• Citizenfour (film)

     

    Distributeur:   Haut et Court   long métrage
    Récompenses: 4 prix
     
    • 2015 Oscars    Meilleur Film Documentaire
    • 2015 BAFTA Awards    Meilleur Film Documentaire
    •  2015 Independent Spirit Awards   Meilleur Film Documentaire
    • 2015 Directors Guild of America Awards   Meilleur réalisateur de film documentaire - Laura Poitras
     
     
    Année de production:  2015
    Date de sortie DVD:  09/09/2015
    Date de sortie Blu-ray:  06/12/2015
    Langues:   Anglais, Portugais, Allemand
    Secrets de tournage 6 anecdotes

    Synopsis et détails

       En 2013, Edward Snowden déclenche l’un des plus grands séismes politiques aux Etats-Unis en révélant des documents secret-défense de la NSA. Sous le nom le code « CITIZENFOUR », il contacte la documentariste américaine Laura Poitras. Elle part le rejoindre à Hong Kong et réalise en temps réel CITIZENFOUR, un document historique unique et un portrait intime d’Edward Snowden.  

     

    Par Pierre Murat (Télérama)

    Dès les premières secondes, le documentaire vire au film noir. Lumières dans un tunnel, sur une autoroute. Et voix off, comme dans un film adapté d'un roman de Raymond Chandler... La cinéaste est en route pour Hongkong. Avec Glenn Greenwald, journaliste au Guardian, elle doit y rencontrer un hurluberlu qui signe « Citizenfour » ses mails : un drôle de type qui veut dénoncer les manoeuvres de la NSA (National Security Agency). Un organisme d'Etat qui espionnerait, illégalement, les communications privées des citoyens du monde entier (on apprendra, bien plus tard, que le portable de la chancelière Angela Merkel elle-même avait été piraté). Comment reconnaître Citizenfour : dans le centre commercial qui jouxte son hôtel, il aura un Rubik's Cube dans la main...
       Immédiatement, on est dans une ambiance à la John Le Carré. Dans un de ces polars paranoïaques des années 1970 — Les Hommes du Président, A cause d'un assassinat — où Alan J.Pakula dénonçait les névroses d'une Amérique malade, coincée entre suspicion (l'ennemi à l'intérieur) et détestation (l'adversaire à l'extérieur). Le physique de Citizenfour accentue le romanesque made in Hollywood. Car Edward Snowden — c'est son vrai nom — ressemble à un jeune premier, avec ses lunettes, sa barbe naissante et son sourire désarmant. Au fur et à mesure de ses déclarations contre la NSA et ses méthodes, une image quasi christique naît : un individu, dur comme un roc et pur comme le cristal, prêt à sacrifier sa vie et celle de ses proches, pour le droit et la justice... L'Amérique adore ses saints laïcs. Dans les années 1930, Frank Capra en avait célébré quelques-uns : Gary Cooper dans L'Extravagant Mr Deeds, James Stewart dans Mr Smith au Sénat. Sans jamais quitter le huis clos de la chambre d'hôtel, Laura Poitras suit le passage de l'ombre à la lumière de leur fils spirituel. Elle guette son regard qui, par moments, se perd. Elle traque un rare moment de coquetterie : du gel (un rien trop) avant d'affronter les caméras. Elle fait surtout de son film, qui vient de remporter l'oscar du documentaire, un suspense extra. Une simple alerte à l'incendie, dans la chambre, devient source d'angoisse : le danger rôde en permanence... 
     

    Quelque temps après le scandale causé par ses révélations, Snowden retrouve Laura Poitras et Glenn Greenwald à Moscou. Seule la Russie — et non la France — a accepté d'accueillir ce fugitif, accusé d'espionnage, de vol et d'utilisation illégale de biens gouvernementaux. On parle à mots couverts, on déchire soigneusement les notes, griffonnées sur une feuille de papier. Sur un fragment, on devine, pourtant, un nom de code qui renvoie aux plus hautes instances du gouvernement américain. Comme dans ces séries télé dont l'ultime épisode d'une saison annonce le début de la suivante, le cauchemar continue... — P.M.


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