne d’amandiers. La multiplication des facteurs nuisibles pour les abeilles rend le problème et les réponses à y apporter bien plus complexes.

    Le documentariste décrit la recherche de solutions: le travail d’une apicultrice qui vend des reines de qualité à travers le monde, ou encore des chercheurs en Australie qui essaient de créer une espèce intermédiaire entre l’abeille commune et l’abeille africaine dite "tueuse", plus résistante, mais violente.

    Prise de conscience politique?

    Au-delà de la simple production de miel, c’est tout l’équilibre de notre écosystème qui est en jeu. "80 % des cultures à travers le monde sont dépendantes de l’activité des insectes pour la pollinisation, au premier rang desquels les abeilles", selon l'Institut national de la recherche agronomique (INRA).

    Les responsables politiques commencent à prendre conscience de cet enjeu. Le ministre français de l’Agriculture Stéphane Le Foll défend actuellement l’interdiction ciblée des pesticides à l’Union européenne. Le ministre a inscrit dans son "projet agro-écologique pour la France", un "plan pour une apiculture durable". Ces mesures devraient figurer dans la loi d’avenir pour l’agriculture de 2013.

    Mais comme le montre bien le documentaire, le problème reste global. Il ne s’arrête pas aux frontières, ni aux montagnes. Dans le film, le fléau atteint même un vieil apiculteur perché dans les Alpes suisses, qui choie ses abeilles de manière émouvante.

    Pour le moment, les dirigeants du monde n’ont pas l’air de vouloir mettre en place des mesures à grande échelle pour enrayer l’extinction des abeilles.

    Un documentaire édifiant qui nous fait comprendre comment l'écosystème grâce auquel l'homme peut vivre dépend de la survie d'un insecte.

      "Des Abeilles et des Hommes", dans les salles de cinéma depuis le 20 février 2013.

    Crédit photo : Flick/Andreas

      "Des abeilles et des hommes" (film)Date de sortie     20 février 2013 (1h 28min) 

    •   Réalisé par          Markus Imhoof
    •  
    •   Avec                 Charles Berling
    •  
    •   Genre                Documentaire
    •  
    •   Nationalité          Suisse
    •  
    •  Tire original:        More than Honey
    •  
    •   Distributeur:       Jour2fête
    •  
    •  Année de production:2011  

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  •  Salon de l'agriculture: et si l’avenir, c’était l’agro-écologie?

     

     

    L’agro-écologie consiste à rassembler les bonnes pratiques pour minimiser l’impact de l’agriculture sur l’environnement.

    Et si le Salon de l’agriculture devenait le Salon de l’agro-écologie? L’idée paraît de moins en moins saugrenue.

     Les chroniques des dérives de l’agriculture qui détruit les abeilles, les scandales sanitaires à répétition, ou encore le gâchis alimentaire alertent de plus en plus l'opinion. Les citoyens se tournent d’ailleurs davantage vers des modes de consommation alternatifs, plus responsables socialement et écologiquement.

    Qu’est-ce que l’agro-écologie?

    L’agro-écologie est une démarche visant à réduire au maximum l’impact de la production agricole sur l’environnement. Pas de recette miracle ou de cahier des charges précis comme pour l’agriculture biologique, mais une philosophie: l’adaptation.

    En effet, les défenseurs de l’agro-écologie prônent une adaptation de l’agriculteur à son territoire, à l’écosystème qui l’entoure. Cela peut se traduire par un respect des ressources, en économisant l’eau; la réduction de l’usage de produits phytosanitaires ou encore dans le choix de cultures adaptées aux sols.

    Plus qu’une “simple alternative agronomique” selon Pierre Rabhi, l’un des pionniers de cette agriculture dans les pays du Nord comme du Sud, l’agro-écologie est décrite à la fois comme une philosophie, une science et des pratiques.

    “C’est une démarche extrêmement technique qui vise l’innovation permanente. Ce n’est pas un retour en arrière”, insiste Amandine Lebreton, agronome et coordinatrice des questions d’agriculture et d’alimentation pour la fondation Nicolas Hulot. Adieu, donc, l'image d'un retour à la terre refractaire à toute technologie.

    Agriculture durable, raisonnée, biologique, paysanne..., comment s’y retrouver?

    L’intérêt de l’agro-écologie est qu’elle représente une collection de réflexions et d'innovations locales qui s’adaptent à des territoires particuliers. Ce qui est valable dans une exploitation du Sud-est, où il fait chaud et sec, ne l’est pas nécessairement en Bretagne, par exemple.

    Cette démarche peut donc englober les autres concepts d'agriculture responsable. Amandine Lebreton explique que l’agriculture paysanne est attachée à une approche familiale et sociale, ou que l’agriculture durable vise d’abord l’autonomie vis-à-vis des intrants extérieurs (produits phytosanitaires, engrais etc.).

    Qui défend cette démarche?

    Moins isolé qu’on peut le croire, ce mouvement ne concerne pas que les altermondialistes convaincus. On trouve parmi ses défenseurs dans la société civile, des associations comme Terre et Humanisme, Terre de Liens, des réseaux d’agriculteurs (Civam), ou encore le syndicat de la Confédération paysanne.

    Mais le concept a gagné du terrain sur le plan politique. L’agro-écologie fait même l’objet d’un projet présenté par le ministre de l’Agriculture, le 18 décembre 2012. Stéphane Le Foll souhaite notamment mettre en place une fiscalité écologique et créer des laboratoires d'innovation et d'investissements: les“Groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE)”.

    Intégré dans la loi d’avenir de l’agriculture qui sera présentée en 2013, le projet du gouvernement ne pourra trouver un écho important que si l’Union européenne vote une réforme de la PAC (en juillet 2013) qui maintienne des mesures pour “le verdissement” de l’agriculture. Il s’agit d’intégrer des critères environnementaux dans l'attribution des subventions agricoles, par exemple.

    Pour le GroupePAC2013, groupe de pression au niveau européen, la réforme de la PAC telle qu’elle a été présentée au Conseil européen est vidée de son sens. Alors que le principal syndicat agricole, la FNSEA, se réjouit de"l'assouplissement” de “certains éléments du verdissement”.

    L’agro-écologie est-elle duplicable à grande échelle?

    La réforme de la PAC est un moment crucial pour développer l’agro-écologie à l’échelle européenne. Cependant, le premier contre-argument des pourfendeurs de ce modèle reste la viabilité à grande échelle de cette agriculture responsable. Va-t-on arriver à nourrir tout le monde?

    “Aujourd’hui, on produit assez en ‘tonnes d’équivalent céréales’, défend Amandine Lebreton. On en jette la moitié. La faim dans le monde n’est pas un problème de quantité mais de pauvreté. L’agriculture européenne ne doit pas avoir pour but l’exportation. Cette vision de 'l’agriculture qui nourrit le monde’ est altérée."

    Les citoyens européens semblent favorables à des mesures pour une agriculture plus respecteuse de l'environnement. Un récent sondage WWF dans six pays européens sur le budget de la PAC va dans ce sens. Pour 78% des sondés, il faut que les “subventions agricoles soient versées sur la base de pratiques favorisant une agriculture durable dans le cadre de la politique de développement rural et non sur la simple base du nombre d’hectares (16 %)”, relate le média en ligne Euractiv.

        Crédit photo: Flickr/B3d_

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  •  Contrôler le commerce des armes, enfin ?

    le 11 mars 2013   (OXFAM France: allez sur ce site pour plus d'informations et trouver des photos à publier sur Facebook, Twitter, vos blogs... )

    Du 18 au 28 mars prochain, tous les Etats vont se réunir une nouvelle fois à New York pour adopter un traité régulant le commerce international des armes. Il est grand temps qu’ils se mettent d’accord, sur un texte fort, qui sauvera réellement des vies.

    En juillet dernier, s’est tenu ce qui devait être la conférence finale d’un processus qui a commencé il y plus de 6 ans au sein des Nations unies, et après plus de 15 ans de mobilisation de la société civile internationale. Mais les Etats ne se sont pas encore montrés à la hauteur de l’enjeu et des milliers de vies qui sont détruites chaque année par le commerce irresponsable des armes.

    Après avoir failli aboutir à un accord au bout de quatre semaines de négociations intenses, un blocage de dernière minute, notamment des Etats-Unis, a empêché l’adoption du projet de Traité. Pourtant, un grand nombre de pays se sont prononcés pour un Traité fort et contraignant. En octobre, 157 Etats membres de l’ONU se sont prononcés pour qu’une nouvelle conférence de négociations ait lieu. Une preuve éclatante que la nécessité absolue d’un Traité robuste contrôlant efficacement le commerce international des armes est désormais acquise pour une écrasante majorité d’Etats.
    C’est donc un tournant historique qui s’annonce, que les Etats ne peuvent pas se permettre de rater !

    La dernière version du projet de traité, à partir de laquelle les Etats vont travailler, est cependant loin d’être satisfaisante et comporte des lacunes majeures qu’il faut impérativement rectifier, au risque de légitimer certaines pratiques actuelles de transferts d’armes irresponsables.

    Les pièces manquantes du puzzle

    A l’heure actuelle, le projet de Traité souffre de certaines lacunes, et notamment sur les aspects suivants, pourtant essentiels :

    Le Traité doit avoir un champ d’application exhaustif, c’est-à-dire inclure :

    • tous les types d’armes (pour l’instant, il ne comprend que sept types d’armes offensives majeures + les armes légères et de petit calibre)
    • les munitions
    • les pièces et composants
    • tous les transferts, y compris les dons et prêts, et les transferts réalisés dans le cadre d’accords de défense
    • les activités des courtiers et autres intermédiaires

    Il doit réellement permettre de protéger les populations :

    • Interdire clairement tout transfert pour lequel il y a un risque substantiel de violation du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, de détournement des armes, notamment par le crime organisé, d’utilisation contre des femmes et des enfants, d’alimenter la corruption ou de nuire au développement socio-économique d’un pays.

    Le Traité doit garantir la transparence :

    • Les rapports faits par les Etats sur leurs transferts d’armes doivent être exhaustifs et publics

    Enfin, le texte doit fixer des règles de mise en œuvre réaliste :

    • prévoir une entrée en vigueur rapide (c’est-à-dire nécessiter moins de 65 ratifications, comme prévu actuellement), et des règles claires d’application
    • rendre possible l’évolution du texte, en n’imposant pas la règle du consensus pour les futurs amendements
    • ne pas exclure du cadre du Traité les transferts effectués avec des Etats non signataires

    Ce que vous pouvez faire

    • Faites entendre votre voix !

    En juillet, vos tweets avaient poussé la représentation française à l’ONU à y répondre ; et la délégation française présente aux négociations avait rencontré nos représentants sur place et réaffirmé que la France défendrait un traité fort. Une belle démonstration de l’efficacité de la mobilisation citoyenne.

    Nous comptons donc à nouveau sur vous :

    • Oxfam France, avec les autres ONG membres de la coalition Contrôlez les Armes, a rendez-vous mardi 12 mars avec Laurent Fabius au Ministère des Affaires étrangères. Un rendez-vous crucial, à quelques jours du début des négociations : aujourd’hui, la France (comme d’autres gros exportateurs d’armes) semble prête à placer la recherche du compromis à tout prix avec les autres principaux exportateurs d’armement au-dessus de l’efficacité et de la force du Traité.
      Vos tweets nous mettrons en position de force pour pousser la France à ne pas se plier à d’inacceptables compromissions.

    Interpellez le Ministère des Affaires étrangères (@francediplo), Laurent Fabius (@LaurentFabius) et la représentation de la France à l’ONU (@franceonu).

        -Le commerce irresponsable des armes ne pourra être freiné qu’avec 1 #ArmsTreaty fort & contraignant ! @LaurentFabius serez-vous à la hauteur?

      -#Armstreaty @LaurentFabius : les traités forts gagnent en universalité au fil du temps. Les traités faibles dépérissent.

        -# Fini les petits arrangements entre amis @LaurentFabius ! #Armstreaty doit permettre un réel contrôle démocratique des transferts d'armes.

      -Quel intérêt d’avoir la signature de tout le monde si le #ArmsTreaty ne protège personne, @LaurentFabius?

      -#ArmsTreaty @LaurentFabius ne cédez pas aux sirènes du consensus, placezA la sécurité des populations en première ligne.

      -Quelle efficacité aurait un #ArmsTreaty qui ne concernerait pas tous les types d’armes & transferts, @LaurentFabius?

      -#Armstreaty doit enfin rendre le commerce des armes transparent @LaurentFabius   

        Aidez-nous à diffuser l’information : c’est un tournant historique qui se joue ! Plus les Etats sentiront les yeux de la population fixés sur eux, plus les chances seront de notre côté pour obtenir un traité qui sauve des vies.


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  •   Trop taxées nos banques ? Allons donc !

    Mercredi 27 Février 2013  (Marianne )
     
    Emmanuel Lévy

    A écouter la longue plainte des patrons du secteur et à lire les rapports officiels, on pourrait croire que la finance française est matraquée par le fisc. Or, «Marianne» révèle que nos grandes banques commerciales ont payé... 8 % d'impôt en moyenne, quatre fois moins que les PME !


    Baudouin Prot (à droite), président du board de BNP Paribas, et frédéric Oudéa, PDG de la Société général. Leurs deux sociétés sont moins imposées qu'une PME, mais selon le dernier rapport officiel, elles sont étranglées par le fisc... - DUPUY FLORENT/SIPA
      Baudouin Prot (à droite), président du board de BNP Paribas, et frédéric Oudéa, PDG de la Société général. Leurs deux sociétés sont moins imposées qu'une PME, mais selon le dernier rapport officiel, elles sont étranglées par le fisc... - DUPUY FLORENT/SIPA
     
     
     
    Publié fin janvier, le rapport du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) sur la pression fiscale dans le secteur financier a fait couler un peu d'encre, mais, surtout, beaucoup de larmes de crocodiles. «La pression fiscale s'accroît sur le secteur financier», titrait le Monde, en réaction à l'étude. «France : pression fiscale accrue sur la finance depuis 2010», rapportait l'agence Reuters. «Taxer plus le secteur financier ; pas le meilleur moyen d'éviter une crise», alertait le Parisien.

    Le rapport nous apprenait, il est vrai, qu'«à l'horizon 2015 le secteur financier devrait s'acquitter de 8 milliards d'euros d'impôts supplémentaires par rapport à 2010», comme l'a résumé à Marianne un membre du CPO. Heureux calendrier : en plein débat sur la loi de séparation des activités bancaires – dénoncée par beaucoup comme trop légère et indolore –, où le gouvernement devait se défendre de trop ménager la finance, la publication du rapport du CPO ne peignait pas la banque en secteur impuni et insolent, mais en activité accablée par le poids d'un impôt justicier grandissant...

    Et pourtant. Pourtant, un petit chiffre, noyé dans les annexes, est passé totalement inaperçu. Un petit pourcentage qui laisse songeur et bouche bée : entre 2002 et 2009 (dernière année pour avoir des comparaisons internationales), nos banques commerciales, c'est-à-dire BNP Paribas et la Société générale se sont acquittées d'un impôt sur leurs bénéfices de... 8 % ! Oui, vous avez bien lu : 8 %. Et, oui encore : on parle bien de BNP Paribas, qui vient d'annoncer des bénéfices en pleine explosion, et de la Société générale, qui a certes enregistré des profits en baisse en 2012, mais tout de même... 774 millions d'euros.

    Trop taxées nos banques ? Allons donc !
      Là où n'importe quelle PME doit contribuer à hauteur de 33,5 % de ses bénéfices pour participer à la redistribution nationale, BNP Paribas et la Société générale se sont, elles, contentées d'un chèque de 8 petits pourcents de leurs profits au fisc. Quand on inclut les autres établissements financiers (les mutualistes) dans le calcul, la moyenne augmente un peu, mais reste tout de même ridiculement basse : 13 %. On se frotte les yeux, on n'ose y croire... 13 % ? C'est bien «le rapport entre les impôts payés par les banques et leurs profits», confirment les deux auteurs du rapport, les Professeurs Gunther Capelle-Blancard et Jézabel Couppey-Soubeyran. Sur la même période, les établissements financiers allemands se sont, eux, acquittés d'un impôt de plus de 50 %, les Américains et les Anglais de plus de 30 %, les Danois et les Italiens de plus de 25 %.

      C'est bien simple : seule l'Autriche, qui taxe ses banques à 10 %, a fait pire que nous dans l'OCDE... Là-bas, la faible imposition de la finance est quasiment une tradition nationale puisque, entre 1988-1994, le taux n'était déjà que de 13 %. Or, la France, à cette même époque, avait un taux de 35 %. La taxation de nos banques a donc été divisée par trois ou presque en vingt ans ! «Sans conteste, l'internationalisation des activités financières et l'implantation quasi systématique d'une partie des activités des groupes financiers dans les centres offshore facilitent l'optimisation fiscale», commentent, très pudiquement, nos deux chercheurs.

    Promesse enterrée

      De cette diminution hallucinante du poids de l'impôt ces vingt dernières années, le corps du rapport du CPO ne dit quasiment rien. Tout juste évoque-t-il que «par rapport aux banques internationales, les résultats des banques françaises paraissent plutôt moins imposés en moyenne sur la décennie 2000, mais ce constat n'est plus valable à partir de l'année 2008». Sur cette récente hausse, le rapporteur semble en revanche très bavard. Des pages remplies de tableaux détaillent les moindres centimes réclamés aux établissements financiers – comme cette contribution de 10 millions d'euros à l'Autorité des marchés financiers instaurée en 2010. D'après les calculs du CPO, donc, «la hausse des prélèvements obligatoires au sens strict [...] atteindra 7,35 milliards d'euros en 2015».

      Comme souvent avec ce genre de rapport, le diable est dans l'astérisque et le détail technique : «Le CPO met dans le même sac les banques et les assurances. Résultat : sur les 7,35 milliards d'augmentation qu'évoque le rapport, la moitié provient de la taxation sur les mutuelles de santé !» tonne le chercheur à l'Office français des conjonctures économiques, Henri Sterdyniak, qui siège au CPO. L'homme a failli s'étouffer de rage lors de la présentation du rapport : «C'est un mauvais travail. Il y a au mieux un biais théorique, au pire une partialité idéologique visant à masquer la faiblesse des hausses de prélèvements ciblant les banques.»

      On l'a compris : le document du CPO sous-entend qu'il n'y a pas un fifrelin de plus à prélever auprès de nos établissements financiers. Ce qui arrange bien le gouvernement, qui ne souhaitait pas voir resurgir l'engagement n° 7 - non tenu - du candidat Hollande, qui avait fait de la finance son «principal adversaire» : «Je taxerai les bénéfices des banques en augmentant leur imposition de 15 %.» Peut-être les annexes du rapport du CPO méritent-elles de reconsidérer cet enterrement de promesse électorale ? Et aussi de permettre au ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, qui déclarait le 6 février, devant la commission des Finances, qu'il n'était «ni l'ennemi des banques, ni l'ami des banquiers», de choisir entre le bâton et la carotte...

       Ces derniers jours, Fréderic Oudéa, pour la Société générale, et Jean-Laurent Bonnafé, pour BNP Paribas, ont présenté les plantureux résultats de leurs établissements, en précisant les impôts qu'ils ont «théoriquement» payés. Une véritable blague, à l'image de celle que se racontent les commissaires aux comptes : pour recruter son directeur administratif et financier, un grand patron pose une seule question : «Combien peuvent faire un plus un ?» La réponse qui permet d'emporter le poste est : «D'ordinaire deux, mais cela peut faire plus que deux ou moins que deux si tel est votre désir.»

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  •   Vendredi 15 mars 2013 à 21.30   Dimanche 17 mars 2013 à 07.45

    Empreintes

    Pierre Rabhi – Les Clés du paradigme…

    Collection documentaire
     

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  •  

    • Réalisé par :   
      Marie-Dominique Dhelsing
    • Durée :  1h38min
    • Pays de production :  France
    • Distributeur : Nour Films

    Le film

     Le 27 2013 mars sortira en salles le premier film entièrement consacré à Pierre Rabhi, son itinéraire, les réalisations qu'il a inspiré, au Nord, comme au Sud. Il a été réalisé par Marie-Dominique Dhelsing.

     Une avant-première aura lieu à Paris le 21 mars à l'UGC Cité Ciné Bercy, à 20h et 20h40, suivie d'un débat avec Pierre Rabhi.

     D'autres avant-premières auront lieu dans toute la France. Plus d'infos très bientôt.

     Près de 60 projections-débat sont déjà prévues dans toute la France. Les lieux vous seront communiqués très prochainement.

    Synopsis

      Pierre Rabhi est paysan, écrivain et penseur. Il est l’un des pionniers de l’agro-écologie en France. Amoureux de la Terre nourricière, engagé depuis quarante ans au service de l’Homme et de la Nature, il appelle aujourd’hui à l’éveil des consciences pour construire un nouveau modèle de société où une "sobriété heureuse" se substituerait à la surconsommation et au mal-être des civilisations contemporaines.
      Ce film retrace l’itinéraire d’un "sage", du désert algérien à son expertise internationale en sécurité alimentaire. L’histoire d’un homme et de sa capacité hors du commun à penser et à agir en fédérant ce que l’humanité a de meilleur pour préserver notre planète des souffrances qu’elle subit.
      "Pierre Rabhi, Au nom de la Terre" raconte le cheminement d’une vie et la conception d’une pensée qui met l’Humanité face à l’enjeu de sa propre destinée.

    La réalisatrice

      Marie-Dominique Dhelsing réalise des films documentaires depuis une vingtaine d’année sur des sujets culturels et de société.
      Elle développe en parallèle un travail plastique qui implique la scène, l’espace urbain, la relation avec les habitants d’un lieu. Après avoir enseigné à l’École des arts décoratifs de Strasbourg, elle intervient régulièrement à l’Université de Poitiers et propose régulièrement des workshops en lien avec sa pratique artistique.


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  •   La restauration produit bien trop de déchets alimentaires


    08 février 2013 ; révision : 19 février 2013

    cantine_assiettePlateau repas dans un restaurant d'entreprise
    © C. Magdelaine / notre-planete.info

    Alors que le gaspillage alimentaire est enfin dénoncé, la restauration collective est pointée du doigt par l'ADEME comme l'un des plus importants producteurs de déchets alimentaires.

     

      Avec plus de 7 milliards de repas servis chaque année, le secteur de la restauration est l'un des plus importants producteurs de déchets issus de l'alimentation. Ainsi, en France, le secteur de la restauration (commerciale et collective) produit environ 900 000 tonnes de déchets alimentaires par an : denrées périmées, rebuts de préparation, reliefs de table[1]... "Derrière ce chiffre global se cache une double réalité, explique Philippe Thauvin, ingénieur au service Prévention et Gestion des déchets de l'ADEME, la restauration commerciale – hôtels, restaurants, traiteurs, débits de boisson... – produit environ 400 000 tonnes de déchets annuels, soit environ 9 tonnes par établissement. La restauration collective (en milieu scolaire, social, hospitalier...) génère un volume de déchets similaire – 500 000 tonnes –, mais avec un ratio de 15 à 16 tonnes par établissement."

    Ces déchets contribuent au gaspillage alimentaire qui atteint en Europe, 280 kg par habitant et par an selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), en prenant en compte l'ensemble de la chaîne alimentaire.

    Ce gâchis n'est pas une fatalité : les déchets alimentaires peuvent être récupérés et valorisés et encore mieux, évités avec quelques règles de bon sens. « La prévention reste cependant la première action indispensable. » souligne l'ADEME.

    Valorisation des biodéchets : compostage et méthanisation

    L'arrêté du 12 juillet 2011 fixe des seuils de production au-delà desquels les émetteurs – tous secteurs confondus (restauration, industries agroalimentaires...) – sont tenus de trier et traiter leurs biodéchets. Selon l'agenda entériné, le seuil était de 120 tonnes annuelles en 2012, de 80 tonnes en 2013, et sera porté à seulement 10 tonnes/an en 2016[2]. "Globalement, selon nos estimations, 25 à 30 % des acteurs de la restauration seront donc concernés, à terme, par cet arrêté", détaille Philippe Thauvin.

    Concrètement, les entreprises visées doivent répondre aux obligations de tri – ne pas mélanger les déchets organiques avec les autres déchets (emballages par exemple) –, mettre en place un programme de valorisation en interne – compostage –, ou encore faire appel à des prestataires externes qui se chargeront de la collecte et de la valorisation de ces déchets selon deux modes : compostage ou méthanisation[3].

    A ce titre, le 18 février 2013, l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines a inauguré le premier "restaurant universitaire écologique" de France. Celui-ci va valoriser les 10 tonnes de déchets alimentaires et les 8 tonnes de déchets verts produits chaque année par les 137 000 repas servis à l'UFR des sciences. Ces bio déchets serviront désormais d’engrais naturel pour les espaces verts du campus des sciences et de la ville de Versailles.

    De par les volumes engendrés, les établissements collectifs sont les plus concernés par ce dispositif qui va inciter à revoir les modalités de desserte des repas. Mais les usagers devront également faire évoluer leurs comportements en gâchant moins et en faisant le tri dans leurs assiettes entre les déchets organiques et les autres (pots de yaourt par exemple).

    La prévention : comment produire moins de déchets alimentaires

    La restauration comme ses clients peuvent diminuer considérablement ce gâchis alimentaire en observant quelques règles de bon sens. Pour le restaurateur, c'est le début d'un travail d'analyse qui va le pousser à identifier les causes qui conduisent à ce gâchis de nourriture (et donc à des pertes économiques).

    • Réduire la variété des plats proposés : si la variété alimentaire au sein d'un repas équilibré est essentielle, le nombre de plats proposés doit être raisonnable pour éviter les invendus et donc le gâchis.
    • Réduire les quantités alimentaires servies dans l'assiette, notamment la viande, souvent de mauvaise qualité dans la restauration collective et qui est donc bien trop souvent gâchée.
    • Réduire voire supprimer les libres services ou buffets : les clients se servent en trop grande quantité, symptôme des « yeux plus gros que le ventre » ; ils choisissent souvent leurs aliments sur un aspect purement visuel (condamnant alors d'autres aliments moins esthétiques à ne pas être consommés) ; ils se servent sans précaution (cuillère qui tombe dans la sauce, nourriture à côté...), ce sont autant de sources de gâchis.
    • Utiliser des chambres de réfrigération permettant de conserver les repas non servis / non consommés durant vingt-quatre heures.
    • Augmenter le prix des plateaux repas dans la restauration collective d'entreprise : il n'est pas rare qu'un plateau repas complet (entrée + plat + dessert) ait un prix inférieur à 4 euros grâce aux subventions de l'entreprise et/ou aux tickets restaurant. Si cela semble louable pour les clients, ce prix anormal freine la prise de conscience de l'usager sur la valeur de la nourriture.
    • Servir des produits de qualité et respecter la saisonnalité. La qualité de la nourriture dans les restaurations collectives est souvent médiocre et ne respecte absolument pas la saisonnalité. Proposer des fraises et des melons en hiver n'a aucun sens et c'est pourtant commun, alors si c'est pour les voir finir au bord de l'assiette puis dans la poubelle car ils n'ont aucun goût... C'est également aux clients d'être vigilants et de ne pas succomber à ces produits importés et insipides. Enfin, augmenter la qualité éviterait sans aucun doute le gâchis d'assiettes entières, délaissées.

    Notes

    1. Restes de ce qui a été servi.
    2. L'arrêté du 12 juillet 2011 prévoit une obligation progressive de tri et de valorisation des biodéchets et des huiles produits par les professionnels de l'alimentation. Les seuils obligatoires se déclinent ainsi : 80 tonnes de biodéchets et 600 litres alimentaires usagés par an en 2013 ; 40 tonnes de biodéchets et 300 litres d'huiles en 2014, 20 tonnes et 150 litres en 2015 ; 10 tonnes et 60 litres en 2016. Ainsi, une grande partie de la restauration collective a procédé à la valorisation de ses huiles alimentaires dès 2012, et devra le faire pour ses biodéchets en 2014.
    3. La fermentation sans oxygène de déchets alimentaires dégage un gaz constitué de méthane et de dioxyde de carbone appelé biogaz. Ce biogaz est une source d'énergie valorisable (production d'électricité, carburant...)

    Source   Les déchets de la restauration sur un plateau - ADEME

    Auteuravatar Christophe Magdelaine / notre-planete.info - Tous droits réservés


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  •  90% des Français sont opposés à l'élevage intensif présent à 80% en France

    s22 février 2013

    elevage_intensif_cochons_FranceElevage intensif de cochons en France
    © L214

    Selon les résultats d'un sondage, les Français sont massivement contre l'élevage intensif, pourtant pratiquement la règle en France. Le projet d'une exploitation regroupant des milliers de têtes de bétail dans la Somme soulève les associations de défense des animaux qui organiseront une marche de protestation le 3 mars 2013.

    Selon les résultats d'un sondage OpinionWay réalisé les 20 et 21 février sur un échantillon représentatif de la population[1] :

    • 90% des personnes interrogées sont défavorables aux élevages qui concentrent les animaux dans des bâtiments fermés sans leur laisser d'accès à l'extérieur ;
    • 91% de ces personnes sont opposées à l'installation d'un élevage de 1000 vaches en projet dans la Somme ;
    • 84% pensent que le Salon International de l'Agriculture ne rend pas compte fidèlement des conditions d'élevage en France.

    "Ce sondage ne fait que confirmer une évidence : la majorité des Français est opposée à l'élevage industriel pourtant pratiqué à 80% en France. Le gouvernement, loin d'en tenir compte, encourage ce modèle agricole et tolère les infractions à la réglementation avec une complaisance alarmante." souligne Brigitte Gothière, porte-parole de L214.

    Une revendication partagée

    Aujourd'hui en France, élevage rime entre autres avec effet de serre, souffrance animale, gaspillage des ressources et risque pour la santé (les risques liés aux traitements médicamenteux des chevaux n'en sont qu'un exemple).

    Pour la porte-parole de L214 : "Il est aujourd'hui important de montrer massivement notre opposition à l'élevage industriel qui est une catastrophe pour les animaux, la santé humaine, le partage des ressources et l'environnement. Si les produits de l'élevage industriel sont bon marché, c'est parce que le coût colossal de ses nuisances est supporté notamment par les contribuables au travers des subventions, des coûts liés à la dépollution ou à la santé publique."

    En France, environ 80 % de l'élevage est intensif

    • 82% des poulets grandissent à un rythme accéléré dans des bâtiments clos.
    • 80 % des poules pondeuses vivent en cage, dans des bâtiments clos, sans lumière naturelle.
    • 90 % des cochons vivent sur un sol bétonné, dans des bâtiments clos.
    • 99 % des lapins vivent en cage de batterie, sans litière.

    Malgré les avancées de l'éthologie mettant en évidence la sensibilité et la conscience des animaux, ces derniers continuent d'être traités en produits et soumis à la seule loi de la rentabilité. Les normes de protection animale, déjà dérisoires, font l'objet de contrôles anecdotiques, ne touchant que 0,68% des élevages de poules, de porcs et de veaux. Quant aux sanctions en cas de non-conformité, elles sont de l'ordre de l'exception.

    La première ferme-usine bovine en France : la goutte de lait qui fait déborder le vase

    L'élément déclencheur de la manifestation parisienne prévue le 3 mars 2013 est l'intention d'un exploitant d'enfermer 1000 vaches et 750 veaux et génisses dans une exploitation située sur une petite commune de la Somme en Picardie.

    La population locale, regroupée au sein du comité Novissen, s'est fermement opposée à ce projet qui "met en péril la santé, la sécurité, l'environnement, l'emploi, qui pose la question de la condition animale".

    Novissen est l'organisateur de la grande marche du 3 mars avec le soutien de nombreuses organisations : Les Amis de la Terre, L214, Les Colibris, Alsace-Nature, Picardie-Nature, PMAF-Protection Mondiale des Animaux de Ferme, AIVES-Association InterVillage pour un Environnement Sain, Comagri EELV, Ecologie sans Frontière, La Confédération Paysanne du Pas-de-Calais, Good Food Good Farming, EELV Picardie, CIWF-Compassion in World Farming, Terre de Liens Picardie, Paroles d'Animaux, FAMAP Picardie, PCF Somme, Front de Gauche, Sauvons l'élevage, GAIA-Gestion et Amélioration et Ingénierie Alternative, Animavie, CAP 21, Collectif NARG, MNLE, Coordination Verte et Bleue-Bretagne, France Nature Environnement, ACIPE-Association Citoyenne pour la Protection de l'Environnement, One Voice, LPO, Fondation Brigitte Bardot, Yonne Nature

    Notes

    1. Étude réalisée par OpinionWay pour L214 auprès d'un échantillon de 1007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L'échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d'agglomération et de région de résidence.
      Mode d'interrogation: L'échantillon a été interrogé en ligne sur système Cawi (Computer Assisted Web Interview).
      Dates de terrain: les interviews ont été réalisées les 20 et 21 février 2013. OpinionWay rappelle par ailleurs que les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d'incertitude : 2 à 3 points au plus pour un échantillon de 1000 répondants.
      OpinionWay a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252

    Auteur  L214  (publié par notre-planète.info)


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  •  Mesures de la performance des bâtiments basse consommation : premiers résultats


    21 février 2013, 

    maison_bois© C. Magdelaine / notre-planete.info

    A l'occasion du Salon Be Positive (Be+) organisé à Lyon du 19 au 21 février, l'ADEME a communiqué les premiers résultats de campagnes de mesures de la performance énergétique de bâtiments neufs. Ils permettent de tirer quelques enseignements sur le fonctionnement énergétique réel des premiers Bâtiments Basse Consommation (BBC) sans toutefois prétendre afficher des résultats à valeur statistique.

    Une cinquantaine de bâtiments sont actuellement en cours d'étude. Les résultats révèlent notamment que les techniques actuelles permettent d'atteindre de bonnes performances énergétiques sur tous les usages (hors usages privatifs de l'électricité).

    Mais ces campagnes de mesures apportent surtout un éclairage sur les pistes d'améliorations techniques à tous les niveaux du montage d'une opération.

    Les bâtiments suivis par l'ADEME Rhône-Alpes montrent que les bilans énergétiques par usage sont sujets à des variations importantes. Par exemple sur l'usage du chauffage, à zone climatique équivalente, les écarts peuvent varier du simple au double. Cela peut s'expliquer par l'étanchéité à l'air réelle, par les apports internes (notamment les consommations électrodomestiques), par les niveaux de température intérieure, par les réglages des équipements de production de chaleur et de ventilation...

    Mais au-delà de ces disparités, et c'est le plus important, les campagnes de mesures démontrent également qu'il est possible de faire beaucoup mieux.

    Trois facteurs d'amélioration

    • La conception des installations, notamment par un meilleur dimensionnement des équipements de production de chaleur (chauffage, eau chaude sanitaire), la conception des schémas hydrauliques, la limitation des pertes de réseau, la conception des installations d'eau chaude sanitaire solaire qui peuvent avoir un fonctionnement inapproprié et empêcher des niveaux de performance élevés, ou encore la conception d'installation de ventilation double flux à faibles pertes de charges et à haut rendement... ;
    • les réglages et entretien des équipements, en particulier par la limitation des températures de chauffage, le changement régulier des filtres de ventilation double flux et une utilisation des équipements en fonction des besoins... ;
    • la mise en œuvre des équipements, en obtenant par exemple des installations de ventilation étanches à l'air.

    Ces retours d'expérience mettent enfin en évidence qu'un suivi énergétique est indispensable pour obtenir et maintenir un bon niveau de performance des bâtiments.

    Auteur   ADEME


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  •   Tentés par les « solutions » de Coline Serreau pour la planète ?

    Sophie Caillat | Journaliste  Rue89   

    Résolument alternatif, le nouveau film de Coline Serreau est un documentaire engagé. Pas forcément le genre qu’on attend sur les écrans de cinéma. « Solutions locales pour un désordre global », qui est sorti au cinéma en 2010, aligne les interviews de philosophes, économistes, expérimentateurs d’une agriculture durable. En ne nous laissant presque jamais respirer par des reportages.

    Ça nous change du grand spectacle à la Hulot ou Arthus-Bertrand. On est dans la cuisine de Pierre Rabhi, qui nous dit que « bientôt, en passant à table, plutôt que de se souhaiter bon appétit, il faudra se souhaiter bonne chance ». 

    La réalisatrice a beau répéter dans toutes les interviews qu’elle veut proposer DES solutions et ne pas revenir sur les catastrophes déjà dénoncées ailleurs, elle ne manque pas de nous désespérer sur cette Terre que l’on a définitivement abîmée et qui ne nous nourrira peut-être plus demain.

    Ici et là, en Inde avec Vandana Shiva, prix Nobel alternatif, ou au Brésil avec le Mouvement des sans terre, on voit que localement, une agriculture paysanne et biologique est bien UNE des solutions.

    Une production associative

    Le film est né de manière « organique », raconte la cinéaste, lors de rencontres fortuites avec l’écologiste Pierre Rabhi ou l’économiste de la décroissance Serge Latouche, qu’elle a filmés seule (et ça se voit, un peu trop parfois). De cette faiblesse elle a fait une force, en faisant coproduire le film par pleins d’associations écolos.

    Fait rare, il a déjà été projeté devant quelque 20 000 personnes avant sa sortie. Et pour prolonger la démarche militante, le site qui accompagne la sortie propose une « carte des solutions », guide pour une conversion écolo, et tout plein de références pour faire bouger la planète.

    Les critiques sont très divisées sur le film, Le Monde estimant par exemple que :

    « Ces paroles sont si univoques qu’on en vient à douter de chacune d’elle. Le spectateur se retrouve dans la peau d’un adolescent de 2010 contraint par un(e) aîné(e) de lire la collection complète de “La Gueule ouverte” sans avoir le droit de poser de questions. »

    D’autres, comme LeNouvelObs, estiment au contraire que Coline Serreau nous livre :

    « Une impertinente analyse des politiques agraires héritières des premières guerres mondiales, des iniques courses au profit et leurs mortifères conséquences sociales et humaines. [...] Le tout à sa manière, avec humanisme et une délicieuse pointe de malice. »

    Et vous, faites-vous partie de ceux qui l’ont déjà vu ? Vous a-t-il convaincu ? 

    L'avez-vous fait venir dans votre cinéma ou votre association?


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  • Solutions locales pour désordre global: film de Coline SERREAU

     

    • Date de sortie   7 avril 2010 (1h 53min) 
    • Réalisé par Coline Serreau
    •  
    • Avec  Dominique Guillet, Vandana Shiva, Ana Primavesi plus 
    • Genre  Documentaire
    • Nationalité  Français  
    • Achat: 19,95 € sur Amazon
    • Distributeur :  Memento Films Distribution
    • Solutions locales pour un désordre global (VOD)

      Location - 48h (VF) : 3,99  €

    Le reportage montre les problèmes dans les domaines de l’agriculture et l’élevage mais apporte des solutions simples et responsables. Merci mme Serreau ;-)
    C’est incroyable de voir à quel point, depuis plus de 50 ans, l’homme a désorganisé la nature, ses cycles, son recyclage naturel, etc … Pauvre de nous …

     "Les films d'alertes et catastrophistes ont été tournés, ils ont eu leur utilité, mais maintenant il faut montrer qu'il existe des solutions, faire entendre les réflexions des paysans, des philosophes et économistes qui, tout en expliquant pourquoi notre modèle de société s'est embourbé dans la crise écologique, financière et politique que nous connaissons, inventent et expérimentent des alternatives."

    « Avec ce film, je montre qu'il existe partout dans le monde des gens qui, sans se connaître, font la même chose, ont la même philosophie de vie et les mêmes pratiques envers la terre nourricière. Mettre en lumière cette universalité des solutions, tout autant que leur simplicité, c'était vraiment le but du film »
        — Coline Serreau

         Dépassant la simple dénonciation d’un système agricole perverti par une volonté de croissance irraisonnée, Coline Serreau nous invite dans « Solutions locales pour un désordre global » à découvrir de nouveaux systèmes de production agricole, des pratiques qui fonctionnent, réparent les dégâts et proposent une vie et une santé améliorées en garantissant une sécurité alimentaire pérenne.

      Caméra au poing, Coline Serreau a parcouru le monde pendant près de trois ans à la rencontre de femmes et d’hommes de terrain, penseurs et économistes, qui expérimentent localement, avec succès, des solutions pour panser les plaies d’une terre trop longtemps maltraitée.

      Pierre Rabhi, Lydia et Claude Bourguignon, les paysans sans terre du Brésil, Kokopelli en Inde, M. Antoniets en Ukraine... tour à tour drôles et émouvants, combatifs et inspirés, ils sont ces résistants, ces amoureux de la terre, dont le documentaire de Coline Serreau porte la voix.

      Cette série d’entretiens d’une incroyable concordance prouve un autre possible : une réponse concrète aux défis écologiques et plus largement à la crise de civilisation que nous traversons.

     " Les hommes sont devenus fous. Le délire dans l'agronomie. Des glutamates ajoutés dans les préparations qui nous font manger n'importe quoi. Des races de poulets sans plume. Des tomates carrées pour mieux les ranger dans des boites. Le témoignage de Claude Bourguignon, ingénieur agronome, Docteur microbiologie des sols, Emmanuel Bailly, Philippe Desbrosses, expert à l'U.E en agriculture bio, Pierre Rahbi, fondateur Terre et humanisme, dans un documentaire de Coline Serreau, des solutions locales pour un désordre global, en partenariat avec Colibris, mouvement pour la Terre et l'Humanisme

       On y apprend notamment que toutes les "chaires" de formation sur la microbologie des sols ont été supprimées depuis 20 ans partout dans le monde. Cela veut dire que depuis 20 ans, chaque année 150 ingénieurs agronomes sortent de formation sans savoir comment fonctionnent les microbes, sans intégrer que le sol est vivant, qu'ajouter un seul grain de potasse sur un ver de terre le tuera, et cette ignorance conduit à des pratiques dévastatrices pour notre environnement (avec le déversement de pesticides et d'engrais dans les sols, ...).

       Si on veut assurer notre souveraineté alimentaire (inexistante actuellement en France) il va falloir mettre en place la restauration de périmètre de souveraineté alimentaire en agrobiologie.
    Le paysan de demain sera à la fois intellectuel et manuel... " Abonéobio

     Lire d'autres articles d'Abonéobio sur notre alimentation, la question de la souveraineté alimentaire et la question sanitaire, avec le danger des additifs et autres produits toxiques tels que les pesticides retrouvés dans nos assiettes.


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  •   Hommage à Stéphane Hessel, résistant d’hier et d’aujourd’hui

     
    Résister, disait Lucie Aubrac, est un verbe qui se conjugue au présent. Résistant d’hier contre le nazisme, Stéphane Hessel était aussi un résistant d’aujourd’hui, engagé contre les méfaits du néolibéralisme, l’écart grandissant entre les plus riches et les plus pauvres, la dictature des marchés financiers, l’exploitation abusive des ressources de la terre, les traitements inhumains infligés aux personnes les plus défavorisées.
     
    Stéphane Hessel était aussi un bâtisseur. Il avait participé à l’élaboration du programme du conseil national de la résistance, dont Attac a fêté avec lui le soixantième anniversaire en 2004[1]. Il avait ensuite co-rédigé la déclaration universelle des droits de l’Homme.
     
    Infatigable défenseur des droits humains, il a été également de tous les combats anti-coloniaux. Sa défense rigoureuse du peuple palestinien lui a valu d'essuyer à maintes reprises insultes et diffamation.
     
    Jusqu’à la fin, il a été aux côtés de ceux qui menaient les luttes pour un monde plus juste. Son livre «Indignez-vous», qui a eu un écho planétaire, a été le drapeau de milliers de manifestants du monde entier qui se sont mobilisés contre un système injuste et de moins en moins démocratique.
     
    Attac France rend hommage à la mémoire de Stéphane Hessel et s’associe à la peine de sa famille et de ses amis.
     
    Attac France, le 27 février 2013
     
     
    Le 15 janvier 2012, Hessel avait conclu une manifestation internationale organisée par Attac sur "Leur dette, notre démocratie". Voici son intervention qui témoigne de la flamme qui l’animait – et qu’il parvenait à transmettre aux autres :http://www.dailymotion.com/video/xp3msg_leur-dette-notre-democratie-stephane-hessel_news
     
    [1] http://www.france.attac.org/archives/spip.php?rubrique432
     

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