• Liberté, égalité, gratuité   (sous la direction) COLLECTIF /Paul ARIES (Auteur)

    2011     130 p.   15,22 €

      La population est massivement attachée à ses services publics. La crise sociale et écologique se conjuguent pour rendre plus que jamais nécessaire de nouvelles politiques de gestion des biens communs dans le but de satisfaire les besoins fondamentaux de chacun et de retisser du lien social. C'est justement là le rôle premier du service public, qu'il soit local ou national. Enfin, le service public, dont le citoyen est autant usager qu'acteur, contribue à revivifier l'intervention citoyenne. Nous croyons nécessaire mais aussi possible de marcher progressivement vers la gratuité des services publics locaux, préalable à la construction d'une gratuité pour les services publics nationaux.

      La gratuité constitue une des valeurs fondamentales de la gauche. Elle est nécessaire sur le plan social, environnemental et politique. La gratuité peut-être une façon de reprendre l'initiative face à la droite. En premier lieu parce qu'elle pose la question du choix politique, élaboré en lien avec les besoins et les aspirations des citoyens. Ainsi, quelle est la priorité entre rendre le stationnement des voitures gratuit ou la cantine pour les enfants ? Plus loin, faut-il une gratuité d'accompagnement du système ou une gratuité au service de politiques d'émancipation ? A titre d'exemple, l'eau potable devient, à l'échelle de la planète, de plus en plus rare. Pourquoi payer le même prix pour l'eau destinée à faire son ménage et remplir sa piscine ? Raison de plus pour aller vers la gratuité de son bon usage et renchérir ou interdire son mésusage. Ce qui vaut pour l'eau doit valoir pour l'ensemble des biens communs indispensables à la vie. Encore faut-il identifier ces biens. Cela posé, comment construire économiquement, socialement, culturellement et politiquement cette gratuité ? Le débat n'a cessé, au cours des années, d'agiter les différentes sensibilités de la gauche. Parmi les principaux arguments qui lui sont opposés, est-il vrai que la gratuité déresponsabilise et prive de toute valeur ?

     Paul Ariès est l'un des animateurs du courant de la décroissance ancrée à gauche. Il est notamment l'auteur de

      -La Simplicité volontaire contre le mythe de l'abondance (La Découverte/Poches, 2011).

      Politologue et militant  bien connu pour ses positions contre les sectes et la malbouffe, il est l'un des principaux défenseurs de la décroissance équitable.

    Sommaire

    • OUVERTURES CROISES : ET SI LES SERVICES PUBLICS LOCAUX DEVENAIENT GRATUITS ?
      • Commencer par la gratuité des services publics locaux !
      • Construire la gratuité par l'implication citoyenne
    • CONSTRUIRE CULTURELLEMENT LA GRATUITE DES SERVICES PUBLICS
      • Quelques vertus de la gratuité
      • Le silence de Nogoya
      • A chacun selon ses besoins ?
    • CONSTRUIRE DANS LES LUTTES LA GRATUITE DES SERVICES PUBLICS
      • Construire historiquement la gratuité des services publics
      • Luttes sociales pour la gratuité
      • Construire internationalement la gratuité des services publics
    • CONSTRUIRE LA GRATUITE DES SERVICES PUBLICS AU QUOTIDIEN
      • Les services publics ne sont pas gratuits, mais nous pouvons les payer
      • La gratuité des transports scolaires
      • Ralentir la ville et dédramatiser l'impôt

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    Guide WECF Jouets - Protéger les enfants

    En évitant les substances toxiques!

    20.02.2011Sécurité des jouets

    WECF a édité un guide de poche qui fait le point sur l'ensemble des substances problématiques présentes dans les différentes catégories de jouets. Outre ce tour d'horizon, il propose également des conseils pour bien choisir les produits les plus sûrs, y compris sur les labels existants et les bons réflexes à adopter. Egalement dans le guide, un tableau pratique pour visualiser d'un coup d'oeil les substances à éviter. Disponible gratuitement sur demande auprès de WECF France ou sur le site  www.wecf.eu, rubrique publications.

     

     Egalement sur le même site, un guide sur les ondes électromagnétiques avec des conseils d'utilisation.


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    16-11-2012

    Obsolescence programmée : et si le problème, c’était vous ?

    Point de vue - Le concepteur du site Commentreparer.com juge trop simpliste la théorie de l'obsolescence programmée. Et appelle les consommateurs à s'interroger sur leurs habitudes.

    Depuis un an et demi que le grand public a appris la difficile expression obsolescence programmée, il ne se passe pas un jour sans qu’un journaliste, un blogueur ou des citoyens dénoncent l’affreux complot des industriels.

    On nous vole ! La désuétude planifiée de nos appareils serait le résultat d’une machiavélique machination ourdie dans les années 1920 par une société secrète au nom déjà lourd de menaces : le cartel Phœbus (entente entre les fabricants d’ampoules pour limiter leur durée de vie à 1 000 heures au lieu de 2 000 ou plus). Depuis, les industriels auraient systématisé le procédé en truffant les appareils électroniques de bombes à retardement, telle cette imprimante qui refuse de fonctionner en annonçant que sa cartouche est vide alors qu’elle contient encore de l’encre.

    Arnaque organisée ?

    D’ailleurs, tout le monde a pu le constater : les appareils électroménagers d’aujourd’hui durent beaucoup moins longtemps qu’ à l’époque de nos grands-parents. Une télé pouvait durer trente ans, maintenant c’est plutôt cinq avant qu’un condensateur défectueux ne la rende prématurément inutilisable. Mais ce n’est pas très grave parce qu’on est contents de racheter un modèle plus grand, plus beau, plus coloré. Mais le pire c’est qu’il faut aussi remplacer son frigo, sa machine à laver, son four tous les huit ans alors qu’avant, ils vivaient des décennies. Et ne parlons pas des bouilloires, radios-réveils et autres appareils qui tombent toujours en panne le lendemain de la fin de la garantie, c’est systématique. Bref, tout le monde peut être témoin de cette arnaque généralisée qu’est l’obsolescence programmée, sciemment mise en œuvre par les industriels qui nous prennent pour des vaches à lait.

    Oui mais... si la thèse du complot est simple à comprendre, elle est plutôt compliquée à justifier. Elle pose quelques problèmes.

    • Le premier problème de la thèse du complot, c’est qu’elle suppose que les fabricants s’entendent sur notre dos pour nous rouler. Or, sauf en situation d’oligopole (quand il y a un petit nombre d’acteurs sur un marché), les fabricants sont plutôt en situation de concurrence féroce (cf. les procès que se livrent Samsung et Apple) qui passe par la démonstration des qualités supérieures de leur produit (à grand renfort de marketing) et l’acquisition et la fidélisation du plus grand nombre possible de clients. Même le cartel Phœbus a succombé, non pas face à la loi, mais à ses concurrents qui produisaient moins cher. Les ententes entre fabricants sont dangereuses (parce qu’illicites) et fragiles : il suffit qu’un concurrent refuse d’y adhérer pour qu’elles soient brisées. Bref, que les fabricants veuillent nous vendre leur produits, c’est un fait, mais ce n’est pas un complot : c’est juste la règle ordinaire de fonctionnement de l’économie de marché.
    • Le second problème de la thèse du complot, c’est qu’elle simplifie à l’extrême un système d’interactions complexes. Les fabricants font des produits peu durables, soit. Mais est-ce que les consommateurs exigent en priorité que leurs produits soient durables ? La durée de vie des produits, c’est un paramètre (important, mais pas le seul) parmi tous les critères de sélection qui vont déterminer l’offre et la demande. Le prix, les caractéristiques techniques, la durée de garantie, la marque, la publicité, la concurrence, la distribution, mais aussi ce que vos amis ont acheté et vous recommandent (ou non), vos expériences passées, votre équipement actuel, votre budget ; tous ces éléments sont des critères qui vont déterminer ce qui se vend et ce qui s’achète. Les fabricants essaient de concevoir des produits attirant le consommateur, en fonction de contraintes techniques et économiques. Cela se fait parfois au détriment de la durée de vie du produit, mais dans bien des cas, c’est une contrainte acceptée par le consommateur : « Je vais prendre le radio réveil le moins cher : tant pis s’il ne dure pas longtemps. ».
    • La troisième problème de la thèse du complot, c’est qu’elle nous dispense de réfléchir à des solutions dans nos comportements et dans nos attentes d’acheteurs. Car en fin de chaîne, l’acte d’achat est toujours accompli par le consommateur. Il peut évoquer la manipulation, la dissimulation, l’absence de choix, mais est-il prêt à croire qu’il n’a aucune responsabilité dans la qualité des produits qu’il achète ? Ne fait-il pas des choix économiques rationnels en privilégiant telle marque ou telle autre, en déterminant son budget pour tel ou tel produit, en remplaçant prématurément un appareil pour un autre qui lui fait envie ? Je pense que le consommateur est beaucoup moins passif qu’il ne l’admet, mais c’est un message plus difficile à faire passer que celui d’une arnaque organisée par les industriels, car il oblige à se remettre en question. Voire à changer ses habitudes confortables.
    • Le quatrième problème de la thèse du complot, c’est qu’on n’en a pas vraiment de preuve. Sauf dans de rares cas (la puce de l’imprimante Epson qui compte jusqu’à 18 000 impressions), la faible durée de vie des produits ne tient pas à une bombe à retardement placée par le fabricant pour détruire son produit (on imagine l’ingénieur malveillant sabotant son œuvre avec un rire sardonique). Les produits s’usent et se cassent, sans qu’il y ait de trace évidente de sabotage. Mais alors quoi ?

    Un mythe ?

    L’obsolescence programmée est peut-être bien un mythe, comme l’affirme l’économiste Alexandre Delaigue. On peut expliquer la durée de vie réduite de nos appareils beaucoup plus simplement : par leur faible prix. Le Gifam (syndicat de fabricants électroménagers) indique que les prix à la vente de l’électroménager ont baissé de 22% entre 2002 et 2010. Quant à l’informatique, on a pu voir (selon un rapport canadien) une baisse de 84% des prix sur la même période (-54% sur les écrans, - 61% sur les imprimantes). Nos produits sont donc moins chers, mais ça n’explique pas pourquoi ils durent moins longtemps.

    La raison est probablement à trouver dans la recherche incessante des coûts les plus bas par les fabricants. Car sur le marché de l’électronique (notamment sur le gris : télés, ordinateurs, gadgets technologiques), la forte demande suscite une forte concurrence qui tire les prix vers le bas. Et pour vendre toujours moins cher (et donc toujours plus de volume), les fabricants doivent réduire autant que possible le coût de revient de chaque appareil qu’ils produisent.

    Ce coût de revient est constitué essentiellement de main-d’œuvre et de composants. Côté main-d’œuvre, on sait ce qu’il en est : délocalisation en Asie du Sud-Est, automatisation, conditions de travail proches de l’esclavage. Côté composants, on va aussi s’efforcer d’acheter des circuits et matériaux les moins chers possibles, leurs coûts baissant également à mesure que leur fabrication est elle-même réalisée dans ces pays d’Asie où les ressources minières et la main d’œuvre sont abondantes et bon marché. Cette recherche de coûts bas, c’est la contrainte économique.

    De l’autre côté, les fabricants sont tenus à une autre contrainte, légale celle-ci : la durée de garantie (par ex. la garantie légale de conformité chez nous). Selon les appareils et les pays, elle est plus ou moins longue (et les subtilités de son application sont parfois complexes). Les fabricants vont s’efforcer de faire durer leurs produits pendant la durée de garantie pour minimiser les retours de produits défectueux qui coûtent cher.

    D’où l’équation suivante :

    Mettons-nous à la place de l’ingénieur à qui l’on donne ce cahier des charges :

    1/ tu dois concevoir une télévision qui fonctionne dans des conditions normales pendant au moins deux ans dans 99% des cas

    2/ tu dois employer pour ce faire les composants les moins chers possibles

    Notre ingénieur va donc choisir et agencer des composants qui doivent durer au minimum 2 ans et 1 jour, mais pas forcément plus. Il pourrait choisir des condensateurs prévus pour durer 3 ans, 5 ans ou 10 ans, mais d’une part ce n’est pas son cahier des charges, et surtout ces composants vont coûter plus cher. Ce n’est peut-être que 10 centimes, mais s’il prenait un modèle plus durable, ce ne serait plus le moins cher possible.

    C’est un constat énervant quand on se dit que la télévision à 400 euros qui vient de vous lâcher aurait tenu trois ans de plus si on avait dépensé 10 centimes de plus pour ce condensateur. Mais il faut remettre cette économie à l’échelle du téléviseur dans son ensemble : c’est l’ensemble des centimes économisés sur chacun des centaines de composants qui le constituent qui vous ont permis de le payer 400 euros au lieu de 600.

    Je ne suis pas assez riche pour acheter bon marché

    On pourrait exiger l’affichage des durées de vie prévues par les fabricants, au même rang que la classe énergétique et autres infos environnementales. On saurait pour combien de lavages est prévue cette machine à laver, ou combien d’heures cette télévision est censée pouvoir rester allumée. Du reste, c’est obligatoire pour les fabricants d’ampoules. Pourquoi pas tous les autres ?

    L’Ademe l’a demandé aux fabricants , qui s’y opposent bec et ongles. On les comprend : admettre publiquement que les produits sont majoritairement conçus pour durer un jour de plus que la garantie légale, ce ne serait pas bon pour l’image. Surtout, la baisse des prix continue qui dope les ventes et les taux d’équipement (notamment auprès des ménages les moins aisés) serait moins spectaculaire si l’on pouvait mesurer le coût de revient d’un appareil qu’il faut remplacer plus souvent. On pourrait vérifier l’adage : je ne suis pas assez riche pour acheter bon marché.

    Cette solution aurait l’avantage de laisser le choix au consommateur en lui donnant l’information qui lui manque aujourd’hui pour acheter en connaissance de cause : ainsi on pourrait choisir de payer 15% plus cher une machine qui durera 30% plus longtemps. Après une ou deux années, on verrait le marché se segmenter en gammes selon la durée de vie, et l’on pourrait voir dès le milieu de gamme une concurrence entre les fabricants sur la durée de vie, comme actuellement sur la classe énergétique qui tend vers le A+.

    Une piste plus simple à mettre en œuvre, et plus contraignante, consisterait à augmenter les durées de garantie légale des produits, jusqu’à cinq ans, voire dix ans (notamment sur le blanc : machines à laver, réfrigérateurs, etc.). Mais on entend d’ici l’argument des lobbies de fabricants : les prix de vente vont augmenter considérablement. En tout cas, leurs coûts seraient augmentés, inévitablement. Et nul doute qu’ils en répercuteraient une partie sur le prix de vente. Le sujet a été évoqué, mais reste bloqué jusqu’à nouvel ordre.

    Une demande est en train d’émerger

    Un espoir apparaît néanmoins : celui qu’une demande émerge de la part des consommateurs. A mesure que s’organise le débat sur la durée de vie, que l’expression obsolescence programmée devient populaire, et que croît le mécontentement de certains consommateurs las de cette course au remplacement, il se pourrait qu’émerge une vraie demande pour des produits durables.

    Or dans nos sociétés capitalistes, toute demande appelle une offre. Il y a fort à parier que le thème de la durabilité, oublié depuis de nombreuses années (dans les années 1980, Brandt avait pour slogan “conçu pour durer”) va ressurgir et que des fabricants vont s’en emparer pour promouvoir leurs nouveaux produits plus fiables (avec probablement une bonne dose de durable-washing à venir, ne soyons pas naïfs). Un tel mouvement pourrait faire évoluer les comportements des consommateurs plus que toutes les campagnes de sensibilisation des associations.

    Un avant goût ? Le spécialiste français du café Malongo surfe sur cette vague (mais également sur le local franco-français, en plus de ses thèmes habituels : commerce équitable, écologie) avec sa nouvelle cafetière Ek-Oh . Espérons que ce cas ne restera pas isolé...

     Cet article a initialement été publié sur le blog de Commentreparer.com

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    Le rédacteur : Damien Ravé

    Damien Ravé est créateur de sites Web passionné d’écologie et fondateur de Commentreparer.com.


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  •   Un groupe de 140 scientifiques publie un texte sur l'affaire Séralini. Il s'agit clairement d'une riposte à celui publié par six Académies scientifiques. Sans soutenir l'étude de Gilles-Eric Séralini, et en reconnaissant qu'elle comporte "des défauts", ils soulignent qu'ils sont similaires à ceux que l'on a pu relever dans les études réglementaires d'homologation des pesticides ou des plantes transgéniques. Le débat continue donc sur cette affaire.

       Pierre-Henri Gouyon, l'un des signataires de ce texte, me l'a fait parvenir et je le publie bien volontiers en intégralité, ci-dessous :

    Science & Conscience

      Devant l’incroyable levée de boucliers suscitée par la publication de Gilles-Éric Séralini et de son équipe dans le journal Food and Chemical Toxicology, nous, membres de la communauté scientifique, tenons à affirmer les points suivants.

    - D’une part, les scientifiques qui se sont exprimés sur ce sujet l’ont fait en leur nom propre et ne peuvent prétendre représenter la communauté scientifique dans son ensemble. Le fait qu’un groupe d’une douzaine de personnes prétendant représenter six académies ait décidé d’un communiqué commun sans débat est contraire au fonctionnement normal de ces institutions et interroge sur la vision de la science et de la technologie (et de leur utilité sociale) ayant présidé à une telle décision (au contraire, par exemple, du débat organisé par l'Académie des Sciences dans le cadre de la polémique sur le changement climatique, à l'issue duquel la responsabilité de l'homme a été avérée). Nous saluons sur ce point la réaction salutaire du seul statisticien de l’Académie des Sciences, Paul Deheuvels.

    - D’autre part, le protocole suivi dans cette étude présente des défauts qui font débat au sein de la communauté scientifique. Mais en tout état de cause, disqualifier le protocole suivi dans le cadre de cette étude revient à disqualifier du même coup les données ayant fondé les décisions d’acceptation des OGM par les experts. Il est remarquable de voir ces mêmes experts accepter (même s’ils le critiquent parfois) un protocole expérimental quand il donne des résultats qui vont dans le sens de l’acceptation d’une technique et le démolir aussi ardemment quand les résultats vont dans le sens opposé. Ceci est à notre avis totalement contraire à toute déontologie scientifique. Nous affirmons donc que, si les observations en débat méritent d’être confirmées par des expériences de plus grande ampleur, cela s’applique également aux tests qui ont servi à autoriser toutes les plantes transgéniques actuellement sur le marché. Si toute cette histoire aboutit au moins à ce résultat, elle aura été utile.

    Nous sommes profondément choqués de l’image de notre communauté que cette polémique donne aux citoyens. L'expertise des risques pour la santé humaine ou l'environnement est une activité difficile qui doit faire face à de nombreuses incertitudes. Beaucoup des menaces qui pèsent sur notre planète ont été révélées par des scientifiques isolés puis confirmées par des études nombreuses venues de la communauté scientifique. En l’occurrence, il serait bien plus efficace de mettre en oeuvre des recherches sur les risques sanitaires et environnementaux des OGM et des pesticides, d'améliorer les protocoles toxicologiques utilisés pour leur mise sur le marché et de financer une diversité de chercheurs dans ce domaine que de créer des affrontements entre deux camps nourris de préjugés et d'idéologies. Nous pensons que notre communauté doit garder le souvenir d’erreurs passées, concernant l’amiante par exemple.

    Enfin, nous tenons à assurer à nos concitoyens qu’il existe également, dans la communauté scientifique, un nombre important de chercheurs qui sont convaincus qu’il faut prendre au sérieux les risques associés aux technologies et qui estiment que, si les chercheurs d’une part, et les applications sociales de la science d’autre part, sont par construction liés à des idéologies, des croyances et/ou des intérêts, la démarche scientifique doit, elle, s’efforcer de rester aussi indépendante que possible pour jouer pleinement son rôle dans la société.

    Liste des signataires.

    Andalo Christophe MC UPS Toulouse Arnaud-Haond Sophie Chercheuse IFREMER Atlan Anne CR CNRS Auclair Daniel DR INRA Austerlitz Frédéric DR CNRS Barot Sébastien DR IRD Bancal Marie-Odile MC AgroParisTech Becker Nathalie MC MNHN Bellé Robert Pr UPMC Bérard Sèverine MC U Montpellier 2 Blondel Jacques DR CNRS Boëte Christophe CR IRD Boistard Pierre DR INRA Bonhomme François DR CNRS Bonhomme Vincent Institut Français de Pondichéry Bonnet Timothée Doctorant U Zurich Bonneuil Christophe CR CNRS Bonnin Isabelle CR INRA Bosc Pierre-Marie Chercheur CIRAD Boudouresque Charles Pr U Aix-Marseille Bourdineaud Jean-Paul Pr U Bordeaux Boyen Catherine DR CNRS Brèthes Daniel DR CNRS Casas Jérôme Pr U Tours Cézilly Franck Pr U Bourgogne Chabert Michèle MC EPHE Champagnon Jocelyn Post Doc Charpentier Anne MC U Montpellier 2 Charmantier Anne CR CNRS Chikhi Lounès DR CNRS Cochard Hervé DR INRA, Correspondant de l'Académie d'Agriculture Colas Bruno MC U Paris Diderot Combes Claude Pr U. Perpignan, Membre de l'Académie des Sciences Da Lage Jean-Luc DR CNRS David-Benz Hélène Chercheuse CIRAD Darlu Pierre DR CNRS De Decker Sophie Post-Doctorante, NOAA, US de Foresta Hubert CR IRD de Reviers Bruno Prof MNHN Dedeine Franck MC U François Rabelais Tours Delesalle Bruno MC EPHE Destombe Christophe Prof UPMC Devaux Céline MC U. Montpellier2 Djikeussi Eléonore CH Niort Dorin Bruno Chercheur CIRAD Dufumier Marc Pr AgroParisTech Dugue Patrick Chercheur CIRAD Dulcire Michel Chercheur CIRAD Dutech Cyril CR INRA Elias Marianne CR CNRS Enjalbert Jérôme CR INRA Fabre Pierre Chercheur CIRAD Fady Bruno DR INRA Ferdy Jean-Baptiste Pr U Toulouse 3 Ferrière Régis Pr ENS Ulm Figuié Muriel Chercheuse CIRAD Frascaria Nathalie Pr AgroParisTech Fort Philippe DR CNRS Gautier Christian Pr U Lyon Gavotte Laurent MC U Montpellier 2 Gerber Sophie CR INRA Grandcolas Philippe Prof MNHN Goldringer Isabelle DR INRA Gouyon Pierre-Henri Pr MNHN Hautekeete Nina MC U Lille 1 Heams Thomas MC AgroParisTech Herbette Stéphane MC U Clermont-Ferrand Henry Claude Pr Columbia University Heyer Evelyne Pr MNHN Hospital Frédéric DR INRA Huet Sylvie DR INRA Humbert Jean-François DR INRA Jeandel Catherine DR CNRS Jarne Philippe DR CNRS Joron Mathieu CR CNRS Juffé Michel Pr PontsParisTech Kjellberg Finn DR CNRS Lachièze Rey Marc DR CNRS Lançon Frédéric Chercheur CIRAD Laurans Marilyne Chercheuse CIRAD Laurenti Patrick MC U Diderot Lavigne Claire DR INRA Lemeilleur Sylvaine Chercheuse CIRAD Le Gall Line MC MNHN Le Moguédec Gilles Chercheur CIRAD Lévy-Leblond Jean-Marc Pr U Nice Lipinski Marc DR CNRS Loeuille Nicolas Pr UPMC Londe Sylvain Doctorant UPMC Lorand Isabelle Chirurgienne Louchart Antoine CR CNRS Machon Nathalie Pr MNHN Mallefet Jérôme Pr U Catholique de Louvain Mariojouls Catherine Pr AgroParistech Maris Virginie CR CNRS Mignot Agnès Pr Université Montpellier 2 Millier Claude Pr AgroParisTech Mirleau Pascal MC U Aix-Marseille Moulia Catherine Pr U Montpellier 2 Morin Edgar DR CNRS Nabholz Benoit MC U Montpellier 2 Nicolas Valérie IR INSERM Nieberding Caroline Pr U Catholique de Louvain Olivieri Isabelle Pr U Montpellier 2 Paillet Yoan IR IRSTEA Palka Laurent MC MNHN Pape Moller Anders DR CNRS Papy François DR INRA Pasqualini Vanina Pr U Corse Petit Éric MC U Rennes 1 Poirier Florence IR U Paris 13 Ponsard Sergine Pr U Toulouse Potin Philippe DR CNRS Quilichini Angélique MC détachée CNRS Raymond Michel DR CNRS Refrégier Guislaine MC UPS Orsay Reynaud - Yann Post-Doctorant, NOAA, US Rognon Xavier MC AgroParisTech Rousseau Denis-Didier DR CNRS Ulm Rousset François DR CNRS Saatkamp Arne MC U Aix-Marseille Saint-James Emmanuel MC UPMC Salmona Jordi Doctorant U Lisbonne Sartor Pierre CR CNRS Selosse Marc-André Pr U Montpellier 2 Sicard Mathieu MC U Poitiers Shykoff Jacqui DR CNRS Testart Jacques DR INSERM Thomas Mathieu PostDoc INRA Tully Thomas MC U Paris 4 (CNRS) Valero Myriam DR CNRS van Vliet Geert Chercheur CIRAD Vela Errol MC U Montpellier 2 Velot Christian MC U Psud Orsay Verlaque Marc CR CNRS Verrier Etienne Pr AgroParisTech Volovitch Michel Pr ENS Ulm Vriz Sophie Pr U Paris Diderot Warlop François CRGRAB Weill Mylène DR CNRS.

      Publié par Générations Futures et Libération


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  • La désobéissance civile ( David THOREAU

    63 p.   2,50 €

      Mis en prison pour avoir refusé de payer une taxe destinée à financer la guerre contre le Mexique, Henry David Thoreau crée le concept de désobéissance civile en 1849. Son essai La Désobéissance civile a inspiré Tolstoï, Martin Luther King et Gandhi. S'il semble évident que la Loi doit, par principe, être toujours respectée, le concept de désobéissance civile semble prendre aujourd'hui un nouvel essor et gagner de nouveaux partisans. Mais quelles sont les justifications politiques et philosophiques à la désobéissance civile ? Cet essai est accompagné de l'article du Monde Diplomatique intitulé " Jusqu'où obéir à la Loi ", daté d'avril 2006.

      Noël Mamère, élu Vert, maire de Bègles, qui a participé à des arrachages illégaux d'OGM et qui a célébré en 2004 le premier mariage homosexuel de France présente ce texte fondateur. 

    ["le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins"... À qui cela profite ? (13 août 2012 Commentaire trouvé sur Amazon.fr)
     
    Henry David Thoreau (1817-1862) est un philosophe américain qui en son temps -et cela pouvait se comprendre- était pour une liberté totale au-delà des tabous et des pesanteurs de son époque; ainsi, dans "La Désobéissance Civile" il écrit "le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins" dès la première page...

    Dans le contexte de l'époque un certain esprit libertaire américain subversif existe et c'est tant mieux à la limite. Le problème c'est que cet opuscule n'est pas lu au XIXe siècle mais au XXIe, et là il faut se demander -objectivement- qui a intérêt à que "le meilleur gouvernement soit celui qui gouverne le moins". Réponse : Les ultra-libéraux les plus durs envers l'Etat-Providence. De là découle l'intérêt des vielles idées libertaires que les libéraux capitalistes se plaisent à manipuler, au bout de deux siècles, pour que le marché économique tout puissant règne sur les États.

    Sans doute, Thoreau ne l'aurait pas voulu et n'aurait même pas imaginé être récupéré par les libéraux-libertaires (théorisés par Michel Clouscard dans "Néofascisme et idéologie du désir").

    Toutefois, l'ouvrage est à lire mais en gardant son jugement critique et en ré-contextualisant à la fois le XIXe -pour le comprendre- et le XXIe -pour nous comprendre.]

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  • [......] 

    « Les mobilisations du 14 novembre sont un signal fort. Elles montres que les luttes contre l’austérité convergent, vers un véritable mouvement social européen » explique Frederico Pinheiro, d’Attac Portugal.

    « La crise, la dette sont instrumentalisées pour mettre en œuvre des coupes drastiques dans les salaires, les retraites, les services publics. Or ces mesures vont aggraver encore davantage la crise économique, sociale et démocratique, et accroître les divisions entre les pays européens. Pourtant des vraies solutions existent ! » explique Steffen Stierle, d’Attac Allemagne.

    Pour Aurélie Trouvé, co-présidente d’Attac France, « nous avons plus que jamais besoin d’une rupture avec les politiques menées actuellement en Europe ». Le réseau des Attac d’Europe propose à cet effet 7 principes pour sortir de l’Europe de la crise démocratique, sociale et démocratique :

    - Soustraire les Etats de la mainmise des marchés financiers : permettre un financement direct des banques centrales aux gouvernements, sous contrôle démocratique ;

    - Sortir du piège de la dette : mettre un terme aux politiques d’austérité et organiser des audits de la dette, qui débouchent sur des annulations de dettes publiques. Banques et acteurs financiers devant accepter leur part de pertes ;

    - Une politique fiscale redistributrice : Harmoniser par le haut les taxes sur le patrimoine (la richesse) et sur les profits, mettre un terme à l’évasion fiscale notamment par l'interdiction des transactions avec les paradis fiscaux et judiciaires.

    - Désarmer la finance et les banques : interdire les mécanismes spéculatifs les plus dangereux (trading à haute fréquence, vente à découvert, spéculation sur les produits dérivés, marchés de gré à gré...), et imposer une taxe sur l’ensemble des transactions financières à un taux de 0,1% ; réguler strictement les banques (séparation entre banques de dépôt et banques d'investissement, démantèlement des banques « trop grosses pour faire faillite »)

    - Un financement public et démocratique de l’économie : Construire un pôle public et coopératif financier sous contrôle démocratique pour financer les besoins sociaux et la transition écologique, le rétablissement et le développement des services publics. Les politiques commerciales doivent être révisées conformément à ces objectifs.

    - Une Europe pour les peuples, pas pour les profits : Mener des politiques économiques et sociales coordonnées à l'échelle européenne pour réduire les déséquilibres commerciaux, favoriser la transition écologique de l’économie, développer l’emploi et les droits sociaux et fondamentaux (santé, éducation, logement, transport, alimentation, énergie, eau, information, culture, protection sociale…).

    - La démocratie, maintenant : engager un processus constituant pour démocratiser tous les niveaux de décision ; mettre en œuvre un débat démocratique sur les politiques alternatives à l’échelle européenne.

    Le réseau des Attac d’Europe*, le 13 novembre 2012

    * Attac Norvège, Attac Finlande, Attac Danemark, Attac Wallonie-Bruxelles, Attac Grèce, Attac Pologne, Attac Islande, Attac Italie, Attac Allemagne, Attac France, Attac Portugal, Attac Autriche, Attac Espagne

    En France, plusieurs manifestations sont organisées à l’initiative de l’intersyndicale, avec le soutien du collectif pour un audit citoyen de la dette publique (déclaration ci-jointe) : http://www.audit-citoyen.org/


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    « Paye-moi et je renonce à mon pétrole », un deal à imiter ?

    L'Equateur a renoncé à exploiter son pétrole en échange d'un pactole versé par la communauté internationale. Chantage à la biodiversité ou mécanisme vertueux ?

    Biodiversité préservée contre non extraction pétrolière. L’initiative Yasuni ITT (pour Ishpingo Tambococha Tiputini, trois sites de forage potentiel) repose sur ce marché entre l’Etat équatorien et la communauté internationale. Yasuni ITT désigne une zone d’un million d’hectares au cœur du parc national éponyme qui est l’une des plus riches au monde en termes de biodiversité. « Deux autres richesses » caractérisent cette région selon les mots de Ivonne Baki, secrétaire d’Etat à l’initiative Yasuni ITT : « Trois communautés autochtones dont deux vivent en isolement volontaire… et le pétrole. » Le sous-sol de la zone contient 20% des ressources en hydrocarbure de l’Equateur, 83e pays au classement de l’indicateur du développement humain.

    En 2009, l’Equateur s’engage à ne jamais extraire ce pétrole et à financer la protection de la nature et des cultures de l’ensemble de ses aires protégées (20% du territoire) si la communauté internationale y contribue financièrement. Les fonds serviront aussi à engager un plan de transition énergétique national. L’originalité du montage réside dans la valeur financière donnée à la protection de ce « bien environnemental mondial » : 3,6 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros) sur quinze ans, soit 50% du manque à gagner du fait de la non-extraction de 850 millions de barils de pétrole.

    100 milliards de dollars

    Fin 2011, le cap des 100 millions de dollars (78 millions d’euros) est atteint et déclenche la phase opérationnelle de l’initiative. Plusieurs Etats ont contribué au fonds fiduciaire géré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dont l’Espagne (1,4 million d’euros) et l’Italie qui a accordé une remise de dette de 35 millions d’euros en guise de contribution. En France, ce sont les collectivités locales qui se sont lancé en premier : le Conseil général de Meurthe-et-Moselle (53 000 euros), la Région Rhône-Alpes (195 000 euros) ou encore le Limousin (5 000 euros) ont sorti le carnet de chèque. Sur le plan gouvernemental, l’arrivée de Pascal Canfin comme ministre délégué au Développement a marqué la réouverture du dossier. A l’occasion d’une rencontre avec Ivonne Baki en juin dernier, le ministre s’est déclaré favorable à une participation de la France qui devrait se concrétiser via le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) au premier trimestre 2013. L’écho médiatique mondial trouvé par le projet Yasuni attire aujourd’hui les grandes entreprises qui souhaitent contribuer. « Nous avons ouvert la campagne de dons aux entreprises et à la société civile depuis la fin 2011 », se réjouit Ivonne Baki. Lors de sa visite en France en octobre, la secrétaire d’Etat a rencontré l’entreprise L’Oréal qui pourrait rejoindre Coca-Cola et Unilever au rang des mécènes.

    Le projet fonctionne donc et les premiers projets sont attendus dans les prochains mois. Mais le concept laisse perplexe Romain Pirard, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Ce spécialiste des zones tropicales et de la déforestation voit dans Yasuni ITT « une fausse bonne idée ». Selon lui, si « elle reste un cas isolé, l’initiative est condamnée car, à terme, la pression sera trop forte sur la ressource ». Et si d’autres pays imitent Yasuni ? « Le coût de la compensation deviendra très vite prohibitif [pour être assumé par la collectivité internationale]. La question s’était déjà posée avec le mécanisme REDD, lorsqu’il a été envisagé de compenser financièrement l’ensemble des stocks de carbone préservés dans les forêts, et non les émissions évitées, ce qui revient à payer l’ensemble des stocks maintenus. Et ce mode de comptabilisation a été abandonné pour REDD+. »

    Chantage à la biodiversité

    Par ailleurs le chercheur relève que « l’Equateur demande à la communauté internationale de l’aider financièrement à ne pas enfreindre ses propres lois ». En effet, la Constitution et les lois équatoriennes interdisent l’exploitation pétrolière sur ses aires protégées, ce qui est le cas de Yasuni, dont le statut de Parc national se double de son enregistrement par l’Unesco comme Réserve mondiale de la biosphère. Mais il est vrai que l’exemple actuel du plus ancien parc national africain démontre la faiblesse du droit face à la pression économique : le parc des Virunga, patrimoine mondial de l’Unesco en République démocratique du Congo, est l’objet d’une campagne du WWF pour empêcher la mise en œuvre de permis d’exploration pétrolière délivrés par le gouvernement en contradiction avec sa propre législation. Sur trois sociétés autorisées (Total, l’Italien Eni et le Britannique Soco), Soco maintient son projet d’exploration.

    L’initiative Yasuni ne serait donc pas l’idée révolutionnaire annoncée pour faire avancer la lutte contre le réchauffement climatique, mais elle reste un moyen très efficace pour attirer l’aide au développement sur une zone hyper sensible de la planète. Le succès de Yasuni ITT dessine aussi en creux l’incapacité de la communauté internationale à impulser une politique de financement global de la lutte contre le réchauffement climatique par les pays du Sud. Le Fonds vert pour le climat, décidé après Durban, n’est toujours pas opérationnel. Le choix de Songdo, en Corée du Sud, comme siège du Fonds n’a été annoncé que le 20 octobre dernier...

    Cet article de Philippe Chibani-Jacquot a été publié initialement sur Novethic, le média expert du développement durable, le 5 novembre 2012.

    Le rédacteur :   Novethic  (05/11/12)

    Le média expert du développement durable   novethic.fr


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  • www.kokopelli-semences.fr

    L'Association Kokopelli a décidé de présenter " Avaaz : un écran de fumée occultant les bombes libératrices à uranium appauvri ", - un article d’investigation concernant l'organisation Avaaz, rédigé par Dominique Guillet et posté sur son site Liberterre - car nous sommes scandalisés qu’une pétition en défense de Kokopelli ait été présentée, sans notre consentement, par cette organisation militariste (1). Cette pétition, de plus, colporte des informations complètement erronées. Depuis plusieurs mois, nous ne cessons d’informer nos amis et clients que nous n'avons pas été condamnés par la Cour Européenne de Justice à stopper nos activités (4), que nous ne sommes pas fermés, que nous continuons d’exister et que nous continuons de distribuer des semences.

    Par la même occasion, nous dénonçons tout autant l'opacité de l'organisation Change.org qui, elle aussi, a mis en ligne une pétition concernant Kokopelli sans notre accord (2). Ces sites pétitionnaires sont une gigantesque farce : Dominique Guillet, en utilisant une fausse adresse e-mail et un pseudonyme, a lancé une parodie de pétition adressée au directeur de Change.org pour demander que la pétition pour sauver Kokopelli soit supprimée ! (3) Cela prouve amplement le niveau de non-sécurisation de Change.org - une organisation basée à San Francisco, employant plus de 100 salariés et mettant en ligne 500 nouvelles pétitions tous les jours. La première question fondamentale que l'on doive se poser : quels sont les gentils financiers qui rémunèrent plus de 100 salariés chez Change.org ? L'un de ces gentils financiers est l'incontournable milliardaire prédateur George Soros, évoqué dans l'article de Dominique sur Avaaz, car Change.org fait partie de Media Consortium, un pseudopode de l'empire Soros. Change.org et Avaaz partagent de la même opacité quant à leurs finalités intrinsèques ; d'ailleurs, Ben Wikler, le directeur de campagne d'Avaaz vient de devenir le vice-président et directeur exécutif de Change.org.

    Quel est l’objectif réel de toutes ces pétitions - prétendument destinées à sauver Kokopelli - dont le premier effet collatéral est de semer le doute, dans le public, quant à notre capacité de continuer notre travail de libération des semences et d'exister ?

     

    Nous remercions tous les amis de Kokopelli de faire circuler ce présent communiqué.

    (1) http://www.avaaz.org/fr/petition/Que_la_justice_revienne_sur_la_decision_prise_contre_Kokopelli/

    (2) http://www.change.org/fr/pétitions/françois-hollande-faire-annuler-la-condamnation-de-kokopelli

    (3) http://www.change.org/fr/pétitions/ben-ratray-et-les-responsables-de-change-org-faites-stopper-la-pétition-concernant-l-association-kokopelli

    (4) http://kokopelli-semences.fr/juridique/proces_perdu_2012

     


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  • La fabrication du consentement (Noam CHOMSKY )

    2008     653 p.   28,40 €

      Les médias constituent un système qui sert à communiquer des messages et des symboles à la population. Ils ont vocation à distraire, amuser, informer, et à inculquer aux individus les croyances et codes comportementaux qui les intégreront aux structures sociales au sens large. Dans un monde où les richesses sont fortement concentrées et où les intérêts de classe entrent en conflit, accomplir cette intégration nécessite une propagande systématique. Une modélisation de la propagande se focalise sur la prodigieuse inégalité dans la capacité de contrôle des moyens de production ; et ce qu'elle implique tant du point de vue de l'accès à un système de médias privés que de leurs choix et fonctionnements. Le modèle permet de reconstituer par quels processus le pouvoir et l'argent sélectionnent les informations.
      Economiste, Edward S Herman est professeur émérite à la Wharton School of Business (Pennsylvanie), Co-fondateur de Zut, réseau américain d'informations alternatif, il s'intéresse notamment à la domination industrielle et aux réglementations financières relevant des conflits d'intérêts.
      Linguiste, Noam Chomsky est professeur émérite au Massachusetts Institute of Technology (MIT, Boston). Parallèlement à sa prestigieuse carrière universitaire, il est mondialement connu pour son engagement politique et sa critique de la politique étrangère des Etats-Unis.

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  • Il n'y a de richesse que la vie (John RUSKIN)

    2012    142 p.   12 €

      En 1860, quand les quatre essais d’Unto this last paraissent en Angleterre, ils soulèvent un flot de critiques outrées. John Ruskin a eu l’audace de rejeter toutes les assertions de l’économie politique, autoproclamée “science de devenir riche”. On ne pourfend pas impunément les économistes à la mode, John Stuart Mill, Adam Smith, David Ricardo et autre Malthus. Le violent opprobre médiatique a contraint l’auteur des Pierres de Venise à suspendre provisoirement ses écrits d’économie. Mais John Ruskin a toujours considéré Unto this last comme son œuvre capitale.
    Cet ouvrage questionne les fondements mêmes de l’économie : la définition de la richesse, de la valeur, la nature du travail, de l’échange, du prix, de la production et de la consommation. Toutes les certitudes de l’évangile mercantile en sortent ébranlés. Dans une Angleterre victorienne en pleine célébration de sa puissance coloniale, militaire, industrielle et commerciale, John Ruskin pointe l’absurdité de la course à la production et attaque la puissance de l’argent. Contre un capitalisme prédateur, fondé sur l’exploitation et l’inégalité, Unto this last oppose une organisation sociale conviviale, basée sur la coopération, le partage, la justice.

    « L’esprit des économistes est focalisé en permanence sur l’alimentation des comptes en banque, plutôt que sur l’alimentation des bouches ; et ils tombent dans toutes sortes de filets et de pièges, éblouis qu’ils sont par l’éclat des pièces de monnaie, comme les volatiles par le miroir de l’oiseleur ; ou plutôt (car ils n’ont guère en commun avec les oiseaux) comme des enfants essayant de sauter sur la tête de leur propre ombre : le gain d’argent n’étant que l’ombre du véritable bénéfice, qui est l’humanité. »

    « Rien dans l’histoire n’a été aussi dégradant pour l’intellect humain que notre acceptation en tant que science des doctrines courantes de l’économie politique. »
    « La véritable science de l’économie politique – qui doit encore être distinguée de sa science bâtarde, comme la médecine de la sorcellerie, et l’astronomie de l’astrologie – est celle qui enseigne aux nations à désirer et travailler pour les choses qui conduisent à la vie, et à mépriser et détruire les choses qui amènent à la destruction. »

    Unto this last n’a été publié qu’en 1902 en France. C’est une nouvelle traduction que nous proposons. Alors que le dogme des économistes révèle l’étendue de son désastre dans la “crise” omniprésente que nous vivons, il nous a paru important de diffuser ce livre, qui a inspiré d’illustres penseurs anticapitalistes comme Gandhi, William Morris ou Nicholas Georgescu-Roegen.

    Recension parue dans le numéro 92 de La Décroissance

     


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  • Psychotropes l'enquête (Guy HUGNET)

    2012   280 p.  18,95 €

       Les Français détiennent le record mondial de leur consommation. Dans certains cas, ces traitements sont utiles et peuvent sauver des vies. Hélas, ces gélules sont prescrites bien souvent en dehors d'une réelle pathologie. Or, ces molécules - comme les drogues - modifient la chimie de nos neurones.
      Guy Hugnet a mené l'enquête et exploré le lien entre ces médicaments et les modifications du comportement (confusion mentale, désinhibition...), altérations du cerveau (troubles de mémoire, lésions...), accidents de toutes sortes (chutes des personnes âgées notamment) jusqu'aux actes de violence (homicides, suicides - y compris sur le lieu du travail-, infanticides...) qui font souvent la Une des médias. Un travail minutieux complété et étayé par des interviews d'avocats, médecins, témoins, familles, procureurs, toxicologues...
      Au terme de deux années d'enquête, il dresse un panorama des dégâts que peuvent causer les médicaments psychotropes consommés par des millions de Français, des plus jeunes jusqu'aux vieillards. Au-delà, l'auteur passe en revue les méthodes qui marchent - scientifiquement validées - pour s'en passer, proposant ainsi une nouvelle écologie du cerveau.
      
       "Tout monde le sait plus ou moins, la France détient le record mondial de consommation de psychotropes et ce, depuis de nombreuses années. Pourtant, comme toute molécule introduite dans le cerveau, les effets de ces "médicaments" sont loin d'être complétements bénins. Prescrits à haute dose par des médecins, qui ont une méconnaissance dangereuse de la biochimie, la pharmacologie et la psycho-pharmacologie, aucune classe de la société n'y échappe: hommes, femmes, enfants et vieillards, pour un oui, pour un non, se voit prescrire antidépresseurs, tranquilisants, somnifères, neuroleptiques, voire même parfois, un cocktail de tout cela aussi explosif que nocif.

      Ce livre est une véritable plongée au coeur d'un monde hallucinant (au propre comme au figuré) et dans dangers auxquels se frottent quotidiennement des millions de français. Formidable vache à lait pour l'industrie pharmaceutique, ces molécules peuvent avoir des effets dévastateurs sur l'organisme : dysfonctionnement sexuel, insomnie, prise de poids, diarrhées, nausées, somnolence, réactions cutanées, nervosité, anorexie, transpiration, démence sénile... la liste est longue et édifiante, largement illustrée d'exemples et de témoignages aussi bien médicaux que juridiques. Spécialistes de l'enfance, de la vieillesse, travailleurs sociaux, chacun apporte sa pierre à un panorama qui, même si en introduction l'auteur sait se montrer objectif: ils ont l'immense mérite de soulager la souffrance et l'angoisse humaine, voire de sauver des vies", n'en demeure pas moins inquiétant.
       Une lecture saine, judicieusement accompagnée de quelques conseils simples et à la portée de tous pour s'en passer."
     
       CREW.KOOS  (commentaire sur Amazon.fr )

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  •   Joulanvi, des joujous faits chez nous

    Joulanvi est implanté en Bretagne, mais c'est dans tout l'Hexagone que sont fabriqués les jouets et les jeux que ce site commercialise. Bourgogne, Bretagne, Centre, Franche-Comté, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon ou Rhône-Alpes, dans toutes les régions des entreprises créent et produisent encore tout ou partie de leurs produits. Sur Joulanvi, seuls ceux qui sont fabriqués ici sont commercialisés. Pas de doutes à avoir, pas davantage de questions à se poser. Aucun risque d'acheter un jouet simplement créé, designé voire emballé en France.
    D'ordinaire, on associe jouets made in France et bois. Et c'est vrai que le choix est important : petites voitures, bateaux, épées et boucliers, toupies, cubes, chalets à construire, bilboquets, quilles et diabolos, etc. Mais on aurait tort de croire la production locale limitée à ce noble matériau. En France, on sait également travailler le papier, le carton, le tissu, le plastique ou les poils pour en faire des jeux et des jouets de qualité. Au total, le site propose des jeux de société, des puzzles, des peluches et des poupées, des jouets à tirer, à faire flotter, d'autres à assembler ou à mordiller, d'autres encore pour apprendre à dessiner, à peindre, etc.
      Finalement, si l'on met de côté les jouets électroniques qui clignotent, qui font wizz, paf, boum ou taratata — systématiquement asiatiques —, il est tout à fait possible de trouver son bonheur parmi la production de la vingtaine d'entreprises présente sur Joulanvi. Et c'est tout à fait réconfortant, à l'heure où Noël se profile.

     Joulanvi, site de vente de jouets fabriqués en France 


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  • Les bois raméaux fragmentés (

    2007    190 p.   30 €

       L'utilisation des Bois Raméaux Fragmentés, communément appelés BRF, représente une véritable alternative pour l'agriculture de demain, en proposant une redécouverte du fonctionnement du sol basé sur le modèle de l'écosystème forestier. Le processus naturel d'aggradation de la forêt, élaboré au cours de milliards d'années d'évolution du vivant, n'est pas intégré par l'humanité qui dégrade son environnement, et en particulier ses sols agricoles, par les actions conjuguées du labour, des engrais et des différents pesticides.

      Les premières expérimentations réalisées avec les BRF sont apparues dans les années 1970 au Québec et leurs applications commencent à se développer en France. Longtemps considérée comme un déchet, la branche d'arbre devient un produit de haute valeur agronomique, écologique et sociale, et ouvre de nouvelles perspectives pour nourrir les sols. La valorisation des Bois Raméaux Fragmentés répond ainsi à plusieurs problèmes dommageables pour l'environnement : diminution de la biodiversité, épuisement des sols, incidences sur la sécheresse et la déforestation, désertification, pollution des nappes et des rivières par les engrais et pesticides...

       Ecrit par deux spécialistes parmi les premiers vulgarisateurs de l'utilisation des BRF en France, De l'arbre au sol, Les Bois Raméaux Fragmentés est un véritable plaidoyer pour le sol. Ce sol, si souvent considéré comme un simple support de cultures, et qui est en réalité un des écosystèmes les plus riches de la surface des continents. Ce livre propose également une réflexion sur la gestion de la ressource en BRF en replaçant l'arbre au centre de la problématique agricole. Inventaire inédit de ce qui a été expérimenté dans le monde depuis les années 1970, cet ouvrage nous concerne tous. Il est pratique, clair et richement documenté. Ses nombreuses illustrations lui donnent une réelle dimension documentaire et pédagogique.

     
       De formation agricole, Éléa Asselineau découvre les BRF en 2005, lors d'un stage en agriculture biologique au Québec. Immédiatement passionnée, elle rencontre de nombreux agriculteurs, ingénieurs agronomes, chercheurs, forestiers, écologues intéressés par le sujet. Elle est la cofondatrice du site internet www.lesjardinsdebrf.com.
        De formation scientifique, Gilles Domenech est pédologue et titulaire d'un DEA d'environnement. II découvre les BRF en 2004 et mène une expérimentation près de Sisteron. Parallèlement à cela, il réalise des études sur les BRF et la biologie du sol, afin de proposer de nouveaux axes de recherches et de mettre en place des dispositifs expérimentaux.  

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    29-10-2012

    Au Swaziland, le marula met de l’huile dans les revenus des femmes

                          
    (Crédit photo : patricia huon)
    Dans ce pays d’Afrique australe, 2 500 villageoises conçoivent des cosmétiques grâce aux fruits de cet arbre indigène. L’entreprise qui les commercialise est encore en fleur mais leur a déjà permis d’atteindre l’autonomie financière.
               
    Article publié dans le

    N° 41 - novembre 2012

    Métro, boulot, allegro

    Une à une, les noix craquent sous les coups de pierre. Chaque jour, assise devant sa maison, Sibongile Ndzinisa passe plusieurs heures à décortiquer les noyaux des fruits de marula qu’elle a récoltés et à en extraire les amandes qu’elle vendra ensuite à l’usine toute proche. Le marula est un arbre indigène d’Afrique australe. Dans les campagnes du Swaziland, les femmes récoltent ses fruits pour la cuisine et pour la production de « moonshine », un alcool artisanal distillé localement. Mais depuis quelques années, elles ont développé un autre débouché pour leur cueillette. Les noix de marula recèlent une huile riche, réputée pour ses propriétés hydratantes et anti-oxydantes. En 2005, grâce à l’aide de la fondation américaine Kellogg, une entreprise s’est développée autour de ce produit : Swazi Secrets. Dans une petite usine au milieu de la campagne, près de Mapka, à 80 km de la capitale Mbabane, est fabriquée une gamme de cosmétiques naturels à base d’huile et de plantes. La société permet aujourd’hui à pas moins de 2 500 récoltantes d’être autonomes financièrement. L’entreprise appartient entièrement à ces villageoises et a reçu la certification « commerce équitable ».

    Huile de massage

    L’activité est la seule source de revenus de Sibongile Ndzinisa, qui gagne environ 60 euros par mois. « Aujourd’hui, je peux acheter à manger et ce dont j’ai besoin pour la maison. Alors cela fait quand même une vraie différence », se félicite-t-elle. Assis à ses côtés, son petit-fils l’imite et tente, lui aussi, d’ouvrir des noix pour en manger le cœur. Jusqu’à récemment, sa grand-mère ne possédait qu’un arbre de marula sur son terrain, alors c’est principalement dans la forêt qu’elle collecte les fruits. Malgré la concurrence. « Lorsque je n’ai pas assez de sacs pour tout ramener, je cache les fruits pour éviter que d’autres ne les prennent. L’an dernier, il n’y avait pas assez de fruits, alors il arrivait qu’il y ait des bagarres entre les cueilleuses ! »

    Dans son jardin, sur les conseils des représentants de Swazi Secrets, elle a aujourd’hui planté dix autres arbres de marula et espère pouvoir ainsi augmenter ses gains. « Au début, il faut beaucoup d’eau pour que les arbres poussent. Or, l’an dernier, il n’a presque pas plu, alors ils sont petits. Mais quand ils donneront des fruits, je n’aurai peut-être plus besoin d’aller en forêt. » Une fois les fruits ramassés, il faut les décortiquer pour en extraire les noix qui seront mises à sécher puis brisées pour ne garder que les amandes. Celles-ci sont alors pressées à froid. « Nous obtenons une huile pure et naturelle. Hydratante, elle peut être utilisée pour les brûlures, mais surtout comme huile de massage », précise Zanele Nsibande, la directrice commerciale de Swazi Secrets, rappelant que l’arbre de marula est connu depuis longtemps pour ses propriétés thérapeutiques.

    Une idée de la reine mère

    Cinq à six tonnes d’huile sont produites chaque année. Celle-ci sera vendue pure ou utilisée pour la fabrication de lotion pour le corps, de savon ou de baume pour les lèvres. 60 % de la production est exportée vers l’étranger. Seul bémol, l’huile ne peut plus afficher de label biologique. En cause, l’utilisation de sprays antimoustiques sur les arbres pour éviter la propagation du paludisme.

    Selon Zanele Nsibande, c’est la reine mère du Swaziland qui aurait eu l’idée de lancer la production, s’inspirant d’un projet similaire au Botswana. Dans la dernière monarchie absolue d’Afrique, où deux tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté, l’entreprise ne bénéficie d’aucun financement de la famille royale et doit compter sur la fondation Kellogg. « Le projet n’est pas encore rentable mais nous espérons nous passer des subventions », commente la directrice commerciale, qui espère voir la production augmenter, grâce à une demande internationale croissante. Le potentiel est énorme pour le petit royaume : le pays abrite plus de deux millions d’arbres de marula. —

    Impact du projet

    2 500 villageoises récoltent les fruits des arbres de marula

    5 à 6 tonnes d’huile sont produites chaque année

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    Le rédacteur    Patricia Huon
     

    Née en Belgique et diplômée de l’Institut de journalisme de Bordeaux Aquitaine, Patricia Huon a toujours eu la bougeotte et aime découvrir de nouvelles contrées. Depuis fin 2009, elle est installée en Afrique du Sud et parcourt le continent africain pour plusieurs titres de la presse francophone, dont La Libre Belgique, La Tribune de Genève, Marianne, L’Actualité, etc. Ses reportages portent principalement sur des sujets politiques et de société.


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  • L'esclavage moderne (Léon TOLSTOÏ )

    2012    9 €

      Les essais anarchistes de Léon Tolstoï sont aujourd'hui introuvables. L'édition française les a oubliés, se focalisant sur ses romans comme Guerre et Paix, Anna Karénine, Résurrection. Heureusement, quelques "petites" maisons d'édition indépendantes se penchent sur l'oeuvre sociale de l'écrivain ces derniers temps. Le Passager clandestin a réédité Le Royaume des cieux est en vous, et je viens d'acheter L'Esclavage moderne, réédité par un tout nouvel éditeur qui s'appelle Le Pas de côté.
    J'ai trouvé ce livre passionnant, court, percutant. Il m'a fait penser au Discours de la servitude volontaire de La Boétie et au Traité de la désobéissance civile de Thoreau. Ce n'est pas étonnant d'ailleurs, car Tolstoï avait lu ces deux auteurs et s'en est inspiré.

    Je vous laisse lire la quatrième de couv:
    "En dépit de la fascination que les gouvernements exercent sur les peuples, le temps bientôt sera passé, où les sujets avaient pour leurs maîtres une sorte de respect religieux. Le moment est proche, où le monde comprendra enfin que les gouvernements sont des institutions inutiles, funestes et au plus haut point immorales, qu'un homme qui se respecte ne doit pas soutenir et qu'il ne doit pas exploiter à son profit. Et quand ces hommes auront compris cela, ils cesseront de collaborer à l'oeuvre des gouvernements en leur fournissant des soldats et de l'argent. Alors tombera de lui-même le mensonge qui tient les hommes en esclavage. Il n'y a pas d'autres moyens d'affranchir l'humanité."

      Forum anarchiste

    « Pour une petite somme d’argent, qui leur donne à peine les moyens de se nourrir, des hommes, qui se croient des êtres libres, se condamnent à un labeur que le maître le plus cruel, au temps du servage, n’aurait pas imposé à ses esclaves. »
    Ainsi s’exprime Léon Tolstoï dans son pamphlet L’Esclavage moderne. Dans une Russie en plein bouleversement, où les paysans quittent la campagne pour s’entasser en usine, Tolstoï décrit la misère des forçats de l’industrie, accuse la division du travail et l’inégalité criante, tonne contre la puissance d’asservissement de l’argent. Avec toute la vigueur de sa plume acérée, l’anarchiste accuse l’économie politique de justifier cette organisation sociale inhumaine. Il attaque la propriété, défendue par la violence de l’État, mais aussi la surconsommation qui enchaîne les travailleurs à la production d’objets inutiles. Pour Tolstoï, les hommes ne se libéreront qu’en refusant de collaborer au gouvernement et à ses lois iniques. Seule la résistance non-violente peut mettre un terme à l’esclavage moderne.

    « La situation du peuple ne pourra être améliorée, si les ouvriers comme les gens de la classe riche ne comprennent pas enfin que quiconque veut servir les hommes doit sacrifier son égoïsme et que, s’ils veulent réellement porter secours à leurs frères et non pas satisfaire des convoitises personnelles, ils doivent être prêts à bouleverser leur vie, à renoncer à leurs habitudes, à perdre les avantages dont ils jouissent aujourd’hui, à soutenir une lutte acharnée avec les gouvernements, surtout avec eux-mêmes et avec leurs familles, prêts enfin à braver la persécution par le mépris des lois. »

    Ce livre a été publié en 1901 aux éditions de la Revue blanche. Oublié depuis, il est pourtant l’un des essais anarchistes majeurs de l’écrivain russe. Cette œuvre puissante est digne de La Désobéissance civile de Henry David Thoreau ou du Discours de la servitude volontaire d’Étienne de La Boétie.

    Recension dans La Décroissance n°92, septembre 2012. 

    Recension parue dans Christianisme aujourd’hui, septembre 2012. 


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  • Quand louer solidaire rapporte (09/11/12)

     
    Mettre un logement à la location au bénéfice des travailleurs pauvres, tout en étant assuré du paiement des loyers, c'est un bon calcul. Et c'est l'objet des dispositifs de location solidaire, qui cherchent à se développer.

    Louer son bien aux personnes précaires, ça peut être la bonne affaire. Les marchands de sommeil, qui facturent les nuitées dans des taudis au prix des plus beaux palaces, l’ont bien compris. Et en profitent sans vergogne. Mais on peut aussi rentrer dans ses frais en faisant une bonne action, légale qui plus est. Voilà qui pourrait convaincre les propriétaires qui hésitent à signer des baux de crainte que leurs locataires n’honorent leurs quittances. Pour eux, deux dispositifs existent. L’un à Paris depuis juin 2007, l’autre dans six régions de France depuis novembre 2008.

    Dans la capitale, le mécanisme Louez solidaire a été mis en place par la mairie qui le finance. En Ile-de-France, dans le Nord-Pas-de-Calais, les Pays de la Loire, le Languedoc-Roussillon, en Rhône-Alpes et PACA, le dispositif prend le nom de Solibail et est pris en charge par l’Etat.

    Des garanties pour le propriétaire, un toit pour les précaires

    Dans un cas comme dans l’autre, le principe est le même : faciliter l’accès au logement des ménages en difficulté hébergés en hôtels ou en structures sociales, en mobilisant le parc privé. Pour ce faire, une association expérimentée dans l’habitat, conventionnée par la préfecture de région ou la mairie de Paris – ce qui garantit sa solvabilité -, loue au propriétaire privé son logement pour une durée de trois ans renouvelable.

    Les tarifs pratiqués sont légèrement en dessous de ceux du marché, mais le propriétaire est assuré d’être payé chaque début de mois pendant toute la durée du bail du montant du loyer et des charges. De plus, l’association garantit l’entretien et la remise en état du logement si nécessaire, et le propriétaire bénéficie d’une déduction fiscale de 30% à 70% des revenus locatifs. Au final, le bailleur a tout à y gagner. Et, cerise sur le toit, il accomplit ce faisant une action solidaire.

    En effet, les occupants du logement sont des ménages modestes (essentiellement des familles, souvent monoparentales) en emploi ou proches de l’insertion professionnelle, qui étaient jusqu’ici hébergés à l’hôtel ou en centre d’hébergement et de réinsertion sociale. Ces travailleurs pauvres sous-louent à l’association l’appartement pour une durée de 3 mois à 18 mois maximum, au bout desquels ils sont normalement relogés en HLM. Ils contribuent financièrement au loyer à hauteur de 25% de leurs ressources. Redevance à laquelle s’ajoutent les APL. L’association paie la différence avec le loyer, qui lui est ensuite remboursée par l’Etat (ou la mairie de Paris, selon l’endroit où l’on se trouve). Ce reste à charge financé par les autorités est d’environ 350 euros par mois.

    Deux fois moins cher que l’hébergement en hôtel

    L’ensemble du dispositif coûte à la mairie de Paris comme à l’Etat un peu moins de 10 000 euros par an et par logement. Dans cette somme, sont compris le différentiel entre le loyer et la redevance, la garantie des risques locatifs (impayés, dégradations éventuelles, etc.), la rémunération de l’association qui assure la gestion locative, ainsi que celle des travailleurs sociaux qui accompagnent les occupants pendant qu’ils sont dans le dispositif.

    « C’est moitié moins que le coût de l’hébergement en hôtel, avec l’accompagnement et le confort de vie en plus », explique Nicolas Lourdin, chargé de mission « Louez solidaire » à la ville de Paris. Son service gère, avec les associations partenaires, quelque 740 logements, du studio au T5, dans la capitale. Depuis le lancement de ce mécanisme en 2007, 1 360 foyers en ont bénéficié et 625 ont déjà été relogés de façon définitive dans le parc social. Le dispositif Solibail regroupe, lui, quelque 2 100 propriétaires.

    Des dispositifs victimes de leur succès

    « Ces outils, les seuls à pouvoir proposer immédiatement une alternative à l’hôtel, sont un succès », estime Eric Pliez, le directeur général d’Aurore, l’une des premières associations à y avoir adhéré. Mais, à l’origine conçu pour vider les hôtels, ces systèmes se sont révélés incapables de satisfaire toutes les demandes d’hébergement. « Avec la crise économique, le nombre de personnes hébergées en hôtel s’est stabilisé grâce au dispositif, mais il n’a pas diminué », regrette le cadre de la mairie de Paris qui vise la mobilisation de 1 050 logements, soit 300 de plus qu’aujourd’hui, d’ici juillet 2014.

    Cet objectif est « tout à fait réalisable, estime Marlène Gérard, d’Habitat et développement Ile-de-France, structure chargée de trouver des propriétaires volontaires. Car de nombreux propriétaires parisiens estiment que ce n’est pas le moment de vendre leur bien, ils préfèrent donc mettre leur logement à la location solidaire en bénéficiant de déductions fiscales. »

    Pour achever de convaincre les propriétaires réticents, Nicolas Lourdin dispose d’arguments bien rodés : « Ça peut être une bonne opération économique pour les personnes à hauts revenus, imposées à 45%. Grâce à la défiscalisation, elles peuvent maximiser leurs profits. Pour les autres propriétaires moins fortunés, l’entrée dans le dispositif, même un peu moins rémunératrice que la mise en location normale, est motivée par une démarche altruiste comme par la garantie d’être payé sans interruption pendant toute la durée du bail. C’est une vraie sécurité. » Convaincus ?

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    Le rédacteur :   Alexandra Bogaert

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  • La gratuité, c’est ce qui a le plus d’importance dans nos vies »

    Sophie Verney-Caillat | Journaliste Rue89
     

    Co-auteur d’un essai sur l’expérience de gratuité des transports publics à Aubagne, le philosophe et dramaturge Jean-Louis Sagot-Duvauroux réfléchit au sens de la gratuité comme alternative à une société de plus en plus marchande.


          Une personne déchirant un billet d’un dollar (Images Money/Flickr/CC)

    Jean-Louis Sagot-Duvauroux passe une bonne partie de son temps comme dramaturge au sein d’une compagnie de théâtre malienne, Blonba.

    Il est aussi, en tant que philosophe, le co-auteur de « Voyageurs sans ticket. Liberté Egalité Gratuité. Une expérience sociale à Aubagne » (éd. Au diable Vauvert).

    Depuis la chute du système communiste, cet auteur de nombreux essais (notamment le best-seller « On ne naît pas noir, on le devient », Albin Michel) cherche « les vraies transformations qui ne produisent pas de la tyrannie ».

    Electeur assumé du Front de gauche, il aimerait surtout que la gauche française « se pose un peu plus la question de l’alternative réelle au système capitaliste en place ».


    Jean-Louis Sagot-Duvauroux (Gilles Perrin)

    Rue89 : Pour commencer, une question qui peut ressembler à un sujet de bac philo : quelle est la valeur de la gratuité ?

    Jean-Louis Sagot Duvauroux : La gratuité, c’est ce à quoi on accorde le plus d’importance dans nos vies. Par exemple, si je suis père de famille et enseignant, le fait de s’occuper des enfants des autres aura moins de valeur que de s’occuper du mien.

    Ce qui est sans prix a plus d’importance que ce qui est évaluable financièrement. C’est brouillé par une obnubilation du marché. On a l’impression que ce qui n’est pas payant est sans valeur, mais en fait le sens de notre existence est sans prix.

    Quand les gens se suicident au travail, ce n’est pas parce qu’ils ont des petits salaires, mais parce que leur activité n’a plus de sens. Si on supprime le sens, on supprime la vie. Les aspects essentiels de l’existence (l’amour, la santé, la haine...) ne s’évaluent pas monétairement.

    Pourtant, la gratuité n’est pas dans l’air du temps, écrivez-vous....

    La gratuité nous entoure en permanence : le trottoir, le lampadaire, l’école, les parcs, la PMI... tout cela est gratuit au sens de « chacun selon ses besoins » (et non selon ses moyens). Disons que l’accès à ces biens est sorti du rapport marchand.

    En anglais, on dit « free », libre. Mais en français le mot « gratuit » a un sens étymologique religieux : c’est « Dieu nous a donné la grâce », la vie, sans demander de rétribution.

    La gratuité recule aujourd’hui dans l’école ou la santé …

    Mais la partie inaliénable du temps humain, le temps libre, est plus important que jamais. Des lois (congés payés, 35 heures) ont acté cela, c’est un progrès considérable.

    Le libéralisme dominant défend l’idée que le marché est la meilleure façon possible de gérer des biens. Les ultralibéraux disent même que la police pourrait être un bien marchand, cherchent à mordre sur la part gratuite relativement importante de nos existences.

    Si intérieurement, on sait se servir en permanence de la sphère marchande et non-marchande, les actions de la sphère marchande ont pris une valeur obnubilante.

    A Aubagne, des élus communistes ont décidé de mener une action un peu anti-sarkozyste, en instaurant la gratuité des transports en commun. En pleine époque du « travailler plus pour gagner plus », c’était totalement à contre-courant...

    Les élus ont en effet voulu trancher avec le système, à la différence de la vingtaine d’autres collectivités qui ont instauré cette mesure, et l’avaient fait plutôt pour des raisons techniques.

    On constate que quand on sort du rapport marchand aux transports publics, on lève les freins à la hausse de la fréquentation.

    Partout où les transports sont gratuits, la fréquentation des transports en commun augmente, ça crée de la productivité. Sans compter que l’investissement public a diminué par deux, un déplacement coûtait 4 euros à la collectivité, il en coûte un peu plus de 2 euros maintenant.

    La gratuité, en provoquant la disparition du contrôle, a-t-elle modifié le rapport entre les gens dans l’espace public ?


                       Couverture du livre        (2012    233 p.    14,24€ €)

    Oui et c’est un élément très important. Trop souvent, les politiques abordent les questions de sécurité de façon binaire : il y a des délinquants, il faut des caméras et des policiers. Mais les caméras n’ont jamais fait baisser la délinquance !

    La gratuité des transports en commun a rendu le travail du chauffeur beaucoup moins angoissant : il n’a plus de caisse à garder, il n’a plus qu’à faire l’essentiel, transporter ses concitoyens d’un endroit à un autre, leur rendre service.

    Quand le Syndicat des transports en Ile-de-France (Stif) instaure le dézonage le week-end, cela crée un sentiment de liberté et fait baisser la délinquance.

    Quand les gens sont rendus à eux mêmes, on voit que globalement ils ne sont pas si méchants qu’on veut bien le dire.

    Alors que quand un gamin passe sans payer devant le chauffeur, il y a quelque chose d’humiliant pour le chauffeur, de désagréable pour tout le monde. Si vous supprimez ça, l’espace public devient plus agréable et convivial. Ça ne résoud pas tous les problèmes mais on constate que globalement, les tensions intergénérationnelles à Aubagne ont été supprimées.

    Aujourd’hui, on voit que l’école est de moins en moins gratuite.

    L’école est surtout confrontée au problème de la ségrégation sociale et du coup, l’école publique est gratuite pour les pauvres, elle devient une école sociale, et non plus l’école de tous, où pauvres et riches ont le même avantage. Quand l’école devient une école de seconde catégorie, ceux qui ont de l’argent vont dans dans une école non gratuite.

    La gauche critique parfois l’expérience d’Aubagne en disant qu’il n’y a pas de raison d’avantager les riches. Moi je réponds : il faut des endroits dans la société où il n’y a plus de différence entre riches et pauvres. La gratuité, c’est de donner aux gens un droit. Ensuite libre à eux de l’exercer selon leur bon vouloir. On pourrait imaginer un droit au téléphone, par exemple.

    Va-t-on vers une extension des zones de gratuité d’après vous ?

    Le mouvement global va contre la gratuité, et pourtant, la gratuité est rentrée dans le champ social et politique. On voit le succès d’audience de Paul Ariès, et de certaines de ses propositions comme la gratuité de l’eau vitale.

    Je trouve intéressante l’idée d’une sécurité sociale du logement qui permettrait, en cas de perte d’emploi ou de dépression, de ne pas être chassé de son logement.

    Certaines villes proposent la gratuité des obsèques, et je trouve qu’éviter aux gens de négocier la qualité du cercueil quand ils viennent de perdre un proche, c’est très humain et civilisant.

    Comment à travers la gratuité favoriser des comportements plus écologiques (en rendant payants les mésusages, comme le suggère Paul Ariès) ?

    L’idée qu’on a le droit de vivre dans une planète qui ne se flingue pas (et que peut-être il faut préférer mettre de l’argent dans les transports en commun) se met dans les têtes peu à peu. Cela a surgi à la conscience les vingt dernières années, et rejoint d’autres milieux sociaux.

    Aubagne est une expérience très localisée mais qui donne à penser au niveau beaucoup plus large. « Think globally, act locally », disent les altermondialistes.

    Si beaucoup d’actions se font comme ça, droite et gauche devront en tenir compte.

    MERCI RIVERAINS !Pierrestrato

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  • Néolibéralisme (Serge AUDIER)

    2012    636 p.   27 €

      Pour beaucoup, le néo-libéralisme constitue le phénomème majeur de notre temps. C'est lui qui donnerait la clé de la crise économique et financière, des nouvelles formes de management, ou encore de la "privatisation du monde". Il est pourtant difficile d'y voir clair à travers cette notion. Le néo-libéralisme, est-ce le "laisser-faire" ou bien l'avènement d'un Etat fort au service de la concurrence ? S'agit-il d'un modèle hyper-individualiste et libertaire, ou bien d'un nouveau conservatisme normalisateur ?

    Pour s'y retrouver, ce livre propose une généalogie internationale des idées néo-libérales depuis les années 1930, à travers ces moments que furent le Colloque Walter Lippmann (1938) et la société du Mont Pèlerin (1947). Il montre comment la crise du libéralisme, après le Krach de Wall Street, a entraîné des révisions et des réaffirmations doctrinales visant à sauver les idées libérales. Mais, loin de toute vision complotiste et linéaire, il soutient aussi que la redéfinition du libéralisme a fait l'objet de conflits féroces entre ceux que l'on appellera les "néo-libéraux".

    Sur cette base sont établies des distinctions historiques et conceptuelles entre des mouvements que l'on confond trop souvent : le conservatisme, le néo-conservatisme, le libertarisme et le néo-libéralisme. Revenant sur le travail des think tanks et des principaux théoriciens de ces mouvances, le livre montre aussi la présence de traditions nationales hétérogènes. Alors que la "droitisation" de l'Europe semble aujourd'hui en marche, une telle mise en perspective permet de mieux déchiffrer la crise de légitimité du capitalisme et les réponses politiques qui lui sont données.


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  • Le colloque Lippman (Serge AUDIER)

    2012   496 p.  12 € (Poche)

      La crise économique et financière que nous traversons a remis au coeur des interrogations la question du néo-libéralisme. Pour beaucoup, seul ce concept peut rendre compte des mutations que nous vivons depuis la grande vague libérale et individualiste portée par les gouvernements Thatcher et Reagan. Si nous disposons aujourd'hui de nombreuses reconstructions de la crise financière, beaucoup plus rares sont les généalogies intellectuelles du néo-libéralisme. Sait-on même d'où vient ce concept, et s'il a toujours signifié la même chose ?

      C'est en 1938, à Paris, lors du lieux Colloque Walter Lippmann, que le mot commence à pénétrer dans le débat public : pour répondre à la crise du libéralisme consécutive au krach de Wall Street, de nombreux économistes de premier plan - Hayek, Mises, Röpke, etc. - posent les bases d'un renouvellement du libéralisme. En rééditant les actes de ce Colloque, ce livre apporte ainsi un des documents les plus exceptionnels de l'histoire de la contre-offensive libérale mondiale. Mais il montre aussi à quel point la nébuleuse dite néo-libérale fut divisée entre plusieurs tendances, liées notamment à des particularités nationales - Autrichiens, Allemands, Américains, Français, etc. - qui perdureront dans la fameuse Société du Mont Pèlerin fondée en 1947. La présentation et la postface de Serge Audier, qui revient sur le contexte et la postérité du Colloque Lippmann, feront mesurer cette complexité en traçant une interprétation nouvelle qui examine l'apport et les limites des grands analystes du néo-libéralisme, de Michel Foucault à Pierre Bourdieu.

     
    Serge Audier, maître de conférences à l'Université Paris-IV Sorbonne est l'auteur de nombreux ouvrages, notamment:
      -Tocqueville retrouvé (Vrin/EHESS),
      -Les Théories de la République (La Découverte, 2002),
      - Machiavel, conflit et liberté (Vrin/EHESS, 2005), et
      -Henry Michel : l'individu et l'Etat (Corpus, n°48, 2005),
      -Le Socialisme libéral (La Découverte, 2006),
      -Célestin Bouglé, Les Idées égalitaires (Le Bord de L'eau, 2007).

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  • Peintures végétales avec les enfants (

    2012    160 p.  19,95 €

      Sept ateliers ludiques, dédiés aux enfants : l'atelier fabrication des couleurs : le rose avec les géraniums, le bleu avec le chou, le vert avec les orties, le brun avec le thé...

       L'atelier des techniques : fabrication de pinceaux, découpage, sels, bicarbonate, estampe, pochoir...

      L'atelier sable et l'atelier terre : gravures dans le sable, sable teint, pierres peintes...

       L'atelier maquillage : idéal avec ces peintures non-toxiques ! L'atelier secret des plantes magiques : encre invisible...

      Chaque atelier est clairement détaillé et s'accompagne d'illustrations stimulantes.

     
      Professeur d'art puis artiste indépendante, Helena Arendt vit et travaille en Suisse. Son œuvre tourne toujours autour de la nature, qui est sa principale source d'inspiration. Elle organise des conférences et des expositions pour illustrer l'immense potentiel des peintures naturelles.  

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  • 2012     304 p.     19 € 

     Préfaces de Jean-Marc de Boni et Claude Alphandéry
    Postface de Bernard Ginisty

    La Nef est une coopérative de finances solidaires largement atypique dans le paysage bancaire français, en raison de son exigence de transparence et de la finalité sociale, culturelle et écologique de son projet. Elle est devenue, au fil du temps, l'un des principaux acteurs de l'économie solidaire.

    Nathalie Calmé ne raconte pas seulement l'histoire de la Nef, mais trace aussi ses perspectives d'avenir, notamment la création d'une banque éthique européenne. Grâce aux nombreux entretiens réalisés, elle met l'accent sur les alternatives concrètes que la Nef soutient par le biais de l'épargne citoyenne qu'elle recueille. Ces alternatives se développent dans les domaines de la finance éthique, de l'agriculture biologique et biodynamique, des énergies renouvelables, de la vie culturelle et éducative, de la solidarité internationale, etc...

    Nathalie Calmé est écrivaine et journaliste. Elle a ainsi publié

       -Le souffle d'une vie. Entretiens avec Guy Aurenche. Préface de Stéphane Hessel (2011, Albin Michel),
     codirigé (avec Philippe Desbrosses)
      -Guérir la Terre (2010, Albin Michel), et dirigé
      -Gandhi aujourd'hui (2007, Jouvence).
       Elle préside ADIVASI (Association pour la DIVersité Active et la Solidarité Internationale)

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  • Le paradis à (re)conquérir (H. D. THOREAU)

    78 p.  3 €

     "Avec quelle rudesse et quelle brutalité traitons-nous la nature! Ne pourrions-nous pas la travailler avec moins de négligence? Après tout, n'est-ce pas ce que suggèrent toutes ces belles inventions-le magnétisme, le daguerréotype ou l'électricité? Ne pouvons-nous faire plus que couper et tailler la forêt, ne pouvons-nous contribuer à son économie intérieure, aider la circulation de la sève? Mais nous travaillons aujourd'hui de façon superficielle et violente. Nous n'imaginons pas tout ce qui pourrait être fait pour améliorer notre relation à la nature animée, ni tous les bienfaits que nous poumons en tirer. " Henry David Thoreau est considéré comme l'un des pères de l'écologie. En 1842, dans un article intitulé " le paradis à (re)conquérir", le jeune penseur critique les logiques industrielles qui se mettent en place à l'époque, et anticipe par là-même les travers de notre civilisation destructrice et matérialiste.


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    • Des millions d'arbres pour le Tamil Nadu

      Par Cyril Drouhet Mis à jour le 19/10/2012 | publié le 18/10/2012 (Le Figaro) 
      Lancé par Sadghuru, un maitre spirituel indien, le projet Green Hands vise la plantation de 114 millions d'arbres d'ici à fin 2015, Jacques rocher ( à droite) soutient ce programme avec la fondation Yves Rocher. Des milliers de bénévoles y participent.
      Lancé par Sadghuru, un maitre spirituel indien, le projet Green Hands vise la plantation de 114 millions d'arbres d'ici à fin 2015, Jacques rocher ( à droite) soutient ce programme avec la fondation Yves Rocher. Des milliers de bénévoles y participent. Crédits photo : Patrick Wallet

      REPORTAGE - Dans une région aride de l'Inde, Sadghuru, un maître spirituel, est en voie de réaliser un pari fou d'ici à 2015, grâce à des milliers de bénévoles et l'appui de la Fondation Yves Rocher : planter 114 millions d'arbres.

      Celui qui plante un arbre plante un espoir. Pour vérifier l'adage, ils sont des centaines ce matin-là à s'être rassemblés sur ce morceau de plateau désertique, à une trentaine de kilomètres de Coimbatore, au coeur du Tamil Nadu, Etat rural du sud-est de l'Inde. Des femmes drapées dans leur sari creusent un sol sablonneux appauvri par la sévérité d'une sécheresse endémique. Des enfants, accourus des écoles de la région, tiennent fièrement entre leurs mains un plant de santal rouge, de manguier ou de jaquier. Des hommes, ravinés par l'épreuve du soleil, portent des seaux d'eau, liquide précieux dont il ne faut pas perdre une goutte.

      Une armée de bénévoles forte de 300.000 planteurs


      Tous sont des volontaires de Green Hands, une ONG locale au service du reboisement qui, en quelques années, a formé une armée de bénévoles forte de 300.000 planteurs. Barbe grisonnante et fournie, le visage éclairé de ceux dont la bienveillance inspire la confiance, il se tient au milieu de ces paysans et leur prodigue quelques conseils avant de donner le signal.

       

      Des milliers de particuliers, mais aussi plus de 600 écoles de la région, créent des pépinières abritant parfois des milleirs de plants. plus d'une trentaine d'espèces sont élevées: des arbres fruitiers, mais aussi du bois de construction ou de chauffage.
      Des milliers de particuliers, mais aussi plus de 600 écoles de la région, créent des pépinières abritant parfois des milleirs de plants. plus d'une trentaine d'espèces sont élevées: des arbres fruitiers, mais aussi du bois de construction ou de chauffage. Crédits photo : Patrick Wallet

      Lui se nomme Sadghuru. Pour les Indiens, il est un maître spirituel, un sage, un être charismatique qui les inspire et leur ouvre la voie d'une nouvelle économie verte. Pour nous Occidentaux, il passerait volontiers pour un fou. Imaginez seulement un homme qui prend le pari de replanter 114 millions d'arbres d'ici à 2015, pour que le Tamil Nadu retrouve une couverture boisée de 33% de sa superficie. Imaginez encore qu'avec sa seule force de conviction, il puisse lever en masse les populations. Imaginez enfin que ce rêve impossible sera bientôt une réalité. Cette aventure, Jacques Rocher, président d'honneur de la Fondation Yves-Rocher, a voulu la partager. Conquis par l'ambition de Sadghuru de vouloir reverdir les déserts, cet entrepreneur, leader français de la cosmétique, s'est engagé à soutenir Green Hands à hauteur de 15 millions d'arbres. Ce jour-là, il peut observer avec satisfaction le résultat de son partenariat: en quelques minutes, près de 2 000 jeunes pousses viennent d'être offertes à la terre. Un bosquet, certes, mais l'effet multiplicateur de ces initiatives a déjà produit en quelques années des massifs forestiers entiers.
      Difficile aujourd'hui, quand on traverse ces paysages arides et décharnés, d'imaginer que le Tamil Nadu fut autrefois une terre vivante et verte. On dit même que les Tamils anciens vouaient une véritable vénération aux arbres qu'ils considéraient comme la demeure des esprits: le moindre abattage pouvait alors provoquer la colère d'une divinité et engendrer maladies, disettes ou mauvaises récoltes. Reste qu'à l'épreuve du temps, de la modernité et des récents caprices climatiques, les plaines, autrefois fertiles, se sont lentement appauvries jusqu'à mourir d'épuisement. Les forêts ont été coupées au hasard pour le bois de chauffage ou de construction, l'agriculture s'est nourrie d'engrais chimiques pour supporter artificiellement un sol sans vie, et la terre s'est alors couchée, nue, non protégée. Le soleil acide a fini de l'achever, l'a cuite, l'a laissée stérile.

       

      Dans le Tamil Nadu, la déforestation massive a conduit à l'épuisement des sols, appauvrissant la communauté rurale.
      Dans le Tamil Nadu, la déforestation massive a conduit à l'épuisement des sols, appauvrissant la communauté rurale. Crédits photo : Patrick Wallet


      En 2004, quand le tsunami s'est abattu sur les côtes du Tamil Nadu comme pour parachever la malédiction, Sadghuru a compris l'urgence de la situation: «Si l'on continuait dans cette voie, il y aurait un peu moins de Tamil Nadu, un peu moins d'Inde, un peu moins de Terre. Il fallait réconcilier l'Homme avec la nature, lui qui avait divorcé de son propre sol.» Et de citer joyeusement le poète américain Robert Frost pour marquer sa prise de conscience: «Il y avait deux chemins devant moi, j'ai pris celui qui était le moins emprunté, et là, ma vie a commencé.»

      Des arbres pour le bien-être de tous


      Débute alors un vaste mouvement de sensibilisation avec des mots qui font mouche, dans un pays qui doit faire face aux enjeux conjoints d'une démographie galopante, du développement et de l'urbanisation. Le Tamil Nadu compte 64 millions d'habitants, vivant majoritairement dans les campagnes, pour une superficie d'à peine un quart celle de la France. Sadghuru prêche la bonne parole et parvient à capter l'écoute en démontrant que planter des arbres ne se résume pas à un seul acte angélique, mais contribuera d'abord au bien-être de tous. Les enfants? Ils deviennent ses premiers ambassadeurs grâce aux pépinières que certaines écoles acceptent de développer. Garçons et filles s'affirment dès lors comme les protecteurs des plants qu'ils font germer, qu'ils arrosent avec soin, qu'ils veillent, qu'ils voient pousser et s'élancer. Quant au monde paysan? Il pensait qu'avec l'adoption de la monoculture, l'arbre se muait en son pire ennemi, en plongeant ses racines dans les champs, en réduisant les surfaces agricoles, en étouffant les semences. Il deviendra son meilleur atout. Car l'arbre permet d'éviter l'érosion des sols, il restaure la qualité de la terre, et l'ombre qu'il projette permet d'abriter de nouvelles cultures, du soja, des poivriers, des légumineux donnant jusqu'à quatre récoltes par an.
      Sadghuru prend le contre-pied d'une monoculture intensive qui a appauvri les fermiers, et prône la polyculture, où l'arbre est roi, et les sources de revenus considérablement accrues. Le tout, en parfaite autosuffisance sans recourir aux pesticides. Une initiative que ne renierait sans doute pas Pierre Rabhi, penseur de la biodiversité et farouche défenseur de l'agro-écologie, quand il affirme que notre planète vit une période de transition «entre un ordre qui meurt et un avenir à inventer». Selon lui, notre lien à la terre est si intime, si vital qu'en matière d'agronomie, il faut en finir avec le règne destructeur du tout technique et de la productivité, et éviter ainsi le pillage du vivant par la surexploitation humaine.

      850.000 arbres plantés en une journée

       

        Sadghuru et jacques Rocher devant un arbre vénérable. Deux hommes unis pour réussir un pari fou. Chaque année, disparait en forêt la surface du Portugal.
      Sadghuru et jacques Rocher devant un arbre vénérable. Deux hommes unis pour réussir un pari fou. Chaque année, disparait en forêt la surface du Portugal. Crédits photo : Patrick Wallet


      Les premières fermes modèles commencent à fleurir, le bouche-à-oreille se propage, l'enthousiasme gagne les coeurs, un élan inéluctable se dessine. C'est le moment que choisit Sadghuru pour frapper un grand coup. «La faiblesse de nos moyens est compensée par le nombre de nos bras», se plaît-il à préciser. En octobre 2006, il parvient à mobiliser des milliers de volontaires. En une seule journée, 850.000 arbres sont plantés aux quatre coins du Tamil Nadu: il entre dans le Guinness des records. En France, Jacques Rocher a eu vent de ce «miracle» indien. Il revient tout juste du Kenya où il a rencontré Wangari Maathai, prix Nobel de la paix aujourd'hui disparue. Cette protectrice de l'environnement s'érige en marraine de la reforestation sous l'égide de l'ONU. Par l'entremise de sa Fondation, Jacques Rocher promet de se battre à ses côtés et s'associe tout naturellement aux desseins du maître spirituel indien. «La démarche de Green Hands s'inscrit dans une démarche globale en associant les populations locales, les paysans et les écoles.


      Planter des arbres exige de s'inscrire dans le temps. Ici, les objectifs sont pharaoniques, mais réalistes. C'est pourquoi, nous accompagnons ces hommes et ces femmes dans leur action visionnaire.»Et c'est vrai que la planète vit aujourd'hui une situation de destruction massive de son milieu naturel. Chaque année, nous perdons 7,3 millions d'hectares boisés, la superficie du Portugal. Le phénomène a de quoi alarmer quand on sait que les forêts tropicales recouvrent 7 % de la superficie terrestre, et relâchent dans l'atmosphère 40% de l'oxygène que nous respirons. «Notre combat de replanter 50 millions d'arbres d'ici à fin 2015 peut sembler dérisoire aux yeux de certains, renchérit Jacques Rocher. Mais nous avons tous une responsabilité commune: soit on agit, soit on ne fait rien. Mon rôle consiste à transmettre une écologie positive de plaisir en touchant le coeur des gens: car l'arbre est symbole de pérennité et de transmission.»
      À l'école de Bungalowpudur, ces enfants, assis par terre, côte à côte, en sont la preuve: ils remplissent des petits sachets de terre enrichie pour y planter une graine. Ce sont eux qui vont montrer le chemin aux générations futures. Plus de 600 établissements scolaires ont intégré ce projet de replantation dans leurs programmes. Chacun produit plus de 2 000 plants par année, pour une trentaine d'espèces qui seront diffusées dans tout le Tamil Nadu. Un effet multiplicateur qui permettra bientôt d'atteindre l'objectif promis.

       

      Ces enfants de l'école de Bungalowpudur font partie des élève suivants un projet de replantation dans leurs programme.
      Ces enfants de l'école de Bungalowpudur font partie des élève suivants un projet de replantation dans leurs programme. Crédits photo : Patrick Wallet

      Thengaraju fait partie des 24.000 paysans qui ont suivi les indications de Sadghuru. Les 7 000 bananiers, manguiers ou cocotiers plantés il y a trois ans commencent à donner leurs fruits. Ses revenus annuels ont quadruplé pour atteindre désormais près de 600.000 roupies (environ 8 500 euros), un joli pactole quand on sait que les salaires dépassent ici rarement les 1 000 euros par habitant et par an. Notre homme veut désormais transmettre le message aux autres fermiers: «Qu'ils aient conscience du résultat obtenu pour à leur tour prendre le le relais.»
      Au nord du Tamil Nadu, à la frontière avec le Kerala, la réserve naturelle de Mandumalai abrite l'une des dernières forêts primaires de la région. Un espace réduit peuplé d'éléphants sauvages, de tigres et d'arbres millénaires. Un sanctuaire de la biodiversité, le vestige d'un monde ancien. Il était une fois un sage indien et un industriel français qui décidèrent d'unir leurs efforts pour reverdir la planète. Au nom de l'humanité et d'une certaine générosité. Contre le fatalisme et le catastrophisme. Ni l'un ni l'autre ne démentiraient les propos de Martin Luther King quand il déclara: «Si l'on m'apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier.» Pour un ultime espoir... -


      Plantons pour la planète

      C'est en 2007 que la Fondation Yves-Rocher - Institut de France lance sa grande opération de reboisement à travers le monde, avec l'engagement aujourd'hui de planter 50 millions d'arbres d'ici à la fin de 2015. Elle compte désormais 24 spots dans 21 pays (Ethiopie, Chine, Sénégal, France, Thaïlande...) et plus de 21 millions d'arbres ont déjà été plantés. Pour tout renseignement:

      www.fondation-yves-rocher.org


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  • Le cohabitat (Matthieu LIETAERT )

    2012   160 p.   17 €

       Les combinaisons entre aspects sociaux et pratiques, et entre vie privée et vie de quartier est à la base du succès du cohabitat de type danois dans les sociétés occidentales. Il apparaît de plus en plus évident que les communautés de type quasi pré-industriel ont plus que jamais un rôle à jouer dans un contexte urbain post-industriel, caractérisé par une flexibilité accrue du marché du travail, une séparation des lieux de travail et de résidence, et dès lors par une forte réduction du réseau social. Fondamentalement, le cohabitat aide non seulement à recréer des liens sociaux entre voisins, mais également à soulager du fardeau des tâches ménagères dans la vie quotidienne.
        Le livre comporte quatre paries et il reprend des écrits aussi bien d'experts internationaux que de militants qui vivent dans des cohabitats.
       La première partie pose la question du 'pourquoi' et introduit au concept du cohabitat comme il s'est développé depuis 40 ans.
      La seconde partie pose la question du 'comment' et donne des outils à quiconque voudrait commencer à réfléchir à son propre projet.
      La troisième partie présente une vue panoramique du mouvement des cohabitants dans différents pays européens et en Amérique du Nord.
       Enfin, la quatrième partie est un reportage audio-visuel (DVD), lauréat à l'Ekotopfilm festival, sur les pionniers du cohabitat au Danemark, en Suède et aux Pays-Bas.
     
      Matthieu Lietaert est docteur en Sciences Politiques et il est consultant auprès de groupes de cohahitat en Belgique, France et Italie. Il vient de terminer le film "The Brussels Business" sur le lobbying pour la RTBF et ARTE.  

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  •   Pinocchio : décernez votre prix !

    Peuples Solidaires participe à l’élection des "Prix Pinocchio 2012" organisée par les Amis de la Terre. Décernés aux multinationales qui ont le plus trompé le public en 2012, ces prix sont l’occasion de montrer le fossé entre les discours "développement durable" de certaines entreprises et la réalité de leurs actes.

    Neuf entreprises françaises sont nominées dans trois catégories :

    • Plus vert que vert : pour la campagne de communication la plus trompeuse au regard des activités réelles

    • Mains sales, poches pleines : pour la politique la plus aboutie en terme d’opacité et de lobbying

    • Une pour tous, tout pour moi : pour la politique la plus agressive en termes d’appropriation et de surexploitation des ressources naturelles.

    Imae Prix pinocchio

    Découvrez la liste des nominés et votez jusqu'au 12 novembre sur :

    http://www.prix-pinocchio.org/


     Vous pourrez en même temps apprendre comment se comportent ces compagnies, comportement qui ne fait pas les gros titres des grands médias populaires. Vous saurez ainsi sur quoi sont basés notre économie et les "bas " prix qui nous plaisent tant.

     

    Solidairement,

    Toute l'équipe de Peuples Solidaires.


    www.peuples-solidaires.org

    Contact : 10 quai de Richemont - 35000 Rennes (02 99 30 60 53)

     


    Souveraineté alimentaire, dignité au travail, droits des femmes : la fédération Peuples Solidaires soutient les femmes et les hommes qui, partout dans le monde, luttent pour leurs droits économiques, sociaux et culturels. Peuples Solidaires rassemble 70 groupes locaux, 11 000 membres individuels et est associée au réseau international ActionAid (www.actionaid.org).


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