•  Comme vous le savez, faire un blog génère de la pollution. L'entreprise Bonial a lancé l’opération Blog zéro Carbone : une grande opération de reboisement par et pour la blogosphère. En collaboration avec les Pépinières Naudet, ils proposent en effet de compenser les émissions de CO2 des blogs en plantant un arbre en France pour chaque blog qui mettra ce petit logo:

    Je compense le carbone de mon blog avec les Petits gestes écolos de bonial.fr
    Voici comment ça marche:

    Combien de CO2 un arbre est-il capable d’absorber ?

    Il est difficile de donner une réponse précise et certifiée. La capacité d’absorption de CO2 d’un arbre peut énormément varier, et dépend ainsi de l’essence de l’arbre, de son exposition à la lumière, de la période de végétation, les changements de température dans le milieu, de la quantité d’eau disponible et de la qualité des sols.

    Il y a aussi différentes manières de calculer le potentiel d’absorption d’un arbre. Les valeurs usuelles que l’on retrouve vont de 10 à 30kg de dioxyde de carbone absorbés annuellement par un arbre. On sait cependant que dans les premières années qui suivent la plantation, celui-ci ne peut absorber que peu de CO2 en comparaison avec le reste de sa vie. Également, il est admis qu’à partir d’une vingtaine d’années, cette valeur décroit lentement.

    La CCNUCC, Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, a de son côté calculé et convenu de la valeur moyenne de 10 kg absorbés chaque année par un arbre. Petits gestes écolos, pour son opération Blog zéro Carbone, a choisi de rester relativement peu ambitieux sur ces valeurs, en retenant le chiffre moyen de 5 kg par arbre et par an. Ce conservatisme ne peut être que positif !

    Un arbre suffit pour compenser les émissions de CO2 d’un blog

    En reprenant les calculs ci-dessus, l’opération est très simple ! Sachant que la capacité d’absorption d’un arbre est estimée à au moins 5 kg de CO2 par an, et qu’un blog moyen en émet 3,6 kg, la plantation d’un arbre pour un blog doit permettre la neutralisation de son empreinte carbone sur l’environnement. La durée de vie moyenne d’un arbre étant de 50 ans, nous sommes assurés d’une compensation carbone durable, et même plus importante.

    Votre blog a plus de 15 000 pages vues par mois ? Un arbre peut ne pas suffire : écrivez-nous et nous compenserons également les émissions de dioxyde de carbone pour votre blog ! (blog-zerocarbone@bonial.fr)

    Comment et où les arbres sont-ils plantés ?

    Pour la France, nous plantons les arbres avec les Pépinières Naudet. Ces arbres sont actuellement plantés en Bretagne, sur la commune de Gévézé près de Rennes.

    Nous avons d’ores et déjà décidé de planter jusqu’à 1000 arbres, pour les premiers 1000 blogs qui accepteront de participer à l’opération Blog zéro Carbone.

     
    Je souhaite participer à l'opération Blog zero carbone


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    Bonjour à tous,

    Les humanistes font le printemps... du moins au Mas de Beaulieu, qui a réouvert ses portes aux visiteurs, bénévoles et stagiaires. C’est aussi l’occasion pour Terre & Humanisme de vous adresser sa lettre d’information : voici les dernières nouvelles de l’association et de ses actions, en France comme à l’international...

     
     

      Dernier numéro de notre revue : Transformons nos territoires !

    Dans l’élan des forums et de la campagne "Tous candidats" des Colibris, notre journal trimestriel se penche sur des actions innovantes menées à l’échelle d’un territoire, dans le double sens de "terre" et d’"environnement proche".

    Et bien-sûr, pas de journal sans les dernières nouvelles de l’association (bilans, salons…)

    Extraits de notre journal, vente au numéro ou abonnement annuel (4 numéros/an) sur notre site internet :
    www.terre-humanisme.org - Journal

       
     

      Visitez nos jardins

    Vous êtes les bienvenus chaque lundi à 10 heures pour une présentation des activités de Terre & Humanisme et une visite du lieu dans les pas des jardiniers… Les visites sont gratuites et ouvertes à tous, chaque lundi jusqu’en octobre.

    Inscriptions : 04 75 36 64 01 ou infos@terre-humanisme.org

    Si vous souhaitez plus d’informations sur le Mas de Beaulieu et son accès : www.terre-humanisme.org - Mas de Beaulieu

     

     

     

      Bénévolat

    Tandis que les premiers bénévoles de l’année font les semis et les repiquages, nous réalisons que le planning d’inscription est complet ! Vous pouvez tout de même vous mettre sur liste d’attente, il y a parfois des désistements.

    Inscriptions : 04 75 36 64 01 ou infos@terre-humanisme.org                                                                                                                                                                                            

      Formations

    Face au succès du stage "Ravageurs et maladies : les solutions agroécologiques" programmé le 17 et 18 mai, nous vous proposons une deuxième session qui se déroulera au Mas de Beaulieu du 2 au 3 août.

    Il reste aussi quelques places pour "Cuisine et bien-être" qui aura lieu du 16 au 21 juillet et du 20 au 25 août 2012.

    Pour vous inscrire, contactez Virginie :

    04 75 36 65 40 ou virginie@terre-humanisme.org

    Pour voir le calendrier complet de nos formations, rendez-vous sur www.terre-humanisme.org - Nos formations

     

      Séminaire « Autonomie semencière et sauvegarde des variétés traditionnelles »

    Lucile, ancienne coordinatrice des programmes de Terre & Humanisme Maroc, a participé au Séminaire "Autonomie semencière et sauvegarde des variétés traditionnelles" qui s'est tenu au mois de décembre 2011 au Burkina Faso.

      Accéder au résumé du bilan de nos actions de solidarité internationale

    Rendez-vous sur : www.terre-humanisme.org - Actualités internationales ou télécharger en ligne le bilan

      Page « Actualités internationales » et blog sur nos programmes de solidarité internationale

    Pour vous tenir au courant des dernières actualités internationales, rendez-vous sur www.terre-humanisme.org - Actualités internationales

    Et pour nos lecteurs qui souhaitent en savoir plus, un blog sur nos programmes de solidarité internationale a vu le jour !
    Blog - actu-internationale.solidairesdumonde.org

     

     


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  • Une maison de hobbit et écologique pour moins de 3500 euros

     
     

    Simon Dale, un jeune Gallois, a construit sa propre maison en quatre mois et pour seulement 3000 livres (3400 euros). Mieux, celui-ci à tenu à être le plus respectueux possible de l’environnement mais aussi à ce que son logis ressemble à ceux des hobbits, les petits êtres mis en scène par J.R Tolkien dans Le Seigneur des anneaux. Pour ce faire, il a utilisé du bois venant d’une forêt galloise pour la charpente, de la paille pour les murs et de la chaux pour l’enduit. L’eau est récupérée via le toit, où sont posés des panneaux solaires. Des toilettes sèches et un réfrigérateur fonctionnant par géothermie complètent ce tableau. L’idée vous inspire ? Libre à vous de l’imiter. Simon Dale a en effet créé un site Internet où il expose (en anglais) ses photos, ses plans et ses conseils pour construire sa bâtisse.

    Le rédacteur : Thibaut Schepman (Terraéco.net)

    Sur Twitter : @ThibautSchepman

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  • Le wir, carburant de l'économie suisse

     
     

    Il serait, selon certains observateurs, une des clés de la légendaire stabilité économique helvétique. Créé il y a près de 80 ans, en pleine crise économique, le wir, monnaie complémentaire interentreprises suisse louée pour ses vertus anticycliques, suscite de plus en plus d'intérêt dans l'Hexagone.

    « C’est tout sauf du folklore », assure Jean-Marc Ayrault évoquant le projet de lancement d’une monnaie locale complémentaire sur l’agglomération nantaise. L’objectif affiché du député-maire est d’aider les entreprises à faire face à la crise des liquidités et à faciliter l’accès au crédit à une période où les défaillances de PME se multiplient. « En 2008, beaucoup d’entreprises sont parvenues à passer le cap parce qu’elles avaient de la trésorerie. Aujourd’hui, elles se trouvent en difficultés parce qu’elles en sont dépourvues, » souligne Pascal Bolo, adjoint au maire de Nantes chargé des finances, du dialogue citoyen et de l’évaluation des politiques publiques.

    Si les élus nantais sont aussi convaincus, c'est aussi qu'ils ont en tête le succès de monnaie locale, comme le Wir. Créée en 1934 pendant la grande dépression, par une poignée de petits patrons zurichois, la banque Wir, cette société coopérative sans but lucratif émet sa propre monnaie : le Wir (« nous » en allemand opposé au « Ich », le « je » français). L’objectif des initiateurs du projet était de créer une organisation d’entraide et de suppléer à la pénurie d’argent liquide due, selon eux, à une excessive thésaurisation de la monnaie. Cantonné à la Suisse, le Wir circule aujourd’hui au sein d’un réseau de 60 000 PME adhérentes, soit 20% des PME helvétiques. Ici, pas de taux d’intérêt. Les avoirs ne sont pas rémunérés en application des thèses du théoricien monétaire Silvio Gesell (1862-1930) qui s’était fait l’apôtre d’une monnaie fondante, c'est-à-dire d’une monnaie qui se déprécie si on ne l’utilise pas. Les Wir qui ne sont pas utilisés perdent de leur valeur du fait de l’inflation. Le système a été conçu pour encourager la circulation de la monnaie. « C’est la rotation de l’argent qui permet à l’économie de se développer et de prospérer. Celle-ci doit être la plus rapide possible», insiste Hervé Dubois, le responsable de la communication de la banque qui « coule sous les demandes d’interviews ».

    L'équivalent de 1,6 milliard de francs suisses

    Adossé au franc suisse (1 wir = 1 franc suisse) mais non convertible, le wir est une monnaie purement scripturale. Pas de pièces, ni de billets mais des ordres de virement qui fonctionnent comme des chèques et des cartes qui s’utilisent comme des cartes de crédits. En 2010, le chiffre d’affaires cumulé réalisé en wir a atteint l’équivalent de 1,6 milliard de francs suisses. Le bâtiment figure en tête des secteurs qui recourent le plus à cette monnaie complémentaire, suivis par le commerce de gros et de détail et les prestations de services. En règle générale, les factures sont payées en partie en wir (20 à 30%) et en partie en franc suisse. «1,6 milliard de wir injectés dans l’économie génèrent un chiffre d’affaires 10 à 30 fois supérieur, ce qui n’est pas rien », analyse Roland Canonica, directeur régional de la banque Wir à Lausanne. En effet, de nombreux investissements ne se réaliseraient pas si les PME ne pouvaient puiser dans leurs avoirs en wir.

    Un stabilisateur pour l’économie suisse

    C’est un économiste et professeur d’Université américain, James Stodder, qui a mis le doigt sur ce phénomène. Dans les périodes de forte croissance de l’économie, le volume des échanges en wir se réduit. En revanche, il gonfle et prend de l’ampleur dès qu’une récession ou un ralentissement économique pointe le bout de son nez. « Lors de la dernière récession qui a frappé la suisse, dans les années 1990, des milliers de PME ont pu survivre sans trop de dommages grâce au système Wir » affirme Hervé Dubois. « Sans le Wir, mon hôtel n’existerait peut-être plus » affirme, de son côté, cet hôtelier de Saint Blaise qui a pu rénover son établissement grâce au taux d’intérêt attractif (1,7% au lieu de 6 à 8% sur le marché) que lui a consenti la banque Wir. Depuis 1998, celle-ci octroie des crédits commerciaux et hypothécaires en WIR et en francs suisses et accepte des dépôts et placements en francs.

    « En 1992, en pleine crise quand l’activité était au plus bas, j’ai maintenu la totalité de mes emplois grâce au wir», jubile Norbert Voyame. Ce patron romand de deux PME d’une trentaine de salariés -une entreprise d’architecture-construction et une autre de fabrication d’horloges- réalise environ 20% de son chiffre d’affaires en wir. « L’échange monétaire est presque éclipsé par la relation humaine », poursuit-il soulignant la convivialité de ce marché captif. Les 5 foires annuelles, organisées par le réseau, permettent aux clients wir, qui se soutiennent en achetant les uns chez les autres, de faire plus ample connaissance. « Le wir nous apporte des clients supplémentaires. Ils se déplacent car ils ont des wir à dépenser », note Thierry Trachsel, patron d’un magasin d’électro ménager à Genève. « Ce n’est pas nous qui cherchons le client, c’est le client qui nous cherche », s’amuse ce garagiste zurichois. Le nombre d’entreprises partenaires et le volume des échanges monétaires en wir étant beaucoup plus développée en secteur alémanique, le Suisse Romand ne doit pas renâcler à se déplacer. C’est un des revers de la médaille avec le surcroît de travail généré par le deuxième budget réalisé en wir.

    « Le wir demande une gestion particulière, une anticipation des dépenses et des encaissements. L’idéal est de se demander comment on va dépenser ses wir avant même de les encaisser », lance, de son côté, Roger Peytrignet, opticien à Renens, en Suisse romande. Les travaux de construction et de rénovation, de renouvellement d’équipements représentent les dépenses les plus fréquentes réalisées en wir par les patrons de PME qui utilisent aussi cette monnaie pour leurs besoins privés : construction d’une maison, achat de matériel bureautique, courses dans des supermarchés. A quand un Wir dans l’agglomération nantaise ? La monnaie complémentaire locale devrait être opérationnelle durant l’été 2013.             (10/04/2012 )

    Eric Tariant
    © 2012 Novethic - Tous droits réservés

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  • F.-O.G et les «petits» candidats

    Vendredi 20 Avril 2012 à 12:00 | Lu 8789 fois
    Yves de Tallenay - Tribune (Marianne 2 )

    Si Pascale Clark a déjà eu sa dose de critiques quant à son traitement des «petits» candidats sur France Inter, elle n'est pas la seule à les bousculer plus que les «grands» : cette fois, c'est Franz-Olivier Giesbert qui en prend pour son grade. Il serait l'auteur d'une «faute déontologique [...] commise de manière éhontée sur une chaîne publique», selon Yves de Tallenay, dont nous publions la tribune.

     

    (Franz-Olivier Giesbert - BALTEL/SIPA)
    (Franz-Olivier Giesbert - BALTEL/SIPA)    
    L'histoire du «petit» candidat et du «grand» journaliste...

    Jeudi dernier, s'est produit sur les médias un épisode qui en dit long sur la façon étrange dont certains journalistes font désormais leur métier : avec une hargne débridée, Franz-Olivier Giesbert a littéralement «descendu» les petits candidats à la présidentielle après qu'ils se sont exprimés sur une chaîne publique.

    Or à part quelques protestations dès le lendemain mais à la marge (essentiellement sur Internet), rien n'a vraiment été dit de ce qui aurait dû l'être en de telles circonstances.

    Rappelons les faits : cette émission, « Des paroles et des actes », comme celle de la veille, devait permettre aux «petits candidats» de s'exprimer. En effet, ils avaient été exclus jusqu'alors du débat du premier tour faute d'avoir leurs signatures et donc d'être reconnus comme de «vrais» candidats. De leur côté, les plus «grands candidats» avaient eu la possibilité de s'exprimer largement ces derniers mois dans cette même émission avec cependant un temps de parole beaucoup plus long (2h20 pour chaque émission) et faisant place à un débat contradictoire.
    Début avril, les «petits candidats» à la présidentielle ayant obtenu leurs signatures, ont souhaité eux aussi «avoir» leur émission. Mais ils se sont immédiatement vu opposer un refus catégorique au prétexte que, compte tenu du nombre désormais important de candidats (dix), il était impossible d'envisager une égalité du temps de parole et surtout d'envisager quelque débat contradictoire que ce soit.

    Mais suite aux protestations légitimes de ces «petits candidats» (fermement contrées par un premier refus des deux candidats supposés présents au 2ème tour) et grâce au soutien de rares candidats plus grands ainsi qu’à celui de l'opinion crispée par une telle injustice criante, la chaîne publique finit par proposer une solution. Elle décide d’organiser une formule comparable à celle utilisée par les grands candidats mais en version resserrée avec deux émissions dans lesquelles les dix candidats (petits et grands) disposeront d'un temps de parole de 16 minutes seulement et seront face à trois journalistes. Portion congrue pour les «petits» et un espace de communication de plus pour les grands. Pas de débat contradictoire pour les «petits» mais une cerise sur le gâteau pour tous : comme dans l'émission des plus grands, une critique finale sera faite par deux journalistes «indépendants» à l'issue du passage des dix candidats (c'est-à-dire à la fin de la deuxième émission). Un seul point n'est pas précisé : la cerise sur le gâteau sera moulée dans le fiel du journaliste Franz-Olivier Giesbert !

    Bref pour clore une émission aux exigences si fortes d'égalité de traitement, de sérieux, de temps de paroles très stricts, vertu publique oblige, une fin d'émission unique en son genre est orchestrée : une critique à charge, moqueuse sans retenue, faite de qualificatifs d'un niveau toujours discutable, sans appel quel que soit le «petit candidat» et d'un mépris tel qu'on se disait en l'écoutant : quand on pense à tout le temps qu'il a eu pour préparer une intervention subtile durant l'émission (16 minutes X 10 candidats), ça ne lui a guère profité ! Quant aux «grands candidats», quelques critiques furent dites (il en faut bien) mais combien de vertus stratégiques prometteuses firent son admiration !

    Coup monté ? Franz-Olivier Giesbert en service commandé ? Une chose est sûre : ce soir-là, une faute déontologique a été commise de manière éhontée sur une chaîne publique, c’est-à-dire financée par les impôts de tous les français. Car il était du devoir de cette chaîne publique d'offrir à chacun des candidats un même traitement dans un même souci de neutralité. Or cela n'a pas été fait. Outre le modèle de l'émission a minima qui a été choisi pour ces «petits candidats», offrir ce temps de parole à Franz-Olivier Giesbert pour les dézinguer sans recours, est un acte répréhensible. Imaginez un seul instant, à l'issue du débat du second tour, la même prestation : les partisans autant que les opposants des deux côtés seraient consternés !

    Mais il y a pire : pendant la prestation de Franz-Olivier Giesbert, les journalistes ricanaient et en même temps juraient leurs grands Dieux qu’ils ne cautionnaient pas de tels commentaires. L’un d’eux a même ajouté à propos de cette prestation : ça fait partie du charme de l’émission ! La vérité est que ces journalistes-là ont prêté le flanc à une supercherie qui en dit long sur leur nouvelle façon d’opérer.

    D'abord parce que ces «petits candidats», si petits soient-ils, ont des choses à dire qu'il faut savoir entendre ! Sachons nous souvenir du « petit » candidat René Dumont, il y a presque quarante ans, et dont les thèmes inspirent aujourd’hui tous les candidats ! C'est le devoir du journaliste d'aider à la transmission claire et impartiale de ces réalités, dont le «petit candidat» est le représentant, l'ambassadeur ou le simple écho.

    Ensuite parce qu'il est évident qu'en arriver à un tel excès montre combien le premier devoir de neutralité a été oublié par ces journalistes sans foi ni loi. Il ne leur appartient pas de dire aux citoyens comment il faut voter. Si ces journalistes en sont vraiment arrivés à penser qu'il leur faut penser à la place des citoyens, il faut très vite les remettre dans le pli des devoirs de leur métier.

    Enfin parce qu'il est évident que se livrer à de telles pratiques est l'aveu d'une peur immense : pourquoi en effet déployer tant de hargne si ces candidats sont si «petits» qu’on ne puisse les craindre ? Cette peur n’est-elle pas la conséquence naturelle de ce trou béant qui sépare désormais l'élite dont ces journalistes-là font pleinement partie et les citoyens dont ils sont de plus en plus éloignés ?

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  • Les monnaies complémentaires, une alternative au système bancaire

     
     
    Le Fureai Kippu
    Le Fureai Kippu

    La stabilité économique de la Suisse reposerait sur une monnaie complémentaire ! Un quart des entreprises suisses échange en effet en « wir », une monnaie non-convertible qui pallie depuis 1934 les carences du système bancaire. Cet exemple parmi d'autres fait partie de l'argumentaire de l'économiste Bernard Lietaer en faveur de la multiplication des monnaies complémentaires. Elles seraient une solution plus fiable à la crise actuelle qu'une improbable réforme du système financier.

    En cette période de crise financière, les monnaies complémentaires font de plus en plus parler d’elles. Si elles recouvrent des objectifs divers, une chose est sûre, ces moyens d’échange ne sont pas isolés puisque 5000 monnaies complémentaires existent à travers le monde, contre quelque 150 monnaies officielles. Des intervenants brésiliens, anglais, canadiens et toulousains sont venus présenter certaines de ces monnaies lors du colloque Festifric le 23 février dans les Bouches-du-Rhône. En écho à leurs expériences, l’économiste Bernard Lietaer a défendu la multiplication de ces monnaies complémentaires pour pallier l’incapacité du système financier à répondre aux enjeux sociaux et écologiques actuels. Ironie du sort pour celui qui est un des architectes du système de convergence de la monnaie unique ?

    « Certains pays sont en train de le faire »

    Comme d’autres, ce spécialiste de la finance internationale s’accorde à dire que la crise que nous traversons « est amenée à durer », rappelant que, depuis 1970, le FMI a recensé 425 crises systémiques – dont plus de 70 crises de la dette publique ! Alors que 97 % des échanges financiers quotidiens sont spéculatifs, Bernard Lietaer dénonce un système financier perverti par les taux d’intérêts. Pragmatique, cet ancien haut fonctionnaire de la banque centrale belge doute en revanche de la capacité à le réformer, puisqu’il « est impossible de supprimer les intérêts dans un système où les monnaies sont exclusivement créées par des dettes bancaires. » Autrement dit, il va être difficile de convaincre les banquiers de prêter de l’argent sans taux d’intérêt. Sa solution : contourner le monopole du système bancaire en créant d’autres monnaies dédiées, elles, aux échanges de biens et de services réels.
    « Et certains pays sont en train de le faire », insiste Bernard Lietaer. La banque centrale brésilienne vient ainsi de conduire une étude de dix ans sur les monnaies complémentaires sociales et conclut « qu’elles ne posent pas de problème pour la gestion monétaire du pays et qu’elles résolvent des problèmes qu’on ne sait pas résoudre autrement ».

    Le Brésil et l’Uruguay ont par exemple développé depuis une dizaine d’années une monnaie interentreprises destinée à résoudre le problème de liquidité et de trésorerie des PME. Cette monnaie repose sur des crédits commerciaux garantis. En clair, une PME qui attend d’être payée par un gros client public ou privé peut utiliser ses « factures assurées » comme moyen de paiement pour ces fournisseurs. « Le coût de l’assurance est quasiment nul puisqu’il n’y a pas de risque qu’un État ou une grosse entreprise fasse faillite sur la durée d’un délai de paiement de quelques semaines », explique l’économiste. Ce système dit « C3 » rappelle le système « wir » suisse. Un quart des entreprises helvétiques s’échange en effet une partie de leurs biens et services en passant par une monnaie interne, le wir. Ces échanges représentent en moyenne deux millions d’euros par an.

    Des monnaies émises par des collectivités locales

    Autre exemple de monnaies complémentaires, les « civiques », monnaies locales ou régionales émises par les collectivités locales pour une fonction bien précise. Là encore, le Brésil prime avec l’exemple de la municipalité de Curitiba, capitale de l'État du Paraná. Pour favoriser à la fois le tri des déchets et les transports en commun, la ville rémunère ses concitoyens pour leur activité de tri en ticket de transports publics. Résultat, le tri des ordures et l’utilisation des transports publics ont augmenté. Les économies réalisées sur le tri ont même pu être réinvesties dans le développement des transports en commun.
    Pour répondre à un défi non plus écologique mais démographique, une organisation caritative japonaise s’est penchée sur le problème du vieillissement de la population avec la création d’une monnaie ad hoc, le Fureai Kippu. Un Kippu vaut une heure consacrée à une personne âgée. Les plus jeunes réalisent des heures de ménage, de soins ou de compagnie aux plus vieux et sont rémunérés par la Fondation Sawayaka Welfare via des Kippu, déposés sur un compte électronique. Ils peuvent les épargner en prévision de leurs vieux jours ou les transférer à leur propre parent. Pour Bernard Lietaer, ces exemples montrent qu’ « à la différence de la monnaie classique qui répond à des motivations de compétition et de court terme, les monnaies complémentaires permettent de créer d’autres actions. »

    Certaines monnaies sociales perdent de la valeur avec le temps

    Par définition, ces monnaies complémentaires ne se substituent pas aux monnaies officielles. Cela leur permet d’être légales, ou en tout cas tolérées, à l’instar des monnaies commerciales comme les S’Miles ou les Tickets restaurants. Certaines se revendiquent néanmoins comme des alternatives. Depuis deux ans, la France voit ainsi émerger des monnaies locales qui défendent le développement économique de leur ville ou de leur région. Elles ressemblent en plusieurs points à l’euro, souvent à parité avec la monnaie unique, imprimées sur des billets infalsifiables. Pourtant, l’Abeille de Villeneuve-sur-Lot, la Roue vauclusienne ou le Sol-violette toulousain sont des monnaies anti-spéculatives. Ces monnaies sont dites « fondantes », autrement dit, si elles ne sont pas utilisées, elles perdent de leur valeur au fil du temps.
    En échangeant des euros pour des Sol-violettes par exemple, on pourra se ravitailler dans les magasins adhérents, entreprises qui elles-mêmes paient leurs fournisseurs et une partie des salaires de leurs employées en Sol-violettes. Cette monnaie valable uniquement localement incite à favoriser un réseau local, les entreprises participantes devant en général répondre à des critères écologiques et sociaux. Mais Bernard Lietaer voit plus dans ces initiatives un système de fidélisation des clients à des commerces locaux qu’une véritable transformation de l’utilisation de la monnaie. Le philosophe Patrick Viveret met également en garde contre le risque de connaître un phénomène comparable aux radios libres, « un mouvement ayant une perspective transformatrice qui a fini instrumentalisé par des logiques commerciales classiques ».

    Magali Reinert
    © 2012 Novethic - Tous droits réservés (12/04/2012 )

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  •   Pic pétrolier : « L’iceberg arrive et les candidats ne le voient pas »

    (Crédit photo : indigoprime -Flickr)
    Alors que s'achève la campagne, Terra eco invite des experts à dresser le bilan. Pour Philippe Labat, co-auteur d'une tribune sur le pic pétrolier, les candidats ont manqué de vision à long terme.
          

    Philippe Labat est ingénieur consultant pétrolier et signataire de la tribune pour mobiliser la société face au pic pétrolier.

    Terra eco : Nous arrivons au terme de la campagne. Que regrettez-vous ?

    Je regrette que l’on n’ait pratiquement pas parlé d’énergie, ou en tout cas pas sur une vision de long terme. Par exemple, le prix de l’essence a battu des records chaque semaine pendant la campagne. Les candidats ont donc parlé des prix à la pompe, mais pour proposer le plus souvent des solutions de court terme comme le plafonnement des prix ou l’utilisation de nos réserves stratégiques. Aucun d’eux n’a évoqué les raisons qui expliquent cette hausse, notamment le pic pétrolier, et qui montrent que cela va continuer à augmenter. Nous sommes sur le Titanic, l’iceberg arrive, et les candidats ne le voient pas.

    Pensez-vous à l’inverse qu’il y a quelque chose à sauver dans cette campagne ?

    Je note du changement dans les discours, même si les dirigeants refusent encore d’en tirer les conséquences. Hier soir encore (lundi 16 avril, ndlr), dans l’émission Mots croisés j’ai entendu Jean-Marc Ayrault (PS) – qui a montré avec le dossier de l’aéroport de Nantes qu’il n’était pas un ardent écologiste – évoquer la finitude de nos ressources. J’ai l’impression que cette idée s’impose un peu partout. Je note par ailleurs que notre tribune pour mobiliser la société face au pic pétrolier a été signée par des personnes venant de la droite comme de la gauche. Je suis satisfait de voir que cette question dépasse les clivages politiques.

    Quel est à votre sens le ou les défis urgents du prochain quinquennat ?

    Les dirigeants doivent impérativement faire preuve de pédagogie sur les questions énergétiques. C’est très difficile par exemple de se rendre compte de ce que représentent les 89 millions de barils de pétrole qui sont produits par jour dans le monde et qu’il faudra remplacer. Pour faciliter cette prise de conscience, un seul grand débat sur l’énergie ne suffira pas. Ce n’est pas à moi mais aux dirigeants d’apporter des solutions, en tout cas cela commence par cesser de proposer des solutions de court-terme, qui donnent de mauvais signaux aux citoyens.

    Retrouvez les interviews des autres experts :
    - Campagne : « La question énergétique a été mal abordée »
    - « Ce qu’il y a à sauver de cette campagne ne s’est pas vu à la télé »

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        Le rédacteur :  Thibaut Schepman     Journaliste à Terra eco.
      
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  • Un chroniqueur du Guardian défend Mélenchon

    Samedi 14 Avril 2012

    Marc Weisbrot - Politologue (Marianne2 )

    Dans une tribune au Guardian, le politologue et co-directeur du Center for Economic and Policy Research à Washington, Mark Weisbrot estime qu'avec Jean-Luc Mélenchon, la France dispose d'une alternative progressiste. Le seul à proposer que la BCE prête aux états au même taux qu'aux banques, le seul à proposer que la France sorte de l'OTAN. Le candidat idéal pour la France selon ce politologue américain.    

    THOMAS SAMSON/AFP-POOL/SIPA
    THOMAS SAMSON/AFP-POOL/SIPA    
    Le président conservateur français Nicolas Sarkozy s’est présenté en 2007 avec pour objectif de faire ressembler l’économie française à celle des États-Unis d’Amérique. Le moment était mal choisi : les États-Unis étaient alors au bord de la pire récession de leur histoire depuis la Grande Dépression, et ils allaient plomber l’économie de l'Europe, ainsi que celles d'une grande partie du reste du monde, en même temps que la leur. Les États-Unis ayant connu quatre années de croissance quasiment nulle, Sarkozy refuserait probablement aujourd'hui de tenir ce discours. Toutefois, il a bel et bien réussi, d’une certaine manière, à rendre l’économie française plus américaine.

    Après avoir été l’un des rares pays à hauts revenus à n’avoir pas connu d’augmentation des inégalités entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 2000, la France est devenue plus inégalitaire depuis l’élection de Sarkozy. Le rapport entre les revenus du 99ème centile (ceux des 1% les plus riches, en haut de l'échelle) et ceux du premier centile (en bas de l'échelle) est passé de 11,8 à 16,2. D’autres indicateurs d’inégalité ont aussi augmenté sensiblement. Ainsi, le coefficient de Gini est passé de 26,6 à 29,9. Ce changement s'est produit entre 2007 et 2010 ; la situation est probablement pire aujourd’hui.

    En relevant l’âge de départ en retraite par une réforme inutile qui déclencha une forte opposition et de nombreuses vagues de protestation, Sarkozy a ouvert la voie à une France encore plus inégalitaire pour les années à venir.
    
La comparaison entre la France et les États-Unis est pertinente car les deux pays ont à peu près le même niveau de productivité, de production par heure travaillée. En d’autres termes, les deux pays ont la capacité économique de bénéficier à peu de choses près du même niveau de vie. Les Français ont choisi d'utiliser leurs gains de productivité sous la forme d’une réduction du temps de travail, de vacances plus longues, d’une couverture maladie universelle, de l’accès gratuit à l’université et aux services de garde d’enfants, ainsi que d’une plus grande égalité dans la redistribution des revenus. A l’inverse, aux États-Unis, plus de 60 % de la progression des revenus de ces trente dernières années a profité aux 1% les plus riches. La pauvreté est à présent revenue au niveau de la fin des années 1960 ; les droits d’inscription à l’université ont augmenté en flèche ; la loi ne prévoit pour nous aucun congé payé, et 52 millions d’Américains n'ont pas d' assurance de santé (ce chiffre pourrait diminuer dans les années à venir, mais cela dépendra en partie de la Cour Suprême).

    La plupart des citoyens français tiennent à cette sécurité économique et à cette façon de partager les fruits de la prospérité. On peut donc s’étonner qu’un homme proposant un programme tel que celui de Sarkozy ait tout simplement pu être élu, et puisse avoir des chances de l’être à nouveau. Cette situation s’explique par un malentendu de l’opinion sur les questions économiques les plus importantes, malentendu entretenu et encouragé par une couverture médiatique biaisée.
    Comme en 2007, l'opinion dominante est que la France vit au-dessus de ses moyens, et Sarkozy prévient à présent que, s'il n'était pas réélu, elle pourrait bien devenir la nouvelle Grèce et affronter une débâcle économique. Il s’engage donc à équilibrer les comptes publics d’ici à 2016.

    Malheureusement, son rival du Parti socialiste, François Hollande, promet l’équilibre budgétaire d’ici à 2017. Il y a bien entendu des différences importantes entre les deux candidats, mais si l’un ou l’autre devait appliquer un programme d’austérité budgétaire d’une telle ampleur, à un moment où les économies française et européenne sont si faibles, il est quasiment certain que le chômage et bien d’autres problèmes économiques ne pourraient que s’aggraver. La France perdrait alors certains de ses nombreux acquis sociaux et économiques.

    Fort heureusement, la France dispose d’une alternative plus progressiste : elle s’incarne dans la candidature de Jean-Luc Mélenchon, portée par le Front de gauche. Dans la course à l’Elysée, il semble être le seul à comprendre les choix économiques réels qui s’offrent à la France et à la zone euro. La France n’a nullement besoin d’une cure d’austérité qui la condamnerait à finir comme la Grèce. Au lieu de cela, Mélenchon propose que la Banque centrale européenne fasse son travail, c’est-à-dire qu’elle prête au taux de 1% à la France et aux autres gouvernements européens, comme elle le fait aux banques privées. Le poids du service de la dette française, d’environ 2,4% du PIB est encore assez raisonnable. Si la France peut continuer à emprunter à faible taux, elle pourra se sortir de ses problèmes actuels, tout en créant de l’emploi et en augmentant les revenus. Cela relève du bon sens macroéconomique.

    Mélenchon veut aussi réduire le temps de travail, augmenter le salaire minimum, ainsi que les impôts pour les plus riches. Il rejette l’absurdité de l’équilibre budgétaire - comme d'ailleurs la plupart des économistes aux États-Unis - et fustige l'absence d'engagement de la Banque centrale européenne en faveur du plein emploi. Cette démarche est pertinente d’un point de vue économique puisque, notamment en période de récession, la BCE peut créer de la monnaie. C'est ce qu'a fait la Réserve fédérale américaine en créant 2 300 milliards de dollars depuis 2008 sans craindre une inflation excessive.

    Mélenchon veut aussi faire sortir la France de l’OTAN. Ce serait là une très bonne chose pour la France, mais aussi pour le monde. Initialement, l’OTAN a été créée pour contenir l’Union soviétique qui, au cas où certains ne l’auraient pas remarqué, n’existe plus. Les Américains n’ont plus besoin d’ « alliés » qui aident nos gouvernements à occuper d’autres pays comme l’Irak ou l’Afghanistan, ou à entamer une autre guerre dangereuse et déraisonnable, comme nous semblons nous préparer à le faire en Iran.

    Les deux finalistes se retrouveront lors d’un deuxième tour si aucun d’eux n’obtient de majorité au premier, le 22 avril, ce qui paraît hautement probable. Mélenchon gravite autour de 15 % dans les sondages, mais il se situerait encore plus haut sans la crainte de le voir le candidat socialiste éliminé du second tour. C’est ce qui s’est produit en 2002, quand le candidat d’extrême-droite anti-immigration, Jean-Marie Le Pen, président du Front national à l'époque, est arrivé deuxième, derrière Jacques Chirac, devançant de justesse le socialiste Lionel Jospin. Le risque que ce scénario se répète cette année est très faible. La candidate du Front national, Marine Le Pen, obtient entre 13 et 16 % dans les sondages. Il est clair que quiconque souhaite préserver le mode et le niveau de vie français devrait choisir Mélenchon.

    Pour le candidat d'un troisième parti, il est beaucoup plus facile en France qu'aux Etats-Unis d’avoir une influence significative, même sans remporter l’élection. Hollande a déjà orienté son discours plus à gauche afin de capter les voix du Front de gauche, et Mélenchon aura des atouts en main avant de soutenir la candidature Hollande au second tour. Alors que les deux grands partis s'engagent à mettre en place des politiques économiques qui diminueront le niveau de vie des Français – alors que, en 2007, seul Sarkozy s’engageait dans cette voie – on peut difficilement trouver moment plus opportun pour voter « hors des sentiers battus ». 
        
    Mark Weisbrot est co-directeur du Center for Economic and Policy Research à Washington. Il est également président de l’organisation Just Foreign Policy : www.justforeignpolicy.org
     

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  • Quatre candidats de gauche ont répondu à Attac sur la ratification du nouveau traité européen, le « Pacte budgétaire » qui veut engager l'Europe dans l'austérité pour des décennies. François Hollande a répondu... mais pas à la question posée. Nicolas Sarkozy et François Bayrou n'ont pas encore répondu. En cliquant sur ce lien, vous pouvez leur envoyer un message exigeant qu'ils répondent clairement: qui voulez-vous voir décider, les peuples ou les marchés ?

    Ratification du nouveau traité européen: ils font la sourde oreille, faisons-leur entendre les exigences démocratiques !


    Le 3 avril Attac lançait une nouvelle interpellation des candidats "Les marchés ou les citoyens, qui doit décider ?" Nicolas Sarkozy, François Bayrou et François Hollande n'avaient jusqu'alors pas voulu répondre à nos questions sur la démocratie, notamment sur la ratification du Pacte budgétaire par référendum, alors que quatre autres candidats nous avaient répondu (les réponses sont disponibles ici). 2500 internautes leur ont envoyé un message demandant s'ils comptaient proposer "l'organisation d'un vaste débat démocratique européen, qui débuterait en France par un référendum sur la ratification du Pacte budgétaire".

    François Bayrou nous a promis une réponse, qui n'est jamais arrivée. Nicolas Sarkozy n'a pas répondu. Quant à François Hollande, il a bien envoyé un message mais qui ne répond pas à la question posée. Il se contente de réaffirmer sa volonté de renégocier, sans indiquer comment le traité, renégocié ou non, sera finalement soumis à ratification: par voie parlementaire ou par référendum.

    Nous maintenons que le référendum, en France et partout où c'est possible, est un outil majeur pour impliquer les citoyens dans ce débat. Un outil précieux pour construire un rapport de forces afin de réorienter la construction européenne dans le sens de la solidarité et de la démocratie. Nous maintenons par conséquent notre question (l'outil d'interpellation est disponible ici) et attendons une vraie réponse. Aidez-nous à faire entendre les exigences démocratiques !

    Attac France,
    Paris, le 13/04/12

    Pour information, la réponse reçue de l'équipe de campagne de F. Hollande:

    "Nous avons bien reçu votre message et vous en remercions.

    François Hollande a pointé dès l'origine, les risques et les limites du projet de Traité Européen adopté par le sommet des chefs d'Etat en janvier dernier.

    En cas de succès à l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai prochains, François Hollande s'engage à agir auprès de tous nos partenaires européens, pour une vraie renégociation de ce traité, qui n'apporte aucune réponse aux questions cruciales de nécessaire solidarité européenne et de croissance. C'est un engagement solennel.
    Ainsi, nous plaidons fermement pour une relance de la croissance et de l'emploi, en France et en Europe, sans laquelle, d'ailleurs, il ne peut y avoir de réduction durable des déficits et de l'endettement.
    L'austérité généralisée ne saurait être la solution, ni pour l'avenir du projet européen, ni pour celui des peuples, encore moins pour la réussite de l'indispensable désendettement."


    Pour rejoindre Attac : http://www.france.attac.org/adherer


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  • Photo indisponible

      2012  392 p.  85 €

    L'hydrogène vecteur énergétique du futur ? Ou au contraire limité pendant encore de nombreuses décennies, voire jusqu'à la fin du siècle, à ses usages actuels dans le domaine de la chimie et du raffinage ? Des opinions très tranchées opposent les tenants de la civilisation de l'hydrogène et les sceptiques, voire les opposants déclarés.

    Pour les premiers, suite à une révolution technologique, l'hydrogène interviendrait de manière universelle et conjointement à l'électricité en substitution des combustibles fossiles, en particulier (mais pas uniquement) dans les transports, ce qui permettrait de supprimer de manière radicale les émissions de CO2. Pour les seconds, l'hydrogène restera cantonné à ses usages actuels en raison des problèmes insolubles que poserait son usage grand public, notamment dans les transports.

    Cet ouvrage met en relief le rôle croissant et incontournable de l'hydrogène « énergétique » – par opposition à l'hydrogène chimique – dans les domaines clefs des transports et de la production d'électricité « propre ». La première partie est consacrée aux utilisations actuelles ou accessibles dans un proche avenir de l'hydrogène énergétique. La deuxième partie fait le point sur les technologies disponibles commercialement ou en cours de développement avancé pour la production, la distribution et le stockage de l'hydrogène. La dernière partie examine le problème essentiel de la sécurité d'utilisation grand public de l'hydrogène, avant de conclure sur des perspectives de développement à court et moyen terme de l'hydrogène énergétique.

    Cet ouvrage, très documenté, s'adresse à un lectorat élargi : industriels du transport (routier, aérien ou fluvial), motoristes et, plus généralement, toutes les personnes intéressées par le devenir des transports et des carburants dans le monde de l'après-pétrole.


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  • Chernobyl Day 26-29 avril :   agissons partout en France !

    26- 29 avril 2012 : Tchernobyl, Fukushima : plus jamais ça ! http://chernobyl-day.org

    Le 26 avril, juste entre les deux tours de l’élection présidentielle, la catastrophe de Tchernobyl entrera dans sa 27ème année. Il y a quelques jours, le réacteur n°2 de la centrale de Penly en Seine-Maritime a connu un incendie et une fuite très inquiétants... *

    Pourtant, le nucléaire et la problématique énergétique sont les grands absents de la campagne présidentielle.

    En mars dernier, nous étions 60 000 à former une immense chaîne humaine entre Lyon et Avignon. Mais la chape de plomb du lobby nucléaire continue de peser sur les médias et sur la campagne. Nous devons informer et mobiliser encore plus largement, bien au-delà des convaincus !

    Si ce n’est pas encore le cas, pourquoi ne pas organiser vous-même une action dans votre commune ?

    Et n’oubliez pas que de nombreuses actions sont encore en train d’être planifiées : revenez sur le site régulièrement au cours des prochains jours !

    Un grand merci à vous pour votre implication à nos côtés !

    Toute l’équipe du Réseau "Sortir du nucléaire"

    * Plus d’information sur le grave incident survenu à Penly le 5 avril

    Indépendants de l’État à 100 %, nous sommes dépendants de vous.
    Soutenez notre action, faites un don ! http://www.sortirdunucleaire.org/don

    Chacun-e peut s’abonner pour recevoir nos infos :
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  •   2012     254 p.      25 €

    Véritable « bible » pour tous les jardiniers, le livre propose idées, conseils et recettes pour tirer le meilleur parti de chaque plante.

    Classées en trois grands chapitres (légumes / herbes aromatiques / fruits), puis par ordre alphabétique dans chaque chapitre, toutes les plantes du jardin gourmand figurent en bonne place, y compris les légumes « oubliés » (rutabaga, topinambour...), qui ont la faveur des jardiniers d'aujourd'hui.

    Vous y trouverez ainsi les légumes, les aromates et condiments : aneth, estragon, coriandre, mélisse ; les fruits et petits fruits : abricot, framboise, pêche, rhubarbe.

    Chaque plante fait l'objet d'une fiche en trois parties : culture et entretien au jardin ; idées gourmandes et recettes de cuisine ; conseils et idées pour bien conserver.

     Illustré de 350 photos, très complet, Je cultive, je cuisine, je conserve deviendra vite votre livre-compagnon au jardin.

      Un ouvrage clair et bien utile !

    Passionnée de cuisine et de jardinage, Guylaine Goulfier, auteur et journaliste, anime l'émission de radio "Les souris vertes". Elle cultive avec amour depuis de nombreuses années un jardin potager qui inspire constamment son travail d'auteur.

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  •  

     

    2011    164 p.   13,50 €   

      Depuis la crise de 2008 le monde de l’épargne et du patrimoine est bouleversé. En ce qui concerne les placements, plus aucune règle classique, plus aucune recette à l’ancienne ne fonctionne et rien ne sera plus jamais pareil.   

      La gestion de père de famille, le modèle absolu, a volé en éclats. Les dix années qui viennent vont être difficiles pour tous ceux qui veulent protéger leurs économies ou les faire fructifier…

      Floués, déçus, de nombreux investisseurs (petits et gros) ne font plus confiance aux banquiers et autres conseillers en gestion qui n’ont rien vu venir.  

       Marc Fiorentino a décidé d’aider tous ceux qui ne savent plus à quel saint financier se vouer. Avec ce petit guide extrêmement clair, précis et plein d'humour, il nous donne tous les conseils les plus avisés, les plus fiables, pour placer son argent, de 10 000 euros à 1 million d'euros.


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  • Un monde sans Wall Street (françois MORIN )

    février 2011      17 €

       Les Etats ont épuisé leurs marges de manoeuvres en sauvant le système financier sans s’attaquer aux causes de la crise financière. Le monde reste donc à la merci d’une finance globalisée de plus en plus instable.

       Qu’adviendra-t-il alors quand surviendra le prochain choc systémique inévitable ?

      On peut craindre l’explosion sociale, le délabrement des économies, voire l’effondrement du politique. Pour proposer un remède préventif contre cette menace, il faut s’assurer d’abord du diagnostic sur les racines de la crise. Elle est due à l’essor insensé des produits financiers dérivés et aux normes de rentabilité financière imposées aux entreprises.

      L'onde de choc qui frappe la planète part des places financières (dont Wall Street est l’emblème) qui ont cessé de servir au financement de l'économie réelle pour n’être plus qu’un outil de pure spéculation.

      Pour sortir de ce dérèglement, il faut penser un monde sans Wall Street. C’est-à-dire : changer le logiciel néolibéral des économistes et des gouvernants, et remettre au coeur de la réflexion économique, la démocratie, le pluralisme des idées et des méthodes d’action.

        François Morin, professeur émérite de sciences économiques à l'Université de Toulouse I, a été membre du Conseil Général de la Banque de France et du Conseil d'Analyse Economique. Il a notamment publié:

       - La Structure financière du capitalisme français (Calmann Lévy, 1974),

       - Le Capitalisme en France (1976),    - Le Coeur financier européen (en collaboration, Economica, 1993),   -Le Modèle français de détention et de gestion du capital : analyse prospective et comparaisons internationales (Editions de Bercy, 1998),    - Le Nouveau mur de l'argent : essai sur la finance globalisée (Seuil, 2006).

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  • 2012     192 p.    18 € 

    Comment le climat a-t-il évolué ? Peut-on établir un lien entre cette évolution et le développement des civilisations humaines ? Pourquoi certaines régions ont-elles connu un essor économique tandis que d'autres sont restées à l'écart du développement ? Vincent Boqueho présente dans cet ouvrage une intéressante analyse de l'impact du climat sur l'histoire humaine. Il démontre que l'apparition des foyers de civilisation coïncide avec une notion essentielle : l'existence d'un fort stress climatique, qui tend à développer la culture d'innovation. Sans nier que l'industrialisation et les progrès agronomiques aient rendu l'homme moins dépendant du climat, l'auteur soutient que le climat reste toujours aujourd'hui un facteur explicatif essentiel.
       Ingénieur Supaero de formation, docteur en astrophysique, Vincent Boqueho est agrégé de sciences physiques et enseigne en classes préparatoires au lycée Les Eucalyptus à Nice. Il est auteur de
      -Toute la physique sur un timbre poste (2010) et de
      -La vie, ailleurs? (2011)  

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  • L'Etat autorise les pulvérisations aériennes de pesticides cancérigènes et perturbateurs hormonaux

    11 avril 2012,

    pesticides_helicoptereEpandage de pesticides par hélicoptère
    © Générations Futures

    Générations Futures a fait une analyse toxicologique des pesticides mentionnés dans la lettre 'à diffusion limitée' (et confidentielle) émanant de la DGAL[1] (Ministère de l'agriculture) listant les pesticides autorisés ou en cours d'évaluation spécifiques pour les traitements aériens. Les résultats sont édifiants !

    Rappel des faits. Le 23 mars Le Monde, dans un article titré « La France assouplit l'interdiction de pulvériser des pesticides par voie aérienne » faisait état d'une « circulaire » (une lettre à diffusion limitée) datée du 5 mars listant 7 pesticides autorisés pour les traitements aériens et 16 autres en cours d'évaluation. Alors que la mission sénatoriale sur « pesticides et santé » tenait hier des auditions sur ce sujet, Générations Futures s'est procuré cette lettre à diffusion limitée et rend public ce jour son analyse de la dangerosité des substances actives de ces pesticides autorisés ou en cours d'évaluation.

    Résultats ?

    • Sur les 7 produits autorisés toutes les substances actives contenues dans les produits présentent un risque pour la faune et la flore (phrase de risque R50/53), 3 sont classées comme cancérigènes possibles par l'Agence de protection de l'environnement des USA (US EPA) (le Fenpropidine, le Difénoconazole et le Propiconazole), une autre classée toxique du développement aux USA (Propiconazole).
    • Autre inquiétude concernant les 16 produits en cours d'évaluation - certains de ces produits contiennent des molécules reconnues comme perturbateurs endocriniens (classées comme tel selon l'UE). Il s'agit de la fameuse Deltamethrine (très utilisée dans les produits pour lutter contre la chrysomèle du maïs), du Mancozèbe (un fongicide très courant en vigne) ou encore du Métirame.
    • D'autres molécules sont considérées comme cancérigènes probables (Iprovalicarbe, Mancozèbe et Métirame) ou possibles (le Penoxsulame, le Folpel et Tébuconazole) ou encore toxiques du développement (Tébuconazole et de nouveau le Métirame) en Europe ou aux USA.
    • Comme pour les substances autorisées, nombre de ces molécules (10 sur 15 substances) présentent un risque avéré pour l'environnement (R51/53 ou 50/53 ou 50).

    « Au vu de ces analyses, nous demandons expressément au Ministre de l'Agriculture d'interdire l'usage de pesticides en traitement aérien pouvant présenter un risque pour l'environnement ou pour la santé. Il faut en particulier ne pas autoriser toutes les substances suspectées d'être cancérigènes ou perturbateurs endocriniens, d'après les classifications européennes et américaines. Plus généralement il faut réviser l'arrêté du 31 mai portant sur ce mode d'épandage des pesticides afin de réduire le recours aux dérogations ». déclare François Veillerette Porte parole de Générations Futures

    « En effet, Alors que la Directive européenne 2009/128 CE sur les pesticides stipule très clairement l'interdiction des pulvérisations aériennes dans son paragraphe 1 de l'article 9, l'arrêté du 31 mai 2011 relatif aux conditions d'épandage des pesticides par voie aérienne ne l'interdit pas expressément et octroie un grand nombre de dérogations d'usage (maïs, vigne, banane notamment) qui fait de ce mode de pulvérisation une technique usuelle d'épandage alors même que ce type de technique n'incite pas aux changements des pratiques et expose les populations à des pesticides dangereux (dérive importante)[2]. » conclut-il.

    Notes

    1. Direction Générale de l'Alimentation
    2. Cf. cahier de doléances et de propositions sur les pesticides

    Auteur      Générations Futures


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  • Repenser l'économie,[François Geerolf et Gabriel Zucman (dir.)]

    La Découverte,   2012,   198 p.,   14 €  

    La crise financière a profondément remis en cause la science économique : personne ne se satisfait plus désormais de modèles mis en échec et les appels à refonder l'économie se multiplient. Peu de gens, cependant, savent que cette refondation a commencé. Qu'une nouvelle génération d'économistes reconnue internationalement travaille à renouveler les savoirs et les méthodes. Sereinement, mais radicalement.

      La revue Regards croisés sur l'économie a demandé à ces jeunes économistes talentueux, couronnés par le prix Le Monde/Cercle des économistes, de partager leurs travaux et d'expliquer au plus grand nombre les implications concrètes qu'ont leurs recherches pour les politiques publiques. Comment faire reculer le chômage ? Faut-il réformer le système monétaire international ? Comment réduire le pouvoir de la finance ? Peut-on faire disparaître la pauvreté ? Loin de tous les stéréotypes, cet ouvrage exceptionnel montre la recherche en train de se faire, avec ses avancées et ses incertitudes, dans un langage accessible à tous.  

    "La revue Regards croisés sur l'économie se transforme pour l'occasion en un livre qui vise à présenter la façon dont la nouvelle génération des économistes français voit leur discipline. Saluons déjà la belle humilité introductive du livre, plutôt rare dans la profession : "Il est indéniable que la crise a mis au jour des errements. Que certains économistes ont eu tendance à prendre leurs modèles pour la réalité. Que l'idéologie se cache parfois derrière les constructions savantes. Que les outils mis en oeuvre peuvent simplifier à outrance la réalité du monde social."

    Circonstances atténuantes

     Mais les économistes ont deux circonstances atténuantes, nous disent les auteurs de l'introduction. D'un côté, l'économie est une science jeune, car elle n'a démarré qu'avec Keynes. Quand les mercantilistes argumentaient sur la politique fiscale, la politique industrielle et les modes d'insertion dans la mondialisation ne faisaient-ils pourtant pas déjà de l'économie ? De l'autre, le renouvellement des connaissances économiques a déjà commencé…, mais plus à la frontière de la discipline qu'à son coeur, sont obligés de reconnaître les auteurs.

    Pluridirectionnelle

    Surtout, si la science économique change, rien ne dit encore vers où elle va. Il suffit pour s'en convaincre de lire les contributions rassemblées dans l'ouvrage. Certains comme Yann Algan, Bruno Amable ou Pierre-Cyril Hautcoeur veulent une interaction avec les autres sciences sociales (psychologie, science politique, sociologie, histoire). D'autres, comme Xavier Gabaix ou Elyes Jouini, sont fascinés par les mathématiques ou la physique. Le premier rêve de beaux modèles et le second voudrait arriver à démontrer que les intervenants sur les marchés financiers sous-estiment les risques extrêmes. On se demande alors s'il ne s'agit pas de vérifier que ce que tout le monde peut observer en réalité depuis 2007 est possible en théorie…

    Pour d'autres encore, comme Pierre Cahuc ou Philippe Martin, l'économiste est l'arbitre des politiques publiques ; il dit le vrai à partir de sa science objective. Pour David Thesmar, le salut passe par l'abandon des débats théoriques au profit des recherches empiriques : "il faut faire parler les données". Ce que voudrait faire aussi Thomas Philippon, tout en reconnaissant que les informations pertinentes ne sont pas toujours disponibles.

    Tous les auteurs ont joué le jeu de fournir des contributions brèves, directes, franches et très lisibles. Cela donne un livre rythmé et passionnant sur les avenirs possibles d'une profession au coeur de nos débats démocratiques."

     Alternatives Economiques


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  • Le gouvernement a-t-il donné le feu vert au nouvel outil de spéculation contre la dette française ?

    A quelques jours de l'élection présidentielle, Eurex - une bourse allemande spécialisée dans les produits dérivés - lance un nouveau produit financier qui va permettre de faciliter grandement la spéculation sur la dette française. Jusqu'ici réservée aux très gros opérateurs financiers, la spéculation sur les taux d'intérêt payés par la France va devenir accessible au boursicoteur de base.

    Comme dans le domaine des matières premières ou agricoles, la spéculation sur les produits dérivés de taux d'intérêt risque de faire flamber les prix du "sous-jacent" - c'est-à-dire ici le taux d'intérêt sur la dette française. En achetant ce produit, les spéculateurs peuvent en effet parier sur une hausse des taux d'intérêt que la France offre aux prêteurs. Plus nombreux seront les parieurs, plus les prêteurs jugeront que "le marché" anticipe une hausse des taux, et plus ils seront inquiets sur la situation de la dette française. Car une hausse des taux d'intérêt ("prime de risque") indique que les opérateurs de marché anticipent un risque plus élevé de défaut du pays concerné. De fait cette hausse alourdit la charge de la dette, donc aggrave les déficits, la dette et donc in fine le risque de défaut...

    Finalement, selon la logique de la "prophétie autoréalisatrice", les paris sur la hausse des taux d'intérêt contribueront à cette hausse. Et l'exigence d'un plan d'austérité draconien pour "rassurer les marchés" sera posée "dans les deux jours après le 6 mai", comme l'a affirmé Nicolas Sarkozy.

    Eurex est une société privée qui dit n'avoir aucune intention politique : elle affirme ne faire que répondre « à une forte demande des acteurs de marché français et autres acteurs européens, à la recherche d'un outil de protection adapté ». C'est possible, mais l'Agence France Trésor, c'est-à-dire Bercy, c'est-à-dire le gouvernement français, s'est quant à elle publiquement félicitée de cette « initiative privée qui pourrait susciter un surcroît d'intérêt des investisseurs pour les titres français et accroître marginalement leur liquidité », (selon un porte-parole de l'AFT cité hier par l'AGEFI.(www.agefi.fr/articles/les-futures-sur-la-dette-francaise-renaissent-de-leurs-cendres-1216824.html).

    Selon Pascal Canfin, député européen EELV, l'Agence France Trésor (AFT) a même accordé son autorisation au lancement de ce produit. L'AFT, donc Bercy, donc le gouvernement français, a-t-elle vraiment autorisé le lancement de cette nouvelle arme de spéculation massive à quelques jours de l'élection présidentielle ? Est-il possible que les technocrates de l'AFT aient agi dans une affaire aussi grave sans même en référer à leur ministre ? Est-ce une coïncidence au moment où Nicolas Sarkozy et François Fillon agitent de façon de plus en plus ostensible l'épouvantail d'une attaque spéculative contre la France en cas d'élection de François Hollande ?

    Attac exige la clarté sur les conditions de lancement de ce produit financier. L'incompatibilité entre la démocratie et la loi des marchés financiers devient de plus en plus éclatante. La finance ou les citoyens, qui doit décider ?

    Attac France,
    A Paris, le 13 avril 2012

    Pour rejoindre Attac : http://www.france.attac.org/adherer


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  • Ces 600 milliards qui manquent à la France. Enquête au coeur de l'évasion fiscale, ( Antoine Peillon

     

    Le Seuil, 2012, 187 p., 15 euros. 

      600 milliards d’euros : c’est la somme astronomique qui se cache depuis des décennies dans les paradis fiscaux, soit près de 10% du patrimoine des Français. Comment cette évasion fiscale massive a-t-elle été rendue possible ? Et pourquoi l’évasion de ce patrimoine fait-elle l’objet d’une telle omerta judiciaire, alors que les institutions de contrôle, la police, la justice, la douane, les services de renseignements, etc. en possèdent l’essentiel des preuves ? Quand on connaît la situation des comptes publics de la France, la question mérite d’être posée…Exploitant une somme impressionnante de données ultraconfidentielles, l’auteur de ce livre met pour la première fois au jour l’étendue, les circuits, les mécanismes secrets de cette gigantesque fraude fiscale. Il montre quelles techniques sophistiquées - et parfaitement illégales - utilise une grande banque étrangère pour opérer sur le territoire français, pour approcher les fortunes privées, celles du showbiz, du sport et des affaires. S’appuyant sur des témoignages exceptionnels, il révèle comment s’organise l’impunité de tous ceux qui participent à ce système qui soustrait à la France une part colossale de sa richesse nationale. Où l’on croise alors d’autres réseaux et circuits de financement, politiques cette fois…
     
    Antoine Peillon est grand reporter à la Croix. 
      
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      Christian Chavagneux
    Alternatives Economiques n° 312 - avril 2012   

    C'est un livre explosif que met sur la place publique Antoine Peillon, grand reporter au journal La Croix. Bénéficiant d'informations de toute première main, il montre comment la banque suisse UBS organise depuis la France un système massif d'évasion fiscale.

    Afin de mettre en contexte les informations incroyables auxquelles il a eu accès, le journaliste a croisé différentes sources pour estimer à 590 milliards d'euros l'ensemble des avoirs français dissimulés dans les paradis fiscaux, dont 220 milliards appartenant aux Français les plus riches (le reste étant le fait d'entreprises). Environ la moitié de ce total (108 milliards) serait dissimulée en Suisse, la dernière décennie voyant fuir environ 2,5 milliards d'avoirs par an. Depuis 2000, UBS France aurait privé le fisc français de 85 millions d'euros en moyenne chaque année, ce qui montre son importance, mais souligne également combien d'autres établissements bancaires participent à ce genre d'activités.

    " Fichier vache "

    Comment fait la banque pour mener ses opérations ? Environ 120 chargés d'affaires suisses seraient présents clandestinement en France pour démarcher les grosses fortunes hexagonales, ce qui est rigoureusement interdit par la loi mais réalisé, d'après Antoine Peillon, en toute connaissance de cause par la maison mère en Suisse. Chaque commercial est muni d'un document, le manuel du Private Banking, " véritable guide en évasion fiscale ". Afin d'être rémunéré en proportion du chiffre d'affaires qu'ils rapportent, les commerciaux sont bien obligés d'enregistrer à un moment ou un autre leurs transactions. Ils le font dans une comptabilité cachée baptisée " carnets du lait " que l'on peut trouver dissimulés dans des fichiers Excel intitulés " fichier vache ". On aura compris l'analogie : la France est une vache fiscale dont il faut traire le lait…

    Les commerciaux présents en France utilisent les mêmes techniques que celles mises en évidence par la justice américaine : UBS organise des événements mondains auxquels ils invitent clients et prospects. Dans les documents récupérés par Antoine Peillon, on trouve parmi les clients les noms de footballeurs connus, et même d'un haut responsable du football international pour lequel une commerciale note, après un rendez-vous à Monaco en 2002, que l'entretien fut "long et difficile, mais fructueux ", ou encore un navigateur, un auteur réalisateur de cinéma et… Liliane Bettencourt. Celle-ci est tout bonnement accusée d'avoir enfoui 20 millions d'euros entre 2005 et 2008, à l'occasion de transferts entre la France, la Suisse et l'Italie par l'intermédiaire de comptes UBS et BNP Paribas, avant de finir, affirme l'auteur, dans des enveloppes remises à des personnalités de droite.

    Impunité

    Antoine Peillon lance de nombreuses et graves accusations mais il est sûr de ses sources : des cadres écoeurés d'UBS en France, en Suisse, mais aussi les services secrets français. Les preuves dont ces informateurs disposent ont été transmises à plusieurs autorités de régulation. Le parquet a été saisi, mais il ne bouge pas, assurant une forme de protection aux gros fraudeurs. C'est pour lever cette impunité que le journaliste a décidé d'écrire ce livre.


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  • « Les Imposteurs de l’économie » (Laurent MAUDUIT

    2012     320 p.  21,50 €

      Une enquête dans la droite ligne du best-seller Les Intellectuels faussaires. Dans la tourmente de la crise économique grave qui secoue la planète, les économistes exercent un formidable magistère. Journaux, télévisions, gouvernements : oracles respectés d'un univers au bord du chaos, tout le monde les consulte. Pour comprendre les causes de la catastrophe. Pour trouver des remèdes. En France, ils sont ainsi une petite vingtaine à disposer d'un quasi monopole d'expression dans le débat public. Et à la veille de l'élection présidentielle de 2012, gauche et droite se les disputent pour donner du crédit à leurs projets. Mais qui a eu l'idée d'expertiser... ces experts ? Car en vérité, le petit microcosme des économistes français, s'il recèle de grands talents, souvent modestes et peu connus du grand public, comprend aussi des charlatans ou des imposteurs. C'est ce qu'établit ce livre, qui recense les invraisemblables bourdes commises par quelques uns de ces économistes de renom. Et aussi les formidables conflits d'intérêt dont certains d'entre eux se rendent coupables et qui jettent la suspicion sur l'honnêteté ou l'indépendance de leurs diagnostics et recommandations. Ils prétendent détenir les clefs d'une science qui explique la misère du monde. Mais ce qu'ils ne disent pas, c'est que trop souvent, ils en vivent, de ce système qui est devenu fou. Et ils en vivent même très bien. C'est aussi l'objet de cette enquête : lever le voile sur le petit business, pas toujours glorieux, des grands économistes.

    Laurent Mauduit est journaliste. Après avoir été chef du service économique de Libération, il a rejoint Le Monde comme responsable de la politique économique et sociale française puis directeur adjoint de la rédaction. Il a quitté le quotidien pour fonder Médiapart avec Edwy Plenel. 

    Les petits business des économistes médiatiques dévoilés dans un livre

    Pascal Riché | Redchef Rue89    29/03/2012

    Laurent Mauduit montre au fil de son livre comment le monde de la finance « a réussi son OPA sur celui des économistes », tissant de nombreux liens avec ces derniers, et minant, selon lui, leur indépendance. L’auteur y voit une des raisons de la permanence de la pensée libérale et un accroc à la démocratie.

    Un riche bestiaire des « imposteurs »

    Mauduit (avec qui j’ai travaillé à Libération dans les années 90) n’accuse pas seulement ces experts de s’être trompés dans l’analyse de la récente crise : il leur reproche de participer, à leur façon, à une version hard du « capitalisme de connivence » (qu’il appelle « capitalisme poutinien ») : un système corrompu par les passe-droits, des privilèges et des conflits d’intérêts.

    Publié chez l’éditeur Jean-Claude Gawsewitch, son livre se présente donc comme une partie de chamboule-tout : chacun en prend pour son grade. Dans le bestiaire des « imposteurs », on trouve :

    • l’expert, ou présenté comme tel, omniprésent sur les télévisions, qui dirige une société de Bourse pourtant sanctionnée à plusieurs reprises par l’Autorité des marchés financiers (AMF) (Marc Fiorentino, qui dirige Euroland Finance) ;
    • l’universitaire-businessman : membre du conseil scientifique de l’AMF, il est aussi membre du conseil de Vivéris Management, société d’investissement épinglée par la même Autorité... Il est administrateur de la Caisse des dépôts, du Crédit municipal de Paris, et président du conseil d’administration d’une banque d’affaires tunisienne, IM Bank... (Olivier Pastré) ;
    • l’économiste qui collectionne les jetons de présence dans les conseils d’administration ou de surveillance : Pages jaunes, EDF énergies nouvelles, Steria, etc. En 2010, il a touché, selon le calcul de Mauduit, 110 000 euros de jetons de présence, soit deux fois le salaire d’un prof en fin de carrière... (Elie Cohen) ;
    • l’économiste d’influence, touche-à-tout, conseillant indifféremment la droite et la gauche, pilier de la compagnie financière Edmond de Rothschild, participant à de très nombreux conseils dans la banque et l’assurance (Jean-Hervé Lorenzi) ;
    • le normalien brillant, essayiste à succès, pilier de l’école d’économie de Paris, qui, selon Mauduit, toucherait une rémunération située entre 1 et 2 millions d’euros par an pour ses conseils à la banque Lazard, notamment sur le traitement de la dette publique grecque (Daniel Cohen). Ce dernier dément la fourchette dans Le Nouvel Observateur : « Concernant mes rémunérations vous êtes dans un gros rapport de un à dix avec la réalité » ;
    • l’économiste ancré à gauche, que Mauduit vénérait jadis, et qui a fini par conseiller le ministre Eric Besson et même le « Centre Barilla [les spaghettis, oui] pour la nourriture et l’alimentation » (Jean-Paul Fitoussi).

    « Attaques personnelles », « inexactitudes »...

    Bien d’autres sont passés au crible, avec deux mentions spéciales pour Alain Minc et Jacques Attali. La plupart de ces économistes se retrouvent dans les même clubs, notamment le Cercle des économistes dont les rencontres sont sponsorisées par de grands groupes. « Peut-on sereinement analyser les folies du monde quand on en est au pire un des agents, au mieux l’un de ses pions ? » s’interroge l’auteur du livre.

    Plusieurs des économistes ainsi brocardés répondent à Laurent Mauduit dans Le Nouvel Observateur, non sans virulence : « attaques personnelles », « inexactitudes », « pseudo-révélations », « amalgames haineux », « agressivité », « fiction »...

    Tous jurent ne jamais mélanger leurs différentes casquettes. Certains affirment qu’ils ont besoin de rester en contact avec l’économie réelle, ce qui les incite à accepter de telles activités privées. Mais personne, parmi eux, ne peut nier que Laurent Mauduit soulève une vraie question : celle qui touche aux règles déontologiques des économistes et à leur indépendance.

    Signaler les activités à plus de 5 000 euros

    Il ne suffit pourtant pas de se doter de « chartes ». Par exemple, l’Ecole d’économie de Toulouse s’est dotée d’un « statement on scientific integrity » qui oblige tous ses professeurs à rendre publiques, sur leur blog, les activités rémunérées dépassant 5 000 euros.

    L’université n’est pourtant pas un modèle de vertu pour Laurent Mauduit : comme dans le cas de Dauphine, sa recherche effreinée de fonds privés l’a conduite à une privatisation de facto qui ne favorise pas, selon lui, l’indépendance de ses chercheurs...


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      Un livre éclairant à l’heure où les conséquences de Fukushima sont plus qu’éludées.

    Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl – Ukraine, explose. On ignore l’étendue réelle des conséquences humaines de cette catastrophe.

    Aujourd’hui, 1,4 million de personnes, dont 260 000 enfants, vivent en zone contaminée. Quelle est la situation sanitaire de ces zones ?

    Yury Bandajevski a été le premier à dénoncer de façon précise l’impact de la catastrophe sur la santé, notamment sur le système cardiovasculaire, de l’incorporation de radionucléides par les personnes vivant en territoire contaminé.
    Ecrit par des scientifiques travaillant depuis 25 ans en zones contaminées, cet ouvrage met en lumière les problèmes cardio-vasculaires, notamment les anomalies structurelles du myocarde chez les habitants de la région de Gomel et chez les enfants vivants en territoire contaminé.

    Il donne aux lecteurs des informations exactes, à jour, de source citée identifiée et fiable sur les conséquences de Tchernobyl sur la santé et essaie d’en faire apparaître l’intérêt pour les Français, en particulier le corps médical.

    Les conséquences de Tchernobyl sur la santé
    Le système cardiovasculaire et l’incorporation des radionucléides CS- 137 Yury Bandajevski, Bandajevskaya
    G.S., Centre d’analyse et de coordination Ecologie et Santé


    Photo : stahlmandesign/flickr  (Terraéco.net )


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  • L'eau

    2012   191 p.   16 €

      La situation actuelle de l'eau dans le monde est catastrophique. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : un milliard de personnes n'a pas accès à une eau potable, et 2.6 milliards n'ont pas accès à des toilettes privatives. Chaque jour, 5 000 enfants meurent d'avoir bu de l'eau insalubre. Pour tant, l'eau ne manque pas sur Terre mais sa répartition est très inégale. Les pays développés, dont la France, ont progressivement résolu le problème de l'accès à l'eau potable, mais font face maintenant à de graves pollutions agricoles et industrielles. Comment les résoudre ? Concernant les pays pauvres, un retard considérable a été pris.

      Sans décision politique forte de la communauté internationale, on ne viendra pas à bout de cette honte pour l'humanité. Comment faire ? Que font les politiques ?        Ce livre va bien au-delà de l'émotion et de l'indignation légitime. Il explique les vrais enjeux de l'eau dans les pays développés et dans les pays pauvres, présente des solutions locales qui fonctionnent et nous propose des pistes concrètes pour passer en urgence à l'action.

    Jean-Patrice Poirier, 62 ans, marié, 4 enfants, est ingénieur hydraulicien (diplômé de l'Institut national polytechnique de Grenoble). Il a travaillé pendant plus de vingt ans dans le secteur de l'eau. Directeur international dans une entreprise du secteur de l'environnement, il a beaucoup voyagé tant à titre professionnel que personnel. Dans ce premier livre, il nous fait part de son expérience de terrain. 
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      L'eau, encore un produit de luxe ?
    Lundi 19 Mars 2012      Jean-Patrice Poirier - Tribune (Marianne2 )

    L’accès à l’eau potable dans le monde a fait débat la semaine dernière, au Forum Mondial de l’Eau à Marseille. Pourquoi ? Explications par Jean-Patrice Poirier, auteur du livre « L’eau, objectif du millénaire ? ».

     

    L'eau, encore un produit de luxe ?
    L'objectif de réduction de moitié du nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable (l’une des cibles des Objectifs du millénaire pour le développement établis en 2000) aurait été atteint cinq ans avant l'échéance de 2015. Mais, selon les Nations Unies, une personne a accès à l’eau si elle dispose, par jour, de 20 litres d’eau de qualité améliorée à moins d’un kilomètre de son domicile. C’est suivant ce critère que l’Unicef et l’Organisation Mondiale de la Santé ont pu affirmer que le résultat était satisfaisant car, depuis 2010, « seulement » 780 millions de personnes en manquent.

    Que signifie une « eau de qualité améliorée » ? C’est une eau non contaminée, qui ne remplit pas obligatoirement tous les critères de potabilité en vigueur dans les pays développés. Ce peut être, loin des domiciles, l’eau d’une borne fontaine ou d’un puits partagé avec des animaux. Ce triple critère (quantité, qualité, distance) très modeste est loin d’être satisfaisant.

    L'arbre qui cache la forêt

    (Famille éthiopienne allant chercher de l'eau dans le Nil - © Jean-Patrice Poirier)
    (Famille éthiopienne allant chercher de l'eau dans le Nil - © Jean-Patrice Poirier)
    Si le critère retenu avait été de « disposer d’eau potable à domicile (robinets) » alors la population n’en disposant pas serait de trois milliards d’habitants ! Et si le critère retenu avait été de « disposer d’eau potable à domicile 24h/24 » alors le chiffre atteindrait plus de trois milliards et demi d’habitants. La moitié de la population mondiale manque d’eau potable !

    Pour l’accès à un assainissement de base (toilettes fermées sans contact avec les excréments), tout le monde est d’accord, la cible ne sera pas atteinte en 2015 car le chiffre reste toujours à 2,6 milliards de personnes qui ne disposent pas de toilettes de base, dont plus d’un milliard qui défèque dans la nature !

    Performances honteuses en réalité. Il est urgent de passer à la vitesse supérieure.   

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  • L'abondance dévastatrice (Sir Frank FRASER )

    Editions Fayard , Paris - 1972 , in 8 , broché , 118 pages , collection “écologie” dirigée par Armand Petitjean , traduit de l'anglais par Germaine de Tonnac-Villeneuve

    A lire en bibliothèque ou à acheter en solde (vide-grenier, brocante... )

      Ornithologue et écologiste écossais, Sir Frank Fraser Darling était le vice-président de la Conservation Society. Il était un proche ami de Sir Julian Huxley (cofondateur du WWF et accessoirement président de la Société eugéniste) et Teddy Goldsmith le considère comme « l’une des plus grandes figures du mouvement écologiste ». En 1970-1973, il fut nommé membre de la Commission royale sur la pollution environnementale et cautionna, en 1972, le livre Changer ou disparaître.

       Sir Frank Fraser Darling est un des fondateurs de l'Ecologie moderne. Au sommaire de son ouvrage : -L'homme et la Nature, -L'impact de l'homme sur son environnement, -L'exponentiel technologique, -Les changements planétaires, -Quand la conservation va de l'avant, -Qui est responsable, références -


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  • Leur grande trouille

     2011     230 p.      18 €

     François Ruffin est journaliste et fondateur du journal satirique Fakir. Il est aussi l’auteur de

       -Les petits soldats du journalisme (Ed. Les Arènes, 20000 expls), et

       -La guerre des classes (Fayard, 8000 expls). Il vit à Amiens. 

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       Force m'est de reconnaître que ce livre est salubre. Autant le dire : j'abordais cet ouvrage avec suspicion, en raison du sujet - le protectionnisme - et des orientations d'un auteur dont le précédent livre m'avait particulièrement énervé. Certes, ce nouvel ouvrage est un coup de gueule : l'industrie française tout entière, celle de la Picardie en particulier, où réside l'auteur, est aujourd'hui mise à mal par le libre-échange. La mondialisation fait chez nous bien plus de perdants que de gagnants, et les premiers sont concentrés dans les couches populaires, les seconds dans le haut de la pyramide sociale. D'une plume alerte, il raconte cette casse sociale, interrogeant au passage les quelques rares économistes critiques du libre-échange : Maurice Allais, Jacques Sapir, Jean-Luc Gréau, Frédéric Lordon et Emmanuel Todd.

    Quand les dés sont pipés, écrit-il en substance, il faut arrêter le jeu, rejoignant ainsi un sentiment croissant face au désastre de la désindustrialisation. Bien sûr, tout à sa thèse, il ne s'interroge pas sur les effets de second tour d'une telle politique - les sanctions, les guerres commerciales, les coûts plus élevés, la zizanie européenne. Et s'il voit les méfaits des délocalisations, il oublie que la moitié des produits industriels français sont exportés. Mais il n'est pas dupe : le protectionnisme " est une coquille vide, et qui peut se remplir du pire ou du meilleur ". Il pose un problème, avance une proposition et attend des spécialistes qu'ils la mettent en musique du mieux possible. C'est à la fois la limite et l'intérêt d'un livre militant, brillamment écrit, qui, sans m'avoir convaincu, m'a profondément interpellé.

      Denis Clerc 

    Alternatives Economiques n° 308 - décembre 2011


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  • 2010     191 p.    17 €

       Annie Dreuille est à l'origine de la première Maison des Chômeurs " Partage ", créée à Toulouse en 1986, qui deviendra le site pilote pour la France de cette expérience sociale novatrice. Dans les années 1980, intéressée par ce courant social visant à créer un syndicat des chômeurs au sein du mouvement " Partage ", elle répond à l'appel de son fondateur, Maurice Pagat, décédé en 2009. Son livre est le témoignage de l'engagement intellectuel, humain et social hors norme qui l'a conduite à la fondation de ce lieu inédit. On y croise tous les protagonistes de l'action sociale des années 1985-2000, politiques, syndicalistes, associatifs, connus ou anonymes. On verra dans ce récit qu'il faut être solide pour vivre et partager tant de situations difficiles et parfois dramatiques. Respectueuse de la laïcité durant toutes ces années, elle s'autorise à livrer aujourd'hui ce qui l'a fondée et où s'origine pour elle la fraternité.
       Annie Dreuille a été enseignante puis travailleur social. Elle a publié ou collaboré à plusieurs ouvrages :
      -Le Temps libéré, tout travail non travail histoire de fous, 1995 ;
      -LAcadémie du temps libéré, pour une réconciliation avec la vie sociale et politique, 1997, Maison Partage et Cepadues ;
      -Les Aventuriers de l'économie solidaire, 2002, L'Harmattan.

     


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  •  Nucléaire bon marché: la Cour des Comptes brise le mythe

    Un dossier d'actualité du Réseau "Sortir du nucléaire"

      Le  rapport sur les coûts du nucléaire publié le mardi 31 janvier par la Cour des Comptes jette un pavé dans la mare des débats sur le nucléaire. Publié par une juridiction indépendante, il met à mal le mythe du "nucléaire bon marché" et des "coûts maîtrisés" de l’atome. À quelques mois des élections présidentielles, les candidats se doivent maintenant de prendre position pour la poursuite à grands frais de ce mode de production d’électricité, ou pour un virage décisif vers des énergies moins polluantes et infiniment moins chères. Fini le statu quo, voici l’heure des choix !

    "Nucléaire bon marché" : la Cour des Comptes brise le mythe

    A l’issue de 7 mois de recherche, des trouvailles… et beaucoup d’incertitudes

    Proposée par le WWF en mai 2011, l’idée d’un audit des coûts du nucléaire a enchanté Nicolas Sarkozy, qui y voyait une occasion en or de démontrer, à l’approche de la période électorale, le caractère prétendument bon marché de son énergie préférée. L’étude a donc démarré en juillet 2011, pour une publication fin janvier 2012 : un délai très restreint pour un thème aussi vaste et aussi épineux… La Cour des Comptes n’était cependant pas totalement ignorante des sujets étudiés : cette juridiction indépendante avait déjà publié des rapports sans concessions sur les coûts du démantèlement et de la gestion des déchets. 
    Contredisant les espérances de Nicolas Sarkozy, le travail de la Cour des Comptes a donc permis d’épingler certains coûts impressionnants ou surprenants. Citons par exemple celui de la recherche dans le nucléaire, depuis le début du programme nucléaire, qui s’élève à 55 milliards ; celui de l’accompagnement des convois de déchets nucléaires, qui est de 4,5 millions d’€ par an (dont 4 restant à la charge des gendarmeries) ; celui, ridiculement bas, de l’assurance en cas d’accident, qui s’élève actuellement à 90 millions d’€ à la charge de l’exploitant alors qu’une catastrophe comme celle de Fukushima se chiffre au moins en centaines de milliards d’€… Toutefois, dans la plupart des cas, le manque de temps, le secret qui entoure les données, la mauvaise volonté des industriels, ou tout simplement l’impossibilité de prévoir l’avenir, ont surtout mené la Cour des Comptes à souligner les flous et incertitudes.

    Déchets et démantèlement : même minimisée, la note est salée !

    Sans surprise, la gestion des déchets est un puits sans fond rempli de brouillard. Celle des déchets de faible et moyenne activité s’élèverait à 23 milliards d’€ - un chiffre fourni par EDF, que la Cour des Comptes prend avec prudence. Quant à l’enfouissement des déchets les plus dangereux (dont les combustibles usés), il atteindrait 14 milliards selon EDF… et 36 selon l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs) ! Par ailleurs, la définition française des déchets nucléaires étant très restrictive, certaines matières ont été exclues de l’évaluation par la Cour des Comptes, qui classe leur prise en charge parmi les « questions sans réponses ». Pas de chiffrage du coût de gestion des 260 000 tonnes d’uranium appauvri qui s’entassent sur différents sites, ni des 82 tonnes de plutonium stockées à La Hague : la Cour considère qu’elles pourraient être réutilisées dans un futur hypothétique. Pas de calcul non plus pour les 50 millions de tonnes de résidus miniers qui continuent de polluer les anciens sites d’extraction d’uranium…

    Démantèlement dément. Les dépenses pour le démantèlement des 58 réacteurs français en fonctionnement sont estimées par EDF à 18,4 milliards d’€, sur la base d’un calcul que la Cour des Comptes refuse de cautionner. Ce coût ne prend pas en considération celui de la dépollution des sites. Par ailleurs, la Cour des Comptes s’est livrée à une comparaison instructive avec d’autres pays. En extrapolant aux 58 réacteurs français les sommes provisionnées par des pays étrangers, on obtient à chaque fois des coûts supérieurs, voire trois fois plus élevés si on retient les méthodes de calcul utilisées en Allemagne. Notons d’ailleurs que l’évaluation de la Cour des Comptes n’a pas inclus la Suisse, qui se prépare à payer 17,5 milliards d’€ pour le démantèlement de… 5 malheureux réacteurs. Doit-on en déduire que les Français sont très très forts… ou qu’EDF minimise ces charges de manière éhontée ?

    Qui paiera la fin de vie du nucléaire ? Les coûts annoncés ont beau être en deçà de la réalité, les industriels ne disposent pas des sommes suffisantes pour y faire face. Sur les 79 milliards d’€ estimés officiellement pour le démantèlement et la gestion des déchets, seuls 38 milliards sont provisionnés, soit moins que la moitié. Pour trouver les sommes disponibles, EDF n’a pas hésité à recourir à des tours de passe-passe aux limites de la légalité, par exemple en faisant passer des actifs de RTE dans le fonds destiné au démantèlement. Surtout, les provisions d’EDF sont particulièrement vulnérables aux aléas économiques : leur pérennité est tributaire d’une rentabilité suffisante des placements financiers d’EDF, qui ont déjà beaucoup souffert de la crise économique de 2008. Il devient évident que l’État – et donc les contribuables – devront voler au secours des industriels…

    Le nucléaire de demain, un fardeau

    Très cher EPR. Alors que le solaire et l’éolien voient leurs coûts de production diminuer au fur et à mesure que leurs filières se développent, chaque nouveau réacteur nucléaire coûte plus cher que le précédent. C’est particulièrement vrai pour l’EPR, qui explose tous les records avec un coût du MWh compris entre 70 et 90 €.

    La prolongation des réacteurs existants entraînera également des coûts impressionnants. Selon EDF, il serait nécessaire d’investir pour cela 50 milliards d’€ sur quinze ans, et 55 milliards si l’on intègre les dépenses prévues pour améliorer la sûreté suite à Fukushima. Cette évaluation, réalisée alors que les devis des travaux à effectuer ne sont pas encore connus, est considérée comme très optimiste par l’Autorité de Sûreté Nucléaire elle-même. Néanmoins, elle porte le coût de production du MWh nucléaire à 54 €, soit bien plus que son prix de vente actuel (42 €). Il serait ainsi nécessaire d’investir au moins 3,7 milliards d’€ par réacteur.

    Les alternatives deviennent compétitives. La Cour des Comptes ne s’est pas lancée dans une comparaison des différentes énergies, une opération qui s’avèrerait pourtant instructive. On peut ainsi souligner que l’électricité éolienne, avec 80 €/ MWh, devient plus compétitive que celle de l’EPR. Évoquons également d’autres recherches qui ont déjà montré que le prix de production du KWh photovoltaïque est maintenant inférieur à celui du nucléaire aux États-Unis. On se souviendra par ailleurs qu’en 2006, l’étude « Un courant alternatif pour le Grand Ouest » avait démontré que si on avait consacré les 3,3 milliards d’€ que devait alors coûter l’EPR de Flamanville aux alternatives énergétiques, on aurait pu répondre deux fois mieux aux besoins en énergie et créer 15 fois plus d’emplois. Que serait-il maintenant possible de réaliser avec les 3,7 milliards d’€ dévolus à chaque réacteur ?

    L’heure des choix est venue

    Ce rapport ne peut donner qu’une évaluation basse des coûts du nucléaire, qui minimise une grande partie des dépenses à venir. Il ne nous dit pas quel devrait être le « vrai » coût de la sûreté (si, par exemple, on mettait fin à la sous-traitance généralisée, on effectuait tous les travaux nécessaires…). Il n’a pas pu évaluer, non plus, à quel prix se fait l’exploitation des centrales et des mines d’uranium, en intégrant les préjudices sanitaires et environnementaux pour les salariés et les riverains, ainsi que pour les peuples dont les territoires sont dévastés par l’extraction de l’uranium.

    Toutefois, même minimisés, les coûts annoncés sonnent comme un signal : le mythe du nucléaire pas cher s’effondre. Au vu des dépenses à venir, il faut s’attendre à une hausse importante du prix de l’électricité (EDF lui-même plaide pour une augmentation de 30 %), et il deviendra grotesque d’imputer cela aux renouvelables.

    À la veille des élections présidentielles, le statu quo n’est plus possible et deux choix se présentent maintenant aux décideurs. Soit, à l’instar de Nicolas Sarkozy, ils choisissent de prolonger l’exploitation des réacteurs existants au-delà de 40 ans, en engloutissant des milliards d’€ dans un insuffisant rafistolage des centrales. Ils assumeront alors les risques bien réels inhérents au vieillissement du parc et choisiront d’exposer la population à la menace d’un accident dont les coûts pourraient dépasser ceux de la construction du parc nucléaire. Soit ils amorceront au plus vite la transition vers d’autres énergies, infiniment moins polluantes, créatrices de centaines de milliers d’emplois, et dont les coûts, eux, ne cessent de baisser. Des scénarios de sortie du nucléaire existent, il n’y a plus qu’à les mettre en oeuvre.


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  • Bovines ou la vraie vie des vaches !

     Date de sortie : 22 février 2012      Réalisé par Emmanuel Gras

    Film Français                                      Avec Les vaches
    Durée : 1h02min                                Titre original : Bovines

      

    Gagnez des entrées pour ce film en jouant !

    Terra eco en partenariat avec Happiness Distribution vous propose de gagner vos places pour voir le film "Bovines". Pour cela répondez aux questions suivantes :

     -Quel est le prénom de la vache la plus connue du cinéma français et dans quel film a-t-elle joué ?    Envoyez vite vos réponses à l’adresse abo[@]terraeco.net en indiquant votre nom, prénom et adresse postale complète. Bonne chance !

    Synopsis :
    Dans les champs, on les voit, étendues dans l’herbe ou broutant paisiblement. Grosses bêtes placides que l’on croit connaître parce que ce sont des animaux d’élevage.

     Lions, gorilles, ours ont toute notre attention, mais a-t-on jamais vraiment regardé des vaches.
      S’est-on demandé ce qu’elles faisaient de leurs journées ?
      Que font-elles quand un orage passe ? Lorsque le soleil revient ?
      A quoi pensent-elles lorsqu’elles se tiennent immobiles, semblant contempler le vide ?
      Mais, au fait, pensent-elles ?
    Au rythme de l’animal, au milieu d’un troupeau, Bovines raconte la vie des vaches, la vraie.

    Le réalisateur raconte :
    On me demande souvent comment j’ai pu avoir l’idée de faire un film sur les vaches. De mon côté, avec un peu de mauvaise foi, je me demande plutôt pourquoi c’est si étonnant. On réalise des films sur tous les animaux sauvages possibles, mais ces bêtes avec lesquelles nous avons une relation particulièrement intime puisqu’on les mange, ne semblent pas dignes de notre intérêt. Comme si le bétail n’avait pas d’histoire, pas de vie avant de devenir des steaks ou des saucisses. Et c’est précisément cette absence de connaissance qui m’a attiré, l’envie de savoir à quoi pouvait bien ressembler une vie de vache, cet animal qui représente l’essence de l’animal d’élevage : un être plus puissant que l’homme mais qui se laisse docilement dominer par lui. J’ai eu alors envie de parler d’élevage, mais en me plaçant du côté des animaux. Ensuite, en essayant de faire un film là-dessus, le défi est rapidement devenu vertigineux : pour nous humains, le quotidien des vaches se résume à peu de chose, brouter,dormir, ruminer. Pour réussir à le raconter, il fallait se poser des questions de cinéma. Il était évident dès le départ du projet qu’il n’y aurait pas de voix-off, de discours posé sur l’animal. Je voulais que l’on s’en approche par les sensations, des choses très basiques : sentir la matière de l’herbe qu’elles mangent, frissonner sous la pluie, profiter du soleil avec elles, rentrer ainsi dans une autre temporalité, celle de l’animal, s’intéresser à des détails qui n’attirent pas habituellement notre attention. Il fallait changer de regard. Non pas penser comme une vache, mais essayer de ressentir comme une vache, se mettre dans la peau de la bête et rendre l’univers sensible dans lequel elles vivent. Et le cinéma permet cela : par le son et l’image, nous donner à voir ce que l’on ne regarde pas, rendre la réalité du monde plus intense parce qu’on y est plus attentif.
    Les vaches sont, pour moi, des êtres étranges. Elles mènent leur vie avec une nonchalance fascinante. J’ai le sentiment qu’il y a comme un bonheur caché là-dedans, une manière d’être tranquille avec le monde que je trouve attirante. J’ai voulu retrouver dans ce regard émerveillé par le monde, quelque chose de très enfantin, très direct. 

    Emmanuel Gras

    Le rédacteur :  Baptiste Brelet (Responsable partenariat)  terraéco.net


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  • Produire ses graines (Christian BOUE)

    2012   320 p.   27,40 €

    Comment reproduire dans son jardin cette savoureuse tomate découverte par hasard, ou cette rose si odorante qui ornait le jardin de son enfance ? Produire soi-même ses semences permet de maintenir ou d'améliorer les variétés que l'on aime, voire d'en créer de nouvelles. Ces actions permettent en outre d'enrayer l'appauvrissement de la biodiversité. L'auteur rappelle les fondamentaux de la sélection : mécanismes de la reproduction végétale, lois génétiques... Puis, pour 55 légumes, aromatiques et fleurs, il indique comment sélectionner les graines, les recueillir, les trier, les conserver, les planter... Pour chaque plante, il précise comment choisir 
    les porte-graines, comment les cultiver en bio, les informations botaniques à connaître, le niveau de difficulté. 
    Aubergine "Violette de Florence", betterave "Crapaudine" ou cosmos "Chocolat", les jardiniers peuvent se faire plaisir en sauvegardant un riche patrimoine génétique et un savoir-faire traditionnel.
       Producteur de semences bio, membre du Biau Germe depuis 18 ans, installé sur dix hectares dans le Lot-et-Garonne à Montpezat d'Agenais, Christian Boué cultive chaque année entre un et deux hectares de semences de égumes, aromatiques et fleurs.
     
    Depuis 30 ans, la Scop Terre vivante édite des livres d'écologie pratique, ainsi que le magazine Les 4 Saisons du jardin bio. Terre vivante a également ouvert un centre écologique en Isère, proposant des stages pratiques. 

    Produire soi-même ses graines, entretien avec Christian Boué

    ©O.Madhi
    Produire ses propres semences, c’est retrouver un peu d’autonomie et préserver la biodiversité. C’est aussi redécouvrir la saveur de variétés de légumes goûteux et l’assurance de graines bio de qualité.
    Auteur de "Produire ses graines bio, légumes et fleurs", Christian Boué nous présente les enjeux écologiques des graines et nous invite à produire nos propres semences.

    Pourquoi produire soi-même ses graines ? Quels sont les enjeux écologiques ?

    Produire ses graines fut, depuis les débuts de l'agriculture, un enjeu majeur. Quel paysan peut se permettre de négliger sa semence, en sachant que la prospérité des années futures dépend d'elle ?

    Récolter au moins quelques graines, c'est retrouver un peu d'indépendance dans une société où l'interdépendance est la norme. C'est aussi se relier à la longue chaine des hommes qui  nous transmirent ces variétés de légumes, de fleurs, enrichies à chaque génération des soins du jardinier. Maintenir une grande diversité de variétés cultivées, c'est  faire le pari du futur, refuser les mainmises et les monopoles.

    Les enjeux actuels sont énormes... mais peu médiatiques. Qui a entendu parler de « l'arme de la semence » ? Imaginez ce que serait le monde aux mains de 2 ou 3 multinationales, dictant leurs lois aux nations par leur monopole sur la semence des principales espèces alimentaires. 

    D'où proviennent les graines (non bio) vendues dans le commerce « conventionnel » ?

    Il est difficile de savoir avec exactitude d'où proviennent les semences du commerce non bio. Cela peut varier en fonction des prix d'achat, des problèmes sanitaires rencontrés, des contextes politiques ou sociaux... On parle de semences produites en Chine, en Hongrie, au Kenya, en Italie, au Chili et encore dans une myriade de pays plus ou moins exotiques. Les maisons semencières, à de rares exceptions près, ne font plus que de l'achat-revente, en particulier pour les variétés traditionnelles. Elles sont d'ailleurs souvent des filiales du groupe Limagrain, l'ogre français en la matière. On peut raisonnablement penser que ces semences sont produites dans des conditions ne répondant pas à la législation française ni européenne, en matière de salaire et de droits sociaux... Et si c'est déjà un crime que de polluer ses propres terres, c'est  certainement un double crime que de le faire sous d'autres cieux. Souvent, les produits de traitements déclassés chez nous, et utiles en production de semences, partent dans des contrées moins regardantes sur les pollutions agricoles. Pourtant, plusieurs cultures grainières restent communes en France : la betterave sucrière, la carotte, le poireau, l'oignon  et quelques autres, demeurant « rentables » pour l'agriculteur, malgré des prix très bas payés par les firmes.

    Quels sont les avantages des semences bios ?

    On peut supposer que des graines sélectionnées en milieu naturel, sur des plantes cultivées sans « dopants » ni pesticides, soient mieux adaptées. Privées de leurs « béquilles chimiques », nombre de variétés améliorées ou hybrides ne se révèleraient sûrement pas à leur avantage. Quoi de plus logique que de vouloir boucler la boucle en cultivant des semences bios ? Si l'on désire un monde plus harmonieux, et préserver les chances de survie des générations à venir, produire de façon biologique et durable les graines de nos jardins devient une priorité.

    Lorsqu'on débute pour produire ses graines, quelles semences nous conseillez-vous ?

    Dans le livre "Produire ses graines bio" (paru en janvier 2012), nous avons classifié, par un système d'étoiles, les espèces en fonction de la difficulté. Les plus faciles et les moins contraignantes demeurent toutefois les semences que l'on récolte en même temps que le légume. Par exemple, les tomates, poivrons, piments ou, si l'on a pris soin d'isoler ses porte-graines, les cucurbitacées (melons, citrouilles, potimarrons, courges musquées).


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  • La troisième révolution industrielle (Jeremy RIFKIN )

    2012    380 p.   24 €

      Ce livre développe la thèse d’une troisième révolution industrielle - que l’auteur appelle de ses vœux -, un nouveau paradigme économique qui va ouvrir l’ère post-carbone, basée notamment sur l’observation que les grandes révolutions économiques ont lieu lorsque de nouvelles technologies de communication apparaissent en même temps que des nouveaux systèmes énergétiques (hier imprimerie, charbon ou ordinateur ; aujourd’hui Internet & les énergies renouvelables). La Seconde Révolution Industrielle se meurt donc. Dans un futur proche, les humains génèreront leur propre énergie verte, et la partageront, comme ils créent et partagent déjà leurs propres informations sur Internet. Cela va fondamentalement modifier tous les aspects de la façon dont nous travaillons, vivons et sommes gouvernés. Comme les première et deuxième révolutions industrielles ont donné naissance au capitalisme et au développement des marchés intérieurs ou aux Etats-nations, la troisième révolution industrielle verra des marchés continentaux, la création d’unions politiques continentales et des modèles économiques différents. Le défi est triple : La crise énergétique, le changement climatique, le développement durable. Ces défis seront relevés par un changement de la mondialisation à la « continentalisation ». C’est-à-dire la fin d’une énergie divisée, pour une énergie distribuée.

    Jeremy Rifkin est un économiste, essayiste, conseiller politique et activiste américain, spécialiste de prospective économique et scientifique. Son travail est principalement centré sur l’impact des changements scientifiques et technologiques sur l’économie, le travail, la société et l’environnement. Influent sur les politiques publiques américaines et européennes, il l’est aussi sur l’opinion publique, avec notamment son livre
      -« La Fin du travail » (End of Work), paru en 1995, qui en a fait l’un des acteurs centraux du débat sur l’influence de la technologie dans le futur du travail. En 2004,
       - « Le rêve européen » (The European Dream) fût un best-seller et lauréat du prix Corine - Prix International du Livre pour le meilleur livre économique de l’année. 
     
     "Ce livre est un livre fondateur écrit par un visionnaire. Jeremy Rifkin est un économiste, essayiste, conseiller politique et activiste américain, spécialiste de prospective économique et scientifique. Il développe ici la thèse d’une troisième révolution industrielle - que l’auteur appelle de ses vœux -, un nouveau paradigme économique qui va ouvrir l’ère post-carbone, basée notamment sur l’observation que les grandes révolutions économiques ont lieu lorsque de nouvelles technologies de communication apparaissent en même temps que des nouveaux systèmes énergétiques (hier imprimerie, charbon ou ordinateur ; aujourd’hui Internet & les énergies renouvelables). La Seconde Révolution Industrielle se meurt donc. Dans un futur proche, les humains génèreront leur propre énergie verte, et la partageront, comme ils créent et partagent déjà leurs propres informations sur Internet. Cela va fondamentalement modifier tous les aspects de la façon dont nous travaillons, vivons et sommes gouvernés. Un livre qui donne une vision de ce que pourrait être un avenir plus écolo dans une société moins centralisée et plus démocratique. A lire, vraiment. Ed Les Liens qui libèrent."
     Générations futures
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    JUlien Clerc
    Alternatives Economiques n° 311 - mars 2012

    Un livre optimiste, par ces temps de déprime collective, ça fait évidemment du bien, d'autant que ce qu'il propose s'appuie sur des analyses solides et des exemples concrets. Son point de départ est partagé par la plupart des scientifiques (à l'exception de ceux qui - par intérêt ou par inconscience ? - se rallient au " tout va très bien, Madame la Marquise ") : il nous faut passer de toute urgence à un système de production à moindre intensité en carbone.

    Comment ? C'est là que le propos devient atypique, car notre auteur récuse le nucléaire et les systèmes de production qu'il appelle " verticaux " ou centralisés. Il nous faut des énergies renouvelables produites par chaque immeuble, chaque maison, chaque ville. Lesquels, correctement isolés et équipés, deviendront autant de mini-centrales électriques, le surplus des uns étant mis à disposition des autres via un réseau de distribution " intelligent ", fonctionnant par information et partage. Le problème de l'intermittence de ces sources d'énergie sera réglé par le recours à des formes de stockage de type hydrogène. Enfin, la circulation des voitures et des camions sera assurée par des piles à combustible (hydrogène) ou par des piles rechargeables.

    Utopie ? Pas du tout, rétorque l'auteur : l'Union européenne est très en avance dans tous ces domaines. Et le modèle que deviendrait ce système de production énergétique décentralisé à l'extrême pourrait changer le système économique lui-même : le capitalisme centralisé des grandes unités de production céderait la place à un capitalisme " distribué ", où l'on produirait des services et non plus des objets, où la mondialisation céderait la place à ce qu'il appelle la " continentalisation ", rassemblant des régions proches, où les consommateurs privilégieraient les produits à faible entropie. La formation aussi se transformerait, les hiérarchies verticales cédant la place aux réseaux coopératifs où chacun s'enrichit du partage avec l'autre.

    Cette vision de l'avenir ressemble fort au saint-simonisme d'antan. Et c'est là que le lecteur, jusqu'alors intéressé, voire convaincu, devient méfiant. Un peu comme devant ces vendeurs de foire qui vous racontent qu'acheter leur presse-purée va changer la vie. Les exemples cités vont dans ce sens, mais n'est-ce pas aller vite que d'avancer qu'ils se généraliseront ? Bref, un livre qui traite du souhaitable sans convaincre qu'il soit possible.


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  • 2011     164 p.    13 €

      Une économie au service de la société, un vœu pieux ? Une économie au service de la société plutôt qu'une société au service de l'économie, est-ce une utopie ? Depuis la crise globale suscitée par l'effondrement financier de 2008 aux États-Unis, la recherche de pistes de sortie de crise non capitalistes foisonne et une nouvelle pensée socioéconomique émerge.

      Le décalage de plus en plus manifeste entre, d'un côté, les valeurs de l'économie dominante (le tout au marché) et de l'autre, les valeurs de la société (démocratie, justice économique et sociale, défense des écosystèmes) nous conduit à un tournant de l'histoire économique et sociale.

      Ce livre, fruit d'une collaboration autonome de deux chercheurs avec le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM), se veut une contribution pour une meilleure connaissance des enjeux actuels du Québec et de la planète (inséparablement liés), une proposition sur les visées stratégiques de renouvellement de notre "modèle" de développement et une invitation à transformer les formes de solidarité entre les mouvements sociaux. Bref une réflexion sociale, scientifique et critique liée à l'avancement d'une mondialisation équitable.

      Louis Favreau, Ph D en sociologie, est professeur à l'Université du Québec en Outaouais et titulaire de la Chaire de recherche en développement des collectivités. Il a été membre, directeur, puis rédacteur en chef de la revue Économie et Solidarités entre 1990 et 2000.
      Ernesto Molina, M A en sociologie, en travail social et en développement des coopératives, est enseignant à l'Université de Sherbrooke Il a été rédacteur en chef de la revue UNIRCOOP (2003-2008), revue internationale traitant des coopératives dans les pays du Nord et du Sud. 

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