• Un million de révolutions tranquiles (Bénédicte MANIER)

    2012   360 p.  22,90 €

      Lasse d'entendre qu'aucune alternative n'était possible au libéralisme économique, Bénédicte Manier, journaliste, a pris son bâton de pèlerin et sillonné la planète. Les fruits de son périple sont exaltants ! Il existe bien de par le monde des citoyens qui ont mis en place d'autres manières de consommer, de commercer, d'échanger, de cultiver, de vivre... qui se sont affranchis du modèle consumériste, créant parfois leur propre monnaie, leurs banques, gérant eux-mêmes leur approvisionnement en eau et en énergies, reverdissant le désert ou organisant de nouvelles façons de travailler ensemble. Ces multiples initiatives, l'auteur les décrit. Il n y a que des citoyens ordinaires mais animés d'une volonté extraordinaire qui tentent de répondre aux problèmes qui leur sont posés localement (manque d'eau, de nourriture ou de logements, terres polluées...). En Inde, en Afrique, aux États-Unis, en Europe, ce livre dessine ainsi les frontières de cet "autre monde possible". Un livre au format original qui prétend devenir un livre cadeau que l'on s'offre comme un porte bonheur, un talisman.  

      Ils sortent de la faim et de la pauvreté des centaines de milliers de personnes. Ils sauvent des entreprises. Ils construisent des habitats coopératifs, écologiques et solidaires. Ils ouvrent des cliniques gratuites, des microbanques, des épiceries sans but lucratif ou des ateliers de réparation citoyens. Ils régénèrent les écosystèmes. Ils financent des emplois ou des fermes bio. Et partout dans le monde, ils échangent sans argent des biens, des services et des savoirs, redynamisent l’économie locale ou rendent leur village autonome grâce aux énergies renouvelables.

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  • Cradle to cradle (Mickaël BRAUNGART )

    2011     230 p.    15€

        En dix ans, le concept « C2C » (Cradle to Cradle signifie « du berceau au berceau », par opposition à « du berceau à la tombe ») est devenu l'une des clefs majeures du développement durable. Ce sigle (à prononcer à l'anglaise) désigne toutes les activités humaines, en particulier industrielles, dont 100 % des matériaux sont à 100 % recyclables. Dans une économie C2C, tous les déchets d'une entreprise se transforment en matières premières pour les entreprises voisines - ainsi, rien n'est perdu, et les flux de matières et d'énergie se trouvent pris dans une boucle ininterrompue. Edité pour la première fois en 2002, le livre de l'éco-architecte américain William McDonough et du chimiste allemand Michael Braungart est un best-seller mondial. Les Français, d'ailleurs, sont les bons derniers à le traduire... Mais la culpabilité ne sert à rien tant qu'un avenir vivant est possible ! A terme, les humains n'ont bel et bien qu'une alternative : devenir C2C ou disparaître !

       " Ô lecteur, dévore ce livre ! " souhaitent en secret la plupart des auteurs, et ceux de l'ouvrage que vous tenez entre vos mains ne dérogent pas à la règle, à ceci près que pour eux, la formule ne s'entend pas uniquement au sens figuré ! Car au-delà du fait que Michael Braungart et William McDonough espèrent que cet essai sera lu d'un trait par un lecteur passionné par le sujet, ils espèrent tout autant qu'un jour, le plus tôt possible, ce livre, comme toute production humaine, pourra littéralement être mangé, ou tout du moins digéré, sous forme biologique ou technologique. En effet, les deux auteurs de Cradle to Cradle, militent depuis plusieurs années pour une " éco-efficacité " qui ne mettrait plus la croissance économique et l'écologie dos-à-dos : plutôt que de chercher à réduire notre consommation, créons un modèle industriel basé sur une sorte de compostage appliqué à tous les objets, imitant ainsi l'équilibre des écosystèmes naturels. Loin des habituels discours catastrophistes sur l'avenir de notre planète, Cradle to Cradle propose des solutions concrètes qui peuvent faire de nos déchets d'aujourd'hui nos ressources de demain. Depuis sa parution initiale en américain, Cradle to Cradle a été traduit en plusieurs langues.


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  • l'espérance autour du monde (

    2004    408 p. (à lire en bibliothèque ou à trouver en solderie)

       Un tour du monde de l'espérance pour qu'un jour vive l'espérance autour du monde. C'est le projet et l'ambition humaniste qui a réuni Loïc, Nicolas et Christian. Trois jeunes gens qui ont vécu une folle pérégrination autour du monde pour se mettre au service d'une cause humanitaire. À l'origine du projet, un ras-le bol commun des voyages touristiques et une envie de partir à la rencontre des autres peuples. Rencontrer l'autre et construire, servir, être enfin utile au monde en donnant la parole aux oubliés de la mondialisation.

       Pour mettre leur projet sur pied, ils ont remué ciel et terre. Première étape : convaincre des financiers. Tâche difficile, ardue. Faire des reportages soit sur les enfants de la brousse africaine, soit sur les détenus des pénitenciers américains ne relève guère du profitable. Mais, grâce à leur force, leur jeunesse et leur dynamisme, les banquiers les ont écoutés. Et ils sont partis. Au volant d'une vieille 104, achetée avec leurs maigres économies, ils quittent Paris par la Porte de Sèvres et arrivent à Dakhla, ville fantôme face au désert de Mauritanie, la porte de l'Afrique. Le voyage a commencé, il ne s'arrêtera plus. Les villes, les pays, les continents, les rencontres vont se multiplier à l'infini. Portrait découverte de l'homme d'aujourd'hui vu aux quatre coins du monde, vivez le récit de Loïc, Nicolas et Christian, ressourcés et heureux d'avoir fait comme ils le disent "le plein d'espérance". --Denis Gombert

    À travers un témoignage plein d'amitié, d'humour et de tendresse, cette aventure au "cœur " du monde est un véritable hymne à la vie. 

      Trois globe-trotters à la rencontre des initiatives positives. Chaque jour, l'actualité nous mine le moral. Le monde est-il si corrompu ? La souffrance est-elle une fatalité ? N'y a-t-il pas de solutions face aux grands enjeux actuels ? Pour se faire leur propre idée, trois amis partent un an à la rencontre de ceux qui font avancer le monde, qu'ils soient patrons, anciens dealers, ennemis de guerre ou chiffonniers. Au volant d'une vieille Peugeot, ils traversent non sans mal le désert, puis les Andes, l'Asie, le Moyen-Orient et l'Europe de l'Est par les moyens du bord. Cette aventure au " cœur " du monde, pleine d'amitié et d'humour, est un hymne à la vie.
        Après avoir lu ce livre, de nombreux lecteurs se sont engagés dans des actions concrètes et citoyennes.   

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  • 80 hommes pour changer le monde (Sylvain DARNIL)

    2006     316 p.   6,60 €

       Imaginez un monde... Où une banque permet aux trois quarts de ses clients de se sortir de l'extrême pauvreté tout en étant parfaitement rentable... Où un hôpital soigne gratuitement deux patients sur trois et fait des bénéfices... Où les agriculteurs se passent de produits chimiques tout en augmentant leurs rendements... Où les emballages sont biodégradables et nourrissent la terre au lieu de la polluer... Où un entrepreneur de textile qui refuse les délocalisations parvient à doubler son chiffre d'affaires tout en payant ses employés deux fois le salaire minimum...
       Ce monde existe. Sylvain Darnil et Mathieu Le Roux l'ont exploré. Pendant quinze mois, ils ont parcouru la Planète à la recherche de ces entrepreneurs exceptionnels. Loin du fatalisme ambiant, ces hommes et ces femmes ont réussi à construire le monde dont ils rêvaient au lieu de subir celui qui existe. Ces 80 histoires prouvent que les initiatives de développement durable ne sont pas des lubies d'écolos babas mais des entreprises qui marchent. 12e prix Rotary du livre d'entreprise, Prix littéraire des Droits de l'Homme 2005.
     
       Sylvain Darnil est né en 1980 ; après l'ESSCA, il part pour un grand groupe français au Brésil.
       Mathieu Le Roux est né en 1977; après HEC, il a travaillé au Brésil et aux Etats-Unis.
       Ensemble ils ont visité trente-huit pays et analysé cent treize initiatives.
      
       "C'est un livre absolument passionant. Il se lit très vite et très facilement, même par des étrangers qui ne possèderaient pas vraiment la langue car c'est un ensemble de petites "histoires vraies", de trois pages chacune environ, qui relatent des expériences originales, uniques, et qui toutes donnent des résultats exceptionnels. Ce livre donne le moral et foi en l'homme et en l'avenir. On se dit qu'avec des idées simples, on peut aller très loin, et changer le monde." (Commentaire d'un lecteur)

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  •              

     

    raoni.com/planete-amazone.php
    Présentation de Planète Amazone, association à but non-lucratif qui administre le site raoni.com.

    Planète Amazone soutient les peuples d'Amazonie dans leurs combats contre la déforestation et les projets de grandes centrales hydroélectriques qui la favorisent. Nous relayons en Europe la lutte contre la construction du barrage de Belo Monte sur le fleuve Xingu (l'un des 60 barrages prévus à court terme sur les affluents de l’Amazone). La pétition officielledu Cacique Raoni contre Belo Monte, que nous administrons (plus de 435 000 signatures à ce jour) est le tissu d'un mouvement qui ne cesse de prendre de l'ampleur. VOTRE MOBILISATION ouvre ainsi aux peuples d'Amazonie la porte des décideurs et responsables politiques.

       Planète Amazone travaille en étroite collaboration avec le plus célèbre représentant du peuple Kayapo, le Cacique Raoni Metuktire, personnalité indigène connue dans le monde entier depuis un quart de siècle pour son combat visant à sauver la forêt amazonienne et ses peuples autochtones d'une éradication programmée.

    A quoi servent vos dons :

    Pour continuer leur travail et assurer le fonctionnement de Planète Amazone, nos bénévoles ont besoin de votre soutien financier. Celui-ci nous permettra notamment de concrétiser les objectifs et projets suivants :

    - missions de lobbying politique, rencontres avec des instances internationales, des partenaires potentiels et autres décideurs suceptibles de faire bouger les lignes, impliquant des déplacements en France et à l'étranger (exemples récents : sommet de Rio+20, campagne "Urgence Amazonie" en Europe),
    - missions de soutien, d'évaluation et de récolte d'information en Amazonie,
    - réalisation de reportages vidéos et de spots de sensibilisation, parfois avec le concours de personnalités médiatiques...

       En 2012, vos dons ont permis à Planète Amazone d'être présent aux côtés des plus grands leaders indigènes d'Amérique du Sud et notamment du Cacique Raoni Metuktire au sommet du développement durable de Rio +20. Ils ont aussi permis le financement de la première phase de la campagne "Urgence Amazonie" et celui nécessaire à la construction d'un village essentiel à la surveillance d'un territoire menacé du peuple Kayapo, (en cours de réalisation sur le territoire de Kapot-Nhinore, Etat du Mato-Grosso, Brésil).


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  •   (Joseph STIGLITZ)

    2003   407 p.  6,90 € (Poche)

      " Aujourd'hui, la mondialisation, ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour les pauvres du monde. Ça ne marche pas pour l'environnement. Ça ne marche pas pour la stabilité de l'économie mondiale. " L'auteur de ces lignes ? Le professeur Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, ancien conseiller de Bill Clinton, qui en novembre 1999 a démissionné de son poste d'économiste en chef et de vice-président de la Banque mondiale :

       " Plutôt que d'être muselé, j'ai préféré partir ", expliquera-t-il. Son livre est un constat qui vaut réquisitoire : preuves à l'appui, il démontre que les règles du jeu économique mondial ne sont souvent fixées qu'en fonction des intérêts des pays industrialisés avancés - et de certains intérêts privés en leur sein -, et non de ceux du monde en développement. Politique d'austérité, libéralisation des marchés des capitaux et privatisations sont appliquées aveuglément, en dépit de leur échec avéré, à tous les pays, en particulier aux pays en transition et du Sud. A lire Joseph Stiglitz, on a le sentiment de comprendre les vrais enjeux du monde d'aujourd'hui, de saisir toute l'urgence d'une réforme en profondeur du statut et des politiques préconisées par les institutions financières internationales.

       Vice-président de la Banque mondiale, Joseph Stiglitz démissionna avec fracas de son poste en 2000. Auréolé d'un Prix Nobel d'économie reçu en 2001, il fait ici le procès des politiques prônées par le Fonds monétaire international. Pour faire face à la crise financière en Asie, pour faciliter la transition en Russie ou pour sauver des pays lourdement endettés, c'est toujours la même thérapeutique libérale qui est appliquée : privatisations, rigueur budgétaire et ouverture des marchés. Ces "solutions archaïques et inadaptées, sans tenir compte des effets qu'elles auraient sur les habitants des pays", sont imposées sans débat préalable, à partir d'une conception dogmatique de l'économie : la supériorité du marché et de la concurrence.
        Avec pédagogie et sur un ton incisif, Stiglitz décrit avec moult anecdotes comment les grands argentiers ont contribué à façonner l'économie mondiale, et dénonce leurs décisions davantage fondées sur les intérêts des pays riches que sur ceux des pays "aidés". S'il ne remet pas en cause pour autant la mondialisation, "potentiellement capable d'enrichir chaque habitant de la planète en particulier les plus pauvres", il réclame une réforme en profondeur du fonctionnement des institutions internationales, pour mettre fin à ce "consensus de Washington" dont l'échec est patent. --Gery Dumoulin

       Joseph E. Stiglitz est l'un des économistes les plus influents et les plus écoutés au monde. Il est l'un des rares à nous mettre en garde, depuis plusieurs années, contre le fanatisme du marché et la financiarisation de l'économie. Prix Nobel en 2001, il est notamment l'auteur de 
       -Quand le capitalisme perd la tête (Fayard, 2003),
      -Un autre monde. Contre le fanatisme du marché (Fayard, 2006),
      -Le Triomphe de la cupidité (Les Liens qui Libèrent, 2009 ; Babel n° 1042)
      -Rapport Stiglitz (Les Liens qui Libèrent, 2010).

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    Lettre de remerciements pour la défense des droits des peuples indigènes

    Source: racismoambiental.net.br
    À toutes et tous les alliés des peuples indigènes du Brésil et du monde

    L'Articulation des Peuples Indigènes du Brésil (APIB) et les leaders indigènes mobilisés pendant la semaine du 15 au 19 décembre contre les aberrations législatives de suppression des droits indigènes, en particulier territoriaux, orchestrée principalement par le groupe ruraliste au Congrès National, tiennent par la présente à remercier profondément toutes et tous les alliés de la cause indigène au Brésil et dans toutes les parties du monde - les entités indigénistes, socio-environnementales et de droits de l'homme, les mouvements et les organisations sociales, les institutions académiques, les partis politiques, les parlementaires et les autres initiatives, dont les initiatives individuelles - qui se sont solidarisés avec nous et ont contribué des plus diverses manières à la défense de nos droits gravement menacés en cette fin d'année.

    Ce qui s'est produit pendant cette semaine démontre que seules la lutte, la mobilisation et la pression bien articulées permettent d'empêcher que les forces du capital, les classes hégémoniques, les forces de la répression et les autres instances de l'État n'imposent leur volonté contre l'État Démocratique de Droit, le régime démocratique et le caractère multi-éthnique et pluri-culturel du Brésil.

    Les peuples indigènes ont démontré qu'ils n'admettront jamais, même en sacrifiant leurs propres vies, que la recolonisation, l'usurpation et la spoliation de leurs territoires s'accomplissent en faveur de l'industrie extractiviste, de l'agro-business et du néo-développementisme défendu par les élites et par l'actuel gouvernement, et qui ne favorisent que le bénéfice, l'enrichissement et la consommation exacerbée de quelques uns, les descendants des envahisseurs et du régime autoritaire, les représentants et les complices des grandes corporations transnationales.

    Inviabiliser cette année la PEC 215/2000 et le PLS/N du sénateur Romero Jucá qui cherchait à réglementer le paragraphe 6 de l'article 231 de la Constitution Fédérale, ainsi que le PL 7735/2014, du patrimoine génétique, représente sans aucun doute une bataille remportée, mais nous ne pouvons pas oublier qu'en 2015, avec un Congrès encore plus conservateur, et avec un gouvernement qui continue à se placer du côté des dominateurs, les défis perdurent. C'est une raison suffisante pour exprimer nos remerciements, appeler nos peuples, les organisations et les leaders, ainsi que toutes et tous nos alliés à rester vigilants et à se préparer à d'autres luttes encore plus importantes, enracinés dans notre spiritualité et notre cosmovision, en défense de la vie, de notre dignité et de notre droit sacré à la terre, pour le bien des actuelles et futures générations, de la société brésilienne et de l'humanité toute entière.

    Nous demandons à toutes et tous de continuer à être mobilisés et de réussir à obtenir la libération définitive des leaders indigènes emprisonnés, accusés injustement de tentative d'homicide, car comme nous tous, ils exerçaient le légitime droit de manifestation, en luttant pour une cause juste, ainsi que l'a reconnu le juge du Tribunal du Jury de Brasilia en concédant la liberté provisoire aux leaders Alessandro Miranda Marques / Terena, Cleriston Teles Sousa / Tupinambá et Itucuri Santos Santana / Pataxó.

    Le juge affirme dans sa décision : "Je constate que les emprisonnements ne peuvent pas être maintenus. Il faut reconnaître que les faits ont eu lieu dans un contexte du légitime exercice du droit de manifestation, de la liberté de s'exprimer, du droit de participation dans la sphère publique, d'intégrer un processus délibératif politique, les piliers centraux qui soutiernnent l'État Démocratique de Droit... Les sujets affectés cherchaient à exercer le droit de défense de leurs intérêts par la manifestation, le mouvement de protestation, de contestation contre une société qui, dans leur vision, par l'intermédiaire de ses représentants, se place contre eux..."

    Pour un État réellement démocratique, juste et pluriel, nous continuerons ensemble et unis en défense de la Constitution Fédérale et des droits territoriaux des peuples indigènes, des quilombolas, des autres populations de la campagne et de notre Mère Nature.

    Brasilia, District Fédéral, le 19 décembre 2014.
    Articulation des Peuples Indigènes du Brésil - APIB
    Mobilisation Nationale Indigène

    © racismoambiental.net.br - traduit du portugais par Chico Libri / article original

    Date de l'article : 21/12/2014


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  • 2014    512 p.  26 €

        Les règles du grand jeu de l'économie mondiale sont en train de changer. Le capitalisme se meurt et un nouveau paradigme qui va tout bousculer est en train de s'installer : les communaux collaboratifs. 
      C'est une nouvelle économie collaborative qui se développe où la valeur d'usage prime sur la propriété déjà très implantés avec l'auto-partage, le crowfunding, les A.M.A.P., le couchsurfing, les producteurs contributifs, d énergie verte ou même d'objets avec les imprimantes 3D offrent un espace où des milliards de personnes s engagent dans les aspects profondément sociaux de la vie. Un espace fait de millions (au sens littéral du terme) d'organisations autogérées qui créent le capital social de la société. Ce qui les rend plus pertinents aujourd hui qu'à tout autre époque, c'est que le développement de l'internet des objets optimise comme jamais les valeurs et les principes qui animent cette forme d'autogestion institutionnalisée.
       Sans même que nous en ayons conscience, l'internet des objets est déjà omniprésent dans notre quotidien. Il se matérialise par ces milliards de capteurs disposés sur les ressources naturelles, les chaînes de production, implantées dans les maisons, les bureaux et même les êtres humains, alimentant en Big Data un réseau mondial intégré, sorte de système nerveux planétaire. 
       En parallèle, le capitalisme, miné par sa logique interne de productivité extrême, rend le coût marginal qui est le coût de production d'une unité supplémentaire d'un bien ou d'un service quasi nul. Si produire chacune de ces unités supplémentaires ne coûte rien, le produit devient donc quasiment gratuit et le profit, la sève qui fait vivre le capitalisme, se tarit. Avec l'émergence d'une vaste classe de « prossomateurs » - consommateurs devenus des producteurs contributifs c'est pour Jeremy Rifkin, les premiers signes que l'ère capitaliste d'abondance dans laquelle nous vivons arrive à sa fin...
      Certes, rien n'est joué. Le capitalisme tente d'étouffer les communaux en multipliant les nouvelles barrières en brevetant tout, du vivant à la manipulation des atomes. Le changement climatique menace. Ce livre est aussi un appel à l'action individuelle et collective.

      Jeremy Rifkin montre ici la force et la cohérence de sa pensée et dessine ce nouveau paradigme collaboratif qui mènera à une société intelligente et durable ...
       

       "Dans La Nouvelle Société du coût marginal

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  •   Vers une génération du partage

      Visionnaire, conseiller de grands chefs d’État, Jeremy Rifkin prévoit un profond changement économique. Signe de l’émergence d’une conscience globale ?

    pensées   Spécialiste des prospectives économiques et scientifiques, Jeremy Rifkin est un penseur incontournable de notre temps. Le magazine politique américain National Journal l’a classé dans sa liste des 150 personnes les plus influentes sur la politique américaine. Il a conseillé la Commission européenne et le Parlement européen, le Premier ministre espagnol M. Zapatero – alors que celui-ci était président de l’Union européenne –, la chancelière allemande Mme Merkel, le Premier ministre portugais M. Sòcrates et le Premier ministre slovène M. Janša – lors de leurs présidences respectives du Conseil de l’Europe. Jeremy Rifkin a accepté de partager avec nous sa vision du profond changement de conscience dont nous faisons actuellement l’expérience.

      Stéphane Allix : Lorsque nous analysons les données économiques et écologiques, il est difficile de garder espoir. Est-il possible de préserver l’espérance ?

    Jeremy Rifkin : Je pense que notre culture moderne est construite sur une profonde incompréhension de la nature humaine. Pour le dire simplement, nous voyons l’être humain comme un monstre prédateur, brutal, compétitif, cherchant l’autonomie, l’indépendance et la satisfaction personnelle. Ces idées ont pris forme il y a plus de 200 ans durant l’âge des Lumières, au début de l’ère du marché. John Locke, un philosophe anglais précurseur des Lumières, a ainsi avancé que les enfants naissent comme des pages blanches, en précisant tout de même qu’ils ont une prédisposition pour l’acquisition de la propriété.

     Adam Smith, un économiste écossais, a poursuivi en disant que les enfants arrivent au monde avec le besoin d’être autonome et de satisfaire leurs intérêts personnels. Jeremy Bentham, autre philosophe anglais, a ensuite affirmé que les bébés naissent avec pour seul but de satisfaire leurs désirs et que nous sommes des créatures utilitaires. Charles Darwin a déclaré que la préoccupation principale des créatures sur terre est de se reproduire afin de survivre. Enfin, Sigmund Freud a insisté sur le fait que les bébés sont animés d’un appétit sexuel insatiable et que nous passons notre vie essayer de satisfaire notre libido. Est-ce réellement ce que nous voyons lorsque nous regardons un bébé ? Si vraiment nous sommes tout cela, alors oui, il est difficile d’espérer. Il n’y a aucune chance pour que 7 milliards d’individus rationnels, calculateurs, détachés, cherchant à satisfaire leurs intérêts personnels et matériels, se rassemblent en une famille globale et comprennent que nous vivons en symbiose avec nos compagnons des autres espèces. Cependant, pour les recherches actuelles, notamment en neurobiologie et en développement de l’enfant, nous sommes en réalité une espèce empathique et sociale. Nous cherchons la communication, la compagnie, le partage.

    S. A. : Que permet cette redécouverte de l’empathie ?
    génération partage
    J. R. : L’empathie nous permet de ressentir ce que vit l’autre comme si nous étions nous-mêmes en train d’en faire l’expérience. Lorsque nous sommes dans l’empathie, nous nous situons à la fois dans une conscience de la mort et dans une célébration de la vie. Quand je suis en empathie avec vous, je comprends que vous êtes fragile, mortel, que la vie n’est pas toujours facile et je vous montre de la compassion et de la solidarité. L’empathie nous fait comprendre que nous sommes tous dans le même bateau.
    génération partage
     Si l’être humain est câblé pour l’empathie, n’est-il pas possible d’étendre cette empathie à l’entièreté de la race humaine ? Pouvons-nous même la prolonger à notre famille évolutive, c’est-à-dire à toutes les espèces vivant sur cette planète ? Parce que si nous arrivons à créer une conscience globale – que je préfère appeler conscience biosphérique –, nous pourrons peut-être nous en sortir. Mais si nous ne pouvons pas développer cette conscience biosphérique, je ne vois pas comment nous allons faire face aux changements climatiques actuels et à leurs conséquences. Nous sommes actuellement au cœur d’une sixième extinction de masse, la sixième en 450 millions d’années. Il nous faut de toute urgence, prendre conscience de l’énormité de notre situation.

      S. A. : Ainsi, l’esprit humain pourrait évoluer vers une conscience biosphérique ?

    J. R. : Oui, la conscience d’un homme de la préhistoire ou d’un homme de l’époque médiévale n’est pas la même que celle de nos contemporains. Les historiens nous parlent d’une série d’événements marquants, souvent dramatiques. Cependant, il existe une autre histoire, que souvent nous ne voyons pas. Hegel, le philosophe allemand, disait : « Les périodes de bonheur sont pour l’histoire des pages vides. » Or, ces pages vides sont autant d’occasions de changements de conscience – qui étendent notre capacité d’empathie à des familles de plus en plus larges. Cette évolution de la conscience est liée aux changements de régime énergétique, de logistique des transports et des communications. Lorsque nous accédons à de nouvelles sources d’énergie, nous développons de nouvelles infrastructures et arrivons à gérer des organisations de plus en plus vastes et complexes. Nous étendons en quelque sorte notre système nerveux à l’extérieur de nous et ce, de plus en plus loin. Cela change notre orientation spatio-temporelle, et donc, notre conscience. Nous créons des civilisations qui rassemblent de plus en plus de personnes et élargissons la « famille » avec laquelle nous sommes en empathie.

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  •  

    La plus belle histoire de la liberté (A. GLUCKSMANN,

    2011   210 p.   6,10 € (Poche) 

       La liberté… Qui donc en a rêvé le premier ?
      Les trois auteurs de ce livre nous proposent de découvrir l’évolution de ce concept, en partant de la philosophie athénienne pour aboutir à l’élection de Barack Obama.
       Au fil des entretiens, ils abordent le développement de l’individualisme avec les Lumières, l’émancipation de l’Amérique face à l’esclavage ou encore le rapport entre l’islam et la liberté...
      Un livre qui nous invite à réfléchir sur une valeur fondamentale de l’humanité.
     
       André Glucksmann est écrivain et philosophe.
      Nicole Bacharan est historienne et politologue.
      Abdelwahab Meddeb est écrivain et islamologue.

      

       " Ce n’est absolument pas un ouvrage érudit à destination de spécialistes mais une contribution à trois voix : celles du philosophe, de l’historienne, de l’écrivain islamologue, dont les analyses complémentaires sont destinées à faire réfléchir tout un chacun au sujet de notre bien le plus précieux si souvent invoqué, si souvent bafoué. Qu’est-ce qu’être libres ? Etre égaux ? Est-il possible que les humains soient les deux à la fois ? Qu’est-ce que le libre-arbitre ? Quels choix individuels possibles face aux contraintes sociales et religieuses ?

      La plus belle histoire de la liberté (A. GLUCKSMANN, N. BACHARAN, A. MEDDEB) La première partie est consacrée à « L’invention de la Liberté ». André Glucksmann nous renvoie au creuset d’Athènes et présente la liberté comme le concept essentiel de la philosophie. « Ce n’est pas une valeur mais le fondement de toutes les valeurs ». Socrate en est le symbole avec son franc-parler condamné par la Cité qui après les guerres du Péloponnèse, ne veut plus « ni voir ni se remémorer ». Sa condamnation signe la fin de la cité qui « usée, à l’agonie, s’élimine avec [lui] ».

    Croyances religieuses, doute, libre-arbitre, toutes notions essentielles, font l’objet d’un développement critique. « Croire qu’il suffit de croire est une pathologie qui guette tout un chacun et n’importe quelle religion, fût-elle séculière et matérialiste ».

    Extrait : 

    « Les droits de l’homme ? Il s’agit grosso modo d’une reformulation en termes juridiques post-romains des principes de la philosophie grecque. Contrairement à ce que postulent es naïfs et les jolis cœurs, nul besoin d’auréoler une sacro-sainte image de l’homme pour se mobiliser contre l’inhumanité. Au lieu de se crêper le chignon sur les idéaux, les valeurs et les paradis, c’est l’expérience directe des enfers qui noue la solidarité des humiliés et des offensés. » 

    Et de nous renvoyer à Antigone plutôt qu’à Jésus-Christ, rendant à César ce qui est à César, pour évoquer « cette séparation entre le citoyen et son âme, son intimité, sa conscience qui aboutira finalement à la séparation entre la politique et la morale, le public et le privé… »

    Dans la seconde partie, « L’Eclosion du monde libre », Nicole Bacharan fait la part belle à ce qu’elle connaît le mieux : l’histoire des Etats-Unis, et particulièrement à la « révolution américaine » passée au filtre de la « Révolution des Lumières ». Non pour relever une fois de plus l’exemplarité de la quête de sens des philosophes français et de leur influence sur les évènements politiques. Mais pour rappeler l’antériorité des principes du parlementarisme anglais qui a largement inspiré les Pères Fondateurs du Nouveau-Monde. Elle fut incomplète, cette « révolution », car elle ne connut pas la Terreur, la « Loi suprême » qui finit par minimiser l’individu au point de le réduire en tout et pour tout au rôle de citoyen, « toute critique étant une atteinte à la liberté et donc une trahison ». Liberté, que de crimes on commet en ton nom… fut la plainte de Manon Roland partant à l’échafaud. 

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  • 2014    272 p.   20€

       Voici la sixième édition de ce livre, dont la première, en 1987, s'est révélée prophétique.
       À l'époque, l'auteur craignait que la description préoccupante qu'il brossait de la situation paraisse exagérée au lecteur. Aussi avait-il minimisé certaines évocations, pour ne pas paraître alarmiste. On constate aujourd'hui que sa description était bien en deçà des excès d'une agriculture devenue folle, comme la vache du même nom, dont il n'avait même pas soupçonné l'éventualité.
       Cet ouvrage traite des grands scandales de la condition animale dans les élevages industriels. Pour les végétaux, ce n'est pas mieux : la plupart des terres cultivées sont totalement « déshabillées » de leur substance fertile ; l'humus est brûlé par les molécules de la chimie de synthèse avec lesquelles on a cru pouvoir remplacer les paysans dans les champs, ce qui est en partie accompli, avec les conséquences que l'on sait.
       « Il fallait ce livre. Il oblige à voir, il aidera à vouloir les manières de vivre «autres» auxquelles désormais tous sont appelés, en ces temps si nouveaux où l'homme se voit forcé d'être l'invité heureux ou le destructeur honteux de la vie de toute la Terre », affirme l'Abbé Pierre en préface.
      
       Philippe Desbrosses, agriculteur, docteur en sciences de l'environnement et écrivain est un des pionniers de l'agriculture biologique en Europe. Il fut expert-consultant auprès de la Commission de Bruxelles et président de la Commission nationale de l'Agriculture biologique au ministère de l'Agriculture.
      Il s'est investi dans le sommet mondial de Rio + 20 aux côtés d'Edgar Morin et de Stéphane Hessel.

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  •    Mon premier est Danois.

       Mon deuxième est artiste.

       Mon troisième "apporte" de la lumière dans les pays pauvres.

      Mon tout est exposé en ce moment à la Fondation Louis Vuitton, à Paris.

      Voilà comment pourrait être résumé Olafur Eliasson. Cet artiste est le génial inventeur de Little Sun: à la fois lampe de poche et œuvre d’art, cet objet fonctionne à l’énergie solaire et avec des LED. Ce qui en fait "le premier objet d’art qui produit de l’énergie propre", résume Olafur Eliasson. Vendu à un prix relativement bas si l'on considère qu'il s'agit d'une œuvre d'art (22 euros tout de même), cette petite lampe est avant tout destinée aux pays en développement. Elle illumine déjà 93.000 foyers dans le monde. Depuis le 17 décembre 2014 et jusqu'au 16 février 2015, vous pouvez découvrir son exposition "Olafur Eliasson: Contact".

        "Le contact peut se trouver dans un bonjour, un sourire, le fait de sentir la main de quelqu’un d’autre dans la vôtre. 

    Être en contact, c’est être lié aux choses positives de la vie comme avec les choses difficiles de la vie.

    Le contact n’est pas une image, ce n’est pas une représentation ; il s’agit de votre capacité à lier connaissance, à vous connecter à autrui et peut-être même vous mettre à la place de quelqu’un d’autre.

    Pour moi, le contact c’est la première étape vers l’inclusion."   Olafur Eliasson

       Conçu spécifiquement pour la Fondation, les œuvres présentes dans l’exposition Olafur Eliasson: Contact apparaissent comme une suite d’événements survenant au cours d’un voyage.

       Traversant les passages et les vastes installations, les visiteurs deviennent partie prenante d’une chorégraphie de lumières, de reflets, de formes géométriques et d’ombres mouvantes. Des dispositifs optiques et des modèles, disposés tout au long du parcours, témoignent des recherches de l’artiste sur les mécanismes de la perception et la construction de l’espace.

       L’exposition explore les liens entre corps, mouvement, perception de soi et les rapports entre les gens et leur environnement.


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  • Ladi Tchagbatao, une Togolaise de 49 ans, dirige Assilassimé Solidarité, une institution de microfinance très sociale, tirant son énergie d’épreuves passées qu’elle est parvenue à surmonter  (15/12/14 )                   

    Au Togo, Ladi Tchagbatao est directrice d’Assilassimé Solidarité, une institution de microfinance...
    Au Togo, Ladi Tchagbatao est directrice d’Assilassimé Solidarité, une institution de microfinance...

    Assilassimé / ENTREPRENEURS DU MONDE

    Au Togo, Ladi Tchagbatao est directrice d’Assilassimé Solidarité, une institution de microfinance très sociale, créée en 2011 par l’association Entrepreneurs du monde.

                          Assilassimé / ENTREPRENEURS DU MONDE

    Au Togo, Ladi Tchagbatao est directrice d’Assilassimé Solidarité, une institution de microfinance très sociale, créée en 2011 par l’association Entrepreneurs du monde.

    Quand elle est venue à Paris, début novembre, pour recevoir un des Grands Prix de la finance solidaire qui lui a été décerné par l’association Finansol et le journal Le Monde, Ladi Tchagbatao a eu un choc. Non parce qu’elle venait de prendre l’avion pour la première fois, ni même parce qu’elle découvrait le sol européen. 

    Non, à Paris comme à Lomé, la capitale du Togo où elle vit, Ladi Tchagbatao garde les mêmes réflexes : son regard se tourne invariablement vers les plus démunis. Et c’est la misère de certains sans-abri qui l’a ébranlée. « Je n’imaginais pas voir de personnes vulnérables en France », confie-t-elle.

    Au Togo, Ladi Tchagbatao est directrice d’Assilassimé (« main dans la main » en langue éwé) Solidarité, une institution de microfinance très sociale, créée en 2011 par l’association Entrepreneurs du monde. 

     « Contrairement à beaucoup de nos collègues qui ont une approche commerciale de la microfinance, nous essayons de nous adresser aux populations les plus fragiles, celles qui sont exclues de tous les circuits bancaires existants : mères célibataires, veuves, prostituées, malades du VIH… »  

    L’association propose des formations économiques 

    Pour y parvenir, Assilassimé Solidarité n’hésite pas à rompre les codes du secteur, en ne demandant aucune garantie aux emprunteurs. L’association leur propose également des formations économiques (pour les aider à pérenniser leur activité), mais aussi dans le domaine de la santé (prévention du paludisme, maladies sexuellement transmissibles…) 

    La recette semble couronnée de succès : Assilassimé Solidarité soutient déjà 8 000 bénéficiaires – à 99 % des femmes – mais les retards de paiement ne dépassent pas 3 %. « En aidant ces femmes à démarrer ou développer une petite activité, notre objectif est de leur redonner confiance et de leur faire comprendre qu’elles ont un potentiel caché », explique Ladi Tchagbatao.

    Cette sensibilité aux sorts des plus démunies, elle la porte au plus profond d’elle-même. Elle est née en 1965, à Sokodé, la ­deuxième ville du Togo, dans une famille polygame. « Ma maman a eu six enfants, mon papa, qui était instituteur et receveur des postes, quinze, raconte-t-elle. Chacune des mères de la famille avait l’obligation de ramener quelque chose à la maison pour subvenir aux besoins de tous. Ma maman avait un petit commerce de céréales. Et mes sœurs et moi, on a appris à travailler dès le plus jeune âge. »  

    Ladi Tchagbatao fera de brillantes études

    À 10 ans, elle faisait un peu de commerce de bois. « On extrayait du sable aussi, et quand le tas était suffisamment haut, un camion passait nous l’acheter », se souvient-elle.

    Malgré tout, jamais sa maman n’a perdu de vue l’ambition de voir réussir ses enfants. « Elle me répétait sans cesse : “je veux que tu sois sage-femme pour pouvoir me soigner”, rapporte Ladi Tchagbatao. Alors, elle qui n’a jamais mis les pieds dans une salle de classe, a tout fait pour que je puisse aller à l’école. Une école catholique », précise-t-elle.

    Comme ses frères et sœurs, Ladi Tchagbatao fera de brillantes études. En 1995, elle obtient une maîtrise de gestion à l’université de Lomé, puis travaille quatre ans dans une banque et à la Caisse nationale de Sécurité sociale, avant de se marier. 

    Un divorce à 38 ans

    Son divorce constitue le tournant dans sa vie. « Le début du calvaire, souligne-t-elle. À ce moment-là, je n’avais plus d’emploi et j’ai dû prendre seule en charge mes deux filles. Je suis retourné à Sokodé vivre chez mes parents et j’ai commencé les petits boulots. J’avais 38 ans, ça a été très dur. » 

    Elle intègre le monde de la microfinance peu de temps après, d’abord en tant que bénévole dans une coopérative d’épargne et de crédit. Progressivement, elle fait ses preuves, change de structure et grimpe les échelons. « Je me réfère souvent aux difficultés par lesquelles je suis passée, et me dis que je dois tout entreprendre pour que d’autres femmes ne vivent pas les mêmes choses. Ces épreuves, que j’ai surmontées, sont aujourd’hui encore un moteur pour moi. » 

    SÉVERIN HUSSON  (la-croix.com)

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  • La démondialisation (Jacques SAPIR)

    2012    256 p.  8 € (en Poche)        

       Face à la crise globale du capitalisme, on voit désormais le FMI, des gouvernements ou des économistes célèbres brûler ce qu’ils ont adoré ? le marché ? et réhabiliter l’État qu’ils honnissaient. Nous vivons en fait l’amorce d’une « démondialisation ». L’histoire, la politique et les nations reprennent leurs droits avec le retour des États, que l’on disait naguère impuissants, et le recul des marchés, que l’on prétendait omniscients. Ce mouvement réveille de vieilles peurs. Et si cette démondialisation annonçait le retour au temps des guerres ?

       Ces peurs ne sont que l’autre face d’un mensonge qui fut propagé par ignorance et par intérêt. Non, la mondialisation ne fut pas, ne fut jamais « heureuse ». Le mythe du « doux commerce » venant se substituer aux conflits guerriers a été trop propagé pour ne pas laisser quelques traces… Mais, à la vérité, ce n’est qu’un mythe. Les puissances dominantes ont en permanence usé de leur force pour s’ouvrir des marchés et modifier comme il leur convenait les termes de l’échange. Dans ce fétichisme de la mondialisation, il y eut beaucoup de calculs et de mensonges. Il faut donc établir le vrai bilan de cette mondialisation ? de ces apports et de ces méfaits ? pour penser rigoureusement la phase suivante qui s’ouvre.

       Ce livre propose précisément les voies d’une démondialisation pensée et ordonnée par une nouvelle organisation du commerce et des relations financières internationales.      

        Le discours politiquement correct a installé l’idée que la « mondialisation » libérale (par lalibéralisation des échanges et de la finance) était un « phénomène » quasi naturel dessinant leprochain cadre universel et éternel où se poursuivrait l’histoire de l’humanité. Cette «mondialisation », que dans le reste du monde on dénomme « globalisation », n’est en fait qu’unmoment de l’histoire construit par une série de choix politiques inaugurée en 1973, avec l’abandondu système monétaire international de Bretton-Woods (1944). Et ce moment est en train des’achever !

       Loin d’avoir dispensé les prétendus bienfaits des « marchés libres », la globalisation en a manifesté la nocivité en plongeant les nations dans de multiples impasses économiques, écologiques, sociales et géopolitiques.

      Les pays émergents qui en tirent le plus grand profit, notamment en Asie, sont ceux qui déploient des stratégies de développement national en rejetant la « loi du marché », tout en profitant de la soumission volontaire ou forcée des autres pays à cette même loi.

       Ces deux évidences conduisent vers une déglobalisation inéluctable, chaque pays ayant un intérêt manifeste à déployer des stratégies nationales et à se prémunir contre les effets destructeurs de la libéralisation financière et du libre-échange. A défaut d’être pensée, cette déglobalisation peut se faire dans le désordre et l’affrontement des nationalismes. C’est à conjurer cette perspective que s’attache l’auteur en dessinant une déglobalisation articulée sur une nouvelle organisation du commerce international et de la finance internationale. (Babelio)

       Jacques Sapir, économiste, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, et à l'Université de Moscou, a notamment publié :

       -Les Économistes contre la démocratie (Albin Michel, 2002),

       -Les Trous noirs de la science économique (Seuil, « Points Économie », 2003),

       -Quelle économie pour le XXIe siècle ? (O. Jacob, 2005),

       -La Fin de l’eurolibéralisme (Seuil, 2006)

       -Le Nouveau XXIe siècle (Seuil, 2008).

     


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  • Les monnaies citoyennes (Frédéric BOSQUE)

    2014    240 p.   14,50 €

       Aujourd hui, après plus de vingt ans d'engagement, et en parallèle des dysfonctionnements globaux de notre système financier, les monnaies citoyennes commencent à être reconnues comme outils de restauration des grands équilibres humains et naturels. Elles sont même entrées depuis peu dans la nouvelle loi sur l'Économie sociale et solidaire votée le 20 mai 2014.
      Ce livre est le fruit de l'expérience concrète partagée depuis huit ans à Toulouse : le Sol-Violette. C'est une réflexion individuelle et collective sur la richesse et une incitation à la création d'une nouvelle monnaie citoyenne.
    Le Sol-Violette, tout en héritant de l'expérience de ses prédécesseurs, a introduit des innovations importantes en matière de démocratie monétaire. Elle fut la première monnaie citoyenne à intégrer dès son origine une volonté de faire travailler ensemble toutes les parties prenantes de l'économie locale dans un esprit de les réunir au service du bien commun. Ainsi, plus d'une centaine de citoyens ont travaillé ensemble pendant plus d un an à la conception de cette monnaie citoyenne. Ce n'est donc pas un hasard si elle a rapidement connu une audience importante sur son territoire de vie mais aussi auprès des institutionnels et des médias, bien au-delà des frontières de Toulouse.

      Ce livre répond par l'expérience et avec enthousiasme à la question « mais qu'est-ce que je peux faire ? » Prenez en mains les clés pour déconstruire, reconstruire et remettre la monnaie au service du bien commun et des libertés individuelles !

    www.lesmonnaiescitoyennes.info
     
       Frédéric Bosqué se définit comme un « entrepreneur humaniste ».
      Il a été cofondateur de la monnaie citoyenne le Sol-violette de Toulouse (www.sol-violette.fr) et du Mouvement français pour un revenu de base (www.revenudebase.info).
      Jusqu'à fin 2013, il a été gérant d une coopérative ouvrière et membre du Centre des Jeunes Dirigeants. Depuis, ayant renoncé à toute activité marchande, il vit de contributions citoyennes et se consacre à un projet expérimental sur dix ans : la création d'un écovillage pour le XXIe siècle où 85 % de la production vitale à ses habitants seront relocalisés. (www.tera.coop).

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  • 2014    170 p.  14 €  

       Ré-enchanter l'entreprise et lui redonner du sens, voilà un bel objectif ! Mais comment conjuguer éthique, humanisme et résultats ? Ouvrir la porte à la « spiritualité » peut être un moyen de ré-inventer le management dans ses diverses composantes.
      Les zones de résonance entre spiritualité et entreprise sont nombreuses. Des valeurs comme la conscience de l autre, le principe de bienveillance, la transparence, l'engagement, le partage, peuvent être appliquées au monde de l'entreprise à tous les niveaux du management:recrutement, intégration, évaluation, progression, employabilité. La visée collective de la spiritualité peut trouver un terrain d'expression privilégié dans l entrepreneuriat, l'inscrivant dans une dynamique au service du bien commun, pourquoi pas même solidaire.
      Et le business dans tout ça ? Une vision spirituelle de l'entreprise serait-elle incompatible avec l'enrichissement personnel et la recherche du profit ? L'éthique est-elle une voie plausible d'inspiration pour les systèmes économiques ? La référence aux traditions religieuses et à la spiritualité peut-elle nourrir les attitudes et orienter les décisions des managers et dirigeants ? À quelles fins ? Pour quels effets ?

      Cet essai, enrichi par des interviews d'entrepreneurs, d'experts et de théologiens, pose l'hypothèse que les sciences de gestion peuvent trouver dans les systèmes de pensée spirituels des éclairages sur leurs modèles de fonctionnement. Et que la spiritualité, qu elle relève de traditions instituées ou de pratiques laïques, peut à tout le moins questionner l'entreprise, dans les diverses composantes de son fonctionnement et de ses finalités.
     
       Muriel Jaouën est journaliste. Elle publie régulièrement dans les magazines Place-Publique, Stratégies, Management, et écrit des articles pour l'Anact (Agence nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail). Elle est spécialisée dans l'économie sociale, le développement durable, le marketing et le management. Elle est l auteur de l'ouvrage: 
       -Économie sociale, la nouvelle donne (Éditions Lignes de repères, 2012).

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    Générations pub (Julien INTARTAGLIA)

    2014    150 p.   25 €

       Nous ne naissons pas consommateur, nous le devenons. C'est le fruit d'un apprentissage qui peut être conscient ou non.
      En effet, très tôt dans notre vie, nous sommes exposés à de multiples contenus de marques, que ce soit à la télévision, dans la rue, dans les films, les jeux vidéos, les magasins, par le biais de la famille, à l'école ou sur Internet. Et ces contacts répétés ne sont pas sans effets sur nos modes de consommation et nos préférences ! 
      Ne vous êtes-vous jamais posé la question sur les raisons qui vous poussaient à acheter un produit ou une marque en particulier ?
      Pensez-vous vraiment avoir votre libre arbitre dans les décisions que vous prenez au quotidien?
      Quelle est l'importance de la famille dans l'acquisition de vos connaissances sur les marques, les techniques publicitaires ?
      Quelle est la part d'influence de la publicité sur les plus jeunes ?
      Et surtout, comment chacun d'entre nous devient un consommateur responsable ?
      Qu'il s'agisse d'un enfant ou d'un adulte, les marques entrent continuellement dans notre champ auditif et visuel afin d'attirer notre attention, nous séduire, nous vendre leur(s) produit(s)/service(s) et tentent même de construire avec nous une relation pour jouer la carte intergénérationnelle. Au-delà de ces objectifs explicitement mercantiles, la communication publicitaire a largement évolué ces dernières années au point de rendre la frontière « poreuse » entre les techniques publicitaires reconnues par les consommateurs - jeunes et moins jeunes - comme étant des tentatives persuasives (la publicité à la télévision, l'affichage etc.) et des contenus de marque plus subtils (le placement de produit, les advergames, les vidéos « happenings » sur youtube, etc.) où l'enjeu consiste à tisser du lien et générer de l'affect.

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    Theo Colborn, à l'époque responsable scientifique du WWF USA, avait été à l'origine avec 20 autres scientifiques de l'appel de Wingspread en juillet 1991 qui a élaboré le concept de perturbation endocrinienne. Son grand mérite a été de porter la vision que santé de l'humain et santé de l'écosystème sont intimement liées. Theo Colborn a personnalisé au mieux ce que doit être l'engagement des scientifiques au service de la protection de la santé et de l'environnement.

    Nous pouvons être fiers au RES d'avoir pu lui rendre hommage en avril 2011 en faisant en sorte que lui soit attribuée la médaille du Muséum d'Histoire Naturelle à l'occasion du colloque Perturbateurs endocriniens et biodiversité que nous avions organisé en ce lieu prestigieux en partenariat avec le WWF.

    Son état de santé ne lui avait pas permis de participer à cette manifestation, mais elle nous avait fait parvenir un message de soutien qui garde toute sa force et son actualité. « Il a fallu aux scientifiques un grand courage pour sortir de leurs disciplines et produire cette déclaration, écrivait-elle. [...] Nous sommes certains qu'un grand nombre de substances créées par l'homme qui ont été relarguées dans l'environnement, ainsi que qu'un certain nombre des substances naturelles ont le potentiel de perturber le système endocrinien de tous les animaux, y compris celui des humains ».

    Il fallait en effet une certaine audace pour bousculer ainsi les frontières des disciplines. Son exemple continuera d'inspirer notre action pour éliminer les perturbateurs endocriniens de notre environnement.

    Merci Theo !

    André Cicolella
    Président du Réseau Environnement Santé

      Elle avait publié en 1998: 

    L'homme en voie de disparition ?

    de Théo Colborn et Dianne Dumanoski
      que l'on peut cetainement trouver dans des bibliothèques publiques.

        "Essai scientifique paru en novembre 1998 aux éditions Terre Vivante, broché dans la collection "Le XXIe siècle sera écologique". "Les auteurs, scientifiques diplômés, nous présentent un état des lieux sur ce que l'on sait avec certitude des problèmes liés aux molécules chimiques déversées dans l'environnement... Malheureusement il s'agit bien de science et non de science fiction ! [...]"


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  • Le monde compte près de 36 millions d’esclaves

    Romain De Oliveira     18/11/2014

    Esclavage moderneL'Inde concentre à elle seule plus de 14,2 millions de personnes en situation d'esclavage moderne.

      Près de 36 millions d'hommes, de femmes et d'enfants sont victimes d'esclavage dans le monde (35,8 millions exactement), selon la dernière enquête "Global slavery index". Ce deuxième rapport annuel [pdf sur youphil.com], publié le 17 novembre 2014, a été réalisé par la fondation Walk Free, une organisation internationale de défense des droits de l’Homme.

      Au total, 167 pays ont été passés au crible par l’ONG. Cette dernière relève que le nombre de personnes en situation d'esclavage moderne a augmenté de près de 20% par rapport à 2013. Pour autant, Walk Free tient à préciser que cette hausse "est due, en majorité, à l’amélioration de la précision de nos mesures, et au fait que nous découvrons des cas d’esclavage moderne là où nous n’en avons pas détecté auparavant."

      L’Inde compte le plus de personnes exploitées

      Pour l'ONG, la qualification d’esclavage moderne est retenue pour les cas de trafic d’êtres humains, de travail forcé, de "servitude pour dettes", de mariage forcé ou arrangé, et de travail d’enfants. Ainsi, Walk Free conclut que "l’esclavage moderne est présent dans l’ensemble des 167 pays" étudiés, et particulièrement sur les continents africain et asiatique.

      Dans son enquête, l’organisation a opéré deux classements distincts: l'un en fonction du nombre de personnes en situation d’esclavage; l'autre en fonction du pourcentage de population exploitée dans un pays. Selon la première grille de lecture, les cinq Etats qui arrivent en tête concentrent à eux seuls 61% des esclaves: l’Inde (14,2 millions), la Chine (3,2 millions), le Pakistan (2 millions), l’Ouzbékistan (1,2 million) et la Russie (1 million). D’après le deuxième classement, la Mauritanie prend la triste première position avec 4% de sa population concernée: "L'esclavage héréditaire est profondément enraciné dans le pays", souligne le rapport.

      En bas de la liste, on retrouve l’Islande et le Luxembourg, deux pays qui font le plus d’efforts pour bannir ces pratiques inhumaines. La France, quant à elle, se positionne dans le dernier quart de la liste (122e et 148e place, selon les classements). L’Hexagone compterait tout de même 8600 personnes exploitées, soit 0,013% de la population.

      Le rapport met également en lumière les pays les plus exemplaires en matière de lutte contre l’esclavage. "Hormis la Corée du Nord, tous les pays ont mis en place des lois pour criminaliser certaines formes d’esclavage", indique l'ONG. Parmi eux, trois Etats se distinguent par leurs mesures pour éradiquer ce fléau des chaînes d’approvisionnement de leurs entreprises: le Brésil, les Etats-Unis et l’Australie.

      Crédit photo: Dana/Flickr.
     
      A propos de l'auteur  Romain De Oliveira

      Journaliste diplômé de l’Ecole publique de journalisme de Tours et de l’université Galatasaray d’Istanbul. Jamais sans son couteau suisse et ses chemises à carreaux, c'est le MacGyver geek de la rédaction. Quand il ne passe pas son temps appareil photo en mains, il s'intéresse à la Turquie, à la consommation responsable et au recyclage. Suivez-le ici: @romdeoliveira.


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  •   Un nouveau rapport révèle la face cachée de la conservation 14 Novembre 2014

    Les peuples indigènes sont les meilleurs gardiens du monde naturel. Le nouveau rapport de Survival révèle que les plus grandes organisations de préservation de la nature sont impliquées dans leur expulsion de 'zones protégées'.
       Les peuples indigènes sont les meilleurs gardiens du monde naturel. Le nouveau rapport de Survival révèle que les plus grandes organisations de préservation de la nature sont impliquées dans leur expulsion de 'zones protégées'.

                           © Selcen Kucukustel/Atlas

      Lancement de la campagne ‘Parcs ou peuples?’ à l’occasion du Congrès mondial des parcs naturels

       Un nouveau rapport lancé par Survival International – le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes – révèle comment la conservation a conduit à l’expulsion de millions d’autochtones de ‘zones protégées’.

         . Et United for Wildlife, l’organisation fondée par le prince William et le prince Harry, ignore les appels qui lui ont été lancés visant à garantir les droits des peuples indigènes à vivre sur leurs terres ancestrales et à y pratiquer la chasse de subsistance.

       Le lancement du rapport ‘Parcs ou peuples?’ coïncide avec la Conférence mondiale des parcs naturels qui a lieu à Sydney, une conférence sur la conservation des aires protégées qui se tient chaque décennie et qui prècède le lancement de United for Wildlife par le Prince William et sa femme Kate aux États-Unis le mois prochain.

       Le rapport de Survival montre que la plupart des zones protégées sont, ou ont été, les terres ancestrales de peuples indigènes qui en dépendent et qui les gèrent depuis des millénaires. En dépit de cela, au nom de la ‘conservation’ :

    • Des peuples indigènes sont illégalement expulsés de ces terres.
    • Ils sont accusés de ‘braconnage’ parce qu’ils chassent pour se nourrir.
    • Ils sont confrontés aux arrestations, aux coups, à la torture et à la mort aux mains de brigades anti-braconnage.
    • Si les autochtones ont été expulsés de leurs terres, on y accueille les touristes, et même dans certains cas, des chasseurs de gros gibier.    

       Le rapport ‘Parcs ou peuples?’ examine les cas d’expulsion en cours, tels que ceux des Pygmées baka du  Cameroun, des Bushmen du Botswana et des tribus des réserves de tigres en Inde. Ce modèle de conservation s’apparente à la création, au XIXe siècle, des parcs nationaux de Yellowstone et de Yosemite aux Etats-Unis, qui conduisit à l’éviction brutale de tribus amérindiennes.

    Les Bushmen du Botswana sont confrontés aux arrestations, aux coups et à la torture au nom de la conservation.
       Les Bushmen du Botswana sont confrontés aux arrestations, aux coups et à la torture au nom de la conservation.

    © Survival International

     

       Dauqoo Xukuri, un Bushman de la Réserve naturelle du Kalahari central au Botswana a dit : ‘Je m’assois et regarde l’horizon autour de moi. Partout où il y a des Bushmen, il y a du gibier. Pourquoi? Parce que nous savons comment prendre soin de la faune’.

    Le parc indigène du Xingu (entouré en rose) abrite plusieurs groupes indiens. Il représente une importante barrière à la déforestation (en rouge) de l’Amazonie brésilienne.
        Le parc indigène du Xingu (entouré en rose) abrite plusieurs groupes indiens. Il représente une importante barrière à la déforestation (en rouge) de l’Amazonie brésilienne.

         © ISA (Instituto Socioambiental)

        Le rapport de Survival conclut que le modèle actuel de conservation nécessite un changement radical. La conservation doit se conformer au droit international, elle doit protéger les droits territoriaux des peuples indigènes, être à leur écoute quant au type d’aide dont ils ont besoin pour protéger leurs terres et prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir leur survie.

        Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd’hui : ‘Des millions sont dépensés chaque jour par les écologistes en dépit de la crise environnementale que nous connaissons. Il est temps de se réveiller et de se rendre à l’évidence qu’il existe une autre voie bien meilleure. Tout d’abord, les droits des peuples indigènes doivent être reconnus et respectés. Ensuite, ils doivent être traités comme les meilleurs défenseurs de leurs propres terres. Les écologistes devraient admettre qu’ils sont leurs partenaires privilégiés dans cette affaire’.

         Notes aux rédactions :

      - Télécharger le rapport ‘Parcs ou peuples?’ sur le site de Survival (pdf, 700 Ko en anglais)
      - Visitez la page de la campagne ‘Parcs ou peuples’ de Survival pour plus d’informations.


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  •   Un tiers des chômeurs ne touche aucune indemnité. La moitié d'entre eux pas plus 500 euros mensuels et les trois quarts moins du Smic. Seuls 6 % perçoivent plus de 1 500 euros. Enfin 17 600 chômeurs touchent plus de 4000 euros par mois, soit 0,4 % du total. Le moins que l’on puisse dire est que régime français d'indemnisation des demandeurs d’emploi est loin d'être trop généreux1 et de « désinciter » au travail.

    Plus d'un tiers des chômeurs ne touche rien

      Selon les chiffres officiels, les chômeurs reçoivent en moyenne 1 100 euros net par mois d'indemnités2. Ce montant représente un peu plus que le Smic, et l’équivalent de 71 % de leur salaire net de référence. Mais ce chiffre est trompeur car il ne porte que sur les chômeurs indemnisés par l'Unedic dans le cadre du régime général de l'assurance chômage et oublie donc une grande partie des demandeurs d'emploi.

      Pour comprendre combien perçoivent réellement les chômeurs, il faut élargir le champ de la mesure. Aux 2,1 millions de demandeurs d’emploi indemnisés par le régime général, on doit, d’abord, ajouter les 485 000 chômeurs en fin de droits, qui touchent au mieux l’allocation de solidarité spécifique (ASS, d’un montant mensuel maximum de 480 euros). Il faut, enfin, compléter par le nombre de demandeurs qui ne touchent rien, par exemple des jeunes qui entrent sur le marché du travail sans en trouver.

      Sur les 5,5 millions de demandeurs d’emploi au total de juin dernier, seul la moitié percevait une allocation. Il est vrai que parmi ces demandeurs, une partie a touché un salaire par ailleurs. Si l’on ne compte que les chômeurs de catégorie A (ils n’ont strictement aucune activité) qui ne sont pas indemnisés (1,4 million, donnée de décembre 2013), on arrive à un total de 4 millions de demandeurs d’emploi sans aucun autre revenu.

      Un article publié en partenariat avec le Centre d'observation de la société par Louis Maurin pour Alteréco+  (09/12/2014)


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  • Engrais naturel

    2014    118 p.   12 €  

    Un plaidoyer pour la Terre… Et pour les hommes et les femmes qui la cultivent.

    S’appuyant sur les dernières découvertes scientifiques, l’auteur explore les sources de l’agriculture, et quand il y décrypte les croyances attachées à la permaculture et à l’agroécologie, c’est pour mieux sonder la nature humaine.

    Il s’interroge, il nous interroge : quel est le projet de notre espèce ?

    Fort de ses recherches et enquêtes sur le terrain, Christophe Gatineau analyse la mondialisation des pratiques et des savoir-faire agricoles, y compris agro-écologiques. Il propose des orientations pour le développement d’une véritable agriculture permanente, une agriculture qui se maintient indéfiniment au même endroit par l’art de cultiver la terre pour la rendre fertile.

    Un regard original et inédit sur nos pratiques et notre devenir.

      « J'avais aussi envie de parler du monde agricole sous l'aspect social, des quelques multinationales qui gouvernent le monde de la culture, à l'envers du manuel du cultivateur », précise Christophe Gatineau qui est également documentariste, photographe et donc auteur…

      Et si nous mettions de l’urine dans l’arrosoir ? Par Christophe Gatineau

    By Gilles Domenech On 18 avril 2014 · 

    Note de Gilles : A l’occasion de la sortie prochaine de son livre « aux sources de l’agriculture, la permaculture, illusions et réalités »,  Christophe Gatineau nous propose un petit article de circonstance en cette saison où les plantes ont des besoins énormes en azote. La façon la plus simple d’en amener est gratuite et à portée de tous ! Je l’utilise d’ailleurs beaucoup.

    Extrait du livre aux sources de l’agriculture, la permaculture, illusion et réalité à propos de l’urine :

    « petit clin d’œil à ce fabuleux fertilisant gratuit à portée de toutes les bourses et dont à la louche, 7 millions de tonnes sont produits tous les jours par notre espèce.

     Gratuit parce que chacun est propriétaire de droit de ses déjections ; et fertilisant, parce que les plantes ont les moyens d’en extraire la substantifique moelle.

    Un réservoir renouvelé en permanence depuis le départ de l’humanité, et des mers entières remplies chaque année d’un pipi qui rivalise même avec les engrais chimiques selon toutes les études.

     Fleuron des phytostimulants naturels en plus de ses puissantes propriétés phytosanitaires, il est utilisé avec succès dans certains pays mais chez nous comme partout ailleurs, il jouit d’une très mauvaise réputation comme tous les produits de transformation de notre corps … »

     La technique du « pisser dans l’arrosoir » est à la portée de tous même si le genre féminin se positionne dès le départ avec un handicap …

    Aux sources de l'agriculture... (Christophe GATINEAU)Sur la photo ci-contre, la jardinière montre avec sa main qu’elle a su viser juste en suivant à la lettre le protocole qui consiste à stimuler la vie de la terre par un arrosage régulier d’un mélange d’eau additionné de 25 % d’urine fraîche au pied de ces légumes tous les 15 jours ; un arrosage complété par un binage pour oxygéner la terre et lui apporter de « l’air ».

    (l’oxygène est indispensable aux bactéries qui accompagnent le développement racinaire. En dessous de 5 % d’oxygène, il n’y a plus de croissance racinaire… donc moins de nourriture pour la plante, donc affaiblissement de son développement et de son système immunitaire)

    Et dans une terre presque morte et fortement minéralisée, elle a récolté de gros légumes tendres dont plusieurs carottes de plus d’un kg et une betterave de 3,2 kg.

    Essayez, c’est gratuit et à portée de la main …

    Nb : des études américaines et finlandaises publiées en 2007 et 2009 sur l’utilisation de l’urine humaine comme fertilisant dans la culture de la betterave rouge, de la tomate et du choux ont conclu qu’elle pouvait être un substitut aux engrais minéraux pour augmenter les rendements.

    Par ailleurs, elles montrent un impact moins important des prédateurs sans poser aucun problème sur le plan sanitaire ou sur la saveur des aliments.

      http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/jf9018917 .

    En Zambie, on fertilise les champs avec

    http://www.rue89.com/2010/05/25/en-zambie-on-fertilise-les-champs-avec-de-lurine-humaine-151849


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  • Steak (R)évolution film

    Documentaire

          Date de sortie :          05 novembre 2014 

         Réalisé par :                Franck Ribière

         Durée :                             2h.10mn

        Pays de production :     France  

       Année de production :   2014

        Distributeur :               Jour2Fête

    •  Synopsis  STEAK (R)ÉVOLUTION parcourt le monde à la découverte d’éleveurs, de bouchers et de chefs passionnés. Loin des élevages intensifs et des rendements industriels, une révolution est déjà en marche ; la bonne viande rouge devient un produit d’exception, voire de luxe.
       Mais où se trouve le meilleur steak du monde ?
       Franck Ribière et son boucher favori, Yves-Marie le Bourdonnec, partent rencontrer les nouveaux protagonistes de la filière, généreux, attachants et écologistes, pour essayer de comprendre ce qu’est une bonne viande.
       Mais les nouveaux enjeux du marché ne sont pas toujours là où on les attend. 

    La critique de Premiere

    • Eric Vernay 
       
      Le cinéaste propose un tour du monde carnivore, bien loin de l’élevage intensif, où des esthètes du persillage (répartition de la graisse, garante du goût) tentent de privilégier les papilles aux stéroïdes en améliorant les conditions de vie des animaux. Saviez-vous par exemple qu’à Kobe, au Japon, on masse les boeufs au saké pour obtenir une meilleure tendreté ? Un peu long, ce docu truffé de détails croustillants dépasse le concept de classement façon top 10 pour dessiner une passionnante carte de la viande quasi philosophique. Végétariens, mieux vaut passer votre chemin. 

    Les autres avis de la presse

    • Télérama   Jeremie Couston  
       
        Le réalisateur et son ami boucher Yves-Marie Le Bourdonnec (...) font la tournée des éleveurs et des bouchers (...) pour essayer de comprendre comment se "fabrique" une bonne viande. La réponse est presque la même que celle de Jonathan Nossiter pour le vin ("Mondovino") : il faut retrouver ce "bon sens paysan" d'avant l'industrialisation de l'agriculture. (...) Instructif 
    • Les Inrocks   J.B. Morain  

      C’est intéressant, sympathique, instructif, drôle, discutable, légèrement lassant, filmé un peu n’importe comment. Végétariens, passez votre chemin.

    • Libération   La rédaction de Libération  

      Un docu à la recherche de la meilleure viande du monde. Not for vegan !  

    • StudioCiné Live   Fabrice Leclerc 

      De ce doc au postulat persillé, sort une enquête hypercalorique mais forte en fer. Tendre vers l'elixir carnassier,  c'est aussi dénoncer la malbouffe, enquêter, apprendre, découvrir des passionnés de la bidoche, mais aussi dénoncer les idées reçues. (...) Tant d'ingrédients que Franck Ribière arrive à assaisonner dans ce doc atypique mais passionnant. À consommer à point, même s'il est parfois saignant.  

    • Le Parisien  Renaud Baronian

       Un film édifiant, passionnant, qui nous fait rencontrer des personnages ahurissants. "Steak (R)évolution" a des   allures de "Mondovino" mais en moins polémique que le réputé documentaire sur la vin de Jonathan Nossiter. (...) La principale qualité de ce joyeux documentaire est de laisser le spectateur se forger sa propre opinion.

    •  Le JDD    Danielle Attal 

      Un documentaire absolument passionnant.    

    • Paris Match  Alain Spira  

     Un docu saignant à la réalisation succulente.


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  • L"Afrique est-elle si bien partie? (Sylvie BRUNEL)

    2014   183 p.   19,50€

      Alors que l'apparente émergence de l'Afrique, avec ses taux de croissance record, suscite l'engouement des médias et des investisseurs, Sylvie Brunel, géographe, économiste, ancienne présidente de l'ONG Action contre la Faim, aujourd'hui professeur des Universités à Paris-Sorbonne, pose dans cet essai la question de la solidité de ce décollage annoncé.

      Et si René Dumont, qui prophétisait en 1962 que l'Afrique était mal partie, avait toujours raison ?

      L'explosion de la violence et des inégalités ne risque-t-elle pas de remettre en question les progrès effectués ? 

      A quelles conditions l'Afrique, ce continent si riche peuplé de tant de si pauvres, peut-elle vraiment et durablement sortir de ses difficultés ?

      Sylvie Brunel sera présente au Festival international de géographie de St-Dié-des-Vosges (du 3 au 5 octobre) et aux Rendez-vous de l'histoire de Blois (9-12 octobre).Elle est l'auteure de nombreux ouvrages dont :

      -A qui profite le développement durable ? Larousse, 2008 ;

      -Nourrir le monde. Vaincre la faim, Larousse, 2009 ;

      -Manuel de guérilla à l'usage des femmes, Grasset, 2009 ;

      -Géographie amoureuse du monde, JC Lattes, 2011 ;

      -Géographie amoureuse du maïs, JC Lattes, 2012 et

      -La planète disneylandisée. Pour un tourisme responsable, Editions Sciences Humaines, 2012.

       [ (...) Pourtant, l'engouement qu'elle suscite aujourd'hui paraît aussi aveugle que l'était le catastrophisme d'hier, lorsque la fin de la guerre froide vit l'effondrement des Etats, minés par la crise de la dette, et la chute de l'aide publique au développement. Car les lignes de faiblesse du continent demeurent : aujourd'hui, la croissance africaine n'est pas durable. L'ampleur des inégalités internes crée des tensions sociales d'autant plus fortes que les réseaux de communication et d'information mettent directement en contact des univers autrefois cloisonnés. Les Africains « du dedans », principalement citadins, branchés sur l'économie mondiale, vivent sur une autre planète que ces Africains « du dehors » que sont les ruraux. Deux tiers de la population continue de dépendre des ressources naturelles. Or le réservoir rural persiste à s'accroître plus rapidement que les villes, malgré leur croissance rapide. 500 millions de paysans manquent de tout et vivent dans l'insécurité foncière et économique, à la merci des caprices du ciel. Alors qu'à Maputo, en 2003, les chefs d'Etat avaient pris l'engagement de consacrer 10 % de leur budget à l'agriculture, moins de 10 (sur 54 pays !) ont respecté leur engagement.

    Le chaudron démographique bouillonne ainsi dans un continent où l'urbanisation accélérée constitue plus le symptôme des difficultés agricoles que la conséquence de la modernisation agraire. Alors que l'Europe du XIXe siècle a pu se délester de 50 millions de migrants, cette soupape de sécurité est refusée à une Afrique en voie de densification rapide. Dans les villes, des cohortes de jeunes - deux tiers de la population a moins de 25 ans -rongent leur frein et leur rancoeur, prompts à enfourcher toutes les révoltes. Dans les campagnes, l'insécurité alimentaire précarise des millions de personnes, qui ne demanderaient qu'à saisir les opportunités économiques... si elles leur étaient offertes.

    Mais voilà, la corruption et le clientélisme compromettent le développement durable : une grande partie des financements abondamment déversés sur l'Afrique continue d'être détournée. La sanctuarisation des territoires au nom de l'urgence écologique marginalise les pauvres. Et le discours victimaire tenu par trop d'élites conduit à rejeter sur l'extérieur et le passé la responsabilité des erreurs de gestion interne. Hier perçue comme un recours, la Chine subit à son tour l'ostracisme et les accusations de pillage, comme s'il fallait à tout prix trouver des boucs émissaires.

    L'Afrique ne sera bien partie que lorsqu'elle répartira mieux la manne des financements, quels qu'ils soient, et saura mettre en oeuvre des politiques sociales dignes de ce nom, au lieu d'exploiter la rente de l'argent facile, qu'il soit humanitaire ou pétrolier. Elle reste un continent riche peuplé de pauvres, où chaque aléa naturel fonctionne comme un révélateur des dysfonctionnements politiques. Que valent les immenses richesses africaines quand plus de la moitié de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté en n'en percevant que de dérisoires miettes ? ] LesEchos.fr

      L'Afrique est aussi la proie des financiers voulant des placements sûrs en investissant dans le foncier, tout simplement volé aux agriculteurs avec l'aide des politiques corrompus: c'est ce qu'on appelle l'accaparement des terres!

      Sylvie Brunel est professeur à la Sorbonne-Paris IV Ce texte est écrit dans le cadre du 27e Rendez-vous de la mondialisation, « L'émergence de l'Afrique subsaharienne dans la mondialisation », organisé par le Groupe d'analyses de la mondialisation.

    En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/03/10/2012/LesEchos/21283-071-ECH_l-afrique-est-elle-si-bien-partie--.htm#CzlWQEEfPc11oTl5.99

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  • L'envers de l'assiette... (Laure WARIDEL)

     3011    230 p.   19 €

      Depuis sa parution en 2003, le succès de "L’envers de l’assiette" ne se dément pas. Engagé, socialement responsable et accessible, ce guide alimentaire nouveau genre a été entièrement retravaillé et mis à jour par l’auteure.

      Laure Waridel scrute nos habitudes alimentaires et nous montre les dangers d’une agriculture industrialisée et mondialisée. Elle propose un éveil de la conscience sociale par nos choix alimentaires. On y apprend que nous pouvons modifier notre alimentation en s’inspirant de quatre concepts très simples : les 3N-J (Nu, Non-loin, Naturel et Juste). Nu pour moins d’emballages. Non-loin pour privilégier les aliments locaux. Naturel pour une agriculture plus écologique et plus saine. Juste pour repenser le système agroalimentaire du local au global afin que tout le monde puisse manger à sa faim.

      Manger est un besoin essentiel. Répété trois fois par jour, ce geste a pourtant des conséquences qui dépassent largement les limites de l’estomac. Les habitudes alimentaires de chacun ont des répercussions sur la santé des gens, sur celle de la planète et sur les populations qui y vivent. Il est temps de mesurer les implications de nos choix alimentaires et les changements profonds à apporter à notre politique agricole. Se mettre à table prend un tout autre sens avec ce livre où le plaisir de bien se nourrir et la conscience de respecter la Terre s’avèrent indissociables. Truffé d'exemples concrets, L'envers de l'assiette donne faim et soif d’un monde plus juste et plus écologique.

      Laure Waridel est écosociologue. Cofondatrice d’Équiterre, elle est considérée comme l’une des pionnières du commerce équitable et de la consommation responsable au Québec. Elle est l’auteure de:

      -Acheter, c’est voter.

      Elle décortique dans cet ouvrage les rouages commerciaux responsables des inégalités croissantes entre producteurs du Sud et consommateurs du Nord. Elle y explique les impacts sociaux et environnementaux des choix de consommation que l'on fait et, à titre d'exemple, elle retrace la route du café, de la plantation à la tasse. Mais Acheter, c'est voter propose aussi le témoignage émouvant de l'auteure sur le chemin du commerce équitable qui l'a conduite au Mexique partager le quotidien de familles paysannes ayant mis sur pied l'une des premières coopératives à exporter du café équitable et biologique vers l'Europe. L'histoire édifiante de cette petite communauté montre la nécessité d'instaurer un système économique mondial plus équitable, à tous les niveaux.


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  •  Troubles de l’attention : la pollution de l’air est-elle responsable ? 

     Des chercheurs ont voulu savoir si la pollution jouait un rôle dans les troubles de l'attention. En suivant 233 enfants vivant à New York, ils ont constaté que les femmes qui ont été exposées pendant leur grossesse à des quantités élevées de polluants avaient cinq fois plus de risque que les autres d'avoir un enfant hyperactif à l'âge de neuf ans. 

    Troubles de l’attention : la pollution de l’air est-elle responsable ?Le trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité - TDAH pour les intimes - est le trouble comportemental le plus fréquent chez les enfants et les adolescents. Il se traduit généralement par des difficultés à se concentrer et un manque d'attention. La pollution de l’air faisant déjà de nombreux ravages sur notre santé, des chercheurs ont voulu savoir si elle jouait également un rôle dans le TDAH. En suivant 233 enfants vivant à New York, ils ont constaté que les femmes qui ont été exposées pendant leur grossesse à des quantités élevées d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) - des polluants émis par la combustion du carburant automobile ou par la production industrielle - avaient cinq fois plus de risque que les autres d'avoir un enfant hyperactif à l'âge de neuf ans. Moralité : si vous êtes enceinte, fuyez les grands axes routiers, surtout aux heures de pointe !

      Les femmes enceintes moins "polluées" qu’avant !Ce n’est pas encore tout à fait Noël, mais on a tout de même une bonne nouvelle pour vous : en France, l’exposition des femmes enceintes et des fœtus aux polluants environnementaux a diminué. En tout cas pour les polluants qu’a évalué l’InVS (Institut national de Veille Sanitaire), à savoir le plomb, le mercure et le Bisphénol A (BPA). Mais comment expliquer cette baisse ? Pour le plomb, cela est dû à son interdiction dans l’essence depuis les années 90. Quant au BPA, les campagnes d’information et de sensibilisation sur sa présence dans les biberons, dans les matières plastiques et les résines en contact avec les denrées alimentaires ont du faire leur effet ! Maintenant, il faut poursuivre les efforts… 

      Retrouvez dans le détail, toutes les informations sur ces actualités sur le site de l’Association Santé Environnement France : www.asef-asso.fr


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  • La cible du marché du carbone : l’expérience d’une ONG anglaise

    L’enthousiasme des étudiants à agir contre les énergies fossiles est bien compréhensible d’un point de vue éthique. Pourtant, l’un des enjeux les plus importants de cette campagne relève plutôt du domaine de la bonne gestion d’un patrimoine financier de la part de fiduciaires qui sont sensés agir en fonction de la protection des intérêts économiques à long terme de leurs membres ou de leurs actionnaires, grâce à une gestion des risques financiers qui tient compte des impacts sociaux et environnementaux des placements. Or, justement, la plupart des investisseurs institutionnels alignent leurs placements sur les grands indices boursiers mondiaux qui comptent de nombreuses compagnies dédiées aux énergies fossiles. Par mimétisme, ces flux financiers favorisent une économie intensive en carbone, ce qui empêche de respecter les objectifs de réduction des émissions que se fixent les États, tout en créant une « bulle carbone » dont les valeurs nominales tendent à décrocher de plus en plus des risques réels.

    Lancé par l’ONG anglaise Carbon Tracker Initiative afin d’informer les financiers des vrais enjeux en cause, le concept de risque carbone qu’ils ont développé prend deux formes : un risque financier et un risque de réputation. Risque financier : si on brûle l’ensemble des réserves déjà identifiées par les compagnies pétrolières, on atteindra rapidement 6 degrés de réchauffement climatique. Ce potentiel insoutenable conduira, à plus ou moins court terme, la communauté internationale à prendre des mesures drastiques qui vont faire perdre très rapidement leur valeur boursière aux compagnies pétrolières qui possèdent ces réserves. Cette dévalorisation aurait un impact négatif sur les actifs détenus par les investisseurs institutionnels qui perdraient ainsi beaucoup d’argent et la capacité à payer les retraites, les assurances et leurs autres engagements. Le risque de réputation, quant à lui, vise d’abord les investisseurs institutionnels qui placent leurs actifs dans ces entreprises, mais aussi auprès des élus qui ont un rôle dans la gestion de fonds publics.

    Les actifs en jeu sont gigantesques : on parle de 5 billions (mille milliards) $ investis dans 1 469 entreprises de pétrole et de gaz et 275 dans le charbon. Dans une étude récente produite dans le cadre du Bloomberg New Energy Finance White papers, les spécialistes évaluent comme étant peu probable un désinvestissement massif et rapide du secteur de l’énergie fossile, étant donné son poids et son rôle dans les marchés financiers (profondeur du marché, grande liquidité, rendement, etc.). Mais si cela devait se produire, pour diverses raisons, plusieurs secteurs profiteraient de ce déplacement d’actifs, parmi lesquels celui des technologies propres, qui devraient rapidement passer d’une valorisation de 220 milliards aujourd’hui à 2,8 billions $ dans la prochaine décennie. Pour les auteurs de l’étude, cela dépendra en partie de l’activisme des actionnaires.

    Finance responsableOr, justement, les activistes conscients du risque carbone sont particulièrement actifs à agir sur le marché. Ainsi, en août dernier était lancé le Fossil Free Indexes US qui permet de donner une visibilité et une plus grande profondeur aux gestionnaires préoccupés par ce risque carbone et intéressés aux options alternatives au secteur des énergies fossiles. « We’re primed to give investors a unique opportunity to invest in the broad market while avoiding the increasing risk of long-term investment in fossil fuels, » indique Stuart Braman, fondateur et DG du Fossil Free Indexes (FFI).

    Les impacts financiers du risque carbone sont par ailleurs de plus en plus sous la loupe des analystes financiers, dans la foulée du Carbon Tracker Initiative (CTI), un pionnier qui a fait des petits. L’exemple le plus frappant estl’analyse récente du risque carbone de la pétrolière Shell. Dévoilée par la CTI et Energy Transition Advisors (ETA), cette étude évalue à hauteur de 77 milliards $ la valeur des projets de développement pétrolier de l’entreprise qui devraient s’avérer être des pertes à mesure où les politiques climatiques commenceront à être Finance responsablemises en œuvre au niveau mondial. « Shell’s approach is based on dismissing potentially weaker demand for its oil due to tougher climate policies, technological advances and slower economic growth. Investors and financial regulators need to ensure that scarce pension fund monies will not be lost in moth-balled projects, » affirme l’étude, qui dénonce au passage les tentatives des dirigeants de Shell de rejeter du revers de la main les probabilités d’actions climatiques internationales et de cacher la vérité à ses actionnaires.

    L’expérience australienne

     

    Les établissements financiers commencent aujourd’hui eux aussi à subir les pressions concernant leur participation au secteur des combustibles fossiles de la part de leurs clientèles de base. Le cas de l’Australie mérite d’être donné en exemple. Alors qu’elle était gouvernée par le Parti Travailliste, l’Australie a été parmi les pays pionniers à mettre en place un plan de lutte sur le climat, en particulier avec un marché carbone et un programme ambitieux de transition énergétique. Malheureusement, Tony Abbott, un clone de Stephen Harper (monarchistes, socialement conservateur et pied et poing liés aux entreprises du secteur énergétique) est devenu chef du parti libéral en 2009 et premier ministre du pays en 2013.

    Dans la tradition britannique, le mode électoral non proportionnel a fait en sorte que la coalition de droite, avec 45% du vote, est allée chercher 60% des sièges. S’appuyant sur cette majorité solide, le premier ministre Abbott a rapidement mis fin au marché carbone et sabré dans le soutien aux énergies renouvelables, cherchant plutôt à favoriser le secteur du charbon. C’est dans ce contexte particulier que peut s’expliquer la montée en puissance du mouvement australien de désinvestissement dans les énergies fossiles.

    Il faut aussi comprendre que le mouvement de la finance responsable en Australie est relativement important. Plusieurs grands acteurs de l’industrie (les grands fonds de retraite contrôlés par le mouvement syndical) sont actifs dans ce domaine. N’ayant plus le pouvoir d’influer sur un gouvernement vendu aux intérêts du secteur des énergies fossiles, les mouvements syndical et écologiste se sont tournés vers l’engagement actionnarial. Au mois de juin dernier, plus de 4300 Australiens influents ont choisi de signer une lettre ouverte adressée aux dirigeants des plus grandes banques du pays, les invitant à cesser d’accorder des prêts aux nouveaux projets d’extraction de combustibles fossiles, ainsi qu’à vendre les parts qu’elles détiennent dans des sociétés engagées dans de telles activités.

    Finance responsableEn même temps, une campagne orchestrée par l’Australian Youth Climate Coalition, une organisation de jeunes environnementalistes, s’attaquait plus spécifiquement aux quatre grandes banques du pays pour les forcer à boycotter le grand projet de développement houiller dans le nord du pays, qui doit passer par la construction d’un port à proximité de la Grande Barrière de Corail. L’ampleur du projet, et la valeur symbolique particulière du territoire affecté (inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1981), a fait en sorte que quatre grandes banques internationales (Deutsche Bank, HSBC, RBS, et Barclays) se sont engagées auprès de leurs parties prenantes à ne pas investir dans ce projet. D’ailleurs, en raison de la décision récente de la Chine de mettre un frein au développement des centrales au charbon, tout indique que ce projet s’avérerait un gigantesque éléphant blanc, ‘toxique’ pour les investisseurs.

    En septembre dernier, le fonds de placement de retraite HESTA (du secteur de la santé et des services sociaux australien, 785 000 membres, 29 milliards $ d’actif), a annoncé qu’il retirait tout ses placements de l’industrie du charbon. Contrairement aux autres acteurs, ce désinvestissement ne touchait pas seulement les produits socialement responsables d’HESTA, mais tous ses actifs. Pendant le même mois de septembre, on annonçait aussi la création d’un nouveau fonds de placement pour la retraite (appelés en Australie les superannuations) « libre du secteur des énergies fossiles », le FutureSuper. Selon un sondage, le quart des Australiens seraient prêts à transférer leur épargne retraite dans un fonds qui exclurait les placements dans le charbon, équivalent à un marché de 247 milliards $.

    Le Québec et les sables bitumineux : une campagne de désinvestissement ?

    Pour conclure, une seule question s’impose : ces exemples internationaux vont-ils inspirer au Québec une campagne de désinvestissement visant les pétrolières impliquées dans les sables bitumineux (Enbridge, Transcanada, Suncor et autres) ? Dossier à suivre. 

    Gilles Bourque

    Articles de cet auteur (dans Carnet de Louis Favreau)

    • L’austérité n’est pas la solution : pourquoi pas une fiscalité écologique ?
    • Transport collectif : l’urgence d’investir dans les infrastructures
    • Crise climatique : une économie de guerre pour faire face au réchauffement de la planète ?
    • [...]

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  •  Les énergies fossiles : quand la finance responsable mobilise !

    vendredi 14 novembre 2014 par Gilles Bourque

     L’investissement socialement responsable est plus souvent qu’autrement associé à des organisations (fonds en développement durable, institutions de finance solidaire, fonds éthiques...) qui dialoguent patiemment avec des entreprises en mettant de l’avant des demandes pour le respect de l’environnement et/ou le respect des normes internationales du travail pour ne donner que ces deux exemples. Mais l’investissement socialement responsable peut aussi être une mobilisation pour désinvestir de certaines multinationales. C’est notamment le cas dans le secteur très controversé des énergies fossiles. Notre collaborateur, l’économiste et sociologue de l’IREC Gilles Bourque, relate trois expériences internationales pertinentes à cet égard. Tout simplement instructif !

    Louis Favreau (Carnet de Louis Favreau)

    D’après le bulletin annuel de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur les gaz à effet de serre, la teneur de l’atmosphère en GES a atteint un nouveau pic en 2013, en raison de la hausse accélérée des concentrations de dioxyde de carbone. Pour l’OMM, la nécessité d’une action internationale concertée devient plus qu’urgente.

    En 2013, la concentration de CO2 dans l’atmosphère représentait 142% de ce qu’elle était à l’époque préindustrielle (1750), et celles du méthane et du protoxyde d’azote respectivement 253% et 121%. Les observations effectuées par le réseau de la Veille de l’atmosphère globale (VAG) de l’OMM révèlent que le taux d’accroissement du CO2 atmosphérique entre 2012 et 2013 représente la plus forte augmentation de la période 1984-2013. Des données préliminaires laissent supposer que cela pourrait être dû à la réduction des quantités de CO2 absorbées par la biosphère terrestre alors que les émissions de ce gaz continuent de croître. En effet, l’océan absorbe aujourd’hui environ le quart des émissions totales de CO2 et la biosphère un autre quart, limitant ainsi l’accroissement du CO2 atmosphérique. Or l’absorption du CO2 par les océans pose problème : le rythme actuel d’acidification des océans semble en effet sans précédent depuis au moins 300 millions d’années, selon les résultats d’une étude, diminuant ainsi sa capacité d’absorption du CO2.

    « Le bulletin sur les gaz à effet de serre fournit aux décideurs des éléments scientifiques sur lesquels ils peuvent s’appuyer. Nous possédons les connaissances et nous disposons des leviers nécessaires pour prendre des mesures visant à limiter à 2°C l’augmentation de la température et donner ainsi une chance à notre planète tout en préservant l’avenir des générations futures. Plaider l’ignorance ne peut plus être une excuse pour ne pas agir »

    a fait valoir Wendy Watson-Wright, Secrétaire-exécutive de la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO.

    Dans un tel contexte de constats scientifiques sans ambigüité, alors que les entreprises pétrolières continuent dans un aveuglement suicidaire pour la planète à développer toujours plus leurs projets de développement, il m’apparaissait pertinent de faire la lumière sur les campagnes de désinvestissement dans les énergies fossiles qui sont en voie de prendre une ampleur sans précédent dans les années à venir.

    Campagne de désinvestissement : le précédent de la lutte contre l’Apartheid

    Je dis « sans précédent », mais ce n’est pas tout à fait juste. Les campagnes actuelles de désinvestissement des entreprises liées au secteur de l’énergie fossile, qui prennent de l’ampleur parmi les activistes de la finance responsable et des mouvements écologistes, peuvent être comparées avec celles de la lutte contre l’apartheid. Dans la courte histoire de la finance responsable, c’est en effet dans les années 1970 et 1980, avec la mobilisation autour de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, que ce mouvement de financiers activistes prend son véritable envol à l’international. La finance responsable sort du territoire étasunien où elle était restée confinée et se répand en Grande-Bretagne où les liens avec l’Afrique du Sud sont évidents, puis sur le continent européen. La campagne anti-apartheid a joué sur deux tableaux : d’une part, une approche d’engagement, où les placements dans les entreprises devaient servir à changer les conduites de ces dernières, en particulier en faisant en sorte qu’elles deviennent des acteurs de réforme du régime de l’apartheid, en appliquant de façon volontaire des politiques d’emploi non discriminatoires ; d’autre part, une approche punitive de rejet de certains placements dans les entreprises qui refusaient toutes réformes, qui se faisaient complice du régime.

    Ce premier pas sur le plan international a rapidement servi de modèle pour étendre le mouvement des placements responsables à d’autres causes, en particulier à celle de l’environnement. Alors que plusieurs craignaient que le mouvement de la finance responsable ne s’effondre avec la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, celui-ci a au contraire connu un nouveau souffle avec la cause environnementale qui s’est progressivement imposée comme l’un des critères dominants des fonds éthiques. Mais dans le contexte actuel d’urgence climatique, il semble que le moment serait venu d’agir de façon plus contraignante que le font actuellement les fonds éthiques dont les pratiques dans le secteur de l’énergie relèvent principalement du tamisage positif (ou de la politique de la carotte), choisissant les placements sur la base des meilleurs du secteur. Devant la catastrophe climatique et financière que représente la bombe à retardement du secteur des énergies fossiles, plusieurs activistes croient qu’il est temps de faire le choix du désinvestissement (de la politique du bâton), comme ce fut le cas pour les entreprises récalcitrantes qui refusaient d’agir contre le régime raciste d’Afrique du Sud.

    C’est exactement ce qu’a dit l’ancien vice-président étasunien Al Gore, s’exprimant à Harvard pour rendre hommage à un groupe d’étudiants œuvrant pour que leur université procède à la vente de ses placements dans des entreprises de combustibles fossiles, comparant leurs efforts à la campagne de désinvestissement qui avait contribué à mettre un terme à la politique d’apartheid. Bien que les lignes de division soient moins claires qu’elles ne l’étaient à l’époque de l’apartheid, explique Al Gore aux étudiants de Harvard, l’émission importante et continue de quantités élevées de GES sert, aujourd’hui comme hier en Afrique du Sud, les intérêts d’une oligarchie au détriment de la majorité. Le comportement de cette oligarchie consiste à ignorer les populations les plus pauvres de la planète, ainsi que tous ceux qui vivront un jour sur Terre au cours des siècles à venir.

    La campagne américaine Go Fossil Free et ses effets Finance responsable

    « Quand Nelson Mandela est venu aux USA après sa sortie de prison, ce n’est pas à la Maison Blanche qu’il est venu en premier, mais en Californie pour remercier les étudiants de l’Université qui avaient aidé à désinvestir l’équivalent de 3 milliards de dollars d’actifs de holdings en Afrique du Sud », rappelait Bill McKibben en 2012, lors du lancement de la campagne « Go Fossil Free ». Un an plus tard, quelques 300 groupes locaux se sont déployés sur les campus étasuniens, avec une demande commune : que leur université cesse d’investir dans les compagnies de charbon, de gaz ou de pétrole, parce qu’elles cherchent à extraire toujours plus d’énergie fossile, ce qui contribue au réchauffement climatique.

    « Il est moralement condamnable de faire des profits en investissant dans des entreprises qui créent la crise climatique », martèle lesite 350.org, qui fédère ces groupes locaux. Sur les campus, ‘Go fossil free’ cible les fonds de dotation des universités, alimentés par les dons des riches philanthropes : 30 milliards $ pour Harvard et 21 milliard $ pour Yale. Jusqu’à récemment, seule une poignée de petites universités ont suivi l’appel de 350.org. Elles se sont engagées à cesser tout achat d’actions d’une des 200 principales compagnies d’énergie fossile, et à désinvestir d’ici 5 ans - ou au moins à examiner la question.

    Bien qu’il s’agit avant tout d’une lutte symbolique, puisqu’une infime partie des fonds de dotation sont investis en actions (et bien peu dans le secteur des énergies fossiles), le but est de pousser l’industrie fossile à la « banqueroute politique », selon McKibben, activiste devenu célèbre depuis sa lutte contre le pipeline Keystone XL. Et effectivement, la lutte commence à gagner en visibilité : ainsi, 17 fondations américaines, pesant 1,8 milliard de dollars ont annoncé qu’elles vont éjecter de leurs actifs financiers les entreprises d’énergie fossile. Ces fondations (Russell Family Foundation, Educational Foundation of America, John Merck Fund) sont de petite taille, mais additionnées, leur poids en fait le plus gros collectif à avoir opté pour le « divestment commitments ». À la fin 2013, des dizaines de villes, d’organisations religieuses, de collèges ou d’universités avaient déjà signé un tel engagement (voir la mise à jour des engagements sur le site de Go fossil free). Mais en 2014 le mouvement a été amplifiée après que l’Université de Stanford et le World Council of Churches aient opté pour le désinvestissement, et que des appels de financiers pressent les investisseurs institutionnels à se méfier de la « bulle carbone ».

    Enfin, cerise sur le gâteau à l’occasion de la grande marche sur le climat du 21 septembre dernier, pour appuyer l’initiative du secrétaire-général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, la fondation des frères Rockefeller, créée par les héritiers du baron du pétrole et fondateur de la Standard Oil, qui allait devenir ExxonMobil, annonçait qu’elle retirait tous ses actifs du secteur des énergies fossiles. Dorénavant, tout devient possible.


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  •  5 novembre 2014
      
    En trente ans, l'Europe a perdu 420 millions d'oiseaux ! 

      
    L'impact sur l'environnement et les écosystèmes est considérable et met en cause les grands équilibres

       Les ornithologues ne s'attendaient pas à découvrir un tableau réjouissant. Mais une telle hécatombe les a " stupéfiés ". En trente ans, plus de 420 millions d'oiseaux ont disparu du continent européen, sur une population totale estimée à un peu plus de 2 milliards en 1980. Au total, plus d'un cinquième des oiseaux européens ont donc disparu. Les scientifiques livrent leur résultat au terme d'une étude conduite dans vingt-cinq pays et publiée lundi 3 novembre dans Ecology Letters. " Jamais nous n'avions mené d'enquête à cette échelle, souligne Richard Gregory, chercheur à la Société royale britannique de protection des oiseaux, coauteur de l'étude. Parce que rassembler autant de données, venues d'autant de sources, est toujours complexe. Mais ce que l'on a découvert méritait ces efforts. " 
      Le résultat tient en une phrase : si les espèces rares et menacées se portent mieux en Europe, les plus communes subissent des pertes massives. Alouette, gentille alouette ? En trente ans, elle a subi un déclin de 46 %. Pour l'étourneau, c'est pire : 58 % ; le moineau domestique : 61 %, soit près de 147 millions d'individus. Quant à la douce tourterelle, elle subit un effondrement de 77 %.
       L'équipe a rassemblé des données recueillies de 1980 à 2009 sur 144 espèces. Celles-ci ont été séparées, des plus rares aux plus communes, en quatre groupes. Dans le premier, les ornithologues ont constaté une augmentation de 21 000 individus, un chiffre attribué aux succès des politiques européennes de conservation. Ainsi, le nombre de busards des roseaux a augmenté de 256 %, celui des grues de 400 %.
      " Les programmes spécifiques ont obtenu des succès spectaculaires, insiste Richard Gregory. Mais il est plus facile d'agir sur un territoire réduit que dans plusieurs pays. " Plus gratifiant, aussi, de prendre soin de rapaces ou de grands migrateurs que de modestes passereaux.
        Car près de 80 % des pertes figurent dans le quatrième groupe, largement composé de petits oiseaux. " Parce que c'est la population la plus importante en valeur absolue, mais aussi parce que ce sont des espèces que l'on croit à l'abri, poursuit Richard Gregory. Or une espèce commune peut parfaitement disparaître. Au début du XXe siècle, le ciel américain était noir de pigeons voyageurs. Il n'y en a plus un seul. "

      
    " Elargir le regard "
      
    C'est pourtant au-delà de la diversité que les chercheurs nous invitent à regarder. " Le concept même de diversité a permis de lutter contre les dangers que couraient, que courent toujours, certaines espèces. Mais il traduit mal l'état global de l'écosystème et la façon dont on prend soin de notre environnement. Par définition, ce sont les espèces les plus répandues qui ont le plus d'impact sur l'environnement ; elles qui rendent les plus grands services écosytémiques et qui maintiennent les grands équilibres. " Et Richard Gregory de lister : pollinisation, dispersion des graines, lutte contre la prolifération des insectes, nettoyage des charognes…
      Les causes de la raréfaction de ces oiseaux des champs ? Pour Frédéric Jiguet, professeur au Muséum national d'histoire naturelle et coordinateur à l'échelle de la France du recueil des données utilisées, " la mécanisation de l'agriculture a conduit à l'augmentation des parcelles, donc à l'arrachage des haies et à la réduction des surfaces non labourées et, ainsi, à une perte d'habitat pour de nombreuses espèces ". Le système des subventions européennes, ajoute le biologiste, " conditionnées par la quantité produite plutôt que par des critères de qualité et de respect de l'environnement ", est en partie responsable de la situation.
      La nature des traitements agricoles est aussi suspectée. Au cours de l'été 2014, une cinquantaine de chercheurs internationaux a publié un état des lieux de la littérature scientifique dans la revue Environmental Science and Pollution Research, mettant en cause les nouvelles générations de pesticides dits " systémiques " (utilisés préventivement en enrobage des semences ou en traitement des sols) dans la réduction massive des populations d'insectes. Or ceux-ci forment l'ordinaire de bon nombre des oiseaux en déclin. " Nombre de naturalistes mettent l'accent sur la perte d'habitat pour expliquer une grande part de cet effondrement, sans voir que les nouvelles générations d'insecticides systémiques ont un effet effroyable sur toutes les populations d'invertébrés, rappelle l'ornithologue Christian Pacteau, de la Ligue de protection des oiseaux. Or ceux-ci forment l'ordinaire de bon nombre des oiseaux en déclin. " Ce qui se produit depuis quelques années, c'est que les oiseaux sont victimes d'une interminable famine. "
       Mais l'agriculture intensive n'est peut-être pas seule en cause. L'étude invite à " élargir le regard ". Frédéric Jiguet donne, par exemple, des éléments de comparaison avec la chasse : " Les données sont rares, mais une enquête conduite en 1998 auprès d'un échantillon de chasseurs suggérait que la chasse à la bécasse, à la grive, au merle et au canard était à elle seule responsable, chaque hiver en France, de la mort d'environ 7 millions d'oiseaux ! " Une étude publiée fin 2013 dans Nature Communications estimait par ailleurs que le nombre d'oiseaux tués chaque année aux Etats-Unis par les chats domestiques oscille entre 1,3 milliard et 4 milliards d'individus !
        Stéphane Foucart, et Nathaniel
    Herzberg

        © Le Monde

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  • Consommez écologique (Matthieu COMBE)

    2014     208 p.    18 €     

     

       Alors que les médias et les publicités nous inondent de conseils censés garantir le développement durable, ce livre met en question les bonnes résolutions généralement admises. Parce que couper l'eau en se brossant les dents ne suffira pas pour « sauver » la planète, ce livre à la portée de tous apporte des solutions simples applicables au quotidien au-delà des simples éco-gestes et des guides pratiques habituels.

      En se basant sur des études scientifiques reconnues, l'auteur invite le lecteur à s'interroger notamment sur les questions d'alimentation, de pollution, de recyclage des déchets et de transition énergétique.

      Ce livre explore les enjeux environnementaux à travers une série de dessins originaux qui rendent le propos abordable et ludique.

      La pollution est due à notre mode de vie, à nos modes de consommation et à nos pratiques agricoles. Tous les jours, nous entretenons ce cercle vicieux alors qu'il est possible de choisir des produits alternatifs moins nocifs, sans pour autant diminuer notre confort de vie !

      Cet ouvrage de référence bien documenté couvre un grand nombre de questionnements sur comment mieux vivre au quotidien. L'écologie n'est pas un sacrifice, mais une série de petits gestes quotidiens faciles à adopter !

      Matthieu Combe est né le 1er décembre 1985 en région parisienne. Durant ses études d'ingénieur chimiste, il entreprend une année de césure au sein d'Irstea (Cemagref) durant laquelle il étudie la pollution des cours d'eau par les micropolluants. Il finit ses études en échange au Canada où il étudie la gestion de l'eau et des déchets. Après son stage de fin d'études, il travaille à nouveau à Irstea pendant un an et demi sur la pollution des rivières par les micropolluants.

      En parallèle de ses études et de son travail, Matthieu Combe fonde et devient directeur des publications du site Internet Natura-sciences.com en 2009. Il y traite les enjeux environnementaux et leurs actualités en lien avec l'agriculture, l'énergie, la pollution, la biodiversité et la gestion de l'eau et des déchets. En 2011, il entreprend l'écriture du livre "Consommez écologique - Faits et gestes", écriture qui nécessitera deux ans et demi d'enquête. Depuis 2012, la gestion de Natura Sciences devient son activité principale.
     

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