• Les pionniers de la ville durable (Cyria EMELIANOFF, Ruth STEGASSY)

    Les pionniers de la ville durable (

    2010    294 p.  25,40 €

     Réconcilier la nature et la ville. Faire face au changement climatique. Imaginer, à l'échelle locale, d'autres voies de développement. Une utopie ? Un rêve certes. Mais de ceux qui semblent si réels qu'on croit les toucher du doigt au réveil. A Stockholm, à Bologne, à Grenoble, des âmes libres ont osé y croire. Pendant de longs mois, Cyria Emelianoff et Ruth Stegassy ont arpenté l'Europe en train, en bus, en ferry, pour recueillir la mémoire de ces pionniers, capables de mettre toute leur énergie dans la transformation d'un modèle qu'ils pensent profondément inadapté au monde qui vient. Loin de se contenter de repeindre le bitume en vert, ils inventent de nouvelles manières de produire et d'utiliser l'énergie. Ils imaginent de nouvelles manières d'habiter, de se mouvoir, écologiques, certes, mais surtout plus humaines. En un mot : conscientes. Et si la ville durable était tout simplement la ville apaisée ?

    Cyria Emelianoff est géographe, maître de conférences à l'université du Maine.
    Ruth Stegassy est journaliste spécialiste de l'environnement. Elle anime l'émission "Terre à Terre" sur France Culture.  

      "Les écoquartiers sont le résultat d’engagement pris par les villes signataires de la charte d’Aalborg de 1994 (80 villes) et par celles qui les ont rejointes par la suite (2600 collectivités). Les 620 villes qui ont signé les « Engagements d’Aalborg » en 2009 s’engagent sur dix volets qui couvrent largement les trois piliers du développement durable (Social, Economie, Environnement). La prochaine conférence se tiendra à Dunkerque en 2010. Ce mouvement de villes est européen et montre bien à quel point (malgré quelles initiatives locales impulsées par des associations européennes), les villes du sud sont encore trop peu concernées par ces mesures alors qu’il apparaît que l’échelle urbaine soit le niveau le plus pertinent pour transformer la société et réduire sa consommation énergétique.

    Ces mouvements ont été bien souvent initiés par des militants qui ont ensuite essaimé à force de persuasion. C’est à ces personnes que ce livre est consacré. Les interviews d’une trentaine d’acteurs des projets (architecte, élus, directeur de l’environnement au sein des villes ou de communautés urbaines, responsable d’Agenda 21, directeur d’entreprise, présidents d’association) sont accompagnées de textes de présentation des lieux. La forme même du livre fait que c’est un regard très optimiste et positif qui est porté sur les territoires et sur leur place dans l’aventure du développement durable. L’implication des acteurs fait qu’ils ne sont pas les mieux placés pour porter un regard critique sur leur expérience. C’est pourquoi le questionnement par les deux auteurs doit les amener à une vision critique de l’expérience menée. Les premières interviews le sont peu mais au fil des pages, le questionnement devient plus percutant, fort heureusement.

    On retiendra dans la masse des interviews, celle de Michel Delebarre, président de la Communauté urbaine de Dunkerque et maire de Dunkerque. Les auteurs l’amènent à justifier le choix de Dunkerque pour la tenue prochaine de la Conférence des villes durables. Difficile, à priori, sans détails et explications, de comprendre ce choix et pourtant l’orientation de Dunkerque vers le développement durable est d’autant plus intéressante que la ville dispose d’un parc industriel à la fois générateur d’une pollution atmosphérique légendaire et fortement consommateur d’espace (à l’origine d’une « cassure » dans le tissu urbain, en passe d’être résorbé grâce à la reconquête des friches industrielles des anciens chantiers navals). La lecture de l’interview, comme la présentation de la ville qui est faite par les deux auteurs apportent beaucoup et constituent, à n’en pas douter, un incontournable pour une mise à jour sur la ville, bien utile pour un commentaire de carte topographique. Une lecture très bénéfique pour ceux qui préparent la nouvelle question au Capes, millésime 2011 (dont les écrits se tiendront en novembre 2010 !) consacrée à La France en villes, à la condition qu’ils n’oublient pas de porter un regard critique sur ces expériences. Surcoût, ségrégation sociale (« boboland »), pilier Economie du développement durable trop souvent absent des projets sont les principaux défauts de ces quartiers qui se veulent exemplaires, sans oublier le fait que ces initiatives, mêmes lorsqu’elles sont convaincantes, ne touchent bien souvent qu’un quartier de la ville et n’affectent pas l’ensemble du pôle urbain, même l’Agenda 21 de la ville prévoit des initiatives à une échelle urbaine plus petite."

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