• Les irremplaçables (Cynthia FLEURY)

     Les irremplaçables (Cynthia FLEURY)

                                                              2015    224 p.   16,90 €

      Cynthia Fleury est philosophe et psychanalyste. Professeur à l’American University of Paris, elle est aussi membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). En tant que psychanalyste, elle est marraine d’ICCARRE (protocole d’intermittence du traitement du sida) et membre de la cellule d’urgence médico-psychologique du SAMU (CUMP-Necker).

      Cet essai met en lumière le lien entre l'individu, le collectif et la durabilité de la démocratie. L'auteure montre que la normalisation des êtres dans une société uniforme peut être un frein à la construction d'un Etat démocratique et comment, au contraire, la valeur subjective de chacun doit être considérée comme un rempart aux dérives.
     
        Pour introduire ce hors-série "Le climat de vous à moi" publié par terraeco.net consacré au climat sous sa forme la plus intime, la revue a invité la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury.

       "C’est en lisant James Lovelock (1) que j’ai retrouvé, dans ses lignes, une vieille intuition d’enfance – lire, d’ailleurs, c’est souvent retrouver ce que l’on a pensé ; d’une certaine manière, toujours un peu de réminiscence. Donc, en lisant Lovelock et son « hypothèse Gaïa », j’ai ressenti ce lien inaugural que nous avons avec l’atmosphère. Celle-ci n’est pas simplement un produit biologique, explique-t-il, mais plus probablement une construction biologique, « non pas vivante, mais semblable à la fourrure d’un chat, aux plumes d’un oiseau ou au papier d’un guêpier, une extension d’un système vivant conçu pour réserver un environnement choisi ». L’atmosphère, en totale continuité avec le vivant qu’elle protège, indissociable, comme le halo qui termine la fine enveloppe des corps terrestres. Et l’on pourrait emprunter la formule de Peter Sloterdijk (2) lorsque qu’il définit l’homme comme un « designer d’atmosphère », celui-là même qui est susceptible de faire perdurer l’harmonie ou au contraire de la briser, et d’handicaper gravement tout le vivant, lui-même y compris. Nous avons cessé de croire à l’existence de l’âme collective. Pourtant, les notions d’histoire et de destin ne sont pas si éloignées d’elle que cela, et l’on sait notre peine à avancer, collectivement, en tant que société des individus, sans précisément la ruse du récit collectif. En revanche, renoncer à l’idée d’un corps collectif sera plus problématique encore, dans la mesure où le climat, métaphore possible de ce corps collectif, contient les conditions mêmes de possibilité d’existence de nos corps individuels. "—
    - (1) Ecologue anglais
    - (2) Philosophe allemand

    Dernier ouvrage paru : Les irremplaçables (Gallimard, 2015)

    Cet article est extrait du hors-série « Le climat de vous à moi », disponible en kiosque et sur le site de terraeco.net. Bonne lecture !


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :