Nicolas découvre alors sur le net le premier robot en plastique, imprimé en 3D, que le designer et "maker" français Gaël Langevin propose en "open source" (libre de droits). Avec l’aide de passionnés du LabFab de Rennes, Nicolas fabrique alors pour quelque 300 euros une prothèse de main, à partir des plans et des conseils de Gaël et de chercheurs brésiliens.
Aujourd'hui, notre prototype est capable de saisir les gros objets, avec la contraction des muscles."
Reste à miniaturiser les pièces, le moteur et trouver les sous pour le développement... Un véritable espoir pour rendre accessible à tous une main artificielle sophistiquée.
Détection précoce du cancer de la peau
Anaïs Barut, 22 ans, DAMAE Medical lauréate de la soirée MIT L’Atelier BNP Paribas. (L’Atelier BNP Paribas)
La plus jeune des lauréates de cette sélection n’est pas seulement impressionnante par son parcours de double diplômée d'HEC Paris et de la Filière Innovation-Entrepreneurs de l'Institut d'Optique Graduate School. L’invention qu’elle présente avec les deux co-fondateurs de sa société, est susceptible de sauver la vie de patients atteints de cancer de la peau.
Un tiers des mélanomes ne sont pas diagnostiqués, alors qu'une détection précoce améliore considérablement les chances de guérison", rappelle la jeune fille.
DAMAE Medical a donc l'ambition de mettre au point et commercialiser un dispositif permettant au dermatologue, au sein même de son cabinet, d’acquérir des images de l’anomalie cutanée en profondeur, directement à la surface de la peau, de manière non invasive.
Un peu comme une échographie, mais avec une résolution mille fois supérieure".
L’image obtenue permettra de savoir, de manière précoce, si des cellules cutanées sont cancéreuses ou non. Ce qui évite à la fois des biopsies (prélèvements invasifs ) inutiles et le délai de 15 jours pour obtenir des résultats.
Démocratie locale participative
Julie de Pimodan, 31 ans, Fluicity
Démentant un physique un peu BCBG, Julie est une bourlingueuse qui n’a pas froid aux yeux. Après des études de journalisme à l’Université Libre de Bruxelles ("je suis à moitié belge"), la jeune femme a travaillé pour Al Jezira et la BBC Middle East, lançant notamment deux magazines au Yémen et un média pour les femmes à Abu Dhabi. Elle raconte :
En vivant le printemps arabe dans ces régions, j’ai compris l’importance pour la démocratie d’outils comme Twitter et Youtube."
Revenue en Europe, Julie passe quatre ans chez Google, à apprendre le marketing numérique.
Fluicity est née de la synthèse de mes deux expériences professionnelles. C’est une plateforme qui met les outils numériques au service de la démocratie."
Concrètement, Fluicity propose aux maires un site web (et demain une application pour smartphone) leur permettant de recueillir les avis des citoyens, de sonder les habitants sur des projets précis, et donc de prendre des décisions plus en phase avec leurs attentes. La jeune entrepreneuse est en discussion avancée avec Sébastien Le Cornu, le maire UMP de Vernon (Eure), ainsi que trois édiles en Ile-de-France et dans le Sud.
Son espoir ? Redonner aux citoyens le goût de la participation politique en enrichissant la qualité et l'interactivité du dialogue avec leurs représentants. Et il y a urgence. Elle rappelle, consternée :
40% des gens ne votent pas aux élections locales, 87% des Français pensent que les politiques se moquent de leur opinion, plus de 70% ont même des doutes sur la démocratie."
Dominique Nora