• Histoires d'eaux africaines (Mike SINGLETON)

    2010   400 p.   32 €

      Qu'il y en ait trop ou pas assez, l'eau fait de plus en plus problème. Fort de la dichotomie qu'il est à peu près le seul à établir entre la Nature et les Cultures, le monde occidental et occidentalisé tend à réduire cette question à la gestion responsable et raisonnable d'une ressource naturelle menacée par de mauvaises politiques et des techniques inappropriées. Au mieux, la dimension culturelle viendrait conforter le droit universel à cette réalité univoque, au pire, certaines cultures, étant peu naturelles ou trop "surnaturelles", l'hypothéqueraient. Les histoires racontées ici à partir d'expériences africaines en matière de puits, de pluie et de projets hydrauliques, donnent à réfléchir tout autrement : le phénomène de l'eau est, d'emblée et d'office, de "nature" culturelle. Ainsi, l'Afrique et ses histoires d'eaux nous disent qu'il serait à la fois plus plausible et plus prometteur d'admettre qu'il y a réellement autant d'eaux que de cultures.

       Mike Singleton est né en Angleterre en 1939. Après des études de théologie, de philosophie et d'anthropologie, il a fait du terrain dans la plupart des régions d'Afrique. A Dakar notamment, il a créé et dirigé un Institut des Sciences de l'Environnement. Désormais émérite, il a lancé un Laboratoire d'anthropologie prospective à l'Université catholique de Louvain.

       "1- Prendre en main le livre d’un anthropologue comme Michael Singleton donne l’assurance de rentrer dans des récits cosmogoniques croustillants, démontrant la relativité de nos certitudes culturelles, et surtout, la profondeur de nos angoisses existentielles et missionnaires à vouloir convertir les autres à nos propres certitudes, pourtant bien branlantes et même caduques à l’heure des grands bouleversements climatiques, économiques et démographiques, l’occident ayant poussé jusqu’à l’extrême dévastateur la notion de maîtrise et d’emprise sur les hommes et la nature.

    2- Le livre Histoires d’Eau de Michael Singleton, consacré à cette source de vie, cette essence baptismale et purifiante, cette douche céleste si indispensable pour abreuver et lénifier nos corps et lever nos semences, ne manque pas à cette promesse de nous convier à d’autres regards moins bardés de certitudes.

    3- D’emblée, la notion de Gestalt, vue ici comme attitude fondamentale par rapport à la vie et le vivre ensemble, apparaît dans toute sa différence éclairante et salutaire avec cette histoire de treuil de puits, où l’occidental qu’il est croit, dans sa naïveté missionnaire, apporter le “progrès”, alors que cette civilisation millénaire n’a que faire d’une “régression” de l’art de la conversation et du vivre ensemble dans un moment de rassemblement chaleureux.

    4- La notion “d’efficience”, si obsessionnelle chez l’occidental, s’y fait déliter, ridiculiser par une transmutation quasi nietzschéenne de la notion relative des valeurs, où l’assemblage axiologique harmonieux, construit et ressenti depuis des millénaires, et représenté chez Michael Singleton par des carrés, des triangles, rectangles et cercles, se fait par la notion de présence et prégnance vitale dans la joie, et non pas par la notion de rationalisation abstraite créant le vide abyssal de la solitude.(.....) "

        rsa.revues.org › Numéros42-2


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