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    Bénin-Togo : « Une dynamique paysanne remarquable »

    De retour d'une mission - entre les 8 et 16 juillet 2012 - dans les deux pays du golfe de Guinée, le Délégué général du CCFD-Terre Solidaire, Bernard Pinaud, se déclare « très impressionné » par les progrès accomplis en moins de dix ans par deux syndicats paysans partenaires.

    À la fin des années 90, les organisations paysannes béninoises et togolaises étaient en jachère. « Le premier sursaut, pointe Bernard Pinaud, remonte à février 1999, lorsque le MRJC-Bénin et le CCFD-Terre Solidaire invitèrent à Lokossa (Bénin), 200 jeunes paysans béninois et togolais. » La rencontre a donné naissance à un nouveau cadre organisationnel, le Carrefour national des jeunes ruraux (CNJR). Ces quelques dizaines de jeunes leaders ont bientôt porté sur les fonts baptismaux, Synergie paysanne (SYNPA) en 2002 au Bénin et le Mouvement pour une alliance paysanne togolaise (MAPTO) en 2003. « Une décennie plus tard, reprend le Délégué général, j'ai rencontré des organisations en plein essor - plus de 1500 paysans adhèrent à SYNPA et près de 20 000 au MAPTO -, qui occupent le devant de la scène et sont de plus reconnues comme de précieux interlocuteurs par les gouvernements de Cotonou et Lomé. »

    Comment en est-on arrivé là ? « Les paris audacieux mais judicieux effectués voici dix ans, tant par le CCFD-Terre Solidaire que par ses partenaires ont été couronnés de succès », répond Bernard Pinaud. En 2002 en effet, le CCFD-Terre Solidaire infléchit en profondeur sa stratégie de partenariat. « Nous avons alors transféré le soutien accordé aux ONG d'appui vers les petits paysans eux-mêmes. » Autrement dit, le CCFD-Terre Solidaire accepta de donner aux fondateurs du SYNPA et de MAPTO des moyens de fonctionnement, une ligne budgétaire pour les déplacements, un poste de coordination, etc. Une « aventure » qui s'est bien déroulée car, dans le même temps, les deux syndicats embryonnaires investissaient des champs d'action porteurs aptes à rassembler le monde rural.

    Le Bénin, cible des accapareurs de terres

    Ainsi, en 2005, le SYNPA inscrit la question foncière comme « sa première priorité » et tire la sonnette d'alarme à propos des achats massifs de terres. Belle intuition. Quelques années plus tard, les législateurs béninois s'efforcent toujours de réguler une situation foncière dominée par l'insécurité et marquée par la coexistence du droit coutumier et du droit moderne. « Surtout, complète Bernard Pinaud, les orientations libérales du régime du président Thomas Boni Yayi ont laissé la porte ouverte aux accaparements de terres. » On découvre que les grands pays africains (Éthiopie, Soudan) ou Madagascar n'ont pas le monopole de la prédation, mais que le Bénin et ses 113 000 km2 suscite aussi les convoitises. Une particularité tout de même : plus des deux tiers des acheteurs sont béninois. Parmi eux figurent même trois anciens présidents de la République ! Mais il n'est pas impossible qu'un certain nombre d'acquéreurs nationaux servent de prête-noms à des intérêts étrangers.

    « Non seulement, remarque encore Bernard Pinaud, le SYNPA s'est mobilisé sur des thèmes qui avaient une résonance profonde, mais il a aidé des paysans considérés comme des citoyens de seconde zone à relever la tête et à affirmer fièrement leur identité paysanne. C'est la raison principale de son succès. » Signe de ces avancées, la Plate-forme des organisations paysannes béninoises (PNOPPA) a confié au SYNPA le soin de représenter le monde paysan dans les actions de plaidoyer et de négociations avec l'État. Prochaine tâche : sensibiliser et former les députés béninois aux enjeux fonciers du point de vue de la petite agriculture paysanne et des jeunes ruraux privés d'accès à la terre.

    Potentialités agricoles togolaises

    « Côté togolais, poursuit Bernard Pinaud, le MAPTO a bâti sa réputation en défendant les intérêts concrets des petits paysans. » Par exemple, il impose sur les marchés le « bol MAPTO », unité de mesure standardisée et non déformable de 2,5 kilos qui met un terme à la triche des commerçantes de céréales. Dans la région Centre, le Mouvement organise la filière céréales (maïs et riz) à partir d'une coopérative performante, la Rhincami. Au Nord, en pays kabyé, plus d'un millier de producteurs maraîchers sont rassemblés autour d'une quarantaine de groupements. « Surtout, le MAPTO a accru sa crédibilité en obtenant une hausse substantielle du prix du maïs payé aux paysans en 2009/2010. »

    Certes, il a bénéficié d'une conjoncture favorable, le pouvoir cherchant à rallier le vote paysan avant l'élection présidentielle de 2010. Le succès n'en est pas moins incontestable. Au point que l'organisation est désormais considérée par les pouvoirs publics comme « la principale centrale paysanne du pays ». Cette affirmation sur la scène nationale s'est réalisée « à la manière d'une plante qui se développe d'abord à la racine ». Mais les fleurs sont déjà là : ainsi, l'un des membres fondateurs du MAPTO a été porté à la tête de la Chambre d'agriculture du Togo, avant de devenir vice-président de la Chambre d'agriculture d'Afrique de l'Ouest. « Aujourd'hui, indique Bernard Pinaud, le défi pour MAPTO est d'accompagner cette croissance aussi rapide que spectaculaire par une bonne formation de cadres et des leaders. Pour s'inscrire dans la durée. » Et inciter l'Etat togolais, qui ne consacre à l'agriculture que 3 % de son budget, à miser un peu plus sur ces paysans qui concourent tout de même à 38 % du PIB.

    A l'heure du bilan, Bernard Pinaud insiste sur « la dynamique paysanne remarquable à l'œuvre dans les deux pays visités ». Il ajoute. « Cet éveil de la composante rurale des sociétés civiles africaines fait plaisir à voir. Là, j'ai reçu en quelque sorte confirmation de la sensation éprouvée précédemment lors des Forums sociaux mondiaux de Bamako et Dakar. »

    « Après la dénonciation ces derniers mois du rôle délétère des paradis fiscaux, conclut Bernard Pinaud, cette dernière mission au Bénin et au Togo centrée sur les questions agricoles et foncières et la lutte contre les accaparements de terres, est une manière d'annoncer qu'elles seront au cœur de la communication et du plaidoyer du CCFD-Terre Solidaire lors du second semestre 2012. Une manière aussi de renouer avec l'une de nos thématiques fondatrices. »

    Propos recueillis par Yves Hardy


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  •  Un soldat français tué en Afghanistan... et combien d'existences fracassées!

    Mardi 7 Août 2012    Vladimir de Gmeline (Marianne 2 )

    Un chasseur alpin français a été tué dans la province de Kapisa, mardi 7 août. Mais il y a tous ceux revenus sans blessure apparente, pourtant minés par l'anxiété, les cauchemars, la dépression ou les tentatives de suicide. Fracassés par une guerre qui ne dit pas son nom.   

    SEL AHMET/SIPA
    SEL AHMET/SIPA
    Un sous-officier français du 13e bataillon de chasseurs alpin de Chambéry a été tué dans la province de Kapisa, dans l'est de l'Afghanistan, mardi 7 août. Il était en opération avec l'armée afghane. Un autre soldat français a été blessé. Lui est «hors de danger», selon l'Elysée. François Hollande a exprimé sa «vive émotion» après ce décès qui porte à 88 le nombre de soldats français tués en Afghanistan depuis le début de l'intervention française et alliée dans ce pays, fin 2001. Nous publions l'enquête de Vladimir de Gmeline, «Les soldats brisés de la guerre perdue», paru dans le magazine Marianne n° 791 daté du 16 au 22 juin 2012. Dans cet article, notre journaliste revenait sur les différents traumatismes liés au bourbier afghan et la difficile réacclimatation des soldats français rentrés au pays.

    Les soldats brisés de la guerre perdue :
    Il a des bras épais comme des cuisses, une voix grave et les cheveux toujours courts. Marc a 26 ans et des rêves d'aventure encore plein la tête. Il s'était engagé pour ça. L'action, les voyages, il en rêvait depuis l'adolescence. Mais l'armée, pour lui, c'est fini. La nuit, il ne dort plus. Il revoit les corps de ses copains, il sent l'odeur des cadavres, à en vomir.
    Pendant deux ans, il s'est réveillé en sursaut, paniqué, cherchant l'interrupteur. Vite, de la lumière : «Je me suis mis à avoir peur du noir.» Il se souvient de cette progression en tête de colonne dans l'obscurité la plus absolue, après une journée de combats furieux sous un soleil de plomb, sans eau et manquant de munitions, des premiers blessés, hagards, des premiers morts, des pièges des talibans embusqués. Au matin, épuisé, arrivé au sommet de la colline, il a été désigné pour aller chercher les corps : «Là, ça a été le tournant de ma vie.»

    Depuis le début de l'engagement français en Afghanistan, en 2001, 87 soldats français ont été tués. Aux affrontements entre forces combattantes se sont ajoutées la crainte des improvised explosive devices (IED), ces redoutables bombes artisanales, et la menace des attentats-suicides, comme celui qui vient de coûter la vie à quatre soldats du 40e régiment d'artillerie de Suippes et du 1er groupement inter-armées des actions civilo-militaires de Lyon, le samedi 9 juin. L'annonce du retrait des troupes françaises n'a pas calmé les ardeurs des talibans, bien au contraire, et les mois qui viennent s'annoncent particulièrement risqués.
      
       Stress de combat aigu
    Combien sont-ils à être revenus de là-bas complètement changés malgré les apparences ? Intacts physiquement, mais ne se reconnaissant pas eux-mêmes, leurs familles ne retrouvant pas non plus le mari, le copain, le père ou le fils, parti quelques mois plus tôt «combattre le terrorisme», «gagner les coeurs» dans les montagnes afghanes. L'armée avance le nombre de 400 patients traités pour des troubles psychiatriques. Mais tous ne viennent pas consulter, le sujet reste difficile à aborder. On parle de stress de combat aigu, de stress dépassé, de stress posttraumatique.

    Les troubles peuvent apparaître immédiatement, mais aussi des années après. «Il y a un temps de latence. Celui qu'il faut surveiller, c'est celui qui ne montre rien après un événement grave, qui continue son boulot comme si de rien n'était», explique le lieutenant-colonel Foret, chef de la cellule d'intervention et de soutien psychologique de l'armée de terre (Cispat). «Contrairement aux Américains, nous ne chiffrons pas, révèle le Pr Boisseaux, psychiatre à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. Chaque cas est particulier. Il y a le stress posttraumatique, une catégorie diagnostique précise qui correspond à une rencontre avec la mort et renvoie à la sienne propre. Mais aussi tout un cortège de troubles dépressifs divers.»
     

    Erreurs et approximations

    Cette rencontre, Marc l'a faite. Il est venu à notre rendez-vous avec deux de ses copains du 8e régiment parachutiste d'infanterie de marine (RPIMa) de Castres, Florent et Philippe. Ils ont tous quitté l'armée, travaillent dans la sécurité ou comme chauffeurs de maître, forment un petit groupe de jeunes soldats qui ont vécu l'enfer et se trouvent désormais lâchés dans la nature avec leurs angoisses, leurs doutes et, pour certains, leurs addictions. Tous ont un sentiment très mitigé vis-à-vis de leur régiment : «La cohésion, on te l'apprend pendant tes classes. Mais après...» Ils étaient à Uzbin les 18 et 19 août 2008, dans le district de Surobi, quand la section Carmin 2 est tombée dans une embuscade tendue par les talibans. Dix morts, 21 blessés. Ce jour-là, les Français ont compris avec stupeur que, malgré les discours lénifiants sur le «retour à la paix» et les «missions d'assistance», leur pays était vraiment en guerre. «On ne peut pas être préparé à ça, c'est impossible», dit Marc.

    L'équipement était inadapté aux rigueurs du combat, les vieilles rangers trop lourdes, et les gilets pare-balles ne protégeaient pas de toutes les balles. Comme par magie, de bonnes chaussures et des gilets plus efficaces sont arrivés quelques semaines après le drame. Les soldats avaient depuis longtemps pris l'habitude de compléter leur équipement sur leurs propres deniers, malgré les consignes du chef d'état-major de l'armée de terre (Cemat) qui condamnait ce «panachage». Quant à la planification de l'opération, elle s'est révélée désastreuse. Une série d'erreurs et d'approximations allaient faire d'une opération déjà mal engagée un véritable drame.

    Marc faisait partie de la quick reaction force (QRF) : «On avait fait une "reco" le matin, et ensuite la garde. Je venais de me coucher quand on m'a réveillé pour me dire que Carmin 2 était pris sous le feu. On a dû rejoindre le col à toute vitesse, on a eu de la chance que les "talebs" n'aient pas placé d'IED sur notre route.» Pendant le trajet, ils entendent les comptes rendus à la radio, les premiers blessés, les premiers morts : «T'as pas de visuel, tu te dis : "Je vais mourir." Tu entends des mecs agoniser, le capitaine qui demande des fumigènes – mais y en a pas –, qui demande des tirs de mortier qui n'arrivent pas.» Les combats vont durer toute la journée. Marc se souvient de tout, du moindre détail, surtout de ceux qui reviennent dans ses cauchemars. La balle de 14,5 mm qui a failli le couper en deux mais s'est fichée dans le blindage à côté de sa tête. Le corps du taliban allongé à côté d'un rocher derrière lequel il s'était posté durant quelques minutes au cours de la progression de nuit : «Je ne l'ai vu qu'en reprenant ma progression, j'ai fait un bond en arrière. Il aurait été vivant, c'était fini pour moi. Je pourrais le dessiner. Quarante ans, la barbe bien taillée, pour rejoindre le paradis. Je lui ai balancé une pavasse dans la gueule, il n'a pas bougé.» Et le fil dans lequel il se prend le pied, croyant que c'est une mine qu'il est en train d'actionner, avant de se rendre compte que c'est le reste d'un missile Milan, désormais inoffensif.
      
    Le tournant de leur vie
         
    Et puis le jour qui se lève, la chaleur et les corps qu'il faut aller chercher. Les copains avec lesquels il discutait le matin même. Celui qui venait d'avoir sa femme au téléphone. Celui qui s'inquiétait parce qu'il ne savait pas faire un message Evasan (évacuation sanitaire) en anglais et cherchait la fiche qui l'aurait aidé... L'odeur. Qui l'accompagne toujours. Les blessés. Les seringues de morphine éparpillées sur le sol. Ils n'ont pas de brancards et doivent les remonter à dos d'homme : «On les a mis à l'ombre en attendant les hélicos. On était en ligne derrière un petit muret, à fumer des clopes avec les corps à côté. Après, on est allés pleurer chacun de notre côté.» Le tournant de sa vie.

    En revenant au camp, ils tombent sur les soldats de l'Armée nationale afghane (ANA), qui avaient fui le combat au bout d'une demi-heure : «Ils étaient là, en train de fumer des joints, les pieds bien au chaud...» Sommeil lourd, alcool au réveil en fin d'après-midi : «On n'a rien trouvé de mieux que de nous désigner pour ranger les chambres de nos potes. Dans son sac, tu mets son chapelet, son ordi, sa Game Boy... Tu refais le lit.» Le lendemain, Marc est pris de tremblements, permanents et incontrôlables : «J'étais déboussolé, perdu.» Le Pr de Montleau, chef du service psychiatrique de l'hôpital Percy, est arrivé sur place dès le lendemain de l'embuscade : «C'est lui qui m'a sorti de là, qui me suit depuis le début, c'est mon deuxième père.» Il met Marc sous perfusion. Deux jours plus tard, le soldat est rapatrié en France, avec trois autres parachutistes, dont deux ont également été chargés du ramassage des corps. Alors qu'il se sent déjà coupable de n'avoir pas pu faire ce qu'il fallait pour sauver ses camarades, son capitaine ne le ménage pas : «Quand on va rentrer à notre tour, tu auras honte de toi !» Lexomil pour le stress, Loxapac pour les cauchemars. De retour chez lui après un séjour à Percy, il perd pied : «Je glandais, je picolais, j'ai été horrible avec ma copine, qui elle a été super. On a fini par se séparer.» A la sortie d'un bar à Castres, un type le traite de «tueur d'enfants». Evidemment, ça se passe mal.

    Aujourd'hui, Marc a remonté la pente, grâce aux psychiatres et à sa famille, ses cinq frères et soeurs et ses parents. Mais ce que Marc a subi a également eu des conséquences sur ses proches : «Ma mère est tombée en dépression, et un 18 août mon père s'est arrêté de parler en plein milieu du repas. Le jour de l'embuscade, lorsqu'il a appelé au régiment et qu'il a demandé les noms, il a d'abord été mis en attente pendant deux minutes.» Et puis la culpabilité a fait place à l'amertume, au sentiment d'être mis de côté au régiment. Il va au bout de son contrat, n'est décoré de la valeur militaire qu'au bout de deux ans et demi, après en avoir fait la demande : «Sinon, ils te l'envoient par la poste...»
    Cette amertume, ce sentiment d'abandon, on les retrouve chez Cyril, qui est toujours sous contrat mais en arrêt maladie. Car, malgré les progrès faits dans la prise en charge des troubles psychiatriques par les armées, le phénomène reste tabou. Il existe tout un maillage pour prévenir et détecter ces troubles, entre le service de santé des armées, la Cispat, la cellule d'aide aux blessés, et désormais un «sas de décompression à Chypre» dans un hôtel cinq étoiles, avec sophrologie et prise de parole. «Mais, pour certains chefs de corps, c'est simple, le stress post-traumatique, ça n'existe pas ! confie un officier supérieur. A l'école de guerre, il y avait des types qui disaient : "Eh, les mecs partent en 'Afgha' et reviennent traumatisés, ils ont vraiment des morals de hamster !"»

    Drôle de hamster, Cyril... Un grand gars athlétique de 28 ans, gueule d'ange et belle moto. Il était démineur, affecté dans une operational mentoring liaison team (OMLT), et faisait partie des meilleurs éléments de son régiment. Quand il a été désigné pour partir en Afghanistan, avec deux autres soldats de son unité, il a cru tenir son bâton de maréchal, le couronnement précoce de la carrière brillante d'un jeune sous-officier bien noté, premier à tous ses stages. Contrairement à Marc, il est revenu plutôt en forme de son séjour. Dix-huit «engagements au feu», deux IED neutralisés, trois mines, pas mal de cadavres, peut-être un peu accro à l'adrénaline : «Je m'attendais à de la reconnaissance en revenant, en fait tout le monde s'en foutait.» Il est devenu dur. Plus d'empathie, les problèmes des autres lui paraissent sans intérêt. Cette «anémie émotionnelle» fait partie des symptômes du stress post-traumatique : «Tout ce qui m'intéressait, c'était retrouver mon chat.»

    En stage de formation pour les nouvelles recrues, il y va un peu fort. A l'ancienne. Ou peut-être à la nouvelle manière des anciens d'Afghanistan, durs comme l'étaient les anciens d'Algérie. Il se surprend à passer régulièrement une heure seul sur son lit, à ne rien faire. Avec les copains qui, comme lui, ont combattu là-bas, ils se rendent compte que quelque chose ne tourne pas rond, et se décident à consulter. En parler, c'est déjà un grand pas. «La rencontre avec la mort est un ébranlement majeur de sa sécurité d'humain, explique le Pr Boisseaux. Le réflexe, quand on est ébranlé sur ses bases, c'est d'aller vers les copains, vers le groupe, qui est "contenant" et assure l'équilibre psychique. En allant voir le médecin, on court le risque de fragiliser le groupe et d'être mis en marge.» Cyril consulte, se prend en main.

    On diagnostique un stress post-traumatique. Premier arrêt maladie. Il revient et prépare le concours pour passer officier, est très bien placé aux examens blancs. Mais les préjugés ont la vie dure. Le chef de corps le reçoit en entretien : «Je sais que vous préparez le concours, et aussi que vous consultez. Pour le concours, oubliez pour cette année.» Quand il ne rêve pas de cadavres égorgés et éviscérés, Cyril voit dans son sommeil des militaires s'éloigner de lui et l'abandonner. Il reste seul. Sa médaille militaire, il en a reçu l'attestation par la poste. Sans un mot d'accompagnement. Il l'a achetée lui-même : «C'est un peu dur de se dire qu'après tout ça il va falloir que j'aille la faire poser sur mon uniforme et qu'on ne me la remettra pas lors d'une cérémonie.»

    Grand écart psychique

    Marlène Peyrutie ne décolère pas. Mère de soldat, elle a créé une association, Terre et paix, pour venir en aide aux familles désemparées : «Quand, avec mon ex-mari, nous avons vu que notre fils, qui était pourtant un militaire très expérimenté, n'allait pas bien, nous sommes allés sur les forums sur Internet : il y avait des centaines de cas, des appels au secours.»

    On en trouve entre autres sur la page Facebook de l'association Familles de milis, créée par Geneviève Theolas, la compagne du brigadier Steeve Cocol, tué le 18 juin 2010. Familles de milis se veut un mouvement de soutien aux militaires français engagés où qu'ils soient, mais milite aussi pour le retrait des troupes d'Afghanistan. Tout comme Marlène Peyrutie, qui souhaite également la création d'une coordination nationale des associations : «On dit que les militaires sont suivis, mais ce n'est pas vrai. L'armée est dépassée par le nombre de cas de tentatives de suicides. Et en parler vraiment pose problème, car cela remet en cause la pertinence de l'engagement de la France en Afghanistan. Quand on s'est mis à envoyer des soldats là-bas par centaines, on ne s'est pas rendu compte de l'impact que cela aurait. Il y a aussi la question de la réparation : quand un soldat fait une tentative de suicide, si on reconnaît le lien avec le séjour en Afghanistan, cela veut dire s'engager sur une réparation à long terme.»

    Cette «imputabilité au service» est au coeur de nombreux dossiers. Comme celui de cet homme dont le père a pris contact avec Terre et paix : «Il nous a appelés une semaine après son retour : "Papa, j'entends des voix..." On est allés voir le psychiatre militaire, qui nous a dit que c'était de la schizophrénie, et que c'était en germe avant qu'il parte là-bas. Donc que l'armée n'était pas responsable. Il n'y avait jamais eu le moindre signe avant-coureur, et il était revenu de son premier séjour au Tchad en pleine forme physique et intellectuelle.» Il avait aussi passé avec succès tous les entretiens avec les psychologues et avait été déclaré apte au service. «Il s'est passé quelque chose là-bas, mais ils ne veulent pas l'admettre, poursuit le père. En attendant, mon fils se replie sur lui-même, il vit seul, a perdu ses amis et a pris 25 kg à cause des médicaments. Il adorait son boulot et l'armée. C'est une vie de famille gâchée. On a vraiment le sentiment de s'être fait balader.»

    «maladies mentales»

    Comme toutes les mères de soldat, Giselle Sanchez a cessé de vivre durant le séjour de son fils en Afghanistan, d'autant qu'elle ne comprenait pas son engagement chez les chasseurs alpins : «Ah, non, il ne l'a pas fait pour la patrie et toutes ces idioties, on n'est jamais tombés là-dedans !» Très engagée à gauche, elle a ouvert un blog, écrit un livre sur son expérience, Mon fils s'en va-t-en guerre (Max Milo), correspondu avec des dizaines d'autres familles. Elle vient de remettre ces échanges de mails aux archives du ministère de la Défense, pense que cela pourrait être utile pour comprendre, plus tard, pourquoi de jeunes Français sont allés se faire tuer là-bas. Chez elle, une bibliothèque très marquée par la psychanalyse et Lacan. Paradoxalement, elle ne croit pas au stress post-traumatique : l'armée, selon elle, surévalue un phénomène qui n'est qu'un moyen, pour des soldats blasés, de se faire mettre en arrêt maladie. Ceux qui en sont atteints, assure Giselle Sanchez, étaient de toute façon psychotiques au départ !

    «Le problème, pour ces hommes et ces femmes, c'est qu'on leur a raconté n'importe quoi, estime un psychiatre civil. Quand on entend des soldats dire qu'ils ne comprennent pas pourquoi ces gens leur souriaient une heure avant de leur "tirer dans le dos", il y a un problème. On leur a fait croire qu'ils allaient rétablir la paix, construire des écoles et distribuer des crayons. Mais non ! C'était la guerre, tout simplement. On leur a fait faire un grand écart psychique très dur à assumer.» Et les conséquences humaines seront lourdes. «J'ai de la chance», prétend Pierre, un sous-officier hospitalisé en psychiatrie après avoir été blessé par des éclats de mortier à l'été 2011. Ma femme m'a pris par la main, elle a compris ce qui se passait quand, la nuit, j'errais dans la maison en cherchant à toucher la toile de ma tente et que je la braquais ou l'agrippais quand elle venait me chercher. J'aurais été célibataire, le soir, j'aurais bu, et je n'aurais rien dit. J'ai vécu six mois dans un état de stress permanent, toujours aux aguets. Je ne peux pas aller faire des courses, j'analyse tout ce que font les gens, avec la peur permanente des attentats-suicides. Toute personne qui surgit derrière un rayon est une menace potentielle.»

    Aujourd'hui, son épouse et ses enfants sont suivis par un psychologue. Même si l'armée reconnaît son affection, l'assurance militaire à laquelle il cotise depuis de nombreuses années l'a classé dans les «maladies mentales», l'excluant de fait de la plupart de ses contrats. Il y a encore un petit travail de coordination à effectuer... Pierre ne voit pas son avenir sans l'armée, mais il est pour l'heure incapable de reprendre son poste : «J'ai l'impression de faire le deuil d'une personne qui est morte là-bas. Maintenant, je vais me reconstruire.»
      
     Repères
      3 500 soldats français encore présents en Afghanistan.

    2 000 auront quitté le pays d'ici à la fin 2012.

    1 500 resteront pour effectuer le retrait du matériel, logisticiens et soldats assurant leur protection.

    87 soldats français tués depuis le début de la guerre, en octobre 2001.

    193 militaires de l'International Security Assistance Force (Isaf) tués depuis le début de l'année, dont 9 Français.
     
      Le  dispositif d'aide aux blessés

    La cellule d'aide aux blessés de l'armée de terre (Cabat), dirigée par le lieutenant-colonel Maloux, assure, sur un plan social et administratif, le suivi physique et psychique des blessés et de leurs familles : aide au retour à l'emploi, financement de stage, assistance médicale... Elle s'occupe également de l'annonce des décès et de l'accueil des familles pour l'arrivée des cercueils aux Invalides : «L'année 2011 a été particulièrement difficile, reconnaît le lieutenant-colonel, avec 32 orphelins, 17 jeunes veuves, dont l'une mère de cinq enfants, et trois naissances post-décès. Pour nos personnels, c'est une charge émotionnelle très importante. Nous sommes nous-mêmes suivis par des psychiatres.» A l'extérieur de l'institution militaire, trois associations principales s'occupent des militaires blessés : Terre fraternité, Solidarité défense, et Ad Augusta – créée par le capitaine Pêche, ancien nageur de combat lui-même atteint de stress post-traumatique –, dont le but est d'organiser des stages de motivation et de réinsertion.
     
     Quelques exemples des suites de la guerre. Une guerre n'est jamais finie: ses conséquences perdurent dans tous ces soldats traumatisés qui traumatisent ( malgré eux) leur entourage, leurs enfants, lesquels en porteront des traces en
     eux. Des générations entières peuvent ainsi être sacrifiées sans qu'aucun problème ne soit résolu, que ce soit au niveau local ou international. Souvent d'autres guerres surgissentpar la suite, ayant leur germe dans des guerres passées non ou mal cicatrisées. Il serait intéressant de faire des études approfondies sur ces conséquences individuelles ou collectives.
     Une guerre n'est jamais finie! Il ne faut pas les commencer, c'est la seule solution. D'autres façons de lutter existent.  Il faut éduquer les populations: voir Gandhi, Martin Luther King, Mandela....
     "On ne peut changer une situation si on ne change pas la mentalité qui l'a provoqué."  Gandhi, Einstein... Je ne me rappelle pas qui l'auteur de cette phrase que chacun devrait méditer.   (lavieenvert)
     

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  • La famine mondiale est imminente... (Pierre GEWAERT )

    2009   106 p.

     

      Notre " civilisation " industrielle urbaine a détruit la planète et son climat. Avant l'ère industrielle, l'économie était aux mains du secteur primaire et les lois en prenaient soin. Les technologies, appliquées à l'agriculture, ont provoqué l'abandon de la production de qualité au profit de la quantité. Le développement continuel du secteur industriel doté de l'arme publicitaire a créé des besoins illimités, le tout nécessitant une croissance économique continue que la planète ne supporte plus. Entretemps, les gardiens de la nature sont partis avec leur savoir faire, les sols s'épuisent, l'eau est rare et polluée et la nourriture industrialisée crée des maladies modernes.
       Sans un retour massif à la campagne, les famines sont inévitables à court terme. La renaissance des villages du futur, dotés d'une large autonomie et de technologies nouvelles, simples et renouvelables, capables de protéger et embellir l'environnement, pourra assurer une prospérité durable. Nous serons bientôt contraints et forcés d'agir en ce sens...
     
       Pierre Gevaert est né en Flandre en 1928, étudiant en agronomie, puis agriculteur, il fonde l'entreprise Lima, transformatrice d'aliments bio, qu'il dirigera pendant 30 ans tout en restant agriculteur et conférencier. Il a déjà publié 
       -L'avenir sera rural : au secours d'un monde moderne en dérive (éditions Courrier du Livre),
        -L'exode urbain : est-il pour demain ? (éditions Ruralis)
        -Alerte aux vivants : pour une renaissance (éditions Sang de la Terre agraire). Il oeuvre depuis longtemps pour organiser des regroupements agro-écologiques à la campagne, en Belgique d'abord, puis en France et actuellement au Sénégal.  

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  • +L'âge de laccès (Jeremy RIFKIN )

    2005    393 p.    12,70 €

     

       Longtemps, le capitalisme s'est identifié à la propriété : le marché est d'abord ce lieu où nous échangeons les biens que nous possédons et ceux que nous désirons acquérir. Aujourd'hui, l'explosion des technologies de l'information et de la communication est à l'origine d'une mutation sans précédent : les marchés laissent la place aux réseaux, les biens aux services, les vendeurs aux prestataires et les acheteurs aux utilisateurs.
      Dans cet ouvrage passionnant, Jeremy Rifkin montre que les nouveaux géants de l'économie mondiale ne cherchent plus seulement à nous vendre des produits, mais à nous faire adhérer à l'imaginaire de leurs marques, à nous regrouper en clubs et à nous faire partager des émotions communes. Et Internet ne fait qu'accélérer la dématérialisation de l'économie, obligeant chacun à être " connecté " s'il veut accéder aux loisirs, à la culture et au savoir. Nos existences sont déjà aux mains des professionnels du marketing qui traquent nos habitudes et nos modes de vie.
       Dans un monde où chacun devra acquitter un droit d'accès à sa propre vie, quelle place restera-t-il aux relations humaines et à la culture ?
       -" Comme à l'habitude, l'apport factuel sur le sujet traité est inégalable. " Le monde diplomatique.
       -"Son livre n'est pas un pavé de plus parmi les trop nombreux ouvrages parus sur la netéconomie, mais une réflexion philosophique sur la société de communication que symbolise Internet. " Le nouvel économiste.
      
       Jeremy Rifkin, président de la Foundation on Econornic Trends à Washington, est l'auteur (à La Découverte) de
      -La Fin du travail,
      -Le Siècle biotech,
      -L'Économie hydrogène et du
       -Rêve européen (Fayard, 2005),
      qui ont rencontré un succès considérable, aussi bien en France qu'à l'étranger.
     

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  •  Un prochain audit sur la propriété des terres en Bolivie

    Published: 24 Jul 2012    Posted in: Bolivia
     
    El Correo | 24.7.2012

    Un prochain audit sur la propriété des terres en Bolivie

    Evo Morales, président de la Bolivie a déclaré être d’accord avec la proposition de la Fédération des Paysans de Santa Cruz de réaliser un audit national sur la propriété des terres dans le pays, afin de connaître par qui et comment elles sont administrées.

    Le président estime nécessaire de constituer une large équipe en charge de ce travail, et de demander aux parlementaires nationaux et départementaux, de même qu’aux ministres, de participer à sa définition pour que l’initiative devienne opérationnelle. Avec cet audit, il sera possible de vérifier l’existence d’entreprises illégales, de prête-noms, ou de terres d’origine communautaires mal gérées.

    Une fois les résultats disponibles, il sera possible de convoquer un « sommet national de la terre ». Le président bolivien a rappelé, pour mémoire qu’entre 1996 et 2005, à l’époque néolibérale, quelque neuf millions d’hectares ont été attribués, et depuis 2006, 61 millions ont été régularisés.

    El Correo d’après Telam, 24 juillet 2012

     


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    Inside Job (DVD)

    DVD     Sony     20 €

     

      Film documentaire américain de  Charles Ferguson (1h. 50 )

    "Inside Job" : autopsie d'une crise financière annoncée

    LE MONDE• Mis à jour le17.11.2010

    Par Thomas Sotinel

     
    Christine Lagarde, ministre de l'économie et des finances français, dans le film documentaire américain de Charles Ferguson, "Inside Job".Christine Lagarde, ministre de l'économie et des finances français, dans le film documentaire américain de Charles Ferguson, "Inside Job". | SONY PICTURES

     

    Parmi les singularités de la crise financière de 2008, on retiendra que l'une des chroniques les plus impitoyables en a été tenue dans un magazine destiné justement à ceux qui l'avaient provoquée (Vanity Fair) et que le documentaire qui en dépeint le mieux le mécanisme est distribué par une multinationale, Sony. C'est qu'Inside Job est un film catastrophe, un genre que défend souvent le studio japonais - souvenez-vous de 2012. On tremble, on est indigné, on souhaite que les héros s'en sortent malgré tout. Mais la fin est déjà écrite et ces héros défaits par les forces du mal - les ouvrières d'une usine chinoise, les chômeurs d'un camp de toile en Floride - n'occupent pas l'écran très longtemps. Ce sont les méchants qui ont gagné - et le film leur donne abondamment la parole.

    Charles Ferguson - qui avait déjà réalisé en 2007 un documentaire sur l'engagement américain en Irak, nommé aux Oscars mais resté inédit en France - est un virtuose de cette forme de documentaire qui a été façonnée par l'expérience télévisuelle. Les séquences sont courtes, soulignées d'une musique dramatique mais discrète, due à Alex Heffes, jeune compositeur britannique très couru par les réalisateurs ces temps-ci ; les interlocuteurs sont filmés de près entre talk-show et interrogatoire de police ; de temps en temps, un hélicoptère survole les lieux du drame (l'Islande, Manhattan, Washington) pour en souligner encore l'ampleur.

    Cette nervosité spectaculaire est ici mise au service d'une grande rigueur intellectuelle. Non seulement Inside Job offre une analyse détaillée des mécanismes qui ont conduit à l'effondrement du système financier international à l'automne 2008, mais il ajoute des informations, des pistes de réflexion qui étaient restées jusqu'ici à l'arrière-plan, ou tout simplement cachées.

    Enfin, Inside Job est une vraie comédie, qui tourne en ridicule quelques-uns des membres de ce groupe aux frontières floues qui a inventé et promu les machines étranges que sont ces produits financiers qui ne finançaient rien d'autre que les institutions financières qui les émettaient.

    Avant de se faire cinéaste, Charles Ferguson est devenu millionnaire à l'occasion de la première bulle Internet. Si bien qu'il parle d'égal à égal avec ses interlocuteurs. Il faut voir l'exaspération de Glenn Hubbard, professeur d'économie, lorsqu'il comprend que son interrogateur est en mesure de le confondre. On pourrait presque les prendre en pitié, comme Frederic Mishkin, qui explique sa démission du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale à l'été 2008 par l'urgence qu'il y avait à mettre à jour un manuel universitaire. Sa confusion est d'autant plus spectaculaire qu'il ressemble à Darry Cowl.

    C'est la seule consolation qu'offre ce constat terrible : un peu de joie mauvaise devant l'embarras de ces hommes, tout en se disant que les sales quarts d'heure que leur fait passer Charles Ferguson seront leur seule sanction.


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  •  Déclaration de Bukit Tinggi : Réforme agraire, défense de la terre et des territoires au 21e siècle

      Posted in: Via Campesina
     
    La Via Campesina | 14 juillet 2012

    Déclaration de Bukit Tinggi
    Réforme agraire, défense de la terre et des territoires au 21e siècle


    Du 10 au 15 juillet, nous nous réunissons ici a Bukit Tinggi, dans le Sumatra Occidental, en Indonésie, pour l’atelier et le séminaire international sur “La réforme agraire, la défense de la terre et des territoires au 21e siècle : défi et avenir," organisé par La Via Campesina et la Campagne globale pour la réforme agraire, dans un contexte international d’Etat d'urgence causé par les multiples crises de l’alimentation, du climat, de la finance, de la pauvreté et du chômage. Nous évaluons nos stratégies et les leçons tirées d’au moins deux décennies de lutte pour la réforme agraire, la défense de la terre et des territoires de nos peuples.

    Le dernier flot d’accaparements de terre partout dans le monde rend notre analyse encore plus urgente. Comme le signalent l’Appel de Dakar et la Déclaration de Nyéléni contre l’accaparement de terre, ce phénomène international est promu par les élites de concert avec des investisseurs locaux, nationaux et internationaux, et les gouvernements, dans le but de contrôler les ressources les plus précieuses.

      Depuis la fondation de La Via Campesina et le lancement de la Campagne globale pour la réforme agraire nous avons connu de nombreux succès d'importance et le monde a aussi connu de grands changements. Parmi ceux-ci soulignons la transnationalisation des capitaux de financement et la marchandisation de la nature qui en découle. Ceci a déchaîné un immense flux de capitaux vers les industries d’extraction, l’agriculture industrielle, la pêche, les agrocarburants, les plantations forestières, les projets touristiques et le développement d’infrastructure à grande échelle. De plus, sous le faux prétexte de résoudre la crise climatique, les financiers du 21e siècle ont créé des économies « bleues » et « vertes », ce qui signifie en réalité la marchandisation des forêts, de l’air, des mers, et même du cycle de la vie elle-même. Ceci mène à ce que nous appelons « l’accaparement vert » ou « l’accaparement bleu ».

    Ces soi-disant « investissements » ne sont rien de plus que le vol des territoires des peuples indigènes, des paysans et des paysannes, des pêcheurs, des éleveurs et d’autres communautés locales. Nos Etats et nos élites ont joué un rôle central dans ce vol. Ce sont eux qui ont cédé notre héritage collectif pour des bénéfices personnels, en connivence avec les entreprises transnationales.

    Cependant, les changements ne se sont pas uniquement produits dans le monde qui nous entoure. Nous avons aussi évolué dans notre lutte, grâce aux échanges entre cultures, grâce à nos processus, nos victoires et nos échecs, ainsi que la diversité de nos peuples. C’est pour cela qu’au cours de ces derniers jours, nous nous sommes réunis pour réfléchir et pour réactualiser nos visions et nos concepts pour la lutte pour la réforme agraire, la défense de la terre et des territoires. Nous avons commencé à soulever des éléments clé d’une nouvelle vision de la réforme agraire et de la souveraineté des peuples sur leurs territoires. Ceux-ci comprennent :
    • Les paysans, les paysannes et la production agricole familiale jouent le premier rôle dans le développement de la souveraineté alimentaire.
    • Une coexistence harmonieuse basée sur une solidarité mutuelle entre peuples ruraux, y compris entre paysans, pêcheurs, et peuples indigènes, aussi bien hommes que femmes.
    • Le besoin d’élargir nos alliances pour inclure d’autres peuples menacés actuellement par les mêmes phénomènes, par exemple les habitants des villes qui risquent l’appauvrissement et l’expulsion pour faire place à la spéculation immobilière ; les peuples qui vivent sous occupation militaire ; les consommateurs qui font face à des prix toujours plus élevés pour des aliments dont la qualité ne fait qu’empirer ; les communautés expulsées par les industries d’extraction ; et les travailleurs ruraux et urbains.
    • Le besoin de renforcer l’auto-détermination tout en construisant notre autonomie pour l’auto-gouvernance de nos ressources communautaires.
    • L’approfondissement et le développement du leadership des femmes dans la lutte pour la terre et la défense des territoires, ainsi que dans nos mouvements.
    • Eviter de répéter les erreurs de la Révolution verte et prendre soin de la Terre Mère avec l’emploi de pratiques de production agroécologiques.
    • Donner la priorité à la lutte des jeunes pour l’accès à la terre en Europe et en Amérique du Nord, ainsi que dans les Etats du Sud, tout en reconstruisant les économies rurales pour éviter que les jeunes ne soient obligés d’émigrer.
    • Le besoin de construire de nouvelles alliances et de développer de nouvelles tactiques de solidarité et de protection contre la criminalisation croissante de ceux et celles qui défendent leurs territoires.
    • La reconnaissance du rôle fondamental des mouvements sociaux dans les récentes réformes agraires menées par l’Etat et exécutées avec différents degrés de succès dans divers pays, comme le Zimbabwe, le Venezuela, ou Cuba.
    En entamant ce processus de réflexion et de revitalisation de notre lutte, nous réaffirmons notre engagement pour les droits des peuples à la terre et au territoire, pour le développement de la souveraineté alimentaire, ainsi que notre engagement à prendre soin de la Terre Mère. La nouvelle réforme agraire devrait être un pilier fondamental non seulement dans le développement de la souveraineté alimentaire, mais aussi de la transformation démocratique de la société pour développer de nouvelles civilisations qui éradiqueront la faim et la pauvreté, respecteront et protégeront la Terre mère.

    Globalisons la lutte !
    Globalisons l’espoir !


    La Via Campesina
    Campagne globale pour la réforme agraire
    Avec des alliés dans 26 pays en Asie, en Afrique, en Amérique du Nord, en Amérique Latine et en Europe
       

     


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  • La diplomatie climatique (S. MALJEAN6DUBOIS, M. WEMAERE)

    2010, 20 rutod, 378 pages

     

    • Les présentations des éditeurs : 15/02/2011

    En décembre 2009 à Copenhague, 40 000 personnes et 125 chefs de gouvernement se penchaient au chevet d'une planète malade. Il s'agissait pour la communauté internationale de définir un régime international pour lutter contre les changements climatiques.
    Le Protocole de Kyoto, adopté en 1997 n'avait qu'un niveau d'ambition limitée en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre ; il n'impose de réduction chiffrée qu'aux seuls pays industrialisés qui l'ont ratifié, et cela pour une période expirant en 2012. Ni les États-Unis ni les grands pays émergents n'ont souscrit d'obligations de réduction de leurs émissions au titre du Protocole de Kyoto.
    L'«Accord» négocié à Copenhague au sein d'un petit groupe de Chefs d'États n'a pu être adopté dans le cadre onusien et les négociations se poursuivent dans la perspective des conférences du Mexique (fin 2010) et de l'Afrique du Sud (fin 2011). Face aux impératifs économiques et de compétitivité internationale, ces négociations dessinent un régime international du climat profondément renouvelé.
    La «diplomatie climatique» parviendra-t-elle à relever ce défi sans précédent ?
    Ecrit à deux mains par un praticien et une scientifique, cet ouvrage permettra à tous ses lecteurs de mieux comprendre les enjeux des négociations actuelles et avenir, ainsi que les perspectives qu'elles ouvrent pour la gouvernance internationale de l'environnement à l'approche du Sommet «Rio+20».

    Sandrine MALJEAN-DUBOIS, Directrice de recherche au CNRS, dirige le Centre d'études et de recherches internationales et communautaires à Aix-en-Provence (UMR 6201 CNRS-Université Paul Cézanne Aix-Marseille III). Auteur de Quel droit pour l'environnement ? (Hachette, 2008), elle a dirigé de nombreux ouvrages collectifs et publié un grand nombre d'articles scientifiques dans le champ du droit international et européen de l'environnement. Elle co-dirige le master 2 de Droit international et européen de l'environnement à l'Université Paul Cézanne Aix-Marseille III.

    Matthieu WEMAËRE, avocat aux barreaux de Paris et de Bruxelles, exerce ses activités en droit international, européen et national de l'environnement depuis plus de quinze ans. Il est Chercheur associé à l'IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales) qu'il représente à Bruxelles auprès des institutions européennes, et est chargé d'enseignements à l'Institut d'études politiques de Paris et à l'Université Paul Cézanne Aix-Marseille III.

     

    • Les courts extraits de livres : 15/02/2011

    La terre est bleue comme une orange.
    Paul Éluard, L'Amour la poésie (1929)

    Les changements climatiques : quelle origine ? Quelles conséquences ?

    L'Homme a aujourd'hui conduit la Terre «à la limite». Selon les auteurs d'un article paru récemment dans la revue Nature, la Terre présenterait neuf seuils biophysiques qui seraient - non sans liens entre elles - de véritables frontières à ne pas dépasser sans risquer des conséquences catastrophiques. Pour ces auteurs, nous aurions cependant déjà atteint le point de basculement pour au moins trois d'entre eux, s'agissant de la perte de biodiversité, du mouvement de l'azote et du phosphore et des changements climatiques. Ces derniers trouvent leur origine dans l'augmentation de la concentration en carbone de l'atmosphère, laquelle bouleverse l'équilibre climatique par un phénomène dit effet de serre (voir encadré n°1. p. 11).

    Les auteurs de cet article de Nature rappellent qu'avant la révolution industrielle la concentration en carbone dans l'atmosphère s'élevait à environ 280 parties par million (ppm). Selon eux, cette concentration ne devrait pas dépasser 350 ppm. Pourtant, nous avons déjà atteint 387 ppm et nous nous orientons, selon les études et les scénarios, vers des concentrations à 450, 500, 550, 600 ppm et peut-être même davantage. Les auteurs en concluent que, de ce point de vue, nous sommes sortis d'un «espace de fonctionnement sécurisé» (a «safe operating space for humanity») pour entrer dans une zone à risque, éprouvant au-delà du raisonnable les capacités de résilience de notre biosphère.

    Dès le milieu des années 80, les changements climatiques ont fait naître de vives discussions entre les scientifiques, s'interrogeant tant sur la part anthropique dans les changements que sur leur ampleur ou leurs conséquences. Le caractère aigu des controverses a motivé la mise en place d'un dispositif d'expertise sans précédent à l'échelle internationale par sa dimension et son mode de fonctionnement. Dans un contexte incertain d'«univers controversé», le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a été créé conjointement par l'Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations Unies pour l'environnement, en 1988, avec une mission claire d'aide à la décision.

    Près de 20 ans plus tard, ce même GIEC obtient, conjointement avec Al Gore pour son film Une vérité qui dérange (film couronné par un Oscar à Hollywood) le Prix Nobel de la Paix 2007. Le comité Nobel indique alors qu'il cherche «à attirer l'attention sur les processus et les décisions qui paraissent nécessaires pour protéger le futur climat du monde, et ainsi réduire la menace qui pèse sur la sécurité de l'humanité». Le texte précise : «L'action est nécessaire maintenant, avant que le changement climatique évolue au-delà du contrôle de l'homme».


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  •   La taxe sur les transactions financières, c’est quoi?

     
     
      
     

    Entrée en vigueur sous l’ancienne majorité, cette taxe a été renforcée le 1er août par le gouvernement socialiste. Décryptage.

    "Taxe Robin des Bois", "Taxe Tobin"… Beaucoup d’appellations pour une mesure fiscale attendue depuis longtemps: la taxe sur les transactions financières, défendue notamment au Sommet de la Terre de Rio en juin 2012 par François Hollande.

    Votée par l’ancienne majorité, elle a été renforcée depuis le 1er août par le gouvernement actuel. De quoi s’agit-il exactement?

    > Un prélèvement sur les transactions financières

    En mars dernier, cette taxe avait été adoptée par l’ancienne majorité, à un taux de 0,1%. Fin juillet, le Sénat a voté le doublement de son taux, passant ainsi à 0,2%.

    Cette mesure consistera à appliquer une taxe sur les achats d’actions de 109 sociétés, pesant plus de 1 milliard d'euros en bourse.

    La taxe sur les transactions financières devrait rapporter 360 à 400 millions d'euros dès cette année, selon le rapporteur du Sénat, et 1,6 milliard en année pleine.

    > Une idée vieille de 40 ans!

    James Tobin, prix Nobel d’économie, formule pour la première fois l’idée d’une telle taxe en 1972. Son objectif? Freiner la spéculation et stabiliser les marchés internationaux en appliquant un faible prélèvement sur les transactions à court-terme. L’idée est de mettre un place un taux très faible, en visant ceux qui multiplient les opérations financières.

    Dans les années 1990, les mouvements altermondialistes reprennent à leur compte cette idée, tout en souhaitant que cette taxe finance l’aide au développement.

    Si sa mise en place a fait l'objet de multiples atermoiements, c’est parce qu’elle doit être appliquée à l’ensemble des pays pour être pertinente… Et les réticences sont nombreuses, notamment du côté du Royaume-Uni.

    > Une idée qui doit être étendue au niveau européen

    En mai 2012, l’Union européenne a adopté une résolution favorable à une telle taxe, au taux de 0,1% pour les actions et les obligations et de 0,01% pour les autres produits financiers. Elle pourrait rapporter plus de 50 milliards d’euros par an.

    Une partie de cette somme serait redistribuée à chaque Etat, qui pourrait en disposer librement.

    > Objectif: renflouer la dette publique et financer la solidarité

    Prochaine étape, complexe également, en France comme en Europe: déterminer ce que financera cette taxe. Pour les associations et acteurs de l'aide au développement, ses recettes doivent alimenter l’aide au développement, la lutte contre le VIH/sida et la pauvreté, etc.

    Lors de notre rencontre en février dernier, François Hollande nous l'avait assuré: “le produit de cette taxe doit aller au développement. Elle n’est pas faite pour combler le déficit.”

    Dans un premier temps, elle devrait surtout servir à renflouer les caisses de l’Etat. Aucune répartition claire n’a été décidée pour l’instant.

    > Insuffisante pour les associations, inacceptable pour les traders

    Ce manque de clarté attise le scepticisme des associations, qui jugent le montant de la taxe trop faible, et l’affectation de ses dépenses encore floue.

    "Truffée d’exemptions", elle ne rapportera "qu’un milliard et demi d’euros par an", regrette Alexandre Naulot, chargé de plaidoyer à l'ONG Oxfam.

    Dans un autre registre, la taxe mise en place par le gouvernement est critiquée par ceux qui craignent son effet dissuasif et une fuite des capitaux vers d’autres marchés.

    Aux Etats-Unis, une fédération de plusieurs centaines de courtiers, banques et gestionnaires d’actifs a dénoncé un privilège extraterritorial sans équivalent. Pour eux, la France taxera ainsi des transactions financières à l'étranger. Du jamais vu.

    Crédit Photos: Tax Credits / CC / FlickR

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    Rettet den Regenwald e.V.  

     

    M. Obama, pas d'aliments dans les carburants !

    Le maïs alimente les voitures au lieu de nourrir les gens

    Chers ami(e)s de la forêt tropicale,

    Une sécheresse catastrophique sévit aux Etats-Unis. Les récoltes sont en grande partie détruites. Les prix du maïs et autres céréales explosent. Des millions d'animaux sont abattus à cause du manque de nourriture. La crise menace l'alimentation mondiale et aggravera la faim dans le monde.

    Pourtant des millions de tonnes d'aliments seront utilisés cette année aux États-Unis pour la production de carburant automobile à l'éthanol. La moitié de la récolte de maïs américaine est destinée à l'industrie des agrocarburants. Le gouvernement soutient cette politique par des milliards de dollars de subventions et des taux d’incorporation obligatoire d'éthanol dans l’essence.

    Ecrivons au président Obama pour lui demander de mettre fin à la politique fatale en faveur des agrocarburants. Le maïs et autres aliments ne sont pas à leur place dans les réservoirs des automobiles ! 
    PÉTITION

    En vous remerciant de votre attention,

    Sylvain Harmat
    Sauvons la forêt (Rettet den Regenwald e.V.)
    info@sauvonslaforet.org
    www.sauvonslaforet.org

     

    Sauvons la Forêt

    Jupiterweg 15, 22391 Hamburg, Allemagne
    info@sauvonslaforet.orgwww.sauvonslaforet.org

    Compte bancaire pour les dons:
    IBAN: DE11430609672025054100
    BIC: GENODEM1GLS

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  • Le naufrage paysan

    2006     190 p.    13,20 €

      

      Le monde paysan traverse aujourd'hui une crise d'une ampleur telle qu'il risque de sombrer corps et biens. Paysage et ruralité détruits, déshérence sociale, suicides ou célibat forcé accompagnent scandales alimentaires et épidémie d'obésité. On ne peut s'offrir le luxe de la lutte fratricide qui se mène, au détriment de notre milieu naturel, entre paysannerie et productivistes. Et plus largement, entre agriculture du Nord et agriculture du Sud.
       Comment nourrir, dès lors, une population en augmentation constante en respectant santé et environnement, dans un contexte de hausse accélérée du coût de l'énergie ? Le défi est l'occasion d'inventer un autre modèle. Beaucoup d'alternatives existent, ce livre le montre, qui ne demandent qu'à se généraliser. Il faut aux citoyens l'imagination et la volonté de reprendre en main leur environnement, leur alimentation et leur santé.
     
       Fondateur d'un Centre permanent d'initiation à l'environnement en 1981 puis de la Fédération nationale des producteurs fermiers dans les années 90, faucheur volontaire d'OGM, Jacques MARET s'est installé paysan il y a 15 ans, après des études scientifiques et une enfance entre ville et campagne. Il défend aujourd'hui le label agriculture biologique et présente des réponses issues de trente ans de combat au service de l'environnement et des paysans.

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  • pour vivre libres, soyons autonomes (Marcel GUEDJ)

    2011     221 p.    25,30 €

     

       -Tirer le meilleur parti de son potager ;
      -Conserver facilement et durablement les fruits et les légumes de son jardin ;  
      -Entretenir un rucher dans son jardin et produire sans difficulté son miel ;
      -Economiser l'eau et réduire sa facture d'électricité en produisant sa propre énergie ;
     -Confectionner soi-même ses produits d'entretien ;
     -Récupérer et retaper de vieux meubles, de vieux vêtements.
     Avec des explications claires, simples et richement illustrées, ce Manuel pratique de débrouillardise permet d'être autonome dans tous les grands domaines de la vie quotidienne et de réaliser de petites ou grandes économies qui, mises bout à bout, représenteront un réel gain pour le budget de la famille. Dans la plupart des cas, ces gestes sont utiles pour l'environnement et donnent la satisfaction de pouvoir dire fièrement " C'est moi qui l'ai fait ! ". La mise en pratique au quotidien des théories très en vogue de l'autosuffisance (self-sufficiency) comme remède à la sur-consommation.
      Successivement éditeur de livres pratiques (maison, jardin, santé, développement personnel...) et directeur de collection, Marcel Guedj s'est finalement mis à composer lui-même les ouvrages qu'il avait en tête. Une manière sans doute de se mettre à l'épreuve et de passer à l'acte. Depuis 2003, il est auteur de nombreux ouvrages dont
       -La Décoration écologique, Bricoler sain (Fleurus),
      -52 semaines pour vivre avec la Lune (Rustica),
      -Encyclopédie visuelle du potager et du verger (Artémis),
      -Pollutions électromagnétiques, danger (Dangles)...
        Bricoleur averti, Marcel Guedj est aussi conseiller littéraire pour le "Grand livre du mois" dans le domaine de la littérature régionale.

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  • 2006     271 p.     20,90 €

     

     
     
     
     
    Philippe Desbrosses est agriculteur, docteur en science de l'environnement, expert-consultant auprès de la Commission de Bruxelles et président de la Commission nationale de l'agriculture biologique, au ministère de l'Agriculture. Il met en pratique dans sa ferme-école de Sainte-Marthe des méthodes qui ont permis de créer vingt-cinq emplois en réhabilitant de nombreuses espèces de fruits et légumes en voie d'extinction. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont :   
       -La Vie en bio, Hachette 2001 ;
       - Nous redeviendrons paysans ! Éditions du Rocher, 1993 ;
      -  L'Impasse alimentaire, livre collectif avec Nicolas Hulot, éditions Fayard, 2004.

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    Pour se nourrir, ils ont besoin d'eau potable

     

     


    Bonjour,

    Effectivement, c'est déconcertant, mais sans eau, on peut mourir de faim.

    Ainsi, au Tchad, outre le manque de pluie et la sécheresse qui ont entraîné deux mauvaises récoltes consécutives, les familles, pour leur consommation d’eau, puisent les eaux stagnantes de mares ou de puits non couverts. Les bactéries présentes dans ces eaux entraînent des diarrhées, notamment chez les jeunes enfants.

    Or, quand un enfant en souffre de manière récurrente, son organisme ne peut pas retenir les nutriments et se retrouve très vite menacé de malnutrition. Et inévitablement, quand un enfant est malnutri, il est beaucoup plus fragile face aux bactéries présentes dans l’eau, tel le vibrion choléra.

    C’est un cercle vicieux, et l’approvisionnement en eau de bonne qualité est une solution qui permet d’en sortir.

     Expertes dans ce domaine, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL sur le terrain ont identifié des solutions. Pour les mettre en place nous avons besoin de votre soutien !

    Grâce à vos dons, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL peut aider les populations sur plusieurs fronts :

    En leur assurant au préalable un accès à l’eau potable qui, nous venons de le voir, garantit l’assimilation des denrées alimentaires distribuées. La réhabilitation de puits et la promotion à l’hygiène permettront à 4000 familles de se prémunir contre les maladies hydriques.

    En poursuivant des distributions alimentaires jusqu’aux prochaines récoltes grâce aux foires alimentaires : un dispositif local et innovant qui permet de préserver la dignité de ces familles et de respecter leurs habitudes alimentaires.

    Enfin, la distribution de semences permettra aux populations de relancer l’agriculture dès la prochaine saison des pluies.

    Pour vous informer, n’hésitez pas à lire les témoignages en provenance du terrain, révélateurs de la situation sur place.

    Je vous remercie de votre soutien à nos côtés !
    Sincèrement,

     

    C
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    SOLIDARITÉS INTERNATIONAL - Association loi 1901 - 50 rue Klock, 92110 CLICHY LA GARENNE - Tél : (0)1 80 21 05 05
     

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    Faudra-t-il cultiver en ville pour nourrir la planète ?

    Publié le 03-07-2012

     
    Urban Farm Unit
    Urban Farm Unit
    Damien Chivialle

    La perspective d'une planète sans pétrole, habitée par neuf milliards d'habitants en 2050 pose la question des solutions pour nourrir une population qui sera concentrée dans les villes. Urbanistes, architectes et designers rivalisent d'imagination pour concevoir les fermes urbaines de demain.

    Tout a commencé en 2005, lorsque le cabinet d’architectes SOA répond à un concours d’idée pour concevoir une tour écologique. Leur projet de « Tour Vivante » dont les trente étages enchevêtrent bureaux et production agricole sur plus de cent mètres de hauteur gagne le concours. Cette vision futuriste incarne une préoccupation contemporaine exacerbée par la perspective du réchauffement climatique : et si un jour la campagne ne suffisait pas ou était trop éloignée des centres urbains pour les approvisionner en nourriture ? L’agriculture en ville est petit à petit devenue un sujet attisant les esprits créatifs. « La Tour vivante était un projet « manifeste » (…) nous considérons que l’agriculture maraîchère en milieu urbain permettrait de résoudre un besoin social des habitants », résume Océane Ragoucy, architecte et animatrice du Laboratoire d’urbanisme agricole (LUA). La création du LUA en avril 2012 incarne la vitalité des réflexions. L’association regroupe des architectes, mais aussi des urbanistes, designers, économistes, agronomes et tente de capitaliser l’ensemble du travail réalisé autour de l’agriculture en ville.

    Tours nourricières

    Ces images de tours nourricières, attirent l’œil et soulèvent des questions : d’ici à 2050 les besoins alimentaires devraient augmenter de 70 % et la tendance à consommation locale se confronte à la densification des populations dans des aires urbaines qui ne cessent de s’étaler. « La question se justifie car la coupure actuelle entre ville et campagne est inédite dans l’histoire. Il n’y a pas si longtemps, le maraîchage et des bergeries étaient beaucoup plus intégrés à la ville que maintenant. Or la ville va devoir s’adapter à l’après pétrole », souligne Genevière Savigny, membre de la Confédération paysanne.

    Carrot City à Bercy
    Carrot City est une exposition sur les projets innovants d’agriculture urbaine. Née à Toronto, elle a déjà été exposée à Berlin et New York et s’est enrichie d’expériences locales, de photographies et de visuels qui illustrent la conception, l’aménagement et le développement des projets d’agriculture urbaine et nourrissent la réflexion sur la revitalisation de différents espaces urbains.

    «Carrot City», exposition gratuite et en plein air, du 21 juin au 15 septembre, dans le parc de Bercy, Paris XIIe.

      Si aucune de ces tours n’a été conçue pour voir le jour, les toits des immeubles, au Québec ou au Japon, accueillent de plus en plus de jardins suspendus, parfois sous serre, qui fournissent une production vivrière aux habitants. A Romainville (Seine-Saint-Denis), la ville a missionné une équipe pluridisciplinaire autour du cabinet SOA pour élaborer un projet de ferme en maraîchage faisant vivre deux paysans sur les toits de la cité Cachin qui fait l’objet d’un plan de rénovation. Le projet n’en est qu’à sa phase préparatoire, mais le cas est très concret et c’est le plus avancé en France.

    Aussi extravagant que sérieux, le concept de ferme verticale pose autant de problèmes qu’il n’en résout : renouer avec l’agriculture par le développement d’une production hors-sol relève du paradoxe, sans parler du caractère énergétivore du fait de la faible exposition au soleil d’une production en étage. Par ailleurs, si ces fermes urbaines rapprochent géographiquement le citadin du légume, leur dimension laisse entrevoir un besoin d’investissement réservé à des acteurs financiers et industriels qui reproduirait le hiatus entre l’agro-industrie et le consommateur d’aujourd’hui. « Il faudrait une dimension collective dans la gestion économique pour répondre réellement à la préoccupation de sécurité alimentaire », estime Geneviève Savigny. « Il faut réfléchir à des solutions adaptées à chaque contexte », répond Océane Ragoucy, qui met en avant le concept de mini ferme développé au sein du LUA : des serres maraîchères verticales mais de taille réduite, conçues comme un élément d’animation des rues et exploitées par des paysans, dans une gestion partagée avec les habitants d’un quartier.

    Ferme container

    Dans un autre genre, la ferme container du designer Damien Chivialle joue sur le détournement d’usage d’un des objets les plus emblématiques de la circulation des marchandises et renouvelle par la même occasion le concept du jardin ouvrier. Le bloc de métal, plus connu pour s’empiler sur les docks, est coiffé d’une serre pour cultiver hors sol quelques légumes selon la technique de l’aquaponie. Le concept inspiré d’applications réelles dans les secteurs rizicoles, associe l’hydroponie (la culture hors-sol où les racines reposent dans une canalisation où circule une eau dotée de tous les nutriments nécessaires) à l’aquaculture. La canalisation est reliée à un bassin d’élevage de poissons bio, leurs déjections remplaçant les nutriments de la plante. Le designer ne mise pas sur une application commerciale de son concept, bien que trois fermes containers aient déjà été installées à Zurich, Berlin et Bruxelles. Mais il symbolise parfaitement cette nécessité de produire de l’alimentation selon des critères imposés par la ville, à commencer par la faible emprise au sol. Un container n’occupe pas plus de 15 m², soit à peine plus qu’une place de parking. « Dans la perspective de la fin du pétrole, le container pourrait devenir un objet statique. C’est pourquoi j’ai tenté de penser à d’autres usages, plutôt incongru, de l’objet », explique Damien Chivialle. L’avenir nous dira si ces concepts créatifs recouvraient une dimension prophétique.

    Philippe Chibani-Jacquot
    © 2012 Novethic - Tous droits réservés

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  •   Date de parution : 05/06/2012, prix indicatif : 19.99 Euros

    Pendant trois ans, WASTE LAND suit l’artiste brésilien Vik Muniz de Brooklyn, où il vit, à Jardim Gramacho en banlieue de Rio de Janeiro. Dans la plus vaste décharge du monde, il retrouve son Brésil natal pour un projet artistique inédit : photographier les « catadores » (les ramasseurs de déchets recyclables) dans des mises en scène composées à partir d’objets et matériaux rescapés des poubelles.

    Tout au long de cette aventure, le projet va prendre une toute autre dimension. Au fur et à mesure de sa collaboration avec ces personnages hors du commun, Vik va saisir tout le désespoir et la dignité des catadores, alors même qu’ils parviennent à réinventer leur vie en prenant part à son œuvre d’artiste.

    Produit par Ferando Meilrelles et rythmé par les mélodies de Moby, le film de Lucy Walker propose une réflexion sur la responsabilité de l’artiste envers son environnement et sur l’idée utopique qu’une œuvre peut parfois changer une vie.

    Un documentaire étonnant et original au coeur des conséquences de notre société de consommation. Au delà des idées reçues, les catadores ne sont pas peu fiers de leur métier. 

    Waste Land - Exclusivité FnacDe la poubelle au Musée

    • DVD Zone 2. Pal .

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  • Une vision spirituelle de la crise (Collectif )

    2012      280 p.     19 €

     

     
    Altruisme plutôt qu'avidité : le remède à la crise

     Collectif - Forum de l'Université Rimay

    Retranscription du forum « Économie et spiritualité » qui s’est tenu à l’Institut bouddhiste tibétain Karma Ling, en Savoie, en septembre 2011, sous le parrainage d’Edgar Morin et Pierre Rabhi. Le forum a permis la rencontre entre des acteurs et penseurs de l’économie altermondialiste et des représentants de nombreuses traditions spirituelles.

    Le forum Économie et Spiritualité, retranscrit ici, a été organisé par l’Université Rimay-Nalanda à l’Institut bouddhiste Karma Ling (Savoie) en septembre 2011, sous le parrainage d’Edgar Morin et Pierre Rabhi. Il a permis la rencontre entre des acteurs et penseurs de l’économie altermondialiste et des représentants de nombreuses traditions spirituelles. L’objectif du forum était de favoriser la communication et la coopération entre des personnes de sensibilités différentes autour de projets d’avenir fondés sur une vision éthique, spirituelle, humaniste et écologique de l’économie.

    Nombre de thématiques ont été abordées : l’approche bouddhiste de la crise économique, le système bancaire islamique, l’Economie Sociale et Solidaire (RSE), les monnaies alternatives, la finance éthique, le commerce équitable, etc.

    Fruit de cet échange riche et constructif, ce livre a pour but de favoriser l’émergence d’une vision commune des causes et des remèdes à la crise économique et de favoriser la coopération entres réseaux d’initiatives écologique et solidaire.

    Participants de ce forum

    Colibri, Alter Eco, la NEF, ADOME, Denys Rinpoché, Grand Rabbin Marc Raphaël Guedj, Cheick Bentounès, Pierre Rabhi, Edgar Morin, Jean-Baptiste de Foucauld, Bernard Perret, Christian Arnsperger, Éric Julien, Michel Giran, Laurent Muratet, Ben Cramer, Alain Chevillat, Vanessa Mendez, Bernard Ginisty, Alain Aubry, Philippe Leconte…

     Agriculteur, écrivain et penseur français d'origine algérienne, Pierre Rabhi est un des pionniers de l'agriculture biologique et l'inventeur du concept "Oasis en tous lieux". Il défend un mode de société plus respectueux des hommes et de la Terre et soutient le développement de pratiques agricoles accessibles à tous et notamment aux plus démunis, tout en préservant les patrimoines nourriciers.

     La Communauté Rimay et le Mouvement pour la Terre et l'Humanisme créé par Pierre Rabhi partagent nombre de valeurs : l'écologie, fondée sur l'interdépendance de tous les éléments constitutifs de la vie, l'humanisme, fondé sur la générosité, le partage, la responsabilité et la compassion, ou encore le respect de la vie et de la nature. Pierre Rabhi est le principal parrain de l'Écosite d'Avalon et une des personnalités centrales des rencontres organisées par l'Université Rimay sur le thème "Écologie et Spiritualité".

      Philosophe, sociologue penseur transdisciplinaire, maître de recherche et directeur émérite au CNRS, Edgar Morin a été président de l'Agence européenne pour la culture. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages de sociologie et de philosophie. Il est connu pour avoir conçu la "pensée complexe" dans son oeuvre maîtresse, La Méthode. Edgar Morin est également parrain de l'Écosite d'Avalon.

       Guide spirituel du Sangha Rimay, Denys Rinpoché est l'héritier spirituel direct de Kalu Rinpoché, supérieur du Sangha Rimay (communauté internationale de pratiquants du Dharma reconnue par le gouvernement français en 1994). Denys Rinpoché oeuvre à la transmission des enseignements du Bouddha en France et dans le monde depuis une trentaine d'années. Longtemps président de l'Union Bouddhiste Européenne, il contribue à nombre d'initiatives promouvant les valeurs humaines fondamentales, la coopération inter-traditions et l'écologie

     


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    Faudra-t-il cultiver en ville pour nourrir la planète ?

    Publié le 03-07-2012

     
    Urban Farm Unit
    Urban Farm Unit
    Damien Chivialle

    La perspective d'une planète sans pétrole, habitée par neuf milliards d'habitants en 2050 pose la question des solutions pour nourrir une population qui sera concentrée dans les villes. Urbanistes, architectes et designers rivalisent d'imagination pour concevoir les fermes urbaines de demain.

    Tout a commencé en 2005, lorsque le cabinet d’architectes SOA répond à un concours d’idée pour concevoir une tour écologique. Leur projet de « Tour Vivante » dont les trente étages enchevêtrent bureaux et production agricole sur plus de cent mètres de hauteur gagne le concours. Cette vision futuriste incarne une préoccupation contemporaine exacerbée par la perspective du réchauffement climatique : et si un jour la campagne ne suffisait pas ou était trop éloignée des centres urbains pour les approvisionner en nourriture ? L’agriculture en ville est petit à petit devenue un sujet attisant les esprits créatifs. « La Tour vivante était un projet « manifeste » (…) nous considérons que l’agriculture maraîchère en milieu urbain permettrait de résoudre un besoin social des habitants », résume Océane Ragoucy, architecte et animatrice du Laboratoire d’urbanisme agricole (LUA). La création du LUA en avril 2012 incarne la vitalité des réflexions. L’association regroupe des architectes, mais aussi des urbanistes, designers, économistes, agronomes et tente de capitaliser l’ensemble du travail réalisé autour de l’agriculture en ville.

    Tours nourricières

    Ces images de tours nourricières, attirent l’œil et soulèvent des questions : d’ici à 2050 les besoins alimentaires devraient augmenter de 70 % et la tendance à consommation locale se confronte à la densification des populations dans des aires urbaines qui ne cessent de s’étaler. « La question se justifie car la coupure actuelle entre ville et campagne est inédite dans l’histoire. Il n’y a pas si longtemps, le maraîchage et des bergeries étaient beaucoup plus intégrés à la ville que maintenant. Or la ville va devoir s’adapter à l’après pétrole », souligne Genevière Savigny, membre de la Confédération paysanne.

    Si aucune de ces tours n’a été conçue pour voir le jour, les toits des immeubles, au Québec ou au Japon, accueillent de plus en plus de jardins suspendus, parfois sous serre, qui fournissent une production vivrière aux habitants. A Romainville (Seine-Saint-Denis), la ville a missionné une équipe pluridisciplinaire autour du cabinet SOA pour élaborer un projet de ferme en maraîchage faisant vivre deux paysans sur les toits de la cité Cachin qui fait l’objet d’un plan de rénovation. Le projet n’en est qu’à sa phase préparatoire, mais le cas est très concret et c’est le plus avancé en France.

    Aussi extravagant que sérieux, le concept de ferme verticale pose autant de problèmes qu’il n’en résout : renouer avec l’agriculture par le développement d’une production hors-sol relève du paradoxe, sans parler du caractère énergétivore du fait de la faible exposition au soleil d’une production en étage. Par ailleurs, si ces fermes urbaines rapprochent géographiquement le citadin du légume, leur dimension laisse entrevoir un besoin d’investissement réservé à des acteurs financiers et industriels qui reproduirait le hiatus entre l’agro-industrie et le consommateur d’aujourd’hui. « Il faudrait une dimension collective dans la gestion économique pour répondre réellement à la préoccupation de sécurité alimentaire », estime Geneviève Savigny. « Il faut réfléchir à des solutions adaptées à chaque contexte », répond Océane Ragoucy, qui met en avant le concept de mini ferme développé au sein du LUA : des serres maraîchères verticales mais de taille réduite, conçues comme un élément d’animation des rues et exploitées par des paysans, dans une gestion partagée avec les habitants d’un quartier.

    Ferme container

    Dans un autre genre, la ferme container du designer Damien Chivialle joue sur le détournement d’usage d’un des objets les plus emblématiques de la circulation des marchandises et renouvelle par la même occasion le concept du jardin ouvrier. Le bloc de métal, plus connu pour s’empiler sur les docks, est coiffé d’une serre pour cultiver hors sol quelques légumes selon la technique de l’aquaponie. Le concept inspiré d’applications réelles dans les secteurs rizicoles, associe l’hydroponie (la culture hors-sol où les racines reposent dans une canalisation où circule une eau dotée de tous les nutriments nécessaires) à l’aquaculture. La canalisation est reliée à un bassin d’élevage de poissons bio, leurs déjections remplaçant les nutriments de la plante. Le designer ne mise pas sur une application commerciale de son concept, bien que trois fermes containers aient déjà été installées à Zurich, Berlin et Bruxelles. Mais il symbolise parfaitement cette nécessité de produire de l’alimentation selon des critères imposés par la ville, à commencer par la faible emprise au sol. Un container n’occupe pas plus de 15 m², soit à peine plus qu’une place de parking. « Dans la perspective de la fin du pétrole, le container pourrait devenir un objet statique. C’est pourquoi j’ai tenté de penser à d’autres usages, plutôt incongru, de l’objet », explique Damien Chivialle. L’avenir nous dira si ces concepts créatifs recouvraient une dimension prophétique.

    Philippe Chibani-Jacquot
    © 2012 Novethic - Tous droits réservés

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    Non aux plantations d'hévéas et de palmiers au Gabon
    Les nouvelles autorités gabonaises, devenus des hommes d'affaires au sommet de l'Etat sont en train de concéder d'énormes superficies à l'entreprise singapourienne Olam pour les monocultures sur les terres ancestrales des populations. En même temps qu'elles font le tour du monde pour parler de Gabon vert, les terres gabonaises sont bradées en violation des droits des populations. Nous disons non à cette nouvelle colonisation de nos terres par ceux qui ont causé des dégats en indonésie et en Malaysie avec ces mêmes monocultures.
    Signez la pétition

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  • Nucleaire, un mensonge francais (Paul QUILES )

      2012     93 p.    10 e

      Est-il sérieux et même responsable de remettre en cause le fameux "consensus" français sur l'armement nucléaire ? Est-il utile de soulever cette question alors qu'elle ne semble passionner ni les politiques ni les commentateurs ? Paul Quilès juge que cela est indispensable et qu'il est urgent de sortir de ce " mensonge français " fait d'approximations, de contrevérités, de slogans répétés à l'envi, de silences et d'arguments d'autorité. L'absence de débat masque le caractère vital des enjeux. Au-delà de la problématique éternelle de la guerre et de la paix. c'est en effet l'avenir de l'humanité qui serait en cause, si l'hypothèse fondatrice de la dissuasion - l'arme nucléaire, arme de" non-emploi " - ne se vérifiait pas. La lecture de ce petit livre permet de mieux appréhender le sujet. II contient, outre l'analyse de Paul Quilès, la présentation d'organisations qui se battent au niveau mondial en faveur du désarmement nucléaire, ainsi que quelques textes de référence.

      Paul Quilès a été ministre à plusieurs reprises et notamment Ministre de la défense (1985-1986). A l'Assemblée nationale, il a été Président de la Commission de la défense (1997-2002), puis vice-Président de la Commission des affaires étrangères (2004-2007). Il a été responsable national du Parti socialiste, chargé des questions de stratégie et de défense (1995-2008). Il est actuellement maire de Cordes-sur-Ciel (Tarn). Il est membre du réseau Moires pour la paix et a signé l'appel de Global Zero.
      A la légitimité, le devoir, qu’a tout citoyen d’intervenir, il ajoute les compétences technique et politique. C’est dire que le petit ouvrage "Nucléaire, un mensonge français - Réflexions sur le désarmement nucléaire" qu’il publie en avril 2012 aux Éditions Charles Léopold Mayer, mérite l’attention. L’ancien ministre affirme à bon droit que "la prolifération nucléaire constitue, en revanche, le principal risque pour la sécurité du monde", cependant pour éviter toute ambiguïté à l’égard des puissances nucléaires, dont la France évidemment, il ajoute "c’est plus par le multilatéralisme et les traités qu’on la combattra que par la dissuasion". On montre assez dans ces colonnes que la compétition se révèle, toujours, moins efficace que la coopération pour ne pas être sensible à ce constat d’un connaisseur.
    ATTAC France

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  • Et si on règlementait le commerce des armes?

    02/07/2012
     

    La Conférence de l’ONU sur le commerce des armes est une occasion historique de freiner ce commerce criminel, estime Amnesty International.

    La France a-t-elle perdu l’esprit? En accueillant mi-juin dans un Salon à Villepinte l’entreprise d’armement russe qui fournit le régime sanglant de Bachar Al-Assad, elle a envoyé un bien mauvais signal.

    Alors que les ONG comme Amnesty International France, Oxfam-France et le CCFD-Terre Solidaire étaient déclarées persona non grata à Eurosatory, la centrale de vente russe Rosoboronexport, principale fournisseur connu de la Syrie, présentait son matériel militaire, lors de l’immense foire aux armements qui s’est tenue à Paris du 11 au 15 juin dernier.

    Rosoboronexport, qui dispose du monopole à l’exportation de tout le spectre d’armes russe, est aujourd’hui le bras armé de la politique étrangère de la Russie. Ses exportations n’ont cessé de croître depuis la fin des années 1990, devenant ainsi le deuxième exportateur mondial derrière les Etats-Unis.

    Outre la Syrie, ses principaux clients incluent l'Algérie, l'Inde, le Myanmar, le Soudan, le Venezuela et de nombreux pays d'Afrique.

    La Russie cherche de nouveaux acheteurs d'armes

    Pour autant, dans les domaines technologiques clés, l'industrie russe de l'armement accuse une perte de vitesse qui explique notamment l’achat de navires BPC Mistral à la France. La Russie cherche des partenaires de pointe, mais également de nouveaux marchés pour ses produits comme en Amérique latine.

    Sur la Syrie, le directeur général de l’entreprise publique de fabrication d'armes Rosoboronexport cité par l’hebdomadaire Russia & CIS Defense Industry Weekly, a déclaré que "tant qu'aucune sanction n'est prévue et que nous ne recevons pas d'instructions ou de directives du gouvernement, nous sommes obligés d'honorer nos obligations contractuelles, et c'est ce que nous faisons actuellement."

    Pas d’embargo des Nations Unies sur les armes. La Russie s’y oppose.

    En soutien à cet argumentaire cynique, le sous-directeur du Centre russe d’analyse des stratégies et technologies (CAST) a ajouté que la Russie pourrait perdre quatre milliards de dollars de revenus en cas d'embargo sur les armes à destination de la Syrie.

    Enfin, plus récemment et pour la première fois, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a défendu lui-même la légalité des ventes d'armes russes à la Syrie. Une légalité incontestable puisqu’il n’existe pas d’embargo des Nations Unies sur les armes, pour la simple raison que la Russie s’y oppose.

    Après tous les refus essuyés de rentrer sur le territoire syrien et face au caractère exceptionnel de la situation, Amnesty International a décidé d’envoyer malgré tout une équipe de recherche sur le terrain. Le rapport de retour de mission intitulé Syria. Deadly reprisals: Deliberate killings and other abuses by Syria’s armed forces a été publié le 14 juin dernier.

    Les nouveaux éléments livrés font état de violations généralisées et systématiques – dont des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre – perpétrées dans le cadre d’une politique gouvernementale visant à se venger de groupes soupçonnés de soutenir l’opposition et à intimider la population dans le but de la forcer à se soumettre.

    Depuis le début des manifestations en février 2011, Amnesty International a recueilli les noms de plus de 10.000 personnes ayant été tuées. Mais ce chiffre pourrait être bien en-deçà de la réalité, et déjà les Nations Unies évoquent le chiffre de plus de 14.000 morts. L’organisation exhorte le gouvernement russe à suspendre immédiatement l’ensemble de ses transferts d’armes. Mais côté russe, on entend les choses d’une toute autre manière.

    La Russie, mais aussi la France, l’Egypte, et l’Italie… qui fournit les armes à la Syrie?

    Par ailleurs, si l’on sait que la Russie exporte 10% de ses armes (missiles, lance-missiles, avions de combat MIG…) à la Syrie, le manque de transparence rend difficile la collecte de données sur les armes vendues ou fournies au régime syrien par d’autres pays.

    En effet, rares sont ceux qui rendent compte officiellement de leurs ventes d'armes notamment à ce pays. La France, l’Egypte, l’Italie, l’Inde, l’Iran ou encore la Chine ont tous vendu par le passé, mais seule la Russie a reconnu continuer à équiper le régime de Bachar Al-Assad; tandis que la liste des morts s’allonge.

    Dans ces conditions, un Traité international sur le commerce des armes classiques (TCA) qui sera négocié du 2 au 27 juillet 2012 au siège des Nations Unies, à New York, est une occasion historique à ne pas manquer. Cet instrument, s’il est fort et contraignant, révolutionnera le droit international en imposant l’interdiction de tout transfert d’armes dans un pays dès lors qu’il existe un risque substantiel de violations graves des droits humains.Un TCA protégerait les populations civiles de ventes irresponsables comme celles que subissent actuellement le peuple syrien.

    Il y a un vide juridique et il y a urgence à le combler. A ce jour, le commerce des armes classiques est le grand oublié en matière de contrôle des armements. Souhaitons que les Etats présents à l’ONU auront le courage de prendre leur responsabilité. Ils doivent mettre de côté les préoccupations économiques au profit du respect des droits des populations qui continuent de payer le prix fort d’un commerce dérégulé, de la Colombie à la Syrie en passant par le Soudan ou encore la République Démocratique du Congo, théâtres continus d’une violence armée sans nom.

    Photo: Un happening organisé par Amnesty International pour réguler le commerce des armes, à New York. Crédit: Bob Scott/AI. Suivez la campagne contre le commerce des armes d'Amnesty International sur Facebook.

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    Les guerres des matières premières

    Pétrole, céréales, métaux stratégiques... Sur la planète dont les ressources se raréfient ou se dégradent, les prix de l'énergie, des denrées alimentaires ou des minerais explosent. A travers reportages, portraits, récits, analyses de marchés, graphiques et illustrations, ce hors-série offre un tour du monde des matières premières désormais au cœur de toutes les tensions.

    Un numéro réalisé en partenariat avec Cyclope, l'annuaire des marchés mondiaux et rédigé par les meilleurs spécialistes. A découvrir absolument pour comprendre les enjeux de demain.

    La malédiction des matières premières, c'est, croit-on, surtout un problème de pauvres. Un malheur qui accable les États du Sud incapables de convertir leur rente pétrolière, agricole ou minière en développement industriel et en emplois. Soit que leurs dirigeants sont corrompus ou incompétents. Soit qu'il est difficile de sacrifier la consommation immédiate des recettes d'exportation sur l'autel des investissements de long terme. Soit que les termes de l'échange avec les pays riches ne cessent de se dégrader. En général, tout cela à la fois.

    De l'or de Cajamarca à la cassitérite du Kivu, du coton burkinabé à l'huile de palme de Bornéo, des terres rares de Mongolie intérieure au charbon du Jarkhand, les histoires racontées dans ce numéro, par le texte et par l'image, montrent à quel point ce qui est en définitive à la base de notre vie de tous les jours - les matières premières - reste aujourd'hui produit dans des conditions qui relèvent d'un autre âge.

    Un âge d'abondance. Durant " le court XXe siècle ", celui de l'avènement de la consommation de masse, la disponibilité de l'énergie ou des produits agricoles bon marché favorisait le plus souvent les clients, véritables rois dictant leurs prix et fixant les règles du jeu. Mais depuis une petite dizaine d'années, ce monde a disparu. À la suite du pétrole, les cours de toutes les matières premières ou peu s'en faut se sont envolés. C'est à peine si la crise qui, depuis 2008, freine la demande des pays développés, tempère ce mouvement tiré par la demande des grands émergents. La malédiction des matières premières n'est plus seulement du côté des producteurs, elle est aussi, désormais, du côté des pays consommateurs, riches inclus.

    Cette hausse généralisée des prix n'est pas un de ces coups de sang dont les produits de base offrent régulièrement le spectacle, suivis de retournements non moins spectaculaires. On le mesurera mieux à la lecture des analyses de nombreux marchés présentées ici grâce aux contributions des experts de CyclOpe, l'annuel des matières premières avec qui Alternatives Internationales s'est associé pour réaliser ce numéro.

    Les " fondamentaux " poussent à des prix durablement élevés. La raison ? Essentiellement, la tension croissante entre d'une part un monde physique fini, dont bien des ressources, comme les terres arables, sont souvent au bord de l'épuisement, et d'autre part une consommation qui continue de croître indéfiniment. Les pays émergents, Chine en tête, et ceux qui suivent n'ont aucune intention de renoncer à cueillir à leur tour les fruits du paradis, fussent-ils empoisonnés.

    Cette tension a atteint la zone rouge. En atteste le retour d'un jeu que les États avaient longtemps délaissé : la restriction de leurs exportations au nom de leurs intérêts nationaux. L'Inde et le Vietnam ont ouvert la partie en suspendant en 2008 leurs ventes de riz. Des petits joueurs : en 2010, la Chine a fait plus fort en abaissant ses plafonds d'exportation de métaux stratégiques. Mais les Occidentaux ne sont pas crédibles quand ils vilipendent cet égoïsme de nouveaux riches. Les États-Unis envisagent très sérieusement de garder par-devers eux leur gaz, tellement abondant que les prix du mètre cube sont au plancher outre-Atlantique, au grand dam des Européens qui seraient volontiers acheteurs, eux qui rament avec des prix de l'énergie nettement plus élevés.

    L'énergie plus chère : c'est l'ultime mauvais tour des matières premières. Au niveau actuel des prix, les progrès technologiques rendent économiquement exploitables des réserves de combustibles fossiles non conventionnels dont le niveau est proprement ahurissant. Au point que si l'humanité chavire dans un siècle ou deux sous les chocs du changement climatique, ce devrait être avec encore beaucoup de carburant dans ses soutes. Pour voir chuter les émissions de gaz à effet de serre, impossible d'attendre de la contrainte physique qu'elle se substitue à l'absence de volonté politique. Malédiction !


    Antoine de Ravignan
    Alternatives Internationales Hors-série n° 011 - juillet 2012

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  •     Les sacrifiés des ondes

    avec   Pr Dominique Belpomme, Pr Luc Montagnier, Dr Pierre Souvet, Dr Philippe Lebar, 

     Dr Gérard Dieuzaide, Maître Richard Forget, Dr Annie Sasco...

     

    Réalisation   Jean-Yves Bilien

     

    Une enquête de   Maxence Layet

     

    Montage    Etienne Brault

     

    Durée : 70 minutes

     

    © BigBangBoumFilms - 2012     DVD    22 euros

      

    Résumé

    Pollutions Electromagnétiques et Electro-hypersensibilité
    Micro-ondes 3G, Wi-fi, téléphones mobiles, réseau électrique… Nous sommes tous "électrosensibles", soumis aux ondes électromagnétiques traversant notre environnement. 
    Intangibles, invisibles, ces ondes électromagnétiques aujourd'hui sont partout et ont envahi notre quotidien. La France compte par exemple 64 millions de téléphones portables. Cette pollution insidieuse provoque une électrocution progressive des organismes humains. Une nouvelle maladie émerge : l'électrohypersensibilité.

      

    Nous sommes tous "électrosensibles". Des êtres sensibles aux ondes électromagnétiques traversant notre environnement. Micro-ondes 3G, Wi-fi, téléphones mobiles, réseau électrique…

    Intangibles, invisibles, ces ondes électromagnétiques aujourd'hui sont partout et ont envahi notre quotidien. La France compte par exemple 64 millions de téléphones portables. Cette pollution insidieuse provoque une électrocution progressive des organismes humains. Une nouvelle maladie émerge : l'électrohypersensibilité.

     

    Les victimes de ce syndrome sont évaluées de 3 à 6% de la population. Leur nombre est sans doute bien plus élevé, tant ses manifestations peuvent varier. Chaleur dans l'oreille, maux de tête, problème de sommeil, fatigue inexpliquée... Les plus atteintes sont contraintes à s'éloigner des lieux d'exposition, se retrouvant fortement handicapée professionnellement et personnellement.

     

    Ce film documentaire de 70 minutes va à la rencontre de chercheurs dédiant leur travail à l’étude de ce mal du monde moderne, ainsi que de personnes témoignant d’électrohypersensibilité. Des solutions concrètes sont aussi proposées afin de réduire ces effets néfastes sur nos organismes. Il s'agit, en somme, d’avertir le public sur la possibilité d’une prévention active.

    Maxence Layet est journaliste scientifique, spécialiste santé et environnement électromagnétique. Auteur de nombreux livres et articles sur ces sujets, il est membre fondateur du Criirem (Centre de Recherche et d'Information indépendant sur les Rayonnements Electromagnétiques) etco-auteur du documentaire Sous le Feu des Ondes (Arte/Mosaique Films) diffusé en 2009.


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  •   Dossier - Alimentation, déplacements, loisirs : avec « Terra eco », on reprend tout de zéro. Voilà l’été du changement. Et aujourd’hui, c’est facile grâce à la consommation collaborative. Tondeuse, voiture, maison : le partage n’est plus une mode, c’est une épidémie ! Suivez-nous et découvrez le guide du nouveau départ.

               
    Article publié dans le

    N° 38 - juillet août 2012

    Vivre autrement

    Dans le train qui file vers Nantes, Emile, 10 ans, reste bouche bée devant une petite photographie jaunie. « Mais pourquoi vous ne montiez pas ensemble dans les voitures ? » Retrouvé la veille, en plein déménagement, le cliché est vieux de vingt-deux ans. Il montre une ribambelle d’autos à un seul occupant, à l’arrêt, à l’entrée de Lille (Nord), un lundi matin de mars 2000. Un « embouteillage ». Le mot vous était presque devenu étranger. Vous jetez, tout penaud : « Ben, parce que personne ne faisait ça avant ! » Pas convaincu, le fiston recommence à jouer avec ses figurines, celles qu’il a fabriquées avec Luc, le fils de votre voisin. En tentant de calculer le temps de votre vie perdu dans ces bouchons, un sentiment d’absurdité vous gagne et vous ramène deux décennies en arrière. Vous aviez pris cette photo depuis votre bureau, avec votre appareil dernier cri. Un boîtier que vous avez jeté depuis : à l’époque, les fabricants ne fournissaient pas de notice pour réparer soi-même. Il fallait une garantie, puis envoyer l’objet en panne par courrier… Un parcours du combattant !

    Des inconnus dans votre Titine

    Vous possédiez alors votre propre voiture. Elle vous avait coûté un bras – trois mois de salaire – mais elle vous remplissait de fierté. Un sourire vous échappe au souvenir de ce voyage avec vos amis, pendant l’été 2002, où vous aviez préféré conduire seul jusqu’à Budapest, en Hongrie, plutôt que de laisser le volant… Dire qu’aujourd’hui, vous ne prenez plus la route que dans des voitures en libre-service ! Les paysages défilent sous vos yeux et les souvenirs remontent. C’est à l’époque qu’est né le covoiturage. En France et en Allemagne, les premières plateformes permettaient à Monsieur et Madame Tout-le-monde de partager l’auto d’un inconnu sans lever le pouce pendant des heures au bord de la route. Aujourd’hui, les livres d’histoire retiennent que c’est via l’automobile – pourtant symbole de la consommation individuelle effrénée au siècle précédent – qu’a débuté la « révolution du partage ». La jolie formule ne correspond pas vraiment à votre quotidien de l’époque. Certes, vous échangiez – illégalement – de la musique en peer to peer, mais l’idée de faire grimper des inconnus dans votre titine ne vous effleurait même pas l’esprit. Vous utilisiez Wikipedia, l’encyclopédie collaborative en ligne créée en 2001, mais il vous a fallu plusieurs années avant d’acheter votre nourriture en circuit court dans une Amap, une Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, dont le concept est pourtant né la même année. Et il a fallu une grève des transports à Paris, en 2009, pour que vous enfourchiez un vélo en libre-service. Vous aviez fait les premiers pas de côté, sans vraiment vous en rendre compte.

    Farfelu et révolutionnaire

    Et puis est arrivée « la grande crise ». Les prix de l’énergie ont d’abord grimpé brusquement, en 2007, bloquant la croissance du PIB (produit intérieur brut), le principal indicateur de richesse de l’époque. Dans la foulée, la plus grave crise économique de l’histoire frappait les Etats-Unis, puis le monde. L’endettement des pays occidentaux grimpait à vue d’œil, alors même que les voyants environnementaux étaient au rouge. Il fallait changer de modèle : les solutions sont venues « d’en bas ». Dès 2012, on estime qu’entre 3 et 4 millions de Français covoituraient. Vous avez rejoint leurs rangs cet été-là, pour rendre visite à votre oncle Bernard. Des centaines de sites de partage émergeaient dans le monde entier, permettant de louer, voire de troquer ou de donner n’importe quel bien, de la scie sauteuse inutilisée à la maison inoccupée. En 2012 toujours, la plateforme américaine Airbnb fêtait la millionième location d’appartement entre particuliers réalisée depuis sa création, en 2008, tandis que plus de 270 000 Français s’alimentaient déjà via les 1 600 Amap du pays.

    Bientôt, d’autres sites ont proposé de partager son jardin, son parking ou même sa machine à laver, de cofinancer des projets, d’échanger des idées, des savoirs, des services… Ces initiatives, parfois farfelues, étaient révolutionnaires. Certes, votre grand-père n’avait pas attendu Internet pour distribuer ses potirons à ses voisins, les bibliothèques permettaient depuis des lustres de partager des bouquins et, bien avant cela, les Amérindiens pratiquaient le troc et le don dans les cérémonies du potlatch (1). Mais, désormais, la Toile avait rendu possible l’échange entre des gens qui ne se connaissaient pas. Les communautés locales qui se formaient ainsi étaient pleines du nouveau carburant de l’économie : la confiance. Très vite, elles n’ont plus eu besoin du Web pour prospérer. Les projets d’habitat groupé, rêvés dans les années 1960, sont revenus au goût du jour. En 2017, 24 % des Allemands, et 7 % des Français vivaient en habitat partagé. Un an plus tard, le monde atteignait le « pic des objets », le peak stuff. Le nombre de biens matériels possédés par Européen cessait brutalement de croître. La quantité d’objets achetés s’effondrait même, à la suite du boom de l’« autofabrication » permise par les imprimantes 3D.

    Depuis, les objets sont pensés pour durer et avoir plusieurs vies. Sinon ? Ils ne sont plus achetés, tout simplement. Un changement qui vous a offert votre nouveau job : expert en durabilité des produits. Votre voisin d’en face porte d’ailleurs le coup de maître de votre boîte sur les oreilles : un casque audio réparable à l’infini. Les communautés locales ont peu à peu créé leurs propres activités, notamment grâce à leurs monnaies aux noms fleuris : le sol-violette, le sol alpin, l’occitan… Ces monnaies complémentaires pesaient même 12 % du PIB en France en 2019. Impossible de savoir si cette part a augmenté depuis : dépassé, cet indice n’est plus utilisé aujourd’hui ! Mais vous pourriez parier que tous les passagers de votre voiture ont une monnaie alternative dans les poches. En voyant votre fils échanger son jouet avec sa voisine de banquette, vous vous dites que l’essayiste américain Jeremy Rifkin s’était trompé en annonçant, dans L’Age de l’accès (Pocket, 2000), que « d’ici à 2025, l’idée même de propriété paraîtra singulièrement dépassée, voire complètement démodée ». Nous sommes en 2022 et la société a au moins trois ans d’avance sur cette prédiction.

    Une famille cobaye volontaire

    Dring, dring, dring, on se réveille ! Trêve de rêverie. C’est pas demain la veille que tout changera comme ça. Et pourtant… ces solutions existent. Partout dans le monde, des milliers de gens les expérimentent. Et si on essayait, nous aussi ? A Terra eco, nous avons lancé ce défi, et une famille de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), les Proix, l’a relevé. Elle va devenir le cobaye volontaire et le témoin de cette transition dans les semaines qui viennent, en suivant le petit guide que nous avons concocté. En route ! —

    (1) Ce rituel a notamment été étudié dans « Essai sur le don » (PUF, 2007), de l’anthropologue Marcel Mauss.


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  •   IKEA, bien pire qu'un marchand de meubles

    Pour 99 euros, IKEA propose la table JOKKMOKK et ses quatre chaises en « pin massif, un matériau naturel qui embellit avec l'âge ». Pour assumer une vente annuelle mondiale de 100 millions de meubles, l'entreprise suédoise a des besoins gigantesques en bois : 12 millions de mètres cubes par an ! La nature en paie le prix.

    Prix bas pour les meubles, coûts élevés pour la nature

    Une grande partie des bois utilisés dans les meubles d'IKEA proviennent de l'extrême nord de la Russie, comme le révèlent leurs très fines cernes / fins anneaux de croissance. Dans le froid climat subarctique, les arbres poussent très lentement. La filiale d'IKEA Swedwood possède un bail en République de Carélie (Russie) sur 300.000 hectares de forêts naturelles, dont certaines zones encore vierges.

    Des arbres plusieurs fois centenaires abattus en quelques secondes : à la cadence de 800 arbres par jour, les abatteuses coupent, ébranchent et empilent les troncs d'arbres avant leurs transport vers l'usine de meubles. Du haut de leurs pneus gigantesques, les machines sillonnent les marais. Ils leurs faudra des décennies pour s'en remettre. Jour après jour, IKEA détruit de nouvelles forêts primaires et leurs riches écosystèmes. Les coupes rases ne cessent de s'étendre.

    Coupes à blanc certifiées par le FSC

    IKEA considère la destruction de la taïga (ou forêt boréale) comme manifestement responsable, puisque cette zone de Carélie a reçu le label FSC (Forest Stewardship Council). Les organisations écologistes condamnent depuis longtemps la supercherie de la certification par le FSC.

    Soutenons les revendications des associations Protect the Forest et Spok. IKEA doit cesser immédiatement la destruction des forêts naturelles.

    Début de l'action: 2 juil. 2012


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  •  

    2012   153 p. 18 €

    Si pendant longtemps les hommes ont ignoré, voire nié, le phénomène d'extinction des espèces, celui-ci est aujourd'hui au coeur du débat écologique et suscite de nombreuses idées reçues :

    • "La sélection naturelle conduit à l'extinction des espèces",
    • "Les dinosaures se sont éteints brutalement",
    • "Le changement climatique est un facteur majeur de l'extinction des espèces",
    • "Le dodo a été exterminé par l'homme",
    • "Il est possible de faire revivre des espèces disparues",
    • "L'espèce humaine pourrait, elle aussi, disparaître"...

    A l'aube de ce que certains présentent comme la 6e extinction de masse de la biodiversité, Eric Buffetaut nous éclaire sur le cycle complexe de l'évolution des espèces, au travers d'une approche historique et scientifique, illustrée par de nombreux exemples.

      Il est spécialiste de la paléontologie des vertébrés, docteur ès sciences, et Directeur de Recherche au CNRS (Laboratoire de Géologie de l'Ecole Normale Supérieure, Paris).


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  •   L'économie réelle encore oubliée

    Lundi 2 Juillet 2012    Philippe Murer - Tribune (Marianne 2 )

    «Françaises, Français, faites des économies, pour que nous achetions de la dette italienne sur les marchés !» Philippe Murer, professeur à la Sorbonne et membre du Forum démocratique dénonce un abandon de l'économie réelle à une spirale négative de rigueur et de chômage.   

    ( Euro - Fluger Rene Horazny Jose/AP/SIPA)
    ( Euro - Fluger Rene Horazny Jose/AP/SIPA)    
    Françaises, Français, faites des économies, pour que nous achetions de la dette italienne sur les marchés !

    Le sommet européen a débouché sur un accord d’union bancaire et d’une surprise : les gouvernements européens ont signé un accord pour acheter de la dette de pays en difficultés (dette italienne et espagnole) si jamais ceux-ci se sont comportés en bon élève (si l’Espagne et l’Italie ont respecté la règle d’or, tout fait pour être dans les clous et que les marchés les punissent malgré tout avec des taux élevés).

    François Hollande demande aux Français d’économiser milliard après milliard et de saborder ainsi l’économie française puisque :
    - L’investissement des entreprises est en baisse
    - La consommation est au point mort avec un pouvoir d’achat en baisse et des licenciements
    - Les dépenses de l’Etat seront réduites après inflation de 2% par an
    - Une demande extérieure en baisse avec nos principaux partenaires européens qui ont la même politique de Gribouille

    Ce qui implique automatiquement une récession avec toutes les composantes de la croissance négatives.

    Si jamais cette politique aboutit comme il se doit à une dépression généralisée en Europe à partir de septembre, et que les marchés continuent en réponse à faire monter les taux espagnols et italiens, l’Europe jettera ces milliards patiemment économisés dans les marchés financiers ou se traitent 2.800 milliards de dette italienne et de dette espagnole ! C’est le projet. On ne prêtera même pas à l’Italie et à l’Espagne cet argent, on rachètera de la dette sur les marchés financiers à des assureurs ou banquiers en difficulté.

    Comme en septembre, on se retrouvera avec une économie réelle en récession avancée, un nouveau sommet de crise se tiendra pour pousser Mme Merkel à demander à la BCE un prêt (au MES) pour acheter de la dette italienne et espagnole. Et là, que fera Mme Merkel ? Le minimum comme d’habitude pour tenir le système quelques mois de plus ?

    Mais pendant que nos dirigeants font tout pour calmer les marchés, l’économie réelle, celle que subissent tous les Français au jour le jour, est abandonnée à sa spirale négative. Et il est à peu près certain que nous allons rentrer en dépression en septembre ou en décembre. Cette politique économique est immorale vis-à-vis des Français à qui on demande des efforts et à qui l’on propose plus de rigueur, plus de chômage, moins d’espoir. 
      
     Commentaire:
      Posté par Pierre HERAS le 02/07/2012 08:16

    pierreheras
    La raison et la colère.

    Une fois de plus les états viennent au secours des aventuriers de la spéculation qui spolient les nations et les particuliers. Nos camarades socialistes qui nous ont annoncé le changement, ne font que poursuivre la politique de protection et de servitude des rentiers spéculateurs qui ne paient pas d'impôts et qui pillent la France. Racheter les dettes des aventuriers des banques sans rien exiger en échange, par exemple, limiter tous les hauts revenus à 5 fois le salaire minimum, supprimer les distributions de dividendes jusqu'à résorption des dettes, supprimer tous les avantages fiscaux et en nature... voilà une politique vertueuse et "JUSTE" comme l'a annoncé le président. Mais pour cela, il faut avoir des ministres non corrompus qui ne pensent pas qu'à leur développement de carrière et qui ne se moquent pas des intérêts de la France en prenant les Français pour des cons. Aujourd'hui, seuls un quart des revenus sont fiscalisés dont 100% des revenus du travail, moins de 40% seulement du PIB sont des revenus distribués aux salariés, fonctionnaires et retraités, cotisations sociales comprises, 60% , soit 1200 milliards d’euros, sont distribués aux rentiers, héritiers, spéculateurs. Il est là le scandale, et l'état dont le pouvoir est accaparé par nos élites ENArques ainsi que les imposteurs économistes qui n'en portent que le nom, feignent de l'ignorer. Sans redistribution, il n'est pas de redressement possible, sans rééquilibrage de la distribution des richesses, rien n'est possible. Seulement voilà, nos élites corrompues par les oligarques, ne veulent pas lâcher une miette de ce qu'ils se sont accaparé, et cherchent à rentabiliser leur pactole d'un montant très nettement supérieur à la croissance. Nos élites sont-elles capables de raison ? Nos élites sont-elles capables de comprendre la colère du peuple ? 
     

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  • Manifeste pour un retour à la terre (Ph. DESBROSSES,

    2012      64 p.     6 €

       La planète a perdu en trente ans un tiers de ses terres arables. Ce désastre préfigure des tragédies sanitaires et sociales pour l'ensemble des peuples qui n'auront pas su vivre en heureuse harmonie avec leur sol. Partout, de l'Ukraine à la Californie, de l'Alaska au Sahel ou du Mexique à la Chine, la terre disparaît avec ses derniers paysans…

      Pourtant, seul le milieu rural permettra renaissance économique durable dans une perspective de protection de l'environnement, de préservation des ressources, d'économie d'énergie, de qualité des produits et services, de sécurité, d'innovation, de développement soutenable et, plus généralement, de qualité de vie. Il est urgent de sortir de l'impasse de l'agriculture pétrochimique.

      Réinventons le métier de paysan, organisons la « révolution verte » de l'agro-écologie. Il est urgent que la Terre redevienne notre « patrie commune ».

       Philippe Desbrosses, agriculteur, docteur en sciences de l'environnement et écrivain est un des pionniers de l'agriculture biologique en Europe. Il fut expert-consultant auprès de la Commission de Bruxelles et président de la Commission nationale de l'Agriculture biologique au ministère de l'Agriculture. Il s'est investi dans le sommet mondial de Rio + 20 aux côtés d'Edgar Morin et de Stéphane Hessel.

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  •   Vers une ratification « rapide » du Pacte budgétaire par la France:

    François Hollande renie sa parole, les électeurs doivent être consultés

    Á l'issue du sommet européen des 28 et 29 juin, le président de la République vient d'annoncer qu'il va demander au Parlement une ratification « rapide » du Pacte budgétaire. Il renie ainsi l'une de ses principales promesses électorales, celle de renégocier ce traité. Les décisions du sommet européen ne comportent en effet aucune mesure de nature à stopper la plongée aujourd'hui engagée de la zone euro dans un gouffre économique, social et démocratique. La ratification du Pacte budgétaire et les politiques d'hyperaustérité qu'il commande vont au contraire accélérer cette plongée. Pour Attac, la seule manière d'éviter ce désastre est que les citoyens s'emparent du débat et exigent d'être consultés par un référendum. 

      Durant la campagne électorale, François Hollande avait affirmé de façon répétée que la France ne ratifierait pas le Pacte budgétaire sans l'avoir renégocié de façon substantielle. Il avait précisé lui-même les trois points clés de cette renégociation: la possibilité pour la Banque centrale européenne de financer directement les États, la mise en place d'euro-obligations pour que les pays de la zone euro puissent emprunter solidairement, et des mesures de relance de la croissance en Europe. Sur ces trois points, et malgré l'enthousiasme habituel, après chaque « sommet de la dernière chance », des éditorialistes et des marchés financiers devant « des mesures enfin courageuses et décisives », l'échec est total:

    non seulement la BCE ne financera pas directement les États, mais elle n'aura plus besoin, après le sommet du 28-29 juin, d'acheter des obligations des pays attaqués par les marchés financiers, comme elle avait du le faire à son corps défendant – en 2011. Désormais, c'est le Fonds européen de stabilité financière (puis le Mécanisme européen de stabilité qui va lui succéder) qui interviendra pour réduire la pression sur les États attaqués. Même le FESF (puis le MES) ne pourront pas être financés directement par la BCE : ils devront se financer eux-mêmes sur les marchés. En outre les pays recourant à l'aide du FESF-MES – comme l'Espagne et l'Italie très prochainement - devront signer un mémorandum les soumettant à la Troïka (Commission, BCE, FMI) ;
    la perspective des euro-obligations est remise aux calendes grecques, et même pas évoquée dans les conclusions du sommet ;
     
    quant au « pacte pour la croissance » de 120 milliards d'euros, c'est une opération de communication politique sans grande signification économique. 60 milliards proviennent de fonds structurels « redéployés »: des sommes déjà votées et programmées pour 2012-2013. C'est comme remettre un cadeau dans son emballage pour l'offrir à nouveau... L'autre moitié sont des prêts hypothétiques de la Banque européenne d'investissement pour des « grands projets » d'investissements privés dont on ne connaît encore rien.

    Ce sommet européen marque une étape supplémentaire dans la décomposition des solidarités et de la démocratie en Europe. Même si les trois promesses de François Hollande étaient pour nous très insuffisantes pour remédier à la crise, leur abandon signifie un renoncement à tout espoir d'enrayer la catastrophe qui s'annonce. En France et en Europe, il appartient aux mouvements sociaux et citoyens de s'opposer à cette démission des dirigeants européens. La pétition initiée par Attac et La Fondation Copernic peut être un outil en ce sens (http://www.france.attac.org/lettre-ouverte-francois-hollande-pour-un-referendum-sur-le-pacte-budgetaire).

    Attac France,   Paris, le 30 juin 2012
    Adhérez, réadhérez à Attac : http://www.france.attac.org/adherer


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  • L'humanisme réinventé

    180 pages, 2012, ed. Cerf, 22 euros

    En cette période de dialogue et de rapprochement des cultures, alors que de nombreuses études montrent les liens et les convergences entre les civilisations et les cultures, leurs emprunts réciproques, contribuant à renforcer ainsi le concept d'humanisme, il est très important d'éclairer ces débats par des travaux antérieurs, entrepris il y a déjà soixante-cinq ans, par l'Unesco au lendemain de sa création.

    Dans le cadre de son enseignement et de ses recherches, Joseph Yacoub a été amené à découvrir la richesse des enquêtes de l'Unesco et de ses déclarations sur les fondements philosophiques des droits de l'homme, les rapports entre les civilisations, la démocratie, les relations philosophiques et culturelles entre l'Orient et l'Occident de 1946 à 1952.

    Pour compléter cette étude, la deuxième partie de l'ouvrage, à la fois théorique et pratique, traite des liens entre l'universel et le particulier. L'auteur aborde les concepts de culture, de diversité culturelle et de droits de l'homme en illustrant son propos d'un exemple concret : la Mésopotamie ancienne et syriaque.

    Il révèle ainsi des antécédents au débat en cours sur l'humanisme et montre que les valeurs humanistes n'ont pas de frontières : elles ont été partagées par toutes les civilisations.

    Professeur honoraire de l'université catholique de Lyon, Joseph Yacoub est spécialiste des droits de l'homme, des minorités ethniques, linguistiques, religieuses et culturelles, des peuples autochtones et des chrétiens d'Orient. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels : Fièvre démocratique et ferveur fondamentaliste. Dominantes du XXIe siècle (Éditions du Cerf 2008).


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