Les déchets d’emballage représentent environ un tiers de nos déchets ménagers en France. L’une des solutions les plus simples pour réduire nos déchets ne serait-elle pas de dire non aux emballages ?
Fini le paquet de céréales, pour le petit déjeuner on adopte le bocal en verre
Elles poussent un peu partout en France. Les épiceries en vrac sont le nouvel endroit où il faut faire ses courses. L’idée est d’apporter une solution simple et positive pour faire de la consommation un acte citoyen.
Inspirées des supermarchés bio, ces superettes ont aboli les produits emballés de leurs rayons. Pour leurs emplettes, les clients utilisent les sacs en papier réutilisables ou les consignes mis à disposition par les commerçants. Ils peuvent aussi apporter leurs propres contenants.
A la boutique La Recharge, à Bordeaux, environ 90% des contenants prêtés par l’épicerie sont récupérés. Le système de consigne fonctionne donc plutôt bien. Si la consigne avait disparu en France dans les années 1980, cette pratique est toujours actuelle chez nos voisins Européens. En Allemagne, Belgique, République Tchèques ou encore dans les pays scandinaves, la collecte des consignes est assurée par des machines.
Lancée en 2013 à Meudon, Day by Day est la première chaîne d’épicerie de vrac française. En seulement deux ans, la franchise a réussi le pari d’ouvrir 5 magasins. De Lille à Versailles, en passant par Nantes, ce système s’étend de plus en plus. De nombreux projets du même type sont en cours un peu partout en France comme Au Grain Près à Marseille, O Bocal à Nantes ou encore La juste dose à Nancy.
Une alternative qui a tout pour elle
Le vrac, c’est cette petite révolution qui permet de ne produire aucun déchet au retour des courses. Automatiquement, le prix de vente n’est plus que le reflet du produit brut et non plus de son emballage, et tout ce que cela implique (packaging, publicité, etc.). Le vrac est donc green et économique.
La vente en vrac contribue également à la réduction du gaspillage alimentaire. Qui dit vrac dit quantité au choix. Ainsi, les clients peuvent acheter uniquement la quantité de lait, de gâteaux, ou encore de riz dont ils ont besoin. Il n’y a pas de surplus, tout ce qui est acheté est consommé.
Consommer en vrac entretient aussi l’économie locale. Pour faire disparaître les embal-lages de leurs étales, les épiceries favorisent les circuits courts et les produits locaux. Il ne s’agit pas de désemballer des produits pour les revendre, mais de se fournir directement auprès des producteurs de la région.
Une alternative à renforcer
Si les épiceries en vrac offrent une solution concrète à la production de déchet et au gaspillage, certains obstacles ralentissent tout de même leur développement.
La viabilité économique de ce concept est difficile. Pour mettre en place des consignes, les commerçants passent des partenariats avec des laveuses. Ils doivent également investir dans des distributeurs pour produits en vrac, tant solides que liquides. Parallèlement, les épiceries en vrac proposent des produits à plus faibles coûts car sans emballage. Ainsi, l’équation lourds investissements et pratique de tarifs à bas coûts ne favorise pas le développement du vrac.
La législation est assez floue concernant la vente en vrac, qui peut poser des enjeux sanitaires. L’emballage a une fonction de protection des produits. Ainsi, sa disparition peut entraîner des risques plus ou moins élevés de contamination. C’est pourquoi les produits alimentaires frais, comme les yaourts ou le lait, ainsi que les cosmétiques à forte teneur en eau sont encore peu disponibles sous cette forme.
Malgré tout, on est agréablement surpris par la variété de l'offre dans les épiceries en vrac. A terme, c'est donc une solution très prometteuse sur le plan écologique et économique !