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En Equateur, un jugement a été rendu en faveur des Waorani, qui ne verront pas l'industrie pétrolière entrer sur leurs terres.
Les indigènes waorani en Equateur ont remporté vendredi 20 avril 2019 une première bataille judiciaire contre l'industrie pétrolière, avec un jugement qui suspend son entrée sur leurs terres en Amazonie et pourrait compliquer l'exploitation d'autres gisements d'hydrocarbures dans le pays.
Au terme de deux semaines de délibéré, un tribunal pénal de Puyo (centre) a validé un recours intenté par cette tribu pour être protégé contre le projet du gouvernement d'ouvrir 1800 km2 de leur territoire à l'exploitation pétrolière. Les juges ont déterminé que ce projet attentait au droit constitutionnel des peuples à l'autodétermination et à être consultés sur l'extraction de ressources non renouvelables dans leur habitat.
Le tribunal a enjoint à l'Etat de mener une nouvelle consultation publique conforme aux exigences de la Cour interaméricaine des droits de l'Homme, qui siège à San José, la capitale du Costa Rica. Le jugement peut faire l'objet d'un appel des ministères concernés, ceux de l'Energie et de l'Environnement, ainsi que du ministère public. Dans ce cas, la cour d'appel de la province de Pastaza serait saisie.
Le sous-sol appartient à l'Etat
Dans cette affaire, le gouvernement équatorien assure qu'il a toutes les autorisations requises par la loi, grâce à une enquête publique réalisée en 2012. Cependant, les plaignants estiment qu'elle ne s'est pas faite dans les règles, avec des fonctionnaires arrivés par avion qui avaient rapidement obtenu l'assentiment des populations grâce à des arguments trompeurs, de la nourriture et des rafraîchissements.
Les Waorani, forts de quelque 4800 membres, sont propriétaires d'environ 8000 km2 de jungle, une petite partie de l'Amazonie équatorienne. La loi reconnaît leur souveraineté, cependant le sous-sol appartient à l'Etat. L'exploitation du pétrole est un des piliers de l'économie équatorienne depuis les années 1970. Elle a laissé des traces de destruction bien visibles dans la forêt: saccage de vastes superficies, sources d'eau contaminées, montagnes de déchets, disparition de la faune.
Le groupe argentin Tecpetrol avait exprimé son intérêt pour le projet en question, appelé «bloc 22», avant de se désister faute de réserves suffisantes et en raison des risques qu'il comportait. Le jugement constitue «un précédent important pour l'Amazonie», a estimé l'avocate des plaignants, Lina Maria Espinosa, qui a estimé que d'autres peuples de la région pourraient prendre exemple sur le combat des Waorani.
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