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L'argent et nous: citations d'André-Jacques HOLBECQ
Depuis le début du XIXe siècle, aube de l'ère industrielle, les connaisances et les techniques n'ont cessé de progresser, surtout depuis l'introduction et la généralisation de l'informatique ainsi que de la numérisation toute récente, dont l'impact sur nos modes de vie ne saurait encore être apprécié. C'est pourquoi il est important de réaliser qu'au moment où vous lisez ces lignes, nous avons la connaissance, les ressources et les moyens de satisfaire l'ensemble des besoins au moins essentiels de tous les habitants de la planète. Si la réalité et tout autre, puisque la misère ne cesse de s'étendre et de s'aggraver, ce n'est pas faute de savoir produire, mais faute de s'être adapté à notre nouvel environnement, celui de l'abondance matérielle. Pourquoi ? parce que la conscience humaine, repassée durant des siècles au fer de la pénurie en a gardé le pli, de sorte que même dans l'abondance matérielle, elle est gouvernée par la PEUR et ses conséqunces comportementales. [......]
Comme un enfant trop gâté, lorsque notre aisance matérielle devient telle que non seulement notre survie est assurée mais que le surplus entre dans nos vies, il se produit un basculement progressif vers plus d'abstraction de l'esprit, un glissement dans notre représentation de la valeur : ce qui compte alors au premier chef c'est l'argent. Quand on n'a plus besoin de choses matérielles pour survivre, nos critères de valeur passent de la richesse réelle à la richesse symbolique. On peut se lasser d'accumuler les choses, mais comme la peur de manquer est toujours présente plus ou moins consciemment, on est toujours poussé à amasser et à dominer, et c'est dans l'argent, symbole de toutes nos peurs et de tous nos désirs que vient se loger notre intérêt.
A cet instant, l'argent serviteur est promu au rang de maître. De simple outil de mesure et d'échange, il devient LA PREMIERE MARCHANDISE convoitée pour le potentiel d'acquisitions qu'il représente et l'impression de sécurité qu'il procure.
André-Jacques HOLBECQ "Un regard citoyen sur l'économie" éd. Yves MICHEL p. 226-227.
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