• Qu'est-ce que la permaculture?

       Permaculture : la nature reprend ses droits au potager

    Par Annie Lagueyrie mis à jour 16 juin 2015 

    Qu'est-ce que la permaculture? © Thinkstock

      Avec peu de travail et sans engrais ni pesticide, il est possible de créer un espace généreux... on se lance !

       Elaborée dans les années 1970, en réaction aux dégradations de l'environnement liées à l'agriculture de masse, la permaculture n'a jamais été autant d'actualité. Littéralement "permanent culture", au sens de durable, cette méthode est économe en temps de travail, eau et énergie. Elle n'utilise ni engrais ni pesticide, ne nécessite ni sarclage ni labour. L'idée consiste à s'inspirer du fonctionnement très efficace de la nature, notamment des forêts, pour tirer un bien meilleur parti de nos surfaces cultivées, dans le respect de l'environnement et de la préservation des ressources de notre planète. Voici comment l'adopter pour créer un potager, petit et généreux.

    Les cultures gagnent en hauteur

    Pourquoi s'arrêter à une culture au ras du sol, alors que, dans la nature, les plantes se développent sur plusieurs niveaux ? Voici un potager conçu sur trois étages.

      Pour les légumes au sol (Carotte, poireau, pomme de terre, salade, chou, courgette...), vous gagnerez beaucoup de place grâce à une disposition judicieuse. Pour les cultures intercalaires, associez les légumes qui poussent lentement à d'autres rapides. Espacez normalement vos choux de 60 cm et, dans les espaces libres, semez des épinards ou repiquez des salades qui seront mangés avant que les choux n'aient besoin de tout l'espace. Créez un espace pépinière. Au début,1 à 2 m2 suffisent pour semer vos laitues, chicorées, choux et poireaux. Ils se développent tout d'abord les uns contre les autres et il est plus facile de les arroser. Repiquez-les ensuite à leur emplacement définitif pour leur donner de l'espace. Pensez aux cultures complémentaires en plantant côte à côte des légumes aux formes et besoins différents : carotte (légume racine) et laitue (légume feuille), courgette et fenouil, aubergine et betterave... Utilisez les espaces vides pour cultiver des herbes (persil, estragon, ciboulette).

    Les légumes qui grimpent (Concombre, tomate, pois, haricot, courge, melon...), produisent en hauteur libérant ainsi de la place au sol pour ce qu'on ne peut cultiver autrement. Profitez des clôtures autour du potager, des parois ensoleillées d'une cabane. Les pieds de tournesol ou de maïs doux, résistants, sont à exploiter en plus du tuteurage. Colonisez l'espace aérien en palissant les légumes sur des arches hautes enjambant allées ou compost.

    Les plantes hautes (Arbres et arbustes) dont les racines profondes utilisent les richesses du sous-sol inexploitées par les légumes. Ils assurent le drainage de la terre et la fertilité du sol, car ils favorisent la présence de champignons qui aident à la formation de l'humus. Pour les arbres fruitiers. Palissés (cordon, palmette), pommier, poirier et vigne ont leur place en bordure du potager. On peut aussi créer une plate-bande potagère entre deux rangées de fruitiers encore jeunes.

    Pensez aux arbustes à petits fruits tels que le groseillier, cassissier, framboisier... et, dans un grand jardin, noisetier ou sureau forment des haies pour les insectes utiles. Et bien sûr, les aromatiques comme le laurier, romarin et lavande qui offrent un feuillage persistant, agréable en hiver.

    Rien ne se perd...

    Les plantes volumineuses et variées permettent de disposer de déchets à recycler (feuilles, branches mortes). On évite ainsi les engrais, et pas seulement... N'emportez à la cuisine que ce que vous mangerez. Coupez la salade, mais laissez la racine en terre. Récoltez les carottes et laissez les fanes sur le sol en guise de paillis. Prélevez le chou-fleur et placez au compost feuilles et tiges découpées en tronçons.

    Elagués, coupés une fois l'an, arbres et arbustes fournissent du petit bois à broyer et à réutiliser en paillis pour conserver un bon taux d'humus, qui limite l'arrosage. En hiver, ajoutez des compléments utiles tels des engrais verts (moutarde, vesce, pois, épinards...) au pied des légumes restant en place (choux, poireaux, chicorées...). Ailleurs dans le jardin, on récupère de quoi alimenter compost et paillis : tonte de pelouse, feuilles mortes, orties...

    ... Et le sol travaille tout seul !

    Le sol n'est pas composé que de terre, il contient tous les éléments vivants lui permettant de rester aéré et donc meuble. Il est donc essentiel de respecter trois règles. Ne pas retourner la terre : les vers, microbes et champignons qui la composent ont besoin d'air pour "travailler". Retourner le sol revient à les tuer par asphyxie. Une erreur, car, après, vous devrez vous échiner à faire leur boulot !

    Maintenir le sol toujours planté ou couvert : les feuilles mortes, résidus végétaux et substances émises par les racines des plantes nourrissent et protègent vos alliés. Encouragez donc leur ardeur en ne laissant jamais le sol nu.

    Bannir tout produit chimique : les fongicides détruisent les champignons, les insecticides tuent les insectes et donc... la vie et la richesse du sol !

      http://www.pleinevie.fr/article/permaculture-la-nature-reprend-ses-droits-au-potager-10636


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