• Les enfants du monde racontent (Anne-Marie Thomazeau )

    Les enfants du monde racontent

    2011    80 p.   16,10 €

     

      À l'occasion du 50e anniversaire d'Amnesty International, La Martinière Jeunesse retrace le rôle déterminant de cette association par le biais de 14 textes de fiction mettant en scène des enfants ayant bénéficié de son soutien.

      Depuis 50 ans, Amnesty International lutte sans relâche pour la défense des droits humains à travers le monde. Afin de témoigner de l'importance de son action, l'auteur imagine la vie de 14 enfants, répartis sur la planète, dont les portraits sont le reflet des combats menés par Amnesty sur les 50 dernières années.
      Chacun des portraits fait référence à l'un des combat d'Amnesty international : les enfants soldats, la peine de mort, les disparitions forcées (enlèvements politiques), les violences armées en milieu scolaire, la torture, le travail des enfants, les droits fondamentaux, la défense des réfugiés, le droit d'asile, les discriminations envers les minorités et notamment les roms, les violences faites aux femmes, la cybercensure, la persécution des défenseurs des droits humains, la justice internationale.

    Les courts récits sont accompagnés d'informations documentaires présentant des faits et des chiffres pour comprendre l'ampleur du problème et les avancées obtenues en matière de droits de l'homme.

    Deux dossiers viennent s'intercaler dans ces chapitres :
    - le premier propose des conseils destinés aux jeunes générations désireuses de s'engager au quotidien.
    - le second retrace les grandes dates de l'engagement de l'association depuis 50 ans.

    Pour chaque livre vendu, un euro sera reversé à Amnesty International.
     
     Née à Marseille en 1965, Anne-Marie Thomazeau est journaliste depuis 1986 et vit à Paris. Diplômée de l'Institut d'études Politiques d'Aix-en-Provence, elle est spécialisée dans les domaines touchant à la société, au social, à la solidarité, à la psychologie, à la santé et à l'éthique. Elle collabore à la presse magazine et est également l'auteur de nombreux livres, comme
      -160 questions strictement réservées aux ados,
      -Aider les autres,
      -les Métiers de l'extrême et
      -Nous, les 14-17 ans, publiés aux Editions de La Martinière Jeunesse. Parallèlement, elle anime des conférences et participe à des émissions sur les différents thèmes qui lui sont chers. Alice Gravier est une jeune illustratrice qui vit et travaille à Paris. Elle a déjà réalisé de nombreux livres pour les enfants et les adolescents, comme le

      -Dico de la musique, paru aux Editions de La Martinière Jeunesse.

    Extrait

    LA GUERRE, C'EST PAS UN JEU

    J'ai été un enfant soldat
    République démocratique du Congo

    Lorsqu'ils sont venus dans mon village, ils ont demandé à mon grand frère s'il était prêt à rejoindre la milice. Il avait tout juste 17 ans et il a dit non; ils lui ont tiré une balle dans la tête. Ensuite, ils m'ont demandé si je voulais m'engager, j'avais 11 ans. Alors, qu'est-ce que je pouvais faire ? Je ne voulais pas mourir. Je suis devenu un kadogo, «trop petit» en swahili, un enfant soldat.

    C'était il y a 15 ans. Avec des dizaines d'autres enfants, j'ai été envoyé dans le camp d'entraînement de Kagera au Rwanda, à la frontière du Zaïre. Il y avait aussi beaucoup de filles mariées de force à des soldats adultes. Nos instructeurs étaient violents. Ils nous ont appris à nous servir d'armes, à piller, massacrer. Le message était clair... il fallait tuer ou être tué... Je voulais vivre.

    On m'a envoyé sur le front... Comme tous les enfants j'avais peur de tout... de mourir, de me battre, de tuer... Alors on nous a donné de l'alcool et de la drogue, pour ne plus ni sentir l'angoisse ni la douleur.
    Nous nous battions contre des adultes mais aussi contre d'autres enfants. Nous avons tué, encore et encore.

    En 2003, j'ai eu 20 ans... Sous la pression d'associations comme Amnesty International, 19 000 jeunes ont pu quitter l'armée. Mais pour la plupart, nous n'avions aucun endroit où aller... Plus de famille, plus de maison, pas d'argent, pas d'avenir... Notre passé ? Nous voulions simplement l'oublier. Je suis devenu un «sans mémoire».

    À Kinshasa, la capitale du pays, j'ai eu de la chance. J'ai rencontré une association dont la mission était de réinsérer les enfants soldats.
    J'ai reçu une formation. Je suis devenu menuisier à Goma, une ville située à l'est du pays. Peu à peu, je me reconstruis.

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