• Eloge de la plante (Francis HALLE )

    2004   346 p.  8,10 € (en poche)

      A l'heure où les grands programmes d'étude du génome humain drainent la majeure partie des crédits de la biologie, où les biologistes, en somme, " se regardent le nombril ", un botaniste tente de rétablir un salutaire équilibre. À l'exact opposé d'une vision anthropocentrée recherchant une explication déterministe, voire mécaniste, du vivant, Francis Hallé propose ici d'élargir l'horizon de la biologie au monde végétal en mettant l'accent sur l'observation in situ et l'étude qualitative des plantes. " Belle et utile, discrète et autonome, silencieuse et d'une totale non-violence ", la plante serait-elle un modèle à suivre ? Au lecteur d'en juger, au terme d'un parcours plein de surprises éclairé par les dessins de l'auteur, et où l'animal, individu mobile de petit volume, à vie brève et dispersant l'énergie, est comparé à la plante, " être collectif " fixé, de grande surface externe, à vie très longue et concentrant l'énergie. De la forme à la fonction et de la cellule au génome, une merveilleuse leçon de biologie incitant à remettre d'urgence la plante à la place, primordiale, qui est la sienne.  

      Savons-nous vraiment ce qu'est une plante ? Nos sciences naturelles, dominées par le modèle animal, méconnaissent les spécificités du monde végétal. C'est une vision neuve de ce monde, riche de surprises, que propose l'auteur, et qu'il illustre de sa main experte. Souvent considérées comme une forme de vie inférieure, les plantes constituent pourtant un succès biologique qui vaut, ou même dépasse, celui des animaux ; mais notre vision zoocentrique de la biologie nous empêche de le percevoir. Nous ne pourrions pas vivre sans les plantes, alors quelles n'ont pas besoin de nous. Plutôt que de les considérer comme des cas particuliers d'importance mineure dans une biologie focalisée sur l'animal et l'homme, ne faut-il pas recentrer les sciences de la vie sur ces êtres énigmatiques, silencieux, immobiles et trop méprisés, à qui nous devons notre existence ?

       Je rêve d'une botanique qui saurait se déterminer de façon autonome, selon ses propres règles, cessant d'être à la trame derrière la physiologie animale ou humaine : prenant en compte la plante elle-même, comme une forme de vie originale, comme un modèle en matière d'autonomie et de restauration de l'environnement, elle pourrait retrouver sa place au centre des sciences de la vie. Dans notre monde de fric, de frime, de pub, de bruit, de pollution et de brutalité, quel meilleur témoignage que celui des plantes, belles et utiles, discrètes et autonomes, silencieuses et d'une totale non-violence ? E H.

     Francis Hallé, professeur à l'Institut de botanique de l'université de Montpellier, est biologiste et botaniste, spécialiste de l'architecture des arbres et de l'écologie des forêts tropicales humides. Il dirige depuis 1986 les missions du radeau des cimes sur les canopées des forêts tropicales. Il a consacré aux Tropiques un précédent ouvrage,

      - Un monde sans hiver (Seuil, 1993).

    Sommaire:

    • Les plantes, les animaux et l'homme
    • Voyage au pays de la forme
    • La cellule
    • Tout dire sans un mot, la biochimie des plantes
    • L'évolution
    • Des êtres vivants différents
    • L'écologie

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