2015    346 p.    29 €

   Diplômé de Sciences-Po et docteur en sciences économiques, Philippe Vadjoux s'est engagé dans l'économie internationale (Agence française de développement). Cette expérience lui a fait prendre conscience des risques croissants pour notre planète mais aussi des nouvelles perspectives possibles.

  blog de l'auteur: http://l-economie-a-t-elle-un-sens.over-blog.com/

Comment passer d'une économie marchande à une économie écologique?

- Mon essai "L'économie a-t-elle un sens ?», publié par l'Harmattan, porte sur la finalité de l'économie, son histoire, ses débats, ses relations contradictoires avec l'être humain et l'environnement.

  - Peut-on continuer d'accepter l'obsolescence programmée, l’évasion fiscale des grands groupes internationaux, les paradis fiscaux, la stagnation du niveau de vie des travailleurs, les délocalisations, la précarisation de la jeunesse au nom de l'intérêt des grands actionnaires? Comment admettre que la crise bancaire de 2007/2008 ait été soldée par la puissance publique donc par une crise de la dette souveraine? Comment ne pas se révolter devant le mensonge organisé des grands industriels pour nier les ravages de certains médicaments, du tabac, du sucre, de l'amiante, des pesticides et perturbateurs endocriniens, du charbon, du pétrole ou du gaz...

- Or, l'effet de serre a été découvert dès la fin du 19ème siècle par S. Arrhenius (depuis cette époque, pourtant charbonnière, les émissions de gaz carbonique ont été multipliées par 100),  les effets de la production sur la biosphère ont été analysées par A. Pigou dès les années 1920 ("externalités"), l'Indice de Développement Humain qui complète avantageusement le PNB a été élaboré dès 1990 par A. Sen pour le compte de l'ONU...
Ce ne sont que quelques exemples qui révèlent à quel point nous sommes figés.

- L'économie marchande ne peut constituer une fin en soi. Les bénéfices d'une entreprise doivent être reconsidérés s'ils entraînent des dégâts naturels irréparables ou des coûts excessifs pour la collectivité. Rentabilité ne signifie pas nécessairement pérennité.

  Cette économie doit être repensée, resituée,  dans le cadre de la finalité humaine et dans le cercle de la biosphère. Des instruments de mesure économiques et comptables existent déjà ou sont à l'étude pour évaluer le coût global d'une activité et son utilité réelle. D’innombrables initiatives et expériences montrent la vitalité du corps social pour créer une économie de proximité, de partage, de connaissance. Une économie hybride est envisageable qui encouragerait la naissance de nouvelles entreprises plus démocratiques, responsables  et
vraiment innovantes face aux entreprises traditionnelles. Un contrôle de
l'oligarchie mondialisée est possible.

 Je développe dans cet essai les ressorts, les objectifs, le cadre d'une telle mutation (comme nous y invite E. Morin) .Cette façon d'aborder l'économie en termes de finalité et de progrès semble intéresser un public assez large, conscient de ces enjeux.