•   Publié le 18 mai 2016 par Matthieu Ricard sur son blog

    L’industrie des delphinariums est un parfait exemple d’égoïsme institutionnalisé. Argent, argent, argent… Le reste n’est qu’une farce tragique. Les façades éducationnelles, ludiques et environnementales masquent l’asservissement sans merci d’espèces douées d’une rare intelligence et jouissant d’une vie sociale riche et complexe.

     

    Ceci n’est pas un dauphin peut être commandé sur le site www.planete-vie.org

      Réservation au prix de 18,00 € sur commande et livré sur place lors du colloque (merci de ne pas oublier de préciser votre nom pour la reservation du livre) ou 21,00 € (18,00 € plus frais de port). Merci de préciser nom et adresse pour l’envoi. compte triodos  BE80 5230 8065 5777 communication  « ceci n’est pas un dauphin »,

     

    De la part des exploitants, ce n’est qu’hypocrisie, mercantilisme et désinformation. De la part du public, c’est un exemple, parmi d’autres, de dissonance cognitive : on aime ces cétacés si "mignons" — on leur consacre des documentaires émerveillés et on les représente dans des jouets en peluche et des porte-clés. Mais on fait aussi de leur vie une désespérante agonie.

    Coordonné par Yvan Beck (1), vétérinaire engagé belge engagé dans la lutte pour la défense du bien-être animal, Ceci n’est pas un dauphin est un plaidoyer passionné en faveur d’un juste traitement des cétacés, doublé d’un réquisitoire accablant et sans faille contre ceux qui les exploitent sans merci.

    S’appuyant sur une solide documentation, ce livre offre un tour d’horizon des mœurs des dauphins et des études scientifiques les plus pertinentes les concernant. Il documente également la façon dont ils sont maltraités dans les delphinariums et met en lumière les vastes intérêts financiers en jeu, ainsi que les manipulations des puissantes multinationales qui accumulent des fortunes sur la souffrance des cétacés.

    Il ne fait plus l’ombre d’un doute que les cétacés sont des animaux extraordinairement évolués, doués de conscience et d’une grande sensibilité. En 2012, un groupe d’éminents chercheurs en neurosciences cognitives, neuropharmacologie, neurophysiologie, neuroanatomie et neurosciences computationnelles, incluant Philip Low, Jaak Panksepp, Diana Reiss, David Edelman, Bruno Van Swinderen, et Christof Koch, réunis à l’Université de Cambridge à l’occasion de la Francis Crick Memorial Conference on Consciousness in Human and non-Human Animals, ont rédigé la Déclaration de Cambridge sur la conscience (2), dans laquelle ils affirment notamment : "Des données convergentes indiquent que les animaux non-humains possèdent les substrats neuroanatomiques, neurochimiques et neurophysiologiques des états conscients, ainsi que la capacité de se livrer à des comportements intentionnels. Par conséquent, la force des preuves nous amène à conclure que les humains ne sont pas seuls à posséder les substrats neurologiques de la conscience. Des animaux non-humains, notamment l’ensemble des mammifères et des oiseaux, ainsi que de nombreuses autres espèces telles que les pieuvres, possèdent également ces substrats neurologiques."

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  • À SIGNER » Non à l'huile de palme dans les carburants

    https://www.sauvonslaforet.org/petitions/1041/non-a-l-huile-de-palme-dans-les-carburants?

    Cher(e)s ami(e)s de la forêt tropicale,

    Le géant italien de l’énergie Eni-Agip vient de lancer dans 3.500 stations-services Eni Diesel+, un carburant soi-disant « durable » et « à la pointe de l’innovation ». Dans les faits, ce nouveau mal nommé « biocarburant » est composé de 85% de pétrole et 15% d’huile de palme, l’huile végétale dont la culture industrielle est la principale cause de la déforestation tropicale en Asie du Sud-est.

    Eni a annoncé à la mi-janvier la commercialisation en Italie de l’Eni Diesel+ : un carburant avec « 15% de composant renouvelable produit à partir d'huiles végétales (…) en utilisant la technologie Ecofining ™ ».

    Censé être « à la pointe de l’innovation » pour la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, ce nouveau mal nommé « biocarburant » est en fait principalement composé de :

    Eni Diesel+  >>>  85% de pétrole + 15% d’huile de palme

    Car la matière première utilisée par Eni dans sa « bio-raffinerie » de Marghera - près de Venise - est l’huile de palme. Une autre ville portuaire devrait aussi voir accoster les tankers venus d’Asie du Sud-Est puisqu’une une nouvelle « raffinerie verte » est en cours de réalisation à Gela en Sicile.

    ENI voit grand avec ces deux raffineries qui doivent consommer à terme 710.000 tonnes d’huile végétale pour une production annuelle de 530.000 tonnes de biocarburants

    Les plantations industrielles sont la cause principale de la déforestation tropicale en Asie du Sud-est pour de nombreuses organisations écologistes. Les forêts sont abattues et brûlées pour la mise en place des toujours plus envahissantes monocultures de palmiers à huile. La faune et la flore ne sont pas les seuls à disparaitre : les populations locales perdent leurs terres et leurs moyens de subsistance comme le déplorent nombre d’organisations de défense des droits humains.

    Le bilan environnemental de l’extraction pétrolière d’ENI au Nigéria est tout aussi catastrophique : l’organisation Amnesty International accuse ENI de 349 fuites de pétrole dans le delta du Niger pour la seule année 2014.

    L’Etat italien possède 30% du capital d’ENI. Demandons à ENI et au gouvernement italien d’arrêter la production de biocarburant à base d’huile de palme.

    La culture du palmier à huile dans des plantations industrielles est la cause principale de la déforestation en Asie du Sud-Est. La faune et la flore disparaissent, les populations locales perdent leurs terres et moyens de subsistance.

    Merci de signer notre pétition pour demander à Eni et au gouvernement italien - actionnaire à 30% de l’entreprise - de stopper la production de biocarburant à base d’huile de palme. 

    En vous remerciant de votre attention,

    Sylvain Harma Sauvons la forêt


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  • Visite de Kate et William dans le parc national Kaziranga : 62 personnes assassinées au nom de la lutte contre le braconnage

     
      Ces dernières années des dizaines de personnes ont été assassinées pour ‘lutter contre le braconnage’ dans le parc national Kaziranga, Les gardes forestiers bénéficient d'une immunité et ne peuvent être poursuivis.
    © Survival

    Protection de la nature dans les parcs nationaux

    Le prince William et Kate Middleton sont actuellement en Inde, en visite dans le parc national Kaziranga. Le parc Kaziranga est une réserve de tigres dont la politique de ‘tirer pour tuer’ a entraîné la mort de 62 personnes en tout juste 9 ans. Ces dernières ont été abattues par des gardes forestiers.

      Le parc national, situé dans l’Etat d’Assam, est devenu tristement célèbre dans tout le pays à cause des exécutions extrajudiciaires qui y sont commises. En effet, des gardes armés exécutent sommairement toute personne soupçonnée de braconnage et les populations locales seraient même payées pour dénoncer les personnes qu’elles soupçonnent d’être impliquées dans des activités de braconnage. Les gardes forestiers bénéficient d’une immunité qui les empêche d’être poursuivis par la justice.

      Cette politique de ‘tirer pour tuer’ a été critiquée par des organisations de protection de la nature car elle encourage la violence au lieu de lutter efficacement contre les réseaux criminels qui organisent le braconnage. Cette politique a été appliquée par Bishan Singh Bonal, l’ancien responsable du parc, qui dirige désormais l’organisme national chargé de la protection des tigres.

        La venue du couple royal au sein de la réserve s’inscrit dans le cadre de sa visite en Inde. Survival International a contacté le prince William, qui parraine plusieurs organisations de protection de la nature, l’exhortant à faire part aux autorités indiennes des préoccupations des tribus concernant les politiques oppressives de protection de la nature.

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  •  
    La Lettre de Médecine du Sens n°115

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  •   (Nancy HUSTON)

    2013    326 p.   8,70 € (en Poche)

       Toutes les différences entre les sexes sont socialement construites ; ce dogme est ressassé à l'envi dans la société française d'aujourd'hui. Pourtant il y a bien un impératif de reproduction - chez les humains comme chez tous les autres mammifères - qui induit un rapport à la séduction différent suivant que l'on naît garçon ou fille. Partant de ce constat simple mais désormais voué à l'anathème, Nancy Huston explore les tensions contradictoires introduites dans la sexualité en Occident par la photographie et le féminisme.
      Ainsi parvient-elle à démontrer l'étrangeté de notre propre société, qui nie tranquillement la différence des sexes tout en l'exploitant et en l'exacerbant à travers les industries de la beauté et de la pornographie. Ce livre brillamment dérangeant a suscité les réactions de nombreux lecteurs, dont certaines lettres sont ici reproduites en fin d'ouvrage.

       Née au Canada, Nancy Huston, qui vit aujourd'hui à Paris, est l'auteur de nombreux romans et essais publiés chez Actes Sud et Leméac, parmi lesquels, récemment, Danse noire (2013). 

     

        L'écrivaine publie un essai sur le regard que porte notre société sur la femme. Dans cet extrait teinté d'ironie, elle évoque le rôle de procréatrice, attribué à la femme et celui de séducteur, attribué à l'homme.

     

    Une fécondité dotée de sens 

      http://www.lexpress.fr/culture/livre/reflets-dans-un-oeil-d-homme-par-nancy-huston

    La vie de tous les primates supérieurs (groupe animal auquel appartient Homo sapiens) suit une trajectoire dont certaines étapes sont incontournables. L'une de ces étapes est la naissance. Ainsi la célèbre boutade beauvoirienne "On ne naît pas femme, on le devient" est-elle avant tout un truisme: on naît bébé, parfaitement indifférent à l'égard du sexe auquel on appartient.

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  •    Quel avenir pour le nucléaire en Europe ? À quel prix ? Selon le rapport sur le Programme indicatif du nucléaire que la Commission européenne doit publier prochainement, les pays de l'Union vont devoir investir massivement : 450 à 550 milliards seraient nécessaires d’ici 2050 pour prolonger la durée de vie des centrales existantes et construire de nouveaux réacteurs. Sans parler du démantèlement des centrales à fermer et de la gestion des déchets... Et les États, France en tête, n'auraient pas les provisions suffisantes. Explications.

     Par Julie Majerczak, correspondante à Bruxelles  © 2016 Novethic - Tous droits réservés

    Nucléaire : les projections controversées de la Commission européenne    Un ouvrier procède au démantèlement d'une turbo-soufflante, le 17 mars 2006 dans l'enceinte du réacteur de la centrale nucléaire desafectée de Brennilis, dans le cadre du démantèlement du site. (30/03/2016)
         Fred Tanneau / AFP

      C'est un exercice de prospective, mais il en dit long sur l’avenir de l’atome en Europe. La Commission européenne doit publier prochainement un rapport sur le Programme indicatif du nucléaire, auquel Novethic a eu accès.

    Ce document, que Bruxelles est obligé de produire régulièrement, est le premier depuis la catastrophe de Fukushima, en mars 2011. Le précédent remontait à 2008. Basée sur les sources publiques et les données transmises par les États membres, la mise à jour 2016 permet de se projeter jusqu’en 2050.

    Un niveau d’investissement difficile à atteindr

    Le parc nucléaire européen est en bout de course. 131 réacteurs d’une capacité totale de 121 GW, qui opèrent dans 14 États membres. Âge moyen : 29 ans. Sans prolongation de la durée de vie des centrales actuelles, 90% des réacteurs devront être fermés d’ici 2030, indique le rapport. Selon les calculs de Bruxelles, le maintien des capacités nucléaires entre 95 et 105 GW à l’horizon 2050 (qui verrait la part de l'énergie nucléaire passer de 27% aujourd’hui à 17 à 21% en 2050, compte tenu de l’augmentation attendue de la demande d’électricité), nécessitera 450 à 550 milliards d’euros. De l’aveu même de Bruxelles, il sera bien difficile d’atteindre un tel niveau d’investissement.

    Les coûts croissants des nouveaux projets

    "Certains nouveaux types de projet ont connu des délais et des dépassements de budget", indique la Commission, qui admet aussi que les coûts des nouvelles constructions sont dans "la fourchette haute" de ce que les analystes prévoyaient. C’est le moins que l’on puisse dire : les projets d’EPR finlandais Olkiluoto et français de Flamanville ont déjà coûté près de trois fois leur budget initial. Et ils ont pris des années de retard.

    Mais Bruxelles se veut optimiste et considère que les "projets futurs ayant recours aux mêmes technologies devraient bénéficier de l’expérience acquise". La Commission reconnaît toutefois que Flamanville et d’Olkiluoto "affaiblissent la compétitivité de l’énergie nucléaire".

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  • Publié par    La  Lettre de Médecine du Sens n°112

       

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  •   Petit jeu:

    Lisez (au hasard) une case 1, ajoutez (toujours au hasard) une case 2 puis une case 3 puis 4 et vous aurez un exemple de discours politique passe-partout. Vous pouvez ainsi faire un beau texte qui vous rappellera certainement beaucoup de choses entendues...


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  • Les Inuits résistants (Anne Pelouas )

    2015    144 p.   12 €

        Peuple de l'Arctique à l'histoire millénaire, les Inuits ont traversé le XXe siècle en passant du nomadisme à la sédentarité. Doués d'une faculté d'adaptation exceptionnelle, ils traversent aujourd'hui les temps troubles générés par le réchauffement climatique, lequel affecte davantage les pôles que le reste de la planète.
      Dans toutes les sphères de leur vie au quotidien, autant politique qu'économique, culturelle ou sociale, on sent chez eux une formidable aptitude à la résilience, sans reniement des valeurs fondamentales de leur culture ancestrale. Exemple avec les Inuits du Nord du Canada.

       Anne Pélouas est journaliste indépendante, correspondante du journal Le Monde au Canada, où elle est installée depuis 1988. Elle y a réalisé de nombreux reportages et portraits, tant pour des magazines français que québécois, dans des domaines variés : politique, économie, environnement, nature, tourisme, gastronomie... Mais sa passion première va au Grand Nord canadien et à ceux qui l'habitent.

      Anne Pélouas sur les traces du peuple Inuit du Canada, entre traditions et modernité

      L’image de esquimau chassant le phoque a vécu. Dans son livre , la journaliste franco-canadienne Anne Pélouas dresse le portrait d’un peuple Inuit entre traditions et modernité, un peuple qui a la volonté de dessiner lui-même les contours de son développement économique.

      « Je suis satisfaite d’avoir eu l’occasion de donner la parole à des gens qui pourfendent un peu les idées reçues », avance Anne Pélouas. Journaliste française indépendante, correspondante pour le quotidien Le Monde, l’auteure vit au Canada depuis 1988. Entre articles journalistiques, récits de voyage et entrevues, Anne Pélouas nous décrit une société millénaire qui vit dans le Grand nord canadien, sur l’immense territoire du Nunavut (Territoire du Canada depuis 1999) et du Nunavik (Québec).

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  • Les mains propres (Corinne LEPAGE )

    2015   192 p.  12 €

       Corinne Lepage a toujours refusé de choisir : pour elle, action citoyenne et engagement politique ne font qu'un. Tour à tour adjointe au maire de Cabourg, avocate engagée dans le procès de l'Erika, ministre du gouvernement Juppé, députée européenne, elle a vécu le monde politique de l'intérieur et en dévoile la face obscure : enrichissement personnel d'élus, évasion fiscale de ministres en vue, connivences politico-médiatiques.

       Forte de ses années d'expérience et d'une foi inébranlable en l'avenir, Corinne Lepage appelle à la mise en place du référendum d'initiative populaire, d'un droit de pétition auprès du Parlement et d'une chambre représentant la société civile dotée de réels pouvoirs. Sa voix est reconnaissable entre mille parce qu'elle est libre, limpide et sans concession. Nécessaire. 

    La France a besoin d'une opération mains propres 

    Corinne Lepage

    Avocate, Ancienne députée européenne Cap21, ancienne ministre de l'Environnement

    Publication Mis à jour: 01/09/2014 11h12 CEST

    La France, dont la réputation des petits arrangements entre amis sur le plan politique, du copinage, des décisions politiciennes en contradiction flagrante avec le droit, n'est plus à faire, est-elle en train de changer?

    Nos concitoyens ne supportent plus, et à juste titre, le hors droit(s) dans lequel la classe politique s'est enfermée, l'affaire Bygmalion n'étant que la quintessence d'un système dans lequel la partitocratie s'est installée pour mieux utiliser les fonds publics à l'abri des regards et assurer à ce petit monde une impunité qui permet tous les excès.

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  • Poèmes de Guantanamo (Collectif)

    2009    74 p.

       Guantánamo est un trou noir. Grâce à la mobilisation, en particulier d'un collectif d'avocats, la parole des détenus devient audible, et l'expérience de la collecte de ces poèmes représente un travail réellement inédit. On lira avec intérêt la préface de Flagg Miller, linguiste et anthropologue, et la postface d'Ariel Dorfman, poète et essayiste américano-chilien, pour prendre la mesure des enjeux de cette mobilisation. Et l'on découvrira avec émotion et colère les profils des dix-sept détenus qui ont écrit ces vingt-deux poèmes et les ont fait sortir de manière clandestine dans des tubes de dentifrice ou grâce à de petits billets cachés. Le parti pris de l'édition est de présenter chaque détenu, puis son poème. Rappelons qu'ils étaient quelque sept cent soixante-quinze en 2002, arrêtés dans le monde et retenus, pour la plus grande partie d'entre eux, en toute illégitimité dans la baie cubaine.

    Marina Silva --Le Monde Diplomatique

       Les vingt-deux poèmes de ce volume ont été écrits par des hommes détenus dans le centre de détention militaire américain de la baie de Gguantánamo à Cuba. Comme tous les prisonniers de Guantánamo, ces poètes sont musulmans. Depuis la publication, certains d'entre eux ont été relâchés et renvoyés dans leurs pays d'origine mais la plupart endurent leur sixième année de captivité dans des conditions d'isolement quasi total, emprisonnés sans chefs d'accusation, procès ou protections les plus élémentaires garanties par les Conventions de Genève.

       Leurs poèmes, tous écrits derrière les barreaux, furent composés avec peu d'espoir d'être présentés à un public plus large que le petit cercle de leurs codétenus. Mais maintenant que les poèmes ont été autorisés à la publication et réunis dans un volume, ils fournissent aux citoyens du monde une opportunité unique d'entendre directement les détenus décrire leur vie dans ce centre de détention américain tristement célèbre.    

    Les poèmes de Guantanamo

      Barack Obama a dévoilé mardi son plan pour fermer Guantánamo. Depuis l’ouverture du camp en 2002, on le sait, des centaines de personnes – 760 exactement – y ont été incarcérées. Bon nombre d’entre elles, on le sait moins, y ont écrit de la poésie. En 2007, Mark Falkoff, avocat de dix-sept détenus, a publié vingt-deux de ces textes dans Poems from Guantánamo: Detainees Speak (traduit deux ans plus tard sous le titre Poèmes de Guantánamo). Face aux conditions d’enfermement particulièrement difficiles, de nombreux prisonniers ont trouvé une échappatoire dans la poésie, art majeur dans la culture musulmane. Un seul des auteurs publiés, Abdul Rahim Muslim Dost, avait déjà rédigé des vers avant son incarcération. Il assure en avoir écrit 25000 autres pendant son séjour à Guantánamo. C’était pour lui et ses co-détenus un moyen de ne pas perdre l’esprit, de se stimuler intellectuellement ou de prier. Avant d’obtenir le droit au papier et aux crayons, certains gravaient leurs vers avec l'ongle, sur la vaisselle jetable en polystyrène.
      L'étonnante aventure de ce livre a commencé en 2005, quand Marc Falkoff découvre deux poèmes au milieu des lettres de ses clients, et décide d’en rassembler d’avantage afin de les publier. Les autorités américaines craignent que ces textes servent de propagande ou de messages codés. Elles acceptent cependant d’en déclassifier quelques-uns. Ces poèmes ne sont donc pas toujours d’une facture extraordinaire, ni leurs propos particulièrement originaux par rapport à la longue tradition de la poésie de prison musulmane. Mais « on ne lit pas ce livre pour le plaisir, on le lit pour sa valeur de témoignage », estime Dan Chiasson dans le New York Times. Témoignage de souffrance, de frustration, de rage anti-américaine. De conviction djihadiste, aussi ? Pas vraiment, explique l’universitaire Flagg Miller dans sa préface, qui souligne la « relative absence d’imagerie religieuse déclarée, de vocabulaire archaïque et de thèmes historiques », éléments classiques de la littérature extrémiste. Reste que deux de ces poètes sont devenus, après leur libération, d’importantes figures du djihad.   En savoir plus : Les poètes du djihad, Books, octobre 2015.
     La newsletter de Books (23/02/2016)  

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  • Transition énergétique

    Benjamin Dessus  24/02/2016  http://www.alterecoplus.fr//energie/edf-la-fin-de-letat-dans-letat

    Centrale nucléaire EDF de Cruas-Meysse, en Ardèche. ©Stéphane AUDRAS/REA

       La découverte récente des difficultés d’EDF avec la chute de la valeur de ses actions - de 85,50 € le 22 novembre 2007 à 10,90 € le 18 février dernier (une perte de valeur de 157 milliards d'euros de 2016 pour l’Etat actionnaire) - et les craintes suscitées pour l’avenir par le mur d’investissement à réaliser pour engager la politique que son président a présentée le 16 février suscitent évidemment de nombreux commentaires. Dans son éditorial du 17 février, le quotidien Le Monde y voit « la fin d’une époque où EDF et son armée d’ingénieurs du nucléaire, véritable Etat dans l’Etat, dictaient aux gouvernements la politique de la France ». On pourrait s’en réjouir pour la démocratie si les circonstances n’étaient pas si graves pour le service public et les finances de l’Etat, et si, au moins, c’était tout à fait exact.

    L'augmentation inéluctable de la consommation d'électricité : un dogme qui a la vie dure 

    Qu’en est-il ? Le président d’EDF, Jean-Bernard Lévy, nous annonçait le 16 février dernier qu'« il n'y a pas de fermeture de centrales de prévue dans les dix ans à venir », qu’EDF va continuer à exploiter l’ensemble de son parc qui produit 75 % de l’électricité nationale, en prolonger la durée de vie de dix ou vingt ans et assurer la relève avec des EPR. A nous, donc, consommateurs, de rendre compatible sa décision avec la loi de transition énergétique qui impose que la production nucléaire ne dépasse pas 50 % de la consommation intérieure d’électricité en 2025, en accroissant de 50 % notre consommation d’ici à cette date. Et cela devrait nous coûter cher, puisque, dans le même temps, EDF demande à l'Etat de lui garantir un prix du nucléaire sur trente ou quarante ans et un relèvement des tarifs aux particuliers   1

    L’état des lieux

    C’est bien vrai que le nucléaire et donc EDF sont aujourd’hui dans une situation difficile :

    – avec une consommation d’électricité qui stagne depuis plusieurs années (voir figure ci-dessous) et dont la croissance en Europe d’ici à 2020 se situera selon RTE entre + 0,70 % et – 2 % par an et, en France, de + ou – 0,16 % par an, malgré les nouveaux usages de l’électricité régulièrement invoqués pour justifier un retour à la hausse  2 ;

    – avec une loi de transition énergétique qui impose une division par deux de la consommation d’énergie en 2050 dont on a du mal à imaginer qu’elle concernera tous les produits énergétiques sauf l’électricité ;

    – avec une production mondiale d’électricité nucléaire qui a chuté depuis 2011 de 12 %, comme l’avaient prévu les experts indépendants dès 2005 sans être jamais entendus   3.

    C’est à un marché atone peuplé de nouveaux concurrents dans le domaine nucléaire, qui contraste avec celui de l’électricité d’origine renouvelable en très rapide expansion, que se trouve donc aujourd’hui confronté EDF. S’ajoutent à ses difficultés la chute récente des prix des combustibles fossiles et la montée en puissance des renouvelables sur un marché européen déjà saturé qui font chuter les prix de gros, et la perte du monopole de vente d’électricité d’EDF sur le sol national.

     La demande électrique stagne
     

    Cela ne date pas d’hier, mais les dirigeants d’EDF comme les gouvernements successifs n’ont manifestement pas voulu en prendre conscience, tant le dogme de l’augmentation inéluctable de la consommation d’électricité et de la supériorité française dans le domaine nucléaire s’est révélé prégnant. 

    Trop sûr de soi

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  •   Chers colibris,
        Nous tenions à vous adresser un immense merci pour l’extraordinaire mobilisation que vous avez lancée autour du film Demain. Vous avez grandement contribué à son succès et au fait qu’il puisse désormais toucher un large public !
        Ce sont près de 800.000 personnes qui ont déjà vu le film en France (et ce n’est pas fini !), plus de 100.000 en Belgique, 90.000 en Suisse, et le film va désormais sortir dans 20 pays !
        Comme nous le répétons souvent : nous avons plus de pouvoir que ce que nous croyons. Ne l’oublions jamais.
    En attendant la sortie du DVD entre juin et septembre 2016, le film continue sa vie en salle. Cet outil est à votre service pour diffuser un nouvel imaginaire, créer du lien, susciter des projets là où vous vivez.

       Nous avons aussi mis à votre disposition un guide d’animation pour organiser des projections près de chez vous. Le cinéma est un lieu précieux de rencontre, de lien social, qu’il nous paraît important d’utiliser pour mobiliser vos amis, voisins, élus, etc.
       Demain, c’est aussi un livre pour adulte pour approfondir les thématiques abordées, trouver les références des études, des lieux, des initiatives...
       Et un ouvrage pour enfant : "Demain, Les aventures de Léo, Lou et Pablo à la recherche d'un monde meilleur".
       Ces 2 ouvrages sont chroniqués dans ce blog.

       Encore merci d’être là avec nous, de nous porter, de nous donner de l’énergie, pour continuer à faire notre part.
        Nous vous embrassons chaleureusement,
        Cyril Dion et les équipes du film Demain et Colibris


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  • Climat (

    2015     416 p.    34 €

        Comprendre les climats passés pour appréhender le changement climatique en cours: telle est l'originalité de ce livre ambitieux. Le texte est une synthèse à jour des principales connaissances sur l'évolution actuelle du climat et des enjeux qui se dessinent. Pour cela, il présente tout d'abord les mécanismes à l'oeuvre dans le maintien du climat (Parties I et II).
       La connaissance des facteurs responsables de cet équilibre énergétique permet alors de saisir l'ensemble des causes de changements climatiques (Partie III). Avec ce bagage, l'évolution passée du climat à différentes échelles de temps est abordée et les différents facteurs en jeu sont identifiés (Partie IV).
      Ces quatre premières parties amènent à comprendre comment et pourquoi le climat évolue sans cesse. Les exemple choisis (tels les glaciations du Quaternaire) illustrent l'importance d'un changement climatique sur la température moyenne à la surface de la Terre, et ses conséquences diverses.
      Le décor est ainsi planté pour retracer le réchauffement des dernières décennies, son impact sur les différents milieux tant physiques que vivants et la part de la responsabilité humaine, suite aux émissions de gaz à effet de serre, ou GES (Partie V).
      La dernière partie (Partie VI) se focalise sur les simulations du climat futur. Le réchauffement en cours peut alors être apprécié à l'aulne des changements passés, des conséquences attendues et des variations naturelles qui peuvent le renforcer ou l'atténuer. L'ensemble du parcours suivi dans ce livre permet enfin de cerner le degré d'importance des changements envisagés selon les scénarios d'émissions de GES.

       Marie-Antoinette Mélières, physico-chimiste, ancien maître de conférence à l'Université J. Fourier-Grenoble 1, a
    enseigné la physique et le climat. Aujourd'hui membre du Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot, elle réalise de nombreuses interventions tout public et auprès des élus.
      Chloé Maréchal, géochimiste, est maître de conférences à l'Observatoire des sciences de l'Univers à l'Université Claude Bernard-Lyon1. Depuis 2012, elle est responsable d'un cycle grand public sur le climat dans le cadre de l Université Ouverte de Lyon 1 et donne de nombreuses conférences grand public sur le climat.


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  • Violations des droits humains : Survival International porte plainte contre une organisation

    de protection de la nature.

    Survival International refuse toute subvention gouvernementale afin de ne pas être réduite au silence par ceux qui violent les droits des peuples indigènes. C'est pourquoi nous dépendons de vous pour financer nos actions urgentes. Le prélèvement régulier nous permet de planifier en toute sécurité nos campagnes pour aider les peuples indigènes à défendre leurs vies, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.

     
      Depuis que les Baka ont été expulsés de force de leurs forêts, leur santé est en déclin. Ils vivent désormais en bordure de routes et sont fortement exposés à des maladies telles que la malaria.

    © Survival International

       Survival International, le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes, a déposé une plainte devant l’OCDE au sujet des activités soutenues par le WWF au Cameroun. L’organisation finance des brigades anti-braconnage qui ont commis de violents abus sur des membres de la communauté baka. Elle soutient également des zones protégées sur les territoires des Baka auxquelles ils sont interdits d’accès.

    C’est la première fois qu’une requête est présentée devant l’OCDE – Organisation de coopération et de développement économiques – à l’encontre d’une organisation de protection de la nature par le biais d’une procédure généralement réservée aux entreprises multinationales.

    La plainte reproche au WWF d’avoir été impliqué dans des actes de violence et dans la spoliation de terres de ‘Pygmées’ baka au Cameroun. Le WWF soutient des zones protégées auxquelles les Baka sont interdits d’accès ainsi que des brigades anti-braconnage. Ces dernières frappent et torturent depuis plus d’une décennie des femmes et des hommes baka, ainsi que d’autres membres de tribus des forêts tropicales.

    Les ‘Pygmées’ baka sont des chasseurs-cueilleurs qui vivent de manière durable depuis des générations dans les forêts tropicales d’Afrique centrale. L’importance qu’ils accordent à la forêt, en tant que refuge matériel et spirituel, source de leur religion, de leurs moyens d’existence, de leur pharmacopée et de leur identité culturelle ne peut être sous-estimée.

    Des Baka ont, à de nombreuses reprises, fait part à Survival des activités de ces brigades dans la région. Par exemple, en 2015, un Baka a rapporté : ‘Quand ils [les gardes forestiers] sont arrivés chez nous, nous dormions, ma femme et moi. Ils m’ont frappé avec une machette. Ils ont aussi frappé ma femme’.

    Avant de commencer ses activités au Cameroun, le WWF n’a pas pris en compte les conséquences qu’elles engendreraient sur les Baka. Par conséquent, l’organisation internationale de protection de la nature a contribué à de graves violations des droits humains. Elle a non seulement outrepassé la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et les principes directeurs de l’OCDE concernant les droits humains mais également sa propre politique concernant les peuples indigènes. L’équipe juridique de Survival a donc décidé de déposer une plainte officielle.


    Depuis des générations, les Baka chassent et cueillent de manière raisonnée dans la forêt tropicale d'Afrique centrale.

    © Selcen Kucukustel/Atlas

      Aujourd’hui, l’exploitation forestière et minière ainsi que le trafic d’espèces protégées continuent. Ces activités inquiètent les peuples indigènes. Leurs territoires sont en train d’être détruits, alors même que l’accès à de grandes parties de ces terres leur est interdit au nom de la protection de la nature.

    ‘Ils laissent les éléphants mourir dans la forêt alors même qu’ils nous empêchent de manger’, a raconté un Baka à Survival en 2013.

    Survival International appelle à adopter une nouvelle approche de la protection de la nature qui respecte les droits des communautés indigènes. Ces dernières dépendent de leur environnement et le gèrent depuis des millénaires. Malgré cela, de grandes organisations de protection de la nature établissent des partenariats avec des agences de tourisme et des entreprises dont les activités nuisent aux peuples indigènes. Ils sont les meilleurs défenseurs de l’environnement et devraient donc être au coeur des politiques de protection de la nature.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré : ‘Le WWF sait pertinemment que les gardes forestiers financés par ses sympathisants pour protéger la nature commettent de manière répétée de graves abus à l’encontre des Baka. Leurs terres ont été volées pour créer des zones protégées et certains d’entre eux ont même été torturés. Malgré cela, l’organisation s’est contentée de faire des déclarations publiques pour contrecarrer les critiques mais n’a pas mis fin à ces abus. Elle exhorte des entreprises à respecter les principes directeurs de l’OCDE alors même qu’elle les outrepasse constamment. Cela fait des décennies que les droits humains sont violés par la mise en place de projets de développement et de protection de la nature. Des millions de personnes en Afrique et en Asie ont souffert de ces projets. Il est temps aujourd’hui que ces grandes organisations réagissent. Si le WWF ne peut pas empêcher les brigades anti-braconnages qu’il finance de porter atteinte aux Baka, alors peut-être devrait-il reconsidérer sa présence sur leurs territoires’.

    Lire en ligne: http://www.survivalfrance.org/actu/11131


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  • Répétez après moi : l’assurance chômage est excédentaire

    22/02/2016     Christian Chavagneux Éditorialiste

      http://www.alterecoplus.fr/chronique/christian-chavagneux

    Lundi 22 février, les partenaires sociaux entament leurs négociations sur l’avenir de l’assurance-chômage. Le gouvernement, relayé ces derniers jours par l’Association française des entreprises privées (AFEP), oriente le débat depuis plusieurs semaines vers la nécessité de réduire l’aide aux chômeurs en mettant en avant l’idée de dégressivité des allocations. En clair : les chômeurs nous coûtent trop cher. Un constat complètement erroné : contrairement à ce que raconte la vulgate gouvernementale et patronale, le régime français d’indemnisation du chômage est excédentaire.

    Les négociations pourraient pourtant être utiles si elles prenaient pour base la nécessité de remettre en cause la multiplication de contrats de travail de plus en plus courts. Ce sont eux qui nous coûtent le plus.

    Un système en excédent

    Le débat sur l’avenir de l’Unedic est ravivé chaque année lors de la publication des comptes qui mettent en avant une montée de la dette de l’institution : 25,9 milliards d’euros pour 2015, entre 30 et 35 milliards attendus pour 2018, selon que l’on se fie aux projections du gouvernement ou de l’Unedic.

    On pourrait souligner que cette dette ne représente qu’un peu plus de 1 % de la dette publique française. Au moment où la France emprunte jusqu’à un horizon de 6 ans à des taux négatifs, cela signifie que les investisseurs sont prêts à payer pour financer les chômeurs français !

    L’Unedic ramenée à la seule indemnisation des chômeurs dégage un solde positif. Y compris depuis la crise

    Mais puisqu’il faut tout de même faire attention à maîtriser la dette, plongeons nous dans les comptes de l’Unedic. C’est ce qu’a fait dans une étude récente pour l’Institut de l’entreprise le spécialiste du sujet Bruno Coquet. Il a étudié la contribution à la dette de toutes les activités de l’Unedic et sa conclusion est sans appel : le régime d’indemnisation des chômeurs (droits communs + intérim + intermittents) est excédentaire.

    Si l’Unedic est bien, au final, en déficit, c’est le résultat de sa participation, imposée par l’Etat, au service public de l’emploi : aide à la création d’entreprises, approvisionnement de 10 % du budget de Pôle emploi, etc. Sans ces charges supplémentaires, l’Unedic ramenée à la seule indemnisation des chômeurs dégage un solde positif. Y compris depuis la crise : sur la période 2008-2015, l’excédent s’élève à 2,9 milliards d’euros. La soi-disant générosité de l’indemnisation des chômeurs est une contre-vérité au moment où moins de la moitié des chômeurs français reçoivent quelque chose.

    Les réformes nécessaires

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  • Le progrès peut tuer : des enfants 'pygmées' rémunérés en colle à sniffer et en alcool

    Lire en ligne: http://www.survivalfrance.org/actu/11098

    Expulsés de force de leurs forêts, de nombreux groupes de chasseurs-cueilleurs d'Afrique vivent en marge de la société et sont vulnérables à l'exploitation.
    Expulsés de force de leurs forêts, de nombreux groupes de chasseurs-cueilleurs d'Afrique vivent en marge de la société et sont vulnérables à l'exploitation.

    © C. Fornellino Romero/Survival

    Un nouveau rapport de Survival International révèle que des enfants des forêts tropicales africaines ont été payés en colle à sniffer et en alcool pour des tâches subalternes qu’ils ont effectuées.

    Le rapport mentionne qu’en 2013, en République du Congo, des commerçants ont rémunéré des enfants de la tribu bayaka en colle à sniffer pour le nettoyage de latrines.

    Au Cameroun, les Baka – qui ont été illégalement expulsés de leurs forêts – sont souvent payés 5 verres d’alcool la demi-journée de travail. Nombre d’entre eux, en proie à la pauvreté et à la dépression causées par la spoliation de leurs terres, se tournent vers la boisson pour échapper à leurs problèmes.

    Presque partout en Afrique centrale, les chasseurs-cueilleurs qui ont été dépossédés de leurs terres sont rémunérés en substances addictives, le plus souvent en alcool artisanal.

    Atono, un Baka expulsé de force de son territoire, a raconté : ‘Nous sommes en train de tomber malades car notre alimentation a changé. Notre peau n’aime pas le soleil ni la vie au village. Dans la forêt nous sommes en bonne santé et nous prenons du poids. Mais désormais, plus personne n’est musclé, tout le monde a l’air malade. Nous sommes obligés de boire pour oublier nos problèmes’.

    Pendant des générations, les Baka et autres peuples de chasseurs-cueilleurs ont vécu de manière durable dans la forêt tropicale africaine.
    Pendant des générations, les Baka et autres peuples de chasseurs-cueilleurs ont vécu de manière durable dans la forêt tropicale africaine.

    © Edmond Dounias/Survival

    Les problèmes de dépendance aux drogues et à l’alcool sont fréquents chez les communautés indigènes dont les terres ont été spoliées. Au Canada, les enfants innu, dont les familles ont été forcées à abandonner leur mode de vie nomade, en viennent à sniffer de l’essence à l’aide de sacs en plastique. De même, en Australie, le taux d’alcoolisme des communautés aborigènes est plus élevé que celui des Australiens non-aborigènes.

    Boniface Alimankinni, un Aborigène des Îles Tiwi, témoigne : ‘Nous n’avions aucun respect pour nous-mêmes et rien à transmettre à nos enfants si ce n’est la violence et l’alcoolisme. Ils sont coincés entre un passé qu’ils ne comprennent pas et un avenir qui ne leur offre rien’.

    L’addiction aux drogues et l’alcoolisme ne sont pas une fatalité pour les communautés indigènes. Ils sont la conséquence de l’échec des politiques qui ont imposé le ‘progrès’ et le ‘développement’ à des peuples dont le mode de vie traditionnel est largement autosuffisant. Les sociétés industrialisées les soumettent à la violence génocidaire, à l’esclavage et au racisme dans le but de leur voler leurs terres et leurs ressources ainsi que d’exploiter leur force de travail au nom du ‘progrès’.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré : ‘Le rapport de Survival ‘Le progrès peut tuer’ montre qu’imposer le développement aux communautés indigènes ne fonctionne tout simplement pas. Même le nouveau système de santé n’est jamais en mesure de contrer les effets des maladies introduites et la destruction provoquée par l’accaparement des terres. Le développement forcé n’apporte jamais aux peuples indigènes une vie plus longue et plus heureuse mais au contraire, une existence plus courte et plus triste à laquelle ils n’échappent que par la mort. Le ‘progrès’ a détruit de nombreux peuples et en menace encore beaucoup d’autres; nous exhortons donc les Nations unies à se prononcer contre le développement forcé sur les territoires indigènes’.


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  • S. JOBS

     

       Commentaire. Nous publions les dernières paroles de Steve Jobs qui fait le point sur son existence, la valeur de la réussite, et de la vie.

    LE TEXTE

       « J’ai atteint le sommet du succès dans les affaires. Aux yeux des autres, ma vie a été le symbole du succès. Toutefois, en dehors du travail, j’ai eu peu de joie. Enfin, ma richesse n’est rien de plus qu’un fait dans lequel je me suis habitué.

       En ce moment, allongé sur le lit d’hôpital et me rappelant toute ma vie, je me rends compte que tous les éloges et les richesses dont j’étais si fier, ont été transformé en quelque chose d’insignifiant devant la mort imminente.

      Dans l’obscurité, quand je regarde les feux verts de l’équipement de la respiration artificielle et que j'entends le bourdonnement de ses sons mécaniques, je peux sentir le souffle de la proximité de la mort qui m’attend.

      C’est seulement maintenant que je comprends, une fois qu’on a accumulé assez d’argent pour le reste de sa vie, que nous devons poursuivre d’autres objectifs qui ne sont pas liés à la richesse. Ils doivent être quelque chose de plus important : Par exemple, les histoires d’amour, l’art, les rêves de notre enfance… Dieu nous a formé d’une manière que nous pouvons sentir l’amour dans le cœur de chacun de nous, et pas les illusions construites par la célébrité ou l’argent que j’ai gagné, je ne peux pas les emmener avec moi. Je ne peux emporter avec moi que les souvenirs qui ont été renforcés par l’amour.

      C’est la vraie richesse qui vous suivra ; qui vous accompagnera et vous donnera la force et la lumière pour aller de l’avant. L’amour peut voyager a des milliers de kilomètres et c’est ainsi. la vie n’a pas de limites. Bouge-toi où tu voudras. Fais de ton mieux pour atteindre les objectifs que tu souhaites atteindre. Tout est dans ton cœur et dans tes mains.

      Quel est le lit le plus cher du monde ? Le lit d’hôpital. Vous, si vous avez de l’argent, vous pouvez engager quelqu’un pour conduire votre voiture, mais on ne peut pas embaucher quelqu’un pour prendre sa maladie .

      Les choses matérielles perdues peuvent se retrouver. Mais il y a une chose que vous ne pouvez jamais trouver quand on perd sa vie. Quelle que soit l’étape de la vie dans laquelle nous sommes en ce moment, au final, nous allons devoir affronter le jour ou le rideau tombera. Faites un trésor de l’amour pour votre famille, de l’amour pour votre mari ou femme, de l’amour pour vos amis… Que chacun agisse avec amour et occupez-vous de votre prochain. » Steve Jobs

    Texte paru dans la Lettre Médecine du Sens n° 100 (janvier 2016 )


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  • COP21 : les chasseurs-cueilleurs ogiek exhortent le président kenyan à protéger leur forêt

    La forêt des Ogiek représente l'un des puits de carbone les plus importants d’Afrique et elle alimente en eau les rivières du Kenya.
       La forêt des Ogiek représente l'un des puits de carbone les plus importants d’Afrique et elle alimente en eau les rivières du Kenya.

       © Yoshi Shimizu

       Peu de temps après la visite du pape François au Kenya lors de laquelle il a appelé à une plus grande protection de l’environnement, quelques-uns des derniers chasseurs-cueilleurs d’Afrique ont exhorté leur président à sauver leur forêt ancestrale de la destruction.

       La forêt de Mau fait partie des terres ancestrales des Ogiek qui y chassent et y pratiquent la cueillette depuis des temps immémoriaux.

       Malgré les rapports des Ogiek faisant état d’une déforestation généralisée de leurs territoires, les autorités n’ont pas pris les mesures nécessaires pour y mettre fin. Cet inertie a conduit une communauté à porter l’affaire devant le Président Uluru Kenyatta.

      Depuis des années le gouvernement kenyan a refusé de reconnaître le rôle que jouent les Ogiek dans la protection de leurs terres. Il les a même illégalement expulsés à plusieurs reprises de la forêt de Mau au nom de la conservation.

       La plus haute instance des droits de l’homme en Afrique a déclaré en 2012 que ces expulsions représentaient une grave violation des droits fondamentaux des Ogiek.

       Elle a porté leur cas devant la Cour africaine des droits de l’homme, lui demandant de porter une attention toute particulière au rôle fondamental joué par les peuples indigènes dans la protection de l’environnement. Les Ogiek attendent toujours la décision de la Cour.

       Les expulsions n’ont pas mené non plus à la protection de la forêt. A de nombreuses reprises elles ont laissé place à l’exploitation forestière et à des plantations à but lucratif, dont certaines appartiennent à des représentants du gouvernement.

       Si les autorités n’empêchent pas la destruction de leurs terres, la communauté ogiek soutient qu’elle prendra elle-même les mesures nécessaires pour protéger la forêt.

       Survival international exhorte les dirigeants présents lors de la COP21 à reconnaître que les peuples indigènes tels que les Ogiek devraient être à la tête de la lutte pour la protection de l’environnement.

    Lire en ligne: http://www.survivalfrance.org/actu/11056


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  • Survival annonce le lauréat du prix du ‘raciste de l’année’

    Fernando Furtado, lauréat du prix du 'raciste de l'année' en 2015, s'adresse à l'Assemblée législative de l'Etat du Maranhão.
        Fernando Furtado, lauréat du prix du 'raciste de l'année' en 2015, s'adresse à l'Assemblée législative de l'Etat du Maranhão.

                                                                           © Agência Assembleia

      Survival International a décerné le prix du ‘raciste de l’année’ à Fernando Furtado, un député de l’Etat du Maranhão au Brésil.

       Furtado, du parti communiste brésilien, a reçu le prix en vertu des remarques offensantes qu’il a faites lors d’un discours en juillet, dans lequel il a déclaré qu’il fallait laisser les Indiens d’Amazonie mourir de faim. Il les a aussi qualifiés de ‘bande d’homosexuels’. Après avoir provoqué l’indignation au Brésil, M. Furtado a été contraint de revenir officiellement sur ses déclarations.

       Lors d’une réunion avec des bûcherons et des éleveurs, M. Furtado a déclaré au sujet des Indiens brésiliens : ‘Ils ne savent pas cultiver le riz, laissons-les donc mourir de faim dans la misère, c’est la meilleure chose à faire, parce qu’ils ne savent pas travailler’.

       Le discours était adressé à la communauté de colons de São João do Caru, proche de la frontière du territoire indigène awá, dans une région unique de forêt pré-amazonienne. De nombreux incendies déclenchés par des bûcherons font toujours rage dans la région, menaçant la vie de plusieurs centaines d’Indiens awá. Parmi eux, un groupe d’Indiens isolés, l’une des sociétés les plus vulnérables au monde.

    Les peuples indigènes tels que les Awá subissent fréquemment préjugés et violence.
     Les peuples indigènes tels que les Awá subissent fréquemment préjugés et violence.

      © Fiona Watson/Survival

       Considérant les propos offensants tenus par M. Furtado et le contexte dans lequel ils ont été formulés, Survival appelle à ce qu’ils soient considérés comme une incitation à la haine raciale. Il existe un fort ressentiment envers les Indiens de la région depuis que le gouvernement a mené une opération visant à expulser les bûcherons du territoire awá, suite à la campagne internationale de Survival. Il est fort probable que ce ressentiment soit, entre autres motivations, à l’origine des incendies criminels visant les populations locales awá

      C’est la deuxième année consécutive qu’un Brésilien reçoit le prix de Survival International. Son collègue, le politicien brésilien Luis Carlos Heinze, avait reçu le prix du ‘raciste de l’année’ en 2014 après avoir déclaré : ‘Le gouvernement… couche avec les Noirs, les Indiens, les gays, les lesbiennes, avec tous les losers. C’est dans son lit qu’ils sont protégés et qu’ils manigancent contre le gouvernement’.

       Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré : ‘Ces remarques odieuses montrent à quel point le racisme envers les peuples indigènes est présent parmi les personnes les plus influentes de la société brésilienne. Il est essentiel que les gens au Brésil et ailleurs soient conscients de la fréquence de ces attitudes car elles renforcent l’avalanche de violence génocidaire à laquelle les peuples indigènes brésiliens sont confrontés aujourd’hui. C’est pour cette raison que nous avons décidé d’élire Furtado au rang de raciste de l’année 2015’.

    Lire en ligne: http://www.survivalfrance.org/actu/11067


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  •     Report de l’obligation de transparence fiscale des grandes entreprises : une erreur économique, morale et politique

      http://alternatives-economiques.fr/blogs/godard/2015/12/20/report-de-l’obligation-de-transparence-fiscale-des-grandes-entreprises

    L’intervention du Gouvernement le Mercredi 16 décembre à 1 heure du matin , pour demander aux députés socialistes présents dans l’hémicycle de ne pas voter l’amendement obligeant les grandes entreprises à publier les informations concernant leurs activités dans les paradis fiscaux est une erreur économique , morale et  politique.

    Une erreur qui en dit long sur la dépendance du gouvernement vis-à-vis des « grands patrons » et en particulier ceux des banques.

    Pourquoi ceux-ci ne veulent-ils pas que ces informations soient publiques, considérant que l’ information confidentielle fournie à l’ administration fiscale est suffisante ? Sans doute parce qu’ils savent qu’avec celle -ci, contrairement à la société civile dans son ensemble , on peut toujours s’ arranger , en faisant le coup du chantage à la compétitivité et à l’emploi…

    Ce que Christian Eckert, dans son argumentation vis -à-vis des députés qu’il faut convaincre traduit par cette étonnante phrase : « on n’est pas sûrs que tout cela tourne bien »…

    Ceux qui comme moi ont connu la grande entreprise savent qu’avoir des placements dans les paradis fiscaux, c’ est bien sûr un avantage économique car on évite de payer des impôts , mais c’est aussi une source de liquidités facile à utiliser pour les paiements occultes qui alimentent la corruption sous toutes ses formes …on comprend donc mieux pourquoi « ça pourrait mal tourner… ».

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  •  

    Meilleurs voeux 2015

      Meilleurs voeux pour cette nouvelle année.

      Que nous vivions enfin dans la paix et la joie afin de les répandre autour de nous.

     Que nous comprenions enfin qu'un être humain est égal à tout autre être humain ainsi que le disait et le vivait Meilleurs voeux 2015Gandhi au-delà des différences de niveau de vie, de culture, de mode de vie, de pensée.....

     Que la tolérance soit en permanence la base notre conduite avec le souci de justice et d'équité.

      Que nous nous libérions des préjugés qui nous bloquent, créent de la peur et nous empêchent de voir l'Autre tel qu'il est, c'est à dire identique à nous. Que l'Autre nous soit une source d'enrichissement par sa différence.

     Que l'altruisme nous inspire comme le demande Matthieu RICARD.

     Meilleurs voeux 2015Que nous apprenions à vivre plus simplement afin que que la pauvreté, la soif et la faim aient des chances de reculer et que le pillage des ressources du monde diminue  puis cesse. Inspirons-nous de Pierre Rabhi.

     Que l'humour, la lucidité, la sagesse et le respect nous inspirent plus souvent.

     Que nous respections la nature et tout ce qu'elle nous donne gratuitement.

     Que nous respections les animaux dont nous avons tant besoin et qui sont capables de souffrances et d'amour  comme nous.

      "On ne peut changer une situation sans changer la mentalité qui en est à l'origine"  Einstein et Gandhi

      Essayons de changer nos propres mentalités par exemple en lisant l'un des livres chroniqués à la rubrique"Communication non-violente".

    Meilleurs voeux 2015

    "Innover, ce n'est pas avoir une nouvelle idée, mais arrêter d'avoir une vieille idée"  Edwin Herbert Land

       Soyons créatifs dans nos choix, notre comportement,....

      Travaillons donc à développer notre lucidité et à changer de mentalité en nous informant, en travaillant sur nous-mêmes, en changeant nos visions de la vie, en consommant différemment, en nous respectant quoi!

      Bonne année 2016


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  • Informer n'est pas un délit (

                                                                2015    240 p.   17 €

       À l’heure où le droit d’informer est trop souvent attaqué, seize journalistes d’investigation ont décidé de faire cause commune pour raconter dans un livre choral les dessous de leurs enquêtes les plus sensibles.

      Comment ils sont suivis, écoutés, menacés. Comment des pressions économiques s’exercent sur eux.
    Comment leurs sources sont traquées. Comment le droit est régulièrement contourné entre secret-défense et secret des affaires pour criminaliser le journalisme.

      Un livre de journalistes chaque jour en lutte pour informer les citoyens.

    FABRICE ARFI, Mediapart                                           BENOÎT COLLOMBAT, France Inter
    HÉLÈNE CONSTANTY, L’Express & Mediapart          GÉRARD DAVET, Le Monde
    CHRISTOPHE LABBÉ, Le Point                                     FABRICE LHOMME, Le Monde
    ÉLISE LUCET, France 2                                                 MATHILDE MATHIEU, Mediapart
    CAROLINE MONNOT, Le Monde                                    PAUL MOREIRA, Premières Lignes
    MARTINE ORANGE, Mediapart                                      OLIVIA RECASENS, Le Point
    LAURENT RICHARD, Premières Lignes                        DENIS ROBERT, écrivain & documentariste
    JACQUES-OLIVIER TEYSSIER, Montpellier Journal   MARINE TURCHI, Mediapart

    Revue de presse

    INFORMER N’EST PAS UN DÉLIT

    « Un livre-manifeste […] sous la direction de deux poids lourds de l’enquête. »
    Franck Johannès, Le Monde
    Lire la critique dans le MONDE

    « À lire pour comprendre les limites de la liberté de la presse, en France, en 2015. »
    Anna Cuxac, Causette

    « Au moment où l'on s'interroge sur la concentration des médias, cet ouvrage dresse un état des lieux inquiétant du secteur. »
    Jean-Claude Renard, Politis

    « Une lecture essentielle. »
    Christian Chavagneux, Alternatives économiques
    Lire la critique dans Alternatives économiques

    « Un trésor d’anecdotes qui permettent de mieux cerner l’état de la liberté de la presse en France. »
    Nicolas Quenel, Paris Match.fr

    « Un récit saisissant. »    Le Soir
    « Le livre fourmille de cas d'école sur la guerre d'usure menée contre l'information. »
    Pierre Chaillan, L’Humanité    Lire l'article dansl'Humanité


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  •  Le gouvernement bloque en pleine nuit un outil anti-paradis fiscaux

    Christian Chavagneux   16/12/2015

     http://www.alterecoplus.fr/economie/le-gouvernement-bloque-en-pleine-nuit-un-outil-anti-paradis-fiscaux-

    Mais qu’est-ce qui leur a pris ? Ce fut une nuit de folie à l’Assemblée nationale. A minuit, la France était dotée d’une arme anti-paradis fiscaux très attendue et qui recevait son deuxième vote parlementaire positif en 10 jours. A une heure trente du matin, le vote était annulé par une manœuvre indigne du gouvernement. Pour quel enjeu ?

    Une étape clé dans la lutte contre les paradis fiscaux

    Il y a 10 jours, l’Assemblée nationale votait positivement en faveur d’un amendement demandant aux entreprises de rendre public, une fois par an, dans chaque pays où elles sont implantées, le montant de leur chiffre d’affaires, le nombre de leurs employés, les profits réalisés et les impôts payés.

    Pourquoi ces données sont-elles importantes ? Parce que les paradis fiscaux ne sont pas, contrairement à l’imaginaire public traditionnel, des coffres-forts remplis d’argent. Ce sont des territoires dont les gouvernements vendent la souveraineté aux plus puissants en leur proposant d’écrire les lois qui leur conviennent. Ces lois ont un objectif : découpler, artificiellement, l’endroit où se produit une transaction économique (toucher un salaire, des intérêts, des dividendes, un héritage, réaliser un profit, une plus-value…) et l’endroit où elle est juridiquement enregistrée et donc contrôlée et taxée.

    La comptabilité pays par pays c'est montrer à tous les turpides fiscales des entreprises

    Avec une comptabilité pays par pays, on peut voir si une entreprise réalise du chiffre d’affaires dans un pays mais cumule des profits dans un autre où elle n’a pratiquement pas d’employés, voire d’activité et toutes sortes de bizarreries comptables. C’est une bonne technique pour repérer ceux qui abusent des paradis fiscaux, avant de déterminer comment les sanctionner.

    Le G20 a prévu d’obliger les grandes firmes à fournir ces données aux administrations fiscales. Mais à elles seules. Actionnaires, parlementaires, ONG, journalistes, etc., sont exclus de l’information.

    Antidémocratique

    La nuit dernière, un amendement soutenu par plusieurs députés socialistes et écologistes visant à rendre publiques ces données reçoit de nouveau un vote positif. Comme le racontent les ONG (voir plus bas) qui sont suivi le débat, le gouvernement demande alors une suspension de séance, réveille ses partisans et fait voter à 1 h 30 un nouvel amendement annulant le précédent.

    Surtout pas de données publiques sur les turpitudes fiscales de nos grandes entreprises. Une honte. Sur cette page de l’Assemblée (http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/%28legislature%29/14/%28num%29/1207), vous trouverez les noms des députés présents qui ont permis au gouvernement de réussir sa manœuvre (les votes pour) et ceux des 21 députés de gauche qui ont tenté de sauver l’honneur de leur famille politique.

    Une manipulation à 1 h 30 du matin

    En 2013, la France avait obligé les banques à fournir ces informations et à les rendre publiques. Le Parlement européen lui avait emboîté le pas et toutes les banques doivent désormais communiquer, à tous, ces informations (une analyse des résultats sera bientôt disponible). L’enjeu était d’étendre cette obligation à toutes les entreprises, au-delà du secteur bancaire.

    Cette fois, le gouvernement a suivi le lobbying des grandes entreprises, qui sont vent debout contre la mesure, en refusant la transparence. Avec quel argument ? Regardez la vidéo ci-dessous pour y découvrir l'argument phare de Christian Eckert, notre ministre du budget : « on n'est pas sûr que tout ça tourne bien » (vers 1'). Quand on en arrive à ce degré de pertinence... (Vidéo impossible à trouver)

    La France s’enorgueillit d’être un pays moteur dans la lutte contre les paradis fiscaux. Cette nuit, c’était plutôt la France du frein moteur !

    Christian Chavagneux  
    --------
      Une manœuvre à l’Assemblée nationale fait voler en éclats l’ambition de transparence fiscale des députés 
     
    http://www.stopparadisfiscaux.fr/qui-sommes-nous/plateformes-regionales-43/article/reactive-une-manoeuvre-

    Mercredi 16 décembre 2015 -–

      Le gouvernement a montré un bien triste visage cette nuit à l’Assemblée nationale alors que se tenaient les discussions autour du reporting public pays par pays, une mesure essentielle dans la lutte contre l’évasion fiscale. Après un premier vote de l’Assemblée favorable à la transparence fiscale, le Gouvernement a manœuvré en coulisses, mobilisé des députés au milieu de la nuit pour un nouveau vote qui a finalement rejeté le reporting public pays par pays. Ce coup de force de l’exécutif ralentit dangereusement la lutte contre l’évasion fiscale.

    Cette nuit, l’Assemblée nationale a envoyé un signal extrêmement négatif dans la lutte contre l’évasion fiscale. Dans le cadre de la deuxième lecture du PLFR 2015, vers 1h30 du matin, les députés ont finalement rejeté le reporting public pays par pays après l’avoir pourtant adopté deux fois. La première fois il y a 10 jours, dans le cadre de la 1ere lecture du PLFR (voir communiqué de la Plateforme du 4 décembre: http://www.stopparadisfiscaux.fr/que-font-les-etats/la-france/article/lutte-contre-l-evasion-fiscale-l). La seconde, cette nuit à minuit, quand les députés ont voté en scrutin public en faveur de l’amendement concerné à 28 voix contre 24. Mais le gouvernement, défavorable à cette mesure, a demandé une seconde délibération. Au terme d’une suspension de séance qui a duré plus de 40 minutes, et au cours de laquelle le gouvernement a orchestré les conditions d’un nouveau vote en sommant des députés de corriger le tir et en appelant d’autres à la rescousse, il a refait voter l’Assemblée et a finalement obtenu le rejet de cet amendement, à 25 voix contre 21 [1].

    Les organisations de la Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires, notamment le CCFD-Terre Solidaire, Oxfam France, Peuples Solidaires ActionAid France mais aussi ONE France dénoncent avec la plus grande fermeté ce passage en force. Nos organisations appellent les députés mobilisés contre l’évasion fiscale à poursuivre leur bataille, notamment dans le cadre de la loi Transparence qui sera présentée par Monsieur Sapin en début d’année [2].

    Nos organisations rappellent que cette mesure, défendue depuis une dizaine d’années par les organisations de la société civile, aurait obligé les entreprises françaises à rendre publiques des informations sur leurs activités et les impôts qu’elles paient dans tous les territoires où elles sont implantées. Elle aurait ainsi permis à la société civile dans son ensemble de savoir si les impôts payés par les entreprises correspondent à leur activité économique réelle. Sans cette mesure de transparence essentielle pour mettre fin à l’évasion fiscale, les entreprises continueront à construire des montages fiscaux artificiels dans le but d’échapper à l’impôt et donc de priver les pays des recettes fiscales nécessaires au financement de leurs services publics. C’est donc la pauvreté et les inégalités qui vont continuer à croître, notamment dans les pays en développement qui souffrent particulièrement des pratiques d’évasion fiscale des entreprises multinationales.

    Contacts presse : CCFD-Terre Solidaire : Karine Appy, 01 44 82 80 67 / 06 66 12 33 02

      Oxfam France : Caroline Prak, 06 27 15 80 99

      ONE France : Annabel Hervieu, 06 31 22 89 68

      Peuples Solidaires ActionAid France : Lison Rehbinder, 06 31 29 11 60

    Notes aux rédactions

    Le vote portait sur les amendements 48, 11, 55, déposés respectivement par des députés socialistes et écologistes engagés dans la lutte contre l’évasion fiscale comme Pascal Cherki, Eric Alauzet, Dominique Potier, Yann Galut. Il prévoyait que les entreprises multinationales rendent public publique chaque année leur chiffre d’affaires, leurs bénéfices, le nombre de leurs filiales et de leurs employés, et le montant des impôts payés dans chacun des pays dans lesquels elles sont implantées.

    [1] Le détail sur le premier vote est disponible ici :

      http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/14/(num)/1206. Le deuxième vote après suspension de séance à la demande du gouvernement portait sur un amendement gouvernemental visant à supprimer l’amendement tout juste voté et le détail des votes se trouve ici :

       http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/%28legislature%29/14/%28num%29/1207

    [2] En avril 2013, le Président François Hollande a fait un discours (http://www.elysee.fr/declarations/article/declaration-du-president-de-la-republique-4/) fort en faveur d’une transparence accrue pour les banques mais aussi pour toutes les grandes entreprises multinationales « Les banques françaises devront rendre publique, chaque année, la liste de toutes leurs filiales, partout dans le monde, et pays par pays. Elles devront indiquer la nature de leurs activités. (…) L’ensemble de ces informations seront publiques et à la disposition de tous. Je veux que cette obligation soit également appliquée au niveau de l’Union européenne et, demain, étendue aux grandes entreprises.


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  •   La présidente de l’association Cafo Mali France, qui défend les droits des femmes, explique la façon dont elles s'adaptent au changement climatique au Mali.

      http://www.terraeco.net/changement-climatique-agriculture,63050.html 
    par Claire Baudiffier  pour Terraeco.net

     Que faites-vous à la COP21, Oumou Sissoko ?  « Je suis venue ici, dans l’espace Génération climat, pour parler de l’adaptation des femmes au changement climatique. Je suis d’ailleurs étonnée par leur absence. Certes, il y a quelques femmes côté politique et négociations, mais côté société civile, très peu. C’est dommage, on ne les entend pas. Au Mali, elles sont les premières victimes du dérèglement. La plupart, dont les agricultrices, se sont adaptées aux effets de ce dernier, notamment en ce qui concerne la question du bois. Là-bas, le bois est à la base de tout : il sert à cuisiner et à se chauffer. Or, il se fait de plus en plus rare. Les femmes ont dû réinventer le foyer traditionnel. Celui-ci était composé de trois pierres, était très gourmand en bois et polluant (voir ici, ndlr).

       Les femmes se sont alors tourné, avec l’aide de l’Etat et des associations qui les ont sensibilisées, vers le foyer amélioré en banco, c’est-à-dire avec les matériaux disponibles. Dans ce cas-là, de l’eau, de la terre et de l’argile. Il permet d’économiser entre 50% et 75% de bois. D’autres en ont créé en métal, qui émettait encore moins de fumée, mais c’était beaucoup plus coûteux, donc pas accessible à toutes. Elles abandonnent aussi certaines cultures ou en reprennent d’autres, comme la patate douce, qui est de nouveau cultivée depuis quelques années et qui avait été abandonnée au profit de la pomme de terre. Le but de notre association est aussi de dire qu’il faut redonner des semences et des terres fertiles à ces femmes. Ce devrait d’ailleurs être des biens communs, accessibles gratuitement.

       Enfin, il faut bien comprendre que beaucoup de femmes se retrouvent seules. En effet, les hommes partent – notamment vers le sud du pays et du continent – car il n’y a plus d’eau. Elles restent pour s’occuper des enfants. Certaines partent tenter leur chance en ville et s’y retrouvent sans le sou, et tombent parfois dans la prostitution, même si c’est un phénomène dont on parle peu. »

    - Le site de l’association Cafo Mali France
    - Que faites-vous à la COP21, Yuhan Li ?
    - Que faites-vous à la COP21, Tom B.K. Goldtooth ?
    - Que faites-vous à la COP21, Lino Mamaní Huarca ?
    - Que faites-vous à la COP21, Gregorio Mucu Maas ?
    - Que faites-vous à la COP21, Adrien Brunetti ?
    - Que faites-vous à la COP21, Mickaël ?
    - Que faites-vous à la COP21, Liz Conor ?
    - Que faites-vous à la COP21, Stéphanie Pageot ?

      Articles publiés sur Terraéco.net  


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  • Humour

    https://www-2.netcourrier.com/


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  •    Dans les couloirs du Bourget, il n'y a pas que des négociateurs, des délégués ou des ministres. Il y a aussi des scientifiques venus voir si le brouillon d'accord peut espérer sauver la planète. Et pour cinq d'entre eux, le compte n'y est pas.

      http://www.terraeco.net/COP21-accord-scientifiques,

      Dans une salle pleine à craquer, des journalistes assis par terre, collés contre les murs, carnets contre les genoux, écouteurs vissés aux oreilles, sont venus glaner les mots de cinq grands bonhommes. Alors que les négociations sur l’accord de Paris entrent dans la dernière droite, que peuvent donc bien penser cinq climatologues de très haut niveau du texte posé sur la table ? Que le compte n’y est pas. Certes, le seuil de 2°C qu’il faut à tout prix se retenir de dépasser pour que les populations du monde survivent est bien inscrit. Mieux, la notion de 1,5°C, encore peu partagée il y a quelques mois, risque bien d’apparaître au cœur de l’accord de Paris.

    « La formulation de l’article 2 qui dit que nous devons rester en dessous des 2°C voire des 1,5°C est une bonne formulation, en accord avec les conclusions du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ndlr) », a déclaré, à l’ouverture de la conférence de presse, Hans Joachim Schellnhuber, directeur du prestigieux Postdam Institute for Climate Impact Research. « C’est une bonne chose politiquement. Beaucoup de voix s’élèvent encore pour assurer que nous pouvons aller jusqu’à 3°C, voire 4°C, même si nous ne les entendons pas ici. C’est important que les communautés plaident pour 1,5°C pour aller contre ces voix », a abondé Kevin Anderson, vice-directeur du Tyndall Institute, au sortir de la conférence.

    Reste un problème de taille : « On ne peut pas avoir 1,5°C d’un côté, et ne pas avoir des INDC (engagement de réduction d’émission de gaz à effet de serre, ndlr) assez ambitieux de l’autre. Sinon, ça ne sert à rien », s’est agacé Johan Rockström, directeur exécutif du Stockholm Resilience Center, à la tribune. « Est-ce que le reste du texte rend l’objectif de 1,5°C opérationnel ? Non, ce qui est écrit n’est pas suffisant », a abondé Hans Joachim Schellnhuber.

    Cruel manque de précision

    Outre l’insuffisance des INDC – qui ne sont pas inclus dans le texte de l’accord –, les moyens qui doivent être mis en œuvre pour respecter le seuil de 2°C ou de 1,5°C manquent cruellement de précision, estiment les chercheurs. Dans son article 3, le projet de texte stipule ainsi que les « parties doivent viser un pic d’émissions de gaz à effet de serre aussi rapidement que possible » et qu’elles devront, à partir de là, « entreprendre de rapides réductions afin d’atteindre une neutralité d’émissions de gaz à effet de serre dans la deuxième moitié du siècle ». Des formules vagues pour Steffen Kallbekken, directeur du Centre pour des politiques climat et énergie internationales : « Ces formules peuvent toujours être cohérentes avec un objectif de 2°C mais elles n’envoient pas un signal clair sur ce qu’on a besoin de faire. Les options du brouillon précédent le faisaient. Elles mentionnaient des fourchettes de réduction de gaz à effet de serre à atteindre en 2050 –40% à -70% ou -70% à -95% mais elles ont disparu dans le nouveau texte », a-t-il regretté devant le parterre de journalistes.

    Pire, une formulation aussi vague peut induire à peu près tout. « Pour moi, cette expression sous-entend l’emploi de technologies d’émissions négatives. On peut encore produire du carbone, et, plus tard, on l’enlèvera. Mais ça, c’est à condition que les technologies de captage fonctionnent. Or, dans le texte, il n’y a aucune mention de ces technologies. A la COP, il n’y a aucune discussion sur ce sujet. (…) Est-ce que ces technologies seront capables d’absorber assez de CO2 ? Où le stockera-t-on ? Si l’on utilise la biomasse pour le stocker, y en aura-t-il assez pour nourrir 9 milliards de personnes en parallèle ? Pourra-t-on le transporter ? », s’est agacé Kevin Anderson. Quelques minutes plus tôt, dans la salle bondée, il avait affirmé : « Toutes les politiques doivent être pensées en considérant que ces solutions technologiques ne marcheront pas. »

    Ramener la science dans le texte

    Pour le chercheur britannique, qui ne mâche pas ses mots, le manque de précision dans le brouillon de texte pourrait même rendre l’accord final moins ambitieux que celui de Copenhague, pourtant critiqué de toutes parts. Au moins, « l’accord de Copenhague incluait le transport aérien et maritime. Or les émissions de ces deux secteurs sont équivalentes à celles de l’Allemagne et du Royaume-Uni et ces secteurs sont en croissance rapide… Pourtant, leurs émissions ont été complètement retirées du texte. A moins que nous ne considérions sérieusement le transport aérien et maritime, l’objectif de 2°C n’est pas réaliste. Nous devons ramener la science dans le texte. »

    Mais que veulent encore ces scientifiques ? Que le texte soit plus ambitieux s’il veut bel et bien tenir l’objectif des 1,5 °C en misant sur un pic des émissions en 2020. Mais surtout que les articles soient plus prescriptifs : « Pour avoir une chance d’être en sécurité, de rester en deçà du seuil de 1,5 ou même 2°C, il faut une décarbonisation totale en 2050. Au moment où nous quitterons Paris, tous les pays devraient adopter des plans de décarbonisation à l’horizon 2050 », a rêvé Hans Joachim Schellnhuber. « Pour rester sous 1,5°C, il faut que les pays riches atteignent une décarbonisation encore plus rapide, a risqué Johan Rockström. Que l’Europe, les pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques, ndlr), l’Australie, l’Amérique du Nord, atteignent zéro énergies fossiles en 2020. Il faut que lundi, au lendemain de la COP, on éteigne les lumières et qu’on commence la transition.

      Par Karine Le Loët    Rédactrice en chef à « Terra eco »


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  •     Début octobre, l’OCDE et les ministres des finances de l’UE se targuaient d’avoir sifflé la fin de la récréation pour les multinationales habituées à fuir le fisc. Un mois plus tard, c’est aux ONG de répliquer. Dans un rapport publié ce mardi, elles dévoilent les nombreuses pratiques qui permettent encore aux entreprises de bénéficier d’avantages fiscaux au détriment des pays les plus pauvres. Quinze pays européens ont été comparés parmi lesquels la France. Autrefois leader, elle est désormais reléguée au rang des pays passifs en raison de son refus d’entreprendre toute réforme en dehors de l’UE ou de l’OCDE. Décryptage.

       De pionnière à mauvaise élève. La France est pointée du doigt pour son rétropédalage sur la transparence fiscale des entreprises. Une position décryptée dans un rapport publié ce mardi 3 novembre par le réseau d’ONG Eurodad (European Network on Debt and Development) et 15 associations européennes parmi lesquelles Oxfam et le CCFD-Terre solidaire.  

    "La France, qui a pendant longtemps été le pays leader sur les questions de transparence fiscale au niveau européen, ne demande plus à ce que les informations concernant les activités des entreprises et les impôts qu’elles payent soient rendues publiques", notent les auteurs du rapport.  

    Si l’Hexagone avait été le premier pays européen à mettre en place un reporting pays par pays public pour ses institutions bancaires, en 2013, avec un effet d’entraînement sur l’UE qui a adopté une disposition similaire peu de temps après, le gouvernement se montre aujourd’hui plus que frileux pour étendre ce reporting public aux autres secteurs d’activité.

    "Compter sur les lanceurs d’alerte pour dénoncer les abus"  

    Ainsi, Michel Sapin, le ministre des Finances, dit suivre de près l’étude que mène la Commission européenne sur l’impact d’un reporting public pays par pays. Les résultats seront publiés début 2016. En attendant, il a fait savoir, dans un communiqué, qu’il mettrait en place le reporting OCDE dans le projet de loi sur les finances rectificatif examiné à l’Assemblée nationale en fin d’année.

    Or le reporting OCDE, présenté en octobre dernier dans le cadre du plan d’action BEPS (Erosion des bases taxables et transfert de bénéfices), ne concerne que les entreprises réalisant un chiffre d’affaires de plus de 750 millions d’euros, soit 10 à 15 % des entreprises selon les ONG, et ne sera pas accessible au grand public .

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  •                                                                2005    212 p.   30 € 

       De l'ombre des jardins à la flambée dans l'âtre, de l'aspirine aux pneus d'avion, du bois de lit au papier de ce livre, il y a eu peu de domaines de notre vie où l'arbre n'ait sa place, avec la discrétion qui le caractérise.
      Et s'il est à ce point notre partenaire dans l'entreprise souvent hasardeuse qu'est la vie sur terre, n'est-ce pas aussi parce que nous partageons avec lui d'impérieux intérêts : lumière et eau, fertilité des sols, espace et chaleur ?
      Qu'est donc au fond ce compagnon quotidien ? Comment définir cette forme de vie extraordinairement ancienne, au modèle architectural aussi singulier que rigoureux, et capable de grandes prouesses ?
      Ecartant tout anthropomorphisme, Francis Hallé pose ici les bases d'une analyse structurale et fonctionnelle de ce végétal multiforme.
      Des arbres donc. Au long de vivants et minutieux portraits - ceux par exemple du Durian, des Eucalyptus ou de l'Hévéa - l'auteur relate l'intense dialogue de certaines espèces avec l'homme et révèle la profonde et encore mystérieuse " altérité " de l'arbre, si différent de l'homme, lui ayant tant apporté et si peu reçu en retour.   
      Plaidoyer pour l'arbre et son altérité, mais également plaidoyer pour l'homme.
     
       Botaniste et biologiste, Francis Hallé est spécialiste de l'architecture des arbres et de l'écologie des forêts tropicales humides. De 1986 à 2003, il a dirigé les missions scientifiques du " Radeau des cimes " sur les canopées des forêts tropicales. Il a publié notamment:
       -Un monde sans hiver, Les tropiques : nature et sociétés (Le Seuil, 1993) ;
      -Eloge de la plante, Pour une nouvelle biologie (Le Seuil, 1999) ;
      -Le Radeau des cimes, L'exploration des canopées forestières (Lattès, 2000) avec D. Cleyet-Marrel et G. Ebersolt,

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