• Un trou géant est apparu au milieu de l’Antarctique

    Un trou géant est apparu au milieu de l’Antarctique

       Un trou de 80 000 kilomètres carrés est apparu au milieu de la glace de l'Antarticque.   Nasa

    https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/un-trou-geant-est-apparu-au-milieu-de-l-antarctique-et-personne-ne-sait-pourquoi-

    Changement climatique ou pas ? Trop tôt de le dire. Mais le trou, grand comme six fois l’Île-de-France ou trois fois la Bretagne, apparu au milieu de la glace de l’Antarctique, n’est pas pour rassurer. Son existence aura des conséquences néfastes pour le climat, craignent les scientifiques.

      La réalité ne peut pas être niée tant elle nous saute au visage ! La Terre est en train de changer d’aspect. Tandis que les ouragans, les incendies, les sécheresses et les pluies torrentielles ravagent l’hémisphère nord, tout au sud, l’Antarctique semble partir en lambeau. Des relevés satellites ont mis en évidence que, depuis septembre et pour la deuxième année consécutive, un immense trou est apparu au milieu du continent glacé.

    La découverte a été faite par des chercheurs de l’université de Toronto et du Southern Ocean Carbon and Climate Observations and Modeling (SOCCOM). Sa superficie est de 80 000 kilomètres carrés. Soit un sixième de la surface de la France métropolitaine ou sept fois celle de l’Île-de-France. Ce type de phénomène n’est pas inconnu. Les scientifiques parlent de "polynie" pour définir des zones de mer libre entourées de glace.

    Un cercle vicieux

      Ce qui étrange ici est que le polynie est très loin dans la couche de glace, explique au journal Motherboard le spécialiste de l’atmosphère Kent Moore, professeur à l’université de Toronto. Lui et ses collègues de plusieurs universités dans le monde admettent ne pas comprendre vraiment l’origine de sa formation. Le dernier évènement équivalent connu date de 1970, mais les scientifiques manquaient alors de moyens techniques pour l’étudier.

      Il est tentant de blâmer le changement climatique et le réchauffement des océans. Mais, prudente, l’équipe à l’origine de la découverte assure qu’il est prématuré d’aboutir à de telles conclusions. En revanche, ils assurent d’ores et déjà que le Polynie va avoir des conséquences à grandes échelles. Le professeur Kent Moore, explique qu’un mouvement de convection va se créer entre les eaux froides et chaudes. Ces dernières remontant à la surface vont agrandir le trou peu à peu. Cela va aussi conduire à un réchauffement local de l’atmosphère.

    Des icebergs géants

     Pas une très bonne nouvelle pour le continent qui paie déjà un lourd tribut des bouleversements du climat terrestre. Deux énormes icebergs se sont détachés de l’Antarctique ces dernières semaines. En juillet dernier, l’iceberg A68 qui s’est séparé de la plateforme glaciaire Larsen C en juillet dernier. Il s’agissait d’un mastodonte de 5 800 kilomètres carrés, soit 55 fois la surface de Paris, et de 350 mètres d'épaisseur. Début octobre c’est B44, un bloc de glace, grand comme deux fois et demi Paris qui se fracturait du glacier de Pine Island.

      Autre mauvaise nouvelle : courant août, une équipe de chercheurs de l’université d’Édimbourg (Écosse) a identifié une concentration insoupçonnée de volcans sous la glace. En plus des 47 déjà connus, les géologues ont identifié 91 structures supplémentaires, situées dans la partie occidentale du continent glacé. Si un de ces volcans entrait en éruption, "cela pourrait déstabiliser les couches de glace de l'Antarctique occidentale", explique Robert Bingham, un des chercheurs. Or le continent est déjà largement malmené. L’épaisseur de la glace y a presque diminué de 20 % ces 20 dernières années.

    Ludovic Dupin, @LudovicDupin
    © 2020 Novethic - Tous droits réservés


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :