•    SRI LANKA : L'ARMÉE SPOLIE DES FAMILLES DE LEURS TERRES AU PROFIT DES TOURISTES

       "APRÈS AVOIR ÉTÉ CHASSÉES DE LEURS VILLAGES, LES POPULATIONS SE RETROUVENT SANS ABRI ET SANS AUCUNE SOURCE DE REVENU" Le Vénérable Chandrarathana Théro du temple de Paanama

     

      Les faits

       Plus de trois cent cinquante familles de pêcheurs et de paysan-ne-s privées de cinq cents hectares de terres ancestrales, des maisons brûlées : depuis 2010 les forces de sécurité s'attaquent à des villages du district d’Ampara, sur la côte Est du Sri Lanka et privent arbitrairement ses habitant-e-s de leurs maisons et de leur unique moyen de subsistance.

      La raison : Un projet d'établissement d’un camp militaire et la construction d’un complexe touristique hôteliers.

      En 2013, ils-elles ont déposé un recours devant la Cour suprême pour attaque physique, incendie de maisons et de biens, expulsion forcée, accaparement de terres, destruction des moyens de subsistance, menace et intimidation.
       Mais, les juges ne sont toujours pas saisis de cette affaire.

      L’armée semble bénéficier d’une complète impunité.

        Allez sur le site Peuples Solidaires pour signer une pétition afin de les soutenir.

       Ne faites pas de tourisme dans des lieux volés à leurs habitants.

     
     

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  •   à lire sur The Guardian 14/04/2014   

    Rapport de l’ONU : « ça ne coûterait pas grand chose au monde de sauver la planète »

    • Signalé par   Philippe Vion-Dury sur Rue 89

     

      Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié dimanche parveint à une conclusion étonnante : la révolution énergétique qui nous permettrait d’éviter la grande catastrophe écologique qui nous pend au nez pourrait être opérée sans sacrifier l’économie mondiale ou nous condamner à une longue récession.

      «Ca ne coûterait pas grand chose au monde de sauver la planète », déclare ainsi l’économiste Ottmar Edenhofer.

    Rapport de l'ONU: sauver la planète ne coûterait pas cher  La croissance d’un monde où les pays accepteraient d’opérer une révolution énergétique serait amputée d’à peine 0,06%...

       Lire sur The Guardian  (en anglais)  

    IPCC climate change report: averting catastrophe is eminently affordable

    Landmark UN analysis concludes global roll-out of clean energy would shave only a tiny fraction off economic growth

      

      The landmark UN report on climate change concludes moving to renewable energy is achievable. Photograph: AFP/Getty Images


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  • Mercredi 26 Mars 2014

    Michel Santi* pour Marianne

    Une confiscation en bonne et due forme de l’appareil économique a été entreprise depuis la fin des années 70 par une infime minorité qui a redistribué en sa faveur le produit du travail des autres.


    Virginia Mayo/AP/SIPA
                                                            Virginia Mayo/AP/SIPA

       Une confiscation en bonne et due forme de l’appareil économique a été entreprise depuis la fin des années 70 par une infime minorité qui a redistribué en sa faveur le produit du travail des autres. Ce ne sont effectivement pas tant nos usines, nos industries et nos entreprises qui ne sont pas ou plus productives. En fait, cette productivité a été monopolisée au bénéfice d’une élite qui a assisté - totalement indifférente- au creusement d’un fossé entre salaires réels et productivité.

     

        L’Allemagne elle-même, qui s’érige en donneuse de leçon de productivité, n’a pu bénéficier d’une croissance au-dessus de la moyenne européenne qu’à la faveur de sacrifices constants exigés à sa population. Le moteur à l’exportation allemand ne rugit pas seulement par la grâce de la force productive de ses entreprises. En réalité, c’est aux réformes dites « Hartz » entreprises dès 2003 – et qui ont consisté à transférer des ressources et des richesses du citoyen vers les entreprises et vers le secteur financier – que l’Allemagne doit d’avoir dopé ses exportations. Ce sont effectivement les réductions salariales et les réformes drastiques de son marché du travail qui ont amélioré notablement sa productivité, en y comprimant à l’extrême le coût du travail.

       Cette compétitivité maintes fois invoquée est en fait une notion subjective désignant la capacité d’un pays et de ses entreprises à affronter la concurrence . Flou qui entretient les fantasmes, qui nourrit les préjugés et qui permet ainsi au patronat opportuniste - et au politique dépassé par les évènements - de privilégier une compétitivité par le bas. Authentique dévaluation interne consistant à banalement diminuer les coûts à la production pour favoriser les exportations. Le débat public se concentre donc sur le coût du travail tandis que le coût du capital n’est jamais évoqué, alors que les revenus nets distribués représentent aujourd’hui 10 % de la valeur ajoutée des sociétés non financières. Ce niveau historiquement record depuis la Seconde Guerre mondiale, par rapport à 5,5% en 1999, permet de conclure que la part dévolue aux actionnaires a donc crû dans des proportions considérables ces douze dernières années.

       Autrement dit, la complainte patronale faisant de la baisse du taux de marge la raison profonde des faibles investissements et du moindre effort en matière de recherche et développement ne tient pas la route. Elle passe en effet sous silence la part de plus en plus lourde que les entreprises choisissent de distribuer aux propriétaires de capital, quelle que soit l’intensité de la crise économique et financière. Avec une remise en cause profonde de la capacité des entreprises à faire face à toutes les aspérités de la compétitivité du fait de ces distributions. Voilà pourquoi les droits des salariés subissent une attaque sans précédent, voilà pourquoi les coûts doivent être comprimés si le but est bien de gagner des parts de marché à l’export.

       Tels sont à l’évidence les impératifs si le but est bien de toujours plus rémunérer l’actionnariat, les capitaux et en finalité les parieurs en bourses… Logique toutefois prise dans des contradictions inextricables, car le discours orwellien des industriels et des patrons d’entreprise atteint des sommets d’invraisemblance et d’arrogance dès lors qu’ils expliquent que lutter contre les plans de licenciements revient à…lutter contre l’emploi ! Comprenons une fois pour toutes que compétitivité ne rime pas nécessairement avec chômage, avec précarité, ni avec explosion des inégalités, contrairement à ce que marchés et patrons imposent aux salariés et aux travailleurs depuis plus de vingt ans.

       Et redonnons ses lettres de noblesse à la politique qui n’est plus que des champs de ruine pour avoir renoncé et abdiqué à peser sur les évènements. L’action politique doit aujourd’hui renaître de ses cendres car il lui incombe de déterminer les règles du jeu économique et de mettre sous tutelle le néo-libéralisme. Car remplacer la culture de l’Etat par l’obsession du chiffre revient à fouler aux pieds l’essence même du travail, pourtant source de toute valeur économique.

    (*) Michel Santi est économiste, auteur de:

       -« L'Europe, chronique d'un fiasco politique et économique »,

      -« Capitalism without conscience ».

    Son dernier ouvrage est:

      -«Splendeurs et misères du libéralisme» (l’Harmattan)


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  •  Un débat, vite, sur le coût du capital!

    Jeudi 27 Mars 2014
    Laurence Dequay - Marianne
    Grand reporter au journal Marianne

    Les économistes ont beau multiplier les études sur la rémunération exorbitante des actionnaires, les patrons s'entêtent à faire fonctionner ce système néfaste.


    Benoît Hamon, ministre de l'Economie sociale et solidaire, et Pierre Moscovici, Ministre de l'Economie et des Finances - NICOLAS MESSYASZ/SIP
    Benoît Hamon, ministre de l'Economie sociale et solidaire, et Pierre Moscovici, Ministre de l'Economie et des Finances - NICOLAS MESSYASZ/SIP
     
    C'est une devinette, telle que les aime Pierre Gattaz, le président du Medef. Qu'est-ce qui, en France, coûte indûment plus de 50 milliards d'euros par an aux entreprises, déséquilibre les caisses sociales et fiscales et prive le pays de centaines de milliers d'emplois ? Le coût du travail, comme s'entêtent à le clamer la Commission européenne, le FMI et le Medef ? Raté. Le surcoût du capital !

    Pourtant, les économistes hétérodoxes, ceux du Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé) ou de l'Institut européen d'administration des affaires (Insead), à Fontainebleau, ont beau multiplier les études sérieuses quantifiant cette dérive* - dans le monde, les dividendes ont dépassé la barre symbolique des 1 000 milliards de dollars en 2013 ! -, impossible d'ouvrir ce débat décisif que réclament les syndicats, tout particulièrement la CGT.

    «Le gouvernement qui a taxé plus fortement les dividendes ne s'y refuse pas, assure Benoît Hamon, le ministre de l'Economie sociale et solidaire, qui jugeait dès cet automne, dans Marianne, inacceptable que les marchés prélèvent un écot de plus en plus élevé sur les entreprises. Mais, lorsque je cherche à lancer ces discussions, notamment dans le cadre du pacte de responsabilité, mes interlocuteurs extérieurs tentent de m'engluer dans des débats comptables techniques.»

    Raisonnement filandreux

    Dernier épisode en date de ces esquives ? Alors que le ministre soulignait, dans une tribune publiée par les Echos, que la part de richesse rétrocédée par les entreprises tricolores à leurs actionnaires avait crû de 50 % entre 1999 et 2008, quand elle fondait de 10 % en Allemagne, Benoît Hamon s'est vu répondre par Pierre Gattaz qu'il était naturel que les dividendes s'envolent en période de crise. Parce que cela coûte moins cher aux entreprises d'émettre des actions que de s'endetter auprès des banques.

    «Le monde entier fonctionne comme ça. Les Chinois, les Indiens, les Coréens, les Allemands, les Anglais...» a même énuméré le président du Medef. Or, nombre d'experts contestent ce raisonnement filandreux.

    «Les cadors du CAC 40 comme les entreprises de taille intermédiaire [ETI] n'ont aucun problème pour se financer à bas coût sur les marchés financiers, confie l'un d'eux. Seules les petites acquittent une dîme trop élevée au profit de leurs banquiers. Or, elles versent peu de dividendes !» En revanche, lorsqu'elles émettent massivement des actions sur des marchés instables, les multinationales et les ETI gaspillent une montagne d'argent pour soutenir leur cours de Bourse en rachetant leurs titres : plus de 6,6 milliards d'euros en 2013 en France pour le seul CAC 40, un montant en hausse de 44 % !

    Il est donc grand temps, comme le propose Benoît Hamon, d'en finir avec cette idéologie néfaste de la création de valeur pour l'actionnaire, héritée du thatchérisme, pour discuter enfin du coût du capital et des investissements des entreprises !

    * Maximising shareholder value : a new ideology for corporate governance, de William Lazonick et Mary O'Sullivan, University of Massachusetts-Insead.

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  •   Les citoyens, agriculteurs et sélectionneurs sont mis au défi par le règlement sur les semences de l’UE.

    Du point de vue des sélectionneurs et agriculteurs biodynamiques, le future règlement sur les semences de l’UE A qui appartient la semence?empêchera que la semence fasse et continue de faire partie du patrimoine culturel comme nous l’exigeons. En effet, la conscience (juridique) considère au contraire la semence comme une marchandise. L’actuel projet de loi n’offre pratiquement plus de possibilités de développement pour l’agriculture durable et l’agrobiodiversité.

      La  semence fait partie du patrimoine culturel

    ELIANT et le bureau bruxellois de liaison avec l’UE de Demeter International ont organisé le 22.01.2014 une Conférence sur le nouveau règlement sur les semences de l'UE à laquelle ont participé les partenaires d’alliance : IFOAM EU, ARCHE NOAH, ECO-PB, Kultur-Saat, Network Economy Group, Saat-Gut e.V., Réseau Semences Paysannes, Peliti und Brot für die Welft.

       Voici quelques affirmations centrales de cette Conférence:

    • La semence est un bien public.
    • Le projet de loi semencière de l’UE doit être discuté dans le grand public en ayant assez de temps. Les discussions internes entre la Commission, le Parlement européen et le Conseil européen ne sont pas suffisantes.
    • Les variétés reproductibles, c.-à-d. les variétés dont la (re)multiplication – contrairement à ce qui se passe avec les variétés hybrides actuellement courantes – peut aussi être effectuée par les agriculteurs eux-mêmes, doivent avoir un accès équitable au marché.
    • La réglementation doit donc être modifiée pour tenir compte des exigences spéciales pour les variétés biologiques, c.-à-d. de manière à ce que les sélectionneurs non professionnels présents dans les fermes bio ainsi que les conservateurs de semences puissent poursuivre leur travail en toute liberté.
    • La recherche doit en outre s’orienter vers une «recherche systémique» à laquelle pourront participer non seulement les chercheurs et les sélectionneurs mais aussi les agriculteurs et les citoyens.  

        Résumé de la conférence

    •  La semence  est d’une importance absolument capitale que les ONG et la société civile s’impliquent activement dans le processus. Il faut pour cela intensifier le travail de relations publiques. Nous vous demandons d’y contribuer en faisant connaître cette circulaire dans votre cercle connaissances.

      Des Festivals des Semences sont prévus pour le mois d’octobre dans au moins 7 capitales européennes. ELIANT publiera les activités prévues dès que les détails seront clairs.

       Décision du Parlement européen

      Le fait que le Parlement européen ait refusé le 11 mars 2014 le projet du règlement sur les semences de l’UE a été un grand succès qui a d’autant plus de poids que la Commission ne l’a pas encore retiré – le Conseil européen doit maintenant décider de la suite des opérations. S’il soutient le Parlement, c’en est fait de ce projet de règlement sur les semences. S’il complète le projet de loi en collaboration avec la Commission, la discussion reprend au début. Nous devons donc nous y préparer et renforcer notre travail d’information de l’opinion publique.

        Perspectives

       L'image générale de la Politique agricole commune (PAC) montre une trop forte dominance et promotion de la culture de la concurrence, en particulier aussi dans le domaine de la semence. Nous appelons donc les citoyennes et citoyens européens à s’engager avec nous pour un nouveau modèle agricole européen qui pose la semence comme bien public et qui encourage une qualité durable des produits et de l’agriculture ainsi que la biodiversité des semences.

       Nous comptons sur vous!

    Cordialement

    Pour l’équipe d’ELIANT
    Dr méd. Michaela Glöckler et Susanna Küffer Heer

       En France et en Europe (sauf pour la Suisse):
    Allianz ELIANT/Förderstiftung Anthroposophische Medizin
    Konto Nr.: 790 255 50 01
    BLZ: 430 609 67
    GLS Bank Bochum
    IBAN: DE66 4306 096779

        En Suisse:
    Allianz ELIANT / Intern. Verein für biologisch-dynamische Landwirtschaft
    SWISS POST PostFinance, CH-3030 Bern
    Kontonummer: 40 – 288765 – 6
    IBAN CH89 0900 0000 4028 8765 6
    SWIFT POFICHBEXXX

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  •  Le viticulteur bio condamné pour avoir refusé de traiter ses vignes

    Par Le Nouvel Observateur avec AFP              Publié le 07-04-2014

    Emmanuel Giboulot devra s'acquitter de 500 euros d'amende après avoir refuser de traiter ses ceps contre une maladie mortelle de la vigne.

    Codamnation du viticulteur bio 

      Emmanuel Giboulot dans la cave de son exploitation viticole, en février 2014. (JEFF PACHOUD/AFP)

    Le viticulteur bio de Côte-d'Or, Emmanuel Giboulot, a été condamné lundi à 500 euros d'amende ferme pour avoir refusé de traiter ses vignes contre une maladie, la flavescence dorée.

     

        Sa peine a été assortie d'une amende avec sursis de 500 euros, conformément aux réquisitions lors de l'audience fin février. Lors de celle-ci, le représentant du parquet, Jeanne Delatronchette, a estimé que Emmanuel Giboulot n'avait pas respecté, par choix idéologique, l'arrêté préfectoral qui imposait de traiter toutes les vignes de Côte-d'Or.

    "Je ne me sens pas du tout coupable, c'est intolérable aujourd'hui d'être obligé de se masquer, d'être dans la peur quand on assume une position", a déclaré à la presse Emmanuel Giboulot à l'issue du délibéré. Le viticulteur, qui pratique la biodynamie depuis les années 1970, a annoncé son intention de faire appel.

    Il encourait six mois d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

    Refus de pesticide bio

    L'affaire avait débuté au printemps 2013 avec la découverte de foyers de flavescence dorée - maladie mortelle pour la vigne véhiculée par un insecte, la cicadelle - près de Beaune, qui avait conduit le préfet à imposer de traiter tous les vignobles du département.

    Emmanuel Giboulot avait refusé de traiter ses dix hectares qu'il exploite en Côte-de-Beaune et Haute-Côte de Nuits. Même à la pyréthrine, pesticide naturel autorisé dans la filière bio. Après un contrôle en juillet de la Direction régionale de l'agriculture, il avait été convoqué devant la justice.


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  •  Pascal Riché | Cofondateur  Rue 89

     

      Il y a certaines décisions qui, prises à Washington, nous concernent directement. C’est le cas de celle qu’a prise mercredi la Cour suprême dans l’affaire McCutcheon vs FEC : au nom du Premier amendement de la Constitution, qui promeut la liberté d’expression, les juges suprêmes, par cinq voix contre quatre, ont refusé que soient plafonnés les dons que peuvent faire les particuliers pour des campagnes électorales.

      Le plafond, fixé à 123 200 dollars, a donc disparu depuis mercredi. En débridant le rôle des plus riches dans le processus politique, la Cour renforce concrètement leur influence, déjà immense, sur les décisions publiques.

      Prise au nom de la liberté, sa décision aboutit à miner celle-ci. Car quelle est la liberté des citoyens dans un système de plus en plus ploutocratique, de moins en moins démocratique ?

    Un enjeu de civilisation

      On pourrait se dire que c’est certes scandaleux, OK, mais que c’est l’affaire des Américains : « Tant pis pour eux ! » Ce serait raisonner à courte vue. Que la première puissance mondiale se laisse glisser sur cette pente-là est une mauvaise nouvelle non seulement pour le peuple américain, mais aussi pour le reste de la planète.

      Cette dérive ploutocratique américaine ne fait qu’accroitre, dans l’ensemble du monde, la course de l’accumulation de l’argent vers une petite élite bien décrite par l’économiste français Thomas Piketty dans « Le Capital au XXIe siècle » (un livre publié chez Seuil, et dont la traduction fait sensation aux Etats-Unis, soit dit en passant). L’enjeu n’est donc pas seulement américain : c’est un enjeu de civilisation.


      La Cour suprême. Pastilles rouges : les plus conservateurs, majoritaires (Steve Petteway/Wikim&eacute ; dia Commons)

      La Cour suprême a perdu une occasion de mettre un coup d’arrêt à cette dérive de l’argent en indiquant qu’on est allé bien trop loin. C’est ce que souhaitaient les quatre juges (dont les trois femmes de la Cour) qui ont voté contre la décision.

      Lorsque, comme c’est le cas outre-atlantique, 85% des élus sont ceux qui ont dépensé le plus d’argent pour leur campagne, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Lorsque des milliardaires créent leur propre structure politique, comme c’est le cas des frères Koch, obsédés par l’idée de chasser Obama du pouvoir, il y a même quelque chose de pourri au cœur du système.

    « La voix de l’argent à plein volume »

      Dans un avis dissident joint à la décision, le juge Stephen Breyer, nommé par Clinton, résume le problème d’une formule :

    « Quand la voix de l’argent s’exprime à plein volume, celle des citoyens devient inaudible. »

      Selon lui, cette décision, qui fait suite à une autre de la même eau (Citizens United vs FEC) empêche tout contrôle du financement de la vie politique et de ce fait soulève « de graves problèmes de légitimité démocratique ». Des mots qui, sous la plume d’un des garants de la Constitution américaine, sont très lourds.

      Sans surprise, ce sont les cinq juges conservateurs, qui ont voté pour laisser la voix de l’argent « s’exprimer à plein volume ». Selon eux, « dépenser des larges sommes d’argent en lien avec une élection, et non en vue de contrôler l’exercice du pouvoir de celui qui sera en charge, n’est pas en soi un pacte de corruption [en VO : “quid pro quo corruption”, ndlr] ». Une vision bien étroite du mot corrupt


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  • Lundi 24 Mars 2014     Clotilde Cadu - Marianne
    Journaliste à Marianne, notamment en charge des questions de santé 

       A sept reprises, le géant pharmaceutique français Sanofi a été condamné pour avoir exposé à l'amiante sept anciens salariés dans son usine de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Et à sept reprises, l'industriel a gardé son carnet de chèques au chaud...

    Jacques Brinon/AP/SIPA
                                                           Jacques Brinon/AP/SIPA
    On peut être reconnu responsable d'une faute inexcusable et ne pas avoir à verser un sou. A sept reprises, le géant pharmaceutique français Sanofi a été condamné pour avoir exposé à l'amiante sept anciens salariés dans son usine de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).

    Et à sept reprises, l'industriel a gardé son carnet de chèques au chaud, à la faveur d'erreurs administratives commises par la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) du Val-de-Marne : dossier envoyé à une mauvaise adresse, délais dépassés...

    Une possibilité jusque-là légale qui oblige la Sécu, quand elle cafouille, à payer les indemnités aux victimes à la place de l'employeur. Coût de ces bévues pour la collectivité : au moins 1 million d'euros, selon les estimations de Serge Franceschina, de l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva).

    Pas de quoi, pour autant, satisfaire Sanofi qui, en dépit des jugements de première instance, fait régulièrement appel. Le 27 février dernier, l'entreprise contestait ainsi devant la cour d'appel de Paris sa responsabilité dans le décès d'Amar Berkane, un ex-employé mort d'un cancer broncho-pulmonaire, estimant que celui-ci n'avait pas été exposé à l'amiante. «Sanofi doit arrêter de refuser de reconnaître sa faute», s'agace Soraya Berkane, la fille de la victime.

    Depuis la disparition de son père, la jeune femme mène un combat acharné pour que Sanofi et tous les employeurs qui profitent de cette brèche reconnaissent leurs torts et ne fassent plus payer la Sécu. Fin 2012, une loi a été votée en ce sens. Enfin.

    Paru dans le numéro 882

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  •   Tax Justice Network ▪ Forum Syd Kenya ▪ GRAIN ▪ Anywaa Survival Organisation ▪ South Indian Coordination Committee of Farmers Movements

    Communiqué de presse  14 février 2014

    Pour Karuturi, figure emblématique de l'accaparement des terres, c'est le fiasco

    Karuturi Ltd, l'entité de production florale de Karuturi Global Ltd au Kenya, est au bord de l'effondrement financier et vient d'être placé sous administration judiciaire. L'un des pires accapareurs de terres de la planète est dans la situation la plus difficile qu'il ait jamais connue.

    Le 11 février 2014, CFC Stanbic Bank de Nairobi a repris la ferme de Karuturi à Naivasha et la direction a été assignée au Business Advisory Group Ltd. Les nouveaux dirigeants devront évaluer la véritable situation financière de l'entreprise qui depuis de nombreux mois ne paye plus ses ouvriers, ni ses fournisseurs de biens et de services ; ils devront régler les dettes restantes de l'entreprise qui dépasseraient les 5 millions de dollars. Jusqu'à présent, l'exploitation florale de Navaisha servait à l'entreprise de vache à lait et représentait les trois-quarts du total annuel des bénéfices de l'empire Karuturi.

    Karuturi Global Ltd, dont le siège est à Bangalore, est un des plus gros conglomérats agroalimentaires étrangers d'Afrique. En 2007, il a commencé à développer ses activités au Kenya et en Éthiopie pour profiter de généreux allègements fiscaux et de terres, d'eau et de main d'œuvre bon marché. L'entreprise est rapidement devenue le plus grand exportateur de roses coupées du monde et a acquis plus de 310 000 hectares de terres fertiles dans le sud de l'Éthiopie pour y faire des cultures alimentaires.

    Aujourd'hui, cet illustre modèle d'investissement étranger direct dans l'agriculture africaine est sur le point de s'effondrer, et ce sont les Africains qui doivent payer la facture.

    Les affaires de Karuturi à l'étranger provoquent d'innombrables souffrances. Au Kenya, les ouvriers vivent dans des conditions inhumaines, sans paye, sans eau et sans électricité, depuis des mois. Au cours des derniers six mois, leurs services médicaux ont été fermés, ainsi que l'école pour leurs enfants.[1] De surcroît, Karuturi doit au gouvernement kenyan des millions de dollars US d'impôts impayés qu'il a dissimulés en falsifiant les factures et en manipulant le prix des transferts.[2]

    En Éthiopie, les Anuak et les autres communautés, qui ont été violemment déplacées de leurs terres sans consultation pour faire place aux activités agricoles de Karuturi, ont perdu leurs moyens de subsistance et vivent en exil sans compensation correcte. Karuturi cependant n'a pas été capable de cultiver plus d'une toute petite fraction de ces terres et des sources locales signalent que les fermes ont cessé leur activité. Le mois dernier, le gouvernement éthiopien a lancé un avertissement à Karuturi, lui enjoignant de clarifier l'état d'avancement de son projet agricole s'il ne voulait pas se voir retirer son permis d'exploitation.

    Qu'il s'agisse de fraude fiscale ou de violations du droit du travail, Karuturi doit expier ses crimes, immédiatement. Et la communauté internationale doit arrêter de soutenir les scandaleux agissements illicites des entreprises pour justifier l'« investissement étranger » ou pire encore, le « développement ».

    Notes:

    [1] Voir notre note de synthèse pour plus de détails : http://tinyurl.com/q42u86w

    [2] Voir notre communiqué de presse ("Karuturi coupable de fraude fiscale") et la note de synthèse correspondante ("Karuturi : une litanie de problèmes") du 22 avril 2013: http://tinyurl.com/nul7xut.

    Pour toute information complémentaire, contacter :
     
    ▪ M. Stephen Gichohi, stephen.gichohi@forumsyd.org, +254725401366, or Ms Mukami Kowino, +254722436802, mukami.kowino@forumsyd.org, Forum Syd Kenya, Nairobi (sur la situation des ouvriers agricoles de Karuturi et la campagne contre la fraude aux transferts au Kenya)
    ▪ M. Devlin Kuyek, GRAIN, Montréal, devlin@grain.org, +15145717702 (sur l'accaparement des terres par Karuturi et au niveau mondial)
    ▪ Dr Attiya Waris, Faculté de Droit, Université de Nairobi, attiya@uonbi.ac.ke, +254771891571 (sur le contentieux fiscal avec le Kenya et la lutte pour la justice fiscale en Afrique)
    ▪ M. Nyikaw Ochalla, Anywaa Survival Organisation, Londres, ochalla@hotmail.com, +447939389796 (sur Karuturi en Éthiopie et la situation des populations autochtones)
    ▪ M. S. Kannaiyan, South Indian Coordination Committee of Farmers Movements, India, sukannaiyan69@gmail.com (sur les activités de Karuturi en Inde et en Afrique du point de vue des paysans indiens

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  • Mon amie c'est la finance

    2014     250 p.    17 €  

      Dans son fameux discours du Bourget, le 22 janvier 2012, le candidat Hollande avait promis de réformer le système financier, qui était, disait-il, son véritable adversaire. Pourtant, présenté au tournant de l'année 2013, le "projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires" est un leurre. Car la loi ne sépare pas les activités de marché mais en filialise simplement une toute petite partie. Les auteurs de ce livre clair et engagé montrent que la toute-puissance de la banque "mixte" condamne notre pays à dépendre des caprices des marchés et qu'il n'y aura de prospérité durable en France que si nous investissons à nouveau dans le long terme, en remettant la finance à sa juste et très modeste place, grâce à une réglementation exigeante.

      Gaël Giraud est directeur de recherches au CNRS, membre du Centre d'économie de la Sorbonne, du LabEx REFI (Régulation financière) et de l'Ecole d'économie de Paris. Il a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels

      -Illusion financière (L'Atelier) qui a reçu le Prix lycéen du livre "Lire l'économie" 2013.

      Adrien de Tricornot est journaliste au Monde depuis septembre 2001, spécialisé en macroéconomie et finance. Il a couvert pendant plusieurs années l'actualité de la Banque centrale européenne (BCE) et de l'économie allemande.

      Mathias Thépot est journaliste économique spécialisé dans les secteurs bancaire et immobilier. Il travaille à La Tribune.

      Franck Dedieu est journaliste économique, rédacteur en chef adjoint de l'Expansion. Il a publié avec Adrien de Tricornot et Benjamin Masse-Stamberger

      -Inévitable protectionnisme (Gallimard, 2012) et

      -150 idées reçues sur l'économie (L'Express Roularta, 2012).

      "On entre vite dans le vif du sujet de ce livre qui s'ouvre par une introduction à la baïonnette de l'économiste Gaël Giraud : un simulacre de régulation, voilà ce qu'est à ses yeux la loi de réforme bancaire française votée l'été dernier. C'est aussi l'avis des trois journalistes qui ont écrit ce livre et qui cherchent à expliquer comment on est passé du discours ferme et engagé du candidat Hollande en faveur d'une vraie régulation financière à une loi à leurs yeux vide de sens.

      Il y a, d'abord, un lobby bancaire remarquablement organisé qui va vite faire entendre sa voix auprès de proches du candidat… tout à fait prêts à les écouter. Les banquiers ne tarderont pas à bénéficier d'un allié récurrent en la personne de Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France. Il y a, ensuite, le fait que le gouvernement a laissé une place énorme aux banques dans la dynamique d'élaboration de la loi. Et que les auditions publiques à la commission des Finances de l'Assemblée ont été non seulement limitées (5, contre 185 au Royaume-Uni !), mais aussi déséquilibrées en faveur des partisans d'une régulation a minima. Il y a bien eu des partisans d'une action plus ferme, mais ils sont restés minoritaires et peu organisés.

      Il a fallu la mobilisation d'une brochette de parlementaires PS et EELV pour que quelques petites avancées aient lieu - en dépit des coups de téléphone du secrétaire général adjoint de l'Elysée Emmanuel Macron pour les empêcher - et pour que la France force les banques à plus de transparence dans les paradis fiscaux (on aurait aimé en savoir plus sur ce combat-là).

      Pourquoi la loi bancaire impose-t-elle si peu de contraintes aux banques françaises ? Pas de scoop dans l'enquête de nos trois confrères. Le Trésor est visé ou plutôt son biais profinance et sa capacité d'influence politique. Les banques ont de leur côté instrumentalisé la crise des dettes publiques et menacé de ne plus pouvoir placer la dette française en cas de réforme audacieuse, un argument démonté par les auteurs.

      Ces derniers croient sans doute trop que la séparation des banques serait une baguette magique qui réglerait tous les problèmes financiers. Mais leur démonstration, limpide et sans jargon, de l'influence politique des banquiers et des insuffisances de la régulation actuelle est sans faille."

     Alternatives Economiques


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  • 2010     256 p.     18 €

       Quel est le point commun entre l'eau du robinet, le fromage, les biscuits, les crèmes nourrissantes, le fond de teint, le rouge à lèvres, les déodorants, le lait en poudre, les vaccins, les oeufs ? Tous ces produits contiennent de l'aluminium. Une substance nocive, révèle cette enquête exclusive et exhaustive. Quel est le point commun entre Alzheimer, Parkinson, l'épilepsie, l'anémie, la fatigue chronique, le diabète, la myofasciite à macrophages, l'asthme ? Toutes ces maladies mettent en cause de trop fortes doses d'aluminium. Or ces doses sont sous-estimées par les autorités sanitaires.

      Que dire des vaccins obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite) imposés aux enfants dont la totalité concentre jusqu'à 8 mg d'aluminium alors que le seuil critique s'établit à 1,5 mg par dose ? Que penser du « syndrome de la guerre du Golfe », dont souffrent plus de 175 000 soldats, qui ne serait pas dû aux gaz eux-mêmes, mais aux batteries de vaccins préventifs que ces hommes ont subis ?

       L'auteur a rencontré des témoins qui pour la première fois brisent la loi du silence. Cette enquête s'appuie aussi sur les conclusions récentes des plus grands spécialistes de la santé : le Comité consultatif mondial de l'OMS, les recherches de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, du Comité supérieur d'hygiène publique de France, de la Direction générale de la santé, et de nombreuses études scientifiques internationales.

    Virginie Belle est journaliste. Elle a notamment travaillé au Parisien et à France-Soir

    Sur Youtube vous pouvez voir des films en tapant "Aluminium notre poison quotidien" 

    SANTE   Après l'âge du fer, du bronze ou de la pierre, voici venue l'ère de l'aluminium. Des trousses de maquillage aux assiettes en passant par les vaccins, il est partout. Pourtant, ce compagnon du quotidien n'a aucune vertu ni fonction biologique, comme le démontre la journaliste Virginie Belle, dans son ouvrage Quand l'aluminium nous empoisonne à paraître le 30 septembre. Au contraire, il nous empoisonne à petit feu. En 2003, L'Agence française de sécurité sanitaire, l'Institut de veille sanitaire et l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé ont rendu public un rapport sur «l'évaluation des risques sanitaires liés à l'exposition de la population française à l'aluminium». Tour d'horizon d'un produit qui inquiète.

       Cosmétiques et crèmes solaires. Rouges à lèvres, vernis, fonds de teint, crèmes de soins, plusieurs de ces produits en contact direct et continu avec notre peau renferment de l'aluminium. Une journée de crème solaire à la plage reviendrait ainsi à étaler sur sa peau, perméable, ne l'oublions pas, 1 g d'aluminium. Son action pourrait contribuer au vieillissement de l'épiderme, et être liée à l'incidence du cancer de la peau.

      Déodorants. En spray ou à bille, les déodorants antitranspirants peuvent contenir jusqu'à 20% d'aluminium. Ce qui pose de nombreuses questions, notamment sur le lien entre cancer du sein et aluminium. En 2007, des chercheurs britanniques ont mesuré la teneur en aluminium des tissus du sein de 17 patientes atteintes de cancers. La concentration était significativement plus élevée dans la région de la poitrine la plus proche de l'aisselle.

      Le plein au supermarché. L'aluminium est naturellement présent dans certaines céréales et autres légumes, mais les concentrations les plus élevées ont été relevées dans les biscuits, les produits laitiers et les aliments riches en sucre, produits pour lesquels l'ajout d'additifs alimentaires contenant des sels d'aluminium est autorisé. Autant de produits prisés par les enfants.

        Eau et maladie d'Alzheimer. En France et en Europe, c'est le sulfate d'aluminium qui rend l'eau potable transparente. En 2000, l'étude Paquid, réalisée dans les départements de la Gironde et de la Dordogne, a montré que le risque de contracter la maladie d'Alzheimer est 1,99 fois plus élevé dans les régions où l'eau contient plus de 100 µg d'aluminium par litre d'eau potable. Or, en France, la norme est de 200 µg, soit le double de ce taux d'alerte.

      Cuisine à haut risque. L'acidité ou le sel, conjugués à une cuisson à haute température peuvent faire migrer l'aluminium de la casserole ou du papier d'aluminium (papillote) aux aliments.

      Vaccins et nouvelle maladie. En France, 47% des vaccins commercialisés contiennent de l'aluminium, utilisé comme adjuvant pour renforcer leur action. Ce pourcentage monte même à 56% dans les vaccins destinés aux enfants de 0 à 2 ans. Un nouveau-né reçoit 2,46 mg d'aluminium directement dans les muscles lors de ses vaccinations. Or sa présence serait à l'origine d'une maladie, la myofasciite à macrophages. A ce jour, un millier de cas ont été identifiés. L'origine presque exclusivement française des malades s'expliquerait par la campagne massive de vaccination menée entre 1994 et 1998 contre l'hépatite B

    Ingrid Gallou  (20minutes.fr)

    Le magazine "60 Millions de Consommateurs", dans son numéro de mars 2014 (n°491), a recherché et quantifié l'aluminium dans 38 laits infantiles en poudre (19 laits 1er âge et 19 laits 2ème âge), et 9 laits liquides de croissance, de grandes marques (Danone, Nestlé, Lactel) et de marques de distributeurs. L'aluminium dans plus de la moitié des échantillons L'enquête a montré que plus de la motié des échantillons sont "contaminés". Le magazine explique ainsi : "Pour les laits 1er âge, nous avons trouvé une teneur moyenne de 153 micro-grammes d'aluminium par litre. Un nourrisson de six mois consommant 4 biberons de 210 ml/jour ingère donc 897 micro-grammes d'aluminium par semaine. Pour les laits 2ème âge, avec 198 micro-grammes, ce même nourrisson consommant 3 biberons de 210 ml/jour (puisque son alimentation commence à être diversifiée) ingère chaque semaine 874 micro-grammes d'aluminium. Dans les deux cas, ces valeurs représentent 12,5% de la dose hebdomadaire tolérable pour un nourrisson de 7 kg (1 mg par kilo de poids corporel et par semaine". L'enquête précise que les écarts d'une marque à l'autre sont importants. Si l'on prend les laits les laits les  plus "contaminés" qui sont le lait 1er âge Doucéa 1 et le lait 2ème âge Nestlé Nidal Excel HA 2, le même enfant ingurgite ainsi 30% à 32% de la dose tolérable hebdomadaire d'aluminium. Quant aux 9 laits de croissance analysés, aucun d'entre eux n'est apparu contaminé. Pas d'aluminium dans les laits bio analysés A noter : parmi les laits testés dans cette enquête, on trouve des laits biologiques de la marque Hipp, qui ne contienent pas d'aluminium dans les limites de détection de l'enquête. Une même dose définie pour les adultes et les bébés "Il faut savoir que la dose fixée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a été définie pour l'ensemble de la population. Or de nombreux experts s'inquiètent de voir une telle valeur également appliquée aux jeunes enfants, et qui plus est aux nourrissons, plus sensibles que les adultes. C'est pourquoi nos résultats indiquent à notre sens une contamination excessive des laits infantiles" explique 60 Millions de Consommateurs. Indiquer la teneur en aluminium n'est pas obligatoire sur les étiquettes "Aucune étude ne prouvant l'innocuité de l'aluminium chez le jeune enfant, nous considérons ces résultats trop élevés.(...) Le syndicat français de la nutrition spécialisée (SFNS) nous a notifié qu'aucune de ces teneurs ne dépasse la tose tolérable de référence. Soit. Mais faute de connaissances précises sur l'impact de l'aluminium chez les tout-petits, il nous apparaît légitime d'exiger soit une limite réglementaire dans les laits infantiles, soit une obligation d'étiqueter la teneur sur l'emballage" précise le magazine. Mais d'où vient l'aluminium contenu dans le lait infantile?

    "Les origines de cette contamination sont les conditions de stockage et les emballages (bricks en alu), principalement fabriqués à partir d'aluminium. Mais la contamination proviendrait également des ingrédients eux-mêmes" explique l'Asef (Association Santé Environnement France).

    Le Dr Chris Exley spécialiste de l'aluminium, de l'université de Keele en Grande-Bretagne, et qui a publié une étude sur les laits infantiles en poudre, soupçonne ainsi les industriels d'ajouter de l'aluminium dans les laits en poudre pour éviter la formation de grumeaux. Cette affirmation a bien entendu été niée par les industriels...

    Alors, que faire pour protéger votre bébé ?

    Dans la mesure du possible, il est fortement conseillé de nourrir votre bébé au lait maternel ! Sinon, lorsque vous achetez du lait en poudre, transvasez-le immédiatement dans un bocal en verre afin de limiter la migration de l'aluminium de la boîte vers le lait. Privilégiez sinon le lait en poudre bio.

    Aluminium : quels impacts sur la santé ?
    L'aluminium est reconnu comme neurotoxique. Une absorption pendant une longue période peut entraîner de sérieux problèmes osseux ou neurologiques, tels que la démence, la perte de mémoire (maladie Alzheimer), l'apathie ou des tremblements.
    Contrairement au fer ou au zinc, l'aluminium n'a aucune fonction biologique. Il parvient à traverser la peau et le tube digestif, et une fois dans le sang, il est filtré par les reins et éliminé par les urines. Mais 20% échappent à ce filtrage et se logent dans les os, les poumons, le foie et le cerveau où il s'y accumule, et pour longtemps. Il a même été démontré que ce métal passait la barrière placentaire et pouvait atteindre le foetus.

    Retrouvez l'intégralité de l'enquête sur la présence d'aluminium dans les laits infantiles avec le tableau comparatif des produits testés dans le "60 millions de Consommateurs" de Mars 2014, N°491
    A lire aussi : "L'aluminium, ce métal qui nous empoisonne" sur le site de l'Asef
    Romy Heisenberg
     

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  • Cosmétiques : définition       Composés chimiques à éviter      Signaler les effets indésirables des cosmétiques   Marques de cosmétiques recommandées      Actualités sur les cosmétiquesDiscussions sur les cosmétiques et la santé

    Cosmétiques : les ingrédients chimiques à éviter© C. Magdelaine / www.notre-planete.info

    Cosmétique : définition

    "On entend par produit cosmétique toute substance ou préparation destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain, notamment l'épiderme, les systèmes pileux et capillaire, les ongles, les lèvres et les organes génitaux externes ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d'en modifier l'aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles ".(article L.5131-1 du CSP)

    Cosmétiques : un risque sanitaire généralisé et silencieux

    Nous les utilisons chaque jour pour notre hygiène et pourtant... Nos cosmétiques contiennent de nombreux composés chimiques qui, au fil du temps, imprègnent notre organisme.

    Les principaux risques associés aux cosmétiques sont cutanés : irritation plus ou moins forte, allergie, photosensibilisation. Mais il y a pire, la multiplication des ingrédients chimiques dans de nombreux produits appliqués quotidiennement favorise "l'effet cocktail" et leur accumulation persistante dans notre corps (urines, sang, cordon ombilical, lait maternel...).
    Les conséquences sur la santé, ne sont malheureusement pas anodines comme en témoignent la progression inquiétante des cancers hormonaux, des maladies chroniques, des allergies... Dans le même temps la fertilité diminue dramatiquement, les troubles neurocomportementaux (autisme, hyperactivité) explosent et de nouvelles maladies émergent (hypersensibilité chimique, fibromyalgie...). Une véritable "épidémie mondiale" qui provoque 63 % des décès dans le monde (88 % en Europe) selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
    Sans oublier la pollution généralisée de l'environnement.

    Les composés chimiques à éviter dans les cosmétiques

    Depuis 1998, en Europe, tous les fabricants de cosmétiques sont tenus de suivre la nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques (INCI) qui les oblige à préciser, sur l'emballage de leurs produits, la liste complète des ingrédients (sous leur appellation commune) dans l'ordre décroissant de leur quantité. Nous vous proposons de découvrir ici quelques uns des ingrédients chimiques les plus préoccupants pour que vous puissiez les traquer et les éviter !

    Alkylphénols

    nonylphénol ; nonoxynol ; octylphénol ; O-phénylphénol ; propylphénol ; amylphénol ; heptylphénol, dodécylphénol ; méthylphénol (ou crésol) ; éthylpénol (ou xylénol) ; 4-tert-octylphenol

    Les alkylphénols sont présents dans les détergents, les cosmétiques, les produits de nettoyage et une large gamme de produits industriels.

    Outre leurs effets très graves sur les milieux aquatiques, l'Union Européenne reconnait un risque potentiel pour la fertilité et pour le foetus. D'ailleurs, le nonylphénol est un ingrédient actif de certains spermicides. De surcroît, les alkylphénols sont des perturbateurs endocriniens[1] qui altèrent les hormones, les organes reproducteurs et stimulent les cellules cancéreuses du sein.

    Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.

    Source

    • Les alkylphénols - Sabotage hormonal

    BHA   E320

    Antioxydant et conservateur couramment utilisé dans les aliments (ex : chewing-gums), les emballages alimentaires et les cosmétiques. Le BHA affecte les hormones et les organes reproducteurs chez les rats.

    Source

    • Protéger notre environnemement et notre santé des perturbateurs endocriniens - Réseau Environnement Santé

    Ethers de glycol

    2-phénoxyéthanol (EGphE) ; phénoxytol

    Les éthers de glycol sont des solvants utilisés massivement dans l'industrie depuis les années 60. On les trouve aujourd'hui dans de nombreux produits professionnels : peintures, colles, encre, vernis ; mais également dans des produits de consommation courante : nettoyants ménagers, cosmétiques et médicaments. Il sert de solvant pour d'autres conservateurs (comme les parabènes) et quelques fois de parfum.

    Le phénoxyéthanol est allergisant et peut induire eczémas et urticaires. Il pourrait également engendrer des effets neurotoxiques et des troubles neurologiques, car il passe le derme et même le placenta. Enfin, Le phénoxyéthanol est suspecté d'être à l'origine de risques cancérogènes et de troubles de la reproduction chez l'homme.

    Sources

    • Fiche DEMETER 2-phénoxyéthanol (EGphE) - INRS
    • Ethers de glycol - Ministère de la Santé
    • Le phénoxyéthanol, un éther de glycol à éviter dans les cosmétiques - Aboneobio

    Filtres solaires / filtres UV

    benzophenone-3, 2-benzoyl-5-methoxyphenol ; 2-hydroxy-4-methoxybenzophenone ; (2-hydroxy-4-methoxyphenyl) phenylmethanone ; methanone, (2-hydroxy-4-methoxyphenyl) phenyl- ; (2-hydroxy-4-methoxyphenyl) phenyl- methanone ; oxybenzone (benzophenone-3) ; oxybenzone 6; methanone, (2hydroxy4methoxyphenyl) phenyl ; b3 ; durascreen ; solaquin ; benzotriazolyl

    Ces filtres courants dans les cosmétiques sont des allergisants, des perturbateurs endocriniens et affectent la qualité de l'environnement.

    Source

    • OXYBENZONE - Skin Deep® Cosmetics Database

    Formaldéhyde

    Formol ; Formalin ; Formic aldehyde ; Paraform ; Methanal ; Methyl aldehyde ; Methylene oxide ; Oxymethylene ; Oxomethane ; DMDM hydantoin ; Diazolidinyl urea ; Imidazolidinyl urea, Methenamine ; quarternium-15

    Connu sous le nom de formol lorsqu'il est dissout dans l'eau, le formaldéhyde est un Composé Organique Volatil (COV). Il est utilisé comme conservateur antimicrobien.

    Le formaldéhyde est cancérogène par inhalation (selon CIRC), allergisant et irritant (pour les yeux qu'il peut brûler et les bronches en cas d'inhalation). Or, le formaldéhyde contenu dans les cosmétiques pourrait s'en dégager en petites quantités sous forme de gaz résiduel et ensuite être inhalé.
    Les formaldéhydes sont maintenant remplacés en partie par les parabènes, également nocifs pour la santé, on ne les retrouve plus que dans les vernis à ongles.

    Sources

    • Cosmétiques substances à risques - Penntybio
    • Les libérateurs de formaldéhyde - Fondation David Suzuki

    Huiles et cires de silicone

    Dimethicone ; Cetyl dimethicone copolyol ; Phenyl trimethicone ; Stearyl dimethicone

    Ces substances entièrement synthétiques, dérivées du silicium et contenant des atomes d'oxygène, sont employées dans une multitude de produits.
    La Dimethicone est l'une des matières premières les plus utilisées pour les formules de protection de la peau, de soins capillaires et de rouges à lèvres.

    Si elles sont préférables aux huiles minérales, elles restent nocives pour l'environnement et donc indirectement pour notre santé. Par ailleurs, dans les shampooings, elles auraient tendance à étouffer le cuir chevelu.

    Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.

    Iodopropyl

    Il s'agit d'un conservateur très allergisant qui libère de l'iode lors de son utilisation, ce qui peut troubler le fonctionnement de la thyroïde avec un impact sur la croissance, sur l'humeur, sur la sexualité, la reproduction.

    Lyral

    Hydroxyisohexyl 3-cyclohexene carboxaldehyde

    Utilisé dans certains savons (Le Petit Marseillais notamment), il s'agit d'un parfum à l'origine de réactions allergiques.

    Source

    • Allergie de contact au Lyral : il faut l'être au parfum ! - allergique.org

    Parabène

    E214 à E219 ; butylparaben ; methylparaben ; ethylparaben ; propylparaben ; isopropylparaben ; N-propyl p-hydroxybenzoate (E216) ; P-hydroxybenzoate ; N-butyl p-hydroxybenzoate ; Ethyl p-hydroxybenzoate ; Méthyl p-hydroxybenzoate (E218) ; parahydroxybenzoate de propyle ; parahydroxybenzoate de méthyle

    Le parabène est employé dans de très nombreux cosmétiques, produits alimentaires et médicaments pour ses propriétés antibactérienne et antifongique. En effet, il s'agit d'un conservateur à large spectre chargés de détruire de nombreux germes (champignons, moisissures) qui peuvent se développer lors de l'association eau-huile.
    A l'origine, les parabènes sont apparus pour remplacer d'autres conservateurs comme les formaldéhydes, jugés dangereux.

    Les parabènes peuvent provoquer des allergies (urticaire, dermatite), un veillissement accéléré de la peau avec le soleil. Mais ce qui est plus inquiétant c'est leur capacité à être assimilés par l'organisme.
    Ainsi, plusieurs études ont montré que les parabènes interféraient avec les récepteurs hormonaux et perturbaient l'équilibre endocrinien. Les données épidémiologiques chez l'Homme restent très limitées. Une association a émergé récemment entre les taux sériques de parabènes et la densité mammographique des seins chez des femmes ménopausées, mais, pour l'instant, il n'existe aucune preuve que l'exposition puisse augmenter le risque de cancer du sein.
    A ce titre, certains fabricants de cosmétiques comme Lush se veulent rassurants sur la prétendue toxicité de certains parabènes répandus comme le parahydroxybenzoate de propyle et le parahydroxybenzoate de méthyle (utilisés dans certains de leurs produits).

    Une proposition de loi visant à interdire deux substances de la famille des parabènes : butylparabène et du propylparabène a été adoptée le 3 mai 2011 à l'Assemblée Nationale.

    Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.

    Source

    • Endocrine Disruptor website - Commission Européenne

    PolyEthylene Glycol (PEG)

    PEG-6 ; PEG-8 ; PEG-40 ; PEG-100 ; PEG-150 ...

    Le nombre qui suit la forme abrégée indique le poids moléculaire. Un nombre inférieur à 500 signale une consistance liquide, un chiffre supérieur à 500 une graisse ou une cire.

    Cette famille de composés chimiques de synthèse se retrouvent dans de nombreux cosmétiques (y compris dans les dentifrices comme Sensodyn) en tant qu'agents tensioactifs, détergents, émulsifiants, revitalisants ou humectants pour la peau.

    Outre le fait qu'ils sont extrêmement polluants à produire et contaminent durablement l'environnement, ils contiennent de nombreuses impuretés toxiques (oxyde d'éthylène, 1,4-dioxane, composés aromatiques polycycliques, métaux lourds...). A ce titre, ils sont déconseillés pour des personnes ayant une peau abimée.
    Enfin, ces impuretés sont reconnues cancérigènes dans de nombreux cancers dont, une nouvelle fois, celui du sein.

    Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.

    Source

    • Dangers of PEG Compounds in Cosmetics Women at Increased Breast Cancer Risk? - Healthy Living

    Perfluorés (PFOA, PFOS)

    Il s'agit d'une famille de polymères halogénés utilisés comme revêtement anti-adhérent dans les ustensiles de cuisson (poêle traitée au téflon), les textiles et les produits traités anti-tâches, les emballages et les cosmétiques. Une étude danoise publiée en 2009 les rend responsables de la baisse du nombre de spermatozoïdes chez l'homme.

    Source

    • Protéger notre environnemement et notre santé des perturbateurs endocriniens ; 2012 - Réseau Environnement Santé

    Phtalates

    Parfum ; fragrance ; Diisodecylphtalate (DIDP)

    Il s'agit d'un dérivé du naphtalène, hydrocarbure aromatique utilisé dans les matières plastiques et produit à partir du goudron de houille ou du pétrole. Les phtalates sont utilisés comme parfum en cosmétique et leur présence est dissimulée par le terme générique de "parfum" ou "fragrance" : un cocktail de dizaines produits chimiques non identifiés. Ils n'apparaissent donc pas clairement dans la liste des ingrédients.

    Les phtalates ne semblent pas s'accumuler dans l'organisme. Toutefois, ils exercent, via leurs métabolites, un pouvoir de perturbation endocrine provoquant des atteintes à la reproduction, des malformations des organes, l'obésité, des pubertés précoces ou des cancers du sein et des testicules.

    Certains phatalates sont déjà interdits dans les cosmétiques : phtalate de butyle benzyle, phtalate de l'ester dipentylique, phtalate de l'acide 1,2-benzène-dicarboxylique, phtalate de di-n-pentyle et d'isopentyle, phtalate de di-n-pentyle, phtalate de diisopentyle, phtalate de bis, phtalate de dibutyle.

    Concernant le diéthylphtalate (DEP), différentes évaluations menées au niveau européen ont toutes conclu à son innocuité pour un usage cosmétique.

    Attention ! Des produits estampillés Cosmébio peuvent contenir des phtalates (ex : gel douche bio Ushuaïa). Ainsi que des grandes marques comme Nivéa ou Mixa.

    Source

    • Protéger notre environnemement et notre santé des perturbateurs endocriniens ; 2012 - Réseau Environnement Santé

    Sodium Laureth Sulfate

    Sodium Laureth Sulfate ; Sodium Lauryl Sulfate ; Laurylsulfate de Sodium

    Le Sodium Laureth Sulfate et le Sodium Lauryl Sulfate sont massivement employés dans de nombreux produits de toilette et d'entretien : savons, shampoings, détergents, dentifrices... Ce sont des agents moussants chimiquement connus en tant que tensioactifs (principe actif qui disperse les corps gras dans l'eau).

    Or, le Sodium Laureth Sulfate est un composé puissant, qui a longtemps été utilisé dans les produits de nettoyage industriel et qui l'est encore chez les mécaniciens pour nettoyer les moteurs de voiture. En effet, c'est un détergent efficace et très peu coûteux pour nettoyer les taches les plus difficiles à traiter. Ainsi, il a pris la place du savon alors que même dans les laboratoires la manipulation de cet élément est très délicate et nécessite une grande protection de la peau. Un composant qui envahit pourtant les produits cosmétiques, ainsi que les shampoings.

    Son utilisation fréquente élimine la protection de la peau et l'expose aux maladies. Utilisé dans les shampoings, il fragilise le cuir chevelu, favorise la formation des pellicules, provoque des irritations, des démangeaisons, emmêle les cheveux, les rend fourchus et peut même entrainer une perte de cheveux (le comble !).
    Malheureusement, le sodium laureth sulfate est également absorbé par l'organisme et agit alors comme un perturbateur hormonal dont les conséquences peuvent être lourdes : syndrome prémenstruel et symptômes de la ménopause, baisse de la fertilité masculine, cancers féminins, dont le cancer du sein.

    L'utilisation de laureth sulfate de sodium est particulièrement déconseillé chez les enfants. En effet, son application cutanée peut affecter le développement des yeux avec des dommages irréversibles.

    Enfin il convient d'être très vigilant : des produits dits naturels et même des produits certifiés Cosmébio contiennent du Sodium Laureth Sulfate (comme les produits L'Arbre Vert). Le mieux c'est encore de vérifier les étiquettes...

    Sources

    • Le sodium lauryl sulfate... un danger présent partout ! - Terre de femme
    • Les dangers du Sodium Laureth Sulfate ou SLS - mycoiffure.com

    Triclosan

    Cloxifenolum, Irgasan, Lexol 300, Aquasept, Gamophen, TCL, DP300, éther de diphényle d'hydroxyle 2.4.4 ; Trichlorine-2

    Le triclosan est un produit de synthèse utilisé depuis plus de 30 ans comme anti-bactérien, antifongique, antiviral, antitartre et agent de conservation. Il est présent dans de nombreux produits notamment désignés comme "antibactériens" ou "anti-microbiens" : produits contre l'acné, produits de premiers soins, savon, dentifrice, rince-bouche, lotion hydratante, crème à raser, déodorant, éponges et serviettes de nettoyage démaquillantes...

    Outre le fait qu'il contamine l'environnement et qu'il contribue à l'augmentation de la résistance des bactéries aux antibiotiques, le triclosan peut perturber le fonctionnement de la thyroïde chez l'humain. De plus, il se dégrade en composés toxiques, cancérigènes, bioaccumulables et persistants. Il altérerait également la fonction musculaire, et en particulier celle du muscle cardiaque. Chez l'Homme, on retrouve du triclosan dans le sang, l'urine et même le lait maternel. Ces constats accablants ont conduit l'agence américaine du médicament (FDA) et l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA) à réévaluer l'innocuité ce produit.

    D'ores et déjà, la société américaine Johnson & Johnson (qui commercialise notamment les marques Roc, Neutrogena, Biafine, Le Petit Marseillais...) vient d'annoncer la suppression progressive du triclosan de ces produits. Dès 2011, la société Colgate Palmolive a supprimé cet antibactérien de tous ses produits, à l'exception du dentifrice Colgate Total (destiné à combattre les gingivites).

    Sources

    • Le triclosan - Sabotage hormonal
    • Des nouvelles du triclosan - Le Blog d'Albert Amgar
    • Le triclosan bientôt banni des produits d'hygiène - Le Point.fr

    Notes

    1. Les perturbateurs endocriniens ont la capacité d'interférer, seul ou en cocktail, avec le fonctionnement normal des hormones des êtres vivants. Cette interférence a des conséquences variées sur la santé et le développement du sujet exposé qui peuvent n'apparaître que longtemps après l'exposition ou chez sa descendance. La période d'exposition joue un rôle prépondérant : elle est plus critique au stade embryonnaire. Les impacts potentiels que les chercheurs recensent en premier lieu chez l'animal sont multiples : mauvais fonctionnement de la thyroïde, baisse de fertilité, diminution des éclosions, malformations grossières à la naissance, anomalies du métabolisme, féminisation des mâles, masculinisation des femelles, anomalies de comportement, déficits immunitaires (Réseau Santé Environnement).

    Signaler les effets indésirables d'un cosmétique

    depuis fin août 2006, la Commission Européenne exige des industriels qu'ils répondent à toute demande de renseignements (téléphonique, écrite ou via Internet) provenant d'un consommateur sur les effets indésirables de leurs produits, comme les réactions allergiques. N'hésitez pas à faire valoir votre droit.

    De plus, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) met à votre disposition un formulaire afin que vous puissiez déclarer un effet indésirable constaté suite à l'application d'un cosmétique.
    Là aussi, n'hésitez pas à améliorer la sécurité des produits de santé que vous utilisez.

    Quelques marques de cosmétiques que nous recommandons

    Quelques rares marques de cosmétiques font l'effort de respecter l'environnement et la santé des consommateurs. En effet, de trop nombreuses marques de cosmétiques utilisent des arguments marketings trompeurs et profitent de leur image rassurante et écologique pour continuer de fabriquer des produits dangereux pour notre santé : elles doivent être évitées, tout comme de nombreuses marques de cosmétiques vendues en pharmacies.
    Enfin, rappelons qu'il faut toujours bien vérifier les ingrédients qui entrent dans la composition d'un produit avant de l'acheter.
    Par défaut, nous déconseillons donc les marques qui ne sont pas listées ci-dessous.

    • Weleda. Créé en 1921, le laboratoire Weleda fabrique des médicaments (homéopathiques) et des cosmétiques naturels et bio (majoritairement issus d'une agriculture bio-dynamique) sous le label NATRUE. En matière de cosmétiques, il propose une large gamme de soins : huiles de massage et de beauté, soins du visage, laits pour le corps, crèmes de douche, déodorants, savons, dentifrices, soins pour hommes, etc.

    En savoir plus & sources

    • Actualités sur les cosmétiques
    • GoodGuide : site qui recense les biens de consommation et leur attribue une note notamment suivant leur impact sur la santé et l'environnement (en anglais)
    • Rapport fait au nom de la commission des affaires sociales sur la proposition de loi visant à interdire l'utilisation des phtalates, des parabènes et des alkylphénols ; Yvan Lachaud ; 04/2011
    • La vérité sur les cosmétiques
    • L'hygiène corporelle et les cosmétiques - Dr Pascale Choucroun / CHU de Brest

    Auteur    Christophe MAGDELAINE, responsable du site


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  • Soif de justice. Au secours.... (Pierre JOXE)

    2014    324 p.   19 €

       Sait-on qu’aujourd’hui encore on compte 700 000 accidents du travail par an en France, soit 2 000 par jour ? que 40 000 d’entre eux entraînent une incapacité permanente, et que 500 en moyenne sont mortels, soit une dizaine par semaine ? Comment sont jugés les contentieux de pareils drames humains ?

       Après son livre retentissant sur la justice des mineurs (Pas de quartier !, Fayard, 2011), Pierre Joxe explore ici un domaine peu connu et encore moins décrit : le fonctionnement des juridictions spécialisées dans l’application des lois sociales.
    Il s’agit en particulier du Conseil des prud’hommes, des tribunaux des affaires de sécurité sociale, des Commissions départementales d’aide sociale, des tribunaux du contentieux de l’incapacité, de la Cour nationale de l’incapacité et de la tarification de l’assurance des accidents du travail, de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées, etc.
       Comme à son habitude, Pierre Joxe illustre son propos d’études de cas et de « choses vues » ; il le complète en comparant l’état de notre droit social avec ses homologues allemand, suisse, belge, et conclut en proposant un plan à long terme pour créer un ordre de juridictions sociales à part entière, au sein d’un pouvoir judiciaire enfin rendu indépendant, en France, comme il l’est chez nos proches voisins européens qui consacrent tous plus de moyens humains et financiers à leur justice.

       Pierre Joxe, né en 1934, fut pendant le premier septennat de François Mitterrand ministre de la Défense, de l'Intérieur. Membre du Conseil constitutionnel puis président de la Cour des comptes. Il est devenu avocat .

       "Il y a chez nous un manque de justiciabilité, une difficulté de l'accès au droit. Notre justice sociale est extrèmement compliquée et souvent hors d'atteinte pour des gens qui ont besoin d'être aidés lorsqu'ils sont au tribunal, sans avocat ni connaissance de leurs droits. Il est même difficile parfois de trouver les locaux de ces juridictions-là.Elles sont pour la plupart installées à l'écart, loin des palais de justice, comme si la société ne voulait pas les voir."

      "... notre justice est la plus pauvre de l'Europe démocratique.Son budget est proportionnellement inférieur de 30% à 70% à celui de nos voisons."

      Extraits de l'interview de Pierre JOXE parue dans le Nouvel'Obs du 2 au 8 janvier (n°2565) p. 26/27.  

    [Une justice pour les plus pauvres

    Car ces structures manquent de moyens pour rendre justice de manière satisfaisante et imposent souvent des délais « insupportables » à ceux qui y ont recours, pouvant parfois aller jusqu’à quatre ans d'attente. Le paradoxe, souligné par l’ancien ministre et désormais avocat, est qu’il s’agit là d’une justice pour les plus démunis. « Ce qu’on voit (dans cette justice), ce sont à 90 % des gens pauvres, très pauvres, qui viennent pour des affaires de sécurité sociale, (…) de licenciements abusifs… ». Des personnes pour qui ces recours sont donc indispensables et qui n’ont souvent ni le temps d’attendre autant, ni les moyens. Car faire reconnaître ses droits, par exemple avec l’aide d’un avocat, peut revenir cher . « Ce sont des sommes qui nous paraissent, quand on gagne sa vie normalement, tout-à-fait ridicules  - 43 voire 121 euros- mais qui sont vitales pour certaines personnes ».

    Plus de magistrats

    Pour Pierre Joxe, ce constat est d’autant plus révoltant que les choses se passent très différemment dans les pays voisins. L’avocat a ainsi étudié les situations de la Suisse, l’Allemagne et la Belgique. « Les magistrats allemands sont deux fois plus nombreux qu’en France ». « En Belgique, il y a un parquet social, un ministère public au social ». Pour Pierre Joxe, il faut donc réformer. Doter cette justice sociale de davantage de moyens et de moyens propres, créer un parquet social, à l'instar de ce qui se fait en Belgique. Lui donner plus de visibilité...Mais quid des financements ? « Ce que le Conseil constitutionnel annulait dans les recettes fiscales qui étaient proposées par la majorité de gauche aurait suffi à financer beaucoup de choses pour le ministère de la Justice ».]

      www.vivrefm.com


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  •   Selon le Guardian, il y a presque trois fois plus de logements vides que de SDF en Europe

    Signalé par   Imanol Corcostegui   (Rue 89)

      Selon une enquête réalisée par le Guardian, il y a 11 millions de logements vides en Europe. Beaucoup ont été achetés comme des investissements mais n’ont jamais été habités. Parmi les pays qui en comptent le plus :

    • l’Espagne : 3,4 millions ;
    • la France et l’Italie : 2 millions ;
    • l’Allemagne : 1,8 millions ;
    • la Grande-Bretagne : 700 000.

    Selon les chiffres officiels de l’UE, l’Europe compte 4,1 millions de sans abri, presque trois fois moins, donc, que de logements vides.

    Lire sur The Guardian (en anglais)

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  • La (bonne) santé des enfants

    2013   160 p.  7,70 €

          Si beaucoup de livres stigmatisent les risques des vaccins, celui-ci est le premier à mettre l'accent sur les bienfaits de l'abstention vaccinale. Son auteur démontre avec brio que les rares groupes d'enfants non vaccinés sont la preuve que la vie se défend mieux contre les maladies que contre les vaccins. Des problèmes de santé commencent souvent après un vaccin. On entend par exemple: « C'est depuis son vaccin qu'il a commencé à tousser ! » Ce type de témoignage est fréquent.

       La bonne santé des enfants non vaccinés est confirmée par plusieurs études et observations dans divers pays. Les groupes d'enfants étudiés font partie de familles qui ont choisi un autre mode de vie, privilégiant les démarches de santé plutôt que la médecine. En filigrane de ces études se dessinent quelques fils conducteurs: naissance à domicile, allaitement prolongé, conscience des parents au niveau de la santé globale (holistique), utilisation de thérapies «douces» qui respectent les symptômes et/ou alimentation végétarienne oumême, dans certains cas, végétalienne, options éducatives non conventionnelles.

      L'auteur cite des études publiées en Angleterre, en Suède, en Allemagne, en Espagne, aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle Zélande. Elle nous montre qu'il n'existe aucune évidence scientifique prouvant que les vaccins administrés de routine aux petits enfants soient plus utiles que dangereux.

     
      Après une formation hospitalière de pédiatre à Genève, Françoise Berthoud a fait une réflexion profonde sur le pouvoir médical, le partage du savoir, l'existence d'alternatives à la médecine officielle et la pédagogie dela santé. Comme pédiatre homéopathe dans la campagne genevoise, elle cherchait avec les parents les clés d'une médecine cherchant à soutenir l'immunité de l'enfant par les moyens naturels et l'homéopathie.Maintenant à la retraite, elle fait partie de plusieurs groupes de réflexion sur les vaccins et continue à écrire.

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  • 2011     304 p.   17,24 €

       Les scandales successifs du Distilbène, du Vioxx ou du Mediator, retirés très tardivement du marché, ne sont pas arrivés par hasard. La «chaîne du médicament» de la recherche pré- clinique aux essais thérapeutiques en passant par l'autorisation de mise sur le marché (AMM), la fixation des prix, le taux de remboursement et la surveillance post-AMM souffre d'innombrables dysfonctionnements.
      Désormais les firmes pharmaceutiques contrôlent presque tout, et la pression populaire, instrumentalisée par la propagande publicitaire, a conduit à une accélération du processus de commercialisation. Le médicament est devenu une marchandise qui obéit essentiellement à l'économie de marché.
      Nicole Delépine dresse ici un tableau sans complaisance de la dérive du système de santé français, orienté par les lobbies pharmaceutiques. Elle tente de sensibiliser les patients aux dangers des médicaments et d alarmer médias et politiques sur leur passivité.
      Une analyse argumentée et courageuse qui propose des solutions pour sortir de ce cercle infernal et imposer une véritable démocratie sanitaire. 

    Extrait de l'introduction

    «La santé mentale est la capacité à jouer le jeu de l'économie marchande»

      1er janvier 2011, le scandale du Mediator retentit ; brutalement, les journalistes en parlent sur toutes les radios, à tous les flashs de France Info, BFM, RTL et les autres. Des malades portent plainte contre Servier, le fabricant du Mediator qui aurait tué plusieurs milliers de patients et était commercialisé depuis 30 ans... Quelle surprise ! Le Dr Irène Frachon avait pourtant dénoncé sa responsabilité dans des lésions cardiaques mortelles il y a des années. Elle est aujourd'hui interviewée sur toutes les chaînes. Bien, bel effort, mais déjà le silence retombe.

    Lire la suite...


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  • Pourquoi Fukushima après Hiroshima? (J. M. SEREKIAN)

    2012   150 p.  14,50 €

       La catastrophe de Fukushima a tourné une page d'histoire : l'âge atomique est entré dans une phase finale d'agonie. On découvre aujourd'hui les improvisations, la corruption et l'arbitraire à l'origine de l'aventure nucléaire. De nombreux problèmes restent sans réponse et sont laissés aux générations futures : les déchets et leur traitement, l'arrêt et la déconstruction des centrales. Sans oublier que l'avenir d'une industrie ne peut éternellement se construire sur une croissance indéfinie et puiser dans la dette publique. L'événement de Fukushima boucle donc un cycle historique et, par ses conséquences humaines et écologiques, révèle à nouveau l'origine et l'unique finalité militaire du nucléaire.
       Les dix réflexions de ce livre refont l'analyse des racines historiques de l'âge atomique et explicitent sur le plan éthique la nécessité d'une sortie urgente du nucléaire.
     
        [Certains ouvrages posent de bonnes questions, mais y apportent des réponses frustrantes. Tel est le cas de cet essai, dont l'auteur, médecin et objecteur de croissance, feint de s'interroger sur l'inertie politique qui a suivi, particulièrement en France, les dernières catastrophes nucléaires, dont la plus récente à Fukushima en mars 2011. L'auteur pointe un certain nombre de facteurs comme le poids du lobby de l'énergie atomique (qu'il qualifie de "secte des nucléocrates") ou le rôle de l'industrie du divertissement. Il dénonce aussi certains mythes, comme la distinction des nucléaires civil et militaire ou celui de la sûreté garantie dans ce domaine. Si l'on peut s'accorder sur cette dénonciation d'un dogme particulièrement vivace dans l'Hexagone, on pourra néanmoins déplorer le manque de fondements de certaines affirmations, et surtout un ton énervé, qui risque de n'atteindre que les "convertis".] Alternatives économiques
      
      Jean-Marc Sérékian est médecin à Tours. Naturaliste et ornithologue amateur, il est membre de la LPO. Partisan de la décroissance, il est l'un des animateurs du site Internet Carfree France dénonçant l'oppression automobile. Il est l'auteur de deux ouvrages:
        -"Le Coeur d'une ville... hélas !", aux éditions Le Passager clandestin,
        -La Course aux énergies, aux éditions Libertaires.

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  •   Toujours plus de cancers dans le monde, notamment chez les femmes

     

    14 janvier 2014,

     

    drain_redonDrain suite à un traitement de cancer du sein
    © C. Magdelaine / notre-planete.info

       Les dernières données sur l'incidence, la mortalité et la prévalence du cancer dans le monde, publiées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), montrent une augmentation du nombre de cancers et de la mortalité associée dans le monde. La croissance démographique, le viellissement de la population et l'occidentalisation des modes de vie sont les principaux facteurs qui expliquent cette croissance d'un fléau qui n'épargne personne.

    Etablie par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), qui dépend de l'OMS, la base de données GLOBOCAN 2012 fournit les données les plus à jour pour 28 types de cancers dans 184 pays. Celle-ci montre qu'en 2012, 14,1 millions de nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués et que 8,2 millions de personnes en sont mortes. En 2008, le nombre de cas de cancer était de 12,7 millions et celui de décès liés à cette maladie de 7,6 millions.

    Selon la base de données Globocan 2012, à l'échelle mondial, le risque de contracter un cancer avant l'âge de 75 ans est de 21 % pour les hommes, 16,4 % pour les femmes, les risques d'en mourir avant 75 % sont de 12;7% pour un homme et 8,4% pour une femme.

    Les cancers les plus fréquents et les plus mortels

    Les cancers les plus fréquemment diagnostiqués dans le monde sont ceux :

    1. du poumon,
    2. du sein,
    3. et le cancer colorectal.

    Les cancers qui entraînent le plus de décés sont :

    1. le cancer du poumon (1,6 million de décès, 19,4% du total),
    2. le cancer du foie (0,8 million, 9,1%)
    3. le cancer de l'estomac (0,7 million, ou 8,8%).

    Ces cancers peuvent en partie s'expliquer par le mode de vie : tabagisme (ou exposition aux polluants atmosphériques), alcoolisme, exposition à des perturbateurs hormonaux (dans les pesticides, la pilule contraceptive notamment), mauvaise alimentation (trop de viande).

    Répartition géographique des cancers

     

    Les tendances mondiales montrent que dans les pays en développement en transition sociétale et économique rapide, la transition vers un mode de vie typique des pays industrialisés conduit à un fardeau croissant des cancers associés à des facteurs de risque génésiques, alimentaires et hormonaux. Ainsi, c'est l'occidentalisation du mode de vie qui conduit à l'augmentation du nombre de cancers.

    Bien que l'incidence du cancer soit en augmentation dans la plupart des régions du monde, il y a d'énormes inégalités entre pays riches et pays pauvres, relève le CIRC. Les taux d'incidence demeurent les plus élevés dans les régions les plus développées, mais la mortalité est beaucoup plus élevée relativement dans les pays pauvres, faute de détection précoce et d'accès aux traitements.

    Plus de la moitié de tous les cancers et des décès par cancer en 2012 ont été enregistrés dans les régions les moins développées du monde et ces proportions augmenteront encore d'ici à 2025.

    Le CIRC propose un outil statistique interactif qui détaille l'incidence et la prévalence des cancers par pays et par types de cancers.

    Le cancer en France

    En 2012, plus de 371 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqué en France, soit plus de 1 000 par jour.

    En France, les cancers les plus fréquents sont, chez les hommes :

    1. cancer de la prostate (73 600 nouveaux cas, 8 600 décés par an)
    2. cancer du poumon (28 000 nouveaux cas, 22 900 décés par an)
    3. cancer colorectal (21 500 nouveaux cas, 8 990 décés par an)

    et chez les femmes :

    1. cancer du sein (54 200 nouveaux cas, 11 900 décés par an)
    2. cancer colorectal (19 300 nouveaux cas, 8 100 décés par an)
    3. cancer du poumon (12 000 nouveaux cas, 8 500 décés par an)

    Multiplication du cancer chez les femmes

    L'une des tendances les plus remarquables, c'est la multiplication du nombre de cancers chez les femmes, qui confirme qu'au niveau mondial, la priorité doit être accordée aux mesures de prévention et de lutte contre les cancers du sein et du col utérin.

    Le cancer du sein

    Chaque année, 1,7 million d'entre elles ont un diagnostic de cancer du sein et rien qu'en 2012, 6,3 millions de femmes vivaient avec un cancer du sein diagnostiqué au cours des cinq années précédentes. Depuis les dernières estimations pour 2008, l'incidence a augmenté de plus de 20%, et la mortalité de 14%. Le cancer du sein est la cause la plus fréquente.

    « Le cancer du sein est aussi l'une des principales causes de décès par cancer dans les pays les moins développés. C'est en partie parce que l'évolution des modes de vie est à l'origine d'une augmentation de l'incidence, mais aussi en partie parce que les progrès cliniques enregistrés contre la maladie ne profitent pas aux femmes vivant dans ces régions », explique le Dr Forman, Chef de la Section Données du cancer au CIRC.

    En Europe occidentale, par exemple, l'incidence du cancer du sein est supérieure à 90 nouveaux cas pour 100 000 femmes par an (soit 9 femmes sur 10 000) , par rapport à 30 pour 100 000 en Afrique de l'Est. En revanche, les taux de mortalité dans ces deux régions sont presque identiques à environ 15 pour 100 000, ce qui pointe clairement le diagnostic tardif et une survie beaucoup moins bonne en Afrique de l'Est.

    « Il est aujourd'hui urgent, pour mieux lutter contre le cancer, de développer des approches efficaces et abordables pour la détection précoce, le diagnostic et le traitement du cancer du sein chez les femmes vivant dans les pays les moins développés du monde », explique le Dr Christopher Wild, Directeur du CIRC. « Il est primordial que les progrès réalisés ces dernières années dans les régions les plus développées du monde soient mis en oeuvre pour faire reculer la morbidité et la mortalité. »

    Le cancer du col utérin

    Avec plus d'un demi-million de nouveaux cas chaque année, le cancer du col utérin est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde, après les cancers du sein, colorectal et du poumon, notamment dans les pays à faibles ressources de l'Afrique subsaharienne. Il est également la quatrième cause la plus fréquente de décès par cancer (près de 266 000 décès en 2012) chez les femmes dans le monde. En effet, près de 70% du fardeau mondial pèse sur les régions à faible développement, l'Inde hébergeant plus d'un cinquième de tous les nouveaux cas diagnostiqués.

    « Le cancer du col, qui affecte les femmes dans leur jeunesse, peut avoir des effets catastrophiques avec un coût humain, social et économique très élevé. Mais cette maladie ne doit pas être une condamnation à mort, même dans les pays pauvres », explique le Dr Rengaswamy Sankaranarayanan, chercheur principal d'un projet de recherche du CIRC sur le dépistage du cancer du col en Inde rurale. « Des outils de dépistage peu coûteux et de faible technicité existent aujourd'hui, qui pourraient réduire sensiblement le fardeau des décès par cancer du col dans les pays les moins développés », a-t-il ajouté.

    Un futur toujours plus affecté par le cancer

    Les projections du CIRC estiment que d'ici à 2025, le nombre de nouveaux cancers continuera d'augmenter pour atteindre 19,3 millions par an principalement en raison de la croissance démographique et du vieillissement de la population mondiale.

    Enfin, nul doute que nos modes de vie modernes, peu responsables et excessifs paieront un lourd tribut au cancer.

    Auteur

     Christophe Magdelaine / notre-planete.info - Tous droits réservésavatar


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  •    "Le monde de la finance retombe toujours sur ses pattes"

    Publié le 04-01-2014    Renaud Dély      Par Renaud Dély

    "Mur de l'argent", "deux cents familles"... Entre la gauche et l'oligarchie, ça n'a pas toujours été simple. Entretien avec l'historien Jean Garrigues

     Le "mur d'argent", ou l'opposition des milieux bancaires et financiers aux réformes du gouvernement Herriot (affiche signée De Boussay, vers 1925). (©Josse-Leemage)

     Le "mur d'argent", ou l'opposition des milieux bancaires et financiers aux réformes du gouvernement Herriot (affiche signée De Boussay, vers 1925). (©Josse-Leemage)
     

    Le Nouvel Observateur La gauche en guerre contre le «monde de la finance», c'est un classique de l'histoire?

    Jean Garrigues C'est une posture récurrente. Ses origines remontent au début du XIXe siècle lorsque des penseurs du «socialisme utopique» se sont mis à fustiger un complot des élites économiques contre la nation. A l'époque, ce discours intègre souvent une dimension antisémite. Alphonse Toussenel, disciple de Fourier, publie un ouvrage intitulé «les Juifs, rois de l'époque. Histoire de la féodalité financière».

    A partir de l'affaire Dreyfus, la gauche se débarrasse de toute trace d'antisémitisme, mais elle continue de dénoncer la pression des élites de l'argent sur la démocratie. C'est Clemenceau qui lance : «Le monde d'aujourd'hui est tout entier aux mains des dynasties bourgeoises.» A la fin du XIXe siècle, le marxisme donne un nouveau souffle à cette thématique. L'ennemi, c'est le Comité des Forges de France, noyau de l'Union des Industries métallurgiques et minières (UIMM), créée en 1901 pour s'opposer aux réformes sociales des gouvernements radicaux.

    C'est l'embryon du «mur de l'argent»?

    Le « mur de l'argent » émerge plus tard, en 1924, au moment du «cartel des gauches». L'expression désigne le rôle du conseil de régence de la Banque de France, un organisme semi-privé dirigé par de grands financiers. Deux hommes y jouent un rôle majeur, le banquier Rothschild et le métallurgiste Wendel. Ils ne soutiennent pas le gouvernement Herriot, qui a débuté une tentative de redressement financier pour sortir le pays de la crise issue de la guerre et de l'endettement. Mais cette politique n'est pas suivie non plus par les épargnants. Les emprunts d'Etat ne sont pas souscrits. Comme l'a montré l'historien Jean-Noël Jeanneney, le mur de l'argent est constitué de chaque brique des petits épargnants.

    Lors du Front populaire, la gauche va se heurter aux «deux cents familles»...

    La formule est inventée par Edouard Daladier lors du congrès radical de Nantes en octobre 1934. A la tribune, il lance : «Ce sont deux cents familles qui sont devenues les maîtresses indiscutables non seulement de l'économie française mais de la politique française elle-même. Ce sont des forces qu'un Etat démocratique ne devrait pas tolérer.»

    Les radicaux mettent en avant une thématique fédératrice, la défense des petits contre les gros, pour se rapprocher des socialistes et des communistes au lendemain du 6 février 1934. «Les deux cents familles», les deux cents plus gros actionnaires de la Banque de France, servent de levier pour bâtir le Front populaire.

    Dans un premier temps, le gouvernement va toutefois signer avec les patrons les accords de Matignon. Mais leur rejet par les PME provoque une révolution de palais au sein de la Confédération générale de la Production française (CGPF), l'ancêtre du Medef. René Duchemin, le grand manitou de l'industrie chimique, est renversé par l'aile dure au profit de Claude-Joseph Gignoux, qui durcit l'opposition au pouvoir. Pour autant, ce ne sont pas «les deux cents familles» mais la fragilité de l'alliance gouvernementale entre révolutionnaires et réformistes qui va faire chuter Blum.

    A la Libération, la dénonciation de l'oligarchie prend un tour plus virulent encore?

    Cette fois, le plus sévère n'est pas un homme de gauche : c'est le général de Gaulle qui reproche à l'oligarchie d'avoir collaboré. En 1944, il claque la porte au nez des patrons venus le voir en leur lançant qu'il n'en a pas vu beaucoup à Londres. En 1946, le CNPF succède à la CGPF. Il est d'abord présidé par le métallurgiste Georges Villiers, ancien résistant arrêté par les Allemands et déporté à Dachau, une exception au vu du comportement des patrons jugé globalement repoussant par les élites politiques. Résultat, le Conseil national de la Résistance (CNR) stigmatise le poids des «féodalités financières» qu'il convient de maintenir à l'écart de la gestion des affaires publiques.

    L'oligarchie financière et patronale perd donc le pouvoir?

    Très brièvement. Dès 1947, une fois passé la vague de nationalisations décidée par de Gaulle, les mécanismes se reconstituent. Le CNPF crée un service des études économiques qui est une pompe à finances pour les candidats de la IVe République. André Boutemy le dirige et finance de nombreux candidats aux élections de 1946 et de 1951, des indépendants aux radicaux modérés. Le mot d'ordre, c'est tout sauf la gauche ! Et les patrons redeviennent donc aussi une cible pour la gauche.

    Mais pas pour Mendès France ?

    Mendès France, lorsqu'il arrive au pouvoir en 1954, est en butte aux attaques des communistes qui le dépeignent comme un ami des milieux d'affaires. Puis, sous la Ve République, jusqu'en 1981, le PCF va dénoncer tous ceux qui détiennent le pouvoir comme des suppôts du grand capital.

    De Gaulle, à cause de son entourage, mais surtout Pompidou, «l'homme de Rothschild», et Giscard, dont le père avait été un des dirigeants du «lobby colonial». Ce discours imprègne aussi la SFIO molletiste, et c'est une figure imposée à laquelle se plie François Mitterrand pour conquérir le PS. Il dénonce «les forces de l'argent» quand Georges Marchais, lui, s'en prend aux «trusts», un terme qui lui permet d'attiser l'antiaméricanisme.

    Comment réagit la finance face à la montée de la gauche?

    Le patronat intervient lors des législatives de 1973 et 1978. L'UIMM finance largement les candidats de droite et les initie au media training. Le patronat lance aussi en septembre 1977 un quotidien, «J'informe», qui paraît trois mois. Et le président du CNPF, François Ceyrac, joue même les intermédiaires entre Giscard et Chirac pour bâtir un front commun contre la gauche. En 1978, le RPR et l'UDF gagnent de justesse grâce à ce soutien des forces patronales.

    En 1981, il y a donc un gouffre entre la gauche et l'oligarchie patronale?

    La gauche a été nourrie de cette culture séculaire de méfiance envers la féodalité financière, équivalent de la féodalité d'Ancien Régime affrontant le peuple des sans-culottes. Mais, au début, le patronat est assommé par la victoire de Mitterrand.

    Face aux projets de nationalisation, chacun cherche à tirer son épingle du jeu. Et de précieux intermédiaires entre ces deux mondes apparaissent: Jacques Attali négocie certaines non-nationalisations, comme celle du groupe Lagardère; André Rousselet est démarché par Guy Dejouany, de la Compagnie générale des Eaux; et Bénouville, vieux compagnon de Mitterrand, par Dassault. Bref, dès 1981 se nouent des tractations entre le pouvoir socialiste et le patronat. Et François Ceyrac est remplacé à la tête du CNPF par Yvon Gattaz, plus modéré.

    Au bout du compte, l'oligarchie financière a-t-elle toujours cherché à peser sur le monde politique?

    Toujours. Quand le mouvement ouvrier se structure, avec la naissance de la CGT en 1895 et de la SFIO en 1905, tous les secteurs de l'industrie et du patronat s'organisent pour influer sur le jeu politique: financement des campagnes, éventuellement corruption, lobbying sur la production des lois, imprégnation de l'opinion publique grâce à la maîtrise des organes de presse. C'est ce que fait «le Temps», dont le principal actionnaire est le Comité des Forges qui, dans les années 1930, affiche une position très hostile au Front populaire.

    A chaque fois, cette volonté d'intervention se radicalise sous un pouvoir de gauche. Certes, le gouvernement a le dernier mot pour réformer. Mais le pouvoir économique a une grande capacité d'adaptation et de résistance. A plus ou moins long terme, il sait contourner ou digérer la portée d'une réforme.

    Les 40 heures du Front populaire n'ont jamais été appliquées, et, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, on était revenu à 47 heures hebdomadaires. Même chose avec les nationalisations de 1981, supprimées cinq ans plus tard par un programme de privatisations fabriqué par la droite et par l'Afep, organisation de l'élite patronale créée en 1982 par Ambroise Roux. Même s'il ne parvient pas à empêcher les réformes, le monde de la finance retombe toujours sur ses pattes.

    Propos recueillis par Renaud Dély

    Professeur d'histoire contemporaine à l'université d'Orléans, JEAN GARRIGUES est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages dont

      -"les Patrons et la politique, de Schneider à Seillière" (Perrin, 2002).


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  • Je viens tout juste de voir un reportage à la télévision péruvienne qui montre comment les pêcheurs massacrent chaque année jusqu’à 15 000 dauphins uniquement pour en faire des appâts qu’ils utilisent comme proie pour pêcher des requins menacés d’extinction. Cette histoire me rend malade. Aujourd'hui je me bats pour faire cesser ce cauchemar. Voulez-vous m'aider?

    Mon pays commence à réagir, mais pour l'instant il n'a pris aucune mesure vraiment concrète
    . La chasse aux dauphins est déjà interdite et passible de plusieurs années de prison, mais les autorités ferment les yeux. Ce laxisme est à l'origine du massacre de milliers de dauphins et de requins. Les pouvoirs publics sont très attentifs à la réputation internationale du Pérou, en particulier en ce qui concerne le tourisme, et si nous les mettons en difficulté avec une immense mobilisation planétaire, je suis sûre qu’ils agiront pour mettre fin au carnage.


    Une fois que j’aurai remis un million de signatures aux autorités péruviennes, Avaaz placera des encarts dans les magazines de voyage publiés dans les pays d’où viennent la plupart des visiteurs. Le gouvernement ne pourra plus faire la sourde oreille! Aidez-moi à arrêter ce bain de sang en signant maintenant:


    http://www.avaaz.org/fr/dolphin_hunt_peru/?bvVpjbb&v=33635

    Quand j’ai vu ces images de chasse effroyables, je me suis rendu compte que je devais faire quelque chose avant que nos dauphins et nos requins ne disparaissent à jamais. J’ai décidé de lancer une pétition, je l’ai envoyée à mes amis et en moins de 24 heures plus de 10 000 personnes l’avaient signée.

    Nos océans sont attaqués.
    Les squales et les dauphins sont déjà menacés par la pollution, le réchauffement climatique et les chalutiers. Or ils jouent un rôle essentiel; ils ont besoin d’être protégés et non pas massacrés. De nombreux écosystèmes marins pourraient s’effondrer et ils ne s’en remettront pas. Pendant ce temps là, nos responsables politiques font l'autruche.

    Le tourisme est le troisième secteur économique du Pérou, et connaît la croissance la plus rapide de tous les pays sud-américains. Les visiteurs viennent admirer nos paysages sauvages préservés et l’écotourisme tient une place extrêmement importante. Publier des encarts chocs dans les pays où résident les visiteurs peut constituer une vraie menace. Les pouvoirs publics se rendront compte que les touristes ne viennent pas seulement pour le Machu Picchu et la gastronomie locale, mais aussi pour les océans, la faune et la flore du pays. Signez la pétition maintenant et parlez-en tout autour de vous:


    http://www.avaaz.org/fr/dolphin_hunt_peru/?bvVpjbb&v=33635

    En tant que membre d’Avaaz, j’ai été vraiment stupéfiée par notre capacité à protéger les océans. Lorsque j’ai lancé la pétition, je voulais rassembler 15 000 signatures pour les 15 000 dauphins qui sont tués chaque année. Mais ensemble nous pouvons représenter tous les dauphins et requins qui peuvent être sauvés dans les eaux du Pérou!

    Avec espoir et enthousiasme,

    Zoe et toute l’équipe des pétitions citoyennes d’Avaaz

    Cette campagne a été lancée par Zoe sur le site de pétitions citoyennes d’Avaaz. Lancer une pétition sur une question qui vous touche, c’est rapide et facile. Cliquez ici :

     http://avaaz.org/fr/petition/start_a_petition/?30311


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  •   

    Union bancaire européenne : une réforme qui passe à côté de l’essentiel

    Les ministres européens des finances viennent de conclure un accord pour la mise en place de l’union bancaire, présentée comme une « relance de l’Europe » et un « saut décisif pour sauver l’euro ». Ce nouveau dispositif de régulation bancaire ne s’attaque pas aux causes de la crise de l’euro, il les aggrave. Il n’empêchera pas les crises bancaires futures car il ne remet pas en cause le fonctionnement actuel des banques, dominé par la spéculation.

    Chacun des trois piliers qui composent l’union bancaire soulève de gros problèmes.

    Le premier pilier institue la fonction de superviseur unique de la zone euro, confiée à la Banque centrale européenne (BCE). Mais en réalité, la BCE ne contrôlera directement que les 128 plus grandes banques sur les quelques 6000 banques de la zone euro. Pire encore : puisque les pays de l'UE hors zone euro ne reconnaissent pas l’autorité de la BCE, le Royaume-Uni, à la tête de la principale industrie financière européenne, échappera ainsi au superviseur européen.

    En second lieu, cette réforme aggrave le déni de démocratie en Europe. Le pouvoir de la BCE va être considérablement renforcé par ses nouvelles fonctions de superviseur. Or aucune décision n’a été prise pour réduire l’indépendance de la BCE et la rendre plus responsable devant les autorités élues, à commencer par le Parlement européen.

    Les piliers 2 et 3 prévoient respectivement la création d’un système européen de garantie des dépôts et un mécanisme commun de résolution des crises bancaires. Le but affiché par ces nouveaux dispositifs est double : renforcer la solidarité entre pays en cas de crise, et faire payer aux actionnaires, plutôt qu’aux contribuables, le coût des défaillances bancaires.

    Il est fort probable que ces beaux principes resteront lettre morte. En effet, les ressources financières prélevées sur les banques pour alimenter le fonds européen de résolution ne s’élèveront qu’à 60 milliards d’euros... en 2026. C'est ridiculement faible : la seule BNP Paribas représente un bilan de 2000 milliards d’euros. Par ailleurs l’Allemagne, qui refuse de payer pour les banques des pays du sud de l’Europe, a obtenu que les mécanismes de solidarité soient fortement réduits.

    Mais la principale limite de l’union bancaire est qu’elle ne s’attaque pas au modèle bancaire dominant en Europe, qui mélange les activités de banque de détail tournée vers les ménages et les PME, et les activités de banque d’investissement tournée vers les marchés et la spéculation. Or ce sont ces dernières activités qui sont à l’origine de la crise financière, et menacent l’investissement et l’emploi.

    La réforme de la régulation bancaire en Europe doit commencer par une remise en cause de la banque dite universelle, en introduisant une séparation radicale des activités de banque de détail et de banque d’investissement.

    Attac France,    Paris, le 20 décembre 2013

    Adhérez, réadhérez à Attac : http://www.france.attac.org/adherer


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  • La facture de la grippe A s’alourdit

    EXCLUSIF. Six cas de maladie du sommeil liés à la vaccination contre la grippe A en 2009 ont déjà été indemnisés par l’Etat, quinze sont à venir. Les montants sont importants

    Marc Payet | Publié le 20.12.2013                                

    
Gymnase Auguste-Renoir, Paris (XIVe), novembre 2009. Pour donner l’exemple, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, n’avait pas hésité à se faire vacciner contre la grippe A.

       Gymnase Auguste-Renoir, Paris (XIVe), novembre 2009. Pour donner l’exemple, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, n’avait pas hésité à se faire vacciner contre la grippe A. | (LP/Gael Cornier.)

     
     

     

    La vaste campagne de vaccination contre la pandémie grippale, organisée par l’Etat à l’hiver 2009-2010, continue à susciter la polémique. Après la gabegie dénoncée par la Cour des comptes en son temps — 94 millions de doses de vaccin commandées pour 660 M€, alors que les Français avaient boudé l’injonction des pouvoirs publics d’aller se faire « piquer » sous des préaux ou dans des gymnases —, voici que surgit une nouvelle ardoise dans cette affaire.                                      
     
    Elle concerne les indemnisations que doit maintenant verser l’Etat aux victimes d’effets secondaires de ce vaccin.

    Le vaccin… qui fait dormir. On savait déjà que le principal vaccin utilisé pendant la campagne, le Pandemrix du laboratoire GSK, pouvait provoquer une maladie du sommeil très invalidante, la narcolepsie-cataplexie. L’Agence nationale de sécurité du médicament avait même recensé en septembre dernier 61 cas en France, dont 56 liés au Pandemrix de GSK, et 3 au Panenza de Sanofi-Pasteur — deux n’étant pas identifiés. Ce que l’on ne savait pas, c’est que les pouvoirs publics, par le biais de l’Oniam (Office national d’indemnisation des accidents médicaux), avaient décidé d’indemniser six personnes ayant contracté la maladie à la suite de la vaccination. Deux avaient déjà fait l’objet d’une première proposition en 2012, mais l’affaire n’avait pas été conclue, car le montant proposé ne satisfaisait pas les demandeurs. En plus, quinze autres dossiers seront étudiés prochainement. Les montants en cause, surtout, sont importants (voir ci-dessous l’interview d’Eric Rance), jusqu’à atteindre 300000 €. Les victimes étant le plus souvent des jeunes, elles ont droit à des indemnités élevées, car calculées en fonction de leur espérance de vie. Sachant que, en tout, 21 dossiers seront traités, l’enveloppe devrait être comprise entre 1 et 2M€! Lancée en grande pompe par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, pour s’achever en fiasco, cette campagne n’en finit plus de causer des soucis à l’Etat.

    Le laboratoire GSK cherche à comprendre. Sollicité pour donner son point de vue sur cette affaire, le laboratoire GSK — à qui l’Etat avait commandé la dose record de 50 millions de doses! — cherche à comprendre ce qui a pu se passer. « GSK reste engagé dans la poursuite de recherches additionnelles sur le rôle potentiel de Pandemrix dans le développement de la narcolepsie et soutient des travaux en cours menés par d’autres équipes et organisations. La narcolepsie est une pathologie complexe liée à des facteurs environnementaux et génétiques, dont la séquence n’est pas complètement connue à ce jour », explique un porte-parole du laboratoire. Nouvelle plutôt rassurante néanmoins : il semble improbable que de nouveaux cas surviennent car la plupart des symptômes se développent dans les mois suivants la vaccination.

    Le Parisien.fr


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  •   Un incendie se déclare dans la centrale nucléaire de Gravelines

     Mis à jour le 03/12/2013
    La centrale nucléaire de Gravelines, le 8 janvier 2013.

    La centrale nucléaire de Gravelines, le 8 janvier 2013. PHILIPPE HUGUEN / AFP

    NUCLEAIRE - Le feu a rapidement été maîtrisé, indique toutefois EDF, qui assure que l'incendie n'aura pas de conséquences...

    Un départ de feu a été rapidement maîtrisé mardi sous la toiture d'un bâtiment de la partie non-nucléaire de la centrale de Gravelines (Nord), sans conséquence pour les installations et l'environnement, a indiqué EDF dans un court communiqué.

    La plus importante centrale de France

    Le départ de feu «a été détecté vers 16h50 sous la toiture d'un bâtiment de l'unité de production n°3, dans la partie non nucléaire de l'installation», a expliqué EDF dans une brève publiée sur son site. Les pompiers sont intervenus et le départ d'incendie a été maîtrisé à 18h02, a précisé le groupe énergétique.

    «L'unité de production n°3 est toujours restée en fonctionnement, l'événement n'a pas eu d'impact sur la sûreté des installations, ni sur l'environnement», a affirmé le groupe. L'Autorité de sûreté nucléaire et les pouvoirs publics ont été informés de l'événement, est-il encore dit. La centrale nucléaire de Gravelines est la plus importante de France, avec 6 réacteurs de 900 MW.

    Avec AFP

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  •  Marie Monique Robin vient de recevoir des nouvelles très inquiétantes d’Argentine. Il y a une semaine , Sofia Gatica, la militante anti-OGM, lauréate du Prix Goldman  a été menacée par un individu avec un pistolet, alors qu’elle se rendait au travail. Quelques jours plus tard, elle a été tabassée par deux sbires de l’agro-business, au moment où elle montait dans un bus

    http://www.lavoz.com.ar/ciudadanos/atacaron-sofia-gatica-una-de-las-madres-de-ituzaingo

    http://www.youtube.com/watch?v=lLxj79swGFM&feature=youtu.be

    Hier, l’infanterie est intervenue sur le site de Las Malvinas, près de Córdoba, où Monsanto veut installer la deuxième plus grande usine de semences du monde. À l’instar de Notre Dame des Landes, le site est occupé depuis plusieurs semaines, ainsi que je l’ai raconté aussi sur mon Blog. D’après les informations que j’ai reçues, il y a plusieurs blessés, dont Sofia, qui souffre d’un traumatisme crânien.

    Je mets ici en ligne l’interview que m’a accordée Sofia (en deux parties), en juin dernier, lorsqu’elle est venue témoigner à l’UNESCO de son combat. Je l’avais reçue à mon domicile, après la première marche mondiale contre Monsanto et avant l’occupation du site de Las Malvinas. Faites circulez!
    http://www.arte.tv/sites/fr/robin/2013/11/29/sofia-gatica-en-danger/

    Nous vous proposons d'interpeller l'ambassade d'Argentine en France
    Alain Uguen association Cyber @cteurs

                        COMMENT AGIR ?

    sur le site    http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/sofia-gatica-danger-704.html

    La cyber @ction est signable en ligne.

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  •  Effacer ses problèmes avec Wittgenstein

    La clé des sages  ( par Roger-Pol DROIT)

       Ce riche héritier qui a légué sa fortune était un sage moderne. philosophe de la logique, il affirmait que les problèmes n’existent pas.

    En 1900, Vienne est la plus inventive des capitales, et la famille Wittgenstein, l’une des plus riches d’Europe, tire sa fortune de la sidérurgie . A dîner, dans le palais où le jeune Ludwig passe son enfance, on rencontre les Carnegie, les Krupp, mais aussi Johannes Brahms, et un peintre venu faire le portrait de sa sœur Margarethe, Gustav Klimt. Tout le monde est passionné par les arts. Le père collectionne les œuvres d’avant-garde, Paul, le fils aîné, est pianiste (c’est pour lui que Ravel écrira le « Concerto pour la main gauche », quand il perdra une main à la guerre) et Ludwig, lui, rêve d’être chef d’orchestre. A la maison, il est vrai qu’il y a sept pianos…
    Chef d’orchestre ou mécanicien ? L’enfant hésite. A 11 ans, il construit de toutes pièces une machine à coudre et, à 20, il veut devenir ingénieur. Ou bien philosophe, sans être bien sûr, au départ, d’en avoir les capacités : « Si je suis complètement idiot, je deviendrai aéronaute ; sinon, je serai philosophe. » Mais avant, il lui faudra devenir libre, nomade et solitaire, sans attaches ni contraintes. « Le travail en philosophie (…), dira ce grand logicien, est avant tout un travail sur soi-même. »
    Dans sa longue course vers la sérénité, Wittgenstein devra rompre avec quantité d’entourages successifs, devenant tour à tour soldat dans l’armée autrichienne sur une canonnière parcourant la Vistule, jardinier dans un monastère, instituteur en Basse-Autriche, architecte pour sa sœur à Vienne, professeur à l’université de Cambridge, ermite au bord d’un lac en Norvège, brancardier de l’armée britannique pendant la Seconde Guerre mondiale… Le tout sans un sou car, à 25 ans, il a décidé de se défaire de sa part de l’héritage paternel. Il en fit don à ses frères et sœurs, déjà richissimes, en expliquant que des pauvres seraient trop perturbés par cette fortune.
    Il y a bien une leçon de sagesse dans cette vie digne d’un personnage de roman. Elle est résumée par cette phrase essentielle de ses « Carnets » : « La solution du problème que tu vois dans la vie, c’est une manière de vivre qui fasse disparaître le problème. »
     
    La doctrine :
    Nettoyer les fausses questions
    « Ne vous en faites pas, je sais que vous n’y comprendrez jamais rien », déclarait Wittgenstein à son jury de thèse. Cette phrase pourrait bien s’adresser aussi aux amateurs qui tenteraient de se lancer sans guide dans la lecture de ses traités et de ses cours, souvent très techniques. Pourtant, si les aspects logiques et mathématiques de ses analyses sont ardus, l’intention d’ensemble de son travail est facile à comprendre, malgré sa grande singularité.
    En fait, la démarche de Wittgenstein n’est pas sans ressemblance avec celle du Bouddha : il s’agit de dépouiller la pensée des questions inutiles. Les autres philosophes cherchent la vérité, l’accroissement de nos connaissances, l’extension du domaine du savoir, la résolution des grands problèmes. Wittgenstein – comme le Bouddha – s’est efforcé au contraire d’éteindre les problèmes, de faire en sorte que les questions
    se dissolvent. Il s’agit carrément d’en finir avec la philosophie, de la liquider, en montrant comment toutes les questions qui ont agité tant de siècles ne sont que des malentendus, des confusions engendrées par nos manières de parler. La réflexion doit mener « un combat contre la fascination que des formes d’expression exercent sur nous ».
     
    Quelle utilité pour nous aujourd’hui ?
    Wittgenstein a modifié l’approche de la logique, de l’analyse du langage, du travail philosophique lui-même. Il est plus connu pour cet aspect de son œuvre, notamment le « Tractatus Logico-Philosophicus », que pour son apport en éthique. Deux grandes leçons se dégagent néanmoins de la vie et de l’œuvre de Ludwig Wittgenstein, qui concernent chacun de nous.
    1. La pensée n’est pas extérieure à la vie, ce n’est pas un monde à part, coupé du reste. Si les deux sont étroitement liées, il faut en conclure que changer de vie, c’est changer de pensée, mais aussi que changer de pensée, c’est changer de vie. Entre les trajectoires de l’existence et celles de la réflexion, l’interaction est totale.
    2. Analyser correctement un problème peut avoir pour résultat de le supprimer. On constate qu’il ne se pose pas comme on le pensait, qu’on était piégé par des illusions. Il n’y a donc pas que les fours qui soient autonettoyants, les pensées peuvent l’être aussi!

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  •    Amiante : le témoignage du gendarme qui attaque l’Etat

    Rozenn Le Saint | Journaliste   (Rue 89)  
     

    Deux gendarmes qui ont participé à des enquêtes judiciaires sur l’amiante demandent réparation. L’un est malade. L’autre, qui vit dans la crainte, raconte.


    Des uniformes au vestiaire aux journées nationales de la Gendarmerie à Montluçon, en 2008 (THIERRY ZOCCOLAN/AFP)

    La moindre toux vire au cauchemar. « A chaque fois que je me réveille en toussant », expose Bernard (son prénom a été changé), gendarme retraité.

    « Je me demande si c’est un rhume, une allergie ou bien l’amiante qui attaque mes poumons. »

    Elle a pris d’assaut ceux de son ancien collègue, qui a développé des plaques pleurales, la maladie de l’amiante. Tous deux ont exercé au sein de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp).

    En 2006, tous deux ont été envoyés sans aucun masque fouiller dans les archives du plus gros producteur mondial d’amiante, Eternit, dans le cadre de perquisitions de la juge Bertella-Geffroy.

    Le comble pour des agents chargés de contrôler les entreprises qui ne respectent pas les normes de protection de l’environnement et la santé publique.

    100 000 décès d’ici 2025 causés par l’amiante

    L’un est toujours gendarme et n’a pas souhaité enclencher de procédures judiciaires contre son employeur. Il a en revanche engagé une démarche de reconnaissance de maladie professionnelle et de compensation auprès du Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva). Son devoir de réserve le contraint à se taire.

    Bernard, lui, est parti en retraite, écœuré, et a porté l’affaire en justice. Le quadragénaire tient toutefois à utiliser un prénom d’emprunt :

    « Si je cherche du travail, je ne veux pas que mon employeur potentiel me googlise, s’aperçoive que j’ai été exposé à l’amiante, et se dise que par conséquent, je suis susceptible de développer une pathologie. »

    La substance cancérogène interdite en 1997 pourrait provoquer 100 000 décès d’ici 2025. Lui ne souffre pas de douleur thoracique particulière. Du moins pas encore. Le 16 octobre, Bernard dépose une requête auprès du tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) contre son employeur, les ministères de l’Intérieur et de la Défense pour « préjudice d’anxiété » et « découlant des troubles dans les conditions d’existence ».

    Selon son avocat, Me Michel Ledoux, défenseur des victimes de l’amiante depuis l’éclatement du scandale :

    «  Avec cette fibre toxique, il n’y a pas de règle. Une exposition très courte, même de quelques heures, comme c’est le cas dans cette affaire, peut suffire pour développer les pires pathologies, des années voire des décennies plus tard. Ce gendarme vit dans le stress d’être un jour frappé par la maladie. »

    Dans un espace confiné, au sous-sol

    Quand Bernard a appris le diagnostic de son camarade de l’Oclaesp, il a tout de suite fait le lien avec cette journée de printemps 2006. Ils sont envoyés, avec quatre autres gendarmes, à Vernouillet (Yvelines) au siège d’Eternit, dans le cadre de l’enquête mettant en cause l’industriel.

    « Les archives se situaient dans un espace confiné, au sous-sol. La pièce était peu éclairée, de la poussière bizarre se dégageait mais nous nous sommes mis au travail. Nous avons déplacé des armoires pour avoir accès aux dossiers. »

    En sortant, l’équipe s’interroge sur ce nuage blanchâtre. Le fait qu’Eternit, dans la ligne de mire de la juge acharnée Bertella-Geffroy, ait de nouveau été suffisamment imprudent, dans ses propres murs, pour laisser croupir ses archives sous des cendres toxiques paraît un peu gros.

    Et pourtant, les analyses d’empoussièrement sont formelles. Les documents sont bien amiantés. Les gendarmes ont donc été exposés chez le numéro un mondial de la production d’amiante. « Les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés », commente Me Ledoux.

    « Nous étions les pieds nickelés de la gendarmerie »

    Bernard :

    « A l’Oclaesp, nous étions les pieds nickelés de la gendarmerie. L’office a été créée en 2004. Nous avons dû attendre dix-huit mois avant d’obtenir des armes et deux ans, un tampon officiel de la gendarmerie nécessaire à nos enquêtes. Alors des équipements de protection individuelle… Je n’en ai jamais vu, si ce n’est à la télé. Un masque filtrant nous aurait pourtant évité d’inhaler cette fibre. Encore aujourd’hui, je n’y crois pas. »

    Son groupe « enquête technique amiante » n’a suivi aucune formation sur la poussière toxique. Certains ont déjà enquêté sur le sang contaminé ou les hormones de croissance. Bernard, lui, est devenu expert en lutte contre le dopage. Mais l’amiante, il n’y connaissait rien.

    Ce qui l’exaspère le plus, ce n’est pas le manque de prévention en amont, d’obligation de sécurité de son employeur pendant la perquisition, mais l’indifférence, a posteriori, de sa hiérarchie. Aucune visite médicale ni scanner. Il s’y est plié après s’être réveillé en sursaut, une nuit, en avril 2013, transporté par l’angoisse d’être contaminé par l’amiante.

    « J’étouffais. Et pourtant je ne fume pas. C’était une bronchite carabinée couplée d’une crise d’asthme. J’ai immédiatement passé un scanner, qui n’a révélé aucune tâche suspecte. Mais je l’ai fait aux frais de la sécu, en tirant sur la carte vitale. C’était pourtant le rôle de la médecine du travail. »

    L’état major rechigne à lui fournir un certificat d’exposition à l’amiante. Il a fallu attendre, encore, plusieurs mois, avant de l’obtenir. C’en est trop. La décision est prise, Bernard demande des comptes devant le tribunal pour se faire reconnaître et indemniser son préjudice d’anxiété.

    Car les maladies liées à l’amiante agissent comme une grenade, à retardement. Elles se déclenchent des mois, voire des décennies plus tard. Parfois jamais.

    « Ce ne serait pas raisonnable de courir au laboratoire du coin demander un scanner à chaque fois que je tousse. Mais quand je vois que mon jeune collègue a développé cette maladie, je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur. »

    « J’attendais de mes chefs une écoute »

    Un stress que le colonel Jacques Plays, directeur adjoint de la police judiciaire, minimise :

    «  Les gendarmes ont travaillé dans les archives une demi-journée seulement. Ils ont interpelé leur hiérarchie sur la poussière, qui a suspendu la perquisition et fait appel à une société de désamiantage pour décontaminer les documents.  »

    Une réaction à l’opposé de celle qu’espérait Bernard.

    « J’attendais de mes chefs une écoute, qu’on me dise : c’est comme un accident de circulation, c’est arrivé. On va mettre en route une procédure administrative, faire le nécessaire pour que vous soyez suivi, de manière à ce que si jamais vous développiez une asbestose, elle soit détectée le plus tôt possible. Et que comme tous les accidents de service, de circulation ou autres, notre exposition à cette fibre toxique soit inscrite au registre des constatations militaires, au cas où. Ma hiérarchie a refusé que ce soit écrit noir sur blanc. »

    Pendant la guerre du Kosovo, en 1999, Bernard a été exposé au plomb à Mitrovica. « Je n’ai pas attaqué la gendarmerie pour ça ! Les choses ont été faites, j’ai été rassuré », estime-t-il. Malgré des résultats inquiétants révélés à l’époque par les analyses des services de santé de l’armée, les médecins l’ont tranquillisé : aucun risque de développer le saturnisme à l’horizon. Ils ont fait leur travail, Bernard a continué le sien.


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  •   Saviez-vous que le géant du nucléaire Areva - le fournisseur d'EDF - dont l'État français est l'actionnaire majoritaire, profite depuis 40 ans de l'uranium du Niger, alors que ce pays reste l'un des plus pauvres au monde ?

     

    « Les pays africains doivent pouvoir compter sur des revenus équitables pour l'exploitation de leurs ressources par des entreprises françaises »

    Ali Idrissa, membre du ROTAB,
    Association nigérienne partenaire de l'action.

     
      Faites un don sur le site d'Oxfam France si vous le souhaitez.   

     

    Et saviez-vous qu'en France, une ampoule sur trois est éclairée grâce à l'uranium nigérien ? Pourtant, près de 90% de la population au Niger n'a pas accès à l'électricité.

    Cette injustice surprenante s'explique en réalité simplement : Areva et la France négocient des conditions qui leur sont particulièrement favorables dans le cadre de contrats passés avec l'Etat nigérien. Pour obtenir ces contrats à leur avantage, ils usent de tout leur poids politique, économique et diplomatique.

    Nous avons l'opportunité de dénoncer ce scandale : les contrats entre Areva et le Niger arrivent à leur terme et sont en cours de renégociation, avec l'appui du gouvernement français. La signature doit se faire dans les semaines à venir. C'est maintenant que l'avenir de l'exploitation de l'uranium au Niger se joue ! Ensemble, nous pouvons influencer la situation et la renverser.

    Grâce à vous, nous allons rencontrer le gouvernement français pour demander que la négociation se fasse en toute transparence, informer le plus grand nombre de personnes en France en alertant les médias. Avec votre soutien, nous allons également soutenir les prises de parole du ROTAB, l'organisation nigérienne avec laquelle nous lançons cette action, pour demander une rétribution juste des ressources.

     Aujourd'hui, vous avez le pouvoir de faire pression sur le gouvernement français et sur le géant Areva pour que cette situation indécente cesse et que la population nigérienne profite de ses propres richesses. Aidez-nous à faire le maximum de bruit pour dénoncer ce scandale au cours des prochaines semaines. Pour cela, faites un don.

    Je vous remercie de votre soutien.

    Solidairement,   

         Sébastien Fourmy   Directeur du plaidoyer
                      Oxfam France


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  •   Avec les Fralib, Attac s'engage pour libérer l'Eléphant !

    Des représentant-e-s du mouvement social, politique et intellectuel ont décidé, en accord avec les salariés de Fralib, de lancer un appel à la mobilisation citoyenne le 07 décembre prochain dans les supermarchés de France pour populariser l'appel au boycott de Fralib.

    Il s'agit de contraindre par la pression citoyenne cette multinationale à rendre possible le lancement du projet de SCOP (coopérative de production) élaboré par les salariés de Fralib. Concrètement, les Fralib demandent de pouvoir récupérer la marque Eléphant (abandonnée par Unilever).
    Attac est l'un des moteurs de cette initiative. Nous appelons tous les comités locaux d'Attac à contribuer à l'organisation de ces actions locales le 12 décembre. Une page Facebook https://www.facebook.com/liberezelephant est mise en place pour faciliter la coordination des actions au plan local. Merci à toutes et tous, et que vive l'Eléphant !

    L'appel

    Pour que vive Fralib: boycott d'Unilever !

    Une entreprise industrielle ancrée dans son territoire, la Provence. Relançant par ses commandes une production locale et écologique de plantes– tilleul, verveine, menthe...- jusqu'alors en déshérence. Liée à ses fournisseurs et à ses clients par des relations commerciales équitables et durables, avec des prix justes. Fondée sur la démocratie interne et la participation de toutes et tous aux décisions.

    Tel est le projet des travailleurs de Fralib à Géménos, près de Marseille, qui veulent relancer leur entreprise sous forme de coopérative. Depuis trois ans, elles et ils luttent pour obtenir de leur ancien employeur, la multinationale Unilever, le soutien minimum dont ils ont besoin pour se lancer : la cession du nom de marque « Éléphant », qu'Unilever a décidé de faire disparaitre au profit de LIPTON marque milliardaire du Groupe, et un certain volume de commandes pendant la période de démarrage.

    Mais Unilever ne veut rien savoir. Bien que la justice ait refusé à trois reprises un plan social injustifiable et annulé tous les licenciements, Unilever a cessé de payer les salaires depuis le 1er avril 2013 et refuse d'accorder une aide au démarrage de leur projet. Unilever (chiffre d'affaires 2012: 51 milliards d'euros ; profits nets : 5 milliards) veut détruire leur savoir-faire et leur collectif. Devant cette intransigeance, les Fralib avec leurs syndicats CGT et CFE-CGC ont appelé les consommateurs à boycotter toutes les marques du groupe Unilever, à commencer par LIPTON.

    Alors que le chômage, la précarité et les dégâts écologiques ne font qu'empirer, le succès du projet des Fralib serait un signal d'espoir et ouvrirait la voie à d'autres possibles. Les Fralib appellent à une première journée d'action pour le boycott massif des produits Unilever le samedi 7 décembre. Répondant à leur appel, nous nous associons à cette action pour inciter Unilever à accéder aux demandes des Fralib. Leur lutte est la nôtre, celle de toutes celles et ceux qui cherchent à engager dès aujourd'hui la transition vers un autre monde, vivable.

    Paul Ariès (politologue, mensuel "Les Zindignés"), Clémentine Autain (Fase-FdG), Geneviève Azam (Attac), Olivier Besancenot (NPA), Martine Billard (PG- FdG), Jean-Marc de Boni (La Nef), Benoît Borrits (Association Autogestion), Fabienne Brugel (Compagnie NAJE), Alain Caillé (sociologue), André Chassaigne (PCF-FdG), Sergio Coronado (EELV), Léo Coutelec (Miramap), Thomas Coutrot (économiste), Txetx Etcheverry (Bizi !), François Longérinas (journaliste), Dominique Méda (sociologue), Laurent Pinatel (Confédération paysanne), Xavier Renou (Les Désobéissants), Patrick Viveret (philosophe) et les salariés de FRALIB en lutte depuis plus de 3 ans.

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  •   Ce n'est pas l'écotaxe qu'il faut geler, c'est la TVA ! (6 nov.2013)

    La mobilisation contre l'écotaxe en Bretagne manifeste sous une forme contestable et pour partie dévoyée la colère populaire qui monte contre une politique économique et écologique dramatiquement inadaptée aux enjeux actuels. S'il poursuit dans cette voie le gouvernement de François Hollande va dans le mur. Un premier signe de réorientation passerait par la suspension de la hausse prévue de la TVA au 1er janvier.

    La révolte bretonne contre l'écotaxe est elle une manipulation patronale ou une juste lutte pour l'emploi ? Selon certains, le Medef et la FNSEA, principaux responsables de l'échec du « modèle breton » avec leurs choix productivistes et polluants, réussiraient ainsi à se dédouaner tout en torpillant toute fiscalité écologique. Pour d'autres, le mouvement veut légitimement défendre l'emploi et le pouvoir d'achat contre la politique économique et fiscale désastreuse du gouvernement.

    Ces thèses apparemment contradictoires sont en réalité toutes deux exactes. Dans la récente manifestation de Quimper, où agriculteurs, patrons et ouvriers de l'agro-alimentaire défilaient ensemble contre l'écotaxe, c'est le recours aux symboles historiques et culturels (le bonnet rouge, le drapeau breton) qui a fait tenir ensemble, peut-être provisoirement, ces deux dynamiques.

    Le grand responsable de cette confusion, c'est le gouvernement de François Hollande. Il fournit sur un plateau à la droite et aux oligarques de Bretagne (et d'ailleurs) foison d'arguments pour capitaliser sur la colère populaire. En cause : une politique fiscale aberrante et une politique de transition écologique inexistante.

    François Hollande s'est rallié au credo du Medef sur la compétitivité : 20 milliards d'exonérations supplémentaires (le « crédit d'impôt compétitivité-emploi ») seront financés par la hausse de la TVA au 1er janvier prochain et par de nouvelles coupes dans les dépenses publiques. Pour réduire à marche forcée les déficits publics comme l'impose le Traité budgétaire européen accepté par la France, il a alourdi l'impôt sur le revenu (gel du barême, suppression d'avantages pour les familles) et va augmenter les cotisations sociales (réforme des retraites). Au moment où les salaires stagnent et où le chômage explose, les ménages aux revenus moyens ou faibles perçoivent toutes ces hausses comme une agression fiscale.

    Dans ce contexte l'écotaxe est le bouc-émissaire idéal pour le patronat. Elle avait pourtant au départ d'excellentes justifications : accroître le coût du transport routier pourrait aider une démarche cohérente de relocalisation des productions et de transition écologique. Mais l'écotaxe issue du Grenelle de Sarkozy n'est qu'une caricature de taxe écologique.

    D'abord parce qu'elle ne touche que les transports sur les routes et autoroutes gratuites, épargnant l'essentiel du trafic de longue distance qui passe par les autoroutes à péage – privatisés à bas prix par la droite en 2006. Ensuite parce que le partenariat public-privé confié dans des conditions douteuses à l'entreprise Ecomouv est une véritable spoliation, puisque 20% des recettes attendues iront au partenaire privé. Et ce, même si l'écotaxe n'entre pas en vigueur, du fait des pénalités prévues au contrat. Enfin parce que ces recettes n'iront pas au financement d'une politique de transition écologique dans le domaine des transports.

    Car l'écotaxe illustre aussi la démission du gouvernement en matière de transition écologique. On prétend vouloir décourager le transport routier, mais où est le plan de développement massif du ferroutage et de transport ferroviaire de marchandises ? Dans les faits la SNCF poursuit son désengagement accéléré du fret ferroviaire via sa filiale Geodis. En Allemagne au contraire la Deutsche Bahn le développe massivement : les modes alternatifs au routier représentent 11% du trafic de marchandises en France contre 30% Allemagne.

    Pour Attac la crise sociale et écologique impose une réorientation radicale :

    • une politique fiscale à la fois fortement redistributive (renforcer l'impôt progressif sur le revenu et les grandes fortunes, taxer la finance) et écologique (taxe sur les émissions de CO2 et les transports au long cours)

    • une politique de l'emploi axée sur la réduction du temps de travail et des investissements massifs dans la transition écologique : transport ferroviaire, énergies renouvelables, économies d'énergie...

    • un soutien à la relocalisation des productions

    Dans l'immédiat ce n'est pas d'abord l'écotaxe qu'il faut suspendre mais la hausse de la TVA au 1er janvier 2014, qui va amputer le revenu des catégories populaires et aggraver la récession.

               Attac France,

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  •   Mardi 29 Octobre 2013   Emmanuel Lévy (Marianne)

    Sur les autoroutes, ca roule pour eux. Les actionnaires des sociétés autoroutières siphonnent les automobilistes et l'Etat, qui leur a vendu à vil prix cette poule aux œufs d'or.


    SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA
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    Plus fort encore que l'emprunt Giscard indexé sur l'or - une catastrophe pour les finances publiques ; plus insondable que le plan informatique des années 80, qui s'avérera un gouffre sans fond, la privatisation des autoroutes, finalisée en 2005 sous la présidence Chirac, figure déjà en tête du concours de « la plus mauvaise affaire jamais faite par l'Etat ». Un récent rapport de la Cour des comptes le confirme.

    Il donne même une vision apocalyptique de la situation : l'Etat serait totalement démuni, déculotté, face à Vinci, Eiffage et Sanef, les trois principaux proprios des autoroutes hexagonales, installés tels les gras fermiers généraux de l'Ancien Régime sur leurs 9 000 km de concessions. Péages en hausse continuelle, explosion des bénéfices, prorogation quasi automatique des concessions. En laissant s'engraisser les rentiers de l'or gris, l'Etat régulateur fait peut-être pis encore que l'Etat propriétaire, qui leur avait cédé à vil prix les autoroutes en 2005. « Les conditions actuelles ne permettent pas de garantir que les intérêts des usagers et de l'Etat sont suffisamment pris en compte », euphémise Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes.

    Comment cette situation a-t-elle pu perdurer ? Comment l'Etat a-t-il pu rester les bras ballants devant un tel détournement de l'argent du contribuable au profit d'intérêts privés ? Les profiteurs, on les connaît : ce sont les actionnaires de Vinci (ASF, Cofiroute, Escota), d'Eiffage (SAPN, APRR), les deux géants tricolores du BTP, et d'Albertis, leur cousin espagnol (Sanef présidé, on ne rit pas, par Alain Minc, grand promoteur de la privatisation). Le candidat Hollande avait promis d'y mettre fin. Aujourd'hui, il envisage de proroger la rente de trois ans...

    Comme si le permanent lobbying des autoroutiers, parmi les plus efficaces, laissait les usagers à la merci de ceux qui s'engraissent à leurs dépens en pressurant l'affaire que ces mêmes usagers ont à l'origine financée. Autrement dit, tous les citoyens - automobilistes au pouvoir d'achat affaibli, salariés ou petits patrons d'entreprise dont les surcoûts de transport dégradent la compétitivité - doivent payer la note - salée.

    Sur la route des vacances, au moment de franchir le péage autoroutier, le conducteur a toutes les raisons de sentir son portefeuille frétiller. Le sentiment de se faire détrousser s'installe. La martingale des profiteurs est en effet implacable. En moyenne, tous véhicules confondus, c'est 12,5 centimes qu'il faut cracher pour parcourir chacun des 9 000 km d'autoroutes payantes en concession. Pour les véhicules de tourisme, il faut compter jusqu'à 10,5 centimes en moyenne, contre 8,3 en 2005 (presque + 30 % !). Et cela monte jusqu'à 14,5 centimes pour aller de Chamonix à Chambéry (soit un ticket à 12,70 €). Presque deux fois le kilomètre pour le Paris-Lyon (7,23 centimes), par l'A6, section pourtant ultra-amortie.

    De petits ruisseaux qui font d'immenses fleuves. Ensemble, ASF, Cofiroute, Sanef et consorts encaissent, dans l'année, 10,5 milliards d'euros. Une aubaine pour leurs actionnaires, les grands groupes de BTP, car chacun des kilomètres parcourus sur leur réseau génère en moyenne près de 2,57 centimes de bénéfice net...

    Faites le calcul. Avec 83,8 milliards de kilomètres facturés, une manne de plus de 2 milliards tombe chaque année dans leurs poches, près de 43 % de plus qu'en 2005. A ce rythme-là, les 15 milliards payés en 2006 lors de la privatisation seront remboursés dans trois ans ! Et la poule aux œufs d'or est dans leur poulailler pour encore vingt longues années (au moins). Jusqu'en 2033.

    Martingale ? Au moment où les autoroutiers font pression sur l'Etat pour proroger (une fois de plus) leur concession, le récent rapport de la Cour des comptes en décrypte les méthodes. Insensible à la baisse du trafic, le chiffre d'affaires des autoroutiers poursuit inlassablement sa progression. Bizarre. Donc, quand le trafic croît, c'est le Pérou. Côté coûts, les économies, elles, sont au rendez-vous. De la réduction des moyens affectés à l'entretien des chaussées jusqu'à l'automatisation à marche forcée des bornes de paiement qui permet de réduire les charges de personnel, tout est bon pour tirer un maximum des péages.

    Sans compter que le temps joue pour eux : l'amortissement de nombreux tronçons allège chaque année le coût de leur endettement. Résultat mécanique : le chiffre d'affaires progresse trois fois plus vite que l'inflation, quand le bénéfice net, lui, met le turbo, avec une vitesse quatre fois supérieure à celle des prix.

    Des tarifs toujours en hausse

    Le scandale des péages privatisés
    « La vraie solution, c'est le gel des tarifs des péages. On sait bien le faire pour les salaires, alors pourquoi pas avec les compagnies autoroutières ? » Après des années de hausse continue, l'argument de Pierre Chasserey, président de l'association 40 millions d'automobilistes, a le mérite de la simplicité et de l'efficacité.

    Sauf que ce n'est pas possible. Contractuellement, les autoroutiers ont le droit d'augmenter leurs tarifs d'au moins 70 % du montant de l'inflation. Vous avez bien lu : « d'au moins ». Mais, s'il y a un plancher, aucun plafond n'est en revanche prévu. De sorte que « l'Etat exclut lui-même tout gel, voire toute baisse », indique malicieusement Didier Migaud. Pourquoi le ministère des Transports - c'est-à-dire, en fait, la Direction des infrastructures de transport (DIT) - a-t-il consenti des hausses de tarifs allant bien au-delà de l'inflation (voir le graphique ci-dessus) ?

    La réponse s'appelle « contrats de plan ». Signés pour cinq ans (on en est à la deuxième année), ils définissent les investissements d'« amélioration des réseaux » que s'engagent à réaliser les concessionnaires pour le bien-être supposé des usagers. Une belle promesse à laquelle la cour a du mal à croire : ou bien certains de ces travaux « relevaient des obligations normales des concessionnaires », ce qui ne devrait pas donner lieu à compensation, ou, pis encore, « l'Etat a accepté de compenser par des hausses de tarifs un grand nombre d'investissements de faible ampleur, dont l'utilité pour l'usager n'était pas toujours avérée ». Exprimés en termes diplomatiques, l'accusation est terrible. La multiplication des bornes d'arrêt sans péage - les « free flow », dans le langage autoroutier - illustrent jusqu'à la caricature cette dérive.

    Ces investissements ultrarentables, qui boostent le résultat des autoroutiers en réduisant leur masse salariale, sont donc financés par les usagers eux-mêmes. Une belle mise en pratique du célèbre proverbe : « Donne-moi ta montre, je te donnerai l'heure. » Traduit dans le langage pudique de la Cour des comptes, cela donne : « Les bénéfices des sociétés concessionnaires n'ont pas à être réinvestis [donc ne l'ont pas été] dans des investissements nouveaux ou dans des diminutions de tarifs. Par construction, ce modèle ne peut qu'aboutir à une hausse constante et continue des tarifs »... Le rêve capitaliste : disposer des revenus, sans courir de risque.

    Non contents d'être déjà gagnants-gagnants, les autoroutiers ont raffiné un peu plus encore l'entourloupe. Ils ont ajouté un étage à leur gros gâteau. Filiales de géants du BTP, ils réservent naturellement à leur maison mère l'essentiel de leur programme. Pardon ! Pourquoi se gêner ? « C'est une double rémunération, une première fois à travers les dividendes servis par les autoroutes, et une seconde via la surfacturation des travaux de la maison mère sur sa filiale », s'insurge Charles de Courson, le député UDI de la Marne. Et ça tombe bien, l'Etat n'a pas (ou ne se donne pas) les moyens de s'assurer que les obligations des autoroutiers inscrites dans les contrats de plan ont été pleinement remplies. Et, quand bien même, la pénalité maximale est riquiqui : 0,055 % de leur chiffre d'affaires ; bref, une piqûre de moustique sur la peau d'un éléphant.

    Impossible non plus d'établir la réalité de la fin du foisonnement tarifaire, pourtant déclaré illégal en 2006. «Depuis 2011, il aurait disparu», s'interroge Didier Migaud. Difficile, pourtant, pour les autoroutiers de renoncer à ce système pernicieux d'optimisation de leurs recettes. En gros, il s'agit de respecter en moyenne l'augmentation fixée par l'Etat, tout en modulant les tarifs des tronçons selon leur fréquentation. Bref, d'amplifier la hausse légale. De sorte que 1 + 1 soit égal à plus de 2. Magique ? Non, mathématique.

    Pour en apprécier l'ampleur, et aussi retourner la martingale à son profit, il suffit de sortir par une petite gare de péage pour revenir ensuite sur l'autoroute et finaliser son trajet. Une telle stratégie conduit parfois à payer moins cher le même trajet réalisé d'une seule traite. Ainsi, pour un Paris-Nantes, il faut compter 27,50 €. Mais, si l'on choisit de sortir puis de retourner sur l'autoroute en gare d'Ablis, la douloureuse tombe à 25,90 €.

    Pratiquée trois fois sur ce trajet, cette technique permet d'économiser jusqu'à 3,90 €, soit 14 % du tarif direct (voir le site www.autoroute-eco.fr ). Un comble : en contrepartie de la disparition du foisonnement sur son réseau, Cofiroute a obtenu une compensation tarifaire de 234 millions d'euros pour la période 2011-2014.

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