• Solutions locales pour désordre global: film de Coline SERREAU

     

    • Date de sortie   7 avril 2010 (1h 53min) 
    • Réalisé par Coline Serreau
    •  
    • Avec  Dominique Guillet, Vandana Shiva, Ana Primavesi plus 
    • Genre  Documentaire
    • Nationalité  Français  
    • Achat: 19,95 € sur Amazon
    • Distributeur :  Memento Films Distribution
    • Solutions locales pour un désordre global (VOD)

      Location - 48h (VF) : 3,99  €

    Le reportage montre les problèmes dans les domaines de l’agriculture et l’élevage mais apporte des solutions simples et responsables. Merci mme Serreau ;-)
    C’est incroyable de voir à quel point, depuis plus de 50 ans, l’homme a désorganisé la nature, ses cycles, son recyclage naturel, etc … Pauvre de nous …

     "Les films d'alertes et catastrophistes ont été tournés, ils ont eu leur utilité, mais maintenant il faut montrer qu'il existe des solutions, faire entendre les réflexions des paysans, des philosophes et économistes qui, tout en expliquant pourquoi notre modèle de société s'est embourbé dans la crise écologique, financière et politique que nous connaissons, inventent et expérimentent des alternatives."

    « Avec ce film, je montre qu'il existe partout dans le monde des gens qui, sans se connaître, font la même chose, ont la même philosophie de vie et les mêmes pratiques envers la terre nourricière. Mettre en lumière cette universalité des solutions, tout autant que leur simplicité, c'était vraiment le but du film »
        — Coline Serreau

         Dépassant la simple dénonciation d’un système agricole perverti par une volonté de croissance irraisonnée, Coline Serreau nous invite dans « Solutions locales pour un désordre global » à découvrir de nouveaux systèmes de production agricole, des pratiques qui fonctionnent, réparent les dégâts et proposent une vie et une santé améliorées en garantissant une sécurité alimentaire pérenne.

      Caméra au poing, Coline Serreau a parcouru le monde pendant près de trois ans à la rencontre de femmes et d’hommes de terrain, penseurs et économistes, qui expérimentent localement, avec succès, des solutions pour panser les plaies d’une terre trop longtemps maltraitée.

      Pierre Rabhi, Lydia et Claude Bourguignon, les paysans sans terre du Brésil, Kokopelli en Inde, M. Antoniets en Ukraine... tour à tour drôles et émouvants, combatifs et inspirés, ils sont ces résistants, ces amoureux de la terre, dont le documentaire de Coline Serreau porte la voix.

      Cette série d’entretiens d’une incroyable concordance prouve un autre possible : une réponse concrète aux défis écologiques et plus largement à la crise de civilisation que nous traversons.

     " Les hommes sont devenus fous. Le délire dans l'agronomie. Des glutamates ajoutés dans les préparations qui nous font manger n'importe quoi. Des races de poulets sans plume. Des tomates carrées pour mieux les ranger dans des boites. Le témoignage de Claude Bourguignon, ingénieur agronome, Docteur microbiologie des sols, Emmanuel Bailly, Philippe Desbrosses, expert à l'U.E en agriculture bio, Pierre Rahbi, fondateur Terre et humanisme, dans un documentaire de Coline Serreau, des solutions locales pour un désordre global, en partenariat avec Colibris, mouvement pour la Terre et l'Humanisme

       On y apprend notamment que toutes les "chaires" de formation sur la microbologie des sols ont été supprimées depuis 20 ans partout dans le monde. Cela veut dire que depuis 20 ans, chaque année 150 ingénieurs agronomes sortent de formation sans savoir comment fonctionnent les microbes, sans intégrer que le sol est vivant, qu'ajouter un seul grain de potasse sur un ver de terre le tuera, et cette ignorance conduit à des pratiques dévastatrices pour notre environnement (avec le déversement de pesticides et d'engrais dans les sols, ...).

       Si on veut assurer notre souveraineté alimentaire (inexistante actuellement en France) il va falloir mettre en place la restauration de périmètre de souveraineté alimentaire en agrobiologie.
    Le paysan de demain sera à la fois intellectuel et manuel... " Abonéobio

     Lire d'autres articles d'Abonéobio sur notre alimentation, la question de la souveraineté alimentaire et la question sanitaire, avec le danger des additifs et autres produits toxiques tels que les pesticides retrouvés dans nos assiettes.


    votre commentaire
  •   Hommage à Stéphane Hessel, résistant d’hier et d’aujourd’hui

     
    Résister, disait Lucie Aubrac, est un verbe qui se conjugue au présent. Résistant d’hier contre le nazisme, Stéphane Hessel était aussi un résistant d’aujourd’hui, engagé contre les méfaits du néolibéralisme, l’écart grandissant entre les plus riches et les plus pauvres, la dictature des marchés financiers, l’exploitation abusive des ressources de la terre, les traitements inhumains infligés aux personnes les plus défavorisées.
     
    Stéphane Hessel était aussi un bâtisseur. Il avait participé à l’élaboration du programme du conseil national de la résistance, dont Attac a fêté avec lui le soixantième anniversaire en 2004[1]. Il avait ensuite co-rédigé la déclaration universelle des droits de l’Homme.
     
    Infatigable défenseur des droits humains, il a été également de tous les combats anti-coloniaux. Sa défense rigoureuse du peuple palestinien lui a valu d'essuyer à maintes reprises insultes et diffamation.
     
    Jusqu’à la fin, il a été aux côtés de ceux qui menaient les luttes pour un monde plus juste. Son livre «Indignez-vous», qui a eu un écho planétaire, a été le drapeau de milliers de manifestants du monde entier qui se sont mobilisés contre un système injuste et de moins en moins démocratique.
     
    Attac France rend hommage à la mémoire de Stéphane Hessel et s’associe à la peine de sa famille et de ses amis.
     
    Attac France, le 27 février 2013
     
     
    Le 15 janvier 2012, Hessel avait conclu une manifestation internationale organisée par Attac sur "Leur dette, notre démocratie". Voici son intervention qui témoigne de la flamme qui l’animait – et qu’il parvenait à transmettre aux autres :http://www.dailymotion.com/video/xp3msg_leur-dette-notre-democratie-stephane-hessel_news
     
    [1] http://www.france.attac.org/archives/spip.php?rubrique432
     

    votre commentaire
  •  15/02/2013 

    « Il fallait garder 40% de la viande avariée »

    Intérimaire viande  (Témoignage recueilli par Rue89)
     

    J’ai travaillé dans une usine de « transformation de viande », et je suis dégoûté définitivement de toutes les viandes hachées surgelées et des plats préparés.

    C’était tellement « fou » pour des gens normaux que ma famille m’a conseillé de l’écrire quelque part, ce que je n’ai jamais eu le courage de faire. Rue89 me donne l’occasion de témoigner, donc voici quelques souvenirs.

    [Making of
    Sous le papier Minerai de viande : « Avant on n’osait pas en faire de la bouffe pour chat » , un intérimaire a témoigné sous le pseudo de Kelval. Ses commentaires sous l’article ont été effacés, parce qu’il y donnait trop d’information et la société qu’il dénonçait pouvait être reconnue. Mais son expérience est si intéressante que nous avons décidé de la publier nettoyée des infos permettant de reconnaître l’employeur. N.L.B]

    Dans ces usines, on transforme effectivement des bas morceaux tout à fait corrects en merde. La recette était simple : on recevait des palettes de bas morceaux de marques de boucheries industrielles connues comme Bigard, qu’on décongelait dans des barattes (des sortes de monstrueuses bétonnières de deux mètres de diamètre dans lesquelles on envoie de l’eau bouillante sous pression pour décongeler tout ça en vitesse), et on y ajoutait au cours de trois malaxages successifs entre 30 et 40% du poids en graisse, plèvre, cartilages et autres collagènes.

    On obtenait des quantités phénoménales de purée de viande qu’on mettait dans des bacs de 10 kg et qu’on tassait à coups de poings, puis qu’on renvoyait au surgélateur par palettes de 70 caisses. Oui, car on l’ignore souvent, mais on peut surgeler de la viande plusieurs fois de suite, au contraire de la congélation classique.

    Azote liquide pour agglomérer la viande

    Il y avait aussi la ligne des « cubes de viande ». Vous êtes vous déjà demandé comment ils font pour vous servir des cubes de viande si magnifiquement cubiques ?

    Voilà la recette : en sortie de baratte, les ouvriers au nombre de deux ou trois piochent à la main d’énormes brassées de viande sanguinolente, qui sont transférées dans une sorte d’énorme presse avec de nombreuses « étagères ».

    On fait descendre les mâchoires qui compressent cette viande, et pour mieux l’agglomérer, on fait circuler entre les plaques (mais, je suppose, pas en contact direct avec la viande, enfin je l’espère) de l’azote liquide.

    Quand cette machine était en route ça puait tellement la chimie qu’on avait l’impression d’être près des raffineries de l’Etang de Berre... L’azote étant un des composés de l’air, je suppose qu’il s’évaporait au sortir de la presse s’il y avait eu contact avec la viande. Mais quand même...

    Des petites quantités de viande dans la boucle depuis plusieurs mois


        Viande crue(Conanil/Flickr/CC) 

    Après ce traitement, qui je suppose servait à « saisir » la viande pour l’agglomérer, les plaques allaient au congélateur. Le lendemain, ces plaques étaient sorties et on les passait dans un énorme emporte-pièce hydraulique qui découpait les plaques congelées en cubes de 3 cm de côté.

    Ces cubes se déversaient alors sur un tapis roulant, et 2 ou 3 ouvriers dont je faisais partie éliminaient tous les ratés, les formes bizarres, les morceaux trop petits ou trop gros. Ça demandait une grosse concentration, et la cadence était très soutenue. Les cubes passaient dans un autre surgélateur à l’azote, avant de se déverser dans des sacs d’environ 20 kg.

    Les « non conformes » étaient conservés, passaient dans la baratte suivante, puis sur les plaques suivantes, etc. Virtuellement, il est tout à fait possible que des petites quantités de viande faisaient la boucle baratte - plaque - surgélation - cubes - non conforme - baratte - plaque, etc. depuis des mois...

    Vous pouvez vous en douter, les cadences étaient très dures à suivre, les heures supplémentaires fréquentes et le travail éreintant. Les conditions « humaines » me semblaient particulièrement inhumaines, justement.

    Cette viande a été mélangée à de la viande saine

    Les conditions d’hygiène n’étaient guère meilleures. Je passe sur l’odeur de viande écœurante. Le matin quand on arrivait, c’était propre ; mais très rapidement, vu nos activités, on pataugeait dans une boue grasse et sanglante qui recouvrait le sol.

    Celle-ci était particulièrement glissante, donc très dangereuse. Pour ne pas avoir à la nettoyer, et donc ralentir la cadence, on aspergeait régulièrement le sol de sel, ce qui augmentait la quantité de boue au fil des heures. Malgré ce sel, je suis tombé plusieurs fois.

    Lorsqu’on mettait la viande destinée aux cubes de viande sur les plaques, on avait très rapidement du sang sur tout le haut du corps et jusqu’aux épaules, malgré nos gants qui remontaient jusqu’aux coudes. Ambiance, ambiance...

    Enfin, il y a eu cette fois, lors un arrivage manifestement avarié (la viande était violette, verte, jaune, et puait, bien que surgelée), où le patron nous a imposé de trier et d’en garder impérativement 40%. Qu’on se débrouille ! Cette viande a été mélangée à de la viande saine. Et hop ! Ni vu, ni connu, je t’embrouille.

    Une main dans le hachoir

    Nous manions des feuilles de boucher sans avoir été formés, nous étions en contact permanent avec des hachoirs, des machines rotatives... Stress, fatigue, objets dangereux ; avec ce cocktail, vous devinez sans doute où je veux en venir. J’ai assisté à plusieurs accidents du travail, plus ou moins graves.

    Lors du dernier en date, et celui qui m’a décidé à partir, un de mes collègues (en CDI, moi j’étais intérimaire) a passé la main dans un des monstrueux hachoirs à viande hachée. Il poussait régulièrement la viande à la main quand elle se bloquait. Bien sûr, à chaque remarque, il objectait qu’il « faisait gaffe ».

    Cette fois ci, c’était celle de trop. Doigts tout juste reliés à la main par des restes de peau, tendons arrachés et j’en passe. Une catastrophe et des promesses de handicap à vie...

    Alors qu’il montait dans le fourgon des pompiers, le patron est venu le voir, et lui a dit « qu’il aurait dû lui dire s’il voulait des congés, c’était pas la peine de faire ça ». Quel connard ! J’en ai encore la gorge nouée à y repenser. C’était un des ouvriers les plus productifs de l’usine, et il avait la trentaine, donc encore bien trente ans de boulot devant lui...

    Je ne mange que la viande du boucher

    Inutile d’en rajouter je crois, j’ai déjà fait bien assez long. Inutile aussi de vous dire que je suis dégoûté à vie de la viande hachée industrielle. Le seul hachis que je mange, c’est celui que le boucher du coin de la rue sort de sa machine devant mes yeux. J’ai toujours évité les plats préparés et préféré la bonne cuisine et le partage. Cette expérience n’a fait que me conforter dans mes opinions.

    Je n’ai jamais su qui étaient les clients de « notre » viande, et sous quelle marque elle était commercialisée. Les conditionnements sous lesquels elle sortait (10, 20 kg ou plus) me font penser qu’elle était destinée à l’industrie agro-alimentaire (plats préparés), et certainement pas aux commerces ou supermarchés.

    Je ne suis pas resté suffisamment longtemps pour en savoir plus non plus. Dès que j’ai pu, j’ai sauté sur la première mission d’intérim qui me permettait de sortir de là, en me promettant de ne jamais y retourner.


    votre commentaire
  •   14/02/2013 Minerai de viande : « Avant, on n’osait pas en faire de la bouffe pour chat »

    Nolwenn Le Blevennec | Journaliste  Rue 89
     

    La « viande » de nos plats préparés porte le nom de minerai, « des bouts de machin, de gras notamment, catégoriquement de la merde. Il y a 40 ans, cette matière allait à l’équarrissage pour être brûlée », nous dit un expert.

    Ma mère n’a jamais cuisiné. J’ai passé mon enfance à manger des petites quiches vertes toutes molles et des lasagnes à la bolognaise surgelées.

    Le scandale de la viande de cheval 100% pur bœuf a éclaté la semaine dernière, et aucune surprise pour moi : je me doutais bien que ce qu’il y avait dans ma moussaka micro-ondée n’était pas de la vraie viande, saillante et fraîche.

    Ces petits bouts de trucs marrons étaient denses sous la dent et je crois que cela me suffisait. La sauce rouge (je n’ose plus affirmer que c’était de la tomate) faisait passer le tout. Cela ne m’a jamais empêché de dormir.

    Je ne pensais pas qu’on me mettrait un jour face à la triste et dégoûtante réalité : j’ai mangé des centaines de kilos de « minerai de viande » donc de déchets.

    C’est un article publié sur Rue89 par Colette Roos  qui m’a appris l’existence de ce mot. Certains de mes proches l’avaient découvert en écoutant France Inter ce week-end et ils sont restés bloqués sur des images de terrils, de sidérurgie.

    En cliquant sur le mot « minerai » – une page Wikipédia  a aussi été créée le mardi 12 février – je suis tombée sur cette définition :

    « Un mélange de déchets à base de muscles, d’os et de collagène. »

    C’est le mot « collagène » qui m’ennuie le plus.

    « Celui qui a haché le minerai a arnaqué »

    Colette renvoie aussi vers le blog de Fabrice Nicolino, sur lequel est posté un document officiel [PDF] : la spécification technique n°B1-12-03 du 28 janvier 2003 applicable aux viandes hachées et aux préparations de viandes hachées.

    A sa lecture, cela se confirme. On peut donc mettre du « minerai » dans la viande hachée, « qui provient des muscles striés et des affranchis » (y compris les tissus graisseux).

    Donc : après avoir découpé les morceaux « nobles » (entrecôte, faux-filet...) du bœuf, l’abattoir récupère les chutes non commercialisables, un bloc de 5 ou 10 kg vendu aux industriels pour la fabrication des plats préparés : boulettes de viande, raviolis, lasagnes, hachis parmentier.

    Cela représente 10% à 15% de la masse de l’animal.

    « De l’âne et du mulet, personne ne s’en rendra compte »

    L’affaire des lasagnes Findus devient plus compréhensible.

    Il est impossible de confondre un steak de viande bovine et un steak de cheval, c’est facile de faire la différence même pour moi et les types de Comigel – fournisseur de Findus et de Picard – ne s’y seraient pas laissé prendre. Même en petits morceaux, les deux matières ne se ressemblent pas : la viande bovine est plus rouge, plus grasse, elle n’a pas la même tenue.

    Mais, à l’inverse, on peut prendre du minerai de porc ou de cheval (haché) pour un minerai de bœuf, très facilement. Constantin Sollogoub, ancien inspecteur des abattoirs à la retraite, m’explique :

    « Quand le minerai est haché il devient un magma prêt à entrer dans les plats préparés. On ne peut plus savoir ce que c’est qu’avec des tests poussés. La mixture peut également contenir de l’âne et du mulet, personne ne s’en rendra compte. Celui qui a haché le minerai et qui a réalisé le mélange entre le bœuf et le cheval est celui qui a arnaqué. Les autres se sont fait avoir. »

    Il note qu’il est aussi possible de retrouver des parcelles de viande de porc dans des produits halal : c’est déjà arrivé et c’est bien plus grave.

    « Même pas bon pour les chats »

    Constantin Sollogoub est un ancien vétérinaire libéral, sympa, enrôlé par l’Etat pour faire des inspections dans sa région (Nevers). Il nous dit qu’il connaît bien la Roumanie, pour y être allé dans le cadre de son association « Coopération et Échanges vétérinaires » . Selon lui, « au passage », on y trouve surtout des vaches à lait et la viande qui en est issue est de mauvaise qualité.

    Constantin Sollogoub se doutait qu’un scandale allait éclater un jour. A propos du minerai, il dit en se marrant :

    « Ce sont des bouts de machin, de gras notamment. En fait, c’est catégoriquement de la merde. Il y a 40 ans, cette matière allait à l’équarrissage pour être brûlée. Les industriels n’osaient même pas en faire de la bouffe pour chat.

    Là-dessus, nos grandes maisons auréolées de luxe et de qualité, comme Picard, ont décidé que c’était du gâchis... Avec les progrès de la chimie additionnelle, c’est devenu possible d’en faire quelque chose. C’est presque bon à manger, ça a bonne allure. Ces morceaux sont donc ramassés, mis en bloc et congelés et ils se baladent à droite et à gauche. »

    Une solution : redevenir parano

    Constantin Sollogoub pense que la solution est de redevenir parano et de ne consommer que le steak haché que l’on voit passer dans la machine du boucher. Celui qui est dans les rayons d’hypermarchés est moins sûr. Une dizaines d’acteurs ont probablement spéculé sur la matière, la qualité en a forcément pris un coup.

    De son côté, Colette Roos conseille de se remettre à cuisiner avec des bons produits. Les lasagnes bolognaises, c’est 45 minutes de préparation . Et il faut avoir des feuilles de laurier sous la main.


    votre commentaire
  • Je sème des engrais verts (Pascal ASPE)

    2013    96 p.   12 €

     Cultiver les engrais verts est une technique simple accessible à tous les jardiniers et très utile au jardin bio. En effet, la phacélie, comme la moutarde, le seigle, la vesce... décompactent et ameublissent le sol grâce à leurs robustes racines. Ce faisant ils facilitent notamment l'installation des vers de terre dans le sol, ces précieux auxiliaires du jardinier, et l'élaboration naturelle et sans effort d'une terre aérée et meuble.

      De plus, ils enrichissent et fertilisent la terre. Car ces plantes, très sobres, ont besoin de très peu de minéraux pour se nourrir malgré leur rapide croissance. Avec rien ou très peu, elles fabriquent donc beaucoup de matière organique qui sera coupée et réincorporée au sol pour le nourrir. Les engrais verts en couvrant la terre, la protègent aussi du tassement, de l'érosion, de la déminéralisation.

    Très robustes, ils concurrencent les mauvaises herbes qui se retrouvent vite sans espace vital. Le jardinier peut les semer au printemps comme en automne en fonction de ses besoins. Nec plus ultra, les jolies fleurs des engrais verts attirent de nombreux insectes pollinisateurs qui permettront à vos légumes de se développer.

    Pascal Aspe, biologiste, est actuellement chef jardinier des jardins écologiques de Terre vivante, en Isère.

    Jean-Jacques Raynal, photographe, s'intéresse à l'environnement. Auteur de reportages pour la presse magazine, il collabore notamment avec Les 4 Saisons du jardin bio.

    Beaucoup de jardiniers hésitent à utiliser les engrais verts qu'ils connaissent mal et dont la gestion leur paraît compliquée. Excellent pédagogue, notre jardinier chef propose ici un mode d'emploi simple et clair de neuf engrais verts et tous les conseils pour faire votre choix.


    AU SOMMAIRE :

    5 BONNES RAISONS D' UTILISER LES ENGRAIS VERTS
    Protéger le sol - Favoriser la vie dans le sol et fertiliser la terre - Ameublir la terre - Désherber - Attirer les auxiliaires

    ZOOM SUR 9 ENGRAIS VERTS
    La moutarde - La phacélie - L'avoine - La luzerne - Le sainfoin - Le sarrasin - La vesce commune - Le seigle - Le trèfle blanc et le trèfle violet

    A CHAQUE ENGRAIS VERT SON OBJECTIF
    Au préalable: déterminer le type de sol de son jardin - Quel objectif pour le jardin - Décompacter le sol - Protéger le sol - Préparer le futur potager - Fertiliser son jardin - Attirer les auxiliaires - Créer une réserve de biomasse végétale

    LE MODE D'EMPLOI DES ENGRAIS VERTS
    Les saisons des engrais verts - Les engrais verts de printemps - Les engrais verts d'automne - Les modes de culture des engrais verts - Le matériel nécessaire - La culture pérenne - Les pièges à éviter - Ortie et consoude, des engrais verts pas comme les autres


    votre commentaire
  •  Olivier De Schutter, un écolo à l’ONU

     Article publié dans le  N° 43 - février 2013 de Terraéco 

     

      Le rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation a frappé un grand coup en 2011 en publiant un rapport présentant l’agroécologie comme une solution crédible pour nourrir la planète. Pour ce Belge intransigeant et passionné, la faim justifie ce moyen.

    Sans lui, le mot « agroécologie » n’aurait pas la même résonance. Le rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation publiait en mars 2011 un rapport sur ce thème. Le communiqué de presse titrait alors : « L’agroécologie peut doubler la production alimentaire en dix ans ». Il n’en a pas fallu plus aux réseaux sociaux verts pour faire circuler l’info un brin raccourcie que c’était sûr, l’ONU l’affirmait, le bio était la meilleure solution pour nourrir la planète. En face, les partisans de l’agriculture conventionnelle criaient à l’affabulation. Depuis, le soufflé n’est pas retombé. Le rapport d’Olivier De Schutter est toujours régulièrement brandi. Marie-Monique Robin en a ainsi fait un des fils conducteurs de son dernier documentaire, Les Moissons du futur. Et l’agroécologie – cette science qui augmente la productivité, protège les cultures, en s’appuyant sur l’équilibre naturel entre les végétaux, les animaux, les insectes et la terre – figure de plus en plus au rang des solutions.

      Le quadra Olivier De Schutter a pris son poste au printemps 2008, au moment même où une crise alimentaire grave secouait la planète. Il n’a pas plus résolu celles de 2010 et 2011 que la première. Car sa seule arme, ce sont les mots. Alors, il pèse chacun d’eux, même pour un entretien à distance – il a suggéré une interview par Skype, « largement plus économique et plus écologique » qu’un aller-retour à Bruxelles. « Je suis totalement libre. Mais totalement responsable, lance-t-il avec le très léger accent qui trahit sa nationalité belge. Sur le fond, comme sur la forme. Il le faut, si je veux convaincre. » Le résultat n’a rien de jargonnant, ni d’abstrait. Ça nous change. Sa prose porte sur les « politiques semencières » ou « l’accès à la terre » ; elle est le résultat de rencontres avec des ONG, des chercheurs, des entreprises ; elle ponctue des missions au Nicaragua, au Bénin ou à Madagascar.

      Ces rapports sont remis à l’Assemblée générale des Nations unies, au Conseil des droits de l’homme, publiés sur son site Srfood.org, relayés par la presse… Pas de quoi changer la face du monde. Mais faire passer des idées, aider à les amplifier, éventuellement. « Jusque récemment, explique le rapporteur, on décryptait les crises alimentaires comme des crises de l’offre et de la demande. L’idée, pour les résoudre, c’était de booster la production agricole. Je pense avoir aidé à complexifier cela, en montrant que l’approche productiviste n’était pas la seule. » Il faut compter aussi, et beaucoup, sur les petits, plaide-t-il : « Nous ne réglerons pas les problèmes de la faim et du changement climatique en développant l’agriculture industrielle sur de grandes plantations. Il faut au contraire miser sur la connaissance des petits agriculteurs et sur l’expérimentation. »

    Cocon doré et vue sur la pauvreté

      Pas étonnant de peser ses mots quand on est fils de diplomate. Né en 1968, il a passé son enfance au gré des affectations paternelles, entre l’Inde, le Rwanda et l’Arabie saoudite, dans un cocon doré avec vue sur la pauvreté. « Ces années ont été très importantes pour moi. J’éprouve de la culpabilité à être dans une situation privilégiée. Je n’aurai jamais fini de payer ma dette. » Résultat : le brillant étudiant à l’Université catholique de Louvain (Belgique), à Panthéon-Assas (Paris) ou à Harvard (Etats-Unis), se spécialise dans les droits de l’homme : « Ils sont l’illustration que le droit peut changer le monde. »

      Il devient un professeur de droit réputé à Louvain, membre de la Global Law School à l’université de New York et professeur invité à Columbia, aux Etats-Unis. Ça peut mener loin, la culpabilité. Y compris au poste de secrétaire général de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), qu’il a occupé de 2004 à 2008. Ses trois enfants ne diraient pas le contraire, eux qui s’appellent Théo René-Cassin (comme le coauteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948), Nesle Castor (du surnom de Simone de Beauvoir) et Jean San Suu Kyi (comme la militante birmane). « Des (deuxièmes, ndlr) prénoms choisis pour qu’ils ne puissent pas échapper à leur destinée. » Et encore des mots qui ont un sacré poids.

    Positions clairement antilibérales

    Cette passion pour les droits de l’homme et les petits producteurs fait-elle de lui un homme de gauche, voire le « “ gauchiste ” de l’ONU » (1) ? Le style Olivier De Schutter est moins tapageur et altermondialiste que celui de son prédécesseur, Jean Ziegler, connu pour cette phrase : « L’agriculture mondiale peut aujourd’hui nourrir douze milliards de personnes […], donc les enfants qui meurent de faim sont assassinés. » N’empêche, ses positions sont clairement antilibérales. Au point d’irriter parfois le directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy. Quand le rapporteur appelle à intervenir pour isoler les marchés intérieurs des marchés internationaux, à l’OMC, ça ne passe pas. Mais lui ne choisit pas ainsi son camp : « Le clivage gauche/droite n’est pas intéressant. En revanche, l’opposition entre ceux qui ont une approche urgentiste, court-termiste des problèmes alimentaires, et ceux qui s’attaquent sur le long terme aux causes structurelles m’intéresse plus. Réagir à une crise alimentaire en boostant les cours, c’est insuffisant. Il faut investir dans l’agriculture. »

    Il y a aussi ceux qui s’accrochent à l’ancien monde et ceux qui comprennent qu’« on est en train de changer de paradigme », dit-il. « J’y contribue en fournissant des outils intellectuels et je ne me sens pas isolé. Je ne sais pas si on va y arriver, je ne suis pas certain qu’on aille assez vite, mais on est en train de changer. » Il se réjouit par exemple que des organisations paysannes comme Via Campesina ou le Roppa, le Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest, gagnent en crédit. En avril, il publiera un rapport sur les OGM. Puis un autre sur le droit des femmes, « un aspect très sous-estimé de la sécurité alimentaire ». Et au terme de son mandat, en 2014 ? « Je pense écrire sur tout. Ma vue s’est transformée au cours des cinq dernières années. De façon considérable. J’aimerais mettre tout à plat dans un ouvrage au-delà de 10 000 mots. » Ce sera le récit d’un monde qui bascule, avec des mots, encore des mots, toujours des mots. —

    (1) Comme le titrait Rue89 en novembre 2012.


    Olivier de Schutter en dates

    1968 Naissance à Bruxelles

    1998 Thèse de droit, présentée summa cum laude

    1999 Professeur à l’Université catholique de Louvain

    2004 Devient secrétaire général de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme

    2008 Nommé rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation

    2012 Dernier rapport publié, sur la pêche : L’accaparement des mers est une menace aussi sérieuse que l’accaparement des terres.

      La  rédactrice : Emmanuelle ViberT pour Terraéco


    votre commentaire
  •   Un projet provocateur : « Faire payer le prix réel de ce qu’on consomme »

    Sophie Caillat | Journaliste  Rue89  (09/02/2013)

    Une facture environnementale pour les résidences secondaires ou les 4X4 : Vincent Liegey, de la mouvance décroissante, a des idées qui ne plairont pas à tous.

    Vincent Liegey est l’un des co-auteurs du livre  « Un projet de décroissance – Manifeste pour une dotation Inconditionnelle d’Autonomie », préfacé par Paul Ariès (Editions Utopia). Il est l’un des visages de ce qui s’appelle un « parti » pour la décroissance (PPLD) mais s’apparente plutôt à une mouvance informelle, dont le combat contre Notre-Dame-des-Landes est l’une des formes concrètes.


        Vincent Liegey (Jacob Khrist)

    Nous l’avons rencontré dans un café parisien, à deux pas de chez Denis Vicherat, éditeur altermondialiste et écologiste, qui lance une collection de livres déclinant le projet de décroissance. Un « slogan provocateur », un mot  « repoussoir » assumé.

    Vincent Liegey vit à Budapest avec une députée hongroise de « Une autre politique est possible » (« dont le parti vient d’exploser, ce qui prouve qu’une autre politique n’est peut-être pas possible », sourit-il). Il y poursuit un doctorat sur la décroissance et observe les convergences entre les décroissants et les autres mouvances de la gauche : Attac, les Colibris, les alternatifs, Europe Ecologie – Les Verts, et bien sûr le Parti de gauche.

    Rue89 : Vos racines intellectuelles se trouvent-elles chez Dennis Meadows , auteur en 1972 du rapport sur « Les Limites de la croissance », à la demande du Club de R ome ?

    Vincent Liegey : Oui et non, il y a deux sources intellectuelles pour les décroissants :

    • l’approche physique, qui est celle du Club de Rome mais que nous trouvons trop technocratique. L’un de ses éminents représentants est l’économiste Nicholas Georgescu-Roegen , qui a écrit l’article fondateur « La loi de l’entropie et les processus économiques », expliquant que sur une planète finie on ne peut croître à l’infini ;
    • l’autre approche est une critique de la société de consommation autour d'Ivan Il lich et de son livre « La convivialité » (1973). Il y a aussi Jacques Ellul , François Partant , André Gorz  et Cornelius Castoriadis , auteur du concept d’autonomie.

    Tous ces penseurs ont connu une traversée du désert dans les années 1980 avec la victoire du néolibéralisme et la sacralisation de l’argent. Puis, dans les années 2000, on s’est rendu compte qu’ils étaient plus que jamais d’actualité, comme l’a rappelé la republication l’an dernier du livre de Dennis Meadows.

    En 2002, Serge Latouche , professeur émérite en sciences humaines, a animé un colloque à l’Unesco qui s’appelait « Défaire le développement, refaire le monde », où il a fait la synthèse entre différentes approches et construit une matrice de réflexion critique par rapport à la société occidentale.

    Comment le mouvement s’est-il ensuite installé ?

    Au début années 2000, un collectif de casseurs de pub à Lyon a créé le Journal de la décroissance, puis il y a eu des marches en 2004 autour de François Schneider, un universitaire qui a créé un lieu alternatif près de Cerbère , et en 2005 les premiers Etats généraux de la décroissance.

    S’est alors posée la question de la participation ou pas aux élections. Le livre de John Holloway , « Comment changer la société sans prendre le pouvoir », nous a beaucoup inspirés, comme le mouvement zapatiste d’ailleurs.

    La crise de 2008 a rouvert le débat, de quelle manière ?

    Les idées de la décroissance se sont répandues dans d’autres mouvements politiques, par exemple quand le Parti de gauche parle de la « planification écologique de la société » ; à quelques mots près c’est ce qu’on pourrait soutenir.

    En 2009, on a participé aux élections européennes et créé l’association des objecteurs de croissance, qui a explosé au bout de six mois pour des raisons, entre autres, de conflits de personnes. Aux dernières législatives, le mouvement des objecteurs de croissance et le PPLD ont travaillé ensemble et présenté 60 candidats.

    Quel est le bilan de votre participation aux élections ?

    Certains candidats n’ont pas voulu s’endetter pour payer l’impression des bulletins de vote et donc n’ont pas fait de voix, d’autres ont participé aux élections avec le NPA et les alternatifs, ou chez EELV.

    C’est plus un ovni politique, une auberge espagnole, un réseau de collectifs locaux, de gens qui se retrouvent sur des initiatives concrètes, comme un jardin communautaire, une monnaie locale, Jeudi noir... On a du mal avec la logique partidaire, on n’aime pas les étiquettes.

    La décroissance, c’est réfléchir à la transition du modèle actuel vers la société d’après. Et pour cela, on peut jouer sur quatre leviers :

    • individuel : à travers la simplicité volontaire, et aussi ce qu’on appelle la « décolonisation de l’imaginaire » ;
    • collectif : en menant des alternatives concrètes comme à Notre-Dame-des-Landes ;
    • la visibilité : avec la désobéissance civile, l’organisation de débats et la participation à des élections ;
    • théorique : le travail de réflexion à travers des livres, comme celui que nous venons de publier.

    Est-ce que ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes est le modèle à suivre pour les décroissants ?

    C’est vrai que là-bas s’expérimentent localement, à une échelle sans précédent, de nouvelles manières de produire, de prendre des décisions. C’est un combat symbolique entre deux paradigmes : d’un côté ceux qui sont dans la continuité des Trente glorieuses et disent que l’avenir est à voyager toujours plus et toujours plus loin, et à l’opposé il y a ceux qui construisent des cabanes et veulent ouvrir un débat sur ce qu’est le bien-être.

    Votre mesure phare pour sortir de la course à la croissance est d’apporter la prospérité avec la « dotation inconditionnelle d’autonomie ». Qu’est-ce que c’est que ce machin ?

    On a travaillé pendant quatre ans sur ce projet, qui concentre différentes choses :

    • le revenu inconditionnel d’existence, qui est donné en argent et sur lequel on est donc assez critique ;
    • l’extension des sphères de la gratuité : avec Paul Ariès , nous sommes pour donner des crédits au bon usage et taxer plus des mésusages, comme l’excès de consommation d’eau, qui est un bien commun ;
    • l’autonomie ne passe pas nécessairement par l’argent, c’est aussi de ne pas dépendre du système des banques pour l’argent, d’où notre soutien au développement de systèmes monétaires alternatifs avec les monnaies locales.

    Nous pensons que la dotation ne doit pas être donnée en argent mais en droit de tirage, droit d’accès et en systèmes d’échanges locaux (SEL ) ; en cela elle représente un outil de repolitisation.

    Devra être débattue localement la question des quantités décentes : de quelle quantité de nourriture a-t-on besoin pour vivre dignement ? Oui, il y aura une forme de rationnement, mais l’argent est un rationnement !

    Comment voyez-vous le passage de la société actuelle à celle d’après ?

    Il y a trois scenarii :

    • l’extension des alternatives concrètes, qui peu à peu transforment par la base la société ;
    • la prise de pouvoir révolutionnaire et le partage du temps de travail : le temps est réinvesti dans une plus forte participation à la vie de la cité ;
    • la mise en place à l’échelle européenne d’un revenu inconditionnel d’existence, qui localement se décline en dotation d’autonomie.

    Dans le programme économique des Colibris , que Pierre Rabhi a présenté la semaine dernière, il y avait le revenu inconditionnel d’existence...

    On les connaît bien, d’autant que Pierre Rabhi  a fait partie du mouvement de la décroissance au départ, et son mouvement est une manière de renouer avec la politique au sens noble du terme.

    Mais eux pensent qu’on peut changer la société uniquement par le bas, alors que nous pensons que les alternatives concrètes vont se heurter à la question des institutions, menacer l’oligarchie, et donc il faut jouer aux équilibristes et être à la fois dedans et en dehors des institutions.

    Nos amis d’EELV sont trop embarqués dans le jeu du pouvoir et vont bientôt se rendre compte qu’il ne suffisait pas de prendre le pouvoir pour changer la société. Et à l’inverse, on a des copains qui pensent avoir raison tout seuls, mais se font rattraper par la société ; par exemple quand la loi Loppsi 2 leur a interdit de vivre dans des yourtes.

    Morale de l’histoire : si vous ne vous intéressez pas à la politique, elle s’intéressera à vous !

    Voulez-vous remettre en question la propriété privée ?

    On ne remet pas en cause facilement quelque chose d’aussi ancien et ancré dans nos sociétés occidentales. Mais nous pensons qu’il faut remettre en valeur le droit d’usage plutôt que le droit de propriété, comme le dit Illich. Il faut aussi se demander s’il est normal que celui qui a une maison secondaire utilisée quelques jours par an n’en paie pas le vrai prix environnemental.

    Nous ne sommes pas liberticides, nous disons aux gens qu’ils sont libres de rouler en 4x4 et de consommer dix planètes, mais s’ils veulent vivre ainsi, ils doivent en payer le prix réel. Si c’était le cas, ils seraient condamnés à travailler énormément pour sécuriser les puits de pétrole en Irak nécessaires à leur approvisionnement, pour acheter les armes pour contrôler la raffinerie, etc...

    Trouvez-vous normal que le kérosène des avions soit le seul carburant non taxé ? Croyez-moi, si le prix de l’avion incluait son prix écologique, il y aurait beaucoup moins de monde qui le prendrait !

    Vous allez loin en parlant de « banalité du mal », au sujet de la consommation...

    Le problème du système actuel, c’est qu’on est pris dans une spirale où on ne se rend jamais compte des conséquences de nos actes de consommation. En ce moment, on sécurise les puits d’uranium de la France au Niger… au nom de l’indépendance énergétique de la France !

    Il faut rappeler qu’on vit aujourd’hui dans une parenthèse de l’humanité : en l’espace de quatre-cinq générations, on a consommé de l’énergie accumulée pendant des dizaines de millions d’années. Mais tout cela est terminé, puisque le « peak oil » est passé, et que maintenant il va falloir se désintoxiquer du pétrole.

    Cette énergie a tout changé dans notre rapport aux autres, au temps, à la distance, mais on est à la fin de cette période. Savez-vous qu’en Grèce, on ferme des écoles au nom de la sacro-sainte monnaie et de la nécessité de faire des économies ?

    Il faut sortir de cette aliénation par l’argent et reparler d’autonomie, car comme le dit Cornelius Castoriadis : la vraie liberté, ce n’est pas celle de consommer !
    Il faut remettre l’économie à sa place : celle d’un outil pour instaurer des politiques.

    Le débat national sur la transition énergétique peut-il servir à cela ?

    Ce sera des guignoleries : si on ne remet pas en cause le paradigme croissansiste, ils ne trouveront que des palliatifs. Le développement durable, comme dit Paul Ariès, c’est « polluer moins pour pouvoir polluer plus longtemps ». Il faut arrêter l’acharnement thérapeutique et construire un nouveau modèle de société moins énergivore et moins dépendant des méga-machines.

      MERCI RIVERAINS !Tilô 


    votre commentaire
  •   Le GNIS législateur : ça ne peut plus durer !

    Lors de l’émission récente, sur France Inter 1, réunissant le GNIS2, l’association Pro-maïs, l’association Kokopelli, et Christophe Bonneuil, chercheur à l’INRA, Monsieur Burgaud, Directeur de Communication au GNIS, a répété, à plusieurs reprises, que chacun en France était « libre de semer ce qu’il voulait » ( !)

    C’est une contre-vérité, bien entendu, et Monsieur Burgaud s’est beaucoup amusé à jouer sur les mots, puisque chacun sait qu’en dehors du Catalogue Officiel il est interdit de vendre, échanger ou donner, à titre onéreux ou gratuit, toute semence ou matériel de reproduction végétal. Nous sommes fort aise, malgré tout, de constater que, dans l’esprit du GNIS également, cette situation semble absurde et qu’il serait grand temps de permettre aux paysans de recouvrer un peu de leur liberté…

    En revanche, il est une chose sur laquelle nous voudrions faire la plus grande lumière :

    Monsieur Burgaud a prétendu que le GNIS n’avait pas le pouvoir d’écrire les textes qui régissent la profession. Pourtant, l’article 3, al. 5 de la loi du 11 octobre 1941, qui, sous Vichy, a créé le GNIS, rend les propositions du GNIS « obligatoires pour tous les membres des professions intéressées dès qu’elles ont reçu, selon le cas, l’acquiescement du ministre d’Etat à l’agriculture ou du commissaire du gouvernement ».

    Ce cadre juridique, il faut en convenir, permet pourtant bien à la profession de transformer ses désirs réglementaires en réalité, avec l’aval et l’autorité de l’Etat.

    Mais ce n’est pas tout : une vaste réforme de la législation européenne sur le commerce des semences est actuellement en cours. Or qui, dans les bureaux de la Commission Européenne, rédige, conjointement avec quelques fonctionnaires européens, la proposition législative ?

    Madame Isabelle Clément-Nissou, Directrice des Relations Internationales du GNIS, et détachée par le Ministère de l’Agriculture français en tant qu’ « expert national » !

    Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que le lobby semencier installé à Bruxelles, l’ESA (European Seed Association) se soit déclaré « très satisfait » de la proposition législative présentée par la Commission Européenne le 17 janvier dernier…

    Mais pourquoi ce mélange des genres ? Quel est exactement le rôle du GNIS ?

    Cet organisme, qui regroupe exclusivement des professionnels privés de la filière semences présente toutes les caractéristiques d’un groupe de pression défendant les intérêts de l’industrie semencière.

    Il se présente d’ailleurs officiellement comme le défenseur des « intérêts » de cette filière, et ne cache pas que l'une de ses missions est que « les législateurs européen et français prennent en compte les préoccupations de la filière (…) : biotechnologies et OGM, biodiversité, propriété intellectuelle et brevets, protection des semences et environnement », thème sur lesquels l'interprofession aurait dernièrement « accru ses actions d'information et de communication ».

    De plus, le GNIS ne représente que les professionnels engagés dans la logique industrielle.

    En effet, il ne regroupe en son sein que les « organisations professionnelles les plus représentatives », à l’exclusion de toutes celles, minoritaires, qui tentent de faire émerger une autre logique.

    Malgré cela, et ignorant tout du concept de conflit d’intérêt, le législateur sous Vichy, puis le pouvoir réglementaire, lui ont confié des missions de représentation officielle de la France, en Europe et à l’international, d’élaboration de textes réglementaires et de conseil auprès du Ministère de l’Agriculture, une mission de contrôle et de certification de la production de semences auprès de ses propres membres (et souvent par ses propres membres), et, afin de boucler complètement la boucle de la consanguinité et de l’autocratie, une mission d’agent de répression des fraudes, pour sanctionner ceux qui ne voudraient pas admettre la légitimité d’un tel système !

    Ce mélange des genres, qui institutionnalise les conflits d’intérêt, n’est pas admissible dans une société démocratique.

    L’intérêt général, dans un contexte au surplus qui a vu l’expansion de l’industrie semencière se faire au dépends de la biodiversité, commande d’assurer la pluralité des opinions et la protection des intérêts minoritaires.

    Ainsi le GNIS qui tient la plume du législateur, représente celui-ci, contrôle l’application de la loi et sanctionne ses contrevenants : ça ne peut plus durer !

    Cette survivance du régime autoritaire de Vichy doit disparaître, une fois pour toutes.

    Nous proposons le retrait immédiat du mandat de Madame Clément-Nissou, de même que la dissolution pure et simple du GNIS ou, à tout le moins, la suppression définitive de toutes ses prérogatives de puissance publique.

    1 « Coup de semence : le business des graines, le champ des problèmes » - Service Public, par Guillaume Erner – émission du 4 janvier 2013
    2 Groupement National Interprofessionnel des Semences, graines et plants (GNIS)

    La liberté de semer, selon Stéphane Le Foll

    Nous tenons à remercier tous les parlementaires français qui, ces derniers mois, se sont émus ou indignés de la décision récente de la Cour de Justice de l’Union Européenne  et ont ainsi, de leur propre initiative, relayé auprès du Gouvernement, par des questions écrites ou orales, nos préoccupations et propositions.

    Ce qui nous étonne, en revanche, c’est que Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, a invariablement répondu à ces questions, sur un ton très encourageant, qu’il envisageait bien de rendre possible, pour les agriculteurs, le « triage à façon ».

    Outre que nous émettons les plus vives réserves quant à l’intention réelle de M. Le Foll de rendre possible la semence de ferme, alors que la loi du 9 décembre 2011 qui rend celle-ci payante n’a pas été abrogée, le « triage à façon » n’a strictement aucun rapport avec la problématique de Kokopelli.

    Mais il ne doit s’agir que d’un malentendu, de la part de notre Ministre PS. En effet, nous comptons bien sur celui-ci, dans le contexte urgent de réforme de la législation européenne sur le commerce des semences, pour donner une suite favorable à nos demandes présentées ci-dessus.

    Ce n’est, dans tous les cas, pas notre Premier Ministre, M. Ayrault, qui le contredira sur ce point, puisque la ville de Nantes rehausse ses platebandes avec notre diversité. Et nous l’en remercions bien sincèrement ainsi que son proche collaborateur, M. Gilles Rettière, le maire de Rezé et le président de Nantes Métropole, en compagnie duquel Kokopelli coupera le ruban d'inauguration du salon bio de Rezé, Natura 2013, le 8 février prochain - Kokopelli étant le parrain du salon Natura cette année. Rappelons que M. Gilles Rettière avait fait voter à l'unanimité, il y a quelques années, un Voeu de soutien à l'Association Kokopelli par la ville de Rezé.

    Remercions aussi Monsieur Jean Germain, Maire PS de la ville de Tours, qui, parmi tant d’autres communes de France, nous témoignent leur soutien.

    Allez le PS, il y a encore tant à faire…

    Les anciennes variétés françaises de maïs enfin accessibles ?

    Lors de l’émission radio évoquée ci-dessus, Monsieur Jean Beigbeder, vice-président de l’association Pro-Maïs , qui regroupe les sociétés Limagrain, Monsanto, Pioneer, Syngenta, et autres enfants de chœur, a soutenu opiniâtrement que les ressources génétiques françaises étaient accessibles à tout le monde, y compris aux agriculteurs, jardiniers amateurs et associations dissidentes.

    Il s’est même personnellement engagé à faire parvenir à l’association Kokopelli, par lots de 600 grains, les 276 variétés anciennes de maïs que conserve le « Réseau de conservation des ressources génétiques du maïs » , constitué de l’INRA et de l’association Pro-Maïs.

    Nous avons donc fait une demande officielle et nous nous réjouissons dès maintenant de la réponse, assurément positive, qui nous sera réservée, nous permettant d’enrichir ainsi notre collection de maïs…

    Nous vous engageons, agriculteurs et jardiniers passionnés de biodiversité, à en faire de même !

    Pour cela, il suffit d’adresser une demande, par écrit ou par fax, à : 

    Madame Anne Zanetto
    INRA, UMR-DIAPC
    Domaine de Melgueil
    34130 MAUGUIO.

    fax: (33) 4 67 29 39 90

    N’oubliez pas de joindre à votre demande 2 exemplaires signés de l’Accord de Transfert de Matériel, disponible sur le site de Kokopelli.


    votre commentaire
  •  

    Hackers (CECILIO M. RICARDO JR. / US AIR FORCE / AFP)

    Hacker ouvert

    Le cyber-kidnapping, nouvelle arme des hackers

     

     

     

      Bien plus efficace que le phishing, le "rançongiciel" kidnappe l'ordinateur de la victime et l'oblige à payer une rançon pour le débloquer.

    • 16/02/13
    • Par Paul Laubacher   (nouvel Obs)

     La traque aura duré plus d'un an. La police espagnole annonce, le 13 février, avoir arrêté onze personnes soupçonnées d'être des membres d'un des réseaux les plus sophistiqués en matière de cybercriminalité.

    Les pirates, des Russes, des Ukrainiens et des Géorgiens, avaient créé un "super-virus", nommé Reveton, spécialisé dans le cyber-kidnapping. Ce logiciel malveillant est capable de s'infiltrer dans un n'importe quel ordinateur. Il bloque alors l'accès au PC et aux données stockées dans la machine. Lorsque l'utilisateur veut utiliser son ordinateur, un message s'affiche et demande à son propriétaire de payer une rançon, comme pour un vrai kidnapping, entre 100 et 200 euros, pour le débloquer.

    Ces virus font partie de la catégorie des "rançongiciel", ou "ransomware" en anglais. Et ils sont devenus l'arme préférée des cybercriminels.

    Le subterfuge parfait

    Selon le rapport annuel sur la cybercriminalité de Symantec, chaque seconde, 18 internautes sont victimes de piratage dans le monde, soit plus d'un million et demi de personnes chaque jour. Et le cyber-kidnapping prend une place de plus en plus importante.

    L'éditeur d'antivirus McAfee a déjà enregistré 120.000 virus de ce genre en 2012 , soit quatre fois plus qu'un an auparavant, rapporte Slate. Car le "ransomware" est bien plus efficace que le phishing, dont le but est d'obtenir de la victime ses coordonnées bancaires afin de vider son compte.

    Des experts en sécurité informatique américains ont d'ailleurs récemment estimé que le cyber-kidnapping rapporte plus de 5 millions de dollars par an. Une estimation qui n'est que la partie visible de l'iceberg. "Seules 3% des personnes infectées paient la rançon, mais ce nombre est en augmentation", souligne Candid Wueest de Symantec. "Et comme il s'agit d'une somme relativement faible, les victimes ne portent pas plainte pour éviter la paperasse." Les hackers ne sont donc pas inquiétés et peuvent récolter jusqu'à 30.000 euros par jour, selon Symantec.

    "Le cas de Reveton est particulièrement intéressant", raconte Pierre Siaut, expert en sécurité à TrendMicro, au "Nouvel Observateur", qui a participé à la traque des hackers à l'origine de Reveton. "Ce virus affiche un message qui ressemblait en tout point à ceux envoyés par la police : le logo, les références aux articles de loi nationale, le type d'amendes."

    Pour la victime, le subterfuge est total et la tentation de payer la rançon bien plus forte. "Reveton est tellement perfectionné qu'il arrive même à identifier la langue du propriétaire de l'ordinateur et donc son pays. Ce qui lui permet de créer un message plus vrai que nature avec des références très précises à la législation du pays de l'utilisateur."

    Selon la police, l'organisation à l'origine de Reveton aurait réussi à extorquer des millions d'euros dans plus de 30 pays, principalement européens. Europol, l'agence de police européenne, estime qu'au moins 20.000 personnes auraient été victimes de Reveton en Europe.

    Traquer les hackers

    Dans un cas classique de cyber-kidnapping, la rançon est, le plus souvent, réclamée en argent virtuel. L'internaute doit alors convertir ses euros en monnaie virtuelle via des services comme Ukash, pour ensuite entrer un code dans son ordinateur bloqué. La machine ne bougera pas d'un iota, mais l'argent sera automatiquement transféré jusqu'au pirate qui ira le blanchir sur un site de casino ou de poker en ligne où il joue quelques minutes avant de se retirer en empochant de véritables euros.

    "Dans le cas de Reveton, le message demandait de payer avec des coupons", explique Pierre Siaut. "La victime allait l'acheter dans une station-service et n'avait plus qu'à rentrer le code pour payer." Selon l'expert en sécurité, c'est ce qui a rendu la traque des hackers à l'origine de Reveton si difficile. "Les coupons sont pratiquement impossibles à tracer sur internet."

    Pierre Siaut confie alors qu'il a fallu détecter les traces laissées par Reveton et les hackers plutôt que de suivre la piste de l'argent. "On a découvert que les hackers avaient piraté les bases de données des sites informations. Ils ont alors récupéré les adresses mails des abonnés et envoyé de fausses publicités qui amenaient sur de faux site." Ensuite, Reveton, caché entre les lignes de codes du faux site, n'avaient plus qu'à utiliser les vulnérabilités présentes dans les navigateurs internet pour s'installer sur l'ordinateur de la victime.

    Les pirates auraient aussi réussi à cibler les internautes susceptibles d'avoir des activités illégales sur internet, comme la visite d'un site pédopornographique. "Cela rendait la menace d'une amende plus crédible pour l'utilisateur" relève Europol.

    "Ces arrestations, ce sont le résultat de plusieurs mois de recherches, d'investigations, d'analyses pour aider la police. On avait une équipe dédiée", termine Pierre Siaut. Et le pire, c'est que Reveton est toujours en activité. "On a pas pu l'abattre totalement." Europol a, pour l'instant, détecté pas moins de 48 mutations de Reveton en activité.


    votre commentaire
  •   Janvier 2013 - La transition énergétique en marche en Allemagne

    À en croire la majorité des médias français, l’Allemagne sortirait du nucléaire en laissant exploser ses émissions de gaz à effet de serre et en achetant du courant à la France. Tordons le cou aux idées reçues ! La transition énergétique est en marche en Allemagne, en dépit du poids de l’industrie des énergies sales.

    Contrairement à ce que prétendent les défenseurs de l’atome, la sortie du nucléaire n’est pas synonyme d’une hausse des émissions de gaz à effet de serre. L’Agence Fédérale de l’Environnement allemande  a confirmé ce 15 janvier qu’en 2011, année où 8 réacteurs allemands ont été retirés du réseau électrique, l’Allemagne a réussi à diminuer de 2,9 % ses émissions. Elle atteint ainsi largement les objectifs que le pays s’était fixé dans le cadre du protocole de Kyoto.

    En dépit de la fermeture de ces réacteurs, le pays n’a pas augmenté sa consommation d’énergies fossiles, ne connaît toujours pas de black-out, et reste même exportateur net d’électricité. En 2012, même les données de RTE  confirment que l’Allemagne a vendu plus d’électricité à la France qu’elle ne lui en a acheté !

    Les raisons de ces bons résultats ? Un hiver 2011 doux, mais aussi des mesures d’efficacité énergétique et, surtout, le développement rapide des énergies renouvelables. En particulier, les installations de panneaux photovoltaïques ont fait un bond, si bien que le soleil fournit maintenant de l’électricité à 8 millions de ménages.

    Cependant, pour une grande partie des allemands, les évolutions ne sont pas assez rapides. Ils accusent le ministre de l’Environnement de vouloir freiner le développement des énergies renouvelables au prétexte de leur coût prétendument trop élevé. Un argument qui ne convainc pas les Allemands : selon un sondage récent , deux tiers d’entre eux seraient prêts à payer plus cher l’électricité pour accélérer le développement des énergies propres. Surtout, la prétendu cherté des renouvelables est un argument bien contestable. Il n’est pas rare que, du fait d’une production surabondante des énergies renouvelables, les prix de vente de l’électricité chutent brutalement ; l’année 2012 a même compté 18 jours de prix négatifs pour les consommateurs !

    Pour l’Allemagne, l’enjeu actuel n’est donc pas le choix "nucléaire OU charbon" (ce sont d’ailleurs les mêmes compagnies qui possèdent les deux types de centrales). Il s’agit maintenant de choisir entre les énergies sales et peu flexibles (charbon et atome) et les énergies renouvelables, propres et flexibles. Le nucléaire (et le charbon) ne sont pas des énergies de "transition", mais bien un frein au développement des énergies propres. En période de surproduction, les opérateurs préfèrent encore déconnecter les éoliennes que de supprimer des centrales, alors que les énergies renouvelables pourraient d’ores et déjà prendre le relais.

    Les Allemands restent en tout cas mobilisés pour une transition énergétique plus rapide encore. Il reste encore 9 réacteurs à fermer !

    Pour plus d’informations, lire l’article Le tournant énergétique allemand , de Chantal Bourry.  (sur le site du Réseau "Sortir du nucléaire"


    votre commentaire
  • 2009   383 p.   20,10 €

      Demain, lorsque la normalisation des conduites et des métiers régnera définitivement, il sera trop tard. Soin, éducation, recherche, justice seront formatés par la politique du chiffre et la concurrence de tous contre tous. Il ne restera plus à l'information, à l'art et à la culture qu'à se faire les accessoires d'une fabrique de l'opinion pour un citoyen consommateur.

      Face à de prétendues réformes aux conséquences désastreuses, les contributeurs, psychanalystes, enseignants, médecins, psychologues, chercheurs, artistes, journalistes, magistrats, dressent l'état des lieux depuis leur coeur de métier et combattent la course à la performance qui exige leur soumission et augure d'une forme nouvelle de barbarie. L'Appel des appels prône le rassemblement des forces sociales et culturelles. Il invite à parler d'une seule voix pour s'opposer à la transformation de l'Etat en entreprise, au saccage des services publics et à la destruction des valeurs de solidarité humaine, de liberté intellectuelle et de justice sociale.

      Il témoigne qu'un futur est possible pour " l'humanité dans l'homme ". Il est encore temps d'agir. L'insurrection des consciences est là, partout, diffuse, grosse de colère et de chagrin. La résistance de ces milliers de professionnels et de citoyens qui ont répondu à L'Appel des appels touche nos sociétés normalisées en un point stratégique. En refusant de devenir les agents du contrôle social des individus et des populations, en refusant de se transformer en gentils accompagnateurs de ce nouveau capitalisme, nous appelons à reconquérir l'espace démocratique de la parole et de la responsabilité.


    votre commentaire
  •  

    Des victoires sont possibles
     

    Le réseau des Attac d'Europe se félicite de la décision du Conseil ECOFIN (Conseil pour les Affaires économiques et Financières) du 22 janvier d'approuver la taxe sur les transactions financières (TTF) et d'avancer dans la procédure de coopération renforcée impliquant 11 États membres de l'Union européenne.

    En tant que promoteur initial de cette taxe le mouvement Attac considère cette décision comme une victoire, car elle résulte d'une campagne de plus de 10 ans. Beaucoup d'autres organisations ont travaillé sur le concept, bien que parfois avec des différences importantes.

    Il y a quinze ans l'organisation internationale Attac a commencé à se créer partout dans le monde pour exiger la mise en œuvre de cette taxe mondiale dont l'objectif prioritaire, selon nous, n'est pas tant de lever des fonds que de faire partie d'un système de financement des biens communs mondiaux agissant comme un outil réglementaire, redistributif et surtout dissuasif contre la spéculation financière.

    Attac rappelle que l'adoption de cette mesure a une haute valeur symbolique : nous avons prouvé que d'autres politiques sont possibles, en proposant une mesure que tout le monde considérait à l'époque comme impossible à mettre en œuvre, et en montrant qu'avec la détermination citoyenne, elle peut être imposée aux gouvernements. Aujourd'hui, la démonstration est faite. C'est important à souligner en ces jours de crise où les politiques d'austérité sont présentées comme inévitables, même si leur inefficacité et leur absurdité a été démontrée.

    Ce qui est en train de se passer avec la taxe sur les transactions financières devrait soulever les espoirs de tous ceux qui luttent contre l'austérité et proposent de véritables alternatives. Celles-ci sont possibles et elles seront adoptées, si les citoyens sont décidés à y croire et se battre avec détermination pour les imposer.

    La lutte pour cette taxe n'est pas finie

    Le diable est dans les détails car rien n'est décidé sur les mécanismes d'application et des zones cibles. Les négociations débuteront après cette décision, mais le taux d'imposition envisagé de 0,1% pour les transactions sur actions et obligations est positif. Il est intéressant de souligner l'inclusion prévue de tous les produits financiers, à la charge de tous les acteurs financiers, y compris les fonds spéculatifs, et le fait que la taxe sera perçue dans le pays de résidence des transferts.

    Mais il y a de graves lacunes dans les propositions mises sur la table en ce moment par la Commission : le taux proposé sur les produits dérivés est très faible (0,01%) - ce qui limite sa capacité à enrayer et prévenir la spéculation et la volatilité. Et la taxe ne toucherait pas les transactions en devises, exemptant un marché hautement spéculatif et extrêmement volatile qui déplace € 4 000 000 000 000 par jour. Les es Attac d'Europe vont continuer à faire pression sur les décideurs sur ces points.

    D'autres victoires sont nécessaires

    Attac reconnaît que, compte tenu de la profondeur de la crise actuelle, peu de problèmes seront résolus par cette taxe en elle-même. D'autres mesures sont nécessaires pour redéfinir les transferts au sein des zones économiques en Europe, même si des sommes non négligeables pourraient être dégagées par l'intermédiaire de la TTF. Pour en finir avec l'actuelle crise économique, sociale et politique en Europe, il faudra notamment une éradication complète des paradis fiscaux et une réforme globale du système fiscal tendant vers l'imposition des revenus du capital à des niveaux égaux ou supérieurs à ceux des revenus du travail.

    Le réseau des Attac d'Europe continue de proposer et de lutter pour des alternatives réalistes aux politiques actuelles, avec d'autres mouvements sociaux à travers l'Europe. Le processus d'Altersommet , qui réunira les mouvements sociaux européens en Juin à Athènes, le berceau de la démocratie, est une étape importante à cet égard.

    Attac d'Europe, le 1er février 2013

    Adhérez, réadhérez à Attac : http://www.france.attac.org/adherer


    votre commentaire
  • De A à Z, on se paye la tête du payant

    Des cantines scolaires aux vélos, ne pas débourser un sou pourrait être la norme. Ou devrait l’être. Découvrez notre inventaire à la Prévert du libre accès. Car si le gratuit ne vaut rien, rien ne vaut le gratuit !

     Article publié dans le n° 43  de janvier 2013  (Terraeco.net)

     A comme Autoréduction

    Robin des bois est andalou. Le 7 août dernier, près de Séville, en Espagne, des militants remplissent une vingtaine de chariots d’aliments de base, partent sans payer, et redistribuent leurs « courses » à des indigents. « Ce n’est pas un vol », justifie alors leur leader, Juan Manuel Sánchez Gordillo, maire de Marinaleda et membre du Syndicat andalou des travailleurs. « Un vol, c’est ce que font les banques qui achètent de la dette à la Banque centrale européenne à 0,7 % et la vendent à l’Espagne à 7 %, déclare-t-il au Monde, le 29 août. Ce que nous avons fait est un acte d’insoumission pour dénoncer le fait qu’il existe des familles qui ne peuvent pas se payer de quoi manger. » Ces mouvements d’« autoréduction » se multiplient dans l’Europe en crise, comme à Rennes (Ille-et-Vilaine), aux Galeries Lafayette, en 2008. Dans l’Allemagne des années 1930, puis l’Italie des années 1960-1970, les ouvriers faisaient aussi la grève des loyers, ou des factures de gaz et d’électricité.

     B comme Biens communs

    « La tragédie des communs », ce n’est pas une pièce de Shakespeare, mais un article signé Garrett Hardin, en 1968. Ce biologiste américain y prend l’exemple de la dégradation des « commons » – les pâturages partagés par les villageois depuis l’époque médiévale. Leur « privatisation » permit le décollage de la production agricole en Angleterre. Erigée en théorie, l’hypothèse fit beaucoup pour la promotion d’un libéralisme décomplexé. Mais elle a depuis été réfutée, notamment par l’Américaine Elinor Ostrom, prix Nobel d’économie en 2009. S’appuyant sur des exemples au Kenya, en Suisse, en Turquie ou aux Etats-Unis, elle a démontré que des communautés qui géraient collectivement leurs ressources (halieutiques, forêts, terres, eau) parvenaient à le faire de façon plus équitable et durable que des communautés comparables ayant opté pour leur privatisation.

     C comme Cantine scolaire

    Attention, frites gratuites. Drancy, en Seine-Saint-Denis, offre, depuis 2007, le déjeuner aux enfants des écoles primaires, suivi ensuite par Dugny et Le Bourget, dans la même communauté de communes. Cela représente 8 000 repas par jour et 4,7 millions d’euros, financés sans augmentation des impôts locaux. « Le combat politique est simple : proposer au moins un repas équilibré par jour aux enfants quel que soit le milieu social, et éviter la malnutrition dans les milieux populaires », indique la mairie dirigée par Jean-Christophe Lagarde (UDI). Dans cette commune populaire de 64 500 habitants – le revenu moyen mensuel s’y élève à 1 300 euros –, 73 % des familles payaient auparavant le tarif maximum (3,22 euros le repas). Depuis l’instauration de la gratuité, les cantines de Drancy sont fréquentées par 35 % d’enfants en plus. L’initiative n’a guère fait tache d’huile en France, hormis à Saint-Michel (Charente), où la cantine est offerte à plus de 200 enfants par… des gagnants anonymes d’Euro Millions !

     D comme Data

    L’open data, c’est l’accès libre et gratuit, via Internet, à toutes les données publiques. Ce principe n’est acquis que depuis peu de temps en France. La révision d’une directive européenne pourrait cependant conduire à l’obligation pour les administrations de publier les données demandées par des citoyens. Tous les pays seraient alors sommés d’adopter des pratiques largement répandues dans les pays anglo-saxons.

     F comme Freemium

    Ce mot-valise désigne un modèle économique consistant à offrir gratuitement (free, en anglais) un bien ou un service gratuit afin d’orienter le consommateur vers une version payante plus élaborée (premium). Des exemples ? de nombreux logiciels sur Internet fonctionnent ainsi, tout comme des sites de musique en streaming, comme Deezer ou Spotify.

     G comme Glanage

    Faire les poubelles, c’est hype, si, si ! 38 % des Français (1) reconnaissent avoir récupéré, dans les douze derniers mois, au moins une fois des objets jetés ou déposés dans la rue. Si seulement 4 % disent s’adonner souvent à cette activité, le glanage est, selon l’Obsoco, l’Observatoire société et consommation, de moins en moins l’apanage des personnes les plus en difficulté. Héritée du Moyen Age, cette pratique – à laquelle Agnès Varda a consacré un film magnifique, Les Glaneurs et la Glaneuse – consistait à ramasser les grains laissés dans les champs après la récolte. Etendue à la récupération des fruits et légumes jetés à la fin des marchés, elle a de beaux jours devant elle. Et ce, malgré la volonté de certaines villes – Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) inflige une amende à ceux surpris le nez dans les détritus – ou de la plupart des grandes surfaces, qui préfèrent détruire les produits périmés que de les donner ou les laisser accessibles dans une poubelle.

    (1) Il s’agit de la première vague d’une enquête menée auprès de 4 000 personnes sur les consommations émergentes (novembre 2012).

     H comme Hima

    « Espaces protégés » en arabe, l’« hima » désignait les terres réservées au bon plaisir des chefs de tribus, jusqu’à ce que le prophète Mahomet rende leur usage public et les sanctuarise. Le concept est aujourd’hui réactualisé par les écologistes du Moyen-Orient, notamment au Liban, où ont surgi les nouveaux « hima », comme mode de gestion coutumière des ressources naturelles.

     L comme Logiciels libres

    Quel secteur en France affiche 30 % de croissance par an, génère 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et devrait créer 10 000 emplois en trois ans ? Et tout cela en proposant un produit gratuit ? Réponse : le logiciel libre. GNU/Linux, LibreOffice.org, Mozilla Firefox sont les noms les plus connus de l’« open source ». Contrairement aux logiciels propriétaires, comme Windows de Microsoft, nul besoin de payer chaque année une licence pour les utiliser. De plus, les programmateurs peuvent en modifier les codes pour les adapter à leurs besoins. Comment alors les entreprises se rémunèrent-elles ? Grâce aux services fournis à leurs clients : développement, conseil… Depuis vingt-cinq ans, elles sont très prisées des grandes multinationales (l’Android de Google est un logiciel libre !) et des administrations, auxquelles elles font réaliser de colossales économies. Le 19 octobre dernier, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a d’ailleurs adressé une circulaire aux membres du gouvernement. Il leur recommande de privilégier, à performance et coût égaux, le logiciel libre sur le logiciel propriétaire.

     M comme Musées

    La Joconde ou L’ Origine du monde à l’œil, c’est possible… pour les jeunes. Le gouvernement Ayrault a maintenu la compensation de l’Etat (18 millions d’euros par an) pour l’entrée gratuite des 18-25 ans dans les musées nationaux, comme le Louvre ou Orsay, à Paris. En trois ans, cela a permis de doubler la fréquentation de ces institutions (667 000 entrées de jeunes en 2011). L’ex-Président Nicolas Sarkozy avait même envisagé la gratuité totale, à la suite d’une expérimentation couronnée de succès dans 14 établissements, qui visait à l’augmentation et à la démocratisation du public. « La gratuité est bien appropriée à la rencontre avec l’art, comme elle est appropriée à l’amour, à la contemplation des paysages », écrit Jean-Louis Sagot-Duvauroux (2). « Le ticket d’accès aux collections permanentes du Louvre coûte 11 euros. Cette dépense non négligeable rabat le visiteur vers l’esprit de consommation : il faut en avoir pour son argent. (…) Il en ressort à genoux. A Londres, au contraire, on peut entrer dans la National Gallery, qui est de libre accès, pour le seul bonheur de converser vingt minutes avec La Vierge au rocher, puis revenir le lendemain parce que les broderies d’une robe sur un portrait d’Ingres nous y appellent derechef. » De nombreuses villes, comme Paris, offrent toutefois la gratuité dans leurs propres établissements, et ces entrées représentent 42 % des visites dans les 1 200 musées français.

    (2) « La gratuité : éloge de l’inestimable », Revue du MAUSS, n° 35, 2010.

     O comme Obsèques

    « Pour qu’on soit au moins une fois un peu égaux dans la vie, autant que ce soit devant la mort », philosophe André Aschieri. Le maire Europe Ecologie - Les Verts de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) a en effet instauré la gratuité des obsèques dans sa ville de 10 300 habitants. « En fait, c’est contre un euro symbolique, mais on ne le réclame jamais », précise-t-il ! Seule la cérémonie est offerte, le cercueil et le caveau restent à la charge des familles. « Ce n’est pas ça qui ruine notre budget, poursuit l’édile. Nous avons un corbillard, et les employés municipaux troquent leurs bleus contre un beau costume sombre. Cela permet à tous d’avoir des obsèques décentes, et les riches comme les pauvres y recourent. Les gens sont contents. » Les morts ne se sont, en tout cas, pas encore plaints.

     P comme Parti pirate

    Créé en 2006 par des Suédois proches de « Pirate Bay », un fameux site de téléchargement illicite de musique et de films, le Parti pirate a mûri en Allemagne, avec 30 000 adhérents et des scores flatteurs lors des élections régionales : 7 % à 9 % des voix. En France, une centaine de candidats l’ont représenté aux dernières élections législatives. Héritiers des hackers libertaires, cette formation hors norme plaide pour la légalisation du partage non commercial des produits culturels numériques et pour l’abolition progressive des brevets. Suivant le précepte de la « démocratie liquide », son programme est établi par concertation de tous ses membres via Internet. Centré sur les questions numériques, il tente désormais de s’ouvrir à tous les sujets.

     U comme Université

    Dans la foulée du MIT (Massachusetts Institute of Technology), à Boston, aux Etats-Unis, des centaines d’universités proposent de suivre gratuitement leurs cours sur Internet. Ceux-ci sont disponibles sur des plateformes privées – comme Itunes-U – ou publiques – comme Canal-u.tv, en France. Et elles attirent les foules : un cours à Stanford sur l’intelligence artificielle a ainsi été suivi par 160 000 internautes, et aucun des 248 étudiants ayant eu les meilleures notes n’était inscrit dans l’université californienne ! Harvard et le MIT ont même lancé leur fac gratuite en ligne – edX – qui délivre des certificats, tout comme l’« University for the people », créée en 2009 par les Nations unies.

     V comme Vélo

    Encore moins cher que les Vélib’ et autres systèmes financés par la pub, certaines villes prêtent gratuitement, à l’année, des vélos à leurs habitants. C’est le cas à Bordeaux (Gironde), où 4 500 biclous circulent ainsi, avec pour seule condition le dépôt d’un chèque de garantie. Et encore, celui-ci n’est pas exigé dans une expérimentation auprès de personnes en interdit bancaire ou disposant de très faibles ressources. Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) et bientôt Arcachon (Gironde) ont imité leur voisine. Ailleurs en France, ce service est proposé à Angers (Maine-et-Loire) et à Viry-Châtillon (Essonne).

     W comme Wikipédia

    Connaissez vous le Gouedard ? Non ? C’est normal. Ce fromage basque, mélange de gouda et de cheddar, n’existait que grâce à sa fiche Wikipédia, récemment retirée du site après plus d’un an en ligne. Ce « raté » illustre l’un des reproches faits à l’encyclopédie collaborative : celui de la vérification des infos. Il est vrai que sur 1,3 million d’articles écrits et relus par des passionnés, il peut traîner quelques coquilles. Mais son exhaustivité et sa réactualisation incessante en font un formidable outil. Elle a même mis tous ses concurrents papier à la préretraite, si bien que Julien Lepers n’offre plus d’encyclopédies Larousse !

     Z comme Zones de gratuité

    Plaisir d’offrir, joie de recevoir : c’est Noël dans ces zones qui se multiplient partout en France (voir le portail des espaces de gratuité Nonmarchand.org ) et pas seulement à la ZAD, la « Zone à défendre » de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où s’échangent surtout des mandales. Dans ces espaces temporaires ou permanents – Le Magasin pour rien, à Mulhouse (Haut-Rhin), la Gratiferia de Puivert (Aude), la Recyclerie du golfe, à Vannes (Morbihan) – chacun est invité à déposer les objets dont il n’a plus utilité : bouquins, vêtements, casseroles, sextoys… Ou à récupérer ce qu’il souhaite.

     Le rédacteur :  Simon BarthélémY   pour Terraeco.net (20/12/2012 )


    votre commentaire
  •   Le dieu d'un esprit médiocre est un dieu médiocre.

     Krishnamurti

     Le sage est un chercheur infatigable des richesses naturelles.

     Sénèque

      Tout ce qui est selon la nature est digne d'estime.

      Cicéron

     Il y a beaucoup de gens dont la facilité à parler ne vient que de l'impuissance de se taire.

     Edmond Rostand

      Non moins que savoir, douter me plaît.

      Dante

       Si la vie n'est qu'un passage, sur ce passage au moins, semons des fleurs.

      Montaigne


    votre commentaire
  • Croquer bien, croquer bio, croquer bon. Nos lecteurs responsables racontent comment ils (ré)concilient leurs papilles et leurs convictions.

     
     Article publié dans le n° 43 de Terra éco de janvier 2013

    Retour d’expérience d’une jeune amapienne

    « Je mange des fruits et légumes produits localement par des paysans que j’ai le privilège d’apprendre à connaître. Privilège, car leur connaissance, leur engagement, et l’horizon que dessinent ces gens sont remarquables. (…) Jonathan, notre maraîcher, schématise ainsi : l’agriculture conventionnelle nourrit la plante, quitte à appauvrir le sol, tandis que l’agroécologie s’attache à nourrir le sol, qui nourrit la plante. Il minimise les labours mécaniques et expérimente la permaculture. »Une famille toulousaine

    Maison écolo, les grandes étapes

    « Le premier piège de la vie à la campagne, c’est de croire que l’on sera plus écolo. Si on prend la voiture pour chaque action de la vie quotidienne, on a tout faux ! Heureusement, une boulangerie bio existe à côté du terrain et je pourrai toujours continuer à me faire livrer mon panier commandé sur Internet. »DSarchitecte

    Mangeons bio, local, équitable

    « J’ai de la chance, j’habite dans un quartier où il y a deux magasins bios (dont un ouvert le dimanche), un immense marché, et une épicerie équitable. (…) Au marché, je privilégie les petits producteurs, et notamment ceux qui ne traitent pas leurs produits. Je salue au passage les délicieux petits fromages de vache et de chèvre de mes marchands préférés, ainsi que leurs fraises et leurs framboises, qui sont un vrai régal ! »Ysza

    Vos nouveaux défis

    La nouvelle année est arrivée, l’Apocalypse n’a donc pas eu lieu. Tant mieux, mais vous ne pouvez plus couper aux classiques bonnes résolutions.

     1/ Trouvez l’idée écolo qui vous convient le mieux, et adoptez-la.

     2/ Pas de timidité, partagez votre expérience avec la communauté des lecteurs responsables. Créez votre blog, détaillez votre bonne résolution et racontez, photos à l’appui, l’histoire de votre transition.


    votre commentaire
  •  La France, puissance nucléaire, ne veut pas entendre parler de l’impact humanitaire des armes nucléaires !  (17/01/2013)

     La France, par la voix de son conseiller des affaires étrangères Frédéric Journès, a clairement indiqué, par un « NON » franc et fort que la France ne se rendrait pas et donc ne participerait pas à la conférence d’Oslo sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires. Une information apportée ce mercredi 16 janvier, lors du colloque « Agir ensemble pour le désarmement humanitaire ».

    Cette conférence internationale organisée par la Norvège qui se déroulera les 4 et 5 mars prochains, compte déjà à ce jour un grand nombre d’Etats inscris. Cette conférence a pour but d’informer et de faire prendre conscience du danger que posent les armes nucléaires et des réponses qui devront être faites en cas d’utilisation. Les trois sessions de travail sont explicites :

    • The immediate humanitarian impact of a nuclear weapon détonation
    • The wider impact and longer-term consequences
    • Humanitarian preparedness and response

    Ces thèmes n’ont jamais été abordés lors des différentes conférences onusiennes, mis à part, par des organisations de la société civile.

    Ce refus s’explique par la ligne de conduite de Paris qui est d’éluder la question du droit international humanitaire, étant entendu que la force de dissuasion respecte ce droit… Dans cette optique, nulle question de parler de ce problème. Une action menée avec brio par Mr Journès qui a ainsi éludé ce sujet pour simplement indiquer qu’il fallait travailler sur des voix classiques telle la conclusion du CTBT ou du traité Cut-off (oui, c’est certain) ; et qu’il était aisé pour des « petits Etats » de s’investir sur ce genre de questions…

    Prestige et grandeur quand tu nous tiens…

    Cette déclaration a été faite lors du colloque « Agir ensemble pour le désarmement humanitaire » qui a réuni, dans l’hémicycle du conseil général d’île de France, de nombreux acteurs de la société civile qui ont pris part aux campagnes contre les mines antipersonnel, les armes à sous-munitions (Human Rights Watch, Handicap International, ICBL-CMC) les ventes d’armes (Amnesty International, Oxfam France), les armes nucléaires (I CAN). Saluons la présence d’une parlementaire Mme Joëlle Garriaud-Maylam (UMP) qui participa à la session « protéger les populations civiles des conséquences des armes : quel rôle pour la France ? ». Des parlementaires qui sont bien trop souvent absents de ce genre de conférences…

    Pour la France, selon les indications révélées par Mr Journès, cette conférence va dans un mur et cette voie de travail ne peut aboutir à une solution pour le désarmement nucléaire. Pire, elle « serait même contreproductive ».

    Ce refus que j’ai entendu hier, m’a rappelé tout d’un coup le refus du MAE il y a bientôt 4/5 ans de discuter des armes à sous-munitions (BASM). Il était alors impossible pour lui de participer à une quelconque conférence sur l’interdiction des BASM… Au final, la France a participé à cette conférence qui se déroulait aussi à Oslo ! Contrainte ou non, elle s’est rendue compte après un intense lobbying d’ONG (principalement d’Handicap international) qu’elle devait prendre part aux négociations, car de toute façon des règles allaient être mises en place. Elle a donc fait le choix entre subir et agir, de participer à l’élaboration de ces règles, !

    La conférence d’Oslo est dans un peu plus d’un mois. Un revirement de dernière minute pour éviter un certain ridicule et isolement international, n’est peut-être pas tout à fait impossible !

    Réponse et RDV à Oslo ! 

    Jean-Marie Collin

    Jean-Marie Collin est consultant sur les problématiques de défense. Son expertise couvre la prolifération et la dissuasion nucléaire, les technologies militaires, les transferts d’armements, les enjeux environnementaux. Il a publié de nombreux articles pour des think-tank européens et américains et il est l’auteur, de
      -La Bombe, l’Univers opaque du nucléaire (Autrement, 2009).
      Il est également le directeur France de l’organisation Parlementaires pour la non-prolifération nucléaire et le désarmement (PNND). Contact : jmcdefenseblog@yahoo.fr
     
    Publié par Alternatives-economiques.fr

    votre commentaire
  •  L'association pour le développement de l'initiative économique (Adie), seule structure de microcrédit professionnel en France, va élever le plafond de ses crédits de 6000 à 10 000 €. Si 45 % des emprunteurs sont chômeurs, 35 % sont des salariés et travailleurs indépendants précaires.

      A l'aune  du bilan de l’association de microcrédit Adie, la France de la précarité serait en train de croiser la France de l’entrepreneuriat. Tandis que le tableau socio-économique 2012 est noirci par l’augmentation du chômage, la hausse des défaillances d’entreprises et le statu quo des créations, l’Adie affiche une croissance de 8 % du nombre de ses clients. L’association a octroyé en 2012 plus de 11 000 microcrédits professionnels à des personnes en situation de précarité et qui ont pu créer leur entreprise en 2012. « Le fait est qu’il y a une forte dégradation du marché du travail [salarié]. Mais il y a aussi une appétence à la création d’entreprise et il faut savoir l’accompagner », estime Catherine Barbaroux, la présidente de l’Adie.

       9e semaine du microcrédit en France 

     C'est l’événement annuel de l’association afin de promouvoir le modèle du microcrédit accompagné. C’est le financement de cet accompagnement des entrepreneurs par les salariés et bénévoles de l’Adie qui fait encore défaut aujourd’hui. Cette neuvième édition se déroulera du 4 au 8 février dans toute la France.  
     

    Mieux accompagner les seniors

    Pour ce faire, l’association a annoncé deux nouveautés en 2013. D’une part le plafond des prêts passera de 6000 à 10 000 € à partir du 1er février. D’autre part, les plus de 45 ans seront l’objet de plus d’attention. Ceux qui représentent 42 % des emprunteurs de l’Adie bénéficieront de modules d’accompagnement spécifiques qui seront testés dans une quinzaine de régions pilotes cette année. Cette part des emprunteurs seniors n’est pas nouvelle et fait écho à la hausse du chômage des plus de cinquante ans (6,9 % des chômeurs fin 2012). Mais lorsque l’on sait qu’il y a près de quatre fois plus de chômeurs chez les 15-24 ans, (24,2 % des chômeurs fin 2012), il est aisé de constater que le microcrédit attire tout particulièrement des personnes qui ont eu une vie professionnelle avant de connaître le chômage. Selon une étude CSA commanditée par l’Adie, ce sont 520 000 seniors en situation de précarité qui se déclarent « tout à fait intéressés » par la création d’une activité à leur compte, soit 9 % de la catégorie. Leur première motivation est de travailler à leur compte.

      L'Adie touche le plafond légal

    La hausse du plafond de crédit de 6000 à 10 000 € est un petit événement pour l’Adie. L’association est la seule organisation non bancaire en France et à être autorisée à instruire directement des prêts professionnels avec intérêt. Dès l’origine de cette dérogation au monopole des banques sur l’activité, l’autorisation a été assortie d’un plafond de 10 000 €. Mais l’association se limitait volontairement à 6000 €. Les ambitions économiques de son cœur de cible – les chômeurs de longue durée et les bénéficiaires des minima sociaux – restent modestes et il ne fallait pas risquer de générer plus d’exclusion par des prêts disproportionnés. Le montant moyen d’un microcrédit octroyé par l’Adie se maintient à 3000 € sur un plan de financement total de 8000 €*.
      Le microcrédit à 10 000 €, répond toutefois une demande de clients qui révèle la diversité des visages de la précarité aujourd’hui. « Les dossiers ne seront pas nombreux, mais il y a eu suffisamment de remontées du terrain pour que nous tentions de le faire », explique Emmanuel Landais, le directeur général de l’Adie. Qui peut alors pousser la porte de l’Adie pour solliciter un microcrédit de 10 000 € ? Selon les chiffres qui seront publiés dans le prochain rapport d’activité de l’association, 35 %** des clients de l’Adie en 2012 sont des salariés et des travailleurs indépendants. Autrement dit, le tiers des emprunteurs se tournent vers l’Adie car, malgré une situation professionnelle qui les sauve des statistiques du chômage, ils n’ont pas accès au crédit bancaire classique au moment de créer ou développer leur activité. Parmi eux se trouvent des entrepreneurs qui sont en capacité d’emprunter 10 000 € auprès de l’Adie.

      Dans un paysage social ou se creusent les inégalités, le microcrédit n’est donc pas seulement l’outil d’inclusion financière des plus pauvres. Il est aussi l’instrument d’un maintien à la surface de toute une catégorie de salariés ou d’entrepreneurs dont la situation est située hors du radar des banques commerciales.

     *Le prêt est complété en général par des aides à la créations mis en place par l’Etat (prêt d’honneur Nacre), par des aides régionales et éventuellement un apport du créateur.
    ** 45 % de chômeurs indemnisés ou non, 35 % de salariés et travailleurs indépendants, 16 % de travailleurs indépendants bénéficiaires des minimas sociaux. Les 4 % restant se répartissant sur des profil d’inactifs, femmes au foyers et bénéficiares d’allocations spéciales.

      Philippe Chibani-Jacquot
    © 2013 Novethic - Tous droitsréservés


    votre commentaire
  •   Mali : une guerre peut en cacher une autre

    Préparée de longue date et annoncée par François Hollande six mois à l’avance, l’intervention française au Mali a été présentée comme une décision prise en urgence en réponse à des développements dramatiques. Cette mise en scène ne vise pas seulement à s’emparer de l’or et de l’uranium maliens, elle ouvre surtout la voie à une déstabilisation de l’Algérie.

    | Damas (Syrie) | 21 janvier 2013

     

    JPEG - 22.1 ko
    Depuis Nicolas Sarkozy avec Laurent Gbagbo, Mouammar el-Kadhafi et Bachar el-Assad, la diplomatie française pratique le baiser de Judas. Ici le président François Hollande venu à Alger embrasser son homologue Abdelaziz Bouteflika, le 19 décembre 2012. Trois semaines plus tard, il allumera la guerre au Mali pour enflammer l’Algérie.
    ©Présidence de la République

     

      « L’appétit vient en mangeant », dit le proverbe. Après avoir recolonisé la Côte d’Ivoire et la Libye, puis tenté de s’emparer de la Syrie, la France lorgne à nouveau sur le Mali pour prendre l’Algérie à revers.

      Durant l’attaque de la Libye, les Français et les Britanniques ont fait un large usage des islamistes pour combattre le pouvoir de Tripoli, les séparatistes de Cyrénaïque n’étant pas intéressés à renverser Mouammar el-Kadhafi une fois Benghazi indépendante. À la chute de la Jamahiriya, j’ai personnellement été témoin de la réception des dirigeants d’AQMI par des membres du Conseil national de transition à l’hôtel Corinthia, qui venait d’être sécurisé par un groupe britannique spécialisé venu exprès d’Irak. Il était évident que la prochaine cible du colonialisme occidental serait l’Algérie et qu’AQMI y jouerait un rôle, mais je ne voyais pas quel conflit pourrait être utilisé pour justifier une ingérence internationale.

      Paris a imaginé un scénario dans lequel la guerre pénètre en Algérie par le Mali.

      Peu avant la prise de Tripoli par l’OTAN, les Français parvinrent à soudoyer et à retourner des groupes Touaregs. Ils eurent le temps de les financer abondamment et de les armer, mais il était déjà bien tard pour qu’ils jouent un rôle sur le terrain. Une fois la guerre finie, ils retournèrent dans leur désert.

      Les Touaregs sont un peuple nomade vivant au Sahara central et sur les bordures du Sahel, soit un vaste espace partagé entre la Libye et l’Algérie, le Mali et le Niger. S’ils ont obtenu la protection des deux premiers Etats, ils ont au contraire été délaissés par les deux derniers. Par conséquent, depuis les années 60, ils n’ont cessé de remettre en question la souveraineté du Mali et du Niger sur leurs terres. Bien logiquement, les groupes armés par la France décidèrent d’utiliser leurs armes pour faire aboutir leurs revendications au Mali. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) prend le pouvoir dans presque tout le Nord-Mali où il habite. Cependant, un groupuscule d’islamistes touaregs, Ansar Dine, rattaché à AQMI, en profite pour imposer la charia dans quelques localités.

      Le 21 mars 2012, un étrange coup d’État est perpétré au Mali. Un mystérieux « Comité pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État » (CNRDRE) renverse le président Amadou Toumani Touré et déclare vouloir restaurer l’autorité malienne au Nord du pays. Il en résulte une grande confusion, les putschistes étant incapables d’expliquer en quoi leur acte améliorera la situation. Le renversement du président est d’autant plus bizarre qu’une élection présidentielle était prévue cinq semaines plus tard et que le président sortant ne se représentait pas. Le CNRDRE est composé par des officiers formés aux États-Unis. Il empêche la tenue de l’élection et transmet le pouvoir à un des candidats, en l’occurrence le francophile Dioncounda Traore. Ce tour de passe-passe est légalisé par la CEDEAO, dont le président n’est autre qu’Alassane Ouattara, mis au pouvoir un an plus tôt par l’armée française en Côte d’Ivoire.

      Le coup d’État accentue la division ethnique du pays. Les unités d’élite de l’armée malienne (formées aux USA) ayant un commandement touareg rejoignent la rébellion avec armes et bagages.

      Le 10 janvier, Ansar Dine —appuyé par d’autres groupes islamistes— attaque la ville de Konna. Il quitte donc le territoire touareg pour étendre la loi islamique au Sud du Mali. Le président de transition Dioncounda Traore décrète l’état d’urgence et appelle la France au secours. Paris intervient dans les heures qui suivent pour empêcher la prise de la capitale, Bamako. Prévoyant, l’Élysée avait pré-positionné au Mali des hommes du 1er Régiment parachutiste d’infanterie de marine («  la coloniale  ») et du 13e Régiment de dragons parachutistes, des hélicoptères du COS, trois Mirage 2000D, deux Mirage F-1, trois C135, un C130 Hercule et un C160 Transall.

      En réalité, il est fort peu probable qu’Ansar Dine ait représenté une menace réelle, car la vraie force combattante, ce ne sont pas les islamistes, mais les nationalistes touaregs, lesquels n’ont aucune ambition au Sud du Mali.

      Pour conduire son intervention militaire, la France demande l’aide de nombreux États, dont l’Algérie. Alger est piégé : accepter de collaborer avec l’ancienne puissance coloniale ou prendre le risque d’un reflux des islamistes sur son sol. Après hésitation, il accepte d’ouvrir son espace aérien au transit français. Mais en définitive, un groupe islamiste non identifié attaque un site gazier de British Petroleum au Sud de l’Algérie en accusant Alger de complicité avec Paris dans l’affaire malienne. Une centaine de personnes sont prises en otages, mais pas seulement des Algériens et des Français. Le but est manifestement d’internationaliser le conflit en le transportant en Algérie.

      La technique d’ingérence française est une reprise de celle de l’administration Bush : utiliser des groupes islamistes pour créer des conflits, puis intervenir et s’installer sur place sous prétexte de résoudre les conflits. C’est pourquoi la rhétorique de François Hollande reprend celle de « la guerre au terrorisme », pourtant abandonnée à Washington. On retrouve dans ce jeu les protagonistes habituels : le Qatar a pris des parts dans de grandes sociétés françaises installées au Mali, et l’émir d’Ansar Dine est proche de l’Arabie saoudite.

      Le pyromane-pompier est aussi un apprenti sorcier. La France a décidé de renforcer son dispositif anti-terroriste, le plan Vigipirate. Paris ne craint pas une action des islamistes maliens sur le sol français, mais le reflux des jihadistes de Syrie. En effet, durant deux ans, la DCRI a favorisé le recrutement de jeunes musulmans français pour se battre avec l’ASL contre l’État syrien. Du fait de la débandade de l’ASL, ces jihadistes reviennent actuellement au pays natal où ils pourraient être tentés, par solidarité avec Ansar Dine, d’utiliser les techniques terroristes qu’on leur a appris en Syrie.

     

    Source  Al-Watan (Syrie) 


    votre commentaire
  •   Transports nucléaires : quand la sûreté déraille

    (Publié par le "Réseau Sortir du nucléaire)

    Le lundi 21 janvier 2013 à 16h20, à St Rambert d’Albon (Drôme) sur la voie n°51, un wagon [1] transportant cinq conteneurs d’oxyde d’uranium [2] a déraillé lors de la formation d’un convoi de matière radioactive. Celui-ci faisait partie d’un convoi de sept wagons d’oxyde d’uranium appauvri venant de Pierrelatte et à destination de la COVRA (Centrale Opslag Voor Radioactief Afval), le site néerlandais de stockage de déchets radioactifs [3].

    Lors des opérations de redressement, deux mystérieux autres wagons ont été repérés sur les voies. Il s’agissait en fait de combustible usé, en provenance respectivement des centrales de Saint-Alban (Isère) et Tricastin (Drôme). Se trouvaient donc sur les voies au même moment trois convois nucléaires différents, alors même que Saint-Rambert n’est pas un triage ! De plus, cette gare ne possède ni Plan de Matières Dangereuses, ni cheminots formés à leur manipulation.

    Ce déraillement a donc apporté la preuve que dans ce corridor ferroviaire traversé par de nombreux convois nucléaires, la sûreté n’est pas assurée. Le déraillement aurait aussi pu concerner un wagon de combustible usé, avec des conséquences bien plus lourdes...

    D’après les communications officielles, les pompiers ont été prévenus immédiatement et sont arrivés à 16h30. Ils ont mis en place un périmètre de sécurité de 5 m et n’auraient constaté aucune anomalie sur le wagon ni sur le chargement. Une inspection de personnel a également été réalisée, ainsi qu’une inspection des autres wagons transportant des matières radioactives. Les pompiers ont ensuite donné l’autorisation aux agents d’approcher le convoi.

    L’opération de remise sur rail a eu lieu entre 21h10 à 01h56.

    De nombreuses zones d’ombres demeurent sur cet accident, notamment sur l’activité des matières radioactives transportées, sur les conditions dans lesquelles s’est produit ce déraillement et celles dans lesquelles sont intervenues les cheminots, pompiers et personnels de sécurité.


    Que s’est-il réellement passé le lundi 21 janvier en gare de St Rambert d’Albon ?

    L’association VIVRE (Vivre Ici Vallée du Rhône Environnement) s’est rendue sur place dès qu’elle a été informée du déraillement. Voici son témoignage.

    Ce que VIVRE a constaté :

    - « A 18 heures un membre de l’association VIVRE a informé du déraillement d’un wagon bâché chargé de produits radioactifs à 200 mètres au sud de la gare de St-Rambert.
    Nous nous sommes donc rendus à la gare et en ouvrant la porte de la salle d’attente d’accès aux quais, nous avons vu avec stupeur un wagon château de type castor juste devant nous, seul.

    Tout le monde sait que ces wagons transportent des déchets radioactifs et qu’il ne vaut mieux pas les approcher (ils sont censés émettre moins de 2 millisieverts par heure (2 mSv/h) au contact de l’emballage et 0,1 mSv/h à deux mètres de la paroi.
    Il n’y avait heureusement personne sur les quais, seulement une personne de la SNCF un peu plus loin. Nous n’avions malheureusement pas de radia-mètre avec nous à ce moment-là.

    - Nous nous sommes rendu sur les lieux du "déraillement" à 200 mètres au sud de la gare, et nous avons constaté un important périmètre de sécurité et la présence de la gendarmerie, de pompiers et du service de sécurité de la SNCF.
    Les VIRT (véhicule d’intervention risques technologiques) 26.1 de Valence et VIRT 26.2 de Romans sont intervenus, ainsi que les pompiers de St-Rambert.
    Nous avons demandé des informations, que nous avons obtenues : le wagon a fait un bi-voie au moment d’une manœuvre et transportait des fûts métalliques contenant du béton et des déchets que l’on nous a dit "faiblement radioactifs".

    - Nous avons alors informé l’agent de sécurité de la SNCF de la présence qui nous semblait anormale d’un wagon "castor" sur le premier quai, face à la porte d’entrée de la salle d’attente des voyageurs.

    - Vers 19 heures nous sommes revenus en gare et avons constaté que le "castor" avait été déplacé d’une vingtaine de mètres (il n’était plus en face de la salle d’attente) mais était accolé à un autre wagon "castor" pas tout à fait du même type (sans ailettes).

    - Lorsque un peu avant 20 heures nous sommes revenus avec un compteur de type Radex, ces deux wagons châteaux avaient disparu de notre vue. Ils ont été déplacés et n’étaient plus visibles depuis l’extérieur de la zone. Nous n’avons donc pu y accéder pour mesurer le rayonnement à proximité.

    - Sur le lieu du "déraillement" à 20 heures, deux véhicules de gendarmerie restaient sur place "pour geler le site" ainsi qu’un véhicule SNCF d’assistance et de secours pour remettre le wagon bâché sur rail. Nous n’avons pu voir si les agents SNCF étaient équipés de dosimètres et/ou protections. Le wagon bâché de déchets "faiblement radioactifs" sur lequel ils intervenaient étant inaccessible pour nous, c’est à environ 30 mètres de distance que nous avons mesuré au Radex 0.27 µS/h alors que le bruit de fond à St-Rambert est 0.10, c’est-à-dire une radioactivité presque trois fois au-dessus de la normale. Nous avons alors informé les gendarmes de ce fait qui nous ont répondu que les pompiers étaient intervenus préalablement et qu’ils avaient laissé libre l’accès au wagon en bi-voie. »


    St-Rambert : une plaque tournante des matières radioactives

    Grâce aux observations de l’association Vivre, nous avons pu constater que deux wagons CASTOR, chargés de combustibles usés, donc hautement radioactifs, étaient présents en gare ce soir là. L’un venait de la centrale de Tricastin, l’autre de la centrale de St-Alban. Sans leur présence ce soir là, personne n’en aurait été informé, puisque la SNCF et AREVA s’étaient bien gardés de communiquer sur leur existence.

    Contactée par l’AFP le mardi soir suivant l’accident, suite aux informations publiées par Vivre, Areva a confirmé qu’il y avait bien eu deux wagons de combustibles usés dans cette gare de triage mais qu’à aucun moment ces wagons n’ont été concernés par le dysfonctionnement mécanique rencontré sur le wagon qui a déraillé.

    Ces affirmations ont ensuite été confirmées par la SNCF lors d’un Conseil National d’Hygiène, Sécurité et des Conditions de Travail (CNHSCT) exceptionnel qui a eu lieu le jeudi 24 janvier.

    Sous prétexte que ces deux conteneurs CASTOR ne faisaient pas parti du convoi qui a déraillé, aucune mesure n’a été réalisée. Pourtant ces wagons contenaient des matières hautement radioactives et les cheminots et membres des équipes de secours sont intervenus à proximité.

    Ce déraillement d’un convoi d’uranium nous a permis de constater que la gare de St-Rambert accueillait et voyait transiter très régulièrement des convois de matières radioactives en tout genre, sans que personne n’en soit informé. Cette gare est en fait une plaque tournante du trafic de l’industrie nucléaire

    Surtout, des questions se posent quant au statut de cette gare. Comme il ne s’agit pas officiellement d’un triage, aucun plan relatif aux matières dangereuses n’est mis en place. Les cheminots ne sont ni informés sur la dangerosité des convois de matières nucléaires, ni formés à intervenir sur ces trains très spéciaux.


    Comment a été géré l’accident ?

    Lors de l’opération de contrôle, des mesures ont été effectuées par les pompiers. Suite à ces mesures, les équipes de relevage de la SNCF ont été autorisées à intervenir sur le convoi pour procéder à une remise sur rail. Mais de nombreuses questions demeurent.

    Questions :

    • Quel type de mesures ont été réalisées et avec quel matériel ?
    • Les pompiers étaient-il formés à la radioprotection ?
    • Étaient-ils informés de la nature exacte du convoi ? Quelle était-elle (Uranium de retraitement ou uranium naturel ?) ?
    • Les agents sncf et de sécurité qui sont intervenus étaient-ils protégés ? Étaient-ils équipés d’appareil de mesure ?
    • Un suivi et un contrôle a-t-il ou va-t-il être réalisé sur les agents exposés ?

    Sur le plan de la protection du public, là aussi le flou demeure.

    Questions :

    • Dans ce genre de situation accidentelle, qui est censé s’occuper de quoi ?
    • Qui intervient réellement ?
    • Qui informe les riverains ?
    • Qui a la responsabilité en cas d’accident et qui organise, le cas échéant, l’évacuation ?

    Transports de matières radioactives : quand la sûreté déraille

    Ce type de problèmes et incidents se multiplient ces derniers temps et la sûreté des transports de matières radioactives ne fait que se dégrader.

    Ainsi, le 27 décembre 2011, on a mesuré sur un convoi de combustible usé expédié par la centrale nucléaire du Blayais, à 2 mètres de la surface du véhicule, un débit de dose supérieur au niveau réglementaire. Le Réseau "Sortir du nucléaire" a porté plainte à ce sujet. 

    Autre exemple datant de cet été : le système d’alerte interne à la SNCF a cessé de fonctionner pendant plusieurs semaines. Plusieurs convois chargés de matières nucléaires ont alors voyagé et transité sur des voies de chemin de fer et de nombreuses gares, sans aucun statut particulier et sans qu’aucun cheminot ne connaisse leur existence.

    Notes

    [1] Wagon n° 31 87 355 0129/4, transportant 5 DVD 70 d’U308 appauvri, catégorie III sous référence EOT T0053 (DAE soumise à information n° 0313)

    [2] Officiellement, le convoi transportait de l’oxyde d’uranium (U3O8) en provenance du site de Pierrelatte et à destination du site de la COVRA aux Pays-Bas. La firme néerlandaise Urenco enrichit de l’uranium, naturel ou issu du retraitement. Il en résulte un sous-produit, l’uranium appauvri, qui est envoyé en France, sur le site de Pierrelatte afin d’y être transformé en Oxyde d’uranium (U3O8), forme métallique utilisé principalement pour le stockage car beaucoup plus stable. Cet oxyde d’uranium (U3O8) est disposé dans des conteneurs métalliques de 3,2 m3 avec bouclier antiradiation en béton puis part ensuite aux Pays-Bas sur la site de COVRA pour y être entreposé.

    Aux Pays-Bas cet uranium appauvri est considéré à juste titre comme un déchet et est donc transféré vers un site d’entreposage de déchets. En revanche, il est considéré en France comme une matière valorisable et ne rentre donc pas dans la classification des déchets. Dans la pratique, pourtant les quantités d’U3O8 sans utilisation ne cessent de croître.

     3] http://www.openstreetmap.org/?lat=51.440647&lon=3.711193&zoom=18&layers=M


    votre commentaire
  • La subsistance de l'homme (Karl POLANYL)

    2011    420 p.   26,20 €

      Penseur majeur de l'économie de marché et historien du libéralisme, Karl Polanyi reste l'un des rares théoriciens capables de nous aider à comprendre la nature du libéralisme en économie et à reconnaître les limites actuelles de nos démocraties. La Subsistance de l'homme - ouvrage inachevé paru aux Etats-Unis en 1977, et enfin disponible en français - prolonge et complète son oeuvre magistrale,

      -La Grande Transformation. Polanyi y formulait une critique de l'utopie libérale du XIXe siècle à l'origine du mouvement social d'autoprotection, de l'Etat providence", aujourd'hui encore fortement menacé. En prenant le parti d'analyser la subsistance de l'homme sur une très longue période historique, Polanyi offre ici une interprétation originale de la nature et des racines de l'économisme contemporain. L'économie des sociétés primitives, de la vieille Babylone, de l'Egypte ancienne et du royaume du Dahomey au XVIIIe siècle permet de repenser l'universalité et la spécificité des relations sociales et des modes d'"encastrement" de l'économie au sein de la société.

     Dans la Grèce antique, le commerce extérieur, les usages de la monnaie et l'émergence de marchés à l'échelle locale ou méditerranéenne sont autant d'exemples où l'échange était subordonné à la réciprocité et à la redistribution et où l'économie était étroitement liée au politique. Derrière ce travail de recherche, exigeant et exceptionnel, se déploie l'une des grandes pensées humanistes du XXe siècle, aujourd'hui indispensable pour desserrer l'emprise que la logique libérale exerce sur notre représentation de l'économie et du monde.

    Karl Polanyi (1886-1964), d'origine hongroise, est à la fois historien, économiste, anthropologue et politiste. Il est l'auteur de
       -La Grande Transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps (1944) (Gallimard, 1983; réédité en 2009) et
        -Essais (Seuil, 2008). 

    votre commentaire
  • Jardiniers du bitume (Coordonné par Pascale DESMAZI7RES,...)

    2012    160 p.   20 €

      Les auteurs: Anne Kraft, Pascale Desmazières, Jean-Pierre Gras,

    Claudine Philippe, Roselyne Rollier (adhérent (e )s et amateurs (trices) de jardins partagés de Paris et de Montreuil

    Avec la participation de :
    Nicolas Alix (sociologue), Gilles Amar (ethno-urbaniste), Ahmed Bouzouaïd (sociologue), Mathieu Eymin (paysagiste), Jérémy Forêt (animateur nature), Fabienne giboudeaux (adjointe au maire de Paris chargée des espaces verts, Max Holdhusen (étudiant en urbanisme et espace urbain), claire lebouc (apicultrice) 

    La préface est de Laurence Baudelet (ethno-urbaniste, présidente de l'association graines de jardins)

    Parfois issus du mouvement de la Guerilla Gardening de New-York, parfois des jardins ouvriers, les jardins collectifs constituent des microcosmes du monde où se côtoient et s’affrontent les caractères, les méthodes de cultures, les utopies en autant de projets…

    Jardiniers, artistes, écologistes, amateurs, ou professionnels, enfants, retraités, travailleurs sociaux, amoureux des plantes, tisseurs de lien social, expérimentateurs d’humus ou squatteurs de friches, tous/toutes avec passion créent des jardins singuliers où poussent les carottes et les idées…

    Explorations en Île-de-France subjective, non exhaustive mais récits, portraits, images, impressions, et graines de passion, afin de croiser les regards sur cette réalité sociale touffue et sur la place du végétal dans les politiques de la ville et nos vies de citadins…

    Autant de trésors à partager à l’ombre des arbres, et des adventices enfin réhabilitées.

      En ces temps de crise économique et environnementale, nous ressentons tous le besoin de retrouver une communauté qui a du sens autour de nous. C’est pour cette raison que le phénomène des jardins partagés est en plein essor : une volonté de travailler avec ses mains, et avec ses voisins.

    Les jardins partagés sont des espaces verts, principalement trouvés dans les milieux urbains, où les gens d’un voisinage se partagent de petites parcelles de terre sur lesquelles ils peuvent faire pousser fleurs, herbes aromatiques ou légumes. Ce n’est pas sans rappeler les jardins ouvriers qui furent très populaires durant la Seconde Guerre Mondiale, apportant un complément alimentaire vital.

    Aujourd’hui, cette nécessité est moindre, et les acteurs du mouvement ont d’autres priorités : c’est ce que l’on constate à la lecture de Jardiniers du bitume, un livre qui rassemble des exemples de jardins partagés, en soulignant le caractère social et même militant de la chose. Il s’agit, tout d’abord, de recréer un lien avec sa communauté, son immeuble, son quartier, sa ville. Les gens se retrouvent dans un cadre égalitaire d’entraide.

    Mais les enjeux du jardin partagé vont plus loin encore : engager une réflexion sur l’organisation de l’espace urbain, transformer notre rapport à la consommation, devenir citoyens et réintroduire la nature dans nos vies. Voilà tout ce que peuvent englober ces humbles parterres.


    votre commentaire
  • L'opinion ça se travaille (Serge HALIMI )

    2006   223 p.   8,20 €

     « Traitement exemplaire » et « On a tiré toutes les leçons de nos erreurs passées » constituent les formules sous lesquelles les médias travestissent leur travail en temps de guerre. D’un conflit à l’autre, le parallélisme des expressions laisse en effet songeur : « On a tiré toutes les leçons de la guerre du Golfe, où on n’avait pas assez conceptualisé l’image », estima ainsi Etienne Mougeotte. Le vice-président de TF1 oubliait seulement que ces « leçons » avaient déjà été tirées au moment de la guerre du Kosovo... puis de celle d’Afghanistan.

    Exemples à l’appui, ce livre rappelle comment les médias ont broyé l’information du public tout au long des quinze dernières années - et continuent de le faire. Ce qu’il décrit, loin de constituer une collection d’exceptions, est devenu la règle ; pas un dérapage, la norme.

     Serge Halimi et Dominique Vidal sont journalistes au Monde diplomatique;

     Henri Maler co-anime l'association Acrimed (Action-Critique-Médias).


    votre commentaire
  • Moins & mieux, guide ....(

    2011   160+176 p.   12 €

      Le livre se présente avec 2 parties imprimées tête-bêche. D'un côté, des informations pour se sensibiliser à la consommation responsable, de l'autre, un guide thématique qui présente des centaines de contacts.. En option, un guide complémentaire uniquement sur le Val d'Oise(54 p. 4€).

      Fort intéressant si ce n'est que de faire l'entrée du choix par la consommation nous fait passer à côté de nombreuses initiatives non-marchandisables.


    votre commentaire
  • Américan écolo....(

    2011   212 p.   16,20 €

      American écolo raconte une Amérique peu connue : celle des cantines scolaires et des cimetières, des autoroutes tentaculaires du Texas et des banlieues campagnardes du Nebraska, des usines à bétail biologique et des petits poulaillers urbains, des loisirs familiaux et des comportements insolites de certaines féministes, mais aussi celle de hippies modernes et de scientifiques époustouflants. Toute une culture dont on n'imagine pas qu'elle soit si différente de la nôtre. Les Etats-Unis ont changé au cours de la première décennie du XXIe siècle, bousculés par trois événements choc : l'attentat du 11 septembre 2001, l'ouragan Katrina en août 2005 et l'élection de Barak Obama en novembre 2008.Cette évolution est chroniquée par une Française devenue binationale, lestée d'une sensibilité particulière pour les choses de l'écologie. Au travers des détails d'une vie quotidienne partagée, l'auteur a compris pourquoi - et non seulement en quoi - les Américains étaient différents. Mais reste-t-il une place pour cette différence revendiquée dans le monde d'aujourd'hui ?

      Hélène Crié-Wiesner, journaliste spécialisée en environnement, vit au Etats-Unis depuis 10 ans. Elle a travaillé 18 ans à Libération et pour de nombreux titres de presse écrite, radio et télévision. Franco-américaine, elle travaille aujourd'hui en indépendante pour la presse française, notamment pour Rue89, Sciences et Avenir, Politis et Libération. 

    votre commentaire
  • Homéopathie à la ferme.....(Jocelyne PORCHER)

    2011    220 p.   16 €

     Agnès, Vincent, François, Yveline et les autres, sont éleveurs depuis de nombreuses années. Préoccupés par la question du bien être et de la santé de leurs animaux, ils ont la curiosité de s'intéresser aux médecines alternatives. La rencontre avec un vétérinaire homéopathe et une conseillère en élevages biologiques les conduit à se former, expérimenter, à échanger entre eux pour soigner autrement.

      Dans ce livre, ils témoignent de leurs réussites et de leurs tâtonnements ; mais bien au-delà d'une connaissance technique, ils nous parlent de patience, d'observation, d'entraide, de choix, de responsabilité... Un art de vivre avec les animaux qui interroge profondément notre vision de la santé.
      Ce livre est le fruit de ce cheminement collectif. Il se veut un outil à la disposition de toutes celles et ceux que la curiosité n'effraie pas et que la santé de la planète préoccupe.

      « Homéo à la ferme est un livre à offrir de toute urgence à tous ceux qui vivent avec un ou des animaux, à la ferme ou non. Non seulement parce qu'il est riche d'enseignements sur l'usage de l'homéopathie pour les animaux d'élevage mais aussi parce qu'il est bien plus que cela. Car l'homéopathie, ce n'est pas seulement une façon de soigner les animaux, c'est aussi, et peut-être surtout, une façon de vivre et de travailler avec eux. C'est ce que nous permettent de comprendre les éleveur(e)s qui ont participé à cet ouvrage avec le vétérinaire Alain Boutonnet.
      Quelle belle idée d'écriture que ce travail collectif de réflexions, de partage d'expériences, de témoignages précis ou touchants autour du soin des animaux.
      Et quelle merveilleuse manière de nous rappeler que les animaux d'élevage existent subjectivement, que chacun a sa personnalité, son caractère, que Amina et Savane, toutes deux chèvres Alpine, ne sont pas la même chèvre et que donc elles n'ont pas la même relation à la maladie et ne réclament pas le même remède. »

    Jocelyne Porcher

        Ecrit collectivement sur plusieurs années, ce livre est à plusieurs voix. Chaque éleveur a pris la plume pour raconter son trajet et son exploitation, ensemble ils ont construit cet ouvrage où la parole de chacun a été respectée et rapportée.


    votre commentaire
  •  L’austérité pour les nuls ou le FMI au piquet    

    Jeudi 10 Janvier 2013 
    Jack Dion - Marianne   Directeur adjoint de la rédaction de Marianne et grand amateur de théâtre 
     
    Mouvement social européen (MSE), à Rome, 2012 - MISTRULLI LUIGI/SIPA
    Mouvement social européen (MSE), à Rome, 2012 - MISTRULLI LUIGI/SIPA
    Il paraît que l’austérité est aussi nécessaire au redressement de l’économie que le sang au corps humain. Le FMI (Fonds Monétaire International) nous explique la chose chaque matin que font les Dieux de l’économie. La Commission de Bruxelles, cet aréopage de gens n’ayant de comptes à rendre qu’à eux-mêmes, en a fait le premier de ses dix commandements, ceux-là même qu’il fait appliquer à la schlague en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Italie (liste non définitive).

    Il s’est même formé une « Troïka », composée du FMI, de la Commission, et de l’inénarrable Banque Centrale Européenne (BCE). Cette « Troïka » surveille l’application à la lettre du principe de base de l’austérité qui veut que plus on étrangle le malade et plus il a de chances de s’en sortir un jour, à une date incertaine, mais de s’en sortir, car il est impossible de faire autrement que d’en passer par là.

    Comme dit l’autre, il n’y a pas le choix. Margaret Thatcher l’expliquait déjà en son temps, de même que Ronald Reagan. Le tout puissant gourou du forum de Davos, Klaus Schwab, en a remis une louche voici peu dans les colonnes du Monde : « Il n’y a pas d’alternative au capitalisme ». Et le capitalisme, c’est l’austérité. CQFD.

    Or qu’apprend-on, de la bouche même de deux des principaux économistes du FMI ? Qu’ils se sont plantés sur toute la ligne. A en croire les deux têtes chercheuses concernées, Olivier Blanchard et Daniel Leigh, l’austérité à tout crin était une erreur.

    Lors d’un colloque, l’un et l’autre ont reconnu qu’il y avait un bug dans leur logique intellectuelle, et que le modèle informatique gitait tellement qu’il était tombé à l’eau.

    L’explication du bouillon idéologique ? On vous la donne en mille : les « experts » du FMI n’avaient pas prévu les effets en chaine de l’austérité. Excusez, mais si un gamin disait pareille ânerie, on serait tenté de lui donner une taloche en lui demandant de réfléchir une seconde.

    Avec tout le respect que l’on doit à Olivier Blanchard, formé à l’école DSK (on ne parle ici que d’économie, pas de mélange des genres) et à Daniel Leigh, à leurs titres respectifs, et à leur statut de premiers collaborateurs de Christine Lagarde, garde chiourme en chef du FMI, on se doit de leur rappeler, fort modestement, qu’ils découvrent la lune.

    Voilà des mois et des mois que l’on explique, ici et là, que l’austérité n’est pas la solution, ni en Grèce ni ailleurs. On répète qu’étouffer la consommation va tuer la croissance et donc assécher les rentrées fiscales qu’elle génère. Il n’est pas besoin d’avoir fait une thèse pour comprendre çà, ni d’être un accro de la psychologie collective et individuelle. Il suffit de faire fonctionner ses neurones cinq minutes et de constater ce qui se passe à Athènes, à Madrid, et à Lisbonne.

    On aurait pu croire que l’histoire serait méditée par tous ceux qui se sont transformés, dans cette bonne terre de France, en docteurs de la potion amère. On aurait pu espérer que les adeptes de la purge réviseraient un peu leurs classiques et qu’ils s’interrogeraient sur des médications qui sont à l’économie ce que la saignée des médecins de Molière était à la santé.

    Il n’en est rien. A preuve ce que les stars de la cour médiatique expliquent à propos de la négociation dite sociale entre le Medef et les syndicats. Tous vantent les mérites de la « flexibilité », autrement dit de la précarisation aggravée du salariat, fidèles en cela aux vieilles lunes idéologiques de la « Troïka ».

    Ainsi va la vie intellectuelle en ces temps de (non) débat. On ne change pas une équipe qui perd et encore moins une technique qui rate. 

    votre commentaire
  •   Fiche publiée par Colibri

      Comment les écomédecines peuvent-elles s’inscrire dans notre quotidien au bénéfice de notre santé et de notre équilibre ?

    Comment les inscrire dans une logique de vie personnelle, en harmonie avec la nature ?
    Comment trouver un équilibre entre la vie qui est en nous et la vie qui nous environne ?
    Les écomédecines sont une ouverture vers la circulation des énergies, respectueuse de notre rythme personnel.

      En résumé  , les écomédecines peuvent nous aider à :

    • trouver de vraies réponses à nos maladies contemporaines ;
    • retrouver un rythme naturel personnel ;
    • nous placer dans une démarche préventive et non uniquement curative ;
    • respecter notre corps et l'environnement.  

    Pourquoi avoir recours aux écomédecines ?

    Il est reconnu que dans les sociétés occidentales la progression de nombreuses maladies est consécutive à la dégradation de l’environnement et au caractère tendu et artificiel des modes de vie ; ceux-ci, par leur coté anti-naturel fragilisent et dégradent nos organismes.
    Les médecines occidentales ou allopathiques se révèlent elles-mêmes acteurs du même schéma anti-naturel et sont souvent impuissantes à trouver des réponses à nos maladies contemporaines, y compris les plus courantes. Ces graves atteintes font peser une lourde hypothèque sur la qualité du patrimoine génétique de l’humanité…
    Les écomédecines sont les véritables "médecines traditionnelles", telles que celles utilisées depuis des millénaires par certaines civilisations orientales.

      Quelles sont les écomédecines ?

    Les écomédecines auxquelles on peut avoir désormais facilement recours en Europe prennent des formes multiples :
    • la médecine traditionnelle chinoise ;
    • la médecine traditionnelle ayurvedhique ;
    • l’homéopathie ;
    • la naturopathie ;
    • l’ostéopathie ;
    • la microkinésithérapie.

     [Et probablement bien d'autres encore à découvrir]

    Elles sont pratiquées à la fois par des médecins, des dentistes et des vétérinaires. 

     Comment se soigner autrement et passer aux écomédecines ?

    • Faire le point sur les tensions récurrentes dont nous souffrons et les maladies chroniques ou répétitives face auxquelles la médecine traditionnelle allopathique ne fonctionne pas.
    • Faire le tri dans notre pharmacie et réfléchir à notre gestion des médicaments.
    • S'interroger sur la composition des médicaments que nous utilisons, leur impact sur l'environnement, leur coût et leur impact écologique.
    • Tenter l'expérience d'aller aller voir un homéopathe, un naturopathe ou un praticien de santé diplômé pour en parler.
    • Tenter le sevrage des excitants qui nous aident à tenir dans le quotidien, pour retrouver un rythme naturel.
    • Repenser notre alimentation  

    Que sont les écomédecines ?

    Les écomédecines sont la traduction effective et efficace adaptées notamment aux populations des pays industrialisés du XXIème siècle d’un patrimoine de l’humanité.
    Elles s’accordent à deux préoccupations majeures de notre temps : préserver l’environnement et la planète, et assurer l’épanouissement de l'homme. 

    Que proposent les écomedecines ?

    Elles peuvent apporter des solutions simples et efficaces aussi bien en curatif qu’en préventif. Elles ont des points communs essentiels :
    • elles considèrent le patient dans sa globalité physique et psychologique ;
    • elles s’attachent moins au symptôme qu’à son origine : elles proposent au patient une gamme de choix thérapeutiques ;
    • elles donnent une place majeure à l’écoute du patient, à sa relation avec le thérapeute et à l’accompagnement multiple que celui-ci peut lui apporter ;
    • elles visent à renforcer le terrain et l’immunité ;
    • elles utilisent le concept de rééquilibrage énergétique ;
    • elles sont en harmonie avec le respect de l’environnement proposant des traitements à base de produits naturels et non générateurs de déchets toxiques ;
    • elles donnent une grande place à la prévention ;
    • elles sont attentives aux relations qu’entretient le patient avec son cadre et son mode de vie : habitat, alimentation, biorythmes, facteurs de tension ou de stress, exposition aux pollutions (métaux lourds ou non, cosmétiques, microbes, parasites, bactéries, pesticides, insecticides, et autres polluants chimiques...), aux radiations électromagnétiques, et nucléaires, addictions diverses...  

    Questions... suggestions... réactions...

    Si vous avez des questions, des suggestions, des réactions sur la page, n'hésitez pas à contacter Gregory.Merci!

     Quelques liens


    votre commentaire
  •    Ce village de la Sarthe a offert à ses habitants volontaires de goulues gallinacées. Le but: réduire le volume de déchets collectés, en débarrassant les poubelles des restes de repas.

    Festin de déchets pour des cocottes  Tout a commencé par une boutade, en mars 2012. Au sortir d’un conseil municipal, Nicole Foucault, première adjointe du petit village de Pincé, dans la Sarthe, et Sylvie Testier, conseillère municipale, jabotent gaiement. Puisque la commune de 206 habitants va bientôt suivre les recommandations de la loi Grenelle I et instaurer une redevance incitative pour le ramassage des ordures ménagères – moins le camion lèvera de poubelles, moins les ménages paieront pour ce service – pourquoi ne pas diminuer son volume de détritus en refourguant ses déchets organiques à de voraces volatiles ?

    Le gîte et le couvert offerts

       L’idée fait d’abord glousser. Mais, très vite, Lydie Pasteau, maire de la commune, débloque 600 euros pour acheter 62 poules pondeuses de Loué. Le 21 septembre dernier, sous l’œil d’un troupeau de caméras, elle a donné deux gallinacées à chacun des 31 foyers volontaires, sur les 87 que compte le village. Lors de cette cérémonie, parrainée par Jean-Pierre Coffe, les ménages ont signé un contrat d’adoption dans lequel ils s’engagent à offrir aux oiseaux de bassecour le gîte et le couvert pendant au moins deux ans. « On n’a rien inventé ! Nous avons tous vu nos parents avoir des poules au fond du jardin, à qui ils donnaient leurs restes », se remémore Sylvie Pasteau.

       Il y a bien eu un grincheux qui a estimé que, s’il était venu chercher le calme à la campagne, ce n’était pas pour être réveillé par les coqs. Qu’il soit rassuré : les adoptants se sont engagés à ne pas se procurer de mâle à crête. Et puis les poules ont changé l’ambiance du village, en mieux.

    Colocation dans le poulailler

      Certains ménages ont mis leurs volailles en coloc : elles partagent poulailler et déchets. Quand deux d’entre elles se sont fait croquer par un renard, le village était en émoi. « Des gens qui ne se parlaient pas s’enquièrent désormais de leurs poules respectives, les enfants apprennent que les œufs ne sortent pas des boîtes, on apprend à mieux trier nos déchets », énumère Nicole Foucault, à qui Mercedes et Austin, ses poulettes « adorées », donnent entière satisfaction. Non seulement elles lui permettent de ne sortir ses poubelles plus qu’une fois par mois au lieu de trois auparavant mais, en plus, elles pondent deux œufs par jour. Alors promis juré, en échange de ces bons services, ses poules ne finiront pas en cocotte.

          La  rédacrice  Alexandra BogaerT ( terraeco.net)

      Quand le bon sens revient dans les campagnes! Et pourquoi pas en ville quand c'est possible! (petit jardin, espace vert avec un coin volailles de nos campagnes, et en plus cela ferait une sortie pour les enfants des écoles.....)


    votre commentaire
  • Le nucléaire, une névrose française (Patrick PIRO)

    2012    250 p.   14,20 €

      L'accident de Fukushima a fait resurgir la question nucléaire de manière encore plus puissante qu'après Tchernobyl. C'est arrivé dans un pays fortement industrialisé, démocratique et qui inspire confiance ; alors, pourquoi pas en France ? Sur le terrain des arguments, le rapport de force s'est inversé : qui sont les " irresponsables " aujourd'hui ? Ces utopistes d'écolos soupçonnés de vouloir revenir à la bougie, ou ceux qui persistent à affirmer que " chez nous, ça n'arrivera pas " ? Le dossier d'une sortie du nucléaire est donc légitimement remis sur la table : on se penche à nouveau sur des incidents prétendument banals survenus au cours des années passées, on revoit les calculs de probabilité d'un accident. La question sera au cœur des négociations pour un accord à gauche, lors des scrutins de 2012. L'ouvrage est centré sur les raisons qui justifient un vrai débat en France et sur les motifs de croire qu'une sortie du nucléaire est possible. Les esprits évoluent au PS, le Parti de gauche y est favorable, la question est " non négociable " chez Europe Ecologie-Les Verts. Et des -perspectives montrent des chemins crédibles, à la fois " zéro nucléaire " et " zéro CO2 " . D'autres pays ont d'ailleurs franchi le pas.

      Patrick Piro est journaliste de formation scientifique, responsable de la rubrique Ecologie à l'hebdomadaire Politis. Il est notamment l'auteur du
      -Guide des énergies vertes pour la maison et du
      -Guide des économies d'énergie au quotidien (Terre vivante). 

    votre commentaire
  • Les réalités du commerce équitable l'exemple...(Arnaud KABA)

    2011    184 p.  17,50 €

      Tantôt présenté comme la panacée, tantôt critiqué comme étant une pure opération de marketing, le commerce équitable fait débat. Ainsi, les emballages de produits équitables nous montrent des images teintées d'exotisme représentant des ouvriers agricoles et des fermiers qui travaillent la terre avec entrain. Mais que sait-on des réalités sociales présentes à l'autre bout de la chaîne ? Cet ouvrage qui fait l'ethnographie d'une plantation de thé équitable, située près de Darjeeling, au nord-est de l'Inde, propose de répondre à cette question. S'il n'a pas vocation à établir des généralités, il permet d'avoir une idée précise de ce que peut être la réalité sociale du commerce équitable labellisé dans les pays en voie de développement. Il s'adresse à tous ceux, acteurs du commerce équitable, étudiants en sciences humaines et sociales, consommateurs responsables, chercheurs et amateurs de thé, qui s'intéressent à l'industrie du thé et au commerce équitable.

    Arnaud Kaba est doctorant en anthropologie à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a travaillé durant deux ans sur les plantations de thé indiennes et mène actuellement ses recherches sur les travailleurs du secteur informel dans la ville de Bhopal, en Inde. 

    votre commentaire