•   Ce post a été co-écrit avec Caroline Lemoign, économiste  (blog de Karine BERGER)

      Posté le 02 /11/2014

      Mercredi 29 octobre à Berlin, 80 pays ont signé un accord d’échange automatique d’informations les avoirs financiers des contribuables placés à l’étranger. Mettre fin au secret bancaire est bien évidemment indispensable pour contrer la fraude fiscale. Mais la vraie révolution dans ce domaine ne se joue pas à Berlin : elle se déroule au coeur du G20. Cette structure intergouvernementale ad hoc n’avait jamais trouvé de justification politique bien solide malgré sa renaissance provoquée par la crise de 2008. Cette fois-ci elle peut la conquérir. En construisant enfin l’accord international pour stopper l’optimisation fiscale des multinationales. Pour stopper leur refus de participer à l’effort commun.

      Mi septembre, le Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE a en effet présenté les propositions mises sur la table du G20 d’octobre pour éradiquer le fléau de l’évitement fiscal international. C’est une révolution . Le projet « BEPS » renvoie au phénomène d’érosion de la base d’imposition et de transfert de bénéfices, c’est-à-dire la possibilité pour les entreprises internationales d’exploiter les différentes règles fiscales internationales pour optimiser leur imposition. Pour 2014, ce sont 4 rangs de règles « modèles » pouvant être transcrites directement en droit national qui sont publiées par le Projet. Sans attendre, avec d’autres députés, comme Valérie Rabault, Dominique Potier ou Yann Galut, nous les portons dans le cadre de la seconde partie du projet de loi de finances 2015. De quoi parle-t-on?

       D’abord d’un accord dont l’ampleur est sans précédent : lancé en 2013 par le G20 conjointement avec l’OCDE, le projet « BEPS », un plan d’action de 15 mesures visant à éradiquer l’optimisation fiscale, est également approuvé par d’autres pays non-membres, et élaboré en concertation avec les pays à revenu intermédiaire et la société civile. Ce sont 44 pays qui se sont engagés à transcrire et appliquer dans leur droit national ces recommandations d’ici à 2017/2018. C’est également un signal très positif à l’approche du sommet clôturant le G20 sous la présidence australienne : cela signifie que les chefs d’Etat devraient s’engager sur un programme ambitieux dans la lutte contre les paradis fiscaux. La révolution vient ensuite de la temporalité historique de ces accords : deux rangs de mesure en deux ans (2014/5) et un ambitieux calendrier de mise en place (2017/8) : cela signifie qu’en quatre ans nous pourrions atteindre la justice fiscale !

      L’objectif du projet semble assez logique : aligner l’activité économique et la création de valeur. Il ne s’agit pas d’augmenter l’imposition mais de s’assurer que les entreprises internationales ne pourront plus bénéficier d’avantages compétitifs reposant uniquement sur l’expertise fiscale. Cet objectif, nous le partageons. Car il faut surtout saluer la précision et l’ampleur des mesures, qui s’attaquent à l’ensemble des outils utilisés par les entreprises pour diminuer leur imposition. Saluons enfin la méthode, qui consiste à produire une série de recommandations déjà validées par les États membres, qui n’ont donc plus qu’à retranscrire dans leur droit national les règles sur lesquelles ils se sont accordés. Le détail est un peu technique, mais pour combattre la sophistication des mesures d’optimisation fiscales utilisées par les entreprises, il est nécessaire d’être précis.

      Les premières règles visent à neutraliser les effets des montages hybrides, c’est-à-dire l’utilisation d’instruments choisis par les entreprises internationales pour leur permettre d’échapper à l’impôt. Concrètement, elles jouent des asymétries du droit fiscal de différents pays pour obtenir une double exonération d’impôt pour une même dépense. C’est par exemple le cas lorsqu’une société finance une autre société à l’étranger, au moyen d’un instrument qualifié de titre de participation dans son pays, mais de titre de dette à l’étranger. La manipulation consiste ici à considérer les paiements de deux façons différentes, aboutissant dans chaque pays au même but : les exonérer d’impôts sur les sociétés (en les considérants comme « intérêts versés », déductibles à l’étranger ; et comme « dividendes », exonérés dans son pays).

      Un autre volet important de la lutte contre l’optimisation fiscale est celui des prix de transfert, c’est-à-dire de la possibilité pour les groupes internationaux, à travers la façon dont ils valorisent les échanges de biens ou services entre leurs entités internationales, de transférer leur bénéfices vers des pays à fiscalité faible. Une partie de cette bataille est déjà gagné, à partir du moment où il existe désormais un consensus pour affirmer que cette pratique n’est plus tolérable. Mais la bataille ne fait que commencer, avec la publication aujourd’hui de lignes directrices concernant les prix de transfert des biens incorporels, et continuera l’année prochaine en s’attaquant à la question des prix de transfert des risques et du capital. La bataille contre les prix de transfert abusifs passera également par la transparence, qui est instaurée par la mise en place d’un reporting pays par pays pour toutes les entreprises. Instaurée en France à travers la loi bancaire, cela signifie concrètement que les entreprises devront consigner la façon dont elles sont implantées dans le monde, afin que les administrations fiscales puissent juger de leur activité réelle dans certains territoires à fiscalité attractive. L’accord stipule que ce rapport pays par pays, semblable à celui demandé dans la loi bancaire (chiffre d’affaire, nombre d’employés ou impôts payés dans ces juridictions), sera communiqué uniquement aux administrations fiscales. Espérons que cela sera une première étape vers une publication ouverte de cet outil démocratique.

      Le dernier volet des règles directrices nous intéresse tout particulièrement, puisqu’il élabore des conventions types empêchant le chalandage fiscal. L’objectif est de rendre responsables les sociétés ayant recours à une utilisation abusive des conventions fiscales, c’est-à-dire qui profitent des traités négociés entre deux Etats pour leur éviter de payer deux fois des impôts pour optimiser leur imposition des deux côtés de la frontière. Le renforcement des règles anti-abus au niveau des traités bilatéraux s’accompagnera surtout de standards testant la sincérité des stratégies entrepreneuriales.

       En parallèle de ces règles sont également publiés 3 rapports : ils serviront de base à une discussion qui se prolongera jusqu’en 2015. C’est tout d’abord la question de la taxation des entreprises numériques qui est posée. Le point de vue de BEPS est d’affirmer qu’il est désormais difficile de distinguer les entreprises « numériques » des autres, même si celles-ci font effectivement davantage appel aux pratiques fiscales dommageables. La description des pratiques propres à ces entreprises, y compris en matière d’optimisation fiscale, ouvre la voie à une meilleure résolution du problème. Le second consiste en une proposition de rénovation des pratiques du Comité des Affaires fiscales, qui évalue depuis 15 ans les différents pays dans leurs pratiques fiscales dommageables. L’objectif est d’en améliorer la transparence et la substance. Le dernier travail en cours est l’élaboration d’un instrument multilatéral, qui pourrait venir remplacer la multitude d’accords bilatéraux en matière d’accords fiscaux : il pourrait se conclure par la signature d’une convention multilatérale entre tous les pays volontaire à l’horizon 2015.

      Évoquons enfin les objectifs de 2015. Toujours sous forme de recommandations à transcrire dans le droit national, ils s’attèleront au renforcement des règles relatives aux déductions d’intérêts, aux sociétés étrangères contrôlées, et à la définition de « l’établissement stable », c’est-à-dire à empêcher qu’une société puisse s’installer à l’étranger en échappant à ce statut et donc à toute imposition. Ils viseront également à mieux collecter les données indispensables à une analyse économique, outil indispensable pour que chaque pays puisse se rendre compte de l’impact destructeur des pratiques fiscales dommageables sur ses recettes fiscales. Poursuivant la volonté initiale, le projet visera enfin à inclure davantage les économies non membres dans la lutte contre les pratiques fiscales dommageables, et à améliorer les mécanismes de règlements de différends entre Etats.

      Donc tout est prêt : l’accord international, la technique, la volonté politique. Il suffit de passer à l’action. C’est justement ce que nous allons faire la semaine prochaine.

      Karine  Berger, née en 1973, X-Insee, est une économiste enseignante associée à l’ENA et à l’ENSAE.

    Elle est spécialiste de politique macro-économique, de financement de l’économie et des PME. Depuis 2012, elle est députée des Hautes-Alpes.

    Elle est co-auteure en 2011 de

      -Les Trente Glorieuses sont devant nous, éd rue Fromentin  et, en 2013, de

      -La France contre-attaque, éd OdileJacob


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  • Le Génie de Viktor Schauberger (Alick BARTHOLOMEW)

    2014    289 p.   23,90 €

       Viktor Schauberger (1885-1958), qui avait déjà mis en garde contre les catastrophes écologiques actuelles, est plus que jamais d'actualité. Ses idées et ses découvertes se répandent dans le monde entier. Garde forestier de métier, naturaliste et inventeur, il conçut une écologie en symbiose avec la nature bien avant la démarche contemporaine.

      Grand observateur des phénomènes de la nature, il découvrit les nombreuses propriétés de l'eau en qui il voyait, non seulement le support de toute vie, mais également celui de l'ensemble de la conscience terrestre. Par l'observation des mouvements des poissons dans les torrents, mouvements qui défient les lois de la pesanteur, il alla jusqu'à calquer les principes physiques mis en jeu, en réalisant des prototypes de moteurs à implosion ne consommant aucun carburant.

      Ses réflexions et découvertes l'amenèrent à des applications directes dans la sylviculture, l'agriculture biodynamique et l'hydrologie : cours d'eau, barrages, dynamisation de l'eau, organisation des espaces forestiers, gage de la qualité du bois et de l'irrigation naturelle des sols. Les lois physiques qu'il mit au jour sont, fait important, à l'opposé de nos techniques actuelles pour domestiquer l'énergie nos moteurs et autres dispositifs sont toujours destructeurs d'énergie par définition. Par ses observations attentives du monde vivant, il aboutit à la conclusion que la vie procède d'un type d'énergie ignoré dans les présentes réalisations humaines : la Nature semble capable de produire du mouvement sans consommer d'énergie au sens de la thermodynamique. Pourquoi et comment ?

      Tel est l'objectif visé dans ce livre : nous permettre d'entrevoir ce que Viktor Schauberger a découvert et réalisé, et surtout reprendre le flambeau.

      David Bellamy(Préface), Jean Brunet(Traduction)

    Un extrait de l'introduction


       (...) Viktor avait l'habitude de passer des heures à observer les poissons dans les cours d'eau. Il était fasciné par la manière dont la truite reste immobile dans le courant le plus violent et, si elle est effrayée, sans signe avant-coureur, elle s'élance vers l'amont au lieu d'être entraînée. Ayant appris de sa famille le rôle important que joue la température sur le potentiel énergétique de l'eau, il se livra à une expérience. Il fit chauffer, par des collègues, 100L d'eau qui, à son signal, furent déversés dans une rivière de montagne à fort débit, environ 150m en amont de l'endroit où il se tenait. Il observa le comportement de la truite, incapable de rester immobile dans le fort courant, battant en vain de la nageoire caudale. La très faible, quoique anormale, élévation de la température moyenne de l'eau, et le flux anarchique qui en résultait, avaient parasité son aptitude à planer. Viktor explora les manuels sans trouver d'explication à ce prodige.

       Il déclarait souvent que ces expériences sur la truite avaient eu une influence déterminante sur l'évolution de ses idées, car température et mouvement étaient les fondements de ses concepts et découvertes. Par la suite, il réalisa un appareil destiné à produire de l'énergie directement à partir de l'air et de l'eau, auquel il donna d'abord le nom de "turbine truite" en l'honneur de son inspiratrice, même si, ultérieurement, il l'appela "machine à implosion". (...)


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  •  Un exemple d'économie circulaire EcoplusTV et Mes Courses pour la Planète se sont associés afin d’aller à la rencontre de Bilum, une marque pionnière en France en matière d’économie circulaire, connue par exemple pour sa campagne de recyclage des gilets de sauvetage Air France en trousse de toilettes et accessoires de voyage. Pour les curieux qui se demandent à quoi ressemblent les ateliers de la marque, voici une vidéo permettant de découvrir leurs méthodes de fabrication d’objets.
      Bilum incarne une mise en pratique exemplaire du concept d’upcycling : il s’agit de transformer ce qui pourrait être considéré comme des déchets en produits de qualité ayant une seconde vie. En récupérant des grandes bâches publicitaires, des sacs de postiers en toile, des rideaux et bien d’autres matériaux, l’équipe de Bilum confectionne toutes sortes de sacs, pochettes, trousses, carnets et chapeaux au design élégant. Chaque objet est unique et soigneusement découpé en fonction des motifs par des employés en réinsertion sociale. Ce type de recyclage offre de nombreux bénéfices en réduisant les déchets, protégeant les ressources et en fournissant des Un exemple d'économie circulaireemplois : un mode de fonctionnement éthique et responsable, dont de nombreuses marques devraient s’inspirer !

      En photos: quelques exemples de production de Bilum.

      Allez sur bilumstore.fr pour voir tous les articles et faire vos achats( cadeaux de Noel?)


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  • 2012     190 p.    8,70€ 

    Extrait de l'introduction

      «Locavore» est un mot nouveau pour décrire une situation qui remonte à l'origine du monde, mais qui a, curieusement, disparu récemment dans notre société de consommation.

      Tous, sur cette Terre, nous avons le même besoin élémentaire : nous devons manger pour vivre et, par déduction logique, si nous ne produisons pas nous-mêmes notre nourriture, donc si nous ne sommes pas paysans ou éleveurs, nous dépendons de ceux qui le sont pour nous. Qui sont-ils, où sont-ils ?
       Sans remonter jusqu'à nos lointains ancêtres «chasseurs-cueilleurs», mais simplement à moins d'un siècle d'ici, nos arrière-grands-parents mangeaient essentiellement ce qui était produit dans un environnement proche de chez eux, seuls quelques aliments venaient d'ailleurs. Dans nos régions, la survie alimentaire était garantie par les produits du terroir, les jardins regorgeaient de nombreuses variétés potagères, la consommation de viande ou de poisson était limitée à la production locale, et les menus suivaient le rythme des saisons, avec des périodes plus fastes que d'autres. Les paysans constituaient une part importante de la population.
       La situation d'aujourd'hui est totalement différente et, sans juger de la qualité de, l'alimentation de jadis, encore moins pleurer sur un éventuel paradis perdu, on peut par contre se demander pourquoi les choses ont pareillement changé.
       Pour la grande majorité d'entre nous, ce ne sont plus les agriculteurs ou les éleveurs de la région qui remplissent notre garde-manger, mais des grandes surfaces, des épiceries ou des marchés de quartiers, tous desservis par des camions frigorifiques ou des transports internationaux qui sillonnent les routes. Alors qu'en haut lieu, des marchés mondiaux gèrent les stocks, décident des échanges et fixent les prix.
    En cas de rupture de l'approvisionnement en pétrole, la France dispose de quatre jours d'autonomie alimentaire.

       Cette dépendance peut inquiéter. Elle pose question et amène certains à reconsidérer leur mode de consommation et à rechercher un approvisionnement de proximité. Des initiatives régionales voient le jour, qui met en avant les produits locaux; des particuliers s'organisent pour faire leurs emplettes directement chez le producteur. Les filières bio ont le vent en poupe. À l'échelle de nos pays, ce ne sont encore que des balbutiements, mais ils sont significatifs d'une nouvelle sensibilité et sont appelés à se renforcer.
       Parallèlement, dans le stress quotidien, il n'est pas toujours facile de renoncer à la routine pour tenter une démarche originale. Les automatismes ont la vie dure et l'acquisition de nouveaux réflexes demande du temps. Et puis, pourquoi changer ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? Le budget va-t-il tenir le coup ? Pratiquement, comment faut-il procéder ? Quelles sont les priorités ?
     
       Catherine Choffat, biologiste de formation s'est très vite passionnée pour toutes les questions liées à l'alimentation. Alors que ses activités professionnelles l'ont amenée à côtoyer de près les médecines alternatives, (cf Clin d'oeil No 50) elle a toujours gardé les pieds sur terre en cultivant son jardin. Actuellement elle partage son temps entre la Suisse romande et le Gard rhodanien et milite dans les milieux écologistes.

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  • La vie share (

    2013   173 p.  12 €

       Il ne s'agit pas d'une mode passagère, mais bien d'une tendance de fond : l'économie du partage (sharing economy en anglais, du verbe share, partager) et la société collaborative sont en route. Le point de départ des nombreuses initiatives qui fleurissent en ce sens partout en France depuis 2010 ? Un constat : les biens que nous possédons (logement, place de parking, jardin, voiture, objets divers et variés, etc.) restent inutilisés la plupart du temps.
       Pourquoi ne pas les prêter ou les louer quand on ne s'en sert pas ? N'est-il pas plus simple et économique d'emprunter à d'autres ce dont on a besoin pour un temps limité ? Essentiellement portées par l'évolution des usages d'Internet et par la crise économique, les possibilités ouvertes aujourd'hui par ces nouveaux modes de consommation trouvent un public de plus en plus large.
       Mais comment covoiturer, prêter son appartement, louer son lit bébé, revendre ou troquer ses fringues quand on est novice ? Si le partage fait sa révolution numérique, encore faut-il y voir plus clair dans la multitude de solutions qui s'offrent à nous pour (ré)apprendre à partager et entrer dans l'ère de la consommation collaborative.
     
       Anne-Sophie Novel est docteur en économie et journaliste spécialisée dans le développement durable, l'innovation sociale et l'économie collaborative. Cet ouvrage prolonge et complète sous un angle pratique la corévolution décrite et analysée avec Stéphane Riot dans
      -Vive la CoRévolutlon, publié en mai 2012 dans la même collection.

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  • 2014    296 p.   21 € 

      Ce livre est un grand classique, la suite de l'extraordinaire Revolution d'un seul brin de paille du visionnaire japonais Masanobu Fukuoka. Microbiologiste de formation, travaillant d'abord pour l'inspection des plantes...

        La terre est en grand danger en raison de la corporatisation de l'agriculture, la crise du réchauffement climatique, l'accroissement de la pauvreté, la famine et la désertification à grande échelle. Après la sortie de son best-seller La Révolution d'un seul brin de paille, Fukuoka a parcouru le monde entier pour répandre ses enseignements et a travaillé avec un public fidèle d'agriculteurs et d'organisations en Afrique, Inde, Asie du Sud-Est, Europe et États-Unis, pour montrer comment produire de la nourriture et régénérer les forêts, même avec très peu d'irrigation.
       Semer des graines dans le désert, compilation de ses années de voyage et de recherches, est le dernier grand travail et peut-être le plus important de Fukuoka. Cet ouvrage présente le plan révolutionnaire de Fukuoka pour réhabiliter les déserts du monde et parvenir à la sécurité alimentaire mondiale à l'aide de l'agriculture naturelle, ainsi que des solutions pratiques pour nourrir une population humaine croissante. Il apporte une nouvelle compréhension de la relation entre les êtres humains et la nature. Le message de Fukuoka arrive à un moment où les gens du monde entier semblent avoir perdu leur cadre de référence, et nous offre un moyen d'avancer.  

    Entretien avec Masanobu Fukuoka, précurseur de la Permaculture  (Passerelle eco)

    Reverdir les déserts : des techniques agricoles naturelles pour l’Afrique

    Plutôt qu’un pionnier de la permaculture, Masanobu Fukuoka en est un prédécesseur, car il fut concepteur de l’agriculture naturelle et il fit la jonction avec la permaculture. Il participa notamment à la deuxième conférence internationale de PermaCulture, à Breitenbush Hot Springs & Olympia, au nord ouest des États Unis... C’était en 1986.

    Voici un entretien avec Masanobu Fukuoka qui fut réalisé à cette occasion, quelques jours avant la présentation de sa conférence, alors qu’il visitait la "Abundant Life Seed Foundation" de Port Townsend à Washington.

    Masanobu Fukuoka aime dire de lui qu’il n’a aucune connaissances hormis celles contenues dans ses livres, dont La Révolution d’un Seul Brin de Paille. Pour la présenter en quelques mots, on peut dire qu’il promeut une méthode d’agriculture qui ne nécessite ni labour, ni fertilisants, ni pesticides, ni désherbage ni élagage... et qui au final ne demande que très peu de travail ! Il obtient cependant des rendements élevés en étant très attentif pour le choix du moment des semis et des associations de plantes cultivées. C’est ainsi qu’il a grandement perfectionné l’art du travail en accord avec la nature.

    Il décrit comment on peut appliquer ses méthodes d’agriculture naturelle aux zones désertiques de la planète, et ceci sur la base de son expérience en Afrique en 1985.

    Robert : Qu’avez-vous appris durant ces 50 ans de travail sur l’agriculture ?

    Masanobu Fukuoka : Je suis un petit homme, comme vous pouvez le voir, mais je suis venu aux États-Unis avec un grand but. Ce petit homme devient de plus en plus petit, et il ne va pas durer très longtemps, alors je voudrais partager les idées qui m’animent depuis 50 ans. Mon rêve est comme un ballon. Il peut devenir de plus en plus petit, ou il peut devenir de plus en plus gros. Pour faire très bref, on pourrait le décrire comme "néant". Pour en parler plus longuement, cela pourrait couvrir la terre entière.

      L’agriculture du non agir

    Je vis sur une petite montagne, où je m’occupe de ma ferme. Je n’ai aucune connaissance. Je ne fais rien. Ma façon de faire de l’agriculture est de ne pas cultiver, de ne pas fertiliser, et de pas utiliser de produits chimiques. Il y a dix ans, mon livre One Straw Revolution (La révolution d’un seul brin de paille), a été publié aux USA par Rodale Press. Depuis ce moment je n’arrive plus à simplement dormir dans mes montagnes. Il y a 7 ans, j’ai pris l’avion, pour la première fois dans ma vie, et je suis venu à Boston, en Californie, à New York. J’ai été surpris parce que je pensais que les États-Unis étaient très vert, mais en fait, c’est une terre morte que j’ai vu.

    J’ai alors parlé de mon agriculture naturelle au responsable du département des désert des Nations Unies. Il m’a demandé si cette agriculture naturelle pouvait transformer le désert d’Irak. Il m’a demandé de développer un moyen pour faire reverdir le désert. Je me suis dit à ce moment que je n’étais qu’un pauvre petit fermier sans pouvoir ni connaissances, et je lui ai dit que cela m’était impossible. Mais à partir de ce moment toutefois, j’ai commencé à penser que ma tâche était de travailler sur le désert.

    J’ai voyagé à travers l’Europe il y a quelques années. Il m’a semblé que l’Europe était très belle, et qu’on y trouvait encore beaucoup de zones naturelles préservées. Mais à cinquante centimètres sous la surface, j’ai senti l’arrivée du désert. Je me suis demandé pourquoi, et j’ai compris que c’était à cause des erreurs de l’agriculture. Les origines de cette erreur sont à trouver dans l’élevage pour la viande des rois, et dans la culture des vignes pour le vin de l’église. Tout alentour, ce ne sont que troupeaux, troupeaux, troupeaux, et vignes, vignes, vignes. L’agriculture européenne et américaine ont commencé avec des troupeaux qui pâturent et des vignes qui poussent pour les rois et l’église. Ils ont transformé la nature en faisant cela, tout particulièrement sur les flancs des collines. Immanquablement, cela y provoque l’érosion des sols. Seuls les 20% du sol des vallées sont restés sains, et 80% des terres sont épuisées. Puisque la terre est épuisée, les paysans ont besoin de fertilisants et de pesticides chimiques. L’agriculture des États-Unis, de l’Europe, et même du Japon, ont toutes commencé avec le labour. Cultiver est aussi lié à la civilisation, et c’est là que commence l’erreur.

    Dans une vraie agriculture naturelle, on ne cultive pas, on ne laboure pas. L’utilisation de tracteurs et d’outils détruit la vraie nature. Les plus grands ennemis des arbres, ce sont la scie et la hache. Les plus grands ennemis du sol, ce sont la culture et le labour. Si les gens n’avaient pas ces outils, ce serait mieux pour tout le monde.

    Ma ferme n’est pas cultivée, et je n’y utilise ni fertilisants, ni produits chimiques. De ce fait, on y trouve plein d’animaux et d’insectes. Les paysans qui utilisent des pesticides pour tuer un certain type de nuisibles détruisent tout l’équilibre de la nature. Si nous laissons la nature faire, elle retrouvera son équilibre.

      Reverdir les déserts

    Robert : Comment avez-vous appliqué votre méthode aux déserts ?

    Masanobu Fukuoka : L’agriculture chimique ne peut changer le désert. Même avec un gros tracteur et un gros système d’irrigation ne peuvent le faire. Il n’y a qu’avec une agriculture naturelle que le désert peut retourner à la verdure.

    La méthode est très simple : tout ce qu’il faut, c’est semer des graines dans le désert. Voici la photo d’une expérience en Éthiopie. Cette zone était très belle il y a 90 ans, mais maintenant elle ressemble plutôt au désert du Colorado. J’ai donné des semences pour 100 variétés de plantes aux gens en Éthiopie et en Somalie. Les enfants ont planté les graines et les ont arrosées pendant trois jours. Du fait de la température élevée et de l’absence d’eau, les racines se sont enfoncées profondément dans le sol. Des radis Daikon poussent maintenant à cet endroit. Les gens pensent qu’il n’y a pas d’eau dans le désert, mais même en Somalie et en Éthiopie, il y a une grande rivière. Ce n’est pas qu’il n’y a pas d’eau, c’est que cette eau se trouve juste sous la terre, entre 2 et 4 mètres de profondeur.

    Diane : Vous utilisez l’eau juste pour la germination, puis vous laissez les plantes se débrouiller ?

    Masanobu Fukuoka : Dix jours ou un mois après, elles ont encore besoin d’eau, mais il ne faut pas trop les arroser, car il faut que les racines descendent en profondeyr. Il y a des gens en Somalie qui ont maintenant un jardin personnel. Le projet a démarré avec l’aide de l’UNESCO et de beaucoup d’argent, mais il n’y a aujourd’hui (en 1986) qu’un couple de personnes qui s’occupe de tout cela. Ces jeunes gens de Tokyo ne connaissent pas grand chose à l’agriculture.

    Il vaudrait bien mieux envoyer des graines aux gens de Somalie et d’Éthiopie, plutôt que du lait et de la farine. Les gens de Somalie et d’Éthiopie peuvent très bien semer des graines, même des enfants en sont capables.

      La permaculture s’appliquera t elle un jour au niveau international ?

    Il est bien dommage que les gouvernements Africains, les États-Unis, l’Italie ou la France n’envoient pas de graines, mais de la nourriture et des vêtements. Les gouvernements Africains découragent les jardins personnels et la petite agriculture. En 100 ans, les graines pour le jardin sont devenues rares.

    Diane : Pourquoi ces gouvernements font-ils ainsi ?

    Masanobu Fukuoka : Les gouvernements Africains et le gouvernement des États-Unis veulent que les gens ne fassent la culture que de cinq ou six variétés de café, de thé, de coton, pour l’exportation et pour faire de l’argent. Les légumes ne sont que de la nourriture et ne rapportent pas d’argent. Alors ils disent qu’ils vont fournir le maïs et le blé pour que les gens n’aient pas besoin de faire pousser leurs propres légumes.

    Robert : Avons-nous aux États-Unis le type de graines qui pourrait correctement s’acclimater à ces régions d’Afrique ?

    Masanobu Fukuoka : J’ai vu ce matin dans cette ville (Port Townsend) plusieurs plantes qui pousseraient dans le désert : des légumes, des plantes ornementales et des céréales aussi. J’ai même vu des plantes comme les radis Daikon, des amarantes ou des plantes grasses, qui poussaient même mieux ici que dans mes propres champs.

    Robert : Donc si les gens aux États-Unis, au Japon et en Europe veulent aider les gens en Afrique, et réduire le désert, suggéreriez-vous qu’ils y envoient des graines ?

    Masanobu Fukuoka : Quand j’étais en Somalie, j’ai pensé qu’avec 10 fermiers, un camion et des semences, il serait alors très facile d’aider les gens du coin. Il n’ont pas d’herbe pendant la moitié de l’année, ils n’ont pas de vitamines, et tombent évidemment malades. Ils en ont même oublié comment manger les légumes. Ils mangent juste les feuilles mais pas la partie comestible des racines.

      La planète est un écosystème global

    Hier, je me suis rendu à l’Olympic National Park. J’ai été très surpris et j’en ai presque pleuré car là, le sol était vivant ! La montagne était comme le lit d’un Dieu. La forêt semblait vivante, plus vivante que toutes les forêts qu’on trouve en Europe. Les arbres de Californie et les prairies françaises sont superbes mais, là, c’était bien le plus beau encore ! Comme au Jardin d’Éden, les gens d’ici ont de l’eau, du bois de chauffage et des arbres. Si les gens y sont heureux, cet endroit est une vraie Utopie.

    Dans les déserts, par contre, les gens qui vivent n’ont souvent qu’une tasse, un couteau et une marmite pour vivre. Certaines familles n’ont même pas de couteau, et doivent couper leur bois à coups de rochers et le transporter sur des kilomètres. Donc j’étais très impressionné par cette belle région, mais en même temps j’avais mal au cœur en pensant aux gens du désert. Entre les 2 c’est un peu comme le paradis et l’enfer.

    Je crois que le monde en arrive à un point très dangereux. Les États-Unis ont le pouvoir de détruire le monde, mais aussi d’aider le monde. Je me demande si les gens de ce pays se rendent compte que les États-Unis aident les gens en Somalie mais sont aussi en train de les tuer. Ils leurs font cultiver du café, du sucre et leur donnent de la nourriture. Le gouvernent Japonais fait la même chose. Il donne des vêtements et le gouvernement Italien donne des macaroni. Les États-Unis veulent en faire des mangeurs de pain alors que les gens en Éthiopie cuisinent le riz, l’orge et les légumes. Alors qu’ils sont heureux en tant que petits agriculteurs, le gouvernement des États-Unis leur dit de travailler, travailler comme des esclaves dans une grande ferme, pour cultiver du café. Les États-Unis leur disent qu’ils peuvent faire de l’argent et devenir heureux ainsi.

    Un professeur japonais, un collègue, disait après avoir visité la Somalie et l’Éthiopie que c’était l’enfer sur terre. Je lui ai dit "Non, c’est l’entrée du paradis". Car ces gens n’ont pas d’argent, pas de nourriture, mais ils sont très heureux. Ils sont heureux parce qu’ils n’ont pas d’écoles ni de maîtres. Ils sont heureux lorsqu’ils transportent de l’eau, lorsqu’ils coupent du bois. Ce n’est pas une chose difficile pour eux, ils aiment le faire. Il fait très chaud entre midi et trois heures, mais sinon il y a suffisamment de vent, et il n’y a pas de mouches ou de moustiques.

    Les gens aux États-Unis, plutôt que d’aller dans l’espace, pourraient peut être ensemencer les déserts depuis leur navette spatiale ou depuis des avions. Il y a beaucoup de compagnies de semences affiliées à des entreprises multinationales.

    Diane : Si l’on jetait les graines ainsi, les pluies seraient-elles suffisantes pour les faire germer ?

    Masanobu Fukuoka : Non, ce n’est pas assez, donc je sèmerai des graines enrobées pour éviter qu’elles se dessèchent ou qu’elles soient mangées par les animaux. Il y a probablement différentes manières d’enrober les graines. Vous pouvez utiliser de la terre, mais il faut que cela colle, ou utiliser du calcium.

    Il y a de tout dans ma ferme : des arbres fruitiers, des légumes, des acacia. Comme dans mes champs, il faut tout mélanger et semer au même moment. J’ai pris dans les 100 variétés d’arbres greffés là, deux de chaque, et la plupart, dans les 80%, y poussent maintenant. La raison pour laquelle je dis d’utiliser un avion, c’est que pour tester, il faut juste utiliser une petite zone, mais pour reverdir une grande zone, il faut tout faire en une seule fois ! Et il faut mélanger les arbres et les légumes ; c’est le meilleur moyen de réussir.

    Et il faut faire vite, car si les zones fertiles de la planète diminuent encore, c’est toute la terre va mourir. Nous souffrirons de manque d’oxygène. Au printemps, c’est l’oxygène des plantes qui nous rend heureux. Nous inspirons de l’oxygène et expirons du gaz carbonique, et les plantes font l’inverse. Les êtres humains et les plantes n’ont donc pas seulement des relation de nourriture, mais ils partagent aussi l’air. Ainsi le manque d’oxygène en Somalie n’est pas seulement un problème à cet endroit, c’est un problème partout, et le monde entier va ressentir l’épuisement rapide des sols dans ces régions d’Afrique. Cela arrive très vite ; il n’y a a pas de temps à perdre ; nous devons agir maintenant !

      Depuis le 7ème jour, Dieu pratique le non-agir

    Laissez la nature agir, elle se débrouille très bien toute seule. Il suffit de vent et de lumière, de feu et d’eau pour rendre heureux les gens en Éthiopie. Pourquoi aurions-nous besoin de plus ? Notre devoir est de pratiquer l’agriculture à la manière de Dieu. Peut être ainsi pourrons-nous sauver ce monde.

    Cet entretien avec Masanobu Fukuoka a été mené par Robert et Diane Gilman. Katsuyuki Shibata et Hizuru Aoyama sont à l’origine de la traduction de cet entretien en anglais, dont la publication originale a eu lieu dans In Context #14, à l’automne 1986 - Copyright (c)1986, 1997 by Context Institute. Une traduction française a été initiée par Michel Dussandier en 1997, puis corrigée et réécrite pour www.passerelleco.info par Jean Luc Girard en 2014. Les intertitres ont été ajoutés lors de cette finalisation.


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    Humour d'un maire

     

     

     

     

     

     

     

     

    A Saint-Cergues, en Haute-Savoie, la mairie a misé sur l'humour pour tenter de réduire les excès de vitesse.

      Des panneaux humoristiques alertant sur "le syndrome du champignons" ont ainsi été installés.


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  • 2014    136 p.    12 €

    Un éventail de pratiques citoyennes

    Après la séquence électorale 2014 quels constats et quelles pistes pour un renouveau démocratique ?

    Abstention, sentiment de défiance grandissant à l'égard de la politique, des femmes et des hommes qui l'incarnent, mais aussi des institutions... Il est urgent de créer les conditions d'un sursaut démocratique qui redonne l'envie de vivre et surtout de faire ensemble sur la base des valeurs fondamentales de notre République. Pour Patrick Norynberg, c’est tout l’enjeu de la démocratie participative, dont les pratiques sont porteusesde sens et de renouveau pour notre contrat social. 

    Qu’est-ce que la démocratie participative ? Quelles valeurs, quels contenus lui donner ? Comment la mettre en œuvre de façon authentique, du local au global ? Quelles expériences menées, quels résultats ?

    Après avoir développé et éclairci ces questions, l’auteur nous encourage, en 10 grands repères, à développer et consolider ces pratiques. Il présente des propositions argumentées et des outils expérimentés, renforcés par des articles du « projet de loi pour la promotion et le développement de la démocratie participative »travaillés avec le Réseau national de la démocratie.

    Habitants, associations, collectifs citoyens, élus, professionnels, trouveront dans cet ouvrage de nombreux éléments pour fabriquer la ville AVEC et POUR les habitants au quotidien.

    Des propositions concrètes, argumentées, outils expérimentés pour développer ces pratiques, les consolider, transmettre des outils et des méthodes.

      Diplômé des Hautes Études en Pratiques Sociales, Patrick Norynberg est Directeur général des services à Stains, en Seine Saint Denis. Essayiste sur la ville et la démocratie, il est aussi enseignant formateur à l'université Paris Descartes, l'ENS, l'INSET. Il est également co-fondateur et vice-président de la régie de quartier du Blanc-Mesnil, et administrateur de Profession Banlieue, centre de ressources. Collaborateur du CIDEFE, membre du conseil d’orientation de l'Institut National du Développement Social, il a été longtemps DGA au Blanc-Mesnil puis à Aulnay-sous-bois.
    Il est enfin membre fondateur du réseau national de la démocratie participative www.demospart.fr, co rédacteur et coordinateur de l’écriture d’un projet de loi de développement et de promotion de la démocratie participative.

    Collection Société civile

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  • Guerre et paix, l'écologie (Ben CRAMER)

    2014     176 p.    13 €

    Les risques de militarisation durable

    La militarisation du monde est la cause principale de la détérioration de nos environnements, sur terre, en mer et dans l’espace. Notre planète, qui mérite des soins intensifs, est de plus en plus abîmée par ceux-là mêmes qui s’en font les défenseurs auto-proclamés : les forces armées.

    Limiter les dégâts des armes de tout calibre. Contrer la démesure, dans la répartition internationale de la menace de mort du complexe militaro-industriel, un complexe qui détourne nos ressources vitales, accapare nos territoires et militarise nos esprits. Intégrer le mot d’ordre de « Halte à la Croissance » dans le domaine de l’armement, à une époque où les écosystèmes sont victimes de reconfigurations stratégiques sur fond de dérèglement et manipulation climatiques. Concevoir la sécurité écologique en neutralisant la nocivité des préparatifs de guerre en temps de paix. Tout cela dépendra de la façon dont agiront en tandem écologistes et pacifistes, sans chercher à savoir qui est le mieux placé ou le mieux armé pour « sauver » la planète.

     Les militaires se sont intéressés à l'environnement depuis fort longtemps... avec des intentions très peu pacifiques ! La destruction de l'environnement fait partie des buts de guerre, cf "l'agent orange" au Vietnam. - La paix est l'angle mort des principes du pacte mondial, des objectifs du "Millénaire pour le Développement" - La dimension militaire est exclue du "Protocole de Kyoto". - Le retour au "durable" représente la prééminence de la paix sur la guerre.

      L'histoire tend à montrer que l'écologie et la paix font pourtant bon ménage. - Parmi les militaires, il existe aussi de nombreux pacifistes. - Les écologistes qui se mobilisent en faveur des énergies renouvelables pensent trop rarement à plaider en faveur d'énergies pacifistes, alors que.... - Sait-on que pour un dollar investi dans l'environnement, il y a en a 1 000 pour l'armement ? Et sur ces 1000, combien vont desservir l'environnement, voire le mettre en péril ? - Depuis quand discute-t-on de la création de "Casques Verts" assignés par l'ONU en tant que force de réaction rapide pour faire face aux catastrophes écologiques, y compris les perturbations provoquées par des conflits ? - Depuis 1990, 19 conflits ont éclaté sur le continent africain en 17 endroits différents. Un seul n'a rien à voir avec un problème de répartition des ressources naturelles. -

      Existe-t-il une Journée internationale pour la prévention de l'exploitation de l'environnement en temps de guerre et de conflit armé ? - qui sait que la logique du désarmement pour le développement est inscrite dans la Charte des Nations Unies. ? - le secteur militaire accapare plus de 20 % des matières premières issues du sous-sol de la planète (rapport ONU des années 1970).

    Penser l’écologie, c’est mieux évaluer jusqu’à quel point la crise écologique - y compris l’urgence climatique - est liée au déficit des exigences de paix.

       Ben Cramer, initié à la polémologie, a co-animé en 2008 le premier débat au Parlement européen sur le thème de « Sécurité Collective et Environnement ». Journaliste, chargé de recherches au CIRPES et au GRIP à Bruxelles, co-fondateur de Nautilus 21, ce petit-fils d’officier, théoricien de la stratégie navale des Pays-Bas, enseigne la géopolitique du développement durable à l’Université à Paris.

    Collection Société civile éd. Yves Michel

    -  http://www.yvesmichel.org/product-page/livres-a-paraitre/guerre-et-paix-et-ecologie#more-4855


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  • 2014     224 p.    14,50 € 

    Pour une réappropriation citoyenne de technologies durables

    L'industrie nationale se désagrège et part à l’étranger. Est-ce une fatalité ?

    Luc DANDO propose un plan audacieux de relocalisation de l’industrie (de taille moyenne), en utilisant des technologies durables. Il consiste à la mise en place d'un réseau de ces petites structures de production le plus localisées possible pour fabriquer des produits vraiment utiles aux consommateurs en plus d'être réparables. Ces entreprises auront pour but une économie locale stable à laquelle les clients participent en achetant dans ce réseau.

     Une initiative concrète consistant à :

    • Mettre en place des réseaux de petites structures de production, le plus localisées possible

    • Fabriquer des produits vraiment utiles aux consommateurs, réparables,

    • Selon un principe de production coopérative et distribuée en réseau, ces structures auront pour objectifs de produire en maintenant une économie locale stable et non croissante.

    • En achetant dans ce réseau, les clients prendront conscience qu'ils alimentent une économie mutualiste de proximité dont ils peuvent directement bénéficier. Le consommateur mesurera ainsi sa responsabilité et sa possibilité d'action.

    • Les unités de productions sont de petite et moyenne tailles, organisées en cellules flexibles, avec des modes de production discontinus ou par projet.

    • Toutes les énergies sont mutualisées et le travail est adapté au mode intermittent des énergies renouvelables.

    • Les machines (standard) sont produites en local, avec des composants ordinaires, des fonctions simples et aisément réparables, des outils polyvalents et des modules standards.

    • Les produits sont conçus de façon fiable et réparable, en organisant la traçabilité des matériaux pour faciliter le recyclage, sur base d'un cahier des charges privilégiant les licences libres

    • Les structures de production doivent être adaptées sur les plans administratif, comptable et juridique et adopter un mode de gouvernance plus coopératif, participatif et égalitaire.

    • La relation avec les clients est une relation d’implication, de contribution, de consom'action, avec une redistribution de la marge entre les différents acteurs de la chaîne de distribution

    • La résilience (technique et économique) est recherchée à tout moment, car la démarche Technologie Durable s'inscrit dans un contexte capitaliste libéral impitoyable, aux retournements dévastateurs

      Luc DANDO est ingénieur. Après 25 années d’expérience dans la conception des machines de production et des procédés, il travaille plus particulièrement depuis 2007 dans la recherche pour les énergies renouvelables : technologies Stirling, Ericsson et solaire concentré, en partenariat avec des laboratoires universitaires. Il exerce également une activité de conseil en ingénierie de production.

    -See more at: http://www.yvesmichel.org/product-page/ecologie-2/vers-une-eco-industrie-locale#sthash.KoZhOgOr.dpuf


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  •  Des tuiles transparentes pour capter l'énergie solaire sur les toits

     10 octobre 2014,

    tuiles solaires Soltech  Tuiles transparentes et système solaire sur le toit d'une école élémentaire en Suède
    © Soltech

      Une nouvelle technologie simple et ingénieuse remplace avantageusement nos tuiles classiques. Une société suédoise spécialisée dans les énergies renouvelables pour l'habitat propose tout simplement de tuiles transparentes, véritables alternatives aux solutions solaires existantes.

    « Swedish Solar Thermal Light Absorption Technology », tel est le nom breveté de cette invention suédoise, mise au point il y a quelques années maintenant et récompensée en 2009 pour son esthétisme.

    Le système est relativement simple : la plupart des bâtiments reçoivent plus d'énergie provenant du Soleil (via le toit principalement) qu'ils n'en consomment. Au lieu de mettre en place des tuiles opaques qui ne laissent pas passer la chaleur et la lumière du Soleil, la société suédoise Soltech propose des tuiles hautement transparentes qui sont installées par-dessus un module thermique noir ou phovoltaïque. Celles-ci peuvent recouvrir tout le toit ou seulement une partie en s'adaptant aux tuiles existantes.

    Ainsi, des tuiles de verre sont posées sur un corps noir en dessous duquel sont aménagés des couloirs de circulation d'air. Un ventilateur, autonome en énergie, y fait circuler l'air qui se réchauffe. La chaleur peut alors être récupérée en complément d'un système de chauffage d'eau déjà existant en se connectant au ballon d'eau chaude.

    Les prérequis pour l'installation des tuiles transparentes

    Soltech précise que pour une efficacité maximale, le toit doit être orienté vers le sud avec une pente comprise entre 30 et 60°.

    Soltech assure que ce procédé peut également être installé sur des porches, des parkings couverts, des terrasses couvertes, des garages..., son poids étant de 60 kg/m², c'est tout de même 3 à 4 fois plus que des modules photovoltaïques classiques[1]. En effet, chaque tuile, qui mesure 33,4 cm sur 42 cm pèse déjà 3,8 kg.

    tuiles transparentes solaires hiver   Même dans les pays plus froids le système est efficace, sauf si la neige recouvre l'ensemble du toit, bien sûr ! Mais les tuiles en verre sont très lisses et favorisent le glissement de la neige.
    © Soltech

    Enfin, ce procédé peut également être mis en place pour des bâtiments plus larges comme des centres commerciaux ou des bureaux.

      Entre 320 et 350 kWh produit par m² et par an

      Les premières maisons suédoises équipées ont réussi à récupérer, en un an, 350 kWh thermique par m² de toit, ce qui correspond à la même production qu'un m² de panneau solaire thermique.

    Sur le toit d'une crèche de Stockholm, la capitale suédoise, 150 m² de tuiles ont généré environ 48 000 kwh/an, soit environ 320 kwh/m² par an.

    Or, les besoins pour la production d'eau chaude sanitaire sont d'environ 600 kWh/an/personne. Pour un foyer de 4 personnes, cela représente 2 400 kWh annuel. Il suffirait donc d'environ 7 m² de tuiles transparentes pour couvrir les besoins de toute la famille en eau chaude !

    Les avantages des tuiles transparentes

    La valeur ajoutée la plus évidente est l'esthétisme, bien que subjectif, ces tuiles s'intègrent au mieux dans la toiture et rappellent les toits actuels en leur donnant un aspect plus moderne, plus "high-tech". Une galerie de photos des installations existantes permet de se donner un avis.

    détail tuile transparente solaire  Détail de l'intégration des tuiles transparentes avec des tuiles déjà existantes.
    © Soltech

    De plus, par rapport aux modules d'énergie solaire installés sur les toits, ces tuiles apportent une résistance accrue aux chocs et aux intempéries puisque les modules qui produisent de la chaleur ou de l'électricité sont protégés par de solides tuiles transparentes en verre qui remplacent donc avantageusement les tuiles classiques.

    En outre, le système Soltech energy permet aussi de réduire la consommation en améliorant l'isolation du bâtiment, la lame d'air séparant les tuiles de la couverture formant un très bon isolant.

    A l'heure où l'énergie coûte de plus en plus chère et que le coût de renouvellement de nos centrales nucléaires devient une question urgente et sans issue, il serait temps de parier sur une énergie décentralisée pour que chaque nouveau bâtiment devienne enfin autonome : une véritable révolution pour l'habitat et l'énergie, bien plus ambitieuse que le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte actuellement en discussion.

    Notes

    1. Le poids d'une installation photovoltaïque dépend de la technologie utilisée. Avec une technologie amorphe, son poids varie de 8 à 12 kg/m² tout compris (panneaux, fixation, câblage). Pour des panneaux cristallins, le poids varie de 22 à 25 kg/m², indique EDF.

    Sources

    • SolTech System - Soltech
    • Suède : Soltech energy utilise le toit comme chauffage - Le Moniteur
    • La production de chauffage et d'eau chaude sanitaire - Espace INFO->ÉNERGIE du Rhône

    Auteur

     Christophe Magdelaine / notre-planete.info - Tous droits réservés


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  •   Socialter 29/09/2014  (Repris par Nouvel Obs et Rue 89)

    Et si on aménageait des fermes dans nos villes ?

    Déborah Berlioz, journaliste

     

    Des fermes dans nos villes?     Du basilique pousse dans The Plant, une ferme urbaine à Chicago (Plant Chicago, NFP/Rachel Swenie)

      Au sud du quartier berlinois de Tempelhof, à Berlin, entre un magasin Ikea et une voie rapide, se trouve la Malzfabrik. Cet imposant complexe de briques rouges, construit en 1914, a longtemps abrité une malterie. Aujourd’hui, start-up et entreprises de design ont remplacé la production industrielle. Et d’ici la fin de l’année, on y cultivera même courgettes, tomates et salades.

      Une ferme de 1 800 m2 en pleine zone industrielle berlinoise, c’est le projet de l’entreprise ECF fondée début 2012 par trois trentenaires, Christian Echternacht, Karoline vom Böckel et Nicolas Leschke. Si l’endroit peut paraître incongru pour une grosse production agricole, Christian n’en voit pas de meilleur :

    « Nous serons au plus près des consommateurs. Nous pourrons ainsi leur offrir des produits très frais, tout en économisant de longs transports. »

    Making of

      Cet article a d’abord été publié dans le numéro 6 de Socialter, « le magazine de l’économie nouvelle génération ». Mathieu Deslandes

    Socialter, août-septembre 2014

     

      La plupart des aliments que nous consommons font bien souvent d’importants trajets avant d’atterrir dans nos assiettes, le tout dans des systèmes de réfrigération. Rien de bien écologique.

      Christian Echternacht et ses acolytes veulent changer cela. Et ils ne sont pas inquiets quant à l’écoulement de leur marchandise. Le jeune entrepreneur assure :

       « L’agriculture urbaine est une vraie tendance. Les gens veulent du frais, de la qualité, et donc des aliments produits localement. »

      Selon l’institut de sondage Yougov, plus de 70% des Allemands achètent des produits régionaux régulièrement. « Les gens veulent comprendre d’où viennent leurs aliments », explique Suzanne Thomaier, chercheuse à l’université technique de Berlin. « Cela est en partie dû aux derniers scandales alimentaires. »

     Les fermes urbaines, un bon complément

      Œufs à la dioxine, viande de cheval dans des lasagnes... Les exemples ne manquent pas. Et dans la capitale allemande, nombreux sont ceux qui se sont déjà mis à cultiver leurs propres fruits et légumes. Les jardins communautaires ne cessent de se développer, comme le Prinzessinnengarten en plein cœur du quartier de Kreuzberg.

      Toutefois, la ferme d’ECF sera la première à faire de l’agriculture urbaine à échelle commerciale dans Berlin. Pour Christian Echternacht, cultiver dans la cité est une nécessité :

    « Selon les Nations unies, 9 milliards de personnes vivront sur la planète en 2050, dont 70% dans les villes. Cela signifie une très grande demande en nourriture, qui devra nécessairement être transportée de la campagne vers les villes. Cela coûte cher et est mauvais pour l’environnement. »

      Evidemment, de telles exploitations ne pourront pas subvenir aux besoins de tous les citadins – les céréales, par exemple, demandent trop d’espace. Mais les fermes urbaines peuvent représenter un bon complément. Elles se sont d’ailleurs déjà largement développées outre-Atlantique : à Montréal par exemple, les deux serres des fermes Lufa, installées sur des toits, produisent environ deux tonnes de légumes par jour.

      L’aquaponie, des poissons et pas de terre

      Mais la ferme de l’ECF dispose d’un autre avantage de taille. Elle utilise une technique très économe en eau et en énergie : l’aquaponie.

     
    A Chicago : The Plant

    Une brasserie, un élevage de poissons, une ferme de fruits et légumes… Le tout fonctionnant en circuit fermé, avec une énergie produite par les déchets. C’est le projet de The Plant, installé dans une ancienne usine d’empaquetage de viande.

    Ses initiateurs veulent prouver la viabilité de modèles de cultures durables, mais aussi aider de jeunes entrepreneurs à se lancer dans cette voie : The Plant sert en effet d’incubateur pour entreprises alimentaires durables et propose différentes formations.

      Le principe ? Cultiver les végétaux en symbiose avec l’élevage de poissons. Avec ce système, les plantes poussent directement dans l’eau, sans terre. Et l’eau utilisée vient des bacs à poissons ; les déjections des animaux apportant de précieux nutriments pour les végétaux.

      Par rapport à une culture et à un élevage piscicole traditionnels séparés, cette technique permet d’économiser 90% d’eau. Christian Echternacht ajoute :

    « Elle fournit un engrais naturel aux plantes. Nous utilisons aussi de l’engrais biologique, mais moitié moins. »

      Cependant, une telle culture ne peut obtenir un label biologique, qui n’est attribué qu’aux cultures en terre. Christian Echternacht assure :

    « Ces labels assurent aux gens que leurs aliments sont produits dans de bonnes conditions. Dans notre cas, les consommateurs pourront nous rendre visite. Un label est donc superflu. »

    L’aquaponie n’est pas une technique nouvelle. Elle est déjà beaucoup utilisée aux Etats-Unis et au Canada.

      Dès 2012, une « ferme container »

      A Bâle : Urban Farmers
      Les jeunes fermiers urbains Roman Gaus et Andreas Graber ont inauguré en 2012 la première ferme aquaponique sur les toits d’Europe. Située au sommet d’un ancien dépôt de locomotives, elle s’étend sur 1 000 m2 et produit jusqu’à 20 tonnes de légumes et 3 400 kilos de poissons par an. L’objectif des entrepreneurs : commercialiser leur concept et transformer des friches urbaines inutilisées en surfaces agricoles.

      D’ailleurs, Christian Echternacht et ses associés n’en sont pas à leur coup d’essai : ils ont découvert l’aquaponie avec le projet des Suisses d’UrbanFarmers et ont ensuite développé leur propre système en coopération avec l’Institut Leibniz, spécialisé dans la recherche sur l’écologie aquatique et la pêche.

      Dès 2012, ECF a donc créé une « ferme container », en quelque sorte le petit frère de la ferme actuellement en construction.

      Si ce container leur a servi de laboratoire pour perfectionner leur technique, les entrepreneurs ne peuvent cependant pas le commercialiser :

    « Il coûte 30 000 euros, plus les coûts d’entretien. Etant donné ce qu’il produit, il n’est pas assez rentable économiquement. Cette technique ne peut être rentable que sur une grande surface. »

      Des serres sur les toits des supermarchés

      La grande ferme coûtera 1,2 million d’euros. Les légumes pousseront dans une grande serre, juste à côté des bacs à poissons. « Nous la chaufferons peu, pas plus de 5°C en hiver, et nous n’utiliserons pas de lumière artificielle », ajoute Christian Echternacht.

      Chaque année, 25 tonnes de poissons et 35 tonnes de légumes sortiront de la Malzfabrik pour être vendus aux Berlinois. Une fois que le concept aura prouvé sa viabilité, les jeunes associés comptent bien le commercialiser :

    « Nous avons déjà eu des demandes d’entrepreneurs pour développer une ferme similaire, mais nous attendons d’avoir un peu d’expérience avec la nôtre. »

      Toutefois, l’agriculture urbaine à grande échelle ne risque-t-elle pas de se heurter à la dure réalité de la pression foncière ? A Berlin, seuls 2% des logements sont vacants. Les surfaces libres ne devraient-elles donc pas servir à construire des appartements ? Suzanne Thomaier a une réponse à ce dilemme : installer des serres sur les toits des immeubles. Selon elle, si l’agriculture urbaine commerciale a une chance de se développer à Berlin, c’est sur les toits des supermarchés :

    « La serre serait chauffée par la chaleur produite par les nombreux réfrigérateurs du supermarché. Les produits pourraient être vendus directement dans le magasin. De plus, une serre sur le toit a un effet isolant, et permet donc d’économiser de l’énergie. »


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  • Inf'OGM

    Newsletter / Alert'OGM

    23 octobre 2014

         

    Infogm.org : des réponses claires aux grandes questions sur les OGM  

     

       Qu'est-ce qu'un OGM ?, Comment sont-il autorisés dans l'Union européenne ?, Quels sont les risques pour la santé ?, Qu'est-ce que le brevetage du vivant ? Si vous suivez ou souhaitez suivre le débat sur les OGM, les biotechnologies et les semences, vous vous êtes certainement déjà posé ces questions.

       Inf'OGM a pour mission de fournir une information critique, indépendante et accessible à tout public. C'est pourquoi les rédacteurs ont mis à jour durant l'été 2014 le site http://www.infogm.org pour répondre aux interrogations les plus fréquentes et vous donner les clés nécessaires pour s'emparer du débat.

    Inf'OGM

     

       Au total, une cinquantaine d'articles ont été rédigés de manière simple, synthétique, et compréhensible par tous. Définitions, chiffres clés, détails des lois, explications des enjeux : vous y trouverez les informations nécessaires à la bonne compréhension des problématiques OGM, biotechnologies et semences.

       Alors pour vous informer et naviguer au gré de vos intérêts, rendez-vous sur les rubriques violettes en haut du site http://www.infogm.org.


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  • Pétition sur l’exposition des riverains aux pesticides: Merci aux signataires …mais nous n’avons pas encore gagné!

    Pesticides assez

    Grâce à votre mobilisation sans précédent, nous avons obtenu une première avancée mais ….*

    En effet, l’Assemblée nationale a adopté le 11 septembre dernier en deuxième lecture la Loi d’Avenir pour l’Agriculture et la Forêt. Nous avons donc un texte définitif. Même si nous n’avons pas obtenu de distance sans pulvérisation de pesticides près des zones d’habitations, la pression du lobby agricole ayant été énorme, nous avons obtenu quelques avancées, qu’il conviendra de faire vivre sur nos territoires ruraux !

    - L’utilisation des pesticides à proximité des lieux accueillant un public « sensible » (écoles, établissements de soins) ne sera possible que s’il est mis en place des mesures de protection adaptées telles que des haies ou des dates et horaires de traitement permettant d’éviter la présence de personnes vulnérables. Nous devrons tous vérifier, là où nous habitons, que des mesures efficaces sont mises en œuvre. N’hésitez pas à signaler à Générations Futures les situations qui vous sembleraient anormales près de chez vous ou à lancer une pétition sur Change.org pour dénoncer des manquements. De même, Lorsque de telles mesures ne peuvent pas être mises en place, l’autorité administrative détermine une distance minimale adaptée en deçà de laquelle il est interdit d’utiliser ces produits à proximité de ces lieux.

    - Les préfets pourront prendre des mesures pour encadrer l’utilisation des pesticides afin d’éviter leur entraînement hors de la parcelle traitée. Ce dernier point est particulièrement intéressant car il nous permettra, en cas de problème lié à l’exposition à des pesticides agricoles d’interpeller le préfet pour lui demander d’agir pour éviter votre exposition et celle de votre environnement domestique. Là aussi n’hésitez pas à lancer une pétition sur Change.org ou à nous contacter si vous voulez interpeller votre préfet sur le sujet.

    Encore tous nos remerciements pour votre soutien à cette pétition, soutien qui a permis de faire avancer la prise de conscience et d’obtenir ces nouvelles mesures. Enfin, soyez en sûr, le dossier n’est pas clos pour Générations Futures et nous restons à l’écoute de vos remontées de terrain pour continuer à faire pression pour faire évoluer, dans un futur proche, cette nouvelle loi.

    Pour Générations Futures :

    François Veillerette, porte parole.

    _____________________________________________________________

    * les 136 825 signataires de la pétition Change.org - que nous remercions vivement – que nous avons lancé pour demander des Zones non traitées le long des habitation ont reçu un message titrant: « Victoire ! L’usage des pesticides est réglementé près des lieux de vie ! » Ce titre en plus d’être excessif est erroné et n’a pas été validé par notre association – Merci de prendre en compte que ce titre ne reflète pas la position de notre association.

    Contrairement à ce que le site Change.org a titré sur son site nous ne considérons pas que nous avons emporté une victoire pour réglementer les pesticides près des lieux de vie mais simplement des premières avancées allant dans ce sens, bien qu’insuffisantes.

    • L’utilisation des pesticides à proximité des lieux accueillant un public « sensible » (écoles, établissements de soins) ne sera possible que s’il est mis en place des mesures de protection adaptées.
    • Les préfets pourront prendre des mesures pour encadrer l’utilisation des pesticides afin d’éviter leur entraînement hors de la parcelle traitée.

    Ces avancées ont été obtenues grâce à votre soutien et nous vous en remersions.

    Continuons ensemble pour obtenir demain d’autres victoires !


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  • Financer les utopies (Michel DREYFUS)

    2013    400 p.   27 €

      Peut-on imaginer deux univers plus opposés que ceux de la banque et de l'utopie ? Pourtant, ce qui sépare l'idéal du concret se résume souvent au même mot : argent. Et c'est lorsque les pionniers de la coopération de production, mus par la volonté un peu folle de rendre l'économie plus humaine au coeur de la société capitaliste, prirent conscience qu'il leur fallait eux aussi se doter d'instruments financiers à la hauteur de leurs ambitions que se mit en marche un processus dont le Crédit Coopératif est aujourd'hui l'héritier.

       C'est à la découverte de cette épopée plus que centenaire que l'historien Michel Dreyfus nous convie à travers ce livre passionnant. Démarrant logiquement son propos en 1893, date de création de la Banque coopérative des associations ouvrières de production, laquelle fusionnera en 1969 avec la Caisse Centrale de Crédit Coopératif née en 1938, il nous fait découvrir les nombreuses étapes ayant jalonné la vie d'une banque solidaire dont nous mesurons aujourd'hui, plus encore qu'hier, l'utilité en ces temps de faillite de la finance sans éthique.

      Désireux de ne pas écrire une histoire in vitro, l'auteur adopte une démarche consistant à maintenir le cap de son récit sans jamais déconnecter son objet d'un contexte aux dimensions multiples. Menée jusqu'à sa période la plus contemporaine, cette histoire au long cours sait également saisir l'une des évolutions majeures de ces dernières décennies : l'ouverture de la banque coopérative à d'autres secteurs de l'économie sociale puis de l'économie sociale et solidaire, avec en particulier le rôle décisif qu'elle joue aujourd'hui dans le champ associatif.

      Le tour de force réalisé à travers cet ouvrage réside donc dans la capacité de son auteur à rendre accessible à tous une histoire aussi complexe que méconnue, et ce faisant d'éclairer tout un pan de cette économie sociale et solidaire placée sous le feu des projecteurs depuis qu'un ministère délégué a été inauguré pour elle en mai 2012. 

      La première édition du Prix du livre sur l’économie sociale et solidaire (2014) récompense Financer les utopies de Michel Dreyfus et La nouvelle alternative de Philippe Frémeaux.

      Organisé pour la première fois cette année, le Prix du livre sur l’économie sociale et solidaire (ESS) a couronné deux ouvrages. Dans la catégorie « Meilleur ouvrage sur l’ESS écrit par un expert », c’est Financer les utopies. Une histoire du Crédit coopératif (1893-2013), de Michel Dreyfus (éd. Actes Sud, 2013), qui est primé. Cet ouvrage constitue un minutieux et passionnant travail d’historien sur les origines et les évolutions du Crédit coopératif, mais aussi de la coopération dans son ensemble, depuis la fin du XIXe siècle.   Le Prix du livre sur l’économie sociale et solidaire a été créé par Le toit citoyen, club des élus de comités d’entreprises, avec le soutien de la MAIF, SocialCE et SalonsCE. Le jury, présidé par Claude Alphandéry, est composé de praticiens et chercheurs spécialisés sur l’ESS.


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  • Fiscalité des multinationales : la contre-attaque des Etats
     
      Christian Chavagneux (Alternatives économiques sept. 2014)

    L’OCDE a présenté le 16 septembre ses propositions pour remettre en causes les pratiques fiscales douteuses des multinationales. Si elles sont appliquées, la donne changera. Mais la bataille est loin d’être terminée.

    L’OCDE a présenté le 16 septembre ses 1ères propositions pour remettre en causes les pratiques fiscales douteuses des multinationales. Si les Etats mettent en œuvre ces recommandations, ce seront les 1ers pas d’une fiscalité des entreprises à l’heure de la mondialisation. Mais la bataille est loin d’être terminée. 

    Le G20 de Saint Pétersbourg de septembre dernier avait validé politiquement le lancement de BEPS (Base Erosion and Profit Shifting), un plan en 15 points destiné à lutter contre les pratiques fiscales douteuses des multinationales, habiles à utiliser tous les instruments disponibles pour priver les Etats de la possibilité de taxer leurs activités.

    On attendait de l’OCDE des propositions concrètes pour contrecarrer ces stratégies d’évitement fiscal : les voici pour sept points précis sur les 15 ; les huit autres sont attendus pour 2015.

    Le résumé des 7 avancées de l’OCDE

    Taxer les Google, Amazon et consorts
    Taxer les entreprises digitales ne pose pas un problème différent de la taxation des autres entreprises, affirme d’emblée l’OCDE. Si le secteur ne pose donc pas de problème particulier, selon Pascal Saint-Amans, le directeur du Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE, «les problèmes d’érosion des bases fiscales et de transferts de profits sont exacerbés lorsque l’activité économique devient numérique » car les entreprises de ce secteur « sont plus agressives ».

    Les mesures proposées par l’OCDE visent d’abord à empêcher que Google puisse par exemple localiser la propriété de la marque aux Bermudes avant de faire payer le droit de l’utilisation de cette marque aux autres filiales et ainsi siphonner leurs profits. D’après Pascal Saint-Amans, cela ne sera plus possible.

    L’OCDE continue à travailler sur le sujet pour proposer les modalités d’une taxation de la valeur ajoutée de ce type d’activité tout en réfléchissant à ce que pourrait être l’expression juridique d’un « établissement numérique permanent » (on taxe là où est établi l’établissement permanent).

    Bref, l’OCDE nous promet pour 2015 de proposer une mesure de l’activité réelle réalisée territoire par territoire afin de permettre une taxation là où se fait réellement le business.

    Mettre fin à la concurrence fiscale sauvage de certains Etats
    Les entreprises multinationales peuvent d’autant plus facilement échapper à l’impôt que certains Etats leur offrent des conditions fiscales particulièrement attrayantes par un comportement qualifié de « concurrence fiscale dommageable ». L’OCDE a recueilli un accord important de la part des 44 pays qui participent à l’initiative BEPS sur deux sujets :

    - La fin des « patent boxes » c’est-à-dire des régimes fiscaux privilégiés accordés aux entreprises pour localiser leurs brevets, recherche, etc.,

    - La remise en cause des « rulings », ces accords comme celui dont bénéficierait par exemple Apple en Irlande pour ne payer que 2 % de taux d’imposition (la Commission européenne enquête en ce moment sur cette affaire ainsi que sur les conditions fiscale particulières dont bénéficie Starbucks en Hollande et la branche financière de Fiat au Luxembourg).

    Il reste du chemin à faire sur les rulings car l’OCDE ne prévoit pour l’instant que des « échanges obligatoires spontanés » entre pays sur ces pratiques avant toute action supplémentaire.

    Mettre en place une comptabilité pays par pays
    Les ONG ont partiellement gagné la bataille de la comptabilité pays par pays. Les multinationales devront fournir sur une base annuelle pour chaque territoire où elles opèrent le montant du chiffre d’affaires, des profits, des impôts, le nombre d’employés ainsi que le capital et les actifs utilisés. Le tout complété par une liste de chaque entité existante accompagnée d’un descriptif de leur activité.

    Malheureusement, ces informations seront uniquement à destination des administrations fiscales et le grand public n’en aura pas connaissance.

    Les multinationales devront également justifier de leurs politiques de prix de transfert internationales ainsi que des informations complémentaires localement pour chaque pays d’implantation.

    Certains pays, des émergents – Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Chine, Colombie, Inde, Mexique, Turquie -, réclament également des informations sur les paiements internationaux d’intérêts, de royalties et de commissions.

    Les pays participants reverront d’ici 2020 la liste des informations à fournir et évalueront la nécessité ou pas de la faire évoluer.

    3 instruments de lutte contre les pratiques fiscales douteuses

    La mise à mort des produits hybrides
    Les hybrides sont des produits financiers qui changent de tête en fonction de l’endroit où ils se font voir. Par exemple, action dans le pays qui ne taxe pas les dividendes, il devient obligation dans celui qui ne taxe les intérêts. Deux filiales placées dans les pays adéquats qui s’échangent ce type de produits échappent ainsi à toute imposition ou même se faire déduire deux fois, dans deux pays différents, une même dépense.

    L’OCDE met sur la table les instruments juridiques qui permettent selon ses experts de neutraliser les effets des produits hybrides qui devraient donc être amenés à disparaître.

    La fin du Treaty Shopping
    Les entreprises sont habiles à utiliser les réductions d’impôts offertes par tel pays à tel autres pour réduire leur fiscalité. Ainsi, de nombreuses multinationales sont artificiellement logées à Maurice pour bénéficier des accords de ce pays avec l’Inde.

    BEPS prévoit qu’il y aura désormais des normes minimales d’utilisation de ces traités qui rendront le Treaty shopping impossible. Tous les pays ont donné leur accord, Hollande et Luxembourg compris. Pour Pascal Saint-Amans, « cela change les règles du jeu ».

    La fin des boîtes à cash
    Planquer sa trésorerie dans un paradis fiscal pour éviter qu’elle ne soit imposée dans son pays d’origine ne serait plus possible affirme l’OCDE qui propose les instruments juridiques pour y mettre fin. On sait que les multinationales américaines sont expertes à ce jeu, mais elles ne sont pas les seules.

    Une convention multilatérale pour changer tout d’un coup
    Enfin, les nombreuses évolutions mises sur la table par l’OCDE ne pourront être actives que lorsqu’elles seront incluses dans tous les traités fiscaux internationaux existants. Pour aller plus vite, les pays ont jugé faisable et souhaitable que l’OCDE propose une convention internationale permettant de faire valider en une seule fois les nouvelles règles de taxation des multinationales. Celle-ci devrait le faire en janvier 2015.

    5 conclusions politiques

    1. Quand le G20 de Saint Pétersbourg a validé politiquement les 15 points du projet BEPS, il a établi qu’il y a avait un accord entre les Etats sur ce qu’il sera possible de faire par chacun d’eux, sur jusqu’où un pays qui veut récupérer de la base fiscale peut aller, sans que cela soit considéré comme une agression par les autres ou une remise en cause des intérêts de leurs multinationales. L’OCDE s’est engouffrée dans la brèche pour aller le plus loin possible. Elle compètera ses propositions en 2015 sur les autres sujets. La dynamique technique et politique est lancée.

    2. Une fois les solutions mises sur la table, tous les pays peuvent s’en saisir. Si le Luxembourg veut continuer à offrir tel produit opaque, la France pourra piocher dans la boîte à outils des actions possibles mises en avant par l’OCDE pour en neutraliser l’effet. Si elle est la seule à la faire, cela lui posera un problème ! Mais tous les pays ont aujourd’hui besoin de récupérer au moins en partie les recettes fiscales qui leur échappent.

    3. Une partie des Républicains américains se mobilisent pour faire capoter BEPS. Mais une partie seulement, d’autres sont sensibles au fait d’équilibrer le budget grâce aux recettes récupérées. Les accords actuels sont négociés entre Etats et l’administration Obama n’a pas reculé sur BEPS. Tout sera validé d’ici fin 2015 et un nouveau gouvernement républicain n’arriverait éventuellement au pouvoir qu’en 2017.

    4. Une question importante se pose : si les mesures annoncées permettent effectivement de récupérer de la base fiscale, qui va en profiter ? Si Google ne peut plus siphonner sa base aux Bermudes qui va pouvoir taxer son activité ? « Nous » disent les Français, les Allemands, etc., puisque l’activité est chez nous. « Non, nous », disent les Américains car cette société travaille grâce à un algorithme qui sort des cerveaux d’ingénieurs américains, la valeur ajouté est chez nous. Des batailles importantes se profilent.

    5. Si les mesures BEPS sont mises en œuvre à grande échelle et si on y ajoute la mise en place d’un échange automatique d’informations fiscales, beaucoup de transactions internationales artificielles liées à des pratiques d’optimisation fiscale agressive vont disparaître ou seront fortement réduites. Cela contribuera alors à une forme de démondialisation financière et au rétablissement de frontières fiscales nationales.

    On n’en est pas encore là. Pour l’instant, l’OCDE avance ses recommandations et, même validées politiquement, elles doivent encore être mises en œuvre. On aura le programme final à la fin 2015. Le spectacle pourra alors commencer en 2016 et il faudra attendre quelques années avant de pouvoir juger de sa qualité…

    Christian Chavagneux

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  • Désobéir, le petit manuel (Xavier RENOU)

    2012     178 p.    9 €

       On a tous déjà manifesté des dizaines de fois. On a tous signé des centaines de pétitions. Mais combien sommes-nous à nous être demandés, lucidement, sans faux-semblant, ce qu’il en était de l’efficacité, et donc, de la pertinence, de nos moyens d’actions traditionnels ?

      Pourtant nous voulons gagner. Parce que nous ne supportons plus d’assister passivement à la destruction du monde par les marchands et leurs mercenaires. Parce que nous n’acceptons plus de voir partout triompher la logique du profit.

       Ce petit manuel n’a pas la prétention de donner un kit « clé en main » de l’action directe non-violente et de sa forme « illégale », mais tellement légitime, qu’est la désobéissance civile. Plus qu’une recette, il propose un ensemble de questionnements, et quelques techniques, destinées à accroître l’autonomie et la puissance des militants face à leurs adversaires.

       Une collection dirigée par Xavier Renou

      Dans nos sociétés où l'humain et les conditions du vivre-ensemble sont souvent des priorités secondaires, les individus ou les collectifs sont parfois confrontés à la nécessité de se défendre, de s'organiser et de lutter contre des situations politiques, des dispositifs légaux, des logiques sociales qui heurtent leurs convictions.

       Cette collection vise à leur fournir des données pour comprendre, des arguments pour discuter, et des conseils pratiques pour désobéir de façon non-violente aux diktats de l'ordre dominant lorsque tous les autres recours paraissent épuisés. Les Désobéissants sont un collectif qui entend promouvoir et former à l'action directe non-violente et la désobéissance civile.

      Xavier Renou en est l'un des membres fondateurs. Né en 1973, diplômé de Sciences Po Paris, il est ancien chargé de campagne à Greenpeace France. Il est l'auteur de

      -La privatisation de la violence (Agone, 2006),

      et le directeur de la collection Désobéir aux éditions le passager clandestin.

      Plusieurs des livres de X. Renou sont chroniqués dans ce blog.


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  •   Reforming Taxation to Promote Growth and Equity, par Joseph Stiglitz

    Roosevelt Institute, 2014, 28 p., www.rooseveltinstitute.org

    Christian Chavagneux
    Alternatives Economiques n° 338 - septembre 2014

    La fin de l'été approche et le débat budgétaire prend de la vigueur. C'est le bon moment pour lire cette proposition de réforme fiscale de l'économiste américain Joseph Stiglitz. Au-delà de quelques mesures pointues uniquement pertinentes dans le cadre des Etats-Unis, ce sont en effet bien les grands principes d'une taxation associant croissance et justice sociale que propose le professeur de Columbia. Et ça décoiffe !

     

    Trois principes

    Une "bonne" fiscalité doit associer trois principes. D'abord, taxer ce qui ne peut pas bouger. Par exemple, si vous taxez davantage les plus-values immobilières, les immeubles ne seront pas délocalisés ! Ensuite, appliquer le principe pollueur-payeur : qui dégrade le climat ou le système financier doit payer pour réparer et même éviter les dégâts. Enfin, il faut augmenter de concert impôts et dépenses publiques. La proposition n'est pas vraiment à l'ordre du jour, mais elle se justifie par le "multiplicateur de budget équilibré" : si vous choisissez les hausses d'impôts dont les conséquences sur l'activité sont les plus faibles et les hausses de dépenses dont l'impact est le plus fort, vous "boostez" l'activité et l'emploi.

    Feuille de route

    Concrètement, cela veut dire quoi ? Commençons par les entreprises. La vulgate patronale - reprise par nos dirigeants - consiste à affirmer que tout impôt sur les entreprises bloque leurs possibilités d'investissement et de création d'emplois. Ridicule, rétorque Stiglitz : elles investissaient plus quand les taux d'imposition étaient bien supérieurs à ceux d'aujourd'hui ! Ce qui les bloque, c'est le manque de demande. Conclusion, n'hésitons pas : il faut réduire le montant considérable de niches fiscales en leur faveur - baptisé Corporate Welfare ! -, taxer les bonus et la taille des banques, de même que les transactions financières, et lutter contre leurs pratiques d'optimisation fiscale agressive.

    Côté ménages, les plus riches concentrent une partie croissante des revenus. Il faut impérativement remettre de la progressivité dans les systèmes fiscaux. Ne serait-ce qu'un taux marginal supérieur de 5 points ramènerait pas mal d'argent, avance Stiglitz. Et là aussi, la lutte contre les paradis fiscaux est un impératif. Au niveau des classes moyennes, l'économiste réaffirme le principe de base : il faut élargir la base et baisser les taux. Mais attention, c'est un sujet politiquement brûlant et il faut le faire à la condition de ne pas chercher à augmenter les recettes à cette occasion.

    Toujours côté ménages, deux autres propositions sont avancées sur le logement : remplacer la déductibilité des intérêts d'emprunt par un crédit d'impôt qui serait plafonné ; et au lieu de donner cet avantage à tous, ce qui encourage l'emprunt, favoriser "le capital", c'est-à-dire réserver ce crédit d'impôt à ceux qui achètent leur premier logement, là où ils veulent vivre.

    La réforme fiscale n'est pas un but en soi, conclut Stiglitz. Son objectif premier ne doit pas être de faire rentrer de l'argent dans les caisses pour réduire les déficits le plus vite possible. Mais plutôt "de créer un système fiscal plus efficace qui permette d'atteindre simultanément plusieurs objectifs sociaux : plus d'emplois et de croissance, une meilleure répartition du revenu et moins de dégradation environnementale". Un beau programme.

    Reforming Taxation to Promote Growth and Equity, par Joseph Stiglitz
    Roosevelt Institute, 2014, 28 p., www.rooseveltinstitute.org
    Reforming Taxation to Promote Growth and Equity, par Joseph Stiglitz
    Roosevelt Institute, 2014, 28 p., www.rooseveltinstitute.org


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  •  Le mot de Philippe Desbrosses

    Chers Amis,

    A tous ceux qui se demandent " OUVAT'ON " ?

    J'aimerais leur parler de " LA FORÊT QUI POUSSE..." Aussi cette année, nous explorerons cette forêt sous tous ses aspects :

    L’arbre pilier de l’écosystème, dont on découvre toujours plus de nouvelles aptitudes et de possibilités.

    Les bienfaits qu'il apporte y compris en agriculture, ses vertus médicinales, ses interrelations avec l’homme.

    Mais aussi, « la forêt d’initiatives… qui pousse actuellement de plus en plus vite, dans nos villes et dans nos campagnes » : L’essor des Incroyables comestibles (Incredible Edible), Jardins de Cocagne, Femmes semencières, graines de troc, semences paysannes, Slow Food, Slow Money, Plate-formes de financement participatif, Nouveaux circuits de distribution, les Amap, La Ruche qui dit Oui, le Mouvement des Colibris etc. et aussi les voies qui s’ouvrent vers de nouveaux modes de gouvernance …

    Autour de 50 intervenants de réputation internationale qui développent quotidiennement, en réponse à la crise, des outils puissants de transformation de la société.

    La forêt qui pousse est là, partout sous nos yeux, avec ces multiples initiatives citoyennes qui foisonnent discrètement autour de nous et montrent une jeunesse brillante, généreuse, altruiste qui réinvente le monde au quotidien et retrouve le sens commun de notre existence terrestre.

    Venez nous retrouver pour ces débats qui vous redonneront de l'espoir et quelques jolis moments festifs, autour de Coline Serreau, Marc Vella et Marc Jolivet.(Il s'agit des Entretiens de Sologne)

    Bien à vous,
    Philippe Desbrosses  (news letters Intelligence Verte)


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  •  

    Chaos mode d'emploi (Bruno MARION)

    2014   192 p.   16 €  

    Vous voulez redonner du sens à ce qui parait ne plus en avoir ?

    Vous voulez upgrader votre système de pensée afin de voir le monde tel qu’il est, et non tel qu’il n’est plus ?

    Vous voulez avoir les clés pour prendre les bonnes décisions en matière d’orientation professionnelle, de choix de vie, d’investissements, ou concernant l’éducation de vos enfants ?

    Vous voulez apprendre à surfer facilement sur le tsunami des changements dans votre vie professionnelle et personnelle ?

    Vous souhaitez découvrir comment vous protéger des crises financière, économique, sociale, et écologique ?

    Bruno Marion nous montre comment et pourquoi notre monde est devenu chaotique et turbulent… et que c’est une bonne nouvelle !

    Pédagogique et pratique, il nous offre des outils très simples et pourtant basés sur  l’état le plus avancé de la science : les théories du chaos. Dans notre monde en pleine mutation, ces outils nous aident à mieux analyser, comprendre et donc agir dans nos vies personnelles et familiales, dans nos organisations et nos entreprises.

    Il nous montre aussi en quoi chacun d’entre nous peut participer à la métamorphose de nos sociétés et de nos modes de vie pour créer un monde plus harmonieux.

      Bruno Marion découvre et analyse les grandes évolutions individuelles et collectives. Ses travaux de prospective l'amènent à animer dans le monde entier des conférences sur les grandes mutations culturelles et sociétales. Il accompagne les équipes dirigeantes dans leur réflexion stratégique et dans l'adaptation de leur organisation à un monde devenu chaotique.
    Spécialiste et auteur reconnu sur l'Asie, il anime également des séminaires de coaching interculturel sur l'Asie.


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  • 2013     384 p.    25 €

      Publié début novembre aux éditions Rue de l’Echiquier, le Guide de l’entrepreneur social donne les clefs pour comprendre et développer une entreprise à finalité sociale.

    Pourquoi publié un guide de l'entrepreneur social ?

    Les besoins sociaux non pourvus se multiplient et évoluent, et l’Etat, affaibli par ses finances, ne peut plus en assumer seul la prise en charge. Le rôle des entrepreneurs sociaux est donc primordial pour penser, développer et dupliquer des réponses innovantes les mieux adaptées à ces besoins.

    Une approche pédagogique

    Divisé en 5 parties, ce guide aborde toutes les facettes de l’entreprise sociale.

     La première partie, « Comprendre l’entreprise sociale », dresse un panorama exhaustif du secteur : quels sont les profils des entrepreneurs sociaux ? quelles sont les grandes tendances en France, entre économie sociale historique et social business ? comment se développe le secteur dans les autres pays du monde ?

      La deuxième partie, « Se former », consiste en une présentation exhaustive des formations initiales et continues qui existent en France.

     La troisième partie, « Définir son entreprise », fait le tour des questions à se poser au moment de se lancer dans une aventure entrepreneuriale de ce type : quel secteur d’activité ? quel statut ? quel objectif social ?

      La quatrième partie, « Trouver les soutiens à la création », recense l’ensemble des structures et programmes susceptibles d’accompagner et de financer les projets.

     La cinquième partie, « L’entreprise sociale en débat », permet de faire succinctement le tour des grands débats qui animent le secteur via trois grands entretiens : Christelle Van Ham et Alain Caillé sur l’impact social ; Christophe Chevalier et Philippe Frémeaux sur la gouvernance démocratique ; Jean-Marc Borello et Emmanuel Kasperski sur le changement d’échelle.

    De "grands témoins" y rendent comptent de leurs expériences relatives aux thématiques abordées :

    - José ALCORTA, fondateur et P.D.G. de Rescoll, SCIC de recherche et développement

    - Béatrice et Gérard BARRAS, fondateurs d’Ardelaine, coopérative ardéchoise

     - Jérôme Deconinck (Terre de Liens),

      -Guillaume Hermitte (Puerto Cacao),

      -Patrick Jacquot (Mutuelle des Motards) et

      -Chantal Mainguené (Môm’artre).

      Les auteurs:

      Thibault LESCUYER: Journaliste spécialiste de la responsabilité d'entreprise et de l'entrepreneuriat social.

      Philippe Chibani-Jacquot Journaliste Economie sociale et solidaire, Transition écologique, Développement durable
     
      Eric Larpin, journaliste spécialiste de l'ESS

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  •      La Suisse est la plaque tournante du commerce des matières premières. 500 sociétés helvétiques y contrôlent 20% du négoce mondial. Méconnues du grand public, elles brassent pourtant des dizaines de milliards d’euros. Parfois au détriment des pays où elles opèrent. Car aucune réglementation ne les oblige à contrôler l’origine, parfois illégale, des matières premières. Pour contraindre les entreprises à prendre leurs responsabilités, l’organisation non gouvernementale helvétique, La déclaration de Berne, demande la création d’une autorité de surveillance des marchés des matières premières. Elle en a même dessiné les contours dans un site Internet plus vrai que nature (ROHMA). Et si elle existait vraiment?

      Matières premières : une ONG suisse invente un gendarme international Nous sommes le 26 juin 2016. La « Rohma », la nouvelle autorité suisse de surveillance des marchés des matières premières annonce l’ouverture d’une enquête contre Demynag. Selon un rapport d’une organisation non gouvernementale (ONG), La déclaration de Berne, cette société helvétique de négoce aurait livré des produits pétroliers à des sociétés nigérianes détenues par M Yvoirien, un député nigérian suspecté de détournement de biens publics. L’affaire éclabousse ce groupe pourtant considéré comme une valeur sûre de la Bourse.                   Minede Saphier à ciel ouvert à Madagascar (2008)
                                  Roberto Schmidt / AFP

       Demynag risque gros. Si lors de ses perquisitions, les inspecteurs de la Rohma découvrent que la société de négoce n’a pas pris toutes les mesures nécessaires pour s’assurer du caractère irréprochable de son partenaire commercial, Demynag pourrait se voir infliger une amende. Voire se faire retirer sa licence lui permettant d’exercer son activité en Suisse. Sans parler de la dégradation de son image auprès des investisseurs. Le directeur de Demynag craint aussi de voir sa réputation ternie : l’inscription de son nom sur la liste noire de la Rohma signifierait tirer une croix sur sa carrière suisse dans le secteur pour au moins 5 ans.

    Au Nigeria, la société civile attend les conclusions de l’enquête avec impatience. Les informations recueillies par la Rohma seront précieuses pour faire avancer la justice sur l’affaire de détournement de biens publics.

    Mettre fin à la malédiction des ressources par la transparence

    L’affaire n’est pour l’instant qu’un scénario de régulation fiction. Mais l’organisation non gouvernementale (ONG) helvétique, La déclaration de Berne, veut y croire. Son projet d’Autorité de surveillance du marché des matières premières est tellement abouti qu’elle a même décidé de créer un site Internet qui en présente tous les contours, comme une vraie institution. Le résultat est bluffant. Après tout, "il y a quelques années seulement, la fin du secret bancaire faisait figure de doux rêve", rappelle Olivier Longchamps, responsable fiscalité et finances de l’ONG.

    Depuis trois ans et la sortie de son rapport "Swiss Trading SA : La Suisse, le négoce et la malédiction des matières premières", l’ONG a fait de la régulation du marché des matières premières un de ses chevaux de bataille. Car la Suisse est devenue une plaque tournante du secteur. 500 sociétés, des plus petites aux plus grosses, comme Glencore y contrôlent au moins 20% des échanges mondiaux de matières premières. Un quart du pétrole vendu entre 2011 et 2013 par les principales compagnies pétrolières étatiques africaines a été acheté par des sociétés de négoce suisses.

    Cela correspond à 500 millions de barils pour un montant de 55 milliards de dollars, soit 12% des recettes publiques de ces Etats. Autant dire que ces sociétés ont une place prépondérante dans l’économie de ces pays. Or, selon l’Africa progress panel, les difficultés des Etats riches en minerais ou pétrole à capter une part juste et équitable de la rentre des matières premières sont directement liées aux pratiques d’affaires des sociétés du secteur des matières premières.

    Lever de boucliers contre une réglementation

    Mais le secteur est d’une rare opacité . Aucun contrat de négoce n’est publié. Et aucune réglementation – pas même la loi sur le blanchiment d’argent – ne demande aux sociétés de négoce de s’assurer des conditions dans lesquelles les matières premières qu’elles achètent ont été produites et commercialisées (violation de droits humains, financement de confits armés ou acquisition illégale). Le Conseil fédéral suisse, qui s’est penché sur le secteur l’an dernier, a reconnu un besoin de transparence – amorcé par les réglementations venues des Etats-Unis et de l’Union européenne – mais uniquement pour les entreprises faisant de l’extraction. Le négoce, lui, en est exclu.

    La profession, qui s’était jusque-là montrée très discrète, est en effet sortie du bois pour batailler contre une réglementation qui l’obligerait à exercer un devoir de vigilance. Avec succès pour le moment.

    "Dans les circonstances politiques actuelles, la mise en place d’une réglementation n’est clairement pas envisageable à court terme, reconnaît Olivier Longchamps. Mais la Rohma est une proposition concrète et visionnaire – c’est aussi la seule – dont on veut qu’elle serve de boussole pour une future réglementation." Lancée le 1er septembre, cette campagne a le grand mérite de relancer le débat sur la question.

       Béatrice Héraud
       © 2014 Novethic - Tous droits résevés


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  •   E.On veut brûler les forêts françaises à Gardanne !

    La centrale à biomasse d’E.On menace les forêts françaises - © david hughes - Fotolia.com

       E.On veut mettre en fonctionnement une méga-centrale électrique à biomasse à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône. Le 3ème groupe mondial du secteur de la distribution d’énergie y brûlerait 855.000 tonnes de bois par an, pour moitié en provenance des forêts du sud de la France, le reste étant importé, principalement des forêts anciennes du Canada et des États-Unis. Une des conséquences serait l’inS.O.S. forêt françaisedustrialisation des forêts, notamment des Cévennes, avec ses coupes à blanc et la destruction de la biodiversité.

       La centrale à biomasse de Gardanne : une aberration écologique…

       Obligé par l’UE d’arrêter la centrale existante au charbon d’ici fin 2015, E.On consommerait étrangement plus de charbon de bois suite à sa conversion à la biomasse qu’auparavant. En outre, le bois n'est pas un combustible vert : par unité d'énergie, la combustion du bois libère encore plus de carbone que le charbon.

      Autre aberration : avec un rendement énergétique de 35%, deux-tiers des arbres seraient tout simplement brûlés pour rien à Provence 4. Plus aberrant encore, l’Etat français a décidé en 2011 de subventionner E.On à hauteur de 70 millions d’euros par an pendant 20 ans pour sa centrale à biomasse, l’argent devant être collecté discrètement par le biais des factures d’électricité.

    à 1,4 milliard d’euros pour le contribuable !

      Sur place, une grande coalition composée de militants écologistes, de citoyens, d’administrations et d’élus s’est formée pour stopper le projet d’E.On. Ses motivations sont variées : protéger les forêts et la biodiversité de leur région, préserver la santé de la population locale dans une ville déjà très polluée, empêcher le gaspillage de l’argent public, etc.

      Joignons-nous au Collectif SOS Forêts du Sud pour empêcher la réalisation de la centrale à biomasse d’E.On à Gardanne !  Pétition sur Sauvons la forêt.


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  • La nouvelle alternative ? Enquête sur l'économie sociale et solidaire (Philippe FREMEAUX )

                                                                                               2013       192 p.     12 €

      En quelques mots
    Un regard critique sur l'économie sociale et solidaire, et une interrogation sur sa capacité à transformer la société.
    Un livre en coédition avec Alternatives Économiques.

      L'économie sociale et solidaire fait aujourd hui figure de nouvelle alternative au capitalisme. De fait, son objectif premier n'est pas de dégager du profit, mais de produire des biens et services utiles à tous. Issue d initiatives citoyennes, elle apporte la preuve que la recherche de l'enrichissement personnel n'est pas l'unique motif qui puisse donner envie d'entreprendre.
       Constitue-t-elle pour autant une force politique, un mouvement susceptible de transformer profondément notre économie et notre société ? Sa gouvernance, qui se veut démocratique, est-elle réellement exemplaire ? A-t-elle vocation à s étendre, à se généraliser ? Enfin, cette généralisation est-elle souhaitable ?
       Autant de questions auxquelles l'auteur répond dans ce livre, nourri de nombreux exemples. Pour lui, il est temps de regarder « l'ESS » telle qu'elle est, et non dans sa version idéalisée : c'est à cette condition qu'on pourra apprécier dans quelle mesure et à quelles conditions elle peut contribuer à rendre l'économie plus démocratique, plus juste et plus soutenable.
      

      La première édition du Prix du livre sur l’économie sociale et solidaire (2014) récompense Financer les utopies de Michel Dreyfus et La nouvelle alternative de Philippe Frémeaux. 

      Le Prix spécial du jury récompense, lui, le livre de Philippe Frémeaux, éditorialiste à Alternatives Economiques, intitulé La nouvelle alternative. Enquête sur l’économie sociale et solidaire (éd. Les petits matins, 2e édition augmentée, 2013). L’ouvrage dresse un portrait de l’ESS telle qu’elle fonctionne réellement, sans concession et non dans sa version idéalisée. L’objectif : définir à quelle conditions elle peut contribuer à transformer l’économie dans son ensemble, pour la rendre plus juste, démocratique et soutenable.

      Le Prix du livre sur l’économie sociale et solidaire a été créé par Le toit citoyen, club des élus de comités d’entreprises, avec le soutien de la MAIF, SocialCE et SalonsCE. Le jury, présidé par Claude Alphandéry, est composé de praticiens et chercheurs spécialisés sur l’ESS.

       Philippe Frémeaux est président de la coopérative qui édite Alternatives Économiques et éditorialiste. Il est chroniqueur sur France Info et France Culture. Il a publié notamment:
         - Petit Dictionnaire des mots de la crise (avec Gérard Mathieu, Les petits matins, 2009).

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  • Les impôts, vous n'aimez pas !
    Mais que savez-vous d'eux exactement ?


    Faites le quiz #Dechiffrage @ARTEfr
    http://dechiffrage.arte.tv/3-impots/quizz/

    Depuis l'année dernière, Alternatives Economiques s'est lancé, avec Arte France et Les Films d'ici 2, dans une nouvelle aventure : la production et la réalisation d'une revue documentaire économique intitulée Déchiffrage. Son ambition : conjuguer pédagogie et expertise pour permettre au plus grand nombre de s'approprier les grands enjeux de l'actualité économique.

    Le troisième numéro de Déchiffrage, "Les impôts, le prix de la démocratie ?" (75 mn), sera diffusé mardi 23 septembre à 20h50 sur Arte.
    Y a-t-il vraiment trop d'impôts ? A quoi servent-ils ? En quoi sont-ils nécessaires dans une démocratie ? Voici les questions auxquelles répond ce documentaire, en mobilisant économistes, politistes et historiens. De l'Angleterre à la France, de Manuel Valls aux économistes libéraux, l'impôt semble être le coupable idéal des maux de l'Europe. Mais l'impôt n'est pas qu'un coût, c'est aussi un investissement commun en faveur de la démocratie. Et si l'impôt n'était pas le problème, mais une partie de la solution ?

    On retrouvera dans "Les impôts, le prix de la démocratie ?" les analyses de Thomas Piketty, Michel Aujean, André Barilari, Nicolas Delalande, Pascal Salin, John Christensen... La France et l'Allemagne sont, bien sûr, au centre des débats, mais l'équipe de Déchiffrage s'est aussi rendue en reportage en Grèce, en Irlande, au Danemark ou en Equateur. Un numéro piloté par Laurent Jeanneau, coordinateur de la rédaction d'Alternatives Economiques, et Christian Chavagneux, éditorialiste à Alternatives Economiques.

    Rendez-vous mardi 23 septembre à 20h50 sur Arte pour la première diffusion !

    A noter : l'internaute est invité à se rendre depuis son ordinateur, son smartphone ou sa tablette sur dechiffrage.arte.tv pour profiter de contenus supplémentaires (infographies interactives, graphiques, controverses, définitions,...). Plus d'infos : http://dechiffrage.arte.tv/home

      Les précédents numéros de Déchiffrage en VOD :

    N°1 : La croissance, à quel prix ?
    http://boutique.arte.tv/dechiffrage_la_croissance_a_tout_prix

    N°2 : Chômage, l'éternel retour ?
    http://boutique.arte.tv/f9505-dechiffrage_chomage_eternel_retour


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  •    (J. L. LAVILLE)

    2011    192 p.   11,40 €


      Un regard critique sur l'économie sociale et solidaire, et une interrogation sur sa capacité à transformer la société.
       Un livre en coédition avec Alternatives Économiques.

       L'économie sociale et solidaire fait aujourd hui figure de nouvelle alternative au capitalisme. De fait, son objectif premier n est pas de dégager du profit, mais de produire des biens et services utiles à tous. Issue d initiatives citoyennes, elle apporte la preuve que la recherche de l'enrichissement personnel n'est pas l'unique motif qui puisse donner envie d'entreprendre.
       Constitue-t-elle pour autant une force politique, un mouvement susceptible de transformer profondément notre économie et notre société ? Sa gouvernance, qui se veut démocratique, est-elle réellement exemplaire ? A-t-elle vocation à s'étendre, à se généraliser ? Enfin, cette généralisation est-elle souhaitable ?
      Autant de questions auxquelles l'auteur répond dans ce livre, nourri de nombreux exemples. Pour lui, il est temps de regarder « l'ESS » telle qu elle est, et non dans sa version idéalisée : c est à cette condition qu on pourra apprécier dans quelle mesure et à quelles conditions elle peut contribuer à rendre l'économie plus démocratique, plus juste et plus soutenable.
      Sommaire :
    Introduction : A la recherche de l'alternative perdue
    Chapitre 1. Répondre aux besoins sociaux
    Chapitre 2. Récupération, banalisation, instrumentalisation
    Chapitre 3. Une visibilité limitée
    Chapitre 4. Vertus et déboires de la cooptation
    Chapitre 5. S'associer, pour quoi faire ?
    Chapitre 6. Quand les managers imposent leur loi
    Chapitre 7. Rendre la gouvernance plus démocratique
    Chapitre 8. Un mouvement social qui peine à s'affirmer
    Chapitre 9. Changer d'échelle ?
    Chapitre 10. Étendre la liberté d'entreprendre
    Conclusion. Les chemins de l'alternative
      Philippe Frémeaux est président de la coopérative qui édite Alternatives Économiques et éditorialiste. Il est chroniqueur sur France Info et France Culture. Il a publié notamment
      -Petit Dictionnaire des mots de la crise (avec Gérard Mathieu, Les petits matins, 2009).

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  • Entretiens de Sologne

    Les Entretiens de Sologne 2014 (anciennement Entretiens de Millançay) auront lieu
    les 26 – 27 et 28 septembre 2014

     

    http://www.intelligenceverte.org/z1033.as

    dans l’écrin de verdure de Chaumont-sur-Loire, où se déroule chaque année

     le Festival International des Jardins.

    La marraine de cette 23è édition sera Coline Serreau

    Le thème en sera : « LA FORÊT QUI POUSSE… »

    Nous explorerons cette forêt qui pousse sous tous ses aspects :
    L’arbre pilier de l’écosystème, dont on découvre toujours plus de nouvelles aptitudes et de possibilités, les bienfaits apportés par l’arbre y compris en agriculture, ses vertus médicinales et l’interrelation entre l’homme et l’arbre, mais aussi, « la forêt d’initiatives… qui pousse actuellement, et de plus en plus vite, dans nos villes et dans nos campagnes » : L’essor des Incroyables comestibles (Incredible Edible), Femmes semencières, Slow Food, Slow Money, Nouveaux circuits de distribution (La Ruche qui dit Oui), le Mouvement des Colibris etc. et aussi les voies qui s’ouvrent vers de nouveaux modes de gouvernance …

    « Que le fracas de l′arbre qui s’effondre…
    ne fasse pas oublier le murmure de la forêt qui pousse »


    L’ éditorial de Philippe Desbrosses :

    Je suis tenté d’écrire à la manière rapide des messages SMS :

    OUVAT’ON ?

    Après « Plus Belle la Crise »(1) qui nous ouvrait des horizons riches de promesses sur l’opportunité de changer de modèle… l’étau se resserre de semaine en semaine sur les promoteurs d’une croissance en désarroi, jusqu’à extinction finale si nous continuons à ne pas comprendre.

    Il convient donc de poursuivre la réflexion. Nous n’allons pas nous laisser aseptiser et rapetisser par la Pensée Unique, celle du « Grand Marché » où tout se vend et tout s’achète, où la vie se résume à l’aptitude à faire des « affaires »…mais nous allons suivre l’exemple de la forêt qui pousse et qui vit pour le bien-être commun des créatures qui la composent. En fonctionnant sur le modèle du don et de la réciprocité les mycorhizes(2) ne facturent pas leur service à l’arbre qui les abrite et l’arbre ne facture pas les services qu’il rend à l’ensemble de l’écosystème…
    Comment est-ce possible ? Aucun intermédiaire, aucun spéculateur ne prélève sa dîme et pourtant ça marche !

    Nous serons bientôt 9 milliards de terriens qui veulent tous jouir du même niveau de vie. Quoi de plus normal dans un monde qui se déclare « équitable » sauf que la débauche de gaspillage qui accompagne cet objectif est sans issue pour le genre humain.

    Notre existence a-t-elle un sens ? et si oui quel est-il ?

    Le philosophe Denis MARQUET (3) nous explique que dans notre culture « scientifique » il est préférable de «savoir ce que l’on fait» sous peine d’être suspecté de désordre mental.
    Mais si nous savons ce que nous faisons, alors nous ne faisons que ce que nous savons… Cela signifie que nous limitons notre action à ce que notre mental a pu penser d’avance. Nous ne pouvons donc nous laisser ni surprendre ni inspirer.
    De même, nous ne sommes capables de vouloir que ce que nous savons.
    Or il n’y a de savoir que du passé ou de ce qui répète le passé.

    En conséquence, nous vouons nos actes à la répétition; nous leur interdisons d’ouvrir sur du nouveau, nous les fermons à toute créativité…C’est l’effet pervers de la pensée scientifique, devenue dogmatique et l’explication de l’état de nos sociétés matérialistes en rupture avec la nature.

    Les Entretiens de Sologne réuniront cette année encore,
    pendant trois jours, plus de 50 intervenants de réputation internationale qui ont pour vocation de penser librement et d’offrir des voies transversales à la résolution de la crise.

    La phase de chaos apparent que nous observons actuellement est le passage obligé vers la renaissance d’un nouvel équilibre.
    C’est évidemment douloureux mais inéluctable et magnifiquement illustré par la métaphore de l’arbre, en fin de vie, qui s’effondre dans un fracas assourdissant mais n’arrête pas pour autant le murmure de la forêt qui pousse…

    La forêt qui pousse est là, partout sous nos yeux, avec ces multiples initiatives citoyennes qui foisonnent discrètement autour de nous et montrent une jeunesse brillante, généreuse, altruiste qui réinvente le monde au quotidien et retrouve le sens commun de notre existence terrestre.

    Philippe Desbrosses
    Président d’Intelligence Verte

    Notes :
    (1) « Plus Belle la Crise » était le thème des Entretiens 2013.
    (2) Les mycorhizes sont des champignons qui vivent en symbiose avec l’arbre hôte dans un mécanisme d’entraide.
    (3) Denis Marquet, philosophe : http://denismarquet.com/


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  •   2013     448 p.    10 €

       Les associations sont partout dans le monde en plein essor. En France, elles regroupent près de 2 millions de salariés et, dans la première décennie du XXIe siècle, elles ont créé plus d’emplois que les entreprises privées. Par ailleurs, près d’un français sur trois de plus de 15 ans est bénévole. Les associations, présentes dans de nombreux domaines, sont donc au cœur de la société civile et civique. Pourtant elles restent méconnues, voire caricaturées : elles souffriraient d’amateurisme par rapport à l’entreprise ou elles ne serviraient qu’à compenser le retrait du service public.

       Cet ouvrage détaille leur fonctionnement institutionnel et organisationnel, leur rôle économique et politique, ainsi que les transformations sociales qu’elles induisent. Appuyé sur de nombreuses études de cas, il brosse un tableau fidèle et très vivant de la dynamique associative en France et en livre une analyse originale dans ses dimensions théorique, épistémologique et pratique.

       Les associations représentent 84% des établissements de l'ESS, soit près de 188.000 structures sur 223.000, selon les chiffres du CNCRES.

      Ce livre correspond à une réédition profondément remaniée et actualisée de l’ouvrage Sociologie de l’association, de Renaud Sainsaulieu et Jean-Louis Laville paru en 1997 aux éditions Desclée de Brouwer.

       Jean-Louis Laville est Professeur du Conservatoire national des Arts et Métiers et chercheur (Lise, Cnam-CNRS). Il a déjà publié, dans la collection « Pluriel »,

      -L’économie solidaire.

       Renaud Sainsaulieu (1935-2002) fut l’un des principaux théoriciens français de la sociologie des organisations.


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  • Comprendre

    2014     188 p.    24 €  

       La querelle traditionnelle entre l’économie de marché et les services publics masque l’existence de l’économie sociale – pourtant le cadre professionnel de plus en plus de personnes, et dans beaucoup de domaines. Ambitionnant de concevoir et mettre en oeuvre une économie plus juste et moins dévastatrice, elle est tout à la fois une voie d’éducation à la citoyenneté ayant l’économie comme support, et une voie de développement économique et social fondée sur l’éducation de ses membres.
       Beaucoup y prennent part sans même le savoir : participer à une assemblée générale d’association, être administrateur de sa mutuelle, prendre une part sociale dans sa banque coopérative, s’associer pour consommer sont autant de formes de l’entrepreneuriat en économie sociale.
       Cet ouvrage offre à tous les responsables et militants de l’action sociale, de l’aide et de la protection sociale, ainsi qu’à toute personne impliquée dans le secteur associatif, mutualiste ou coopératif, les clefs pour comprendre les fondements et les enjeux de leur activité professionnelle ou de leur engagement.
      Nouvelle édition entièrement revue par l’auteur, enrichie d’un avant-propos sur l’actualité de l’économie sociale.

        Maître de conférences en sociologie et directeur du Centre d’économie sociale Travail et société (CESTES) au CNAM, rédacteur en chef de la Revue internationale de l’économie sociale (Recma), J. Fr. Draperi a codirigé avec Philippe Frémeaux,
          -“L’économie sociale de A à Z”, Alternatives économiques, Hors-série nº 12, janv. 2006.
         Auteur chez Dunod de 
          -Comprendre l’économie sociale.
          
       "Cet universitaire et directeur du Centre d'économie sociale travail et société (Cestes) définit d'abord l'économie sociale et solidaire (ESS) d'un point de vue théorique et légal, décrit ensuite les trois façons classiques d'agir au sein de ce secteur "s'associer, mutualiser, coopérer", avant de s'attarder sur la façon dont les entreprises de l'ESS agissent au sein des territoires. Un bon ouvrage de fond." (Youphil )

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  •   Chers colibris,

    À la rentrée, le Collectif pour une Transition Citoyenne lance "Moi citoyenne / Moi citoyen, je m’engage !"

    Le Mouvement Colibris vous invite à vous mobiliser pour le moment phare de cette campagne : la Journée de la Transition le 27 septembre prochain !

    Des évènements partout en France, co-organisés par les acteurs locaux des 16 structures* du Collectif, vous permettront de découvrir ou approfondir les thématiques de la Transition : approvisionnement en produits sains et locaux ; énergies renouvelables ; modes de financements qui donnent du sens à son argent ; développement des médias alternatifs ; récupération et réparation ; soutien à l’insertion


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