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Le choléra
CHOLERA > Décryptage
« Extrêmement contagieuse et mortelle si elle n’est pas traitée, cette maladie se transmet par l’eau, la nourriture et les mains souillées. »
Depuis plusieurs siècles, le choléra s'est propagé à de nombreuses reprises depuis son réservoir d'origine dans le delta du Gange et du Brahmapoutre, au Bengale, vers le reste du monde. Très contagieuse et fréquemment mortelle si elle n’est pas traitée, cette maladie se transmet par voie orale: par l’eau, par la nourriture et par les mains souillées. Elle est le résultat d’une absence d’hygiène et d’une méconnaissance de cette infection.
Le choléra provoque une perte d’eau et d’électrolytes (ions contenus dans le sel par exemple) par la diarrhée et par les vomissements qui peut dépasser 10 % du poids du corps en 24 h. Il faut donc apporter autant d’eau et d’électrolytes que la personne en a perdus. Un traitement par voie orale suffit tant que le malade est conscient. Il dure de quelques heures à quatre jours. Quand le traitement est bien effectué, le risque de décès est très faible.
Le traitement des malades n’empêche pas la propagation de l’épidémie car les porteurs sains du germe sont bien plus nombreux que les malades. La prévention est plus difficile à mettre en place. Il faut empêcher les nouvelles contaminations par les mesures d’hygiène personnelle (lavage des mains, traitement de l’eau de boisson, défécation dans des latrines) et collectives (fourniture d’eau potable, gestion des excréta). L’efficacité repose sur des actions de long terme portant sur l’éducation générale et sur les infrastructures.
Docteur Pierre Gazin
Epidémiologiste spécialiste du Choléra à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)La prévention pour éradiquer le Choléra
Gregory Bulit, Référent Eau Hygiène et Assainissement de notre département technique
Eradiqué depuis plus de 150 ans dans les pays développés, le choléra est pourtant en pleine reconquête planétaire. Gregory Bulit, notre référent en eau, hygiène et assainissement, revient sur les ravages causés par une maladie d’un autre âge.
Des décès toujours plus nombreux
Environ 1,4 milliard de personnes sont exposées au choléra dans les pays endémiques. Environ 2,8 millions de cas de choléra se produisent chaque année dans ces pays (marge d'incertitude: 1,4−4,3), et quelque 87 000 cas de choléra sont enregistrés dans les pays non endémiques. On estime que l'incidence est supérieure chez les enfants de moins de 5 ans. Chaque année, environ 91 000 personnes (marge d'incertitude: 28 000 à 142 000) meurent du choléra dans les pays endémiques et 2 500 personnes en meurent dans les pays non endémiques. (chiffres OMS)Une maladie évitable…
Alors que le virus Escherichia Coli suscite à juste titre l’émoi de l’Europe entière, le choléra a peu de chance de mettre un pied en France. Les enfants, les femmes et les hommes qui en meurent sont loin, hors de portée des caméras et hors du champ de nos peurs quotidiennes. C’est bien là que se trouve l’origine de notre indignation et de notre combat. Le choléra, comme toute autre maladie diarrhéique, est évitable.19 août: Journée mondiale de l'humanitaire
Tags : cholera, pays, maladie, endemiques, 000
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