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Le présage (Pierre GASCAR )
2015 192 p. 6,90 € (poche)
Publié pour la première fois en 1972, Le présage est un ouvrage qui pose d’une manière presque prémonitoire toutes les questions actuelles de l’écologie. Au cours de ses voyages à travers le monde, le narrateur observe certaines transformations de la vie végétale dues aux effets secondaires de la modernité. Il ne s’agit, en l’occurrence, que de la raréfaction ou la disparition des lichens, mais ce phénomène, aux conséquences assez limitées, a la valeur d’un signe, d’un présage.
En passant de la Chine et de la Sibérie à Venise, de l’Inde et de la Thaïlande à New York, à Paris ou à Rome, le narrateur explore ce symbole, la mort des lichens, dans chaque partie du monde, et lui apporte un éclairage nouveau. La détérioration biologique de la planète ne constitue pas seulement un accident du progrès. Elle remet en question les rapports de l’homme avec le monde, c’est-à-dire avec l’essence même de notre culture, de notre civilisation.
Dans des lieux souvent surprenants, le narrateur poursuit un examen de conscience en forme d’évocation poétique, de réflexion philosophique, de témoignage.
Un examen auquel aucun de nous n’a plus aujourd’hui le droit de se dérober.
Pierre Fournier, dit Pierre Gascar, né le 13 mars 1916 à Paris, mort le 20 février 1997 à Lons-le-Saunier, est un journaliste, critique littéraire, écrivain, essayiste et dialoguiste français
" Initialement publié en 1972, tout juste réédité, Le Présage porte bien son titre d’ouvrage écolo précurseur. Pierre Gascar, prolifique écrivain, prix Goncourt en 1953, mort en 1997, y décrit la disparition des lichens aux quatre coins du monde. En Sibérie, c’est la radioactivité, causée par les essais nucléaires russes en plein air, qui tue ces plantes primitives, entraînant la chute des populations de rennes qui s’en nourrissent. A Venise (Italie), la pollution par les navires et les usines de la lagune atteint les lichens tout autant que la Sérénissime. Superbement écrit, ce livre explore à chaque étape de son voyage érudit les relations, tant concrètes que spirituelles, entre nature et culture et dénonce leur dépérissement commun. Traçant un parallèle entre le recul des lichens et la disparition des ethnies anciennes en Inde, l’auteur écrit : « On peut craindre que le monde ne finisse par mourir, un jour, par manque d’originalité. »"
Simon Barthélémy pour Terraeco.net (28/05/2015 )
Tags : pierre, presage, monde, , lichens
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