Les métadonnées. Derrière cette notion barbare, se cache une mine d'or pour le renseignement. Pour la définir brièvement : il s'agit de toutes les informations colportées dans les échanges sur le web, à l'exception de ce qui est contenu dans ces mêmes échanges. Bref, une sorte d'enveloppe numérique de chaque message envoyé qui détaille qui communique avec qui, à quelle heure, pendant combien de temps, depuis où, etc. Ces éléments se multiplient dans tous les échanges électroniques et intéressent de près les services secrets, de la NSA américaine à la DGSE française.
Des données précieuses, certes, mais leur représentation est difficile. Aussi, pour aider les internautes à comprendre ce que voient ceux les agences d'espionnages, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) propose un outil baptisé Immersion.
Après s'être connecté via son adresse Gmail de Google, l'application va compiler toutes les métadonnées tirées des e-mails pour constituer une galaxie de relations et de connexions entre personnes. Chaque point représente une personne. Les points sont de plus en plus gros en fonction du nombre d'interactions. Les couleurs correspondent aux cercles de personnes.
Cliquer sur un nom délivre le nombre de messages envoyés, reçus, la date du premier échange, de la fréquence de ceux-ci... mais aussi les personnes liées.
Après quelques minutes de navigation dans cette galaxie, on se rend compte qu'avec quelques métadonnées il est possible d'en savoir énormément sur une personne, sur ses fréquentations, sur ses réseaux. Le tout sans jamais avoir accès aux contenus des messages.
Désormais, il ne reste plus qu'à imaginer le même concept appliqué aux relations Facebook, aux appels Skype, aux SMS... Tout ce à quoi ont accès les services de renseignement (du moins la NSA) pour décrypter le paysage social des individus.
B.M.