• Green nudge (Eric SINGLER)

    Green nudge (Eric SINGLER)

    2015     192 p.    24 €

       Adopter une attitude responsable, tant au niveau individuel que collectif, n'est pas chose aisée : si la majorité d'entre nous a de bonnes intentions (78% se déclarent très concernés par le changement climatique), celles-ci ne sont que trop rarement suivies d'actions.

      Pourquoi n'agissons-nous donc pas en conformité avec nos déclarations d'intention?

      Contrairement à ce que nous pensons, nous ne sommes pas des individus rationnels qui agissent en accord avec nos intérêts, même les plus fondamentaux... Une nouvelle discipline, l'économie comportementale, a démontré que nous sommes des êtres faillibles, tout à la fois rationnels et
    émotionnels. Issue de ce courant révolutionnaire, l'approche Nudge propose une série de leviers pertinents pour modifier véritablement les comportements liés aux enjeux du développement durable.

      Face aux nombreux défis auxquels la planète est confrontée - réchauffement climatique, acidification des océans, réduction de la couche d ozone, pollution chimique, etc.-, ce livre explique grâce à de nombreux exemples pertinents comment adopter une stratégie de Green Nudges rapides à mettre en oeuvre, peu coûteux et dont l'efficacité a été scientifiquement démontrée.

    Le Green Nudge, un petit coup de pouce qui aura un grand impact sur notre avenir !
     
       Éric Singler est directeur général du groupe BVA - l'un des 20 premiers groupes mondiaux d études marketing - en charge de l'activité grande consommation IN VIVO BVA et de la BVA Nudge Unit. Fondateur du think tank Nudge France, il est l'un des pionniers de l'approche nudge en France. Intervenant auprès des pouvoirs publics et des grandes entreprises internationales, il donne régulièrement des conférences en France et à l'étranger et participe à des formations en marketing dans des écoles et universités prestigieuses, dont HEC, INSEAD, Paris-Dauphine et l'ENA.
       Olivier Oullier est professeur à Aix-Marseille Université où il enseigne la psychologie, les neurosciences et les systèmes complexes. Expert dans l'étude du comportement et des neurosciences et de leurs applications dans un contexte stratégique, managérial, il a écrit plus d'une centaine d'articles dans les meilleures revues scientifiques, journaux et magazines.
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       Alors que vient de paraître l’excellent "Green nudge" d’Eric Singler (sous-titré "changer les comportements pour sauver la planète") et alors qu’à l’occasion de la COP21, de trop rares entreprises et collectivités affichent un engagement sur 100% d’ENR, à l’instar de Paris ou de Galeries Lafayette qui viennent d’annoncer leur passage aux renouvelables, inciter chacun, y compris les individus ou les familles, à choisir l’énergie verte aussi une priorité. Cela, dans un contexte où les opérateurs classiques déploient des trésors d’imagination pour, semble-t-il, empêcher les clients soucieux de choisir les ENR de le faire effectivement (voir notamment l’offre DolceVert de GDF Suez Dolce Vita, qui n’est pas disponible par téléphone et l’est en ligne seulement, mais pas dans la rubrique "services et options" servant à modifier le contrat) … 
        Pourtant, et à l’opposé de ces pratiques, l’usage du levier de l’option par défaut est une arme formidable dans ce sens. Eric Singler rapporte ainsi dans son livre, sur ce sujet, deux expériences instructives. La première a été réalisée auprès de 42 000 foyers Allemands qui devaient choisir un plan relatif à leur fourniture d’électricité. Deux options de contrat leur étaient proposées : un contrat "classique" et un contrat "énergie verte" avec un surcoût par rapport au plan classique.
       Deux approches marketing différentes ont alors été testées : dans le premier cas de figure, l’adoption du contrat "classique" est proposée par défaut - avec la possibilité d’opter pour le contrat "énergie verte" en cochant une case spécifique ; dans le second cas de figure, l’option "énergie verte" est cochée par défaut et il faut décocher la case pour adhérer au contrat classique et sortir de la proposition qui est faite par le fournisseur d’énergie. Les résultats sont sans appel : dans le cas de figure où l’option par défaut est le contrat "classique", seuls 7% des foyers vont choisir de cocher la case "énergie verte" et basculer du contrat proposé au contrat vert. Mais lorsque l’option par défaut est le contrat "énergie verte" (cas où la case est pré-cochée), alors ce sont 70% des foyers qui choisissent de rester  dans ce contrat en dépit de son surcoût ! La seconde étude mentionnée, toujours en Allemagne, est liée à l’offre par laquelle le fournisseur d’énergie Energiedienst GmbH a proposé à ses clients 3 tarifs différents : un tarif par défaut "vert" avec 2 options alternatives - l’un avec un tarif moins vert et moins cher de 8% et la seconde d’un tarif encore plus vert mais plus cher de 23%. A nouveau, les résultats sont éloquents, puisque 94% des individus ont choisi l’option par défaut contre 4% seulement qui basculent sur les 2 autres options. 
        Qu’en conclure ? Il serait temps que les entreprises, et notamment les fournisseurs d’énergie (mais aussi d’ailleurs les politiques, obsédés par la baisse du prix de l’énergie, qui n’est souhaitable ni du point de vue de la planète ni afin d’inciter les clients économiser l’énergie), cessent d’affirmer que les clients ne sont pas prêts à consommer vert si le vert est plus cher. Le basculement du marché n’est peut-être pas tant une question de demande qu’une question d’offre. C’est notamment tout l’enjeu de l’approche dite du "choice editing" qui consiste à changer radicalement l’éventail du choix laissé au consommateur – en cessant de vendre les produits inutilement nocifs à la planète ou aux personnes, en en les remplaçant par des alternatives responsables.
      http://www.mescoursespourlaplanete.com/Actualites/
     

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  • Commentaires

    1
    Edouard Gunther
    Mercredi 6 Avril 2016 à 09:57

    Article très intéressant, car il est vrai qu'il y a une inadéquation entre les intentions des français qui se disent pour la grande majorité en faveur du développement durable, et les personnes réellement engagées en terme de développement durable dont la part est bien plus faible ! L'étude réalisée sur les allemands est très instructive concernant le comportement des consommateurs, qui ne sont pas encore prêts à choisir une offre verte plus chère, mais le feront s'ils y sont incités. 

    Concernant les offres vertes et le prix du kwh en fonction des offres, vous trouverez un récapitulatif sur le site suivant : http://www.fournisseur-energie.com/blog/le-prix-du-kwh-de-lelectricite-en-france-en-2016/. 

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