Une étude, réalisée aux Pays-Bas, montre un lien entre l'exposition à la pollution atmosphérique au cours de la grossesse et des anomalies cérébrales qui peuvent contribuer à altérer les fonctions cognitives chez les enfants d'âge scolaire.
L'étude, publiée en mars dans la revue Biological Psychiatry, rapporte que les niveaux de pollution de l'air liés à ces altérations cérébrales étaient moins élevés que ceux considérés comme sûrs.
Ces résultats s'ajoutent à ceux d'études précédentes qui ont établi un lien entre des niveaux de pollution atmosphérique considérés acceptables et d'autres complications, dont le déclin cognitif (1) et la croissance fœtale, souligne Mònica Guxens du Barcelona Institute for Global Health (ISGlobal).
«Par conséquent, nous ne pouvons pas garantir la sécurité des niveaux actuels de pollution de l'air dans nos villes
».
Guxens et ses collègues du ISGlobal et de l'Université Erasmus (Rotterdam) ont mené cette étude avec 783 enfants nés aux Pays-Bas entre 2002 et 2006. Ils ont mesuré le niveau de pollution de l’air au domicile de la mère pendant la grossesse. Les polluants mesurés étaient le dioxyde d’azote (NO2), émis notamment par le trafic routier et la cigarette, et aux particules moyennes et fines. Le développement cérébral des enfants était observé au moyen de l'imagerie par résonance magnétique entre l’âge de 6 et 10 ans et les enfants étaient soumis à des tests cognitifs.
L'exposition aux particules fines au cours de la vie fœtale était liée à un cortex plus mince dans plusieurs régions du cerveau. Ces anomalies cérébrales contribuaient en partie à une difficulté de contrôle inhibiteur, qui est une capacité de réguler la maîtrise de soi par rapport aux tentations et le comportement impulsif. Le contrôle inhibiteur est lié à des problèmes de santé mentale tels que le comportement addictif et le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), notent les chercheurs.