• CAPITAINE THOMAS SANKARA (film)

     Christophe Cupelin - documentaire Suisse/Burkina Faso    2015    1h30mn   VOSTF -

    http://www.cinemas-utopia.org/toulouse/index.php?id=2942&mode=film

      CAPITAINE THOMAS SANKARA  (film) Thomas Sankara devient président de la Haute-Volta le 4 août 1983. Une année après, il marque définitivement l'histoire et l'identité de son pays en le rebaptisant Burkina Faso, littéralement la « terre des hommes intègres ». Bien au-delà des frontières de son pays, il a représenté un immense espoir pour une grande partie de la jeunesse africaine.
        Sa politique d'affranchissement du Burkina Faso, qui promeut notamment l'autosuffisance de la nation sur le plan alimentaire, l'amène à prendre radicalement position contre toute forme d'influence impérialiste ou néocoloniale, et lui fait adopter un discours sans ambages à l'égard des puissants de son époque. Sankara tente de réformer en profondeur la société civile, qu'il considère comme encore figée sur le modèle féodal, en luttant contre les inégalités entre hommes et femmes, l'analphabétisme, la corruption, les privilèges des fonctionnaires…

      Mais en dépit des succès apparents et de la popularité de sa révolution, Sankara est contesté en coulisses. Il est brusquement assassiné le 15 octobre 1987 lors d'un coup d'État que l'on dit organisé par Blaise Compaoré, l'homme qu'il considérait comme son frère, actuel président du Burkina Faso.
       À travers un montage d'archives rares méticuleusement rassemblées, le réalisateur Christophe Cupelin offre une vision complète de l'héritage intellectuel et politique de Sankara, et restitue fidèlement l'atypisme de ce chef d'Etat, percutant dans son action comme dans ses propos. Vingt-sept ans après sa disparition tragique et officiellement non élucidée, ce film donne enfin à voir et à entendre la parole de Thomas Sankara, l'un des plus importants leaders africains du xxe siècle. 

            " Passionnant documentaire sur le président du Burkina Faso, assassiné en 1987. Impossible de ne pas tomber en admiration devant ce révolutionnaire anticolonialiste, féministe et écologiste, qui rebaptisa son pays (la Haute-Volta devint « le Pays des hommes intègres »), lutta contre l'illettrisme et réclama l'annulation de la dette africaine. Après avoir réentendu son discours sur les exclus à la tribune de l'ONU et revu les images du dîner officiel où, devant François Mitterrand, il condamnait la France pour avoir accueilli Pieter Botha, le Premier ministre d'Afrique du Sud, et Jonas Savimbi, chef de l'Unita (Union nationale pour l'indépendance de l'Angola), « couverts de sang des pieds jusqu'à la tête », on est prêt à croire que ce capitaine courage aurait pu changer le monde. — G.O." Télérama

    Capitaine Thomas Sankara La flamme de la révolution au Burkina. Africulture 24 novembre 2015 

    Vu par Michel AMARGER (Afrimages / Médias France) pour le magazine Africiné

    La distribution dans les salles françaises de Capitaine Thomas Sankara, réalisé par Christophe Cupelin, met en lumière la détermination de deux hommes engagés. L’un est le fameux président du Burkina Faso, Thomas Sankara, assassiné en 1987, dont le film brosse un portrait fouillé ; l’autre est le réalisateur, Christophe Cupelin, qui a bataillé obstinément pour concrétiser son projet et obtenir le droit de montrer ses images.

    Capitaine Thomas Sankara, réalisé en 2012, finalisé pour le grand écran en 2014, est la contribution documentée d’un cinéaste suisse à la valorisation d’une période révolutionnaire en Afrique, qui l’a fait mûrir. Débarqué au Burkina Faso en 1985, en pleine effervescence de l’ère Sankara, Christophe Cupelin, âgé de 19 ans, éprouve un choc qui secoue ses questions de justice sociale et d’engagement citoyen. Il assiste aux réformes audacieuses du régime, reçoit les vibrations de la société du Burkina en marche sur laquelle il engrange des images.

    Capitaine Thomas Sankara est la combinaison de plans d’époque, d’archives récupérées en 2007, à l’occasion des 20 ans de la mort de Sankara, quand certaines apparaissent libres de droit sur le Net. Cupelin tente alors de retrouver toutes les images et les témoignages possibles pour faire revivre la figure charismatique et anticonformiste de Thomas Sankara. Le film est nourri des impressions du cinéaste sur le terrain, dès 1985, des documents écrits et audiovisuels disponibles mais aussi de témoignages oraux de protagonistes de l’époque qui ne figurent pas toujours dans le montage, élaboré par Christophe Cupelin lui-même.

    Le portait composé par le réalisateur suisse fait ainsi revivre la figure emblématique de Thomas Sankara. Ce militaire décidé, né le 21 décembre 1949, devient à 34 ans, président de la Haute-Volta dont il change le nom pour devenir Burkina Faso, "la Patrie des hommes intègres". La formule annonce l’ambition du politique révolutionnaire qui tente de moraliser la vie du pays en le modernisant et en l’émancipant des influences étrangères. Entre le 4 août 1983 où il accède au pouvoir, et le 15 octobre 1987 où il est tué avec 12 collaborateurs, Thomas Sankara mène le changement au pas de charge.

    Ses mesures sociales se font sur tous les fronts. Il prône une campagne de vaccination pour améliorer la santé. Il construit des logements, lance un mouvement de reboisement massif, soutient l’Union des paysans. Tout en défendant la promotion de la femme, il réforme l’éducation en misant sur l’alphabétisation dans toutes les langues nationales. Cette politique est menée tambour battant car Sankara sait que son temps est limité. Il fonce avec intransigeance vers ses objectifs et bouscule son entourage qui veut préserver ses privilèges. Mais la réaction interne n’est pas la seule menace pour le président.

    Ses prises de position en faveur d’une plus grande autonomie du Burkina, ses attaques contre les forces occidentales toujours impliquées dans la gestion des territoires africains, sont violentes. Il déclare effrontément, lors de la conférence des pays membres de l’Organisation de l’Unité Africaine, en juillet 1987 : "La dette ne peut pas être remboursée parce que si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourrons pas. Par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir." Le message passe mal avec certains interlocuteurs de l’Occident mais Sankara s’impose comme une référence de la dignité africaine.

    Capitaine Thomas Sankara permet de mesurer le charisme du leader burkinabè qui tient ses discours percutants avec une verve alerte, ponctuée d’un humour corrosif. Cette aptitude, illustré par le film de Christophe Cupelin, impose Sankara comme le porte-parole des laissés pour compte dans son pays mais aussi dans le reste du continent. En découvrant Sankara jouer de la guitare, être galant avec les femmes, affable avec ses alliés, se dessine à l’écran le portrait d’un homme contrasté que le réalisateur n’hésite pas à démystifier. Mais il propose aussi de réhabiliter la stature du leader politique assassiné dont l’empreinte a été reléguée par Blaise Compaoré, son successeur.

    Ce documentaire qui vise à fixer la mémoire en faisant parler les documents, est l’aboutissement de l’engagement extrême de Christophe Cupelin. Cinéaste indépendant, capable de saisir la vie d’un village du Burkina avec Kononga, 2006, tourné en Super 8, il signe aussi des portraits de Burkinabès à Genève ou Ouagadougou. Cette approche témoigne de l’empathie du réalisateur suisse avec l’évolution du Pays des hommes intègres. Sa fascination pour l’élan de Sankara le motive à repousser les limites des productions normées en créant seul, Capitaine Thomas Sankara. Ce combat, poursuivi pour récupérer les droits des archives, lui permet aujourd’hui de toucher des spectateurs dans les salles suisses, françaises, jusqu’en Afrique. Un hommage indispensable au leader politique qui a, selon sa formule, "osé inventer l’avenir".

    Source : http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=13327

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      SANKARA MITTERRAND, de Jacques Jouet, avec Ibrahima Bah, François Fehner et Pascal Papini (35mn). Palais présidentiel de Ouagadougou, 17 novembre 1986. Deux hommes se font face à une table de banquet. Thomas Sankara se lance dans une diatribe enflammée pour dénoncer notamment l’attitude de la France, François Mitterand réplique. S’engage un échange aigre-doux où la causticité du vieux lion répond à l’impertinence et à l’ironie du jeune loup. C’est cet échange qui a inspiré façon Oulipo cette pièce qui y introduit un troisième intervenant : le « Théâtre simple », personnage théorique, modérateur du débat et allégorie de l’art scénique. Une pièce aux multiples facettes, chaque fois différente, qui s’attaque aux mécanismes de l’art oratoire…


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