• Vivre la simplicité volontaire (Collectif)

    2014    280 p.   20 €

      Des habitants de zones urbaines ou rurales vivent sans voiture, sans télévision, sans téléphone portable, sans lave-linge et même parfois sans frigo... tout en étant investis dans la vie locale et en soutenant que l'on est plus heureux en possédant moins.

       Parmi eux, des jeunes parents intégrés professionnellement refusent l'engrenage des carrières, de l'argent, de la consommation et choisissent plutôt la solidarité et l'épanouissement intellectuel et social. D'autres ont carrément décidé de vivre en autarcie, par exemple dans une maison qu'ils ont construite dans les bois, sans eau ni électricité, «en grève générale quotidienne contre le capitalisme».

      D'aucuns refusent un travail aliénant et se tournent vers des métiers artisanaux : cordonniers, ébénistes, brasseurs ou paysans. Certains ont pourtant eu une vie tout ce qu'il y a de plus conformiste, comme cet ancien ingénieur qui gagnait 100000 euros par an et qui a tout plaqué car sa «vie n'avait aucun sens». Toutes ces trajectoires, bien que très différentes, tentent d'appliquer les principes de la simplicité volontaire : une philosophie pratique selon laquelle la vie se trouve ailleurs que dans l'accumulation indéfinie et le «tout, tout de suite».
       Ce livre présente une cinquantaine de parcours singuliers de déclassés volontaires qui nous expliquent les raisons de leurs choix, la manière dont ils vivent, les liens qu'ils tissent, leurs rapports aux autres, à la nature et aux savoir-faire.
       Ils nous racontent comment ils s'efforcent, chacun à leur manière, de s'extirper de la société de consommation et des grands réseaux techniques pour savourer une vie riche de sens, de puissance d'agir et de liberté.

       Ces entretiens, agrémentés d'une histoire de la simplicité volontaire, ont initialement été publiés dans le journal La Décroissance.

    Coordonné par Cédric Biagini et Pierre Thiesset
    Préface de Vincent Cheynet et Bruno Clémentin

        Extrait de l'avant-propos de Cédric Biagini et Pierre Thiesset

       Alors simples lecteurs de La Décroissance, nous nous délections, comme beaucoup d'autres, de la lecture de la rubrique «Simplicité volontaire» qui occupe une page du journal depuis le premier numéro. Agrémenté d'une photo légendée avec humour, cet entretien avec des déclassés volontaires - souvent un couple ou une famille - fait découvrir de passionnantes trajectoires à contre-courant.
      Ces échanges où se mêlent considérations générales sur la société et récits de vie, racontés sur un ton personnel, font parfois surgir de magnifiques moments d'intimité avec la ou les personnes interviewées, et apprennent comment on peut tenter d'appliquer, dans une société qui leur est pourtant si défavorable, les principes de la simplicité volontaire. Ceux d'une philosophie pratique selon laquelle la vie se trouve ailleurs que dans l'accumulation indéfinie et le «tout, tout de suite».
       Nous avons par la suite participé à la belle aventure du «journal de la joie de vivre», comme se définit La Décroissance : Pierre Thiesset, à partir de 2012, en tant que journaliste - juste après avoir été interviewé dans la rubrique «Simplicité volontaire» du numéro 93 - et Cédric Biagini, à partir de 2009, en tant qu'auteur d'articles faisant notamment la critique des nouvelles technologies. Nous avons continué à apprécier cette rubrique, Pierre en assurant depuis la réalisation régulière.
      Ce travail consiste tout d'abord à choisir la personne dont le témoignage sera publié dans le journal. Pour cela, il faut soit effectuer un choix parmi les lettres envoyées à la rédaction par des gens qui souhaitent faire partager leur expérience de la simplicité volontaire, soit trouver - par connaissance directe ou interposée- ceux dont la vie est susceptible d'intéresser les lecteurs. Et ils ne manquent pas ! Ensuite, il s'agit d'aller les voir chez eux. Et non, comme cela se fait trop souvent dans une presse soumise à des cadences infernales, de réaliser à la va-vite un entretien par voie électronique ou par téléphone.
       Pour que de véritables échanges aient lieu, cela nécessite de prendre du temps. Cette rubrique se nourrit donc d'une rencontre, en chair et en os, qui peut parfois durer deux jours et donner lieu à de belles balades ou à des repas chaleureux. Moments précieux pour qu'une parole vraie émerge. S'ensuit la retranscription, souvent accompagnée de la frustration de ne pouvoir publier l'ensemble de l'échange, faute de place.
      Et enfin, après la publication de l'entretien, vient le retour de lecteurs qui ne manquent pas de commenter le dernier témoignage publié ou un autre plus ancien qui les a marqués, fait réfléchir, voire qui a bouleversé le cours de leur existence. Car ces parcours forts ne laissent pas indifférents. L'intervieweur est le premier à être touché et transformé par ces personnalités hautes en couleur, qui ont choisi une existence active, créative et courageuse, bien loin du conformisme ambiant, en dehors des sentiers battus du supermarché et de la télévision.
    Une telle richesse méritait d'exister sous une autre forme, plus pérenne, celle d'un recueil.
       Nulle prétention scientifique dans ce livre, nuls chiffres, statistiques, données, analyses hâtives de tendances sociales à l'oeuvre ; les entretiens ne valent que par eux-mêmes et par l'envie qui se dégage de toutes les personnes rencontrées de rompre avec la société de consommation, de réduire leur dépendance au marché et aux grands réseaux techniques pour savourer une vie riche de sens, de puissance d'agir et de liberté.
       Sur la centaine d'entretiens publiés dans La Décroissance jusqu'à la parution de ce livre, nous en avons sélectionné plus de la moitié. Si nous n'avons pas pu tous les mettre, c'est bien entendu faute de place, mais aussi parce que certains témoignages pouvaient se recouper, bien qu'ils soient singuliers et relèvent de vies très différentes. De plus, nous voulions que le lecteur découvre des approches aussi diverses que possible de la simplicité volontaire, à la fois par l'âge des personnes qui la pratiquent, par leurs origines sociales, par leur type d'habitat, mais aussi par leur statut familial, la région où ils vivent, leurs activités professionnelles et associatives, etc.
    (...) 
     

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