• Secular stagnation... (C. TEULINGS, R. BALDWIN)

    Secular stagnation

     

    Secular Stagnation : Facts, Causes and Cures, par Coen Teulings et Richard Baldwin (dir.)
    VoxEu.org, août 2014.
    Prix Kindle : EUR 7,18 TTC & envoi gratuit via réseau sans fil par Amazon Whispernet

     (154 p. estimation) en anglais 

     
      Six years after the Global Crisis, the recovery is still anaemic despite years of near-zero interest rates and extraordinary central bank manoeuvres. This eBook gathers the thinking of leading economists - including Larry Summers, Paul Krugman, Robert Gordon, Olivier Blanchard, Richard Koo, Barry Eichengreen, Ricardo Caballero, Ed Glaeser and a dozen others - on whether ‘secular stagnation’ to blame.

        Le débat entre économistes sur l'avenir de la croissance dans les vieux pays industrialisés n'en finit pas (voir notre dossier "La croissance peut-elle revenir ?" dans notre n° 338, septembre 2014). Le think tank VoxEU.org a mis en ligne il y a quelques semaines un livre électronique qui en regroupe les principaux protagonistes avec plusieurs articles de grand intérêt.

    Population active et réforme fiscale

    On retrouve bien entendu celui qui a lancé la première vague du débat, l'universitaire américain Robert Gordon. L'originalité de sa contribution tient à ce qu'il y avance pour la première fois ses recommandations pour retrouver un rythme élevé d'activité, objectif qui lui paraît souhaitable.

    Il veut compenser la baisse de la population active liée aux tendances démographiques par diverses mesures, du report de l'âge de la retraite à une immigration plus forte, en passant par la remise en liberté des prisonniers non violents ! Il plaide pour une réforme fiscale permettant de mettre fin aux failles du système et imposant plus fortement les dividendes et les plus-values en capital. Il plaide pour toute politique permettant de réduire les inégalités et d'améliorer les systèmes éducatifs.

    Inflation et investissements publics

    Si Robert Gordon s'attache à analyser les futures conditions de l'offre qui pourraient obérer la croissance, toute une série de textes s'interrogent plutôt sur les perspectives de demande susceptibles de provoquer le même résultat. On retrouve bien entendu l'économiste américain Lawrence Summers, qui a lancé le débat sur le sujet à la fin 2013, suivi par Paul Krugman et Olivier Blanchard, l'économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), dont les contributions se renforcent les unes les autres.

    Ils partent du constat que pour répondre à la crise, les banques centrales ont baissé les taux d'intérêt à court terme, lesquels sont aujourd'hui proches de zéro. Les taux à long terme sont tout juste au-dessus. Leur prévision est qu'ils vont rester durablement très bas, car le monde fait face à un excédent structurel d'épargne. Notamment parce que le ralentissement de la croissance démographique va se traduire par moins de besoins en équipement, parce que les nouvelles technologies font baisser le prix de l'investissement et que la montée des inégalités concentre les revenus entre les mains de ceux qui épargnent le plus.

    Résultat : l'offre de capitaux (l'épargne) sera à l'avenir largement supérieure à la demande (l'investissement), ce qui tirera le prix de l'argent, le taux d'intérêt, vers le bas.

    C'est une mauvaise nouvelle pour l'efficacité de la politique monétaire : les taux étant déjà bas, on ne peut guère les baisser encore pour diminuer le coût du crédit et essayer de faire repartir l'activité. Il faudrait alors manger un peu le pouvoir d'achat des épargnants, pour les inciter à consommer et pour réduire le poids de la dette des débiteurs. Ce qui veut dire que les banques centrales doivent viser un niveau d'inflation plus élevé que l'objectif des 2 % retenu aujourd'hui. Y sont-elles prêtes ?

    A l'inverse, des taux d'intérêt faibles soutiennent des politiques de développement des investissements publics puisque les emprunts nécessaires à leur financement ne sont pas chers. Les Etats y sont-ils prêts ? Si la réponse aux deux questions est négative, la stagnation est là pour durer, prédisent les trois économistes.    

        Christian Chavagneux
          Alternatives Economiques n° 339 - octobre 2014


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