•   Reforming Taxation to Promote Growth and Equity, par Joseph Stiglitz

    Roosevelt Institute, 2014, 28 p., www.rooseveltinstitute.org

    Christian Chavagneux
    Alternatives Economiques n° 338 - septembre 2014

    La fin de l'été approche et le débat budgétaire prend de la vigueur. C'est le bon moment pour lire cette proposition de réforme fiscale de l'économiste américain Joseph Stiglitz. Au-delà de quelques mesures pointues uniquement pertinentes dans le cadre des Etats-Unis, ce sont en effet bien les grands principes d'une taxation associant croissance et justice sociale que propose le professeur de Columbia. Et ça décoiffe !

     

    Trois principes

    Une "bonne" fiscalité doit associer trois principes. D'abord, taxer ce qui ne peut pas bouger. Par exemple, si vous taxez davantage les plus-values immobilières, les immeubles ne seront pas délocalisés ! Ensuite, appliquer le principe pollueur-payeur : qui dégrade le climat ou le système financier doit payer pour réparer et même éviter les dégâts. Enfin, il faut augmenter de concert impôts et dépenses publiques. La proposition n'est pas vraiment à l'ordre du jour, mais elle se justifie par le "multiplicateur de budget équilibré" : si vous choisissez les hausses d'impôts dont les conséquences sur l'activité sont les plus faibles et les hausses de dépenses dont l'impact est le plus fort, vous "boostez" l'activité et l'emploi.

    Feuille de route

    Concrètement, cela veut dire quoi ? Commençons par les entreprises. La vulgate patronale - reprise par nos dirigeants - consiste à affirmer que tout impôt sur les entreprises bloque leurs possibilités d'investissement et de création d'emplois. Ridicule, rétorque Stiglitz : elles investissaient plus quand les taux d'imposition étaient bien supérieurs à ceux d'aujourd'hui ! Ce qui les bloque, c'est le manque de demande. Conclusion, n'hésitons pas : il faut réduire le montant considérable de niches fiscales en leur faveur - baptisé Corporate Welfare ! -, taxer les bonus et la taille des banques, de même que les transactions financières, et lutter contre leurs pratiques d'optimisation fiscale agressive.

    Côté ménages, les plus riches concentrent une partie croissante des revenus. Il faut impérativement remettre de la progressivité dans les systèmes fiscaux. Ne serait-ce qu'un taux marginal supérieur de 5 points ramènerait pas mal d'argent, avance Stiglitz. Et là aussi, la lutte contre les paradis fiscaux est un impératif. Au niveau des classes moyennes, l'économiste réaffirme le principe de base : il faut élargir la base et baisser les taux. Mais attention, c'est un sujet politiquement brûlant et il faut le faire à la condition de ne pas chercher à augmenter les recettes à cette occasion.

    Toujours côté ménages, deux autres propositions sont avancées sur le logement : remplacer la déductibilité des intérêts d'emprunt par un crédit d'impôt qui serait plafonné ; et au lieu de donner cet avantage à tous, ce qui encourage l'emprunt, favoriser "le capital", c'est-à-dire réserver ce crédit d'impôt à ceux qui achètent leur premier logement, là où ils veulent vivre.

    La réforme fiscale n'est pas un but en soi, conclut Stiglitz. Son objectif premier ne doit pas être de faire rentrer de l'argent dans les caisses pour réduire les déficits le plus vite possible. Mais plutôt "de créer un système fiscal plus efficace qui permette d'atteindre simultanément plusieurs objectifs sociaux : plus d'emplois et de croissance, une meilleure répartition du revenu et moins de dégradation environnementale". Un beau programme.

    Reforming Taxation to Promote Growth and Equity, par Joseph Stiglitz
    Roosevelt Institute, 2014, 28 p., www.rooseveltinstitute.org
    Reforming Taxation to Promote Growth and Equity, par Joseph Stiglitz
    Roosevelt Institute, 2014, 28 p., www.rooseveltinstitute.org


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  •  Le mot de Philippe Desbrosses

    Chers Amis,

    A tous ceux qui se demandent " OUVAT'ON " ?

    J'aimerais leur parler de " LA FORÊT QUI POUSSE..." Aussi cette année, nous explorerons cette forêt sous tous ses aspects :

    L’arbre pilier de l’écosystème, dont on découvre toujours plus de nouvelles aptitudes et de possibilités.

    Les bienfaits qu'il apporte y compris en agriculture, ses vertus médicinales, ses interrelations avec l’homme.

    Mais aussi, « la forêt d’initiatives… qui pousse actuellement de plus en plus vite, dans nos villes et dans nos campagnes » : L’essor des Incroyables comestibles (Incredible Edible), Jardins de Cocagne, Femmes semencières, graines de troc, semences paysannes, Slow Food, Slow Money, Plate-formes de financement participatif, Nouveaux circuits de distribution, les Amap, La Ruche qui dit Oui, le Mouvement des Colibris etc. et aussi les voies qui s’ouvrent vers de nouveaux modes de gouvernance …

    Autour de 50 intervenants de réputation internationale qui développent quotidiennement, en réponse à la crise, des outils puissants de transformation de la société.

    La forêt qui pousse est là, partout sous nos yeux, avec ces multiples initiatives citoyennes qui foisonnent discrètement autour de nous et montrent une jeunesse brillante, généreuse, altruiste qui réinvente le monde au quotidien et retrouve le sens commun de notre existence terrestre.

    Venez nous retrouver pour ces débats qui vous redonneront de l'espoir et quelques jolis moments festifs, autour de Coline Serreau, Marc Vella et Marc Jolivet.(Il s'agit des Entretiens de Sologne)

    Bien à vous,
    Philippe Desbrosses  (news letters Intelligence Verte)


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  • 2013   191 p.  18,90 €  (12,99 € en format kindle)

        Votre enfant a des difficultés pour se concentrer et retenir ses leçons ? Vous en avez assez des "crises de tête" qui finissent en pleurs ? Vous rêvez de faire rimer travail scolaire avec plaisir, découverte et réussite ? La Pédagogie positive est faite pour vous. Facile à mettre en oeuvre, cette pédagogie offre une démarche pour apprendre à apprendre, mémoriser, comprendre et structurer... Elle aide les enfants à retrouver le goût de faire leurs devoirs et les ados à adopter une méthode de travail efficace grâce à des outils innovants et simples tels que le Mind Mapping, la gestion mentale...
       Dans cet ouvrage gaiement illustré, les auteures, psychologues spécialistes de l'éducation, réhabilitent le questionnement et la curiosité des enfants de la maternelle à la fin de leurs études et redonnent confiance aux adultes qui les accompagnent. Leur mission est de révolutionner les méthodes d'apprentissage pour permettre à chacun de réveiller son profond désir d'apprendre, dans la joie et la bonne humeur !

        Audrey Akoun est thérapeute cognitivo-comportementaliste.

      Isabelle Pailleau est psychologue clinicienne du travail et des apprentissages.

      Thérapeutes familiales et formatrices certifiées en Mind Mapping et gestion mentale, elles sont très actives sur les réseaux sociaux : lafabriqueabonheurs et la page Facebook associée. A elles deux, elles ont sept enfants.


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  •   Négociations transatlantiques : les deux visages de la transparence

    Jeudi 4 Septembre 2014

    Régis Soubrouillard Journaliste à Marianne, plus particulièrement chargé des questions internationales

       Alors que la présidence italienne de l'Union européenne a demandé un effort de transparence sur les négociations transatlantiques aux 28 Etats membres, le site Euractiv révèle que le Parlement européen s'apprête à rejeter une motion portant sur la transparence de ces mêmes négociations. Motif du refus : la motion a été déposée par le Front national.

    Le commissaire européen au Commerce Karel de Gucht - Virginia Mayo/AP/SIPA
       Le commissaire européen au Commerce Karel de Gucht - Virginia Mayo/AP/SIPA

      Communiquer ou pas ? Face à la montée des critiques sur les négociations du traité transatlantique le Parlement européen tente de faire des efforts de transparence depuis quelques semaines comme l’a déjà noté Marianne.Du saupoudrage pour éteindre les nombreuses polémiques sur l’avancement des négociations, prévues pour se dérouler dans la plus totale opacité.

        L’Italie, qui préside pour six mois l’Union européenne, a même adressé une lettre à ses partenaires européens pour qu’ils acceptent de rendre public le mandat de la Commission dans ses discussions avec Washington. Si la présidence italienne tient à faire un geste politique pour lever les crispations autour du TAFTA, certains pays sont encore réticents à la publication de ce mandat et pourraient bien bloquer l’opération transparence. Il faut, en effet, l’accord unanime des 28 Etats pour lever sa confidentialité.

       Dans ce courrier, co-signé par le commissaire européen au Commerce Karel de Gucht, le gouvernement italien dit être favorable à une telle publication pour « favoriser une meilleure perception et conscience de l'opinion publique quant aux objectifs de la négociation commerciale avec les Etats-Unis ». Une décision qui arrive bien tardivement tant le document a déjà largement fuité sur Internet.

      Mais une autre information du site Euractiv souligne à quel point la transparence n’est pas la priorité politique des différentes institutions européennes. Le site révèle en effet que la commission Commerce international du Parlement « s’apprête à rejeter une motion déposée par Marine Le Pen » qui portait justement sur la transparence des négociations dans le cadre du traité transatlantique. Motif de ce refus : la demande émane du Front national (qui, il faut le signaler, n'avait pas toujours été très clair sur le sujet).  

      « Alors qu’un grand nombre d’eurodéputés parmi les groupes politiques partagent cette demande, ils ne voteront pas en faveur d'une motion déposée par Mme Le Pen cet été, afin de ne pas faire sa promotion » écrit Euractiv.

      Consultée par Marianne, la proposition de résolution sur le manque de transparence dans les négociations du partenariat transatlantique se voulait pourtant sans contenu politique majeur que l’on jugerait irrecevable. La résolution constate le « manque de transparence flagrant » des négociations, considère que « la clause sur le règlement des différends entre investisseurs et Etats membres (RDIE) porte atteinte à la souveraineté des Etats membres » et souligne les inquiétudes suscitées par « l’accord de commerce le plus important que l’Union européenne n’ait jamais négocié » au risque de « mener à un marché unique plutôt qu’à un accord de libre échange ». En conséquence, la motion « exige un accès immédiat au dossier complet, pendant toute la durée des négociations ».

      Pas beaucoup plus, en fait, que la demande récente formulée aux Etats de l’Union par la présidence italienne et le négociateur Karel De Gucht.

       Mais en l’occurrence la résolution du FN devrait être enterrée : « Les coordinateurs vont s'opposer à la motion. Aucun n'a intérêt à leur donner une tribune » souligne une source interrogée par le site.

       Une décision qui montre au passage l’isolement politique du Front national, incapable de former un groupe parlementaire et qui devrait payer le prix de cette impuissance politique durant toute sa mandature. Un groupe parlementaire lui aurait, par exemple, permis de présenter des motions au Parlement sans passer par l’étape du vote en commission.

       Il n’empêche que pendant ces règlements de compte politique, les négociations transatlantiques continuent. Le blog Contre la Cour faisait état au cours du mois d’août de la finalisation de l’accord UE-Canada. Le texte final du CETA (Canada - Eu Trade agreement) dont le négociateur européen est le même Karel de Gucht et qui relève de la même démarche que TAFTA, devrait être présenté fin septembre et être approuvé par les dix provinces canadiennes ainsi que les 28 États de l’UE, pour être mis en œuvre. En l’occurrence, ce n’est pas le Parlement qui a publié la version finalisée de cet accord mais une chaîne de télévision allemande.....


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  • Que faire de l'Europe?

    2014   14 €  (9,99 € format kindle)

     

    Que faire de l’Europe ? Désobéir pour reconstruire

    L’Europe n’a pas la cote. Pour beaucoup d’européens, l’Union est devenue un monstre hostile. Même dans la gauche critique, l’idéal européen recule, et l’idée se répand que seul reste le niveau national pour changer les choses.

    Pourtant, quel pays européen isolé, s’il refusait la loi de la finance, pourrait durablement résister au capital mondialisé ? Ou peser dans les négociations climatiques pour enrayer la catastrophe annoncée 

    Les citoyens européens ont donc raison de demeurer attachés à l’idée d’un destin commun. Pourtant tout indique que l’Union européenne s’achemine vers la dislocation. Comment rompre avec cette Europe sans sacrifier l’idée européenne ? Comment s’appuyer sur des ruptures nationales sans renforcer les replis nationalistes ?

    À partir d’une analyse fine des mouvements sociaux et des rapports de force européens, cet ouvrage explore une stratégie de la ligne de crête, en équilibre entre luttes nationales et européennes, entre ruptures par en haut et changements par en bas. Il faudra désobéir à l’Union européenne pour redonner sa chance à l’Europe.

        Ce livre  est disponible pour les comités locaux et adhérent-e-s d’Attac.
    Prix unitaire public 14€ - 8€ pour les commandes à partir de 5 exemplaires (+frais de port)

     

    Commande à envoyer à materiel-militant@attac.org


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  • La grande bifurcation ( Gérard Duménil, Dominique Lévy)

    2014     199 p.     15 €

       Le néolibéralisme est un phénomène de classe. Au début des années 1980, les minorités les plus aisées ont réussi un tour de force : rétablir leur pouvoir et leur revenu amoindris par le compromis social-démocrate de l’après-Seconde Guerre mondiale. Force est de constater aujourd’hui que l’effondrement financier de 2008 et la crise qui s’éternise n’ont pas mis un terme à ce retour ; la grande machine de régression sociale est toujours sur ses rails. On peut toutefois prévoir que la chute du néolibéralisme sera également un phénomène de classe. La thèse centrale de ce livre est que la condition politique pour que cela arrive est que les classes populaires, par leurs luttes, détachent les classes de cadres de l’alliance où ils se sont engagés aux côtés des propriétaires capitalistes et pèsent désormais de tout leur poids dans le jeu des forces politiques. Tout pourrait alors changer. La Bourse ne déciderait plus de la gestion et de l’avenir des entreprises ; le libre commerce et la libre mobilité des capitaux ne seraient plus des dogmes sacrés ; l’État s’impliquerait dans les politiques jusqu’alors prohibées ; le peuple de gauche rouvrirait les voies du progrès social et de la préservation de la planète… Au-delà de son cadre théorique et de ses analyses factuelles minutieuses, ce livre est un appel pour briser le front des droites qui gouvernent partout, que ce soit ce nom ou sous celui de « socialisme », et pour nous défaire de l’hégémonie financière. Qu’un gouvernement de vraie gauche accède au pouvoir dans un pays d’Europe, et le potentiel de lutte encore dormant dans d’autres espaces du continent déferlera.

       Gérard Duménil et Dominique Lévy sont des économistes hétérodoxes, tous deux chercheurs au CNRS, et auteurs de plusieurs ouvrages, dont le dernier,

        -The Crisis of Neoliberalism,

     publié directement en anglais chez Harvard University Press, les a fait reconnaître comme des intellectuels d’envergure mondiale.

      ----------------------

      Critique parue dans la revue électronique Les Possibles d'ATTAC"

    " Voilà un livre remarquable. Rigoureux et audacieux. Gérard Duménil et Dominique Lévy abordent directement la question stratégique centrale, celle de la sortie du néolibéralisme, en tant que phase actuelle de la mondialisation capitaliste. Ils s’attaquent à la question la plus difficile, celle d’une sortie positive dans les vieux centres, particulièrement en Europe.

    Il s’agit de réaffirmer un projet d’émancipation qui se situe dans la continuité de deux siècles et demi de luttes, des révolutions du XVIIIe siècle et de la montée en puissance de la classe ouvrière qui a suivi le développement de la grande industrie. Le livre ambitionne d’explorer le passage d’un projet progressiste à une émancipation sociale radicale.

    Il faut prendre conscience du triomphe du néolibéralisme, mais aussi de son épuisement. Quelles sont alors les possibilités ouvertes, dans la prochaine période, d’un projet progressiste dans la perspective d’une émancipation radicale ? Quelle phase succédera au capitalisme néolibéral ? Dans l’hypothèse d’une grande bifurcation, entre les nouvelles formes de domination par les classes supérieures et celle de nouvelles voies de progrès et d’émancipation, comment redéfinir les notions de droite et de gauche ?

    Le capitalisme n’est pas la fin de l’Histoire, mais il faut s’intéresser à l’histoire longue du capitalisme. Les auteurs mettent en évidence la transformation des institutions et celle de la propriété privée des moyens de production. Ils définissent les trois étapes de la révolution de la propriété privée : révolution des sociétés par actions ; révolution financière des grandes banques ; révolution managériale par les coresponsables des tâches capitalistes. Cette révolution s’accompagne des mécanismes de coordination et de contrôle centraux par les gouvernements, les banques centrales et la gouvernance des institutions internationales. Elle met en évidence l’articulation et la confrontation entre les réseaux de la propriété, les actionnaires, et les réseaux de la gestion, les hauts gestionnaires.

    Le livre se réfère aux nombreux travaux de Gérard Duménil et de Dominique Lévy et à une approche néo-marxiste et alter-marxiste qui a été développée par Gérard Duménil et Jacques Bidet. L’ambition est d’ouvrir le champ d’investigation du politique, à partir des structures de classes et des luttes des classes. Cette interrogation est fondamentale comme l’avaient tentée, dans les années 1960, Louis Althusser, Etienne Balibar et bien d’autres, ainsi que Daniel Mothé et Serge Mallet avec la nouvelle classe ouvrière et dans les années 1970, Nicos Poulantzas avec les classes sociales dans le capitalisme d’aujourd’hui.

    Le livre met en avant le renouvellement des structures de classes en insistant sur la montée des nouvelles classes de cadres. Les cadres formeraient une classe sociale montante, au-delà d’une catégorie supérieure du salariat ou d’une catégorie particulière des capitalistes. La classe des cadres joue un rôle central dans l’évolution des trois ordres sociaux du capitalisme managérial qui sont : la première hégémonie financière, le compromis managérial, le néolibéralisme. Le capitalisme managérial donne toute sa place au cadrisme. Dans la finance capitaliste, les institutions financières gérées par les cadres pourraient s’autonomiser et même échapper aux capitalistes. Les cadres financiers forment la frontière de la propriété et de la haute gestion. La contradiction entre capitalistes et cadres pourrait déboucher sur la possibilité d’une transition, du capitalisme au cadrisme, analogue à l’évolution de la bourgeoisie par rapport au féodalisme. ......."

      Gustave Massiah, ingénieur, membre du Conseil international du Forum social mondial, ancien président du CRID, membre du Conseil scientifique d’Attac, auteur de:

      -Une stratégie altermondialiste (La Découverte, 2011)


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  • Héroïne de la lutte contre l’exploitation minière

    Máxima Acuña : un formidable exemple de courage et d’abnégation (photo: Jorge Chávez Ortiz)

     

       Chers ami(e)s de la forêt tropicale,

    Máxima Acuña de Chaupe est devenue un symbole de la résistance à l’exploitation minière au Pérou. En refusant de vendre son terrain à la multinationale Yanacocha, cette modeste paysanne des hauts plateaux andins participe à empêcher l’extension de la plus grande mine d’or à ciel ouvert d’Amérique du Sud.

      Pétition sur sauvonslaforet.org

    Mais Máxima paye très cher son refus. Depuis plusieurs années, les forces spéciales de la police péruvienne mènent contre elle une véritable campagne de harcèlement : violences physiques répétées, meurtre du chien de la famille, présence d'intrus sur ses terres, démolition de la maison familiale…

    De son côté, la compagnie minière a porté plainte contre la paysanne et sa famille. Bien qu’elle possède le titre de propriété de son terrain depuis 1994, un juge vient de condamner Máxima à deux ans et huit mois de prison avec sursis, à verser près de 1 500€ de dommages et intérêts à Yanacocha et à évacuer immédiatement ses terres.

    L’admirable courage de Máxima ne suffit plus face à cet acharnement. Elle a besoin du soutien de la communauté internationale. Écrivons aux autorités péruviennes :

    En remerciant vivement toutes celles et tous ceux qui se mobiliseront pour Máxima,

    Sylvain Harmat 

    Jupiterweg 15, 22391 Hamburg, Allemagne     www.sauvonslaforet.org 

    Compte bancaire pour les dons:
    IBAN: DE11430609672025054100
    BIC: GENODEM1GLS


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  •  

    Chaos mode d'emploi (Bruno MARION)

    2014   192 p.   16 €  

    Vous voulez redonner du sens à ce qui parait ne plus en avoir ?

    Vous voulez upgrader votre système de pensée afin de voir le monde tel qu’il est, et non tel qu’il n’est plus ?

    Vous voulez avoir les clés pour prendre les bonnes décisions en matière d’orientation professionnelle, de choix de vie, d’investissements, ou concernant l’éducation de vos enfants ?

    Vous voulez apprendre à surfer facilement sur le tsunami des changements dans votre vie professionnelle et personnelle ?

    Vous souhaitez découvrir comment vous protéger des crises financière, économique, sociale, et écologique ?

    Bruno Marion nous montre comment et pourquoi notre monde est devenu chaotique et turbulent… et que c’est une bonne nouvelle !

    Pédagogique et pratique, il nous offre des outils très simples et pourtant basés sur  l’état le plus avancé de la science : les théories du chaos. Dans notre monde en pleine mutation, ces outils nous aident à mieux analyser, comprendre et donc agir dans nos vies personnelles et familiales, dans nos organisations et nos entreprises.

    Il nous montre aussi en quoi chacun d’entre nous peut participer à la métamorphose de nos sociétés et de nos modes de vie pour créer un monde plus harmonieux.

      Bruno Marion découvre et analyse les grandes évolutions individuelles et collectives. Ses travaux de prospective l'amènent à animer dans le monde entier des conférences sur les grandes mutations culturelles et sociétales. Il accompagne les équipes dirigeantes dans leur réflexion stratégique et dans l'adaptation de leur organisation à un monde devenu chaotique.
    Spécialiste et auteur reconnu sur l'Asie, il anime également des séminaires de coaching interculturel sur l'Asie.


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  • 2013     384 p.    25 €

      Publié début novembre aux éditions Rue de l’Echiquier, le Guide de l’entrepreneur social donne les clefs pour comprendre et développer une entreprise à finalité sociale.

    Pourquoi publié un guide de l'entrepreneur social ?

    Les besoins sociaux non pourvus se multiplient et évoluent, et l’Etat, affaibli par ses finances, ne peut plus en assumer seul la prise en charge. Le rôle des entrepreneurs sociaux est donc primordial pour penser, développer et dupliquer des réponses innovantes les mieux adaptées à ces besoins.

    Une approche pédagogique

    Divisé en 5 parties, ce guide aborde toutes les facettes de l’entreprise sociale.

     La première partie, « Comprendre l’entreprise sociale », dresse un panorama exhaustif du secteur : quels sont les profils des entrepreneurs sociaux ? quelles sont les grandes tendances en France, entre économie sociale historique et social business ? comment se développe le secteur dans les autres pays du monde ?

      La deuxième partie, « Se former », consiste en une présentation exhaustive des formations initiales et continues qui existent en France.

     La troisième partie, « Définir son entreprise », fait le tour des questions à se poser au moment de se lancer dans une aventure entrepreneuriale de ce type : quel secteur d’activité ? quel statut ? quel objectif social ?

      La quatrième partie, « Trouver les soutiens à la création », recense l’ensemble des structures et programmes susceptibles d’accompagner et de financer les projets.

     La cinquième partie, « L’entreprise sociale en débat », permet de faire succinctement le tour des grands débats qui animent le secteur via trois grands entretiens : Christelle Van Ham et Alain Caillé sur l’impact social ; Christophe Chevalier et Philippe Frémeaux sur la gouvernance démocratique ; Jean-Marc Borello et Emmanuel Kasperski sur le changement d’échelle.

    De "grands témoins" y rendent comptent de leurs expériences relatives aux thématiques abordées :

    - José ALCORTA, fondateur et P.D.G. de Rescoll, SCIC de recherche et développement

    - Béatrice et Gérard BARRAS, fondateurs d’Ardelaine, coopérative ardéchoise

     - Jérôme Deconinck (Terre de Liens),

      -Guillaume Hermitte (Puerto Cacao),

      -Patrick Jacquot (Mutuelle des Motards) et

      -Chantal Mainguené (Môm’artre).

      Les auteurs:

      Thibault LESCUYER: Journaliste spécialiste de la responsabilité d'entreprise et de l'entrepreneuriat social.

      Philippe Chibani-Jacquot Journaliste Economie sociale et solidaire, Transition écologique, Développement durable
     
      Eric Larpin, journaliste spécialiste de l'ESS

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  •      La Suisse est la plaque tournante du commerce des matières premières. 500 sociétés helvétiques y contrôlent 20% du négoce mondial. Méconnues du grand public, elles brassent pourtant des dizaines de milliards d’euros. Parfois au détriment des pays où elles opèrent. Car aucune réglementation ne les oblige à contrôler l’origine, parfois illégale, des matières premières. Pour contraindre les entreprises à prendre leurs responsabilités, l’organisation non gouvernementale helvétique, La déclaration de Berne, demande la création d’une autorité de surveillance des marchés des matières premières. Elle en a même dessiné les contours dans un site Internet plus vrai que nature (ROHMA). Et si elle existait vraiment?

      Matières premières : une ONG suisse invente un gendarme international Nous sommes le 26 juin 2016. La « Rohma », la nouvelle autorité suisse de surveillance des marchés des matières premières annonce l’ouverture d’une enquête contre Demynag. Selon un rapport d’une organisation non gouvernementale (ONG), La déclaration de Berne, cette société helvétique de négoce aurait livré des produits pétroliers à des sociétés nigérianes détenues par M Yvoirien, un député nigérian suspecté de détournement de biens publics. L’affaire éclabousse ce groupe pourtant considéré comme une valeur sûre de la Bourse.                   Minede Saphier à ciel ouvert à Madagascar (2008)
                                  Roberto Schmidt / AFP

       Demynag risque gros. Si lors de ses perquisitions, les inspecteurs de la Rohma découvrent que la société de négoce n’a pas pris toutes les mesures nécessaires pour s’assurer du caractère irréprochable de son partenaire commercial, Demynag pourrait se voir infliger une amende. Voire se faire retirer sa licence lui permettant d’exercer son activité en Suisse. Sans parler de la dégradation de son image auprès des investisseurs. Le directeur de Demynag craint aussi de voir sa réputation ternie : l’inscription de son nom sur la liste noire de la Rohma signifierait tirer une croix sur sa carrière suisse dans le secteur pour au moins 5 ans.

    Au Nigeria, la société civile attend les conclusions de l’enquête avec impatience. Les informations recueillies par la Rohma seront précieuses pour faire avancer la justice sur l’affaire de détournement de biens publics.

    Mettre fin à la malédiction des ressources par la transparence

    L’affaire n’est pour l’instant qu’un scénario de régulation fiction. Mais l’organisation non gouvernementale (ONG) helvétique, La déclaration de Berne, veut y croire. Son projet d’Autorité de surveillance du marché des matières premières est tellement abouti qu’elle a même décidé de créer un site Internet qui en présente tous les contours, comme une vraie institution. Le résultat est bluffant. Après tout, "il y a quelques années seulement, la fin du secret bancaire faisait figure de doux rêve", rappelle Olivier Longchamps, responsable fiscalité et finances de l’ONG.

    Depuis trois ans et la sortie de son rapport "Swiss Trading SA : La Suisse, le négoce et la malédiction des matières premières", l’ONG a fait de la régulation du marché des matières premières un de ses chevaux de bataille. Car la Suisse est devenue une plaque tournante du secteur. 500 sociétés, des plus petites aux plus grosses, comme Glencore y contrôlent au moins 20% des échanges mondiaux de matières premières. Un quart du pétrole vendu entre 2011 et 2013 par les principales compagnies pétrolières étatiques africaines a été acheté par des sociétés de négoce suisses.

    Cela correspond à 500 millions de barils pour un montant de 55 milliards de dollars, soit 12% des recettes publiques de ces Etats. Autant dire que ces sociétés ont une place prépondérante dans l’économie de ces pays. Or, selon l’Africa progress panel, les difficultés des Etats riches en minerais ou pétrole à capter une part juste et équitable de la rentre des matières premières sont directement liées aux pratiques d’affaires des sociétés du secteur des matières premières.

    Lever de boucliers contre une réglementation

    Mais le secteur est d’une rare opacité . Aucun contrat de négoce n’est publié. Et aucune réglementation – pas même la loi sur le blanchiment d’argent – ne demande aux sociétés de négoce de s’assurer des conditions dans lesquelles les matières premières qu’elles achètent ont été produites et commercialisées (violation de droits humains, financement de confits armés ou acquisition illégale). Le Conseil fédéral suisse, qui s’est penché sur le secteur l’an dernier, a reconnu un besoin de transparence – amorcé par les réglementations venues des Etats-Unis et de l’Union européenne – mais uniquement pour les entreprises faisant de l’extraction. Le négoce, lui, en est exclu.

    La profession, qui s’était jusque-là montrée très discrète, est en effet sortie du bois pour batailler contre une réglementation qui l’obligerait à exercer un devoir de vigilance. Avec succès pour le moment.

    "Dans les circonstances politiques actuelles, la mise en place d’une réglementation n’est clairement pas envisageable à court terme, reconnaît Olivier Longchamps. Mais la Rohma est une proposition concrète et visionnaire – c’est aussi la seule – dont on veut qu’elle serve de boussole pour une future réglementation." Lancée le 1er septembre, cette campagne a le grand mérite de relancer le débat sur la question.

       Béatrice Héraud
       © 2014 Novethic - Tous droits résevés


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  •   E.On veut brûler les forêts françaises à Gardanne !

    La centrale à biomasse d’E.On menace les forêts françaises - © david hughes - Fotolia.com

       E.On veut mettre en fonctionnement une méga-centrale électrique à biomasse à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône. Le 3ème groupe mondial du secteur de la distribution d’énergie y brûlerait 855.000 tonnes de bois par an, pour moitié en provenance des forêts du sud de la France, le reste étant importé, principalement des forêts anciennes du Canada et des États-Unis. Une des conséquences serait l’inS.O.S. forêt françaisedustrialisation des forêts, notamment des Cévennes, avec ses coupes à blanc et la destruction de la biodiversité.

       La centrale à biomasse de Gardanne : une aberration écologique…

       Obligé par l’UE d’arrêter la centrale existante au charbon d’ici fin 2015, E.On consommerait étrangement plus de charbon de bois suite à sa conversion à la biomasse qu’auparavant. En outre, le bois n'est pas un combustible vert : par unité d'énergie, la combustion du bois libère encore plus de carbone que le charbon.

      Autre aberration : avec un rendement énergétique de 35%, deux-tiers des arbres seraient tout simplement brûlés pour rien à Provence 4. Plus aberrant encore, l’Etat français a décidé en 2011 de subventionner E.On à hauteur de 70 millions d’euros par an pendant 20 ans pour sa centrale à biomasse, l’argent devant être collecté discrètement par le biais des factures d’électricité.

    à 1,4 milliard d’euros pour le contribuable !

      Sur place, une grande coalition composée de militants écologistes, de citoyens, d’administrations et d’élus s’est formée pour stopper le projet d’E.On. Ses motivations sont variées : protéger les forêts et la biodiversité de leur région, préserver la santé de la population locale dans une ville déjà très polluée, empêcher le gaspillage de l’argent public, etc.

      Joignons-nous au Collectif SOS Forêts du Sud pour empêcher la réalisation de la centrale à biomasse d’E.On à Gardanne !  Pétition sur Sauvons la forêt.


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  • La nouvelle alternative ? Enquête sur l'économie sociale et solidaire (Philippe FREMEAUX )

                                                                                               2013       192 p.     12 €

      En quelques mots
    Un regard critique sur l'économie sociale et solidaire, et une interrogation sur sa capacité à transformer la société.
    Un livre en coédition avec Alternatives Économiques.

      L'économie sociale et solidaire fait aujourd hui figure de nouvelle alternative au capitalisme. De fait, son objectif premier n'est pas de dégager du profit, mais de produire des biens et services utiles à tous. Issue d initiatives citoyennes, elle apporte la preuve que la recherche de l'enrichissement personnel n'est pas l'unique motif qui puisse donner envie d'entreprendre.
       Constitue-t-elle pour autant une force politique, un mouvement susceptible de transformer profondément notre économie et notre société ? Sa gouvernance, qui se veut démocratique, est-elle réellement exemplaire ? A-t-elle vocation à s étendre, à se généraliser ? Enfin, cette généralisation est-elle souhaitable ?
       Autant de questions auxquelles l'auteur répond dans ce livre, nourri de nombreux exemples. Pour lui, il est temps de regarder « l'ESS » telle qu'elle est, et non dans sa version idéalisée : c'est à cette condition qu'on pourra apprécier dans quelle mesure et à quelles conditions elle peut contribuer à rendre l'économie plus démocratique, plus juste et plus soutenable.
      

      La première édition du Prix du livre sur l’économie sociale et solidaire (2014) récompense Financer les utopies de Michel Dreyfus et La nouvelle alternative de Philippe Frémeaux. 

      Le Prix spécial du jury récompense, lui, le livre de Philippe Frémeaux, éditorialiste à Alternatives Economiques, intitulé La nouvelle alternative. Enquête sur l’économie sociale et solidaire (éd. Les petits matins, 2e édition augmentée, 2013). L’ouvrage dresse un portrait de l’ESS telle qu’elle fonctionne réellement, sans concession et non dans sa version idéalisée. L’objectif : définir à quelle conditions elle peut contribuer à transformer l’économie dans son ensemble, pour la rendre plus juste, démocratique et soutenable.

      Le Prix du livre sur l’économie sociale et solidaire a été créé par Le toit citoyen, club des élus de comités d’entreprises, avec le soutien de la MAIF, SocialCE et SalonsCE. Le jury, présidé par Claude Alphandéry, est composé de praticiens et chercheurs spécialisés sur l’ESS.

       Philippe Frémeaux est président de la coopérative qui édite Alternatives Économiques et éditorialiste. Il est chroniqueur sur France Info et France Culture. Il a publié notamment:
         - Petit Dictionnaire des mots de la crise (avec Gérard Mathieu, Les petits matins, 2009).

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  • Les impôts, vous n'aimez pas !
    Mais que savez-vous d'eux exactement ?


    Faites le quiz #Dechiffrage @ARTEfr
    http://dechiffrage.arte.tv/3-impots/quizz/

    Depuis l'année dernière, Alternatives Economiques s'est lancé, avec Arte France et Les Films d'ici 2, dans une nouvelle aventure : la production et la réalisation d'une revue documentaire économique intitulée Déchiffrage. Son ambition : conjuguer pédagogie et expertise pour permettre au plus grand nombre de s'approprier les grands enjeux de l'actualité économique.

    Le troisième numéro de Déchiffrage, "Les impôts, le prix de la démocratie ?" (75 mn), sera diffusé mardi 23 septembre à 20h50 sur Arte.
    Y a-t-il vraiment trop d'impôts ? A quoi servent-ils ? En quoi sont-ils nécessaires dans une démocratie ? Voici les questions auxquelles répond ce documentaire, en mobilisant économistes, politistes et historiens. De l'Angleterre à la France, de Manuel Valls aux économistes libéraux, l'impôt semble être le coupable idéal des maux de l'Europe. Mais l'impôt n'est pas qu'un coût, c'est aussi un investissement commun en faveur de la démocratie. Et si l'impôt n'était pas le problème, mais une partie de la solution ?

    On retrouvera dans "Les impôts, le prix de la démocratie ?" les analyses de Thomas Piketty, Michel Aujean, André Barilari, Nicolas Delalande, Pascal Salin, John Christensen... La France et l'Allemagne sont, bien sûr, au centre des débats, mais l'équipe de Déchiffrage s'est aussi rendue en reportage en Grèce, en Irlande, au Danemark ou en Equateur. Un numéro piloté par Laurent Jeanneau, coordinateur de la rédaction d'Alternatives Economiques, et Christian Chavagneux, éditorialiste à Alternatives Economiques.

    Rendez-vous mardi 23 septembre à 20h50 sur Arte pour la première diffusion !

    A noter : l'internaute est invité à se rendre depuis son ordinateur, son smartphone ou sa tablette sur dechiffrage.arte.tv pour profiter de contenus supplémentaires (infographies interactives, graphiques, controverses, définitions,...). Plus d'infos : http://dechiffrage.arte.tv/home

      Les précédents numéros de Déchiffrage en VOD :

    N°1 : La croissance, à quel prix ?
    http://boutique.arte.tv/dechiffrage_la_croissance_a_tout_prix

    N°2 : Chômage, l'éternel retour ?
    http://boutique.arte.tv/f9505-dechiffrage_chomage_eternel_retour


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  • Dans le Sinaï, un trafic d’êtres humains qui rapporte des millions      (24/09/2014)

    SwissInfo"

    Stefania Summermatter, traduction de l’italien par Marc-André Miserez repris par Rue 89

     

      Des dizaines de milliers d’Erythréens ont déjà été enlevés et torturés dans le Sinaï. Les ravisseurs exigent des rançons allant jusqu’à 40 000 dollars (31 100 euros). Ces groupes criminels ont des ramifications en Europe, où les autorités semblent peu conscientes du problème. Témoignages.

    Making Of
    Ce reportage de notre partenaire Swissinfo.ch a été réalisé dans le cadre d’En Quête d’Ailleurs (Eqda), un projet d’échanges entre journalistes suisses et des pays en voie de développement. Un premier volet de ce projet a été publié le 21 septembre : « Sur le chemin de l’Europe, le calvaire des réfugiés érythréens ».

    « J’entendais les hurlements de l’autre côté du mur, mais je ne savais pas combien de prisonniers s’y trouvaient. Je savais juste que dans notre cellule, nous étions dix. Nous avions les pieds attachés au mur avec une chaîne. Il y avait aussi un petit enfant, qui pleurait sans arrêt. »

      Rahwa (prénom modifié) a 21 ans. Fragile et menue comme une adolescente, elle a les yeux cernés de ceux qui, depuis longtemps, ne dorment plus paisiblement.

      Elle a fui l’Erythrée en août 2012 pour le Soudan, vers le camp de réfugiés de Shagarab, à quelques kilomètres de la frontière.

      Mais elle a été capturée, avec un groupe d’autres migrants, et transportée dans le Sinaï égyptien, où s’est développé depuis 2009 un vaste réseau de trafic d’armes, de drogue et d’êtres humains.

      Accroupie dans un coin, la tête recouverte d’un voile blanc, immobile, Rahwa fixe la carafe de café. Puis elle remplit les tasses. Cinq : autant qu’il y a de victimes du Sinaï recluses dans cette baraque de ciment brut de la banlieue d’Addis Abeba.

      Les raisons de l’exil

      Depuis son indépendance en 1993, l’Erythrée est dirigée d’une main de fer par l’ancien leader révolutionnaire Isaias Afewerki, 59 ans, formé dans la Chine maoïste. Son régime est considéré comme l’un des plus répressifs et paranoïaques du monde ; le pays est un des dix plus pauvres du globe.

     

      En juin 2014, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies a décidé d’ouvrir une enquête sur la situation en Erythrée, ce qu’il n’avait fait jusqu’ici que pour la Syrie et la Corée du Nord.

      Ses amis l’encouragent à poursuivre :

    « C’est difficile de raconter ce que j’ai vécu… Ils m’ont battue et violée. Torturée à coups de chocs électriques et de plastique brûlant qu’ils collaient sur ma peau. Vous voyez les cicatrices ? »

      Pendant qu’elle hurlait, les ravisseurs ont appelé sa famille en Erythrée et en Europe pour demander la rançon : 25 000 dollars (19 500 euros) en cash.

      Rahwa est restée six mois dans le désert du Sinaï. Son ami Gebre, une année et demie. Sa famille n’a pas réussi à réunir les 40 000 dollars (31 100 euros) demandés :

    « Ils ont pensé que j’étais mort, et donc inutilisable. C’est ainsi qu’ils m’ont jeté sur la route, comme un déchet, par-dessus les cadavres d’autres migrants. »

    Un business qui rapporte des millions

      Les Erythréens, premières cibles dans le Sinaï

      Au début, les ravisseurs visaient tous les migrants de la Corne de l’Afrique, mais avec le temps, ils se sont concentrés uniquement sur les Erythréens. Ce choix s’explique par la présence d’une forte diaspora érythréenne en Europe et en Israël, particulièrement unie et susceptible de pouvoir payer la rançon. Mais ce choix est aussi lié au désespoir de ces jeunes réfugiés, qui prennent parfois des risques inimaginables, et au manque d’attention médiatique et politique que le monde leur porte.

       Le phénomène de la traite des êtres humains dans la péninsule du Sinaï a déjà été dénoncé à plusieurs reprises : d’abord par les organisations non gouvernementales, puis par les Nations unies et récemment encore par le Parlement européen, dans une résolution adoptée en mars 2014.

      Mais jusqu’ici, rien ou presque n’a été entrepris pour combattre ce trafic à la racine, affirme Méron Estefanos, co-auteure de deux importantes études sur le sujet.

      En quelques années, cette journaliste et activiste érythréenne naturalisée suédoise a récolté des milliers de témoignages et les a portés devant les autorités européennes. Elle est ainsi devenue une référence pour les migrants, qui se passent son numéro de téléphone de main à main.

      Selon les estimations de Meron Estefanos, entre 2009 et 2013, au moins 30 000 personnes ont été enlevées dans le Sinaï, pour un butin de 622 millions de dollars (484 millions d’euros). Les groupes criminels impliqués seraient au nombre d’une quarantaine.


       La carte de la route de l’émigration d’Erythrée passe par le Sinaï (Amnesty international)

      Les ramifications de ce trafic s’étendent également en Europe, où les familles érythréennes sont sommées de payer les rançons et où les réseaux d’intermédiaires s’occupent de transférer l’argent, dans l’indifférence quasi générale.

      En Erythrée en effet, aucune famille n’a les moyens de payer des sommes pareilles, et même à l’étranger, les réfugiés se battent pour nouer les deux bouts. Des collectes sont organisées, en s’adressant aux associations, aux églises, aux voisins et aux parents éloignés.

      Les gens s’endettent pour sauver leurs proches. Mais impossible de savoir si en parallèle s’est développé un autre trafic, celui des usuriers.

       Asmaron, 21 ans, raconte :

       « Ma mère a récolté 35 000 dollars [27 000 euros, ndlr] pour ma libération. Maintenant, il ne lui reste plus rien, à part l’obligation de rembourser ceux qui l’ont aidée. Mais comment, je ne sais pas… »

    Vendus comme du bétail

    Les premières années, les migrants érythréens étaient capturés directement dans la péninsule du Sinaï, en tentant de traverser la frontière israélienne. L’accord anti-immigration passé entre l’Italie et la Libye avait en effet rendu impraticable la voie de la Méditerranée.

    Mais depuis la chute du régime de Kadhafi (2011) et la décision du gouvernement Netanyahu de construire un mur de 230 km pour fermer sa frontière (2012), la route des migrations passe à nouveau par la Libye et par la mer.

    Les réfugiés sont donc enlevés au Soudan, par la tribu Rashaida, voire directement en Erythrée, puis revendus aux bédouins du Sinaï. Le tout avec la bénédiction des forces de sécurité soudanaises et égyptiennes, comme l’a dénoncé le même Parlement européen.

    Rahwa raconte :

    « Le voyage par le Sinaï a duré une vingtaine de jours. Il n’y avait pas assez d’eau pour tout le monde. Rien à manger. Nous sommes passés par plusieurs postes de contrôle. Les soldats parlaient arabe, je ne comprenais pas ce qu’ils disaient. Mais personne ne nous a arrêtés. »

    Ces derniers mois, le trafic des migrants s’est à nouveau déplacé. Les enlèvements dans le Sinaï se sont « temporairement interrompus » à la suite de l’opération militaire égyptienne contre les djihadistes actifs dans la région, note Meron Estefanos.

    Aujourd’hui, les Erythréens sont détenus dans le désert soudanais ou utilisés comme esclaves en Libye, pour transporter des armes ou travailler dans les mines.


                  Un refuge temporaire pour les victimes du Sinaï (Swissinfo.ch)

    Libération ne veut pas dire liberté

    La nuit est tombée sur Addis Abeba. La pluie frappe sans répit sur le toit de tôle. Il fait froid. Rahwa et ses amis ont passé tous les pauvres vêtements qui leur restent. Dans quelques jours, ils rejoindront la cohorte des sans-abri de la capitale éthiopienne. Leur loyer a été payé par un autre réfugié, mais il est parti pour le Soudan.

    Ce n’est pas par hasard si nous les avons rencontrés ici. Une fois la rançon payée et les migrants libérés du Sinaï, ils se heurtent souvent à l’intransigeance des autorités égyptiennes.

    Considérés comme étrangers en situation illégale, ils sont arrêtés et emprisonnés.

    Asmaron raconte :

    « Nous sommes restés quatre mois dans une cellule en Egypte, personne ne m’a demandé quoi que ce soit, personne ne m’a expliqué pourquoi. Puis un jour, les autorités égyptiennes m’ont dit : “Tu peux choisir d’être expulsé vers l’Erythrée ou vers l’Ethiopie.” Et c’est comme ça que je suis ici. »

    D’Egypte et du Soudan, plusieurs victimes du Sinaï ont tenté d’obtenir l’aide de la Suisse, mais sans succès. L’Office fédéral suisse des migrations (ODM) précise :

    « L’obtention de l’asile ou d’un visa d’entrée en Suisse [pour un examen de la demande, ndr] n’est pas une compensation pour un tort subi, mais une protection contre une menace actuelle ou future. »

    En d’autres termes, avoir été enlevé et torturé n’est pas suffisant pour demander protection, comme l’a confirmé un jugement du Tribunal administratif fédéral.

    Un trafic qui se noue aussi en Suisse

    Retour en Suisse. Nous rencontrons Habtom, qui nous raconte le drame vu de l’autre côté, celui des familles contactées par les ravisseurs :

    « Mon frère hurlait, pleurait, me suppliait de l’aider. »

    C’était en 2009, et à l’époque, les rançons se limitaient à quelques milliers de dollars :

    « J’ai remis 2 800 dollars [2 200 euros, ndlr] à une personne à Zurich, qui devait les envoyer en Egypte par la Western Union. Je ne sais pas si cet argent est jamais arrivé. »

    Pendant plusieurs mois, Habtom n’a plus de nouvelles de son frère. Puis un jour, il reçoit une photo par mail :

    « C’étaient les cadavres de mon cousin et… de mon frère. »

    L’histoire se répète trois ans plus tard. Le petit frère de 15 ans est enlevé au Soudan. « Si tu ne payes pas, on l’emmène au Sinaï », menacent les ravisseurs. Comment a-t-il trouvé l’argent, lui qui n’a même pas encore un travail ?

    « Tout le monde m’a donné ce qu’il pouvait, parfois juste 10 francs [suisses, ndlr]. J’ai fait la même chose pour d’autres. Et ainsi mon frère a pu partir et rejoindre la Suisse par la mer. »

    L’histoire d’Habtom n’est pas un cas isolé en Suisse. Depuis 2010, le service de recherche de la Croix-Rouge a reçu au moins 40 demandes d’aide d’Erythréens victimes du Sinaï, a montré en mars 2014 une enquête du quotidien romand Le Temps.

    Responsable du service, Jeanne Rüsch explique :

    « C’est aux personnes de déposer plainte, nous ne pouvons rien faire d’autre que les soutenir. Mais la procédure à suivre est complexe : la plainte doit être déposée auprès de la police cantonale, qui souvent n’a aucune idée du phénomène. Puis elle est transmise à la police cantonale, puis fédérale, et finalement à Interpol, vu que l’enlèvement a eu lieu à l’étranger. »

    Les victimes portent rarement plainte

    Préoccupée par la multiplication des demandes de rançon à l’intérieur des frontières européennes, Europol a invité les pays membres à unir leurs forces pour combattre ce trafic et le porter à la connaissance du public.

    La Suisse figure depuis des années parmi les destinations principales des Erythréens sur le vieux continent, avec la Suède, la Norvège, l’Allemagne et les Pays Bas. Elle est donc certainement une cible privilégiée pour ce type de commerce, qui pèse des millions.

    Mais les victimes portent rarement plainte. Meron Estefanos explique :

    « Les Erythréens vivent dans la peur et ont du mal à faire confiance aux gens. Ce n’est pas difficile à comprendre, sachant qu’ils ont grandi dans une dictature paranoïaque. »

      Ainsi, Habtom ne s’est pas adressé aux autorités suisses. « Pourquoi aurais-je dû le faire ? Ce n’était pas le moment. Mes deux frères seraient morts. »

      Pour tenter de faire bouger les choses, quelques ONG ont signalé des cas d’extorsion à la Police fédérale (FedPol). Laquelle nous a affirmé n’avoir « aucune connaissance de cas d’extorsion comme ceux décrits par Europol » et nous a invités à nous adresser aux polices cantonales. Ce que nous avons fait, pour les plus grands cantons tout au moins. Seul celui de Berne a confirmé avoir reçu une plainte pour extorsion liée à la traite des migrants du Sinaï.

      Dans l’Union européenne aussi, ces chantages sur les migrants restent pratiquement impunis. Après de nombreuses tentatives avortées, Meron Estefanos a finalement réussi à attirer l’attention de la police suédoise, grâce également à l’intervention d’un journaliste.

      Sa dénonciation a conduit à l’arrestation de deux intermédiaires. Une goutte dans la mer, mais qui pourrait ouvrir une brèche dans cet obscur trafic d’êtres humains.


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  •    (J. L. LAVILLE)

    2011    192 p.   11,40 €


      Un regard critique sur l'économie sociale et solidaire, et une interrogation sur sa capacité à transformer la société.
       Un livre en coédition avec Alternatives Économiques.

       L'économie sociale et solidaire fait aujourd hui figure de nouvelle alternative au capitalisme. De fait, son objectif premier n est pas de dégager du profit, mais de produire des biens et services utiles à tous. Issue d initiatives citoyennes, elle apporte la preuve que la recherche de l'enrichissement personnel n'est pas l'unique motif qui puisse donner envie d'entreprendre.
       Constitue-t-elle pour autant une force politique, un mouvement susceptible de transformer profondément notre économie et notre société ? Sa gouvernance, qui se veut démocratique, est-elle réellement exemplaire ? A-t-elle vocation à s'étendre, à se généraliser ? Enfin, cette généralisation est-elle souhaitable ?
      Autant de questions auxquelles l'auteur répond dans ce livre, nourri de nombreux exemples. Pour lui, il est temps de regarder « l'ESS » telle qu elle est, et non dans sa version idéalisée : c est à cette condition qu on pourra apprécier dans quelle mesure et à quelles conditions elle peut contribuer à rendre l'économie plus démocratique, plus juste et plus soutenable.
      Sommaire :
    Introduction : A la recherche de l'alternative perdue
    Chapitre 1. Répondre aux besoins sociaux
    Chapitre 2. Récupération, banalisation, instrumentalisation
    Chapitre 3. Une visibilité limitée
    Chapitre 4. Vertus et déboires de la cooptation
    Chapitre 5. S'associer, pour quoi faire ?
    Chapitre 6. Quand les managers imposent leur loi
    Chapitre 7. Rendre la gouvernance plus démocratique
    Chapitre 8. Un mouvement social qui peine à s'affirmer
    Chapitre 9. Changer d'échelle ?
    Chapitre 10. Étendre la liberté d'entreprendre
    Conclusion. Les chemins de l'alternative
      Philippe Frémeaux est président de la coopérative qui édite Alternatives Économiques et éditorialiste. Il est chroniqueur sur France Info et France Culture. Il a publié notamment
      -Petit Dictionnaire des mots de la crise (avec Gérard Mathieu, Les petits matins, 2009).

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  • L'économie ordinaire entre songes et mensonges (Gilbert RIST)

    2010    260 p.    16,50 €

       Pourquoi sommes-nous soumis aux impératifs de l’économie ? La vision du monde que nous propose cette discipline est-elle réaliste ? Peut-on appréhender autrement les phénomènes de production, de consommation et d’échange ? A partir de l’histoire et de l’anthropologie, cet ouvrage remet en question les présupposés de l’économie ordinaire. Diffusés au XIXe siècle, ils correspondent à un état de la science devenu obsolète. La lutte contre la rareté, l’hégémonie du marché, l’obsession de la croissance conduisent-elles en effet à l’abondance ou à la pénurie généralisée ? Ce livre propose une autre manière de penser la société et d’aborder les problèmes écologiques. Il jette un regard différent sur les crises économique, financière, énergétique et alimentaire qui nous menacent, et en appelle à la construction d’un nouveau paradigme économique. 

        Cet essai déconstruit les principaux concepts de l'économie pour montrer que les lois qui gouvernent la sphère économique ne constituent qu'une représentation du monde, partiale, justifiant des pratiques qui accroissent les inégalités sociales et épuisent les ressources naturelles. Il remet en question la notion de croissance et propose une théorie économique descriptive plutôt que normative.

       "Après avoir critiqué l'idéologie du développement, Gilbert Rist passe au tamis la science économique: marché, équilibre, rationalité…, tous les mythes centraux de la discipline sont rigoureusement démontés, dans des chapitres courts et bien structurés. De plus, l'ouvrage propose une typologie utile des différentes approches critiques de la croissance. On pourra reprocher à l'auteur de faire porter un chapeau un peu trop large aux économistes, seuls responsables, selon lui, de l'obsession de croissance qui est au coeur de nos sociétés. Et on regrettera qu'il ne propose comme seul contrepoint à l'idéologie économique que les sociétés traditionnelles. Mais l'ouvrage reste un antidote clair et utile à la pensée économique dominante."

       "Gilles Raveaud
    Alternatives Economiques n° 293 - juillet 2010

      Gilbert Rist est professeur émérite à l'Institut universitaire de hautes études internationales et du développement (IHEID) de Genève. Après avoir enseigné à Tunis, il a dirigé le Centre Europe-Tiers Monde et collaboré avec l'Université des Nations unies. Il a notamment publié
        -Le Développement. Histoire d'une croyance occidentale (Presses de Sciences Po, 2007).

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  • Entretiens de Sologne

    Les Entretiens de Sologne 2014 (anciennement Entretiens de Millançay) auront lieu
    les 26 – 27 et 28 septembre 2014

     

    http://www.intelligenceverte.org/z1033.as

    dans l’écrin de verdure de Chaumont-sur-Loire, où se déroule chaque année

     le Festival International des Jardins.

    La marraine de cette 23è édition sera Coline Serreau

    Le thème en sera : « LA FORÊT QUI POUSSE… »

    Nous explorerons cette forêt qui pousse sous tous ses aspects :
    L’arbre pilier de l’écosystème, dont on découvre toujours plus de nouvelles aptitudes et de possibilités, les bienfaits apportés par l’arbre y compris en agriculture, ses vertus médicinales et l’interrelation entre l’homme et l’arbre, mais aussi, « la forêt d’initiatives… qui pousse actuellement, et de plus en plus vite, dans nos villes et dans nos campagnes » : L’essor des Incroyables comestibles (Incredible Edible), Femmes semencières, Slow Food, Slow Money, Nouveaux circuits de distribution (La Ruche qui dit Oui), le Mouvement des Colibris etc. et aussi les voies qui s’ouvrent vers de nouveaux modes de gouvernance …

    « Que le fracas de l′arbre qui s’effondre…
    ne fasse pas oublier le murmure de la forêt qui pousse »


    L’ éditorial de Philippe Desbrosses :

    Je suis tenté d’écrire à la manière rapide des messages SMS :

    OUVAT’ON ?

    Après « Plus Belle la Crise »(1) qui nous ouvrait des horizons riches de promesses sur l’opportunité de changer de modèle… l’étau se resserre de semaine en semaine sur les promoteurs d’une croissance en désarroi, jusqu’à extinction finale si nous continuons à ne pas comprendre.

    Il convient donc de poursuivre la réflexion. Nous n’allons pas nous laisser aseptiser et rapetisser par la Pensée Unique, celle du « Grand Marché » où tout se vend et tout s’achète, où la vie se résume à l’aptitude à faire des « affaires »…mais nous allons suivre l’exemple de la forêt qui pousse et qui vit pour le bien-être commun des créatures qui la composent. En fonctionnant sur le modèle du don et de la réciprocité les mycorhizes(2) ne facturent pas leur service à l’arbre qui les abrite et l’arbre ne facture pas les services qu’il rend à l’ensemble de l’écosystème…
    Comment est-ce possible ? Aucun intermédiaire, aucun spéculateur ne prélève sa dîme et pourtant ça marche !

    Nous serons bientôt 9 milliards de terriens qui veulent tous jouir du même niveau de vie. Quoi de plus normal dans un monde qui se déclare « équitable » sauf que la débauche de gaspillage qui accompagne cet objectif est sans issue pour le genre humain.

    Notre existence a-t-elle un sens ? et si oui quel est-il ?

    Le philosophe Denis MARQUET (3) nous explique que dans notre culture « scientifique » il est préférable de «savoir ce que l’on fait» sous peine d’être suspecté de désordre mental.
    Mais si nous savons ce que nous faisons, alors nous ne faisons que ce que nous savons… Cela signifie que nous limitons notre action à ce que notre mental a pu penser d’avance. Nous ne pouvons donc nous laisser ni surprendre ni inspirer.
    De même, nous ne sommes capables de vouloir que ce que nous savons.
    Or il n’y a de savoir que du passé ou de ce qui répète le passé.

    En conséquence, nous vouons nos actes à la répétition; nous leur interdisons d’ouvrir sur du nouveau, nous les fermons à toute créativité…C’est l’effet pervers de la pensée scientifique, devenue dogmatique et l’explication de l’état de nos sociétés matérialistes en rupture avec la nature.

    Les Entretiens de Sologne réuniront cette année encore,
    pendant trois jours, plus de 50 intervenants de réputation internationale qui ont pour vocation de penser librement et d’offrir des voies transversales à la résolution de la crise.

    La phase de chaos apparent que nous observons actuellement est le passage obligé vers la renaissance d’un nouvel équilibre.
    C’est évidemment douloureux mais inéluctable et magnifiquement illustré par la métaphore de l’arbre, en fin de vie, qui s’effondre dans un fracas assourdissant mais n’arrête pas pour autant le murmure de la forêt qui pousse…

    La forêt qui pousse est là, partout sous nos yeux, avec ces multiples initiatives citoyennes qui foisonnent discrètement autour de nous et montrent une jeunesse brillante, généreuse, altruiste qui réinvente le monde au quotidien et retrouve le sens commun de notre existence terrestre.

    Philippe Desbrosses
    Président d’Intelligence Verte

    Notes :
    (1) « Plus Belle la Crise » était le thème des Entretiens 2013.
    (2) Les mycorhizes sont des champignons qui vivent en symbiose avec l’arbre hôte dans un mécanisme d’entraide.
    (3) Denis Marquet, philosophe : http://denismarquet.com/


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  •   2013     448 p.    10 €

       Les associations sont partout dans le monde en plein essor. En France, elles regroupent près de 2 millions de salariés et, dans la première décennie du XXIe siècle, elles ont créé plus d’emplois que les entreprises privées. Par ailleurs, près d’un français sur trois de plus de 15 ans est bénévole. Les associations, présentes dans de nombreux domaines, sont donc au cœur de la société civile et civique. Pourtant elles restent méconnues, voire caricaturées : elles souffriraient d’amateurisme par rapport à l’entreprise ou elles ne serviraient qu’à compenser le retrait du service public.

       Cet ouvrage détaille leur fonctionnement institutionnel et organisationnel, leur rôle économique et politique, ainsi que les transformations sociales qu’elles induisent. Appuyé sur de nombreuses études de cas, il brosse un tableau fidèle et très vivant de la dynamique associative en France et en livre une analyse originale dans ses dimensions théorique, épistémologique et pratique.

       Les associations représentent 84% des établissements de l'ESS, soit près de 188.000 structures sur 223.000, selon les chiffres du CNCRES.

      Ce livre correspond à une réédition profondément remaniée et actualisée de l’ouvrage Sociologie de l’association, de Renaud Sainsaulieu et Jean-Louis Laville paru en 1997 aux éditions Desclée de Brouwer.

       Jean-Louis Laville est Professeur du Conservatoire national des Arts et Métiers et chercheur (Lise, Cnam-CNRS). Il a déjà publié, dans la collection « Pluriel »,

      -L’économie solidaire.

       Renaud Sainsaulieu (1935-2002) fut l’un des principaux théoriciens français de la sociologie des organisations.


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  • Les Possibles Revue électronique éditée
    à l’initiative du Conseil
    scientifique d’Attac

    Adresse    Attac, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris

    Directeur de la publication    Jean-Marie Harribe

    Secrétariat de la rédaction

    Isabelle Bourboulon, Maxime Combes, Jacques Cossart, Nicolas Haeringer, Jean-Marie Harribey, Esther Jeffers, Frédéric Lemaire, Christiane Marty, Pascal Paquin, Jeanne Planche, Dominique Plihon, Jean Tosti, Aurélie Trouvé

    Responsables techniques

    Edgard Deffaud, André Intartaglia, Sophie Lambert-Evans, Éric Le Gall, Wilfried Maurin, Pascal Paquin, Tom Roberts, Rémi Sergé, Olivier Tétard

    Comité éditorial

    Sylvie Agard, Christophe Aguiton, Verveine Angeli, Paul Ariès, Geneviève Azam, Daniel Bachet, Jacques Berthelot, Catherine Bloch-London, Martine Boudet, Isabelle Bourboulon, Thierry Brugvin, Thierry Brun, Alain Caillé, Claude Calame, Christian Celdran, François Chesnais, Francoise Clement, Maxime Combes, Pierre Concialdi, Philippe Corcuff, Jacques Cossart, Thomas Coutrot, Christian Delarue, Vincent Drezet, Cédric Durand, Guillaume Duval, Mireille Fanon-Mendès-France, Daniel Faugeron, David Flacher, Fabrice Flipo, Pascal Franchet, Bernard Friot, Jean Gadrey, Susan George, Jérôme Gleizes, Gérard Gourguechon, André Grimaldi, Janette Habel, Nicolas Haeringer, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Esther Jeffers, Isaac Johsua, Pierre Khalfa, Serge Le Quéau, Frédéric Lemaire, Christiane Marty, Gus Massiah, Antoine Math, Dominique Méda, Georges Menahem, Denise Mendez, Pascal Paquin, René Passet, Évelyne Perrin, Dominique Plihon, Thierry Pouch, Daniel Rallet, Juan Roy de Menditte, Jean-Claude Salomon, Catherine Samary, Denis Sieffert, Vicky Skoumbi, Jean-Louis Sounes, Daniel Tanuro, Bruno Tinel, Michel Thomas, Jean Tosti, Éric Toussaint, Stéphanie Treillet, Aurélie Trouvé, Patrick Viveret

    Contact avec la revue et soumission d’articles

    Les propositions d’articles nouveaux ainsi que les contributions répondant à des textes publiés dans les numéros précédents de la revue doivent être adressées au secrétariat de la revue : revue-cs-secretariat@list.attac.org

    La revue a noué un partenariat avec Mediapart à travers une « édition » créée sur ce site. À chaque parution trimestrielle de la revue, un des articles sera mis en ligne sur Mediapart.


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  • Comprendre la mondialisation en 10 leçons (Gilles ARDINAT)

    2012    192 p.    14,50€

       " La « mondialisation » est un concept souvent mal compris, mal employé, et il est rarement défini avec précision. Tantôt encensée, tantôt accusée d’être responsable de tous les maux de l’humanité, la mondialisation est pourtant devenue un sujet central dans le discours politique.

       Structuré autour de 10 leçons thématiques illustrées de cartes originales et de nombreuses citations, l’ouvrage offre en plus un glossaire étoffé. L’ensemble permet ainsi d’aborder de façon simple ce phénomène complexe.

       En effet, loin de se limiter aux questions économiques, ce livre rappelle la richesse du processus de mondialisation : aspects historiques, culturels, géopolitiques, juridiques, géographiques ou écologiques qui dépassent le seul cadre du commerce ou de la finance. Il s’agit également de présenter les différentes controverses liées à cette question : crises à répétition, risque d’uniformisation des cultures, perte de souveraineté de certains États, « émergence » de nouvelles puissances…

    Gilles Ardinat est professeur agrégé et docteur en géographie (université Paul Valéry, Montpellier III)."


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  • La tyrannie médiatique (jean Yves le GALLOU)

    2013   380 p.   23 €

       Les médias ne sont pas un contre-pouvoir.

      Ils ne sont pas davantage le quatrième pouvoir. Ils sont progressivement devenus le premier pouvoir : celui qui s'exerce sur les esprits. Plus inquiétant, ils semblent même prendre le contrôle des autres pouvoirs, intellectuels, politiques et judiciaires.

       Or journaux, radios, télévisions et même certains sites d'information en ligne ne sont ni indépendants, ni libres. Ils subissent la loi d'airain publicitaire des banques et des financiers, prisonniers des préjugés de ceux qui les font, la caste journalistique. C'est l'alliance du grand capital et de la pensée unique de salle de rédaction qui passent tout au crible de l'idéologie mondialiste: ouverture des frontières, dérégulation économique et financière, rejet des traditions, « antiracisme » et « mariage gay ».

      Pour rééduquer, ils conditionnent par la désinformation, la Novlangue, la censure, la diabolisation et le bobard sont leurs instruments, au mépris de l'identité, de la souveraineté, de la démocratie française et des libertés. J.-Y. Le Gallou reconstitue l'histoire et autopsie cette tyrannie des temps modernes; il trace aussi les voies de son renversement: par le développement de l'esprit critique, la réinformation, l'essor des médias alternatifs sur Internet, l'abolition des lois liberticides, le développement de la démocratie numérique et de la démocratie directe. Pour redonner vie à une véritable liberté d'expression, il faudra bien chasser les assassins de l'information.

       Jean-Yves Le Gallou, énarque, dirige la fondation Polémia, un « think tank » qui organise chaque année la journée d'étude de la réinformation et la cérémonie des Bobards d'Or. Il a déjà publié

       -La Préférence nationale(chez Albin Michel)

       -Le défi gaulois, carnets de route en France réelle.

       -Le dictionnaire de Novlangue (chez Polémia).


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  •  

    Belo Monte :
    pétition du Cacique Raoni

         Paroles de chef

     

        « Il y a 10 ans, je suis venu pour vous expliquer ma   préoccupation devant la destruction de la forêt amazonienne. Je vous avais parlé des feux, du soleil brûlant des grands vents qui souffleraient si l'homme continuait à détruire la forêt.

        Vous m'avez soutenu et vous m'avez donné les moyens de démarquer nos terres ancestrales. C'est fait : c'est un territoire immense, plein de gibier, de fleurs et de fruits. C'est la plus belle forêt.
       Avant tout, à tous ceux qui nous ont donné de l’argent ou de l'aide, je veux dire, au nom de mon peuple Kayapo... merci... nambikwa… meikumbre.

    Je suis de retour, aujourd'hui, car ma préoccupation est revenue. J'ai appris que vous aussi, à présent êtes inquiets. Les grands vents sont venus et ont détruit votre forêt. Vous avez connu la peur que nous connaissons.

    Je vous le dis, si l'homme continue à détruire la terre, ces vents vont revenir avec encore plus de force... pas une fois... mais plusieurs fois... tôt ou tard. Ces vents vont tous nous détruire.

    Nous respirons tous un seul air, nous buvons tous une seule eau, nous vivons tous sur une seule Terre. Nous devons tous la protéger.

    Chez nous les invasions ont recommencé. Les bûcherons et les chercheurs d'or ne respectent pas la réserve. Nous n'avons pas les moyens de protéger cette immense forêt dont nous sommes les gardiens pour vous tous.

    J'ai besoin de votre appui. Et je vous le demande avant qu'il ne soit trop tard.

    Merci. »  -  le message de RAONI, 2000


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  •  Présentation 

    Créé le 30 mars 2001, l'Instituto Raoni est une ONG brésilienne dont le Cacique Raoni est le président et dont la majeure partie des membres du Conseil d'Administration est issue du peuple indigène Mebengokre, une branche de l'ethnie Kayapo. L'Institut a pour objet de veiller à la sauvegarde de la culture de la nation Mebengokre et de son environnement, situé au cœur géographique de la forêt amazonienne.

    Grâce à l'aide internationale, l'Instituto Raoni sécurise le destin des populations d'un vaste territoire protégé en menant des projets de préservation de la forêt amazonienne (surveillance, démarcation, gardes forestiers...), de valorisation de la culture Kayapo (artisanat, fêtes...), d'éducation (écoles bilingues Kayapo-portugais, formations diverses), de santé et d'auto-gestion des populations indigènes (culture et ceuillette sur le modèle des réserves extractives).

    Missions et mode de fonctionnement

    L'Institut travaille avec huit villages de l’ethnie Mebengokre, une population d’environ 2800 personnes. Il gère plusieurs projets autofinancés de surveillance et de protection des terres Mebengokre, car il considère que l'intégrité de ces territoires et l'autosuffisance des communautés sont des conditions essentielles pour la survie culturelle des communautés Mebengokre. La formation des jeunes aux divers métiers est une partie essentielle de tous les projets. 

    Les projets sont définis et conduits par l'Institut de manière à ne pas déranger le calendrier culturel et économique des communautés, comme les cérémonies qui ont lieu dans les villages, la culture de potagers familiaux, les chasses et les pêches collectives, etc. 

    Depuis sa création, l'Institut travaille en étroite collaboration avec l'Administration régionale de la FUNAI à Colider, administration en charge des mêmes communautés que l’Institut Raoni. Dans ce partenariat, l'Institut collabore de manière informelle, mais active, au Programme d'assistance aux enseignants Mebengokre. De plus, il agit également dans les domaines de l’environnement et l’économie alternative.

    Par son action, l'Instituto Raoni est un rempart à la déforestation de l'Amazonie, et s'avère essentiel pour porter la voix et assurer la survie des peuples autochtones au Brésil.

    PRÉSERVEZ L'AMAZONIE, PRÉSERVEZ VOTRE AVENIR, AIDEZ L'INSTITUT RAONI


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  •  

    Bientôt une loi vers la fin du
    grand gaspillage alimentaire des supermarchés ?

      64 députés viennent de déposer un projet de loi qui obligerait les grandes surfaces à donner leurs invendus alimentaires à des œuvres caritatives pour mettre fin au grand gaspillage alimentaire. 

    Fin du gaspillage alimentaire?
    Un français jette à la poubelle 20 kg d’aliments par an dont 7 kg sont encore emballés. Les grandes surfaces se débarrassent de 200 tonnes de nourriture par an.

    Des mesures pour stopper le gaspillage alimentaire

    Le 27 février 2014, la Banque Mondiale dénonçait dans son rapport trimestriel Food Price Watch qu’entre un quart et un tiers de toutes les denrées alimentaires produites dans le monde et destinées à la consommation humaine sont perdus ou gaspillés.

    Le 19 mai 2014, les ministres de l’agriculture de l’Union Européenne se sont engagés à supprimer sur l’emballage des produits non périssables comme le riz, les pâtes, le café, la mention « À consommer de préférence avant le… » qui indique la date limite d’utilisation optimale (DLUO)

    > Lire sur Beurk.com : « À consommer de préférence avant » un grand gâchis alimentaire

    Le 14 juin 2013, en France dans le cadre du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, Guillaume Garot, ministre délégué à l’agroalimentaire, présentait 11 mesures pour cesser ce grand gaspillage dont l’ouverture du site alimentation.gouv.fr/gaspillage-alimentaire-campagne pour inciter les consommateurs à moins gaspiller.

    > Lire sur Beurk.com : Le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire

    Stop au gâchis alimentaire des grandes surfaces

    Aujourd’hui, le député UMP Pierre Decool, rejoint par 63 autres, disent stop au grand gaspillage alimentaire et proposent une loi qui oblige les grandes surfaces de plus de 1 000m2 à donner leurs invendus à des œuvres caritatives. Ce seuil de 1 000m2 prend en compte la capacité de ces supermarchés à gérer plus aisément le coût d’un tel dispositif.
    Pierre Decool prend exemple sur la Belgique qui depuis mai 2014 oblige ses grandes surfaces à céder leurs denrées encore comestibles à des associations pour aider les personnes démunies.

    Julien Lauprêtre, président de l’association. Secours populaire sur RTL :

    « Nous suivons ce projet avec beaucoup d’attention.

    Le problème de la faim dans notre pays est terrible. Par exemple, quand on envoie des familles en vacances et qu’on leur demande ce qui leur a plu, ce n’est pas la tour Eiffel, c’est les trois repas par jour.

    Il y a déjà des grandes surfaces qui donnent aux associations. (…) Nous avons déjà des protocoles d’accord. Il y a un réel effort de leur part.
    Ça nous coûte un argent fou. Nous aurons besoin d’une aide pécuniaire pour la chaîne du froid et l’emmagasinement des marchandises. Il y a un grand effort à faire et je soutiens toutes les initiatives qui peuvent nous aider. »

    Sources :
    > lepoint.fr : La lutte contre le gaspillage alimentaire met tous les partis d’accord
    > rtl.fr : « Il y a déjà un effort des grandes surfaces » contre le gaspillage, dit le Secours populaire


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  • Comprendre

    2014     188 p.    24 €  

       La querelle traditionnelle entre l’économie de marché et les services publics masque l’existence de l’économie sociale – pourtant le cadre professionnel de plus en plus de personnes, et dans beaucoup de domaines. Ambitionnant de concevoir et mettre en oeuvre une économie plus juste et moins dévastatrice, elle est tout à la fois une voie d’éducation à la citoyenneté ayant l’économie comme support, et une voie de développement économique et social fondée sur l’éducation de ses membres.
       Beaucoup y prennent part sans même le savoir : participer à une assemblée générale d’association, être administrateur de sa mutuelle, prendre une part sociale dans sa banque coopérative, s’associer pour consommer sont autant de formes de l’entrepreneuriat en économie sociale.
       Cet ouvrage offre à tous les responsables et militants de l’action sociale, de l’aide et de la protection sociale, ainsi qu’à toute personne impliquée dans le secteur associatif, mutualiste ou coopératif, les clefs pour comprendre les fondements et les enjeux de leur activité professionnelle ou de leur engagement.
      Nouvelle édition entièrement revue par l’auteur, enrichie d’un avant-propos sur l’actualité de l’économie sociale.

        Maître de conférences en sociologie et directeur du Centre d’économie sociale Travail et société (CESTES) au CNAM, rédacteur en chef de la Revue internationale de l’économie sociale (Recma), J. Fr. Draperi a codirigé avec Philippe Frémeaux,
          -“L’économie sociale de A à Z”, Alternatives économiques, Hors-série nº 12, janv. 2006.
         Auteur chez Dunod de 
          -Comprendre l’économie sociale.
          
       "Cet universitaire et directeur du Centre d'économie sociale travail et société (Cestes) définit d'abord l'économie sociale et solidaire (ESS) d'un point de vue théorique et légal, décrit ensuite les trois façons classiques d'agir au sein de ce secteur "s'associer, mutualiser, coopérer", avant de s'attarder sur la façon dont les entreprises de l'ESS agissent au sein des territoires. Un bon ouvrage de fond." (Youphil )

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  •  Published: 09 Aug 2014

    Short URL: http://farmlandgrab.org/23806
    Posted in: Burkina Faso | G8
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    Souveraineté alimentaire au Burkina FasoLes participants ont dénoncé la non prise en compte des préoccupations spécifiques liées aux exploitations familiales et aux droits fonciers.

    LeFaso.net | samedi 9 août 2014

    Souveraineté alimentaire au Burkina : les OSC veulent plus d’actions que de discours

    Venus des quatre coins du Burkina, les membres de plusieurs organisations de la société civile, des organisations paysannes, et des journalistes se sont réunis en atelier à Ouagadougou le 30 juillet 2014 à l’appel du Comité national de Pilotage pour la célébration de l’Année Internationale de l’Agriculture Familiale (AIAF) au Burkina Faso.

    « Information et partage des conclusions du sommet de Malabo et sur la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (NASAN) du G8 au Burkina Faso ». C’est sous ce thème que c’est ouvert l’atelier organisé par le Comité National de Pilotage de l’AIAF au Burkina Faso.

    Mis en place à la faveur de la déclaration des Nations Unies de l’année 2014 comme Année Internationale de l’Agriculture (AIAF), il s’est agi pour le comité de renforcer les capacités d’analyses des politiques agricoles de ses membres et de ses partenaires en vue de les équiper pour mieux défendre les intérêts des exploitants agricoles familiaux, dans le respect de leur autonomie et de leur souveraineté.

    L’atelier a permis de faire le point de la « Campagne où sont passés nos 10 %» initiée par OXFAM et soutenue par les membres de la campagne « Cultivons » et ceux du Comité National de Pilotage de l’AIAF.

    Cette campagne, selon Ousmane Diallo de OXFAM, lancée en janvier 2014 visait à obtenir des chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union Africaine, un nouvel engagement lors du sommet de Malabo en juin 2014. Sur les 10 recommandations de la société civile proposées aux chefs d’Etats par la société civile, plus de la moitié ont été prises en compte.

    Cependant, les participants ont dénoncé la non prise en compte des préoccupations spécifiques liées aux exploitations familiales et aux droits fonciers.

    Les participants ont été aussi informés sur la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (NASAN), initiative du G8 et du gouvernement du Burkina Faso.

    Cette initiative peu connue de l’opinion publique s’appuie sur des initiatives existantes favorisant l’investissement privé dans l’agriculture.

    A qui profite cette initiative ?

    En répondant à cette interrogation, les participants regrettent que le gouvernement s’engage dans une alliance qui pourrait être qualifiée de « bombe à retardement » pour notre agriculture. « C’est une coquille vide et une arme de destruction massive », s’est insurgé le père OUDET Maurice du SEDELAN en parlant de cette initiative.

    A la fin des travaux de l’atelier, les participants ont entre autre recommandé la mise en place d’un comité de suivi par la société civile des engagements pris lors du sommet de Malabo et un plaidoyer pour que les questions relatives à la promotion de l’agriculture familiale et au droit foncier fassent l’objet de priorités pour le gouvernement.

    Ils préconisent aussi que les informations ainsi partagées soient discutées avec les paysans pour que ceux-ci puissent améliorer leur capacité à influencer les politiques et stratégies agricoles en leur faveur.

    Visiblement satisfaits, les participants et les organisateurs de l’atelier se sont séparés en s’encourageant à plus d’actions que de discours.

    Comme le dit Sénèque, célèbre philosophe de l’école stoïcienne. « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas...C’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles ».

    Konaté Seydou, Sociologue-communicateur (volontaire AIAF)

    Konaté D. Arsène (INADES-Formation, Membre du Comité National de Pilotage AIAF)


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