• 2012     360 p.     22 € 

       L'agriculture et les menaces de crises alimentaires, la misère de centaines de millions d'êtres humains, l'empreinte écologique des sociétés industrielles, la perte de la biodiversité, le brevetage du vivant : voici des sujets gravissimes bien peu traités par la classe politique...
       Cet ouvrage à plusieurs voix présente l'état du monde et les grands défis du troisième millénaire : l'écologie, la lutte contre la misère et le mal-développement, la nécessité d'un nouveau type de développement et d'une nouvelle civilisation. Il met en valeur le concept de non-violence appliquée aux grands défis contemporains : les luttes sociales et politiques, l'économie, l'écologie, le changement individuel et collectif.
      Les questions du réapprentissage des valeurs de la vie, de la revalorisation du travail manuel, de l'altruisme, de la transformation personnelle indissociable du changement sociétal et des moyens de cette transformation personnelle (la vie dans l'instant présent, la méditation, le yoga, l'art, l'apport des traditions spirituelles, la spiritualité laïque) sont autant de thématiques abordées. Un livre dense, à lire au fil des jours, en y piochant des inspirations et des idées pour se donner de l'énergie. Un livre fort qui parle à la raison, mais aussi au coeur avec des raisons d'espérer et de s'engager.

       Un livre dense, à lire au fil des jours, en y piochant des inspirations et des idées pour se donner de l’énergie. Un livre fort qui parle à la raison, mais aussi au cœur avec des raisons d’espérer et de s’engager.

     

       Avec les interviews et participations d’Akhenaton, Christophe André, Thomas d’Ansembourg, Pascal Biteau, Bernard Boisson et Claire Carré, Philippe Desbrosses, Dominique Bourg, Louis Campana, Carine Dartiguepeyrou, Marc Dufumier, Jean-Baptiste de Foucauld, Gaël Giraud, les représentants indigènes Haru Kuntanawa et Ninawa Kaxinawa, Eric Julien, Nicolas Mounard, Jean-Marie Muller, Gaïa Orion, Jean-Marie Pelt, Solen A.M.K Penchèvre, Pierre Rabhi, Mathieu Ricard, Denys Rinpoché, Edouard Rousseau, Patrice Sauvage, Marc de Smedt, Annick de Souzenelle, Sjoerd Wartena, Jean Ziegler. Photos et texte correspondant d’Eric Garnier.

        Laurent Muratet est directeur marketing et communication citoyenne de l'entreprise de commerce équitable Alter Eco.

       Etienne Godinot est secrétaire de l'association Gandhi International.
     

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  • L'élévation du niveau de la mer due au réchauffement climatique pourrait se révéler deux à trois fois plus importante que prévu au cours de ce siècle, indique une étude publiée vendredi par le Conseil national de la recherche américain.

    Les experts se sont penchés sur des estimations des Nations unies et les ont mises à jour avec de nouvelles données concernant l'état de la calotte glaciaire, dont la fonte serait responsable de l'accélération de la montée du niveau des océans.

    Dans leur étude, les chercheurs prévoient une montée des eaux tout autour du globe allant de 8 à 23 cm d'ici 2030, par rapport au niveau de 2000, de 18 à 48 cm d'ici 2050, et de 50 cm à 1,40 m d'ici 2100.

     

    Cette dernière estimation est nettement plus grande que celle avancée par le Groupe d'experts des Nations unies sur l'évolution du climat (Giec) dans leur rapport de 2007. A l'époque, le Giec avait tablé sur une hausse de 18 à 59 cm d'ici la fin du XXIe siècle.

    "Avec la montée du niveau des océans, on s'attend à une multiplication des tempêtes de puissance extrême et de plus longue durée, ainsi qu'à des vagues plus grandes, ce qui accroît le risque d'innondation, d'érosion côtière et de perte de zones marécageuses", soulignent Robert Dalrymple, président du comité d'experts, et Willard Hackerman, professeur d'ingénierie civile à l'Université Johns Hopkins (Maryland, est), co-auteurs de cette étude.

    La Californie devrait être particulièrement affectée par la montée du niveau de l'océan Pacifique en raison notamment d'une forte érosion.

    Sur la côte, au sud de Cap Mendocino Nord de l'Etat), l'océan devrait ainsi gagner de 42 cm à 1,67 m d'ici 2100.

    En revanche, le reste de la côte Ouest devrait voir une augmentation moindre, avec un gain prévu entre 10 cm et 1,43 m, indiquent les experts.

    Dans cette région, qui englobe l'extrême-nord de la Californie et les Etats de l'Oregon et de Washington, le sol s'élève sous l'effet de la tectonique des plaques.

    Mais un séisme de magnitude 8 ou davantage pourrait provoquer une montée soudaine d'un mètre voire plus dans cette région, sujette à de fréquents tremblements de terre.


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  •   Produire en France : possible ou impossible ?

    Les conditions qui s'appliquent aux entreprises implantées en France diffèrent-elles selon que celles-ci sont françaises ou étrangères ? Il est parfois légitime de se poser la question.
    Prenons l'automobile par exemple : pour PSA et plus encore pour Renault, produire dans l'Hexagone est de plus en plus difficile, en raison de charges et de coûts salariaux trop élevés, de main-d'œuvre inadaptée, etc. Résultat, la production est délocalisée, les usines ferment, des alliances « stratégiques » sont signées, qui risquent d'aggraver encore les choses

    Toyota Yaris Hybrid et Smart Electric "made in France". © Toyota, Smart

    Pourtant, deux autres constructeurs qui assemblent eux aussi des véhicules en France augmentent quant à eux leurs capacités de production. Smart par exemple : c'est en Lorraine et nulle part ailleurs que sont fabriquées les petites Fortwo, Brabus exceptées. Loin de vouloir délocaliser cette production ailleurs, la filiale de Daimler-Benz a au contraire décidé d'y ajouter celle de la Smart Electric, fabriquée à Hambach depuis ce mois de juin 2012. Idem chez Toyota, qui vient de lancer la production de la Yaris Hybrid. L'usine de Valencienne — 4 300 salariés — va même augmenter ses cadences pour exporter ce nouveau modèle écologique en Amérique du Nord. C'est semble-t-il la première fois que Toyoya exportera des véhicules d'Europe vers l'Amérique du Nord. Ces exportations permettront de compenser en partie la baisse du marché automobile européen en général, français en particulier.

    Yamaha XT 660Z et XMAX 125, fabriqués en France, en Picardie. © Yamaha

    Passons de quatre à deux roues. Un autre Japonais ne semble pas non plus rebuté par les conditions déplorables que l'Hexagone réserve aux entreprises : propriétaire de MBK — feue Motobécane — depuis les années 1980, Yamaha vient en effet de transférer à Saint-Quentin la production de son usine espagnole, qu'il a fermée. Le site français, le dernier en Europe, produit désormais la majorité des scooters 50, 125 et 250 cm 3 de Yamaha-MBK, auxquels il convient d'ajouter certaines motos — YZF 125, 660 XTZ et MT03 — et des moteurs de hors-bord, exportés dans le monde entier. Une trentaine d'années après sa reprise, MBK n'est plus aujourd'hui qu'une marque apposée sur des modèles Yamaha. Mais l'usine picarde est toujours debout et, grâce à ses salariés et à la direction japonaise du groupe, des motos sont encore made in France.
    Plus à l'Est, en Alsace et en Franche-Comté, Peugeot Scooters réduit au contraire ses effectifs. Cela à mesure que la proportion de ses modèles fabriqués en Chine augmente…


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  •   Sauver l'euro : une politique «criminelle» selon un prix Nobel d'économie

    Dimanche 1 Juillet 2012
     
    Roland Hureaux
    Enarque, essayiste français, et maire d’une commune rurale, Roland Hureaux a derrière lui une longue carrière dans la politique et l’administration. Président-fondateur de l’association Touche pas à ma commune, il est l’auteur de nombreux ouvrages d’analyse politique.
     

    Pour les prix Nobel Joseph Stilglitz et Paul Krugman, la politique économique menée par les dirigeants européens rend la récession inévitable. De ce constat, notre chroniqueur associé Roland Hureaux tire deux conclusions : le cycle de récession dans lequel s'est engagée l'Europe inquiète tous ses partenaires. De plus, les psychologies des peuples de la zone euro sont trop différentes pour que la réussite économique de l'Europe soit assurée.   

    (Paul Krugman - Francisco Seco/AP/SIPA)
    (Paul Krugman - Francisco Seco/AP/SIPA)    
    «Criminelle», rien de moins : c’est ainsi que Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, qualifie la politique actuelle de l’Europe visant à sauver l’euro et basée sur toujours plus de rigueur : politique d’Angela Merkel comme de François Hollande, malgré les velléités de politique de croissance de ce dernier, politique de Draghi, de van Rompouy et de Barroso. Le raisonnement est clair : les politiques menées par l’Europe et particulièrement celles qui sont imposées aux pays faibles ne peuvent qu’entraîner l’Europe dans la récession : «Les conséquences de cette précipitation de l’Europe vers l'austérité seront durables et probablement sévères. Si l'euro survit, ce sera au prix d'un chômage élevé et d’une énorme souffrance, notamment dans les pays en crise.»

    Il ajoute que «la souffrance que l’Europe, notamment celle des jeunes et des pauvres, est en train de subir, n'est pas nécessaire». «C'est ainsi que le plus grand atout d'une société, son capital humain, est en train d'être gaspillé voire anéanti.» «Il n'est aucun exemple d'une grande économie – et celle d’Europe est la plus grande au monde – qui se redresse grâce à l'austérité.» C’est ainsi que l’illustre économiste va jusqu’à dire que «l'obstination de ses dirigeants dans l'ignorance des leçons du passé est criminelle».

    De quelles leçons du passé parle-t-il ? Celles des années trente évidemment : voulant à tout prix sauver le mark, l’Allemagne s’engagea à partir de 1930 dans une politique de déflation qui aggrava le chômage et conduisit où on sait. Contrairement à ce qu’on croit, l’euro n’est pas aujourd’hui ce qui sauve la paix en Europe ; bien au contraire, la volonté de le sauver à tout prix la met en péril.

    Paul Krugman [1], autre Prix Nobel, est à peine plus modéré. Pour lui, la relance de la croissance en Europe est urgente. Elle passe par un minimum d’inflation, surtout en Allemagne et non une austérité renforcée. A la question «Que pensez-vous des programmes de croissance qui sont actuellement débattus au sein de la zone euro ?», il répond : «c’est un pistolet à eau contre un rhinocéros qui charge. Ce sont des choses ridicules et insignifiantes». François Hollande appréciera.    

    L’Europe, trou noir du monde

    Ce n’est pas seulement Stiglitz et Krugman qui regardent avec un œil sévère et angoissé les politiques européennes. C’est le monde entier. Le cycle fou dans lequel l’Europe s’engage : déficit, rigueur, récession, encore plus de déficits, préoccupe le reste de la planète. Le continent européen représente le premier marché mondial. La récession dans le vieux continent signifierait la baisse des ventes pour le reste du monde : déjà l’économie chinoise est au point mort ; Obama, inquiet pour sa réélection, voit avec appréhension la récession européenne annihiler ses efforts de relance. L’Europe est analogue au trou noir de la cosmologie : s’effondrant sur lui-même, l’astre vieillissant, dans son cataclysme, aspire tout ce qui se trouve à proximité.

    Y a-t-il d’autre solution à ce cycle infernal que la fin de l’expérience de l’euro ? Paul Krugman, qui ne veut sans doute pas désespérer ses interlocuteurs en propose une : que l’Allemagne relance l’inflation chez elle. Le comportement de Mme Merkel prouve qu’on en est loin. Toute l’histoire de l’Allemagne contemporaine montre qu’attendre une politique inflationniste de ce pays est totalement irréaliste.

    On ne change pas en un tournemain la psychologie des peuples. Si l’euro est en train d’échouer sous nos yeux, c’est précisément parce que le facteur psychologique a été mis entre parenthèses. Avec une incroyable légèreté, on a cru que la mise en commun de la monnaie allait effacer en cinq ou dix ans les particularités nationales. C’est même le contraire qui s’est passé : comme l’application d’un exposant en arithmétique, l’euro a aggravé les divergences ! Un projet fondé sur l’ignorance des réalités, cela s’appelle une utopie. La plupart se sont avérées, d’une manière ou d’une autre, criminelles. C’est précisément ce que Joseph Stiglitz dit de l’euro. C’est pourquoi il est urgent de mettre un terme à l’expérience.

    [1] Der Spiegel, 23 mai 2012

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    « L’eau, l’énergie et la santé doivent être gérées sans motivation de profit »


    (Inauguration du pavillon brésilien. Crédit photo : MCTI Brasil)
     
    Interview - Dans les coulisses de Rio+20, on croise des délégués, des membres d’association, des personnalités. Aujourd’hui, David Boys, Canadien et directeur d'une ONG, venu défendre l'importance des services publics.
    Le Baromètre de cet article
    ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE

    David Boys est Canadien et directeur de Public Services International, une structure qui représente 650 syndicats dans 148 pays et œuvre pour le maintien et la mise en œuvre de services publics de qualité pour l’eau, l’énergie et la santé.

    Terra eco : Pourquoi venir à Rio ?

    Pour ne pas laisser tout le champ libre au marché qui a déjà mis en place un lobby très efficace auprès de l’ONU mais aussi à Davos. Rendez-vous compte qu’avant, ce lobby n’était financé que par Veolia et Suez. Aujourd’hui, la plupart des grandes entreprises se battent pour que l’accès à l’eau ne soit pas restreint pour leurs productions industrielles. Il faut être à Rio pour réaffirmer la nécessité impérieuse que l’eau, l’énergie ou la santé soient gérées par des services publics dont la motivation n’est pas de faire du profit. Enfin, nous sommes là pour renforcer les liens entre les syndicats que nous représentons et la société civile, présente au Sommet des peuples ; des liens qui se sont effilochés avec les attaques constantes contre les syndicats et qu’il faut resserrer aujourd’hui.

    Quelle est votre priorité ici ?

    Nous disposons d’un réseau de chercheurs qui travaillent toute l’année sur ces questions et qui a identifié les meilleures pratiques pour la gestion de ces biens et services. Notre priorité est de distribuer cette information à la société civile présente ici. Pourquoi par exemple l’Afrique doit-elle rejeter la privatisation ? Il faut expliquer nos arguments, donner les moyens aux associations et aux autorités locales de connaître les conséquences de la privatisation.

    Vous avez de l’espoir sur le résultat de ce Sommet ?

    Non, je crois que les résultats seront si déprimants que nous allons être forcés de trouver des solutions ailleurs que dans les grandes conférences et les promesses vides des gouvernements. Je pense que ce Sommet va augmenter un peu plus la mobilisation citoyenne contre le statut quo institutionnel.

    Crédit photo portrait : Anne Vigna  redactrice a Terraeco.net

    A lire aussi sur Rio+20 : 
    - Raoni : « Le Brésil ne respecte pas les droits des peuples indigènes » 
    - A Rio, on s’écharpe sur le droit à l’eau 
    - Le PIB vert est-il sur le point de naître ?


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  • Maudite pluie (film ) de Satish MANWAR

     

    Maudite pluie !

    De Satish Manwar
    Avec Girish Kulkarni, Sonali Kulkarni, Jyoti Subhash, Aman Attar, Veena Jamkar, Mukund Vasule et Madhukar Dhore
    Genre : Comédie dramatique - Nationalité : Indien
    Durée : 1h35min - Année de production : 2009
    Titre original : Gabhricha Paus
    Date de sortie : 1 juin 2011

    Kisna et Alka s’aiment et affrontent ensemble le sort difficile que leur réserve leur vie d’agriculteurs dans la région du Maharashtra, en Inde. En effet, les sécheresses à répétition poussent un grand nombre de paysans ruinés au suicide. Alka, craignant que son mari ne subisse le même sort, convainc son entourage d’établir une "garde rapprochée" pour veiller sur lui. Malgré la sécheresse redoutée, Kisna continue à cultiver sa terre, mais chacun de ses faits et gestes est désormais au centre est désormais au centre des plus grandes inquiétudes. Surtout lorsque la pluie tarde à arriver... 

      En partenariat avec:

              

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    Pour toute autre demande:
    Programmation - Promotion - Presse
    DAMNED DISTRIBUTION
    Yohann Cornu
    20 rue Saint Fargeau - 75020 Paris
    06 68 82 20 03
    yohann@damneddistribution.com

     
    Cannes Cinéphiles 2011 - Sélection officielle
    En compétition des Ecrans Juniors

    Festival du Film Asiatique de Deauville 2011
    Sélection Panorama (hors compétition)

    Festival International de Cinéma Jeunes Publics - Ciné Junior 2011
    Sélection officielle

    2èmes Rencontres Parisiennes Eau & Cinéma 2011
    Film d'ouverture

    Festival International du Film de La Rochelle 2010
    Sélection ‘Le nouveau cinéma indien’

    Festival International du Film de Rotterdam 2009
    Première mondiale, Hubert Bals Fund (Soutien à la distribution)

    Festival International du Film de Pune 2009
    Meilleur film Marathi

    Maharashtra State Awards 2009
    Prix spécial du jury

    V. SHANTARAM Awards 2009
    Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur son, meilleur montage, meilleur acteur enfant

    Festival International des Cinémas d’Asie - Vesoul 2010
    Grand Prix du Jury, Coup de cœur du jury Langues O’

    Festival International du Film d’Ahmedabad 2009
    Meilleur montage

    Festival International du Film Asiatique / Rome
    Sélection officielle

    Festival du Film Indien de Los Angeles
    Sélection officielle

    Festival International du Film de Varsovie
    Sélection officielle

    Festival International du Film de Vancouver
    Sélection officielle

    Festival International du Film de Durban (Afrique du Sud)
    Sélection officielle

    Festival International du Film de Transylvanie
    Sélection officielle

    FestAsia Film Festival de Bucarest 2009
    Sélection officielle

    Bollywood and Beyond / Stuttgart
    Sélection officielle

    Festival du Film Indépendant d’Asie du Sud / Tasveer Seattle
    Sélection officielle

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  •   Chers amis, chères amies,



    Depuis qu’elle a été enlevée, violée et torturée par la police afghane, Lal Bibi, 18 ans, se bat contre l'impunité de la police et la coutume qui voudrait qu'elle se suicide. Les procureurs échouent à juger ses violeurs, mais une mobilisation mondiale peut convaincre les pays donateurs, qui sont sur le point de remettre des milliards à l'Afghanistan, d’user de leur influence pour exiger des changements réels pour Lal Bibi et toutes les femmes afghanes. Signez la pétition:

     Signez la pétition

    À 18 ans, Lal Bibi a été kidnappée, violée, torturée et enchaînée à un mur pendant 5 jours par un gang de puissants officiers de police afghans. Courageuse, elle fait ce que l’on demande aux Afghanes de ne pas faire: elle se défend. Ensemble, nous pouvons aider Lal Bibi et toutes les femmes afghanes à faire triompher la justice.

    Selon des règles culturelles ancestrales, parce qu’elle a été violée, Lal Bibi est "déshonorée" et devrait se tuer – or elle déclare publiquement qu’elle s’y soumettra, sauf si ses violeurs sont traduits en justice. Le système judiciaire afghan échouant systématiquement à poursuivre les violeurs, les principaux suspects de l’affaire Lal Bibi n’ont pas été poursuivis, et les juges espèrent que l’attention de la communauté internationale va retomber. Chaque jour qui passe sans arrestation rapproche Lal Bibi du suicide -- mais il y a de l'espoir.

    Ce week-end, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et d'autres pays riches devraient promettre 4 milliards de dollars à l'Afghanistan -- l’argent-même qui va payer le salaire des forces de police responsables du viol de Lal Bibi. Seul un tollé international peut confondre les pays donateurs et les pousser à agir, en conditionnant leur aide à une véritable action pour lutter contre les viols et protéger les femmes. Nous n’avons plus beaucoup de temps -- cliquez ci-dessous pour le changement qui peut sauver la vie de Lal Bibi, et notre pétition sera remise directement à la conférence des pays donateurs à Tokyo:

    https://secure.avaaz.org/fr/justice_pour_lal_bibi_fr/?bvVpjbb&v=15827

    Une coutume locale encore vivace dans certaines régions d’Afghanistan veut que les femmes humiliées par un viol se tuent pour restaurer l'honneur de leur famille et des générations futures. Fait rare, Lal Bibi et sa famille cherchent courageusement à sauver sa vie en essayant d’obtenir coûte que coûte la poursuite des tortionnaires, pour faire changer la honte de camp aux yeux de la société.

    La police afghane responsable du viol dépend fortement des financements étrangers qui seront promis ce week-end lors de la rencontre à Tokyo des principaux pays donateurs de l'Afghanistan. Ceux-ci peuvent et doivent exiger que les fonds ne soient pas utilisés pour renforcer une police qui agit dans une effrayante impunité et pour que les policiers protègent les femmes, au lieu de les attaquer!

    Des centaines de femmes et de filles partout en Afghanistan sont soumises à une justice tribale, à l’instar de Lal Bibi. Des milliers d'autres retiennent leur souffle en attendant de voir comment le gouvernement afghan et le monde répondront à la jeune fille qui se défend et refuse de mourir en silence. Montrons notre solidarité -- signez et diffusez largement la pétition ci-dessous:

    https://secure.avaaz.org/fr/justice_pour_lal_bibi_fr/?bvVpjbb&v=15827

    La guerre mondiale contre les femmes est sans répit. Mais notre communauté ne cesse de lutter pour gagner cette guerre. Nous avons réussi à empêcher la lapidation de Sakineh Ashtiani en Iran, et combattu pour rendre justice aux rescapées de viols en Libye, au Maroc et au Honduras. Montrons à tous la force mondiale de notre communauté pour rendre justice à Lal Bibi et à des millions de femmes en Afghanistan.

    Avec espoir et détermination,

    Dalia, Emma, Alaphia, Ricken, Laura, Antonia et toute l’équipe d’Avaaz

    P.S.: Avaaz a lancé le Site de Pétitions citoyennes, un nouveau site épatant qui permet de lancer une pétition en quelques clics sur une cause qui vous tient à cœur. Créez la vôtre en cliquant ici: http://www.avaaz.org/fr/petition/start_a_petition/?do.ps.lal_bibi


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  • Severn, porte-voix de l’urgence… et de l’espoir

    (Crédit photo : Abdou Diouri)
     
    Portrait - Il y a vingt ans, le discours de Severn Suzuki au sommet de la Terre de Rio avait bouleversé les participants. Elle avait alors 12 ans. Vingt ans plus tard, elle s'apprête à rappeler les chefs d’Etat à leurs responsabilités.
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    ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE

    « Perdre mon futur n’est pas comme perdre des élections ou quelques points à la bourse. Je suis ici pour parler de toutes les générations à venir… N’oubliez pas pourquoi vous venez à ces conférences et pour qui vous le faites. »Nous sommes en 1992. Juchée sur la tribune, trop grande pour elle, du sommet de la Terre de Rio, une adolescente rappelle à l’ordre les grands de ce monde, avec une assurance et une fermeté déconcertantes. Six minutes en suspens, dans le cycle rodé d’une grande conférence des Nations unies.

    « Ils ne s’attendaient pas à ce que ce soit si radical, se souvient Severn Suzuki. Tout s’est décidé au dernier moment. Le président de l’Unicef nous avait vus dans une conférence annexe et a glissé notre nom. On a reçu un coup de fil alors qu’on était en train de faire nos bagages : on avait une heure pour être devant le micro. J’ai retravaillé le discours en vitesse, à l’arrière du taxi. » Avec trois camarades de l’association écologiste qu’elle avait fondé trois ans plus tôt, Severn Suzuki s’était payé le voyage depuis Vancouver, sa ville natale. Leur but : faire entendre la voix des enfants dans cette première conférence sur le développement durable. « Je n’avais pas anticipé l’impact que ce discours aurait, surtout quand, des années après, il a été diffusé sur YouTube. »

    Symbole puissant

    Bientôt vingt ans plus tard, la séquence a été vue sur Internet par des millions de personnes et des messages affluent du monde entier. La jeune femme est devenue une icône. « Je ne suis pas certaine que mon discours ait eu un impact sur le processus mais je pense que le monde a besoin de ce genre de vérités. Seul un enfant pouvait dire ces mots. Face à la complexité des enjeux et aux compromis nécessaires quand on gouverne, cette radicalité est un symbole puissant. »

    Aujourd’hui âgée de 32 ans, biologiste de formation, Severn Suzuki a épousé un Amérindien de la communauté d’Haïda Gwaï. Avec leur petit garçon de deux ans, ils vivent sur un archipel sauvage de Colombie-Britannique au Canada, non loin de l’Alaska. Issue d’une famille de militants – son père, David Suzuki, est une figure du monde écologique et sa mère, Tara Elizabeth Cullis, une intellectuelle féministe –, la jeune femme n’a jamais renoncé à la cause, mais n’a rien d’une idéaliste. « Depuis 2002, je ne vais plus aux conférences internationales. Je ne m’y sens pas utile. Les objectifs que nous nous sommes fixés en 1992 n’ont pas été atteints. Il faut renforcer notre système de gouvernance. Mais nous devons nous poser cette question : est-ce que les gouvernements sont capables de gérer la destinée de l’humanité ? Si ce n’est pas le cas, il faut réparer le système. »

    Immersion totale en pleine nature

    Réparer le système ? Il faut, assure-t-elle, reconnaître nos liens de dépendance avec notre écosystème naturel. Et puis, prendre conscience de notre destin commun. L’idée ne va pas de soi, quand des élus cantonnent l’écologie à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « J’ai eu la chance, très jeune, de prendre conscience de la fragilité des êtres humains et des écosystèmes. J’ai grandi au contact de la nature et j’ai eu des clés pour comprendre. Mais la déconnexion est de plus en plus grande entre les hommes et la nature. C’est même devenu une pathologie, le "natural deficit disorder" (trouble du déficit de nature, ndlr), qui touche beaucoup d’enfants en Amérique du Nord. » Avec le sien, elle a juré de passer, tous les ans, un moment d’immersion totale dans la nature. « Je ne sais pas avec quelles technologies il vivra plus tard, mais s’il a pris conscience de ce lien, il ne l’oubliera pas. »

    L’espoir des initiatives locales

    Pressée par les associations de jeunes écologistes canadiens de revenir à Rio dans quelques mois, l’icône Severn construit le message qu’elle y portera, finalement. « La situation globale a de quoi déprimer. Mais je vois de nombreux signes d’espoir dans les mouvements sociaux qui s’épanouissent localement. » Elle cite des amis, qui cultivent la moindre parcelle de gazon disponible à Vancouver pour produire des légumes biologiques. Leur entreprise serait florissante. Elle raconte longuement comment, sur son île, la communauté amérindienne et les bûcherons employés des grandes compagnies forestières ont scellé un pacte contre l’exploitation abusive des ressources, qui les menaçait tous. « Je ne peux pas redire les mêmes mots qu’il y a vingt ans. Cette fois-ci, j’ai envie de porter ce message, habité par l’urgence mais aussi par l’espoir. »

    Ce portrait est extrait d’un supplément réalisé en partenariat avec Les Ateliers de la Terre.

     


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    Du local au global, reconquérir les biens communs

    Le futur que nous voulons : du local au global, reconquérir les biens communs

    La Conférence officielle de Rio+20 s'est terminée par l'adoption d'une déclaration marquée par son extrême faiblesse. Sans engagement prescriptif, encore moins contraignant, sans date de mise en œuvre, cette déclaration n'impose en rien un changement de paradigme pour construire « le futur que nous voulons ».

    L'engagement volontaire de chaque Etat à mettre en oeuvre les dispositions évoquées prime. Seule ouverture vers la continuation d’un processus multilatéral, la définition d'Objectifs du développement durable (ODD) dont se félicitent les négociateurs. Mais ils sont pauvrement définis, comportent des régressions sur les droits des populations et seront plombés par l’absence de limites données à la prédation des ressources.

    La soumission des États aux exigences de la finance globale est entérinée par ce texte. Toujours pas d'engagement sur des taxes internationales sur les transactions financières ou sur l'énergie en mesure de financer la transition vers des sociétés justes socialement et soutenables sur le plan écologique. La « croissance » économique, terme repris près de trente fois dans le texte, reste l'horizon indépassable, sans qu'aucune limite ne soit fixée ; plus aucune référence n'est faite à la « justice environnementale ». Aucune régulation sérieuse des agissements du secteur privé n'est prévue, uniquement des engagements volontaires. Par contre, les exigences portées par les différents groupes de pression du secteur privé, tels que le BASD (Business action for sustainable development) très actif lors de Rio + 20 au sein du Pacte Mondial des entreprises (Global compact), sont elles bien intégrées au texte. De nombreuses ONG ont dénoncé le texte, exigeant de ne pas y être associées et dénonçent la main-mise des entreprises sur le processus onusien (voir la campagne Libérons l’ONU de l’influence des entreprises (1).

    Le Sommet des peuples, qui s'est tenu toute la semaine et a rassemblée plusieurs dizaines de milliers de citoyen-en-s autour d'ateliers thématiques puis d'Assemblées plénières, a été une réussite : populaire, mobilisateur, un espace d'expression des luttes et de convergences. Il s'est clôturé hier par une déclaration finale qui se prononce clairement contre l'économie verte comprise comme une nouvelle phase du capitalisme financier étendu à la nature et “pour la garantie d'une série de droits humains et de la nature, pour la solidarité et le respect des cosmovisions et croyances des peuples, comme par exemple la défense du “buen vivir” comme forme d'existence en harmonie avec la nature qui présuppose une transition juste qui doit être construite avec les travailleurs et les peuples ”. Elle marque une volonté de construire des alliances entre toutes les populations affectées et donne une feuille de route aux organisations et mouvements des sociétés civiles : du local au global, reconquérir les biens communs.

    Rio, 24 juin 2012.

    (1) Pour plus d’information : www.amisdelaterre.org/liberons-onu


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  •   Rigueur budgétaire : Allons chercher l'argent dans les paradis fiscaux d'Europe !

    Rédigé par J-C Slovar le Lundi 2 Juillet 2012  (marianne2 )

    Alors qu'elle est en pleine crise financière, l'Europe subirait une évasion fiscale annuelle de 1.000 milliards d’euros, sans compter son économie noire. Qu'attendent les chefs d'état et de gouvernement à la recherche de recettes ?   

     
    Dans toute l'Europe, on ne fait que parler de coupes budgétaires et de mesures d'économies drastiques. La dernière mode étant à la liquidation du moindre acquis social et du droit du travail. Hé oui, nous répète t-on les caisses des états sont vides !
     
    Or, à la lecture d'un petit article de L'Express.be daté du 29 juin, on s'aperçoit que de l'argent, il y en a beaucoup. La seule condition pour le trouver étant de s'intéresser aux paradis fiscaux européens et à leurs clients qui eux se portent à merveille !
     
    Que nous apprenent-ils ?
     
    « La Commission Européenne vient d’épingler plusieurs pays européens dans un rapport dans lequel elle les accuse d’avoir permis une évasion fiscale de l’ordre du millier de milliards d’euros, le double des 5 plans de sauvetage additionnés (492,5 milliards d’euros), et même, dans certains cas, de s’opposer à la mise en place de législations pour lutter contre les paradis fiscaux.
     
    Le rapport met ainsi en cause la Bulgarie, Chypre, ainsi que la Grèce, pour l’importance de leurs économies souterraines, respectivement 30%, 26% et 24% de leur PIB. Chypre a été très critiquée pour ne pas avoir implémenté de façon adéquate la législation européenne existante. Au total, la valeur de l’économie noire est estimée à 2.000 milliards d’euros en Europe (...) »
     
    Rappelons à ceux qui l'ignoreraient que Chypre s'apprête à prendre la présidence semestrielle de l'UE et à fait appel à l'Union européenne pour son secteur bancaire en difficultés. Et même si le directeur du Réseau pour la justice fiscale concède que : « En termes d'échelle, c'est un acteur insignifiant dans le secteur des services financiers offshore (...) à côté des monuments européens : « (...) c'est une niche pour les flux illicites entre les ex-pays de l'Union soviétique » Les monuments européens étant : Londres, Luxembourg ou Zurich !
     
    Quelques chiffres qui en disent long !
     
    Ainsi, Algirdas Šemeta, le commissaire européen à la Fiscalité et à l’Union Douanière, indique que : « (...) 35% des dépôts non bancaires des pays de l’UE sont détenus par des sociétés-écran à l’étranger, dont 20%, soit 1.400 milliards d’euros seraient placés en Suisse et aux Iles Caïman, un territoire britannique ». Algirdas Šemeta n'oublie pas dans sa liste l'île de Jersey qui s'impose de plus en plus en plus : « (...) comme paradis fiscal et centre de placement non bancaire (...) »
     
    Il semble que les britanniques eux même commencent à être excédés par la facilité avec laquelle cerains contribuables pratiquent l'évasion fiscale. En effet, cette évasion représente 5,6 milliards d'euros par an !
     
    Jersey est dans le collimateur des autorités britanniques, qui ont de plus en plus de mal à justifier une rigueur accrue à la population, alors que des particuliers et des entreprises profitent du statut de paradis fiscal pour échapper au fisc.
     
    Pour la petite histoire, sachez que le ministre-adjoint au premier ministre de l'île de Jersey a menacé ... de devenir indépendante du Royaume-Uni. Mais pas l'Union européenne à laquelle elle est est associée !
     
    Alors, on fait quoi ?
     
    Face à cette situation, la Commission européenne devrait : « (...) s'atteler à donner forme aux idées exposées (...) Avant la fin de l'année, elle présentera un plan d’action pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, contenant des mesures spécifiques qui pourraient être mises en place rapidement. Parallèlement, la Commission présentera également son initiative sur les paradis fiscaux et la planification fiscale agressive (...) »
     
    Autrement dit, vu le temps nécessaire à à la Commission pour présenter son plan d'action et, celui que l'ensemble des pays adhérents à l'union européenne mettra à se mettre d'accord, il est assez vraissemblable que l'évasion fiscale a encore de longs et beaux jours devant elle.
     
    Pendant ce temps là, les gouvernements continueront d'appliquer à leurs populations toujours plus de coupes budgétaires et de mesures d'économies dratiques !
     
     
    Crédit photo   FlickR CC - Finnish Eye

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  •   Rio+20 : «Ce que nous voulons n'est pas ce qu'ils veulent»   20 juin 2012

    reportage- Un collectif d'associations organisait mercredi à Paris «une grande vente aux enchères de la Terre» pour la Journée mondiale du Sommet des peuples.

    Par Fanny Delporte   (Libération)

    «Et le soleil, lui, il est pas à vendre ?» Des rires fusent parmi les membres du collectif réunis mercredi, place de la Bourse, dans le IIe arrondissement de Paris. Ils protestent contre le concept d'«économie verte» défendu en ce moment même à Rio au sommet de la Terre.

    Cette journée d’action, l’un des temps forts de leur campagne «La nature est un bien commun, pas une marchandise. Non à leur "économie verte !" », visait à offrir en public le spectacle de la «marchandisation de la planète» que ce collectif — à durée de vie limitée — récuse.

    «On a fait le choix de ne pas être à Rio, explique Stephen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’environnement, et de rester là où on est efficace, car on refuse de faire du tourisme militant.» Sur ce point, le discours diffère selon les associations du collectif. L’ONG Les Amis de la Terre communique notamment avec une envoyée sur place, ainsi que la Fondation France Libertés, qui compte une antenne à Rio et qui est représentée au sommet par trois personnes. «Il y a les assos qui sont dans la négociation, et les autres», tranche Stephen Kerckhove. Toutes, néanmoins, se sont entendues sur un mot d’ordre : ne pas laisser les questions écologiques et environnementales entre les mains des responsables économiques et financiers. «Aujourd’hui, les sociétés civiles sont en mesure de communiquer et de se mobiliser, regardez ce qui s’est passé en Tunisie, ce qui se passe au Canada, explique Emmanuel Poilâne, directeur de France Libertés, c’est à nous de peser sur les Etats pour qu’ils jouent un rôle actif.»

    «Le vernis vert»

    Dans la bouche des militants présents, entre deux morceaux de musique, une expression revient systématiquement : celle d'«économie verte», vantée par les négociateurs et participants du sommet Rio+20. Pour eux, ce concept va à l’encontre même de leur action. «Après Rio, on va en reprendre pour dix ans avec leur "croissance verte", on veut nous faire croire que la solution passe par les entreprises, peste Stephen Kerckhove. Pourtant, et sans être un étatiste fou, c’est d’abord aux dirigeants politiques de peser pour apporter des solutions.»

    Pour le délégué général d’Agir pour l’environnement, le concept de «croissance verte» équivaut au «développement durable» du premier sommet de la Terre, en 1992. «C'était déjà une notion ambivalente, qu’on a eu du mal à définir, et avec le concept d'économie verte, on ajoute une nouvelle ambivalence.» «Or on sait très bien [que sur les questions écologiques et environnementales], les outils du marché ne fonctionnent pas. Par exemple, aujourd’hui, on peut compenser les émissions de CO2, mais d’un autre côté on continue d’en produire autant !»

    Sylvain Angerand, des Amis de la terre, martèle : «A Rio en ce moment, il y a 1 500 chefs d’entreprises et 500 représentants étatiques : à eux seuls, ces chiffres illustrent le décalage qu’on dénonce aujourd’hui.» «Les décideurs prétendent s’occuper d’environnement, tempête Geneviève, alors qu’on sait qu’ils sont dans une optique de financiarisation de la nature.» Cette secrétaire adjointe des Amis de la Terre, membre de l’ONG depuis deux ans, attend des dirigeants français «une politique agressive, comme par exemple sur les questions du nucléaire ou du gaz de schiste.»

    «Une question de choix»

    Pour Stephen Kerckhove, la possibilité de l’action collective passe d’abord par la résolution d’un autre décalage : «Le devoir de cohérence entre le local et le global.» Parmi les militants présents mercredi, ils sont peu à se réjouir de la présence de François Hollande à Rio : «Les chefs d’Etat ne savent même pas pourquoi ils vont à Rio», assure Sylvain Angerand.

    «C’est important qu’il y soit, tempère Stephen Kerckhove, mais on a le sentiment que c’est un passage obligé. C’est une chose d’aller à Rio, mais si la France continue de développer une vingtaine de projets autoroutiers, de construire des aéroports... il n’y a aucune ambition.» Localement, reconnaît-il, «on est schizophrènes». «Beaucoup de citoyens estiment que leur mode de vie n’est pas négociable. Or les dirigeants politiques sont aussi prisonniers de cet immobilisme.»

    Pour lui, ces incohérences sont visibles au quotidien. «Tant qu'on croisera, par exemple, des panneaux publicitaires éclairés en traversant des gares, ce sera le signe d’un échec.» A l’image d’Agir pour l’environnement, les associations mobilisées place de la Bourse ne laisseront pas le choix aux décideurs de Rio : «Si c’est ça la croissance verte, ils nous trouveront sur leur chemin.»


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  • La terre est un être vivant (James LOVELOCK )

    2010   183 p.   7,20 €

        De concert avec le célèbre biologiste Lynn Margulis, James Lovelock a conçu une hypothèse scientifique permettant de considérer que les systèmes vivants de la Terre appartiennent à une même entité régulant l'environnement de manière à préserver les conditions favorables à la vie : tel est le sens de l'hypothèse Gaïa, nom grec de la déesse de la Terre. Il ne s'agit rien de moins que de reposer la problématique de l'histoire de la vie et de la Terre.

       Notre " monde vivant ", étonnante anomalie au regard de la planétologie comparée, ne forme-t-il pas un système, un " tout " comparable à un " organisme " autorégulé dont il nous resterait à comprendre ce que James Lovelock appelle la " géophysiologie " ? L'hypothèse Gaïa est maintenant considérée avec beaucoup de sérieux : il est devenu évident que la vie est affectée par l'environnement, mais qu'elle l'affecte aussi en retour, et souvent de manière à maintenir des conditions qui lui sont favorables.

       Cette idée qui semblera évidente pour quiconque ayant gardé le contact avec la vie des champs et des bois, est en train de révolutionner notre approche scientifique de la vie sur notre planète - de notre vie avec notre planète. On peut être quasiment cetrtain qu'au cours des 3,5 milliards d'années environ écoulées depuis l'apparition de la vie sur Terre, l'émission de chaleur du Soleil, les propriétés de surface de la Terre et la composition de l'atmosphère ont varié ; variations qui auraient dû entraîner une transformation du climat, ce qui, à son tour, aurait déterminé un processus d'évolution et d'adaptation du vivant différent de ce qu'il a été... Or, l'analyse des fossiles démontre au contraire que le climat n'a pas fondamentalement changé pendant cette période et que la biosphère a obéi à certaines constantes chimiques, exactement comme si elle était capable d'exercer elle-même certaines fonctions régulatrices.
       La vie contribue elle-même à créer et à entretenir les conditions de la vie : elle n'est pas indépendante du milieu terrestre, soumise à la nécessité de s'y adapter, mais au contraire elle interréagit constamment avec ce milieu, formant avec lui un seul et même être... vivant. C'est à cet être que J.-E. Lovelock a donné le nom de l'ancienne divinité grecque de la Terre Mère : GAIA.
      Gaïa vit, et elle vivra avec ou sans les hommes tant que ses organes vitaux n'auront pas été irrémédiablement endommagés... or nous ne savons pas avec précision quels sont ces organes essentiels : seule une science ayant radicalement remis en cause ses anciens paradigmes nous permettra de le découvrir : une science nouvelle, fondée sur l'hypothèse Gaïa, par laquelle l'homme pourra mettre en harmonie sa vie sur Terre avec la vie de la Terre. Tel est l'enjeu de la biologie, de la biochimie et de toutes les sciences de l'environnement pour les décennies à venir.
        James Lovelock étudie la chimie à l'Université de Manchester avant d'entrer au Conseil de Recherche Médicale (Medical Research Council) de Londres. Dans les années 60, Lovelock était sous contrat avec la NASA et travaillait à mettre au point des instruments pour l'équipe chargée d'explorer les planètes, par des sondes. Il proposa alors l'analyse de l'atmosphère de Mars et soutint assez vite que s'il y en avait une, « il lui faudrait utiliser l'atmosphère pour y puiser des matières premières et évacuer ses déchets ; cela aboutirait à en modifier la composition » . Dès lors, il estima que Mars n'a pu abriter la Vie, ce qui lui valut un certain ostracisme dans le milieu scientifique. Ce premier travail scientifique lui valût d'être mis au ban, notamment par les biologistes.

      Lovelock travaille ensuite avec l'éminente biologiste américaine Lynn Margulis, avec laquelle il écrit son premier article scientifique. Il y développe la théorie selon laquelle la Terre est un système de contrôle actif capable de maintenir la planète en homéostasie.

       James Lovelock est souvent présenté comme un défenseur de la nature, mais une lecture attentive de ses ouvrages montre qu'en réalité il s'attache surtout à une approche cybernétique du système climatique, qu'il considère de ce fait d'un point de vue utilitaire. Il va même jusqu'à calculer la valeur monétaire de la régulation de la composition de l'atmosphère par les êtres vivants pour montrer à quel point sa destruction pourrait être préjudiciable à l'économie. Enfin, Lovelock est membre de l'Association des Écologistes Pour le Nucléaire (AEPN), car il estime que cette industrie est bien moins dangereuse pour Gaïa que l'usage des combustibles fossiles et que les craintes qui entourent l'industrie nucléaire sont irrationnelles. 


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  • La cause humaine

    16 euros, 2012, 195 pages, LES LIENS QUI LIBERENT EDITIONS (9 mai 2012)

    Nous vivons la fin d un monde. Celui inauguré par les temps modernes et caractérisé par les notions de compétition, de séparation sujet/objet, de temps linéaire, d équilibre spontané, de croissance indéfinie. Quelle est cette ère nouvelle dans laquelle nous entrons ? Comment sortir des vieux schémas qui ont apporté nombre de progrès mais qui nous plongent également dans une grave crise à la fois écologique, économique, sociale, morale ? Ce livre répond à ces questions et nous exhorte également à sortir du sentiment de peur et à dépasser les réactions régressives qui habitent les hommes à chaque grande mutation de civilisation. Patrick Viveret est philosophe. Il est l auteur de Reconsidérer la richesse (L Aube) ou de Pourquoi ça ne va pas plus mal (Fayard). Il participe à de nombreux forums sociaux mondiaux et européens.

    Patrick Viveret est philosophe, ancien conseiller référendaire à  la Cour des comptes. Il est également cofondateur du Forum  pour d'autres indicateurs de richesse et initiateur des rencontres internationales Dialogues en humanité. Il est  notamment l'auteur de Reconsidérer la richesse et Pourquoi ça ne va pas plus mal ?


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  • 3,60 €   2012   80 p.

       Tous les discours des personnalités économiques ou politiques qui s’expriment dans les médias ont un point commun : la reprise est en vue, la croissance va revenir, on va s’en tirer. Certes, il y aura des sacrifices à faire, des réformes à effectuer, mais, grosso modo, le cours ordinaire des choses reprendra à terme. C’est là l’illusion qui expose au danger. 
    Pourtant, nul n’arrive à se projeter dans le grand bouleversement de demain et à anticiper les mutations. Si rien ne change, nous savons – même si beaucoup refoulent cette perspective – que nous allons à la catastrophe. 
    Pour Yves Cochet, il faut se préparer au choc et le penser comme tel. Pour Jean-Pierre Dupuy, on doit changer de mode de pensée (« faire comme si le pire était inévitable ») ; pour Susan George, il est urgent de subordonner tout à fait l’économique au politique, au social et à l’écologique. Quant à Serge Latouche, il nous invite à penser le déclin inéluctable de l’ordre néolibéral occidental et espère qu’il sera remplacé par une société d’abondance frugale.

      Yves Cochet, député écologiste de Paris, ancien ministre de l’Environnement, est l’auteur de Pétrole apocalypse (Fayard). 

       Jean-Pierre Dupuy, philosophe, est l’auteur de Pour un catastrophisme éclairé (Le Seuil). 
     

       Susan George, présidente d’honneur d’Attac, est l’auteur de Leurs crises, nos solutions (Albin Michel).

      Serge Latouche, professeur émérite d’économie, objecteur de croissance, est l’auteur notamment du Pari de la décroissance (Fayard).


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  • Le monde n'a plus de temps à perdre

    13,50 euros, 120 pages, LES LIENS QUI LIBERENT EDITIONS (18 avril 2012)

    Dérives financières, dérèglement climatique, dangers nucléaires, expansion de la pauvreté, dégradation de l'environnement... Les menaces de notre siècle sont par excellence planétaires. Nul Etat ne peut prétendre répondre seul à ces défis. Pire, s'accrocher farouchement à l'illusion
    d'une souveraineté nationale, obstinée et absolue, revient à choisir l'impuissance et à mentir aux citoyens. L'avenir de ce monde, plus que jamais, dépend de l'avènement d'un ordre démocratique global.


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  • Le zoo de la honte à Riyad

    ans une cage guère plus grande qu’un placard à balais, deux lions faméliques gisent dans leurs excréments. Trois hyènes dans leur minuscule prison tournent inlassablement en rond : l’enfermement et la promiscuité les ont rendu folles. Un bébé babouin aux yeux d’une tristesse infinie est attaché par une ficelle de 10 cm à un barreau de sa cage. Quand au grizzli qui a miraculeusement atteint l’âge de dix ans sans jamais quitter sa geôle de 3 m2, la mort seule sera pour lui une libération.

    Ce spectacle épouvantable, on peut le découvrir dans l’une des villes les plus riches au monde, à Riyad, la capitale de l’Arabie Saoudite. Le parc d’attraction Fantasy Land abrite le zoo «Hadiqat Abu Jarra», un sinistre mouroir où des dizaines d’animaux sauvages, maigres, malades, édentés, pouilleux sont livrés aux regards indifférents des rares visiteurs. Indifférents ? Pas tous: Leylah, une Finlandaise qui vit en Arabie Saoudite, a pris fait et cause pour les prisonniers du zoo de l’horreur rapporte le site de France 24.

    L’Arabie Saoudite ne dispose d’aucunelégislation réprimant les mauvais traitements aux animaux

    La jeune femme a fait parvenir ses photos et ses vidéos du parc à un groupe de défense des animaux qui, à son tour, a demandé aux autorités saoudiennes d’intervenir pour que cet enfer soit fermé et ses pensionnaires transférés dans des zoos dignes de ce nom. La requête n’a suscité aucune réaction de la part des autorités. Un mutisme qui n’a rien d’étonnant puisque l’Arabie Saoudite ne dispose d’aucune législation spécifique réprimant les mauvais traitements infligés aux animaux.

    Une pétition a donc été lancée sur Internet qui a recueilli 1678 signatures en dix jours. Elle est adressée à la municipalité de Riyad et à son altesse, le prince Bandar, ministre en charge de la vie sauvage. Dans le texte de cet appel, il est rappelé que si la loi saoudienne est muette sur la souffrance des bêtes, le trafic d’espèces menacées est prohibé. Et surtout, souligne la pétition, il est d'autres lois en vigueur dans le royaume qui interdisent de maltraiter les animaux : celles de l’Islam.Point final

    L'article original avec plein de photos est sur:

    http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Le-zoo-de-la-honte-a-Riyad-404589/

    Pour signer la pétition:

     http://www.change.org/petitions/minister-of-wildlife-hrh-prince-bandar-and-riyadh-city-municipality-shut-down-fantasyland-zoo-relocate-and-treat-the-rescued-animals

    Je suggère aux plus courageux d'entre vous, d'envoyer une lettre au prince. il y a un modèle en anglais sur la droite de la pétition ainsi que l'adresse du prince.

    Merci de diffuser le plus largement possible cette pétition: via email à vos amis, sur vos blogs etc...




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  • Créateurs d'utopies

    2012     304 p.    22 €

      Est-ce que l'autogestion est à ranger dans les oubliettes de l'histoire ? Pour répondre à cette question, un collectif de militants, coordonné par Pierre Thomé, est parti à la recherche d'acteurs de mouvements sociaux (LIP, Larzac, Plogoff, luttes des femmes, luttes dans les quartiers...) qui se sont inspirés peu ou prou de l'autogestion dans le sens défini par le philosophe Henri Lefebvre : « Quand un groupe, au sens large du terme, c'est-à-dire les travailleurs d'une entreprise, mais aussi les gens d'un quartier ou d'une ville, quand ces gens n'acceptent plus passivement les conditions d'existence, quand ils ne restent plus passifs devant ces conditions qu'on leur impose ; lorsqu'ils tentent de les dominer, de les maîtriser, il y a tentative d'autogestion ».

       Ce concept d'autogestion, qui a fait fureur dans les années 1970, bien qu'il se soit sérieusement estompé depuis, nous amène cependant avec bonheur sur les chemins de Créateurs d'utopies, ces utopies qui proposent une rupture radicale avec un système existant. Et nous rencontrons alors avec grand plaisir de l'engagement, de la passion, des émotions et de l'humour !
       Que peut-il y avoir de commun entre les moutons anglais capitalistes de Thomas More et les moutons ardéchois rebelles d'Ardelaine, alors que six siècles les séparent ? Eh bien, tout simplement l'économie sociale et solidaire ! Cette alternative au capitalisme financier a le vent en poupe mais les instances politiques ont-elles, en ce moment, vraiment conscience de ce qu' elle peut apporter, non seulement sur le plan de l'éthique mais aussi sur d'autres manières de concevoir la vie économique et sociale ?
       Parmi les témoins figurent : Huguette Bouchardeau, Marylise Lebranchu, Michel Rocard, Robert Chapuis, Pierre Bourguignon, Daniel Delaveau, Gabriel Cohn-Bendit, Charles Piaget, Claude Neuschwander, Roland Vittot, Raymond Burgy, Fatima Demougeot, Marie-Paule et Agnès Lambert, Michel Marzin, Élie Gaborit, Pierre Mahey, Lucien Alluy... et quinze entrepreneurs de l'économie sociale et solidaire...
       Pierre Thomé demeure à Francheville (69), a travaillé dans l'action sociale comme éducateur spécialisé, formateur, directeur et enfin chargé de mission auprès du Conseil général du Rhône.

     


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    24-05-2012
     

    Végétariens : et s’ils avaient raison ?

    Ne plus faire souffrir les animaux, refuser leurs conditions d’élevage, réduire son impact écologique sur la planète. Les raisons qui poussent un nombre croissant de Français à se détourner de la viande ne manquent pas. Et la minorité, souvent moquée, devient tendance. La bidoche cessera-t-elle bientôt d’être un horizon indépassable pour notre assiette ?  

    Une vague végétarienne déferle-t-elle sur la France ? Pas si vite. On est encore très loin d’un raz-de-marée tofu-graines germées. Les chiffres en la matière sont rares. L’Union végétarienne européenne avance qu’au pays du bœuf bourguignon le nombre de végétariens tourne autour de 2 % de la population. Ils seraient 3 %, selon notre sondage (lire ici). Ce qui place la France en queue de cortège européen. Ils sont en effet 6 % au Royaume-Uni, 9 % en Suisse et en Allemagne. Pas de quoi craindre l’extinction des boucheries. Pourtant, le végétarisme marque des points dans l’Hexagone ces temps-ci. Des indices ? On vous les donne pêle-mêle. Le nombre d’adhérents à l’Association végétarienne de France a doublé en trois ans.

    Un joli logo « Convient aux végétariens » a fait son apparition sur une sélection de produits surgelés de la chaîne de supermarchés Picard. Dans la capitale, il n’y a pas si longtemps, les rares restos sans chair animale dans l’assiette faisaient fuir les gourmets avec leurs jus de carotte fadasses et leur triste riz complet macrobiotique. Mais depuis peu fleurissent des adresses bien plus attirantes. « Un vent de glamour, venu des pays anglo-saxons, souffle sur la planète veggie parisienne », écrit même Alcyone Wemaëre, auteure d’un indispensable guide Paris végétarien (Parigramme, 2012).

    Glamour, les végétariens frenchy ? Pas tant que ça. Chez nous, pas de Natalie Portman, l’actrice oscarisée, ou de Paul et Stella McCartney, l’ex-Beatle et sa fille styliste, pour faire l’apologie de la vie sans viande. Non, ce que nous avons – depuis peu –, ce sont des intellos qui font leur coming out végétarien, avec des arguments philosophiques.

    Le coming out des gens de lettres

    Marcela Iacub, juriste, essayiste et chroniqueuse dans Libération est connue pour bousculer les idées reçues, sur la sexualité notamment. Mais l’an dernier, dans son ouvrage Confessions d’une mangeuse de viande (Fayard), c’est en végétarienne subitement convertie qu’elle surprend. Cette Argentine élevée comme il se doit à la parrilla, le barbecue local, à qui les bouchers parisiens faisaient de l’œil tant sa passion pour leur art était grande, a subi un choc profond en lisant un texte de Plutarque, Manger la chair.

    Le grand patron de l’hebdomadaire Le Point, Franz-Olivier Giesbert, connaît lui aussi ce texte de Plutarque. Mais son dégoût pour les animaux morts lui vient, à l’origine, de son amour pour saint François d’Assise. Il consacre à son statut de végétarien quelques chapitres de son dernier essai, paru au début de l’année, Dieu, ma mère et moi (Gallimard). Alors, non, c’est vrai, tout ça ne forme pas un raz-de-marée végétarien… Mais on peut, sans trop exagérer, parler d’une nette tendance. La meilleure preuve ? Elle nous vient de l’industrie de la viande elle-même. René Laporte et Pascal Mainsant ont tous les deux fait leur carrière dans le secteur, sont membres de l’Académie de la viande – un organisme chargé d’en faire la promotion – et viennent de signer La viande voit rouge, chez Fayard. Ce qu’ils appellent le « front antiviande » – cette « sorte de galaxie de la cause “ animalitaire ” et environnementale » – fait, selon eux, beaucoup de bruit. Et ça les énerve.

    Prise de conscience

    Les deux auteurs essayent, avec plus ou moins de bonne foi, de démonter les arguments « anti-viande ». Pour eux, tout va bien, on peut continuer comme si de rien n’était. Il n’y a pas de souffrance dans les abattoirs. On peut nourrir la planète, avec 9 milliards d’humains en 2050, en consommant toujours autant de viande. La FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, qui rend l’élevage responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre ? Elle exagère, tout simplement.

    Il faut dire que les charges médiatiques contre l’industrie de la viande se sont multipliées ces derniers temps. Il y a eu l’enquête Bidoche de Fabrice Nicolino en 2009 (aujourd’hui en poche, chez Babel) décrivant un « système échappant à tout contrôle social et moral ». En 2010, c’est le Faut-il manger les animaux ? (L’Olivier) de Jonathan Safran Foer qui a frappé les esprits. Au terme d’une longue et passionnante plongée dans l’élevage industriel et traditionnel, l’écrivain américain conclut que « la viande éthique est une promesse, non une réalité » et prend la décision de devenir végétarien. En 2011, on a pu lire encore dans Le livre noir de l’agriculture, d’Isabelle Saporta (Fayard), l’abominable calvaire subi par les cochons avant de devenir lardons. La télé aussi s’y met et à des heures de grande écoute. Arte passait une soirée entière en mars dernier à nous demander « Faut-il manger de la viande ? » Et un mois plus tôt, Envoyé spécial, sur France 2, diffusait un reportage baptisé « La viande dans tous ses états » qu’il était déconseillé de montrer aux moins de 10 ans. Et pour cause : on y voyait des scènes de souffrance animale insoutenables. On y apprenait aussi que 30 des 275 abattoirs français présentent des défauts importants, voire graves, et devraient être fermés, selon l’Union européenne !

    Emotions et barquettes en plastique

    Impossible de se confronter à ces réalités, puis de mettre un bifteck dans son assiette sans malaise. Impossible, si l’on commence à regarder son jambon en face de ne pas s’interroger sur la crise écologique et sur notre rapport aux animaux. 75 % des personnes que nous avons sondées affirment être végétariennes pour ne pas les faire souffrir. C’est la principale motivation. Pas étonnant. Car, dit en substance la philosophe Florence Burgat, auteure d’Une autre existence : la condition animale (Albin Michel, 2012), notre époque vit un paradoxe violent.

    D’un côté, on prend conscience que les animaux ont des émotions aussi complexes que les nôtres. De l’autre, les milliards de bêtes que nous tuons chaque année nous apparaissent sous forme de simples produits, dans des barquettes en plastique ! Alors les végétariens ne sont pas encore légion, certes. Mais leur mode de vie nous met face à nos contradictions. Les questions qu’ils soulèvent se glissent de plus en plus dans le débat sur notre alimentation. Et si on commençait à y réfléchir sérieusement ? A table ! —    Terraéco.net

         
         
         
         
         


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  • 2011      208 p.    4,60 €

       Les uns ne jurent que par elle quand les autres s’offensent que le mot soit prononcé. Que recouvre l’idée de décroissance, qui ne semble pas être la même pour les uns et les autres ? Surtout, elle charrie son lot de contresens et de controverses. Nombreux sont les opposants à cette idée, qui utilisent des arguments de plus ou moins mauvaise foi.
      À droite comme à gauche, les critiques fusent : comment éliminer la misère dans nos contrées sans croissance ? Quel sens peut bien avoir la décroissance dans les pays du Sud ? Qui va soutenir un tel projet : les ouvriers, les classes moyennes ? Et si la croissance se résumait à la production de services ? À la valeur marchande ?
       Serge Latouche liste toutes les interrogations, mêlant préoccupations réelles et idées fausses en circulation, pour leur apporter des réponses précises et argumentées qui mettent un terme aux inquiétudes fantasmagoriques qui l’entourent.
       Non, la décroissance n’est pas synonyme de croissance zéro ; non, elle n’est pas technophobe. Ce n’est ni un projet antimoderne destiné à nous renvoyer vivre dans des cavernes, ni un programme visant à restaurer un ordre patriarcal communautaire, ni l’instrument qui ferait de nous des chômeurs.
    S’il fallait le dire autrement, Serge Latouche parlerait de société d’abondance frugale : voilà la transition économique et politique qu’il nous propose.
      

       Professeur émérite d'économie à l'université de Paris-Sud (Orsay), Serge Latouche est spécialiste des rapports économiques et culturels Nord-Sud et de l'épistémologie des sciences sociales. Il est notamment l'auteur de:

       -La Déraison de la raison économique (Albin Michel, 2001)
       -Justice sans limites (Fayard, 2003).
        -Pari de la décroissance (Fayard, 2006).

     


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    20 ans après... La Terre ? Le bilan du développement durable

    Editeur : Editions de la MartinièreAuteur(s) : Yann Arthus-Bertrand


    Date de parution : 14/06/2012, prix indicatif : 12.9 Euros



    Il y a 20 ans, Yann Arthus-Bertrand commençait le travail photographique qui allait mener à La Terre vue du ciel.

    Il y a 20 ans, les experts et les gouvernements du monde entier se réunissaient pour le Sommet de la Terre à Rio, où était consacrée l'idée de développement durable.

    Après deux décennies, il est temps de faire un bilan. En chiffres et en images.


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    Les organisations d’aide humanitaire ont une part de responsabilité dans les attentes parfois exagérées qu'elles suscitent.

    Depuis plusieurs années, les ONG sont sur le devant de la scène dès qu’une catastrophe naturelle survient, qu’une guerre se déclare, ou dès que des populations se retrouvent dans un besoin vital, créant des attentes auxquelles les ONG ne peuvent pas, c'est un fait, toujours répondre. Pour preuve, le désenchantement des populations censées bénéficier de leur aide, comme en Haïti, ou encore l’augmentation des enlèvements des humanitaires. Comment en sommes-nous arrivés là?

    Pour comprendre cette nouvelle situation, il faut d’abord se demander ce que les ONG incarnent, notamment sur le plan des valeurs. "Ce qu’apporte, en réalité, l’action humanitaire à l’opinion, c’est une sorte de monde à part conjuguant tous les traits de l’héroïsme moderne", explique Maëlis Borghese dans Les ONG dans la tempête mondiale.

    L'humanitaire, une nouvelle croyance populaire

    Depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000, l’humanitaire semble être la nouvelle croyance morale populaire comme ont pu l’être le communisme ou le tiers-mondisme à d’autres époques. "Qu’ils aient été traumatisés par l’échec du communisme […] ou, dans une époque de désenchantement du politique, qu’ils aient simplement besoin d’un lieu où placer leurs aspirations utopiques, de nombreux Occidentaux ont trouvé dans l’idéal humanitaire quelque chose qui était en accord profond avec leurs attentes morales revues à la baisse", juge David Rieff dans L'humanitaire en crise. Les jeunes de l’an 2000 en quête de sens plébiscitent ainsi les ONG "face à une Eglise moribonde, une Armée déchue, un Etat-providence en panne".

    Les ONG elles-mêmes ont évidemment leur part de responsabilité dans les attentes énormes qui ont été placées en elles. Concrètement, elles ont alimenté la mise en place de cette "fable morale" humanitaire. Pour surfer sur leur popularité grandissante et aussi, accessoirement, récupérer de l’argent, elles ont dû raconter une histoire. Développer la croyance selon laquelle les humanitaires pourraient changer le monde. Or, comme le résume Sadako Ogata, ex-haut commissaire aux réfugiés des Nations Unies: "Il n’y a pas de solutions humanitaires aux problèmes humanitaires".

    Le mythe de l’humanitaire tout puissant

    A l’origine de la construction de ce mythe, il y a l’alliance des humanitaires et des médias. Comme l’écrit Pierre Micheletti dans Humanitaire, s'adapter ou renoncer, "L’alliance avec les médias est fondatrice de la dynamique contemporaine des associations humanitaires". Cette dynamique contemporaine prend naissance avec la guerre du Biafra, il y a quarante ans, qui a marqué le début du sans-frontiérisme.

    Bernard Kouchner a impulsé une tendance: les ONG ont besoin des médias pour exister, d’autant plus que la concurrence fait rage pour gagner le cœur des donateurs. Il faut "se rendre obligatoirement visible au journal de 20 heures", "planter son drapeau" "dans toutes les crises médiatisées", note Christian Troubé, dans L'humanitaire en turbulences.

    On se souvient par exemple du célèbre slogan de MSF en 1976: "Dans la salle d’attente de MSF, 2 milliards d’hommes". Le non-dit était clair: "Si les moyens nous sont donnés, nous pouvons résoudre le problème". De même, en 1989, ACF fait placarder dans toute la France des affiches proclamant "Nous pouvons vaincre la faim" mais le "pouvons" est barré et remplacé par "allons" en lettres rouges.

    Cette année encore, les lettres d’appel aux dons de l’UNICEF portaient les mots suivants: "des milliers d’enfants sont entre la vie et la mort".

    Aujourd'hui, l'humanitaire n'a jamais été aussi puissant, prenant une place dans les sphères politique, militaire ou encore au sein des institutions internationales. Certes, les ONG sont devenues plus modestes dans leur communication, affichant moins clairement leur ambition de changer le monde. Il n'empêche: le mythe humanitaire perdure en Occident, comme dans les institutions internationales.

    Photo: "Medecins Sans Frontieres: Dans Leur Salle D'attente, 2 Milliards D'hommes", de Xavier Emmanuelli et Claude Malhuret, Editions Chêne et Hachette, 1982


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  • L'Agence internationale de l'énergie atomique AIEA) a annoncé le 18 juin l'ouverture cet l'été en principauté de Monaco, d'un Nouveau Centre pour répondre aux problèmes engendrés par l'acidification des océans.

    "Au cours des cinq dernières années, de nombreux projets de recherche nationaux et internationaux sur l'acidification des océans, ont vu le jour, et des avancées significatives ont été réalisées", a indiqué félicité Daud ben Mohamad, directeur général adjoint de l'agence chargé du département Sciences nucléaires.

    "Il est temps maintenant de mettre en place une coordination internationale, pour tirer profit des efforts et des investissements de recherche au niveau national", a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.

    Le Centre de coordination internationale sur l'acidification des océans sera géré par les Laboratoires de l'environnement de l'AIEA, qui se trouvent en Principauté de Monaco.

    Il sera soutenu par plusieurs pays membres de l'AIEA et sera supervisé par de nombreuses institutions internationales, comme la Commission océanographique intergouvernementale des Nations unies, ou l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculure (FAO).

    En raison des rejets croissants de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère, l'acidité des océans a considérablement cru ces dernières années. Selon les experts, cette acidification pourrait rendre inhospitalier les récifs de corail de la plupart des océans d'ici à 2050, si les niveaux de CO2 présents dans l'atmosphère continuent d'augmenter.

    Un tel processus environnemental pourrait avoir des conséquences importantes sur les réserves de poissons faisant l'objet d'une exploitation commerciale, "menaçant la sécurité alimentaire de plusieurs millions de personnes", a précisé l'AIEA.

    Le centre aura pour but d'aider et de promouvoir les recherches des scientifiques, qui se penchent sur la question et tentent de trouver des réponses au problème.

     


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  • Severn Cullis-Suzuki: "La jeunesse peut changer la donne"

     

    Cette fervente défenseure de l’environnement raconte à Youphil.com son engagement, à quelques semaines du Sommet de la Terre à Rio.

    "Je suis ici pour parler au nom des générations futures". A douze ans, Severn Cullis-Suzuki a prononcé un discours extrêmement fort devant l’ONU, lors du sommet de Rio en 1992, pressant les dirigeants de prendre leurs responsabilités: "N’oubliez pas pourquoi vous participez à ces conférences, et pour qui vous êtes là (…) C’est vous qui allez décider dans quel monde nous allons grandir. Faisons-nous seulement partie de vos priorités? Je vous mets au défi: s’il vous plaît, faites en sorte de faire coïncider vos paroles et vos actes".

    Des années après, la vidéo de son discours a fait le tour monde et des millions de vues sur Youtube:  (Il m'a été impossible de la reproduire )

    Vingt ans après Rio, la fille du célèbre défenseur de l’environnement, David Suzuki, continue son combat pour sensibiliser les dirigeants et les citoyens sur la nécessité de protéger la planète, de sommet en sommet.

    Son engagement pour l’écologie a débuté dès l’âge de 9 ans, quand elle a fondé l’Organisation des enfants pour l’environnement dont elle était la porte-parole à Rio 92. Preuve vivante que les jeunes peuvent remettre en question les décisions des générations précédentes, elle tentera une fois de plus de le prouver lors du prochain Sommet de la Terre à Rio+20. Elle y défendra les revendications de la coalition de jeunes Canadiens WE CANada.

    Youphil.com: Vous êtes devenue célèbre à 12 ans, avec ce fameux discours devant l’ONU. Que représente ce moment pour vous aujourd’hui?

    Severn Cullis-Suzuki: Cela a vraiment marqué le début de mon engagement au niveau international pour l’environnement. Après ce discours, j’ai commencé à être invitée à m’exprimer partout dans le monde. J’ai en quelque sorte mené une double vie pendant mon adolescence: j’étais à la fois une enfant et quelqu’un qui voyageait, au Japon, à Bejiing ou encore à New York. Ce discours a donc vraiment été un tournant dans ma vie.

    Youphil.com: D’où vient votre engagement? L’activisme de vos parents vous a sûrement influencée…

    S.C-S: C’est vrai, ils m’ont beaucoup influencée. Ils m’ont appris à me mobiliser pour les choses en lesquelles je croyais et combien il était excitant de faire partie de ceux qui tentaient de changer le monde. Cependant, ils ne m’ont jamais mis de pression pour que je m’engage. Ce qu’ils faisaient était tellement passionnant…

    J’ai surtout eu la chance de passer beaucoup de temps dans la nature avec ma famille et mes amis, sur la côte ouest canadienne, où je vis toujours. Si les enfants gardent le contact avec la nature, nous aurons toujours des gens pour tenter de protéger notre planète.

    Youphil.com: Jean-Paul Jaud a même réalisé un documentaire en 2010 ("Severn la voix de nos enfants") sur votre engagement. Comment réagissez-vous à cette sorte de "Suzuki mania"?

    S.C-S: Je ne sais pas si c’est vraiment une "mania". Mais j’ai été vraiment surprise de voir Jean-Paul Jaud et son équipe venir me filmer à deux reprises. Je ne savais pas vraiment que j’allais être au centre de ce film.

    J’ai fait beaucoup de choses depuis vingt ans, mais le discours que j’ai prononcé à 12 ans est vraiment ce qui a le plus marqué les gens. Cela prouve bien combien la parole de la jeunesse compte. Elle peut jouer un grand rôle dans ce mouvement vers une société plus juste et plus durable.

    Youphil.com: Qu’est-ce qui a changé depuis 1992? Les gens paraissent-ils plus sensibilisés au problème du changement climatique?

    S.C-S: Oui, bien sûr, les choses ont évolué en faveur du développement durable. Mais on n’a pas renversé la vapeur. En 1992, le changement climatique était encore au stade de la prévision. Aujourd’hui, on en voit concrètement les effets et toutes les discussions sur l’environnement prennent en compte ce facteur. Ce problème a donc gagné les consciences depuis vingt ans.

    La différence, c’est qu’en 1992, on était dans une phase où tout le monde parlait d’environnement. Aujourd’hui, les gens semblent moins se sentir concernés. Il n’y a qu’à regarder la durée du Sommet de la Terre: elle était de deux semaines en 1992, et elle sera de trois jours en 2012. L’environnement ne fait visiblement plus partie des priorités.

    Youphil.com: Pensez-vous que cela est dû à la crise économique?

    S.C-S: Cela a dû jouer, c’est sûr. Mais c’est une erreur de laisser de côté l’environnement à cause de l’économie. C’est refuser de voir que ces deux domaines sont fondamentalement liés. Et c’est se voiler la face, de penser que l’on peut continuer à vivre au rythme de la croissance des décennies passées. Nous sommes bloqués dans un paradigme où l’on pense que l’on ne doit agir que si d’énormes profits sont en jeu.

    Quand les banques sont en crise, tout de suite, on met en place des plans de sauvetage, et tout le monde est en crise. Nous devons revenir à l’essentiel: si nous n’avons pas un air, une eau et des sols sains, nous ne survivrons pas.

    Youphil.com: Que combattez-vous aujourd’hui?

    S.C-S: Je suis engagée dans la contestation du projet de pipeline Northern Gateway, qui traverserait le pays jusque la côte ouest où je vis. Les risques de fuites de pétrole sont énormes. Le gouvernement essaie de passer ce projet en force et de limiter la consultation des citoyens. Nous avons vraiment besoin d’un grand débat sur l’énergie au Canada.

    Youphil.com: Le gouvernement va-t-il faire un pas en avant sur l’environnement, d’après vous?

    S.C-S: [Elle hésite.] Nous devons faire évoluer le gouvernement sur la justice ou la démocratie, et pas seulement sur l’environnement. Je n’ai pas beaucoup d’espoir avec ce gouvernement conservateur. Par ailleurs, il a énormément influencé les médias.

    Le groupe WE CANada souhaitait que je participe à Rio pour présenter nos propositions au gouvernement. C’est leur passion et leur optimisme qui m’ont poussée à y aller.

    Youphil.com: Quelle sera votre rôle au Sommet de la Terre?

    S.C-S: Je serai l’une des porte-paroles de WE CANada. Mais je serai principalement une simple citoyenne engagée. Je vais emmener mon dernier fils, qui a quatre mois. Je ne participerai pas à la table des négociations.

    Youphil.com: Qu’attendez-vous de ce sommet?

    S.C-S: J’espère au moins que les dirigeants se réengageront sur des nouveaux objectifs du millénaires forts pour la protection de la planète, car ceux-ci arriveront à échéance dans quelques années.

    Youphil.com: Quelles mesures faudrait-il mettre en place en priorité?

    S.C-S: Avec WECANada, nous proposons trois mesures, en particulier pour le Canada: un commerce équitable et une nouvelle mesure de la richesse du pays à la place du PIB qui reflèterait davantage le progrès, la santé, et la qualité de vie. Nous devons aussi trouver un moyen d'évaluer les bénéfices économiques que l'on peut retirer de notre éco-système. Cela permettrait de mieux préserver la planète. C'est un cliché, mais la forêt amazonienne est le poumon de la Terre. Nous devons la protéger.

    Par ailleurs, il faudra évidemment développer l'économie verte.

    Youphil.com: Etes-vous favorable à la création d’une Organisation mondiale de l’environnement (OME)?

    S.C-S: Oui, même si je préférerais voir les questions d’environnement et de développement durable intégrées dans chaque organisation au lieu de créer des entités pour chaque domaine.

    Or, ce n'est pas le cas. Nous avons donc besoin d’une OME, et il serait formidable d’avoir une Cour de justice pour l’environnement. Elle pourrait poursuivre les grandes firmes et les pays coupables de crimes environnementaux, en particulier les crimes inter-générationnels ou intra-générationnels. Le changement climatique en est un exemple, car il a été causé par les générations actuelles et passées, et il est irrévocable.

    Youphil.com: Cette Cour de justice pour l’environnement jouerait donc le rôle des ONG et des lanceurs d’alertes?

    S.C-S: Je le crois. Je sais que la Croix-Rouge discute de cela actuellement. Je pense vraiment que ce Tribunal pénal de La Haye pour les crimes environnementaux verra le jour.

    Youphil.com: Etes-vous optimiste pour les générations à venir?

    S.C-S: [Elle hésite.] Je ne suis pas pessimiste, mais je pense que les générations à venir ont vraiment d’énormes défis à relever. J’aimerais voir la jeunesse se soulever pour défier les adultes afin que leurs paroles reflètent leurs actes. Les moins de 30 ans représentent tout de même environ 50% de la population mondiale.

    Aujourd’hui, on ne considère les choses qu’à court-terme. C’est totalement absurde. Le monde ne va pas exploser demain, mais si l’on ne change pas de mode de vie, nous allons provoquer d’énormes dommages. Nous devons penser à l’avenir de nos enfants.

    Youphil.com: Si ce statu quo perdure, la société civile peut-elle changer la donne?

    S.C-S: Oui, totalement. Nous avons besoin d’une révolution, et bien sûr, elle viendra des peuples. La crise économique de 2008 et le mouvement Occupy Wall Street l’année dernière en sont des signes avant-coureurs. A priori, nous avons besoin de seulement 7% des citoyens pour provoquer un changement sociétal.

    Youphil.com: Qu’allez-vous dire à vos enfants pour les sensibiliser aux problèmes d’environnement?

    S.C-S: Mon premier fils a deux ans. Pour l’instant, quand je l’emmène à la plage, je veille à lui faire ramasser au moins un déchet, afin qu’il comprenne que c’est de la pollution. C’est vraiment triste de devoir apprendre cela à ses enfants. Mais nous devons tous apporter notre pierre à l'édifice.

    > Suivez le Sommet de la Terre de Rio sur notre page spéciale.   Youphil.com

    Crédit photo: Severn Cullis-Suzuki et son fils de deux ans Ganhlaans, DR

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  • Les limites à la croissance (

    2012     408 p.    25,36 €

     

      En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu’ils intitulent The Limits to Growth. Celui-ci va choquer le monde et devenir un best-seller international. Pour la première fois, leur recherche établit les conséquences dramatiques sur le plan écologique d’une croissance économique et démographique exponentielle dans un monde fini. Leur analyse repose sur le modèle « World3 », qui permet une simulation informatique des interactions entre population, croissance industrielle, production alimentaire et limites des écosystèmes terrestres.
       Nous sommes avant la première crise pétrolière de 1973, et pour beaucoup d’esprits,la croissance économique est un fait durable, qui ne saurait être discuté : en 2004, quand les auteurs reprennent leur analyse et l’enrichissent de données accumulées durant trois décennies d’expansion sans limites, l’impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement. En 1972, la problématique centrale de leur livre était : « comment ralentir la croissance » ; désormais, l’enjeu est : « comment procéder pour revenir dans les limites de la planète ». C’est donc la dernière version du Rapport Meadows que nous proposons aujourd’hui au public francophone, à un moment où la crise majeure que nous traversons jette une lumière crue sur la dynamique de la croissance et ses effets.
       Née en 1941 et décédée en 2001, Donella Meadows était une spécialiste des systèmes, professeur d’études environnementales à l’université de Darmouth (New Hampshire).
      Né en 1945, Jorgen Randers est professeur de stratégie climatique à la BI Norwegian Business School.
      Né en 1942, Dennis Meadows est professeur émérite de l’université du New Hampshire en gestion des systèmes

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  •   La Revue de l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques) consacre son numéro 85 à "L’argent des dictateurs"

    Gustave Massiah, membre du Conseil scientifique d’Attac-France, y publie "La corruption au cœur du néolibéralisme"
    En rappelant que, ces dernières décennies, les sommes d’argent détournées par les dictateurs se chiffrent en centaines de milliards, il montre que le support en est la vente des matières premières et les achats d’armes. A cet égard, il est important de rappeler que la corruption a un agent premier, le corrupteur qui se situe, pour l’essentiel, dans les pays riches du Nord ! 
    Il souligne que les "révolutions arabes" ont promu un nouvel acteur : les peuples. Mais il met surtout en évidence qu’avec le néolibéralisme, la corruption a pris à la fois la dimension qui est rappelée mais aussi qu’elle s’est montrée un outil de première importance pour le capitalisme. 
    Il note enfin que l’arme de destruction massive de cette corruption ne peut qu’être la démocratie. 
    JC

    Lettre du conseil scientifique d ATTAC FRANCE


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  • L'occidentalisation fait évoluer les formes de cancer

      06 juin 2012,

    drain_redonDrain suite à un traitement de cancer
    © C. Magdelaine / notre-planete.info

    L'évolution du fardeau du cancer est fonction du développement humain. Telle est la conclusion d'une étude menée par des chercheurs du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), publiée vendredi 1 er juin dans la revue Lancet Oncology[1]. Cette étude démontre de manière remarquable comment le fardeau croissant du cancer va toucher principalement certains pays en transition sociale et économique, mais aussi que les types de cancer les plus fréquents sont en train de changer.

    Disparités géographiques par niveaux de développement humain en 2008

    Dans les régions aux Indices de Développement Humain (IDH)[2] élevés ou très élevés, quatre cancers (côlon-rectum, sein, poumon et prostate) expliquent la moitié de l'incidence du cancer. Dans les régions où l'IDH est faible et moyen, les cancers de l'œsophage, de l'estomac et du foie sont également fréquents, et pris ensemble, ces sept cancers expliquent 62% de l'incidence des cancers dans ces régions. Dans les régions à faible IDH, plus particulièrement, le cancer le plus fréquent est le cancer du col de l'utérus, devant ceux du sein et du foie, le sarcome de Kaposi arrivant en 4 ème position.

    Différences géographiques par pays et par sexe en 2008

    Chez les hommes, neuf types de cancer se partagent les taux d'incidence les plus élevés dans différents pays, les cancers de la prostate, du poumon et du foie arrivant en tête, suivis du cancer de l'œsophage, de l'estomac et du sarcome de Kaposi qui, lui, figure en première place dans certains pays à IDH faible et moyen.
    Pour les femmes, les taux d'incidence les plus élevés concernent le cancer du sein ou du col de l'utérus dans quasiment tous les 184 pays étudiés.

    Cancer en transition – un effet de « l'occidentalisation »

    Dans les régions à IDH moyen et élevé, la diminution constatée des taux d'incidence des cancers de l'estomac et du col de l'utérus semble contrebalancée par une augmentation des taux d'incidence des cancers du sein chez la femme, de la prostate et du cancer colorectal. Cela peut être attribué à « l'occidentalisation » de pays connaissant une transition économique et sociale rapide, avec une réduction des cancers d'origine infectieuse et une hausse plus importante des cancers associés aux facteurs de risque génésiques, alimentaires et hormonaux.

    Tendance du fardeau du cancer

    Le cancer reste la principale cause de décès[3] dans de nombreux pays à revenus élevés et va devenir une cause majeure de morbidité et de mortalité dans les prochaines décennies, dans toutes les régions du monde.

    En supposant que les tendances observées dans les pays à IDH moyen à très élevé s'appliquent au niveau mondial, à savoir la hausse des taux d'incidence des cancers du côlon-rectum, du sein, de la prostate, la baisse des taux d'incidence du cancer de l'estomac et du col de l'utérus, et la hausse du cancer du poumon chez les femmes et la baisse de ce dernier chez les hommes (dans les régions à IDH élevé et très élevé seulement), les auteurs estiment que l'on comptera plus de 22 millions de nouveaux cas de cancer par an d'ici 2030. Ces analyses constituent un premier aperçu global de la situation actuelle et future de l'incidence et de la mortalité par cancer selon des niveaux d'IDH prédéfinis.

    D'après le Dr Freddie Bray, auteur principal de ce rapport : "Cette étude devrait servir de catalyseur pour la poursuite des travaux sur l'inégalité entre individus en matière de cancer au plan mondial, et permettra de mieux comprendre comment et pourquoi les déterminants macroéconomiques influencent l'incidence, la mortalité et la survie associée au cancer". Il conclut : "Il est impératif que les cliniciens et les spécialistes de la lutte contre le cancer soient alertés sur l'ampleur croissante de l'incidence et de la mortalité associée au cancer à travers le monde ; cette analyse permet de souligner le besoin d'initiative au plan mondial pour réduire le fardeau du cancer".

    Conséquences sur l'action de santé publique

    Le Dr Christopher Wild, Directeur du CIRC, a déclaré : "Cette étude révèle la nature dynamique de la représentation du cancer dans le temps et dans une région du monde donnée. Les pays doivent tenir compte des défis spécifiques auxquels ils feront face et privilégier les interventions ciblées pour lutter contre les hausses attendues du fardeau du cancer par des stratégies de prévention primaire efficaces, un dépistage précoce, et des programmes thérapeutiques efficaces".

    Notes

    1. Global cancer transitions according to the Human Development Index (2008—2030): a population-based study - The Lancet Oncology, Early Online Publication, 1 June 2012 ; doi:10.1016/S1470-2045(12)70211-5
    2. "Une nouvelle manière de mesurer le développement en faisant la synthèse des indicateurs d'espérance de vie, de niveau d'études et de revenu, pour aboutir à un indicateur composite du développement humain, l'IDH. Le tournant décisif pour l'IDH fut la création d'une statistique unique destinée à servir de cadre de référence pour le développement économique et social. L'IDH établit un minimum et un maximum pour chaque dimension, appelés balises, et indique ensuite la situation de chaque pays par rapport à ces dernières (dont la valeur varie entre 0 et 1). Source : PNUD, visité le 29 mai 2012.
    3. Ferlay J, Shin HR, Bray F, Forman D, Mathers C, Parkin DM. Estimates of worldwide burden of cancer in 2008:GLOBOCAN 2008. Int J Cancer. 2010 Jun;127(12): 2893-917.

    Auteur   Organisation Mondiale de la Santé  publié par notre-planete.info


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  •   Placer la Biopiraterie au cœur des débats : un enjeu pour le Sommet des Peuples

    Le Sommet des Peuples, espace des possibles pour construire des alternatives à la Biopiraterie

    Dans le contexte de Rio+20 et de l’émergence du concept de croissance verte, la Biopiraterie sera au cœur des enjeux en ce mois de juin à Rio.

    Rappelons tout d’abord ce qu’est la Biopiraterie. La Biopiraterie c’est l’appropriation, par les firmes pharmaceutiques, cosmétiques ou agroalimentaires, des plantes ou semences des pays riches en biodiversité. C’est aussi le vol des connaissances et savoir-faire sur ces plantes : les entreprises peuvent s’approprier, en les brevetant, des techniques copiées sur les savoirs d’un shaman amazonien, d’un paysan indien ou d’un guérisseur sud-africain. La croissance verte, telle qu’elle est pensée actuellement, marquera probablement un nouveau pas vers la marchandisation des ressources et des savoirs traditionnels.

    France Libertés, au sein du Collectif pour une alternative à la Biopiraterie dont nous faisons partie, tire la sonnette d’alarme. La mise sur le marché des ressources en biodiversité, tout comme le copiage des savoirs traditionnels, présentent une grave menace pour les peuples et l’environnement. Il est urgent d’agir.

    Le prochain Sommet des Peuples est l’occasion de réfléchir, débattre, et trouver ensemble des alternatives à l’appropriation illégitime de la nature et des savoirs. Le temps d’un atelier participatif, nous allons réunir les figures internationales de la résistance à la Biopiraterie : Vandana Shiva, scientifique et militante reconnue internationalement pour sa lutte contre l’appropriation du vivant, Ailton Krenak, leader indigène, et bien d’autres représentants d’ONG et de peuples autochtones. L’atelier sera l’occasion d’évoquer des cas concrets de Biopiraterie, comme le Murumuru des Ashaninka, ou le génome des Surui, et de présenter des alternatives innovantes, telles les pharmacopées populaires ou les programmes de formation des communautés.

    L’enjeu est de taille. La Biopiraterie, thématique largement méconnue, doit être contestée. Des mécanismes de veille doivent être mis en place pour identifier les cas de Biopiraterie dès les premiers doutes. La société civile a le devoir de s’organiser pour fonder un réseau international solide autour de l’opposition à cette marchandisation du vivant et des connaissances traditionnelles.

    Le Sommet des Peuples n’est alors qu’une étape, qui devra permettre de nous mobiliser pour répondre à ces objectifs. Cette étape n’en est pas moins fondamentale pour promouvoir, au quotidien, des alternatives respectueuses des droits des peuples.

    Rendez-vous est pris à partir du 15 juin à Rio de Janeiro !


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  • 2008     208 p.    18 €

       L'homme contemporain ne croit plus en l'avenir, moral en berne, système économique fou, planète détruite au quotidien, surconcentration urbaine. Peu à peu, l'idée d'une autre vie s'impose. Ne pourrait-il exister enfin, vivre autrement ? La surconsommation à laquelle il est enchaîné lui coûte la joie de vivre, lui insuffle un mal être permanent et profond.

        Il a besoin de tranquillité, d'équilibre. Le dépouillement - au sens philosophique - l'interroge. Il s'aperçoit qu'il n'est plus autonome, qu'il ne sait plus se débrouiller par lui-même, se nourrir et construire avec ses mains. L'angoisse environnementale, relayée par les médias, ajoute à son besoin urgent de changer la donne.

       La campagne, parce qu'elle contient en germe les expériences humaines passées - solidarité, débrouille, prévoyance, patrimoine -, parce qu'elle est un laboratoire - greffe de population et de culture -, parce qu'elle est le refuge de l'ultime naturel, la campagne autorise l'utopie.

       Face à la mondialisation, à l'explosion du prix de l'énergie, aux grands risques géopolitiques, la réponse économique est bien dans la relocalisation des échanges, dans la redécouverte des circuits courts, dans le terroir renouvelé. Le paysan, homme du pays, pluriactif, " polyculteur ", a vocation à exister de nouveau pour nourrir les hommes.

       Par ailleurs, le rêve du petit domaine, partagé par tant d'individus et de communautés n'est-il pas en train de reprendre corps ? II autorise un modèle alternatif, l'autonomie, voire l'autosubsistance en cas de crise aiguë. Le contemporain, auquel on fait croire que le progrès apporterait le bonheur, a compris que les petits bonheurs sont à portée de main.

       Bernard Farinelli. Spécialiste du développement local et de l'installation en milieu rural, il est chroniqueur à Village Magazine et, chaque semaine, sur France Bleu Pays d'Auvergne, sur les thématiques écocitoyennes et le monde rural. Il a publié une dizaine d'ouvrages. Président de l'Association des amis d'Émile Guillaumin, l'écrivain paysan, il s'attache à transmettre son message et son œuvre.

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  • Revivre à la campagne (John SEYMOUR )

    2013     312 p.    36,51 €

         L'engouement actuel pour le retour à l'autarcie trouve son accomplissement et toutes ses réponses dans cet ouvrage très complet, illustré et éclairé de nombreux croquis explicatifs, rédigé par le " père de l'autosuffisance ".

       Quels sont les outils essentiels pour créer et entretenir son potager ?

       Comment tailler ses arbustes ? Comment presser l'huile de ses noix ?

      La meilleure méthode pour faire son propre beurre ?

      Que faire de ses inévitables déchets ?

      Comment se chauffer grâce au soleil, sans piles photovoltaïques ?

      Autant de questions parmi de nombreuses autres qui se résoudront en un clin d'œil en consultant ce livre, indispensable aux nouveaux pionniers de la vie moderne...

      ch 1 le sens de l'autarcie
     ch 2 produits du jardin
     ch 3 produits d'origine animale
     ch 4 produits des champs
     ch 5 produits de la chasse et de la pêche
     ch 6 dans la laiterie
     ch 7 dans la cuisine
     ch 8 brassage et vinification
     ch 9 énergie et déchets
     ch 10 artisanat et savoir faire
    ch 11 ce qu'il faut savoir


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  • Vive la co-révolution (Anne-Sophie NOVEL )

    2012     237 p.     17 €

        L'avenir du monde ne peut plus attendre. Pour appréhender la société autrement, nous devons changer de " logiciel de pensée ". Parmi les modes d'action nécessaires à cette évolution se trouve la collaboration. Qualifiée de " radicale " par certains hommes d'affaires américains convaincus de l'urgence de travailler en bonne intelligence pour construire le monde durable de demain, la collaboration peut renouveler nos façons de faire à différents niveaux de la société. En le faisant passer du " moi " au " nous ", la corévolution donne un autre espace de déploiement concret au développement durable.

       Cet ouvrage décrypte donc ce phénomène de partage : il valorise différents exemples et cas d'école, et montre en quoi les corévolutions impactent profondément nos organisations (groupes humains, associations, collectivités, mouvement politique, entreprises, etc.). L'émergence du web participatif facilite la mise en réseau et encourage la transparence des échanges : cette logique imprègne peu à peu notre façon de penser, d'agir, de consommer (mouvement de " consommation collaborative " qui nous incite à couchsurfer, covoiturer, cotravailler, autopartager, " louer citoyen ", etc.), mais aussi d'entreprendre (dépasser la logique de compétition), de militer et de manager. Alors que 2012 a été déclarée année internationale des coopératives, tout porte à croire que la tendance va prendre de l'ampleur dans les années à venir.

      Anne-Sophie Novel : docteur en économie, journaliste spécialisée dans le développement durable, fondatrice du blog collectif Ecolo-Info, membre du réseau des entrepreneurs d'avenir.
      Stéphane Riot : consultant fondateur de NoveTerra, spécialisé en développement durable et accompagnement du changement, psychopédagogue, membre du réseau colibri et du comité français de Biomimicry Europe. membre d'un centre de recherche sur les neurosciences.
      
    Un livre indispensable pour dépasser l'époque de l'individualisme et entrer de plain pied dans celle de la coopération !
    Pour en savoir plus, rendez-vous sur leur site Co-Lab !
      A Bordeaux, rencontre dédicace samedi 16 juin à 11h
      A Paris, rencontre dédicace mardi 19 juin à 19h30

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