Les soupapes de sûreté du réacteur nucléaire EPR de Flamanville rencontrent des « difficultés de fonctionnement » auxquelles l’exploitant EDF va devoir « répondre », a indiqué l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), lundi 8 juin.
L’IRSN réagissait à une information du site Mediapart qui a fait état d’un « rapport confidentiel » de l’Institut datant du mois de février et portant sur de « graves dysfonctionnement de pièces importantes de l’EPR », déjà confronté à un sérieux problème sur sa cuve. Les soupapes permettent de réguler la pression de l’eau dans le circuit primaire du cœur nucléaire.
« Il n’y a pas de “rapport confidentiel”, car nous n’en sommes qu’à la phase d’instruction », a précisé Thierry Charles, directeur général adjoint de l’IRSN. « Mais il y a eu une réunion préparatoire avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) au cours de laquelle ont été présentés des transparents ». « Les essais réalisés par EDF ont montré des difficultés sur les questions d’ouverture et de fermeture des soupapes », a détaillé M. Charles. Ces essais ont débuté en 2014 et se sont poursuivis en 2015.
Avis définitif rendu cet été
« Pour l’instant, on ne peut pas encore conclure que c’est grave, car on n’a pas encore jugé complètement la qualité [de ces soupapes], a-t-il dit. Nous sommes en train d’examiner le dossier remis par EDF en vue du démarrage de l’EPR. Sur tous les sujets, on a des remarques. C’est classique. »
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L’IRSN devrait être en mesure de rendre à l’ASN son avis technique sur les soupapes sans doute « dans le courant de l’été », a-t-il estimé. Il reviendra alors à l’ASN de demander à EDF des compléments d’information sur la conception des soupapes afin de s’assurer que ces éléments fonctionnent bien. EDF va devoir « apporter des réponses » pour montrer que la soupape est « prête à assurer sa fonction », a souligné M. Charles.
Interrogé par l’AFP, le groupe Areva, concepteur de l’EPR, a assuré que « tout ceci fai [sai] t partie du travail normal de qualification des équipements mené avec l’IRSN ». De son côté, EDF déclare qu’il enverra son « rapport final » à l’ASN et à l’IRSN « au cours du second semestre ».
Le réacteur EPR n’en finit pas d’accumuler les problèmes techniques. En novembre, EDF a annoncé un nouveau report, à 2017, de la mise en service de ce réacteur. Puis en avril, l’ASN a signalé une « sérieuse anomalie » dans la composition de l’acier du couvercle et du fond de cuve du réacteur fabriqué par Areva.